Crise malienne : prélude à la réunion de la CEDEAO

« Cette réunion est d’importance car elle succède à  plusieurs autres et se tient après la requête tant attendue du président malien à  la CEDEAO », a déclaré le général Soumaà¯la Bakayoko, président du Comité des chefs d’état-major des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). « Il s’agit d’examiner la requête du Mali et de faire des propositions concrètes sur notre concept d’opération consensuelle », a-t-il poursuivi, précice l’agence Xinhua. Après la requête officielle envoyée le 4 septembre, par le président malien Dioncounda TRAORE aux instances de la CEDEAO, en vue de recouvrir l’intégrité de son territoire national, l’heure est à  l’urgence. Dioncounda Traoré souhaite également, dans son courrier, un appui aérien et l’envoi de cinq bataillons à  partir de la ligne de front qui seront « graduellement engagés pour contrôler les villes reconquises ». Il demande aussi un soutien pour acheminer de l’aide humanitaire et pour aider à  neutraliser les mines qui ont pu être posées dans le nord du pays. Propositions pertinentes La réunion des chefs d’état-major, qui se tient ce vendredi 14 septembre à  Abidjan, vise à  faire des « recommandations pertinentes » pour l’engagement de la Force en attente de la CEDEAO. Le 17 septembre aura lieu à  Abidjan, une autre réunion, celle des ministres des Affaires étrangères et de l’Intégration de la CEDEAO. Ce conclave ministériel se penchera lui sur les travaux de ce vendredi pour fixer les grandes lignes d’une possible intervention ou en tout un cas un soutien logistique et humain des forces de la CEDEAO au Mali. . Pour la CEDEAO, la force en attente de 3 300 soldats, maintes fois proposée, devrait sécuriser les institutions de transition dans la capitale, renforcer les capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité maliennes, soutenir les troupes maliennes dans la reconquête du nord et apporter une aide humanitaire aux populations déplacées ou réfugiées.

Après la CEDEAO, Dioncounda saisit l’ONU

l’information a été révélée par le compte Twitter de la présidence. Le président « Dioncounda Traoré a écrit à  Ban Ki-moon et demande au secrétaire général) des Nations unies appui et accompagnement pour le Mali ». Une source officielle malienne a confirmé l’information, en indiquant que la lettre adressée à  Ban Ki-moon datait du 30 août, deux jours avant une autre demande formelle d’appui à  la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). « Appui et accompagnement », C’’est-ce que demanderait le président malien à  l’institution onusienne, afin de contribuer au renforcement de ses capacités, notamment en matière d’assistance humanitaire, de négociation et de réforme des forces de défense et de sécurité », selon la même source. l’ONU s’était dit favorable à  une intervention militaire au Mali, à  condition que le Mali en fasse la requête auprès de la CEDEAO et précise les contours de cette intervention. Le processus a en tout cas été enclenché. Urgence Les dernières évolutions de la situation au nord, la prise de Douentza par les hommes du Mujao et l’incident de Diabali o๠16 prédicateurs ont trouvé la mort après une sommation de l’armée malienne, confortent beaucoup de Maliens dans l’idée qu’une étape devait être franchie par les autorités de transition. Rapportant les termes de la lettre, une source malienne a expliqué que l’appui et l’accompagnement sollicités visent à  permettre au pays de résoudre « la pire crise de son existence », avec « les deux tiers de son territoire occupés par des groupes armés » et « les fondements de sa démocratie (qui) sont également menacés ». Côté Cédéao, une réunion est prévue le 17 septembre prochain à  Abidjan, pour réunir les ministres de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine sur la situation au Mali, qui doit être précédée d’une rencontre des chefs d’état-major.

Edito: Sanogo, la politique de l’autruche?

Il était resté en retrait de la scène ces derniers temps, sans pour autant lâcher prise dans la gestion des affaires de l’Etat. Le capitaine Sanogo, chef de l’ex-junte, est réapparu à  la télévision pour rassurer sur l’armée. C’’est concentré et plus sûr de lui que jamais que le capitaine Sanogo est apparu sur les écrans de l’ORTM ce lundi. Celui qui dirige l’ex-junte est venu en opération de communication avec un objectif double : clarifier la position de l’armée, dont il semble aujourd’hui être le leader et le porte-parole, et dissiper les rumeurs qui faisaient état de divisions dans les rangs des ex-putschistes et de l’armée toute entière. Comme pour répondre à  ceux qui l’accusaient de mettre des bâtons dans les roues de la transition en ne respectant pas ses engagements, Amadou Haya Sanogo s’est posé en défenseur des institutions. Il a déclaré épouser totalement les points de vue et les initiatives du président Dioncounda Traoré dont il a par ailleurs salué « la largesse d’esprit, la considération et le sens élevé du patriotisme». Faire taire les rumeurs et se positionner en décideur Au sujet de la demande d’appui envoyée la semaine dernière par le président à  la CEDEAO, Sanogo a expliqué qu’il n’y était nulle part écrit qu’il y aurait déploiement de troupes. Peut-être, « lorsque l’armée malienne en sentira le besoin », a-t-il tenu à  préciser. C’’est cette intervention éventuelle de troupes de la CEDEAO qui aurait mis le feu aux poudres à  Kati, siège de l’ex-junte. Des informations avaient même fait état d’une nouvelle tentative de putsch tant les « camarades » du capitaine sont réfractaires à  ce déploiement. Les camps des pro-CEDEAO et anti-CEDEAO se seraient ainsi regardés en chiens de faà¯ence. Le capitaine Sanogo, selon des sources à  Kati, aurait passé une grande partie de la journée du samedi 8 septembre à  discuter avec la troupe pour calmer les esprits. « Assez de discours! » Mais, pour lui, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, « l’armée malienne est plus que jamais unie comme un seul homme. Il n’y pas de problème à  Kati ni dans les autres garnisons », a-t-il déclaré avant de rassurer que la seule priorité reste celle de « restaurer l’intégrité territoriale ». « Assez de discours! » C’’est le point de vue unanime des Maliens au lendemain de cette intervention qui finalement n’aura apporté aucun élément nouveau en ce qui concerne les enjeux actuels pour le pays. Les commentateurs ont tôt fait de décortiquer le message du capitaine qui, selon eux, tente de se repositionner comme « maà®tre du jeu » dans l’armée. Or, de l’avis général, il n’est plus temps de savoir qui est chef de quoi, mais de définir que faire, quand et surtout comment. Et pour l’instant, C’’est l’option du déploiement de troupes africaines dans le Nord aux côtés de l’armée malienne pour combattre les islamistes qui reçoit le plus de suffrage. « Notre armée ne peut pas et elle l’a prouvé », déclare un bamakois, fort désabusé.

Vidéo: le Capitaine Sanogo s’adresse aux Maliens

Le capitaine Amadou Aya Sanogo s’est adressé à  ses compatriotes ce lundi 10 septembre 2012 sur les ondes de la télévision nationale ORTM. Il a évoqué les rumeurs sur les mésententes entre les militaires à  Kati et appeler les Maliens à  faire bloc autour de leur armée qui a besoin de leur soutien. Il a également parlé de la demande faite par le Président de la transition, Dioncounda Traoré, à  la CEDEAO pour lui demander d’aider le Mali à  libérer le nord de son territoire.

Armes bloquées : sit–in devant l’ambassade de la Guinée à Bamako

Pour l’Alliance pour la Renaissance, l’objectif était de manifester leur mécontentement contre la Guinée Conakry qui bloque depuis des mois des armes destinées à  l’armée malienne. « Nous voulons la libération de nos armes bloquées en guinée. Ces armes sont des armes lourdes que les militaires appellent les blindés » a déclaré le vice président de l’Alliance Moussa Guindo, lors de la manifestation. La Cote d’Ivoire, le Sénégal ont tous libéré les armes retenues dans leurs ports respectifs,pourquoi la Guinée Conakry considéré dans l’histoire comme pays frère « met les pieds sur » nos armes? C’est la question que ce posent les jeunes membres de ce regoupement. Le président du Conseil Guinéen Sékouba Kouyaté qui a accueilli les manifestants a déclaré que le Mali et la Guinée sont dans la logique de libérer de ces armes bloquées au port de Conakry. Il a rappelé que le 12 aout dernier une délégation malienne a été envoyée par le Conseil pour s’entretenir avec le président Alpha Condé afin de débloquer les armes. Rendez-vous avec l’ambassadeur vendredi Il faut noter que cette manifestation qui regroupait une vingtaine de personnes a duré une heure environ. Par l’intermédiaire du président du Conseil Guinéen au Mali, un rendez-vous a été fixé demain vendredi 14 heures avec l’ambassadeur Guinéen. Selon le vice-président de l’Alliance Moussa Guindo si rien n’est fait avant le dimanche prochain , un autre sit in sera organisé devant le consulat. C’’est sur cet ultimantum lancé vers 11 heures que les manifestants se sont dispersés. Un dispositif sécuritaire composé des gendarme, policiers, gardes de la République était déployé au niveau de la résidence de l’ambassadeur Guinéen au quartier Medina Coura à  coté du stade Ouezzin Coulibaly. Ces « armes de guerre » pour ldestinées au Mali avaient été achetées par le régime du président malien renversé Amadou Toumani Touré (ATT). Elles sont bloquées depuis fin juillet en Guinée, en accord avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a affirmé mercredi à  l’AFP un ministre guinéen. « Je ne connais pas encore la nature des armes, mais retenez que ce sont des armes de guerre en provenance de Bulgarie, achetées du temps du régime de ATT. (Elles sont) arrivées à  Conakry le 27 juillet 2012 à  bord d’un bateau battant pavillon turc », selon le ministre délégué en charge de la Défense, Abdoul Kabélé Camara qui l’a déclaré dans un entretien accordé mercredi à  l’AFP.

Offensive Mali/CEDEAO : c’est pas pour tout de suite !

La nouvelle a pourtant fait l’effet d’une petite bombe, puis été saluée par l’ensemble des forces vives de la nation. Côté français, le porte-parole du Quai D’Orsay a tenu à  nuancer les choses : «Â Le secrétaire général de la présidence malienne a confirmé la requête formelle du président Traoré aux pays de la CEDEAO, en vue d’une action concertée pour aider l’armée malienne à  lutter contre le terrorisme et à  reconquérir le Nord du pays. Cette demande constitue une étape indispensable pour que le Conseil de sécurité des Nations Unies autorise une opération de stabilisation au Mali. Le Conseil de sécurité, dans sa résolution 2056 sur le Mali, s’est déclaré prêt à  examiner plus avant un appui de la CEDEAO à  la stabilisation du Mali une fois les objectifs, moyens et modalités de déploiement précisés », a précisé Bernard Valero. «Â Pas de troupes étrangères au Mali pour le moment  » Donc la CEDEAO n’enverra pas de troupes dans l’immédiat au Mali . Le Mali en faisant une requête formelle à  la CEDEAO pour «Â préciser les contours d’une sortie de crise au nord », n’a fait qu’entamer une procédure qui était demandée depuis fort longtemps par l’instance régionale. A partir de cette requête formelle, il faudra maintenant préciser les contours de l’envoi éventuel de troupes de la CEDEAO au Mali, une action que devra aussi valider le Conseil de sécurité des Nations Unies. En clair, en cas d’offensive militaire si les villes occupées au nord devaient être libérées une par une par l‘armée malienne, les soldats de la CEDEAO pourraient avoir un rôle de sécurisation. « Les combattants étrangers ne se battront pas à  notre place ! » l’ex junte l’a fait savoir par la voie de son porte-parole, Bakary Mariko en précisant que le Mali comptait sur un appui logistique seul. Il s’agit évidemment d’une question d’orgueil national. Le Mali veut garder la mainmise sur l’intervention militaire, qui du reste, n’est toujours pas validée ni par les autorités de transition, ni par les militaires guidés par Sanogo à  la tête du Comité de suivi et de réformes de l’armée. Le 26 septembre prochain, une conférence de haut niveau consacrée au Sahel, présidée par le Secrétaire général des Nations Unies et destinée à  accroà®tre la mobilisation internationale, se tiendra en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Le sort du Mali maintenant que les autorités ont sollicité l’aide de la CEDEAO, y sera sans doute évoqué.

Edito : « Cinq ans pour une armée malienne satisfaisante ! »

Qui dirige véritablement ce pays ? A quoi sert d’avoir un gouvernement d’Union nationale après de multiples concertations avec la classe politique malienne. Alors que l’annonce de la lettre de Dioncounda Traoré aux instances de la CEDEAO pour l’envoi d’une force d’appui à  l’armée malienne, avait suscité l’espoir, on apprend que Sanogo, réitère son refus de voir «Â un soldat de la CEDEAO » fouler le sol malien au profit d’un appui logistique seul. En outre, la demande du déblocage des armes à  Conakry sonne comme une nouvelle excuse pour repousser le plus loin possible l’intervention militaire attendue de tous. La démarche du capitaine apparaà®t pourtant légitime aux yeux de certains, dans le sens o๠il dirige le comité de suivi et de réformes de l’Armée. Une armée aujourd’hui démobilisée, en reconstruction et qui pourtant tarde à  s’impliquer dans la résolution de la crise au Nord. La réaction de Sanogo révèle cette voloné malienne de prendre sa revanche sur des ennemis très équipés, après la déroute lors des prises de Gao, Tombouctou et Kidal. D’emblée des rassemblements comme le Collectif des Ressortissants du nord (COREN), ont estimé que cette initiative malienne, tant attendue par les instances internationale était une bonne nouvelle, tout comme le Front Uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République(F. Il reste la voix des Maliens, celle qui compte le plus. La requête du Mali est vue comme un bon signe, le début de la résolution d’une crise, qui a trop affecté les populations du nord et continuent de le faire. La France a réitéré son appui logistique et les Nations Unies attendent les contours précis de l’opération. Et quoiqu’en disent les anciens putschistes, qui refusent les hommes de la CEDEAO, le Mali ne pourra pas mener cette guerre seule, surtout, lorsque le Ministre de la Défense déclare sur les ondes de la télévision nationale, qu’il faudra à  peu près 5 ans pour avoir une armée satisfaisante !

Reconquête du Nord : le Mali a lancé le SOS

C’’est en fin de journée, ce mardi 05 septembre, que la nouvelle est tombée. Apres des mois de tractations, perçues par beaucoup comme des tergiversations, les autorités maliennes viennent de franchir un pas important vers la reconquête des régions nord, sous occupation islamiste depuis cinq mois. En effet, la CEDEAO attendait une demande formelle de Bamako pour déclencher le déploiement de sa force d’attente, prête depuis plusieurs mois déjà  à  intervenir. Ce déploiement butait sur deux points : le mandat ou non de l’ONU pour appuyer cette force et la mission qui lui sera confiée, sécuriser les institutions à  Bamako ou aller directement faire la guerre au nord aux côtés des troupes maliennes. Voila chose faite avec la requête adressée par le président Traoré en vue d’obtenir une contribution de nature militaire pour la stabilisation du pays et surtout à  la reconquête du Nord. « Un développement important » La CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) s’est déclarée prête, en avril dernier, à  envoyer au Mali une force de quelque 3.300 soldats. l’organisation souhaite cependant obtenir un mandat formel du Conseil de sécurité des Nations unies et un soutien logistique occidental pour ce déploiement. En cela, elle a le soutien de la France dont le représentant spécial, Jean Felix-Paganon, a salué un « développement important ». C’’est d’ailleurs lui qui a donné l’information de la requête malienne, après un entretien avec le Président de la CEDEAO, l’ivoirien Alassane Ouattara. La majorité des maliens saluent cette annonce, même si au départ, ils n’étaient pas nombreux en faveur d’une intervention militaire étrangère. Mais la situation au nord est allée en s’aggravant, avec la prise récente du Douentza par les islamistes du MUJAO. l’armée malienne, même si elle a été récemment dotée de nouveaux matériels, aura certainement besoin d’un appui conséquent pour agir. D’autant plus que les islamistes sont surarmés et qu’ils se sont préparés à  faire face à  une action militaire de Bamako. Autant de raisons qui ont fait disparaitre ou du moins diminué les réticences à  la force de la CEDEAO pour le Mali. Mais, de la demande formelle du Mali à  un déploiement proprement dit, il y a encore du chemin. Du mandat onusien Il reste en effet à  savoir comment l’intervention va se mettre en place. Selon Jean-Felix Papagnon, le président Ouattara entend maintenant procéder à  des consultations avec les pays membres de la CEDEAO sur la requête des autorités de Bamako pour voir ce qu’il convient d’en faire. s’en suivra, en principe, une procédure auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour obtenir un mandat clair, définissant la missions des troupes ouest-africaines sur el terrain. La CEDEAO va également certainement demander à  son tour un appui logistique aux pays occidentaux pour sa mission. En attendant, l’Union Africaine également sera saisie pour agir elle aussi dans le sens de sa mise en œuvre rapide. A Kidal, Gao et Tombouctou, l’espoir renaà®t peut-être aujourd’hui. Ces trois régions administratives composant le nord du Mali, sont tombées depuis cinq mois aux mains du Mujao et d’autres groupes armés, dont des rebelles touareg et jihadistes liés à  Al-Qaà¯da. Les populations qui y vivent un véritable calvaire, privées de nourriture, de soins mais surtout de leurs droits fondamentaux, attendent que les politiciens passent rapidement à  l’acte et ne se perdent pas dans des fignolages qui ne feront qu’aggraver leur situation.

Interview d’Abdoul Kabèlè Camara, ministre guinéen de la défense

Journaldumali.com : Monsieur le Ministre, il y a t’ il des armes destinées au Mali qui sont bloquées à  Conakry ? Abdoul Kabèlè Camara : Il y a effectivement des armes destinées au Mali. Bloquées C’’est un peu trop dire. Vous connaissez la situation actuelle dans notre sous-région, particulièrement au Mali. La Guinée ne peut en aucune façon bloquer une entreprise quelconque destinée au Mali, compte tenu de nos liens séculaires. Nous avons évolué ensemble avec le Mali depuis les années de l’indépendance et même avant. Nos liens historiques ne nous permettent pas de poser des actes négatifs vis à  vis de ce pays frère. Nos présidents fondateurs disaient que le Mali et la Guinée sont comme deux poumons d’un même corps. Il n’est pas question pour nous de poser des actes contraires et négatifs à  cela surtout au moment o๠le peuple malien souffre dans sa chair et dans son âme. Ce qui arrive au Mali nous interpelle tous et sommes tous concernés. Donc nous n’avons pas bloqué ces armes comme certains veulent le faire croire. Voyez bien la position du gouvernement guinéen quand nous n’avons pas à  qui nous adresser pendant que nos frères du Mali sont entrain de se retrouver pour la formation d’un gouvernement d’union nationale pour la reconquête du territoire malien. Ces armes sont aujourd’hui sous la direction de la CEDEAO. Fort heureusement, nous sommes tombés d’accord sur la formule du retrait des armes, de faire venir nos frères du Mali pour en faire un inventaire et garder ces armes ici jusqu’à  ce que Bamako formule le souhait de l’acheminement des armes. Pendant l’enlèvement des armes, il sera fait un autre inventaire pour éviter toute fausse note. Le Pr Alpha Condé a donné des instructions fermes pour attendre la formulation de la demande par les autorités du Mali dans les règles de l’art. C’’est donc une décision prise, selon vous, dans l’intérêt des Maliens Voilà , C’’est une décision qui me paraà®t sage. Nous n’avons pas renvoyé ces armes pour paralyser nos frères du Mali. Au contraire les chefs d’Etat de la CEDEAO ont décidé de garder ces armes en lieu sûr en attendant que le gouvernement malien puisse en faire la demande. Ce n’est pas une attitude négative contre le peuple malien, bien au contraire nous sauvegardons les intérêts du peuple malien. Si ces armes là  avaient été envoyées, Dieu seul sait entre les mains de qui elles allaient tomber. On a donc adopté cette solution de prudence. Aussi bien vis à  vis de nous même et pour l’intérêt du Mali. Nous avons appris que la Guinée a refoulé une délégation malienne du sol Guinéen dans cette affaire d’armes. Est ce vrai ? Je n’ai pas reçu une délégation malienne. Aucune note ne m’a été adressée dans ce sens ni officieusement encore moins officiellement. Je ne saurai vous dire quoi que ce soit sur ce point. A quelle condition les armes seront acheminées vers le Mali ? Nous allons débarquer ces armes à  l’arrivée des cadres du gouvernement légitime du Mali. Avec le commandement de l’etat-major, nous allons procéder à  un inventaire et les armes seront gardées en lieu sur sous la tutelle de la CEDEAO. Quand il y aura des éclaircies du côté du Mali, les armes seront livrées après un dernier inventaire. En ce qui concerne l’intervention militaire au Mali. Qu’est ce explique la rapidité du déploiement des militaires Guinéens pour renforcer la force en attente de la CEDEAO ? Nous suivons les directives de la CEDEAO. La Guinée n’est pas seule à  le faire. Tous les pays de la sous région sont organisés de la même manière. Vous avez suivi les différentes rencontres des chefs d’état major. Toutes les décisions et résolutions prises à  cet effet concourent à  aider le Mali à  recouvrir son intégrité territoriale. Pour nous, le Mali est un et indivisible. Croyez vous que la reconquête du nord du Mali soit possible ? Nous l’espérons et C’’est notre souhait le plus ardent. Nous croyons que le Mali doit recouvrir toute sa souveraineté parce qu’il est un et indivisible. Quel message avez-vous aujourd’hui à  adresser au peuple malien qui a mal pris l’information du blocage des armes? Que C’’est de la désinformation. Lorsque ces genres de situation se présentent, il faut faire une analyse sereine. La décision prise de notre part est la meilleure pour le peuple malien. Nous avons plutôt poser cet acte pour le peuple malien. Nous avons pris des dispositions pour ne pas laisser ces armes circuler dans la nature contrairement aux directives de la CEDEAO. Imaginer que nous laissions ces armes de guerre aller au Mali sans savoir les mains dans lesquelles elles vont tomber. Qu’est ce qui nous dit qu’elles ne vont pas se retourner contre le peuple malien ? Nous ne voulons pas de cela. C’’est pour cela que les armes sont en lieu sur en commun accord avec la CEDEAO. C’’est regrettable que cette désinformation circule. Pouvez vous lever un petit peu le voile sur le type d’armes dont il est question ? Vous savez très bien que nous sommes la grande muette. Vous souriez en me posant cette question et J’espère que ce n’est pas une provocation. Je vous remercie.

Pourquoi les armes du Mali sont bloquées à Conakry

Complot de la CEDEAO, intention manifeste de nuire au Mali en laissant les militaires sans équipements adéquats pour aller libérer le Nord, chacun y est allé de son hypothèse. Pas de gouvernement inclusif, pas d’armes A Conakry, le ministre délégué à  la défense, Abdoul Kabélé Camara a bien voulu nous donner des explications sur cette situation. Selon lui, son pays n’a jamais « bloqué » d’armes destinées au Mali. Les équipements sont bien au port et sous la responsabilité de la CEDEAO. l’organisation sous-régionale craint que ces armes ne «tombent entre les mains de la junte » alors que le gouvernement inclusif n’a pas encore été mis en place. La Guinée doit donc attendre d’avoir un gouvernement légitime, reconnu de tous, à  qui les livrer. En clair, tant que le gouvernement d’union nationale ne sera pas mis en place, le chargement ne quittera pas Conakry. Toujours selon le ministre, ce schéma a été arrêté de commun accord entre la CEDEAO et les autorités maliennes. La partie guinéenne attend donc maintenant de recevoir une délégation officielle malienne qui fera l’inventaire des armes reçues. Après validation de cet inventaire, Conakry pourra procéder à  la livraison, sur décision de la CEDEAO. Concernant le fait qu’une délégation malienne ait été refoulée de la Guinée, le ministre dément cette information. M. Camara dit n’en avoir été informé ni officieusement encore moins officiellement. Le président guinéen s’était exprimé il y a quelques jours sur la situation au Mali. Le Pr Alpha Condé avait affirmé son souhait de voir le Mali retrouver très rapidement sa stabilité. Concernant l’affaire des armes bloquées, il a déclaré ne suivre que les instructions de la CEDEAO. Les armes du Mali restent donc pour le moment en Guinée o๠les autorités attendent le feu vert pour les faire acheminer vers Bamako.

Mali : à quand l’intervention militaire ?

La Force en attente de la CEDEAO (FAC), n’attend que le feu vert des autorités maliennes pour une intervention militaire au Mali. Au lendemain de l’éclatement de la crise au Mali, la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO a instruit au Comité des Chefs d’Etats major (CCEM) d’envisager l’emploi de la Force (si nécessaire) pour aider le Gouvernement malien à  recouvrer l’intégrité de son territoire. Après Abidjan qui a abrité, les 25 et 26 juillet dernier, la réunion d’urgence du Comité des chefs d’Etat major de la CEDEAO, C’’est autour de Bamako d’accueillir la conférence finale de planification. Convergence de vues Cette réunion vise donc à  consolider les points de convergence et à  aplanir les divergences d’approches dans le cadre de l’intervention militaire que la CEDEAO entend mener au Mali. Cette rencontre devra marquer la fin des travaux de planification sur le déploiement éventuel de la FAC au Mali. Dans la réalisation de son rôle en tant qu’organe technique de la CEDEAO, sur les questions de paix et de sécurité, le Comité des Chefs d’Etat-majors (CCEM) a tenu plusieurs réunions en phase avec les importants engagements politiques pris par la Conférence des Chefs d’Etat afin d’atténuer les défis sécuritaires auxquels le Mali est confronté. «Â Nous venons prendre des dispositions concrètes dans le cadre du déploiement de la FAC au Mali. Nous venons rassurer la population malienne et l’aider à  mettre hors de son territoire les terroristes et extrémistes religieux qui sèment la désolation au nord du pays…», indique Soumaà¯la Bagayogo président du CCEM. Pour le Chef d’Etat major des armées du Mali, Ibrahima Dahirou Dembélé, ce nouveau pas sera aussi déterminant et se construira sur une stratégie inclusive des réels besoins des forces armées maliennes » Méfiance ! Le ministre de la Défense, le colonel Yamoussa Camara s’est montré méfiant et réservé quant à  l’intervention de la Force en attente de la CEDEAO (FAC). La Mission des forces de la CEDEAO, il la résume à  une mission d’assistance et d’appui dans le cadre de la solidarité sous régionale. «Â Les forces de défense et de sécurité nationales sont et doivent rester le fer de lance de toute stratégie de sortie de crise ». Et le ministre de signifier : «Â nous acceptons la main tendue de nos frères de la CEDEAO. Nous l’acceptons en vous demandant de ne pas chercher à  vous substituer ni aux forces de défense et de sécurité du Mali, ni au peuple malien », avertit le ministre Yamoussa. La commissaire chargée des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité de la Commission de la CEDEAO, Salamatu Hussaini Suleiman, a exhorté les Chefs d’Etat major à  faire preuve d’imagination et de clairvoyance car, dit-elle, « l’attention de la communauté internationale est tournée vers nous et vers les solutions que nous allons proposer pour sortir le Mali de la crise ».  La réunion a été marquée par une session à  huis clos.

Le Mali dénonce l’attitude de la Cédéao après le blocage d’armes en Guinée et au Sénégal

Dix blindés à  Conakry, des caisses de munitions, des armes lourdes à  Dakar… Bakary Mariko, le porte-parole du Comité militaire de suivi de la réforme de l’armée, comité dirigé par le capitaine Sanogo, dresse une longue liste du matériel bloqué et dénonce l’attitude de la Cédéao : « La Guinée bloque du matériel lourd. La Guinée, à  travers son président, a intimé à  nos militaires qui étaient partis chercher nos armes, de quitter son territoire sous 48 heures. Nous ne comprenons pas trop l’attitude de la Cédéao qui veut qu’on libère le nord du Mali, mais en même temps, ce sont les pays de la Cédéao qui bloquent notre matériel. » Joint par RFI, un membre important de la Cédéao a confirmé ce blocage. Seule la Côte d’Ivoire a accepté, pour le moment, de dédouaner du matériel militaire : 45 pick-up sont arrivés récemment à  Bamako. La Cédéao souhaitait apparemment stopper les ambitions militaires de Cheick Modibo Diarra et du capitaine Sanogo qui voulaient ce matériel pour lancer une offensive malienne dans le nord, sans appui extérieur donc. Autre élement, l’institution ouest-africaine attend des autorités maliennes qu’elles mettent en place leurs institutions de transition politique avant d’engager un processus militaire.

Plainte contre la CEDEAO : Le parti SADI accuse l’institution sous régionale

La cellule juridique du parti SADI (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance) est formelle : les accords qui servent de base à  la transition malienne sont entachés d’illégalité tant sur le plan du droit malien que des textes de la CEDEAO. Le Parti a envoyé, le 1 Août 2012, à  la cour de justice de la CEDEAO une requête en annulation de l’institution de la transition. Pour défendre ce dossier, il va s’attacher les services d’un pool d’avocats, en l’occurrence un avocat par pays de la zone. Dans un document juridique de 12 pages, Philippe Zadi, un avocat ivoirien, a été commis pour conduire l’affaire. Violation du droit Selon M. Zadi, les décisions d’un organe de la CEDEAO particulièrement, celles de la Conférence des chefs d’Etat n’ont pas force sur la loi fondamentale du Mali. Ces décisions doivent d’abord être publiées dans le journal officiel de l’organisation et des pays membres. Et ne sont exécutoires que 60 jours après. Des procédures que la CEDEAO a ignoré concernant le Mali, explique l’avocat. C’’est pourquoi, tranche le document, l’ Accord-cadre du 6 Avril 2012 n’a pas respecté la Constitution malienne du 25 février 1992 au regard des statuts et protocoles de l‘institution sous régionale. Pour Zadi, les dispositions de l’Accord Cadre n’ont qu’une portée politique et nécessitent une approbation législative pour légitimer la transition. De plus, la prorogation de l’intérim à  12 mois et l’organisation des élections pendant la transition, porte atteinte aux dispositions de l’article 2, alinéa 2, du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance. Lequel protocole stipule que «les élections à  tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la constitution ou les lois électorales ». In fine, le document, produit par les membres du parti SADI et ses avocats, accuse la CEDEAO et son médiateur(le Président burkinabé, Blaise Compaoré) pour avoir contribué à  instaurer une situation de non-droit au Mali.

Gouvernement d’union: le Mali joue les prolongations

Exclusion de l’instance régionale, c’est la menace qui pesait sur le Mali si le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra ne parvenait pas à  la date du 31 juillet à  former un gouvernement d’union nationale. Ce dernier peut donc pousser un ouf de soulagement après l’annonce de l’octroi d’un délai supplémentaire. La décision de fixer au 31 juillet un ultimatum au pouvoir de transition avait été prise le 7 juillet à  Ouagadougou, par les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etat d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les consultations sont en cours Depuis son retour de France et surtout son discours à  la Nation le dimanche dernier, le Président de Transition a repris les choses en main. Il mène ainsi depuis quelques jours les tractations en vue de la formation le plus tôt possible d’un gouvernement de large union réclamé par une partie de la classe politique et la CEDEAO. Devant l’impossibilité d’arriver à  un résultat dans les délais impartis, le Mali a, le jour même o๠un premier ultimatum arrivait à  échéance, demandé et obtenu au moins dix jours de plus. « Le Mali a obtenu de ses partenaires le report de la date butoir du 31 juillet pour la formation du nouveau gouvernement », a déclaré un conseiller du président Dioncounda Traoré. Qui ajoute que le président « est actuellement en train de mener les consultations pour la formation de la nouvelle équipe » et que « tout va bien ». Espoir d’avancées A Bamako et dans la plupart des chancelleries, l’optimisme est de mise. Le discours volontariste et rassembleur du Président Traoré y est pour beaucoup. Ainsi que son annonce de la création de nouveaux organes de la transition pour tenter d’enrayer la crise. Il avait par ailleurs précisé qu’il se chargerait lui-même de former le gouvernement d’union exigé. Une nouvelle donne qui a sans doute fléchit les dirigeants de la CEDEAO. Du côté de la médiation burkinabé également on se réjouit. »L’essentiel est fait. L’essentiel est que le président soit rentré, qu’il se soit adressé à  la Nation sur la nécessité de mettre en place des organes de transition, dont le gouvernement d’union nationale », avait déclaré hier Djibrill Bassolé, ministre burkinabè des Affaires étrangères, représentant le Président Compaoré. La CEDEAO attend la formation de ce gouvernement et une demande formelle du Mali pour y envoyer une force de quelque 3.300 soldatsqui bénéficieront d’un soutien logistique de plusieurs pays occidentaux. Avec pour mandat de sécuriser les institutions de ltransition et d’aider l’armée malienne à  reconquérir le nord du pays, sous occupation depuis fins mars.

Crise malienne Mali : le Premier ministre Cheick Modibo Diarra affirme qu’il ne démissionnera pas

« Je ne démissionnerai pas. Si je dois démissionner, à  qui je dois remettre ma démission ? Parce que l’accord-cadre (de Ouagadougou) dit que le président (intérimaire) ne peut pas accepter ma démission », a déclaré M. Diarra dans cet entretien avec Africable, une chaà®ne de télévision basée à  Bamako. Cet accord signé le 6 avril entre l’ex-junte qui avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré et la médiation ouest-africaine avait prévu la remise du pouvoir aux civils, un président et un Premier ministre de transition. « La deuxième chose, c’est que je suis un enfant de ce pays, le Mali qui m’a tout donné. Et quand ce pays me confie une tâche, tant que je resterai debout, je ne vais jamais démissionner », a ajouté M. Diarra, en poste depuis le 17 avril. Cette déclaration de Cheick Modibo Diarra a lieu au lendemain du retour à  Bamako du président de transition Dioncounda Traoré, après deux mois passés à  Paris suite à  une agression le 21 mai dans la capitale malienne par une foule hostile. Contesté Dioncounda Traoré doit décider s’il maintient à  son poste Cheick Modibo Diarra, astrophysicien de renommée internationale mais qui est de plus en plus contesté. Dans un virulent communiqué publié mardi, le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (F, qui regroupe 140 partis politiques dont l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema) du président Dioncounda Traoré, syndicats et organisations de la société civile, avait demandé la démission de M. Diarra. Le FDR, qui s’était opposé au coup d’Etat du 22 mars, lui reproche de n’avoir « aucune stratégie » pour libérer le Nord du Mali occupé depuis quatre mois par des groupes islamistes alliés à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). « C’est moi le chef du gouvernement qui propose une équipe au président. J’ai déjà  en tête l’architecture de la future équipe. Evidemment des gens qui ont des moyens et qui n’aiment pas le gouvernement, (ont le) droit d’utiliser leurs moyens pour payer (des) journaux pour faire du lobbying », a-t-il précisé. Reconquête et élections « On m’a confié une responsabilité, celle de diriger ce pays pendant la transition, de reconquérir le Nord, d’organiser des élections crédibles, transparentes pour qu’il n’y ait pas de conflits post-électoraux », affirme Cheick Modibo Diarra. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao) a donné jusqu’au mardi 31 juillet aux autorités de transition pour former un gouvernement d’union nationale qui ait, en particulier, la légitimité de demander une intervention militaire pour combattre Aqmi et ses alliés dans le Nord, ce que n’a jamais fait M. Diarra.

Crise malienne : et si on aidait Cheick Modibo Diarra ?

Le premier ministre, Cheick Modibo Diarra (CMD), est devenu la tête de Turc d’une bonne partie des hommes politiques maliens, en l’occurrence ceux estampillés FDR (Front pour la démocratie et la république). Toutes les occasions sont bonnes pour le sabrer et le vouer aux gémonies. On devient de plus en plus grincheux à  son égard, on voit tout en noir dans ce qu’il entreprend. La pression monte d’un cran au fur et à  mesure que la date butoir du 31 juillet pour la formation du gouvernement d’union nationale imposée par la Cédéao approche. Dernière trouvaille du FDR : il demande purement et simplement sa démission et celle de son gouvernement pour « incompétence et amateurisme ». Cette décision, pour le moins radicale, est loin d’arranger une situation qui commençait pourtant à  susciter un brin d’espoir avec les consultations entreprises par le Premier ministre en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Diabolisation Cette logique de ‘’diabolisation » du PM peut apparaà®tre, in fine, aux yeux d’une bonne partie de l’opinion nationale, comme une campagne de dénigrement qui pourrait produire l’effet inverse : susciter la sympathie de nombre de Maliens. Nos compatriotes y voient une volonté de nuire gratuitement à  un homme soucieux de servir sa patrie dans des circonstances difficiles. Son seul tort? Se trouver sur le chemin des hommes politiques cupides. Comme dirait le proverbe : «Â Il y a des limites à  tirer sur la queue de l’âne ». Modibo est loin de convaincre réellement le peuple malien sur sa gestion, certes. Comme tout mortel, il traà®ne ses défauts et ses limites, tout « Marsien » qu’il puisse être. De là  à  lui mettre des bâtons dans les roues, il n’y a qu’un pas à  pas franchir. La conséquence regrettable est qu’au delà  de l’astrophysicien, c’est le peuple malien qui souffre. D’o๠la nécessité de songer à  la formule tant chérie par l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) : «Â il faut savoir raison garder. » Il est illusoire, voire surréaliste de penser qu’en trois petits mois, CMD pourra d’un seul coup de baguette magique apporter une solution aux problèmes dont souffre le pays. Il n’a pas non plus la force d’Hercule pour nettoyer les très sales « écuries de la politique malienne » en un laps de temps très court. Ses détracteurs doivent savoir qu’ils jouissent eux d’un préjugé très défavorable auprès de l’opinion publique malienne, à  cause de leur gestion calamiteuse de l’ère démocratique. Beaucoup de Maliens sont plutôt agacés par les cris d’orfraie et les agitations des membres du FDR, qui n’ont pour seul but que de revenir aux affaires pour satisfaire leurs appétits gargantuesques. C’’est pourquoi, contexte oblige, ils gagneraient à  revoir leur copie pour apporter appui et assistance à  l’enfant de Ségou dans la réussite de sa mission, dans l’intérêt du pays. En tout cas, le seul mot d’ordre ou slogan qui vaille doit être : je SCMD (je soutiens Cheick Modibo Diarra) et son équipe !

Crise sociopolitique au Mali : Ces signes d’espoir

Après s’être vigoureusement opposée à  l’envoi de cette force pendant longtemps, l’ex-junte a lâché du lest. De bon augure dans la perspective de la décrispation de la crise sociopolitique que connaà®t le pays. En effet le Sud notamment la capitale Bamako vivait une insécurité qui a culminé avec l’agression du président par intérim, Dioncounda Traoré le 21 Mai 2012, deux mois jours pour jour après le coup d‘état du 22 Mars. Cette agression avait du reste conforté la Cédéao dans son projet d’envoi d’une force de 600 hommes pour sécuriser la capitale malienne et les organes de transition. Signes d’espoir Le moins que le puisse dire est que les lignes commencent à  bouger lentement mais sûrement. l’acceptation de la force de la Cédéao est peut être le début d’une relative embellie dans les relations entre ce qui fut le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) et l’organisation sous-régionale qui se regardaient en chiens de faà¯ence avec pour conséquence immédiate, l’enlisement de la situation. Soucieuse d’apporter une solution à  la crise malienne, l’Union européenne a exprimé, lundi dernier, sa disponibilité à  prêter main forte au Mali dans le cadre du déploiement de cette force africaine, mais sous mandat de l’ONU. l’institution européenne évoque surtout une force de « stabilisation », seule gage pour enclencher le processus de reconquête des régions occupées du nord. Sans oublier l’annonce d’une prochaine reprise graduelle de sa coopération au développement. Autre signe d’espoir, le très probable come-back de Dioncounda Traoré ( annoncé pour la fin de la semaine) qui devrait permettre, sans doute, de finaliser le processus de formation d’un gouvernement d’union nationale amorcée sous la houlette du premier ministre Cheick Modibo Diarra et sur injonction de la CEDEAO. Ces derniers développements pourraient donner un nouveau souffle au climat sociopolitique actuel. Pour ce faire, il importe que chaque Malien, surtout la classe politique et la société, y mettent du sien en faisant l’effort de mettre sous le boisseau, antagonismes de chapelles et autres contingences pour emboucher la même trompette et regarder dans la même direction. Pour le bonheur du Mali.

Transition : l’imminence d’un gouvernement d’Union Nationale

Les pourparlers pour former un gouvernement d’union nationale au Mali, exigé au plus tard le 31 juillet par l’Afrique de l’Ouest, s’accélèrent après l’annonce par le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, de prochaines « concertations avec toutes les forces vives» du pays. Critiqué au Mali et à  l’étranger pour n’avoir pas su asseoir son autorité depuis sa nomination en mi avril, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra est apparu lundi soir à  la télévision pour promettre, dans les jours à  venir, la création d’un «cadre consultatif comprenant toutes les forces vives de la nation». Objectif : la formation d’un Gouvernement d’union nationale. En effet, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale faisait partie d’un accord de retour du pouvoir aux civils signé le 6 avril par les putschistes et la médiation de CEDEAO. Dans son allocution de lundi, le PM a justifié la violation de cette clause par le fait que « le climat politique d’alors n’était pas à  la sérénité, et que les acteurs politiques se regardaient en chiens de faà¯ence». Pressions Après les pressions exercées ça et là  par les activistes du Front pour la démocratie et la République (F, en faveur de la formation d’un gouvernement représentatif, le constat est que le Cheick Modibo cède de plus en plus. Surtout, quand l’astrophysicien affirme qu’ «Â aujourd’hui la polarisation est en train de baisser » et qu’ «Â il est désormais possible de former un gouvernement d’union nationale».   Quoi qu’il en soit, le Premier ministre de transition, n’est-il pas entrain de céder progressivement aux fortes pressions de l’Union africaine et de la CEDEAO qui ont exigé la mise en place rapide d’un tel gouvernement capable d’unir toutes les forces du pays pour le règlement de la crise du nord du Mali. Une partie du territoire tombée après le coup d’Etat du 22 Mars, aux mains de rebelles touaregs et de groupes islamistes armés. Le futur gouvernement d’union nationale devra aussi empêcher les nombreuses exactions commises à  Bamako contre des personnalités et des journalistes par des hommes armés et masqués considérés comme proches de l’ex-junte militaire, dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo, et qui reste très influente. Les nouvelles autorités devront surtout avoir suffisamment d’indépendance pour prendre des décisions qui engagent l’avenir du Mali. Cheick Modibo Diarra s’est envolé pour Ouagadougou hier afin d’y rencontrer les médiateurs burkinabés dans la crise malienne et discuter de «la feuille de route» concernant le gouvernement d’union nationale. Dans son adresse à  la nation, Cheick Modibo a aussi indiqué que le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, en convalescence à  Paris depuis le 23 mai a été associé aux décisions d’engager des concertations pour un gouvernement d’union, selon M. Diarra.

Mali: l’Ultimatum de la Cedeao !

Deux semaines et demi pour proposer un gouvernement de transition au président de la transition Dioncounda Traoré. Telle est la décision majeure qui a sanctionné le sommet des chefs d’Etats de la communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) auquel prenaient part le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest et cinq autres chefs d’Etat (Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, Niger, Nigeria) avec des représentants des « forces vives » (partis, syndicats, religions) du Mali, mais en l’absence du président de transition Dioncounda Traoré et du Premier ministre Cheick Modibo Diarra. l’objectif du sommet étant de renforcer les institutions de transition, en situation « précaire », pour enfin affronter la crise dans le Nord. Les chefs d’Etat de la région sont donc décidés à  résoudre définitivement la crise malienne. Ils ont donc invité les « forces vives » à  faire des propositions au président malien par intérim « en vue de la formation avant le 31 juillet 2012 d’un gouvernement d’union nationale », chargé d’appliquer « une feuille de route de sortie de crise », indique le communiqué final. Si ce délai n’est pas respecté, « la Cédéao ne reconnaà®tra plus le gouvernement du Mali et le pays sera suspendu de toutes les organisations sous-régionales », a indiqué à  l’AFP une source proche du sommet. Ce durcissement de ton illustre l’impatience des capitales régionales face au statu-quo à  Bamako malgré une multitude de sommets et de concertations, et l’irritation de la Cédéao à  l’égard du Premier ministre Diarra, jugé insuffisamment coopératif. Mobilisation de la communauté internationale Le Conseil de sécurité, qui était trop réservé sur le sujet, a évolué dans ses positions en déclarant qu’elle «soutient pleinement» les efforts de médiation de la Cédéao et de l’Union africaine (Ua) pour régler la situation malienne. Le Conseil de sécurité de l’Onu a appelé «les à‰tats membres à  soumettre les noms des individus, groupes et entités qui sont associés à  Al Qaà¯da (…) dans le nord du Mali». Le ministre français des Affaires étrangères Français, Laurent Fabius, a tenu à  saluer cette résolution qui «fixe le cadre d’une solution politique globale au Mali et témoigne de la mobilisation de la communauté internationale». Laquelle se sent plus que jamais interpellée pour lutter efficacement contre le terrorisme au Mali et au Sahel, terrorisme qui menace de déstabiliser l’ensemble de la région ouest africaine et même le Maghreb. Le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo, avait prévenu que si les efforts diplomatiques devaient échouer, les 15 pays membres de l’Organisation se verraient obligés d’aider l’armée malienne à  «restaurer l’intégrité territoriale du pays».

Ces Maliens qui veulent la guerre !

Les exactions des islamistes et des rebelles touareg ont provoqué un afflux de 200.000 réfugiés à  l’étranger et déplacé 150.000 personnes à  l’intérieur du pays. Un début d’épidémie de choléra s’est déclaré et une grave crise humanitaire se profile, faute de nourriture et de médicaments. Indignation A quand l’intervention, une menace brandie par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dès le putsch du 22 mars dernier? C’est la question que beaucoup se posent. «On sait bien que C’’est l’Algérie qui pose problème, parce que ça les arrange de ne pas avoir les islamistes chez eux», commente Moussa, un immigré à  Paris, Malien d’ethnie songha௠et originaire de Gao. De plus en plus, cet argument ressassé sonne faux. Car les islamistes d’Aqmi sont bel et bien présents sur le territoire algérien, o๠ils ont commis une série d’attentats meurtriers, faisant notamment 30 morts et 220 blessés à  Alger le 11 avril 2007. Aqmi a aussi tué 11 gendarmes algériens en juillet 2010 lors d’une embuscade à  Tamanrasset, dans le sud algérien. Alors que l’Algérie donne des signes de changement d’attitude, les Maliens ordinaires ont du mal à  s’expliquer l’inertie de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). «Ce sont les grandes puissances qui sont derrière les islamistes, assure un chauffeur de taxi parisien originaire du Mali… Quatre hommes de la Croix-Rouge du Qatar sont à  Gao et distribuent des vivres sous la protection du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest). Dites-nous ce que fait le Qatar à  Gao? à‡a les arrange tous d’avoir du bordel au Nord parce qu’il y a du pétrole!» Des jeunes prêts à  l’autodéfense l’impatience monte, du côté des jeunes prêts à  en découdre avec les islamistes ainsi qu’avec les rebelles touareg. D’autant que l’armée malienne, forte de 33 000 hommes, semble bien décidée à  ne rien faire au Nord, depuis qu’elle est partie en débandade, fin mars. A cette époque, elle faisait face à  3.000 hommes, rebelles et islamistes confondus. Des groupes qui ne cessent d’étoffer leurs rangs depuis, et qui se préparent à  la guerre, dans l’attente d’une intervention militaire ouest-africaine qui aurait le soutien logistique de la France et des Etats-Unis. C’’est dans cette optique, aussi, qu’il faut analyser les destructions de mausolées à  Tombouctou, une démonstration de force avant l’hypothétique bataille. Paris reste paralysé par la présence de six otages français aux mains d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), et une ancienne colonie qui n’a pas souhaité la présence militaire française, depuis son indépendance. Bientôt, ce sont des villes entières, comme Gao, entourée de mines posées par les islamistes, qui serviront de boucliers humains. Selon des témoignages recueillis par RFI, le Mujao recrute à  tour de bras des jeunes, voire des enfants à  Gao. Déjà , au moment de la chute des villes du Nord, des jeunes de Mopti, effrayés par l’arrivée des rebelles touareg et des islamistes, avaient demandé aux militaires en déroute de leur donner des armes pour défendre eux-mêmes leur pays. La guerre semble incontournable Aujourd’hui encore, un Collectif des ressortissants du Nord (Coren) avertit sur la mobilisation des jeunes, qui se sont organisés en brigades de surveillance pour empêcher les viols, entre autres. Selon le Coren, ces jeunes sont brimés par les barbus, interdits de se promener le soir, de jouer au football ou de regarder la télévision. Prêts à  intervenir pour empêcher la destruction des mausolées de Tombouctou, des jeunes de cette ville en ont été dissuadés par leurs aà®nés… Face à  la situation dramatique du Nord-Mali, le Coren, qui se revendique comme l’un des groupes les plus représentatifs de la population du Nord-Mali (les Touaregs restant minoritaires), a demandé poliment, le 9 juillet lors du sommet de la Cédéao à  Ouagadougou, que cessent les palabres et qu’on passe enfin à  l’action. «Pour nous, la négociation est incontournable pour sortir de la crise. Encore faudrait-il savoir avec qui négocier; négocier quoi; quand négocier? Pour nous, l’intégrité du territoire n’est pas négociable. Pour nous, la forme républicaine n’est pas négociable. Pour nous, la laà¯cité de la République du Mali n’est pas négociable. La question de faire la guerre ou pas pour libérer les régions occupées est au centre de la médiation. Nous constatons que, malgré la disponibilité de la Cédéao à  appuyer notre pays, à  aider notre armée, malheureusement les autorités de la transition ne semblent pas mesurer l’ampleur et l’urgence de la mission. Sans être des va-t-en-guerre, nous estimons que, quel que soit le bout par lequel on appréhende la crise au Mali, la guerre aux envahisseurs semble une solution incontournable. Ne serait-ce que pour bouter hors de nos frontières les différents groupes terroristes.» Bamako fait la sourde oreille Seul problème: l’absence d’un seul interlocuteur solide à  Bamako, o๠la dispute autour du pouvoir préoccupe plus les acteurs politiques et militaires que la situation dans le nord. «Au moment o๠nous vous parlons, le gouvernement malien n’a posé aucun acte concret allant dans le sens de la résolution de la crise, poursuit le Coren dans sa déclaration faite à  Ouagadougou. Nous avons rencontré le Premier ministre le 7 mai (2012), puis son ministre de la Communication le 29, pour leur apporter les messages de détresse des populations et le sentiment d’abandon. Nous venons de tenir un sit-in, le mercredi 4 juillet, pour exiger du gouvernement qu’il affiche sa volonté politique de résoudre la crise et qu’il prenne des initiatives sur le terrain militaire. Nous devons vous avouer que nous n’avons pas l’impression d’avoir été entendus dans la mesure o๠même nos demandes d’audiences sont refusées.» Les heures de gloire de Cheick Modibo Diarra, actuel Premier ministre, pourraient être comptées. Il est question de former un autre gouvernement d’union nationale, qui mettrait un terme à  toutes les querelles autour de l’actuel gouvernement, soumis face aux militaires, peu représentatif des partis politiques et de la société civile. De même, les heures de Dioncounda Traoré à  la présidence intérimaire du Mali pourraient toucher à  leur fin. Soigné en France depuis son agression au palais présidentiel de Koulouba le 21 mai, l’ancien président de l’Assemblée nationale n’est pas très pressé de rentrer à  Bamako. Il n’a pas non plus daigné faire le déplacement à  Ouagadougou, lors du dernier sommet de la Cédéao sur le Mali –malgré l’urgence.

Communiqué final du sommet de Ouagadougou

1. A l’invitation de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso, Médiateur de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la crise malienne, la deuxième réunion du Groupe de contact pour le Mali s’est tenue à  Ouagadougou, le 7 juillet 2012. 2. Etaient présents à  cette réunion : – SEM Thomas Boni YAYI, Président de la République du Bénin – SEM Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso ; – SEM Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte D’Ivoire ; – SEM Mahamadou ISSOUFOU, Président de la République du Niger ; – SEM Goodluck Ebélé JONATHAN, Président de la République Fédérale du Nigeria ; – SEM Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République Togolaise ; 3. Ont été entendus par le Groupe de contact en qualité d’invités, le Gouvernement de Transition de la République du Mali, représenté par Madame Rokiatou Guikine TRAORE, Ministre de l’Intégration Africaine et des Maliens de l’Extérieur, ainsi que les représentants des forces vives et de la société civile notamment : – l’Assemblée Nationale ; – le Haut Conseil des Collectivités territoriales ; – les partis et formations politiques représentés ou non à  l’Assemblée Nationale : ADEMA/PASJ, URD, PARENA, PDES, UDD, UMAM, CNAS-FASO HERE, UFDDP, CODEM, PSP, URP, CCNAS-FASO HERE, UFDDP, CODEM, PSP, URP, CR, PE. – le Collectif des Ressortissants du Nord (COREN) ; – la CAFO ; – la FENACOF ; – le Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace CEDEAO/Mali ; – l’Alliance des femmes pour un Mali uni ; – l’APDF ; – la Maison de la Presse du Mali ; – la centrale syndicale UNTM – le secteur privé ; – le Conseil national des jeunes. 4. Le Président de la Commission de la CEDEAO, Monsieur Kadré Désiré OUEDRAOGO, le Président de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), Monsieur Cheick Adjibou SOUMARE, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Monsieur Saà¯d DJINNIT et le Représentant de l’Union Européenne, Monsieur Manuel LOPEZ BLANCO ont également participé aux travaux en qualité d’observateurs. 5. La réunion du Groupe de contact sur le Mali s’est tenue conformément à  la recommandation du 41ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, tenu à  Yamoussoukro, en République de Côte d’Ivoire, les 28 et 29 juin 2012, et visait à  faciliter la mise en œuvre des recommandations pertinentes de ce Sommet, à  savoir, rétablir l’intégrité territoriale du Mali, sécuriser les institutions et assister le Mali pour l’organisation d’élections présidentielles justes, transparentes et crédibles sur la base d’une feuille de route. 6. Afin de favoriser la mise en œuvre de ces objectifs, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ont mandaté le Médiateur, avec le soutien du Groupe de contact, de mettre urgemment en place un cadre de consultation avec la participation de toutes les parties prenantes notamment les forces vives et la société civile. 7. A cette occasion, les membres du Groupe de contact ont entendu les messages du Gouvernement, des Forces vives et de la Société civile de la République du Mali. Dans leurs messages, les différents acteurs de la vie sociopolitique malienne ont exprimé leur profonde préoccupation face à  la persistance de la double crise sécuritaire et institutionnelle que vit le Mali depuis le début de l’année 2012. Ils ont, en particulier, souligné les souffrances subies par les populations du nord du Mali du fait de l’occupation de cette zone par des mouvements armés et des groupes criminels et ont exprimé leur solidarité à  leur égard. 8. Les acteurs maliens ont également condamné sans appel la destruction par les mouvements armés des biens culturels, notamment les lieux saints de Tombouctou qui font partie du patrimoine culturel mondial. Ils ont appelé à  une action diligente de la CEDEAO et de la communauté internationale pour mettre fin aux violences contre les populations, aux destructions et au fanatisme religieux. Concernant le processus de sortie de crise, les acteurs sociopolitiques maliens ont réitéré leur volonté de trouver une solution rapide de sortie de crise. A cet égard, ils ont souligné l’urgence d’œuvrer à  la stabilisation des institutions républicaines et la nécessité de former un gouvernement d’union nationale, ainsi que l’urgence de réorganiser et de renforcer les capacités opérationnelles de l’Armée avec le concours de la CEDEAO et de la communauté internationale. 10. Les Chefs d’Etat du Groupe de contact et le Médiateur ont pris acte des préoccupations et des visions de sortie de crise exprimées par les acteurs sociopolitiques maliens et, après délibération, sont parvenus aux conclusions, recommandations et décisions suivantes : I. De la nécessité d’une consolidation de l’ordre constitutionnel et de la continuité de l’Etat 11. Le Groupe de contact se réjouit du retour à  l’ordre constitutionnel au Mali. Il demande à  la CEDEAO de prendre des mesures spécifiques, de concert avec le Gouvernement malien, afin de protéger et de consolider les institutions de la République et d’assurer leur fonctionnement régulier. 12. Il invite également la CEDEAO à  appuyer le Gouvernement de la République du Mali en vue d’organiser le retour au Mali du Président de la République par intérim, Son Excellence Monsieur Dioncounda TRAORE, et d’assurer sa protection et son intégrité physique. 13. Afin de favoriser la stabilité politique et de créer les conditions propices à  une sortie de crise apaisée, les Chefs d’Etats membres du Groupe de contact soutiennent la demande des forces vives du Mali y compris la classe politique et la société civile et les invitent à  procéder à  des consultations et à  formuler au Président de la République par intérim des propositions en vue de la formation avant le 31 juillet 2012 d’un gouvernement d’union nationale chargé de la mise en œuvre d’une feuille de route de sortie de crise. Par ailleurs, ils exigent que toute la lumière soit faite sur l’agression physique contre le Président Dioncounda TRAORE et que des poursuites soient engagées contre les auteurs de cette agression. 14. Les Chefs d’Etats membres du Groupe de contact expriment leur vive préoccupation quant à  la situation vécue par les populations vivant au Nord du Mali du fait de l’occupation de cette partie du pays par des mouvements armés et de l’absence des services de l’Etat. Ils lancent un appel pressant au Gouvernement du Mali, afin qu’il prenne les mesures nécessaires, avec l’appui de la CEDEAO, pour rétablir l’autorité et l’administration de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. 15. Les Chefs d’Etat membres du Groupe de contact exhortent le Gouvernement malien à  adopter, sans délai, une feuille de route devant conduire à  une sortie de crise apaisée par le recouvrement de l’intégrité territoriale et l’organisation d’élections justes, transparentes et crédibles auxquelles le Président par intérim, le Premier Ministre et les membres du Gouvernement de transition ne seront pas candidats. 16. Les Chefs d’Etat membres du Groupe de contact exhortent le Gouvernement malien à  saisir l’Assemblée Nationale en vue de la prorogation du mandat des membres du Haut Conseil des collectivités territoriales et du Conseil Economique, Social et Culturel. II. De la gestion de la crise au Nord du Mali 17. Concernant la crise sécuritaire au nord du Mali, le Groupe de contact rappelle que l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali, ainsi que la laà¯cité de l’Etat et la liberté de religion sont non négociables. Il lance un appel solennel à  l’ensemble des acteurs sociopolitiques maliens, y compris aux mouvements armés occupant abusivement le nord du pays, afin qu’ils privilégient le dialogue et œuvrent de concert pour préserver la cohésion sociale et l’unité nationale. Il exhorte, par conséquent, les mouvements armés maliens à  se démarquer des groupes terroristes et de tout extrémisme, afin de permettre un dialogue inclusif et une sortie de crise rapide. 18. Les Chefs d’Etat membres du Groupe de contact encouragent le Gouvernement malien à  mettre en place une structure nationale chargée d’engager avec les mouvements armés du nord du Mali des pourparlers de paix sous les auspices du Médiateur de la CEDEAO, afin de rechercher, par le dialogue, des solutions politiques négociées à  la crise. 19. Ils exhortent la CEDEAO à  apporter un soutien pour le renforcement des capacités de l’Armée malienne, afin de lui permettre de s’acquitter de sa mission régalienne de défense du territoire national et de protection des institutions, des personnes et des biens. 20. Le Groupe de contact invite le Gouvernement malien à  établir une coopération dynamique et soutenue avec la CEDEAO, l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies en vue d’une gestion efficace de la crise au nord du Mali. A cet égard il exhorte le Président de la République par intérim à  adresser sans délai une requête à  la CEDEAO et aux Nations Unies en vue du déploiement d’une force de la CEDEAO pour soutenir l’Armée malienne dans sa mission régalienne de défense du territoire III. De la protection des droits civils, économiques, sociaux et culturels 21. Les Chefs d’Etat membres du Groupe de contact sur le Mali rappellent au Gouvernement malien, aux mouvements armés occupant le Nord du pays et à  tous les autres acteurs sociopolitiques maliens leurs obligations de respecter et de faire respecter les droits humains et les libertés fondamentales, conformément à  la Constitution malienne et aux instruments internationaux auxquels le Mali a souscrit. Ils les engagent à  prendre les mesures nécessaires pour garantir le respect des droits individuels et collectifs sur l’ensemble du territoire malien. 22. Ils les invitent, instamment, à  prendre les mesures nécessaires pour garantir l’accès des populations aux services sociaux de base, en particulier, l’éducation, la santé, l’eau et l’alimentation. 23. Par ailleurs, les Chefs d’Etat du Groupe de contact, très préoccupés par la situation humanitaire tragique dans le Nord du Mali, lancent un appel pressant à  la Communauté internationale, pour apporter une aide humanitaire d’urgence aux populations du nord du Mali et aux personnes déplacées ou réfugiées dans d’autres pays, et l’exhorte à  leur fournir une assistance humanitaire accrue et à  soutenir la création d’un fonds d’assistance humanitaire. A cette fin, ils demandent aux mouvements armés occupant le nord du Mali de faciliter les opérations d’assistance humanitaire engagées sous l’égide de la Communauté internationale. Ils les tiendront responsable e toute dégradation de la situation humanitaire dans le nord du Mali. 24. En outre, ils encouragent le Gouvernement malien à  prendre les dispositions utiles pour renforcer sa coopération avec l’ensemble des partenaires techniques et financiers du Mali, afin de préserver le tissu économique du pays et de répondre aux besoins fondamentaux des populations maliennes sans exclusive. IV. Des mesures d’apaisement et de confiance 25. Le Groupe de contact sur le Mali lance un appel pressant à  toutes les parties prenantes à  la crise malienne pour un arrêt complet des hostilités avant le début du mois de Ramadan. Il appelle les mouvements armés occupant le Nord du Mali à  mettre fin immédiatement à  la destruction des monuments historiques de Tombouctou et invitent la communauté internationale à  créer un fonds spécial destiné à  la restauration et à  la préservation de ces monuments qui sont classés dans le patrimoine mondial des biens culturels. Il demande la libération immédiate de toutes les personnes arbitrairement détenues. Il demande en outre à  la Cour pénale internationale (CPI) de procéder aux investigations nécessaires à  l’identification des auteurs de crime de guerre et à  engager les poursuites nécessaires à  leur encontre. 26. Les Chefs d’Etat membres du Groupe de contact exhortent vivement le Gouvernement du Mali à  adopter, avant la fin du mois de juillet 2012, une feuille de route de sortie de crise, en concertation avec le Médiateur de la CEDEAO. 27. Les Chefs d’Etat réitèrent la décision du 41ème sommet de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO de déployer les forces en attente de la CEDEAO au Mali dans les meilleurs délais pour aider à  la stabilisation des institutions et à  la restauration de l’intégrité territoriale du Mali. 28. Ils encouragent le Gouvernement malien, les mouvements armés Occupant le Nord du Mali, ainsi que les autres acteurs sociopolitiques Maliens à  mettre pleinement en œuvre les dispositions pertinentes de la résolution 2056 (2012) du Conseil de sécurité des Nations Unies du 5 juillet 2012. 29. Les Chefs d’Etat membres du Groupe de contact rappellent que tous ceux qui s’opposeront au bon déroulement de la transition et aux décisions de la CEDEAO s’exposeront à  des sanctions individuelles ou collectives. Ouagadougou, le 7 juillet 2012 ; Le Groupe de contact sur le Mali.

L’absence prolongée de Dioncounda Traoré entame peu à peu sa crédibilité

Sa venue avait été annoncée mais l’entourage du chef de l’Etat invoque des raisons de santé qui lui interdiraient de voyager. Cette annulation laisse planer le doute sur le rôle de Traoré dans la difficile transition politique. Silencieux depuis son arrivée à  Paris fin mai, la décision de Dioncounda Traoré d’annuler ce déplacement ne va rassurer ni les Maliens, ni la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Difficile de savoir si l’instance ouest-africaine a fait du forcing et poussé Dioncounda Traoré à  venir à  Ouagadougou, au Burkina Faso, contre son gré, une venue annoncée par le médiateur burkinabè mais jamais confirmé par la présidence malienne. « Cette présence devait être le symbole d’un retour à  la légalité constitutionnelle », affirmait Djibril Bassolé, le ministre burkinabè des Affaires étrangères sur RFI. De plus, Dioncounda Traoré devait, sous la pression des chefs de l’Etat de la sous-région, et face à  une partie de la société civile et de la classe politique malienne très critique avec lui, engager des discussions pour mettre en place un gouvernement d’union nationale. Si la Cédéao se démène pour tenter de trouver des solutions à  la crise du nord du Mali, une mission d’experts doit arriver ce vendredi 6 juillet à  Bamako pour préparer le déploiement des troupes, C’’est bien la capitale malienne qui bloque. Chaque jour qui passe réduit l’influence de Dioncounda Traoré, affirme un député malien, affaibli politiquement, et pas encore en pleine possession de ses moyens vue cette annulation de dernière minute. Difficile de connaà®tre l’avenir d’un président par intérim qui est, selon un proche, toujours traumatisé par son agression.

L’ONU appelle à sanctionner les rebelles liés à Al-Qaida

La résolution « appelle les Etats membres à  soumettre (..) les noms des individus, groupes et entités qui sont associés à  Al-Qaida, y compris dans la région du Sahel et en particulier dans le nord du Mali » afin qu’ils fassent l’objet des sanctions prévues par l’ONU contre ceux qui soutiennent Al-Qaida. Elle « demande instamment aux groupes rebelles au Mali de s’abstenir de toute forme d’association avec Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et de lutter contre la menace représentée par des groupes terroristes au Mali ». PAS DE MANDAT POUR UNE INTERVENTION MILITAIRE La résolution « soutient pleinement » les efforts des organisations régionales, dont la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine, pour régler la crise au Mali. Mais elle ne leur donne pas encore de mandat de l’ONU pour déployer une force africaine contre les rebelles du Nord. La résolution, présentée notamment par la France, « prend note de la demande de la Cédéao et de l’Union africaine d’un mandat du Conseil de sécurité autorisant le déploiement de la force ». Le Conseil se contente « de se déclarer prêt à  examiner plus avant cette requête une fois que des informations supplémentaires auront été fournies en ce qui concerne les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé ». La Cédéao prépare depuis plusieurs semaines l’envoi éventuel d’une force au Mali, dont l’effectif est actuellement fixé à  environ trois mille trois cents hommes. Ses dirigeants avaient appelé vendredi dernier le Conseil de sécurité à  « accélérer » l’adoption d’une « résolution autorisant le déploiement » de ses troupes contre les groupes armés qui contrôlent le nord du Mali. CONDAMNATIONS DES DESTRUCTIONS DU PATRIMOINE La résolution adoptée jeudi avertit aussi les islamistes qui ont détruit des mausolées musulmans à  Tombouctou qu’ils pourraient être traà®nés devant la Cour pénale internationale (CPI). Le texte souligne que de telles attaques contre le patrimoine culturel ou religieux « peuvent constituer des violations des lois internationales », aux termes du statut de Rome, qui a créé la CPI, ainsi que des conventions de Genève. Le document appelle ainsi « toutes les parties au Mali à  prendre toutes les mesures appropriées pour assurer la préservation » des sites qui appartiennent au Patrimoine mondial.

Le gouvernement malien ne sera pas représenté au sommet d’Ouagadougou sur la transition

D’après de nombreuses sources gouvernementales, le Premier ministre de Transition a informé hier ses ministres ne pas être au courant de ces « tractations ». Ainsi, aucun membre de son gouvernement ne sera à  Ouagadougou o๠sont pourtant annoncées la classe politique et des organisations de la société civile maliennes. Toutefois, selon des sources proches de la Primature, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra ne serait pas totalement opposé à  l’ouverture de son gouvernement à  d’autres compétences ». Mais, que cela doit être laissé à  son « appréciation ». Il ne compte pas ainsi « céder à  la pression ». En un mot, C’’est au Premier ministre de voir quand cette ouverture est nécessaire et quelles sont les compétences auxquelles son équipe doit s’ouvrir. C’’est par presse interposée, disent nos sources, que le gouvernement de Cheick Modibo Diarra a appris la tenue d’un mini-sommet de la CEDEAO à  Ouagadougou, pour tenter de « former un gouvernement fort et discuter de l’éventuel envoi d’une force militaire dans le Nord du Mali ».

La feuille de route du FDR pour la réunion de Ouagadougou

La représentation à  Ouaga 2 : Le FDR adhère à  la proposition du médiateur de d’inviter les partis politiques représentés à  l’AN ; cependant, le FDR recommande de tenir compte aussi des regroupements nés à  la suite du coup d’Etat du 22 mars 2012 que sont le FDR, la COPAM, l’ADPS, la CSM et IBK 2012. En plus de ces regroupements, le FDR souhaite que les autorités religieuses, le Recotrade, les organisations féminines et de jeunes ainsi que les associations du nord soient également représentés ; 2. Sur le choix du PM et du gouvernement : Eu égard aux tâches prioritaires qui ont été assignées au gouvernement de transition et au regard du bilan et à  la gestion de l’équipe de CMD, le FDR demande la nomination d’un nouveau PM et d’un gouvernement d’union nationale bénéficiant de la caution politique et sociale la plus large possible ; Toutefois, le PM choisit devra répondre aux critères d’expérience et de compétence en matière de gestion d’Etat ; le choix du PM revient au Président de la transition en concertation avec la CEDEAO ; 3. La formation du gouvernement d’union nationale : Le FDR propose qu’en plus des partis politiques représentés à  l’AN, que le gouvernement soit inclusif et le plus représentatif possible, incluant toutes les forces vives de la nation ; 4. La feuille de route du GUNT : Les tâches principales seront les suivantes : – recouvrer l’intégrité du territoire national et œuvrer pour retour à  la paix et à  la réconciliation nationale; – organiser le retour des populations déplacées et des refugiés; – apporter des réponses appropriées aux familles des victimes civiles et militaires; – organiser des élections démocratiques, libres, crédibles et transparentes; – reformer, remobiliser et renforcer les Forces Armées et de Sécurité ainsi que faire l’état des lieux et en rétablissant la chaà®ne de commandement ; – assurer le respect de l’Etat de droit et des libertés individuelles et collectives ; – apporter des réponses appropriées aux crises (cherté de la vie, santé, école, emploi des jeunes, etc.) ainsi qu’à  la relance de l’économie et la restauration de l’autorité de l’Etat ; – mener des actions majeures en matière de bonne gouvernance ; Bamako, le 03 juillet 2012

Edito : Pourquoi il ne faut pas aller à Ouagadougou

Le gouvernement de la République du Mali peine à  trouver ses marques, il peine à  s’imposer. Manque de légitimité, de crédibilité, de sérieux, de compétence, il est critiqué de toutes parts, et de plus en plus ouvertement de la part de nos partenaires étrangers. En 3 mois, quelle avancée, quel succès le gouvernement a t-il enregistré sur le front du Nord, comme dans le reste du pays ? Parler de faible bilan est un euphémisme. Il fallait pourtant s’y attendre. Un gouvernement qui n’est issu ni d’élections, ni d’un consensus national a peu de chances d’obtenir l’adhésion dans un contexte aussi difficile. Ne tirant sa légitimité que de l’Accord Cadre du 6 avril et de son parrain, le médiateur burkinabé, l’équipe de Cheick Modibo Diarra est aujourd’hui condamnée. C’’est un échec pour la CEDEAO. Le Mali est humilié, il ne faut pas en rajouter Une fois ce constat établi de manière unanime, doit-on encore reproduire les mêmes erreurs ? Est-il nécessaire de transporter une nouvelle fois toute la République à  Ouagadougou pour élaborer le gouvernement d’union nationale tant attendu ? Tout à  son devoir d’aider un pays membre, la CEDEAO a péché par manque de pédagogie et de concertation. Elle se trompe lorsqu’elle refuse de prendre en compte les ressorts de la société malienne. Elle a tort de gérer le cas malien comme un simple cas d’école, le Mali n’étant ni la Côte d’Ivoire, ni le Darfour. Les zigzags à  répétition de la médiation burkinabé ont donné une terrible impression d’amateurisme, que n’a d’ailleurs pas manqué de relever le Conseil de sécurité de l’ONU. Malheureusement, cela continue. Décider du gouvernement du Mali au Burkina Faso serait ressenti comme une nouvelle insulte à  la dignité nationale, une nouvelle humiliation pour un Peuple qui souffre déjà  de voir son territoire occupé. Avec une telle méthode, le futur gouvernement risque le même rejet que le président de la Transition et l’équipe actuelle, également imposés sans concertation. La nécessité d’une large concertation nationale A contrario, ce gouvernement d’union nationale ne pourra réussir sa difficile mission que s’il est issu d’un large dialogue inclusif. Convention, forum, conférence, peu importe le terme, les maliens doivent se parler ! Comme le dit l’adage, « le linge sale se lave en famille », car personne ne connaà®t le Mali mieux que les maliens et personne n’aime ce pays autant que les maliens eux-mêmes. Cette concertation, qui ne peut se tenir ailleurs que sur le territoire national, devra définir la feuille de route et le rôle des organes de la Transition. Il en découlera logiquement une nouvelle équipe gouvernementale, formée dans un esprit d’union nationale, et portée par l’adhésion des forces vives, de la volonté populaire. Elle sera ainsi légitime pour mener le Mali à  bon port en ces temps de violente tempête. La mission historique de Cheick Modibo Diarra Les différents acteurs politiques et de la société civile connaissent les enjeux, ils sauront mettre l’intérêt national au dessus des querelles partisanes. C’’est leur devoir. l’Histoire jugera de manière implacable tous ceux qui ne s’inscriront pas dans cette démarche salutaire. A commencer par le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, dont C’’est la mission historique d’organiser la concertation nationale, acte fondateur du renouveau malien. C’’est beaucoup plus fort que d’envoyer un robot dans l’espace.

Les voisins du Mali veulent en finir avec l’impuissance du pouvoir à Bamako

Alors que sept mausolées de saints musulmans et l’entrée d’une des plus grandes mosquées de Tombouctou ont été démolis, ces derniers jours, par le groupe islamiste Ansar Eddine, la médiation ouest-africaine a dénoncé mardi 3 juillet ces actes de destruction. Le ministre des affaires étrangères burkinabé, Djibrill Bassolé, dont le pays conduit la médiation, a déploré la « destruction de monuments historiques » qui « déchire le C’œur des Maliens et de tous ceux qui ont connu ces lieux saints ». Les affrontements récents à  Gao et « la destruction des mausolées sont pour nous de graves incidents qui, de toute façon, ne vont pas dans le sens de l’apaisement », a-t-il ajouté. GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE Depuis un coup d’Etat qui a renversé, le 22 mars, le président Amadou Toumani Touré, les autorités de transition mises en place après le retrait des militaires n’ont pas pu empêcher la fulgurante progression dans le Nord des groupes islamistes alliés à  Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) – Ansar Eddine (Défenseur de l’islam) et le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). De nombreuses exactions sont, depuis, commises dans cette région aride o๠l’administration centrale a disparu, de même que l’armée, humiliée, démoralisée et sous-équipée. Le président guinéen, Alpha Condé, a donc jugé prioritaire de former un « gouvernement d’union nationale », qui aura seul « la légitimité pour demander l’intervention d’une force africaine ». Il faut, selon lui, régler en premier lieu « le problème de Bamako ». Un mini-sommet de chefs d’Etat ouest-africains, avec des représentants de la classe politique et de la société civile du Mali, aura lieu samedi à  Ouagadougou afin de mettre en place ce gouvernement. Ce gouvernement de « large consensus » devra créer les « conditions » pour « la tenue d’élections présidentielles pour sortir de la transition », selon la médiation. Le défi de la crise au nord du Mali sera sa seconde priorité, tout aussi urgente : « Plus on perd du temps, plus AQMI s’installe », a ajouté le président guinéen. INTERVENTION MILITAIRE « Il faut aider l’armée malienne à  se reconstituer. Une intervention se fera nécessairement avec l’armée malienne », a aussi souligné Alpha Condé, ajoutant que l’appui des puissances occidentales était souhaité, mais qu’il n’y aurait « sur le terrain que des troupes africaines ». A Paris, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est dit optimiste, mardi, sur l’adoption prochaine d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU permettant le déploiement d’une force africaine dans le nord du pays. RECONQUàŠTE DES TERRITOIRES OCCUPà‰S « Tout ce qui peut être fait dans le sens pour nous d’une reconquête des territoires occupés, nous l’acceptons volontiers, que ces efforts viennent de l’Algérie ou, je ne sais pas, de la Suède ou de Monaco ou de la France, quand ces efforts vont dans ce sens-là , nous sommes d’accord », a déclaré le ministre des affaires étrangères malien, Sadio Lamine Sow. Interrogé sur un possible engagement d’Alger dans l’option militaire, le ministre s’est refusé à  toute réponse. L’Algérie est pour l’instant impliquée dans la recherche d’une « solution politique », que les deux parties croient toujours possible, a notamment rappelé, lundi, le ministre délégué aux affaires africaines et maghrébines algérien, Abdelkader Messahel.

Washington met en garde contre une intervention au Nord du Mali

Les Etats-Unis ont mis en garde vendredi la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao, 15 pays) contre une éventuelle intervention dans le Nord du Mali, tombé aux mains d’islamistes armés. Lors d’une audition au Congrès, le secrétaire d’Etat adjoint chargé des questions africaines, Johnnie Carson, a apporté son appui à  la Cédéao, actuellement réunie en sommet en Côte d’Ivoire, dans son projet d’envoyer une force de 3.300 hommes au Mali. Mais M. Carson a estimé que ce contingent devrait s’efforcer de stabiliser le Sud du pays et ne pas s’aventurer dans le Nord. « Il faut se rendre compte que le gouvernement au Sud n’a plus de force armée digne de ce nom », a déclaré M. Carson devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants. « Il a perdu la moitié de son équipement quand il a quitté le Nord.’ « Une éventuelle reconquête du Nord serait une entreprise très lourde pour la Cédéao », a averti M. Carson, soulignant qu’une éventuelle mission dans cette partie du pays devrait être préparée très soigneusement et disposer de ressources en conséquence. Les islamistes renforcent leur emprise La Cédéao, dont les dirigeants se sont retrouvés en sommet vendredi à  Yamoussoukro, prépare l’envoi éventuel d’une force de quelque 3.300 hommes au Mali. Mais elle a besoin, avec l’Union africaine (UA), d’un soutien international à  une telle opération, et d’un appui notamment logistique des Etats-Unis et de la France. Un premier projet a été jugé beaucoup trop imprécis au Conseil de sécurité de l’ONU, et la Cédéao revoit sa copie. Les islamistes viennent de renforcer spectaculairement leur emprise sur le Nord du Mali, qu’ils ont conquis avec la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) depuis fin mars, chassant mercredi et jeudi le MNLA de Gao (nord-est) et Tombouctou (nord-ouest). Pas dangereux pour les à‰tats-Unis Devant les parlementaires, M. Carson a plaidé pour une solution politique au Mali, estimant qu’il n’y aurait pas de solution durable aux problèmes du Nord du Mali sans un interlocuteur légitime à  Bamako. Il lui a paru crucial de répondre aux demandes légitimes de la rébellion touareg et de soutenir des négociations avec des mouvements prêts à  dialoguer avec Bamako. Le responsable de la diplomatie américaine a qualifié Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI) et le mouvement islamiste Ansar Dine de dangereux et mortels, tout en soulignant qu’ils étaient relativement petits et ne faisaient pas peser de menace sur les Etats-Unis. Ils ne sont pas représentatifs de l’immense majorité des Maliens du Nord, a-t-il observé, notant que ces mouvements étaient nourris par l’apport d’étrangers venus de pays de la région comme l’Algérie, la Libye et la Mauritanie. « Comme l’Algérie a réglé efficacement les problèmes de l’extrémisme islamiste et du terrorisme, beaucoup de gens ont traversé la frontière pour passer au Mali, un territoire immense et très peu peuplé », a observé M. Carson.

Jeux de la Cedeao : le Ghana en or !

Présents et actifs, les sportifs ghanéens ont dominé de la tête et des épaules cette 2e édition des Jeux de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). A domicile, ils ont raflé 37 médailles (17 d’or, 11 d’argent et 9 de bronze). Ils sont talonnés de près par le Nigeria qui a réussi à  décrocher 39 médailles dont 13 en or, 20 en argent et 6 en bronze. Les belles performances ghanéennes ont été enregistrées en volley-ball. Face au Bénin en finale masculine de handball, les Ghanéens ont souffert, puis profité de la non concentration des Béninois pour arracher sur le fil la médaille d’or. Score final : 29-28. « Je suis très heureux de venir à  bout du Bénin qui a gagné tous mes matches avant la finale », a déclaré Hilary Mios, le capitaine du Ghana. Quant à  Romaric Akozé, le capitaine du Bénin, il justifie cette défaite par un réveil tardif de l’équipe qui a accusé le coup durant 55 minutes avant de rentrer dans le match dans les 5 dernières minutes. « On est passé tout simplement à  côté de cette finale », s’est-il contenté de dire tristement. Pépinière l’autre atout du Ghana : sa puissance dans le domaine du noble art. Pour le tournoi de boxe, les Ghanéens ont prouvé pouvoir assurer la relève. Les Blacks Starlettes ont amassé nombre de médailles d’or dans les différentes catégories de poids ce qui fait dire à  un spectateur francophone : « Le Ghana demeure le Ghana en boxe. C’’est le pays formateur des grands boxeurs de l’Afrique de l’Ouest ». En ce qui concerne la prestation des autres pays, le Sénégal a fini 3e avec 4 médailles d’or en lutte traditionnelle. Le Niger a suivi avec 3 médailles en or toujours en lutte. Vient ensuite la Côte d’Ivoire qui a remporté chez les dames, les médailles d’or de volley-ball et de handball. Le Bénin a terminé 6e avec une médaille d’or, 2 d’argent et 5 de bronze. La Sierra Leone ferme la marche avec juste une médaille de bronze.