Cheick Modibo Diarra, de la NASA à la Primature du Mali

De Nioro du Sahel o๠il vit le jour en 1952, aux Etats Unis o๠il s’est distingué par ses travaux, Cheick Modibo Diarra a eu un parcours exceptionnel. Son baccalauréat en poche en 1972, il part étudier les mathématiques et la physique à  l’Université Pierre et Marie Curie à  Paris, puis l’Ingénierie Aérospatiale aux à‰tats-Unis à  Washington, o๠il obtiendra la nationalité américaine. C’’est à  la Howard University qu’il atterrit, grâce à  une bourse d’études. En 1989, l’année o๠le monde basculait avec la chute du mur de Berlin, une rencontre bouleverse le destin de Cheick Modibo Diarra. Alors qu’il se destinait à  une carrière d’enseignant, il rencontre deux chercheurs de la NASA qui lui proposent d’intégrer le laboratoire de propulsion des fusées, le fameux Jet Propulsion Laboratory. Quelques années plus tard, l’enfant de Ségou deviendra navigateur interplanétaire. Il travaille d’abord sur le projet d’envoi de la sonde Magellan dans l’espace, un univers qui l’a toujours fasciné. En juillet 1997, son heure de gloire est arrivée. Il conçoit et envoie une sonde qui atterrit sur Mars avec à  son bord un robot capable de se mouvoir, de réaliser des analyses scientifiques et de prendre des photographies de la planète rouge. La mission Pathfinder est un succès, et C’’est désormais une notoriété interplanétaire qu’acquiert Cheikh Modibo Diarra, devenu l’icône de tout un continent. Ses compatriotes maliens, notamment les jeunes, en sont fiers, même s’ils ne comprennent pas très bien ce qu’est un navigateur interplanétaire… Engagement social…et politique Après ses années au service de la NASA et des Etats-Unis, Cheikh Modibo Diarra se retourne vers son continent. Il y crée, en 1999, l’association Pathfinder Foundation pour l’Education et le développement, afin de susciter l’intérêt des jeunes, en particulier les filles, pour la science. A Bamako, il initie un laboratoire de recherche solaire. Cheikh Modibo s’envolera en 2006 vers Johannesburg pour y présider le département Afrique de Microsoft. Même s’il n’a qu’un rôle protocolaire et de représentation, il continue son combat pour réduire la fracture numérique et faire profiter le continent de toutes les avancées technologiques en promouvant de nombreuses initiatives sur le continent. Il est également Ambassadeur de bonne volonté de l’Organisation des Nations Unies pour la Science, l’Education et la Culture (UNESCO) depuis 1998. En 2011, ce père de trois enfants, marié à  la fille de l’ex-président Moussa Traoré se lance en politique. Le 6 mars, avec la bénédiction de son beau-père, il porte sur les fonds baptismaux un nouveau parti, le Rassemblement pour le développement du Mali, (RPDM), dont il devient le président. Le RPDM ambitionne alors de construire un projet de société basé sur l’égalité des chances pour tous les citoyens. Ses dirigeants présentent leur nouvelle formation comme « un parti qui défend les intérêts du peuple, l’égalité des chances, l’ équité, la souveraineté de l’Etat et respectueux des droits de l’Homme ». Cheick Modibo Diarra annonce dans la foulée qu’il sera très probablement candidat à  la présidentielle de 2012. «J’ai toujours fait de la politique. Au sens étymologique du mot, politique veut dire résoudre les problèmes de la Cité. Elle ne signifie pas aller faire des discours, courir de gauche à  droite. Je pense que J’ai toujours participé à  la résolution des problèmes de la Cité et continuerai à  résoudre autant de problèmes que je peux », déclarait-il ce jour là . La revanche du Général Moussa Traoré ? Comme le stipule l’Accord Cadre du 6 Avril signé entre la junte et CEDEAO, CMD devra pourtant renoncer à  son ambition présidentielle. Si l’on en croit les intentions de vote en sa faveur, il a sans doute fait le bon choix. Mais sera t’il à  la hauteur de l’enjeu ? La tâche ne sera sans doute pas facile pour ce Premier ministre « de consensus », pourtant nommé par le CNRDRE et le médiateur, sans que la classe politique et la société civile n’aient été consultées. Saura t’il s’imposer ? Aura t’il les coudées franches face aux militaires et au vieux renard politique qu’est Dioncounda Traoré ? Originaire de Ségou comme le capitaine Sanogo, chef de la junte, Cheick Modibo Diarra pourra aussi jouer de son lien de parenté avec Moussa Traoré, respecté par tous les militaires. Vingt ans après le coup d’état contre le Général dictateur, le capitaine Sanogo aura fait fuir son tombeur ATT, pour ensuite installer son gendre à  la Primature. Certains appellent cela la revanche de l’histoire. Quant à  l’attitude du peuple malien, elle dépendra sûrement de la capacité de l’homme de la Nasa, surtout connu dans les milieux informés, à  poser des actes justes dès les premiers jours. Selon ses proches, il a toutes les qualités pour être « l’homme de la situation ». Son charisme, sa stature internationale et surtout sa connaissance des réseaux financiers internationaux, ainsi que « l’estime » dont il jouit auprès des Partenaires techniques et financiers devraient lui servir pour l’immense tâche qui l’attend. A commencer par celle de former un gouvernement d’union nationale.

Difficiles négociations pour la transition malienne à Ouagadougou

En conclave depuis samedi à  Ouagadougou, les partis politiques maliens et la société civile ont rencontré le médiateur Blaise Compoaré pour discuter des modalités de la transition, en accord avec la feuille de route instaurée par l’Accord Cadre du 1er Avril signé entre la junte et la CEDEAO. Le pouvoir rendu aux civils, avec l’investiture de Dioncounda Traoré, comme Président par Intérim, quelle sera la suite après la période de transition de 40 jours définie par la Constitution malienne ? C’est là  que le bât blesse avec des divergences notoires entre les membres de la junte représentés à  Ouagadougou et les partis politiques. Toute la journée du samedi, aucun accord n’a pu être trouvé entre les partis et ce dimanche, la médiation a présenté aux parties, de nouvelles propositions… Du côté du CNRDRE, certains souhaitent le retour des militaires après ladite période, mais du côté du FDR, le Front Uni pour la Sauvegarde de la démocratie, qui réunit une trentaine de partis politiques majeurs comme l’Adema, l’URD ou le Parena, on souhaite un rallongement de la durée de l’intérim à  un an, ce qui pemettrait au Président par Intérim d’organiser des élections et de régler la question du Nord. Une mission délicate pour le futur gouvernement d’Union Nationale qui doit être formé après désignation du Premier Ministre de Transition, doté de pleins pouvoirs… Et selon une source, le CNRDRE viserait une dizaine de postes dans ce gouvernement. L’équation reste complexe, avec la présence dans cette délégation de près de 80 personnes, d’Oumar Mariko, qui représente lui le Front des pro-putschistes. Les partis politiques arriveront-ils à  mettre leur divergences de côté pour s’entendre sur une feuille de route unilatérale ? L’urgence du nord Autre point dans les discussions de Ouaga, le Nord. Comment repousser les envahisseurs au nord, auxquels s’ajoutent chaque jour de nouvelles mouvances comme le MUJAO ou la secte Boko Haram ? Nombreux sont ceux qui ont demandé, en cas d’échec du dialogue, une intervention militaire de la Cédéao – qui en brandit la menace – aux côtés des forces armées maliennes pour reconquérir cette partie du pays. Or celles-ci après les défaites subies à  Tombouctou et Gao dernièrement sont en reconstruction. Un contingent militaire serait même en formation à  Sévaré, situé à  une quinzaine de kilomètres de Mopti. Mais cela suffira t-il face à  la menace islamiste ? Iyad Ag Ghaly, le leader du mouvement Ançar Dine, qui règne désormais sur la cité des 333 saints, a promis d’étendre son message sur tout le Mali et d’instaurer la charia à  la place de la laicité. Iyad Ag Ghaly, a libéré samedi 160 militaires maliens faits prisonniers lors des combats qui ont démarré en janvier. « Les prisonniers sont en route pour Bamako », a indiqué à  l’AFP un membre du Haut conseil islamique, qui a oeuvré à  leur libération. Du côté du MNLA, que l’on dit soutenu par la France, l’arrivée des islamistes a bouleversé tous les plans et la déclaration d’indépendance du mouvement rebelle, le 6 Avril s’est vu unanimement condamnée par la communauté internationale. Désormais, le mouvement indépendantiste est tiraillé entre consolider sa présence au Nord et l’éventualité de négotiations avec les nouvelles autorités de Bamako. La France a pourtant fait savoir qu’elle n’apporterait qu’un soutien logistique au Mali. Certains participants à  la rencontre de Ouagadougou, ont ainsi proposé de lancer un ultimatum aux groupes armés pour les forcer à  venir à  la table des négociations. Ce dimanche, un émissaire a été dépêché par le Président intérimaire à  Nouakchott, pour demander l’aide de la Mauritanie. Côté algérien, on est contre toute ingérence ou intervention militaire… L’émissaire Tiébilé Dramé a souhaité que s’ouvrent « bientôt » des entretiens entre Bamako et les rebelles « dans le cadre de l’intégrité territoriale du Mali ». Mais le MNLA, qui a proclamé « l’indépendance » de l’Azawad (Nord malien), n’est pas le seul maà®tre dans la région, o๠il subit l’ascendant des islamistes.

IBK salue l’accord cadre entre la CEDEAO et la junte

Je salue l’accord cadre signé le 6 avril 2012 entre le CNRDRE et la CEDEAO, qui permet un retour à  l’ordre constitutionnel, synonyme de levée des sanctions contre le Mali. Je tiens à  remercier et féliciter tous les patriotes maliens, de l’intérieur et de la diaspora, qui se sont levés et mobilisés pour ce retour à  la légalité. A travers votre mobilisation, C’’est tout le Mali qui a gagné. Par ailleurs, je salue l’engagement et l’implication aux côtés du Mali des pays frères de la CEDEAO, ainsi que de la communauté internationale et de tous les amis du Mali. J’adresse mes remerciements les plus sincères au président en exercice de la CEDEAO, Alassane Dramane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, et au médiateur Blaise Compaoré, président du Faso. Dans le cadre de l’intérim qui va s’ouvrir, je salue l’engagement patriotique du Président de l’Assemblée nationale et l’encourage dans sa future mission. Cet accord de sortie de crise était plus que nécessaire, car le Mali est en danger. Une rébellion armée dotée d’un arsenal militaire sans précédent, menée par le MNLA et des groupes islamistes, AQMI et Ansar Dine, a entrepris de détruire la nation malienne. Ils occupent aujourd’hui toute la moitié nord de notre pays. A cet égard, J’exprime toute ma compassion et mon soutien le plus résolu à  tous nos concitoyens qui vivent ce drame au plus près. Je pense à  tous ceux qui ont du se réfugier loin de chez eux, à  tous ceux qui subissent le joug de la rébellion et des islamistes, avec sa cohorte de destructions et de saccages. J’encourage le futur gouvernement du Mali à  tout mettre en œuvre pour secourir nos compatriotes à  travers l’ouverture de corridors humanitaires, dans les meilleurs délais. Je condamne avec vigueur l’annonce de la création d’un Etat de l’Azawad, qui ne repose sur aucune réalité historique, ni juridique. Cela est intolérable et inacceptable, comme l’atteste la condamnation unanime de la communauté internationale. Le Mali restera un et indivisible, Inch’Allah ! l’une des missions essentielles du gouvernement d’union nationale de transition que J’appelle de tous mes vœux sera de reconquérir le territoire national avant d’entamer les négociations avec la rébellion. Cette reconquête devra se faire par notre armée nationale, réarmée moralement et rééquipée, avec l’appui logistique, matériel et en renseignements des pays amis qui souhaitent nous aider. Dans ce sens, J’apprécie l’annonce d’une loi de programmation et d’orientation militaire, comme je l’ai toujours proposé. l’autre mission prioritaire du futur gouvernement sera d’organiser des élections présidentielle et législatives dans les meilleurs délais. Cette transition nous donne l’opportunité de bâtir un fichier fiable et infalsifiable, pour des élections incontestables. Seul un pouvoir bien élu, donc légitime, peut sortir durablement le Mali de la menace sécuritaire et lui ouvrir la voie du développement économique.  Le Mali pourra alors reprendre sa marche vers une vie démocratique moderne et apaisée. Ibrahim Boubacar Keà¯ta Ancien Premier ministre, ancien président de l’Assemblée nationale Président du Rassemblement pour le Mali (RPM)

Accord cadre entre la CEDEAO et la junte : un premier ministre de transition bientôt nommé

Cette décision a été rendue public lors d’un déclaration du capitaine Amadou Haya ce vendredi 6 Avril au camp de Kati. Cet accord de principe entre le CNRDRE et la CEDEAO datée du 1er Avril, a été signé entre les deux parties en vue de mettre en place la transition selon l’article 36 de la constitution. L’accord prévoit que la Cour Constitutionnelle « constate la vacance de la présidence » et investisse pour l’intérim du pouvoir le président de l’Assemblée nationale, a expliqué une source proche de la junte. Un premier ministre sera trouvé à  l’issue des discussions en cours et sera à  la tête d’un gouvernement de mission qui devra organisé les élections. Compte tenu de la situation urgente au Nord un premier ministre devra aussi être nommé sous l’égide du médiateur de la CEDEAO et la mise en place d’un gouvernement » consensuel de mission, selon les termes de Djibril Bassolé, ministre des affaires étrangères du Burkina et porte parole du médiateur Blaise Compaoré. « Nous faisons du combat du Mali notre combat, avec un gouvernement en vue de négocier la paix ou la Guerre », a ajouté Bassolé. De plus, l’accord prévoit une Loi d’amnistie générale pour les membres de la junte. Du reste, dès l’entame du processus de transition, le président Blaise Compaoré a promis de prendre les dispositions pour rendre effectif rapidement la levée des sanctions de la CEDEAO. Dès la signature de l’accord, le président en exercice de la Cédéao prendra les dispositions nécessaires pour la levée des sanctions contre le Mali, stipule le texte.

La CEDEAO pourrait lever les sanctions sur le Mali

Le ministre burkinabé des Affaires Etrangères Djibril Bassolé, émissaire de Blaise Compaoré auprès du CNRDRE, vient de faire une annonce importante à  la télé nationale. Cette annonce est intervenue à  la suite d’une serie de rencontres que le ministre a eu avec les responsables du CNRDRE. « Nous travaillons ensemble pour créer les conditions de levée de ces sanctions, et je pense que ce sera pour très bientôt », a affirmé le ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé à  la télévision ORTM, à  l’issue d’un entretien dans la nuit de mercredi à  jeudi avec le capitaine Amadou Sanogo, chef de la junte militaire, à  Kati (près de Bamako). Sa déclaration a été diffusée jeudi après-midi, il n’a pas précisé de calendrier. « Nous allons tout mettre en oeuvre pour que ces sanctions soient non seulement suspendues, mais complètement levées et abandonnées. Nous en sommes sur le chemin. Je peux vous assurer que le capitaine (Sanogo) est dans de bonnes prédispositions, il aura bientôt à  faire des annonces qui vont dans la bonne direction, je préfère lui laisser la primauté de le dire », a ajouté M. Bassolé. Une déclaration publique du Capitaine SANOGO devrait donc intervenir bientôt, selon les propos du ministre burkinabè. Il faut ajouter que M. Bassolé est accompagné d’autres ministres ouest-africains des affaires étrangères, dont ceux de la Côte d’Ivoire et du Niger. Force d’interposition Les Chefs d’Etat major de la CEDEAO réfléchiront, au cours de la rencontre d’Abidjan, sur la mise en place d’une force d’intervention au Mali qui devrait compter quelques 3000 soldats. Cette réunion ‘’d’urgence » fait suite aux décisions prises le 29 mars dernier à  Abidjan par les Chefs d’Etat de la sous région à  l’initiative du président Alassane Ouattara, par ailleurs président en exercice de la CEDEAO. M. Ouattara a annoncé la semaine dernière que ‘’2000 soldats de la CEDEAO » ayant du matériel et bien équipés sont ‘’prêts » à  intervenir au Mali.

Iba Ndiaye : « Cette convention nationale est un piège ! »

Journaldumali : Pour commencer, M. Le Vice-président de l’ADEMA, comment vivez-vous ces heures difficiles que traverse le Mali ? En tant que malien, et je crois que tous mes compatriotes éprouvent la même chose, C’’est vraiment beaucoup d’angoisse de tristesse, je dirai même d’humiliation. Un pays dont on est fier, quand on voit son histoire, son parcours, qui a su bâtir une démocratie exemplaire, et C’’est cette fierté qui nous nous nourrissait. On ne vit pas que de pain, ce sentiment là  nous faisait vivre d’une autre manière et C’’est tout cela qui aujourd’hui va à  vau l’eau. Parce que ces acquis là  aujourd’hui sont perdus et il faut tout faire pour les faire revenir. Journaldumali : Comment entendez-vous justement faire revenir ces acquis ? C’’est le sens de tout ce qu’on est en train de faire. En matière de communication, d’explication, de recherches de meilleures solutions, et au niveau de l’ADEMA comme de l’Alliance des partis politiques comme du FDR qui est l’alliance de la société civile et des politiques, nous avons esquissé des schémas. Et aujourd’hui, après toutes les analyses, tous les débats que nous avons eus, on a dégagé une solution extrêmement simple, efficace et rapide. Il faut respecter la Constitution. Non par fétichisme, mais simplement parce que cela nous permet d’être cohérent et de nous faire respecter. Et, il n’y a pas que l’aspect juridique ou institutionnel à  prendre en compte. Nous avons vu en cette option une clé pour déverrouiller la situation qui est là . Le problème aujourd’hui, ce sont ces sanctions qui sont prises parce que nous n’avons pas renoué avec l’ordre constitutionnel. Et pourquoi ne pas le faire ? Pourquoi ne pas renouer avec notre Constitution, ce n’est pas celle des autres, C’’est la notre ! Les sanctions, C’’est la résultante d’accords que le Mali a signé avec les autres pays africains. Pour moi, C’’est même une fierté qu’enfin les africains arrivent à  s’organiser à  prendre en charge leurs propres problèmes avant que la solution n’arrive d’ailleurs. Nous sommes tous des africanistes ! Journaldumali : Mais certains voient derrière la CEDEAO, la France ou d’autres pays, qui veulent s’ingérer dans les affaires du Mali… Moi C’’est la CEDEAO que je connais. C’’est une construction africaine, à  laquelle le Mali a beaucoup participé. Le jour o๠les soldats maliens sont allés intervenir en Sierra Leone pour aller rétablir l’ordre, faire la guerre, qui a vu du mal à  cela ? Aujourd’hui, C’’est notre tour. Dans cette communauté, nous avons signé des accords qui disent que lorsque la Constitution est bafouée, nous donnons l’autorisation d’intervenir. Renoncer à  ses ambitions personnelles et respecter ces accords, cela peut-il peser dans la balance face aux sanctions et aux conséquences désastreuses qu’elles ne manqueront pas d’avoir sur le Mali ? Par rapport à  tous les appuis que le Mali peut recevoir pour faire face au problème essentiel que le pays a en ce moment : la guerre du Nord ? Parce que notre armée, on l’a mise dans un état o๠elle ne peut pas régler ce problème toute seule. Il suffit donc qu’on se mette d’accord. En 24heures, les sanctions peuvent être levées. Il suffit pour cela de renouer avec la Constitution, et le Mali tout entier, y compris les plus pauvres, sera à  l’abri de la misère. Journaldumali.com : Le FDR a annoncé qu’il ne participera à  la Convention Nationale prévue pour ce 05 avril à  l’instigation de la junte. Pourquoi ce refus? Pourquoi ? Quand on veut résoudre un problème, il y a des voies, des façons de faire. Là , on invite à  la télé « tout le monde » pour venir discuter, pour prendre une décision. Une décision qui engage le pays et son avenir. On peut s’attendre à  1000 voire 2000 personnes ! Comment pourra-t-on gérer cela pour s’assurer de leur représentativité et dire voilà  la majorité qui engage tout le monde? C’’est un piège ! Il ne faut pas tomber dedans. Nous sommes en contact permanent avec eux (la junte, ndlr), il ne faut pas aller à  la rupture. Il faut maintenir le dialogue et la discussion et expliquer qu’il y a une solution rapide, efficace, pour résoudre le problème du nord. Journaldumali.com : Vous avez évoqué un schéma simple pour sortir de cette crise. Quel est –il ? La Constitution du Mali dit que le Président empêché, la Cour constitutionnelle peut constater et se déclenche le processus de l’intérim. Le respect de cela et la mise en place de l’intérim de 40 jours, assumé par le Président de l’Assemblée Nationale, nous met à  l’abri des sanctions. Mieux, il nous permet de bénéficier de l’appui militaire de tous les pays amis, et je suis sur qu’en un mois, on aura des résultats significatifs sur le front. Ce n’est pas cela la première des préoccupations des maliens aujourd’hui ? Les 40 jours passés, on rentre dans la Transition, et on aura eu le temps pendant la période d’intérim de négocier qui dirigera cette transition. Si les maliens décident que C’’est Amadou Sanogo, nous on ne s’y opposera pas. Mais l’imposer en tant que chef d’un groupe de militaires, C’’est ce qui n’est pas bon. Il y a une solution à  tout et la solution à  notre problème, C’’est celle là . Il faut que nous arrivions à  ce que J’appelle « une complicité malienne ». Mettons ensemble pour décider courageusement de faire ce qu’il y a à  faire pour nous sortir de ces sanctions et obtenir de l’aide. Si on se replie sur nous-mêmes, avec notre fierté, notre orgueil, et on reste sur nos positions, on viendra nous prendre à  Bamako ici. Dieu nous en garde.

Cheick Oumar Sissoko : «L’intervention de la CEDEAO sera une catastrophe !  »

Face à  la presse ce mercredi 4 avril, les responsables du Mouvement populaire du 22 mars, «MP 22 », qui soutient la junte au pouvoir, ont fustigé la CEDEAO, qui a décrété lundi des sanctions diplomatiques et économiques contre le Mali. Le MP 22 estime qu’il s’agit de «Â mesures illégales et illégitimes » qui trahissent l’esprit de l’organisation. Selon Me Mariam Diawara, les sanctions issues de la rencontre de Dakar entre les chefs d’Etat de la zone, violent le droit international et les dispositions régissant le fonctionnement même de la CEDEAO. «Â Dans le fonctionnement de l’organisation, les sanctions doivent être graduelles, autrement dit, du plus faible degré au plus sévère. Or dans le cas présent, les sanctions sont tombées d’un seul coup. Juridiquement, la décision est attaquable devant la Haute Cour de justice de la CEDEAO », a déclaré l’avocate militante du MP 22. Qui ajoute que l’embargo total des Etats voisins de la zone n’a aucun fondement légal tant au niveau africain qu’international. Abondant dans le même sens, le Pr. Rokia Sanogo déplore que le rétablissement des institutions décidé par la junte le dimanche dernier, ait accru «Â l’acharnement des présidents de la CEDEAO contre le Mali ». La situation est difficile, reconnait-elle, mais elle appelle à  la mobilisation des populations «Â pour faire échec aux sanctions ».  «Â l’UEMOA, tout comme la CEDEAO et l’Union africaine ne sont que des instruments de la mondialisation impérialiste et des paravents de la France, des Etats unis et de l’Union européenne », a dénoncé pour sa part Mohamed Tabouré. Qui argue que ces organisations ne sont nullement des outils d’intégration africaine. «Â Il faut riposter à  l’agression en sortant de la Francophonie et de la CEDEAO ». Avant d’appeler le CNRDRE (Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat) à  «Â rester inflexible dans la résistance ». Les conséquences d’une intervention militaire de la CEDEAO Le plan de sortie de crise adopté par les chefs d’Etat de la CEDEAO prévoit une intervention militaire de 2000 à  3000 hommes sur le sol malien. Pour le président du parti SADI, «Â le peuple malien a le devoir de refuser cette éventualité ». Car, explique-t-il, elle conduira le droit vers une catastrophe et un endettement sans précédent. «Â Une intervention militaire consacre notre dépendance des forces extérieures pour défendre l’intégrité de notre territoire et à  réaffirmer notre souveraineté », explique Cheick Oumar Sissoko. Qui prévient que «Â les conséquences de cette intervention seront dévastatrices pour le Mali, non seulement sur le plan matériel, humain, financier, mais également politique, avec notre incapacité à  gérer nos affaires internes ». «Â La Convention nationale, dont il sera question ce jeudi, est la voie donnée au peuple malien de décider de son sort », a déclaré l’ancien ministre de la culture. Face aux sanctions économiques, la réponse doit résider dans les stratégies de mobilisation des ressources pour faire face aux besoins. Pour cela, préconise Cheick Oumar Sissoko, l’Etat doit réduire son train de vie, procéder à  la fermeture de certaines institutions qui n’ont aucun avantage pour le peuple, développer des mécanismes de lutte contre la fraude fiscale, la mise en œuvre de politiques de production et d’exportation de nos produits, la matérialisation de la volonté de lutte contre la corruption et la délinquance financière, etc.

Embargo : panique autour du carburant à Bamako

Le Mali est sous le coup d’un embargo «Â total » de la CEDEAO depuis lundi faute du non rétablissement de l’ordre constitutionnel. Enclavé, le Mali supporte un coût d’importation annuel d’hydrocarbures de 196 milliards de FCFA (chiffres 2007). Ce produit précieux fait tourner sans exception toutes les activités maliennes. En bref C’’est l’économie du pays qui est prise en otage, car C’’est le carburant qui fait tourner la centrale thermique de Balingué, gros fournisseur d’électricité de l’énergie du Mali (EDM). Avec une pénurie du carburant, Bamako pourrait être plongée dans le noir. Alors que la CEDEAO a imposé l’embargo, le Mali fait aussi face à  la rébellion au nord depuis le lundi. Bataille autour du carburant La première préoccupation des populations est de s’approvisionner en carburant avant qu’il ne devienne une denrée rare sur le marché. Ce matin, nous avons fait un tour dans quelques stations d’essence o๠motos et véhicules se suivaient autour des pompistes dépassés. Certains sont venus avec des bidons de 20 litres pour faire des réserves. Dans une station du quartier d’ Hamdallaye Aci, Aminata Diourté confie: « Il faut faire le plein et prendre des réserves au risque de se retrouver en panne sèche dans les jours à  venir. Tu sais, les commerçants profiteront de cette situation pour augmenter les pri au détriment de la population». Un autre motocycliste s’impatiente et vocifère sur la jeune pompiste : « hé toi tu n’as aucune respect envers les motocyclistes ? Nous sommes là  depuis longtemps. Et tu ne sert que des véhicules…. » Au niveau de la station Total de Missira, quartier populaire de la capitale, une colonne de véhicules en rang crée la panique : Alfousseyni Sangaré, au volant de son véhicule ajoute que les putschistes n’ont pas mesuré les conséquences de leur coup d’Etat. Le pays se trouve dans une crispation totale. La preuve, je suis là  depuis 8 h et il est bientôt 10h et je ne suis pas toujours arrivé au service. Parce que je n’ai pas de carburant ». Malgré cette situation les partisans de la junte ne se plaignent pas. Awa Berthé, à  la station d’essence de Badialan, s’approvisionne aussi et comment la situation : « On doit laisser la junte diriger le Mali. Les politiciens sont entrain de détruire le Mali. La CEDEAO veut nous étouffer économiquement, tant pis !. Seul Dieu nourrit un serpent aveugle. Même si la CEDEAO nous coupe de l’Afrique, on va vivre. Vive Sanogo et vive la junte ! ». Dans certaines stations, le gasoil est déjà  introuvable. Les véhicules diesel cherchent désespérément du carburant dans la capitale. Selon les économistes, la flambée du prix des produits de première nécessité est inévitable dans les jours à  venir.

Crise malienne : La mission sacrée du Capitaine Sanogo…

Il semble évident que le capitaine Sanogo et la CEDEAO ne soit pas sur la même longueur d’onde malgré les tractations diplomatiques qui ont émaillé Bamako ces derniers jours. Ce qui à  long terme, pourrait desservir le peuple malien et profiter davantage aux rebelles du nord. La situation sur le terrain l’a prouvé. Tombouctou est aux mains des rebelles ou plutôt du groupe islamiste Ançar Dine, qui y planté son drapeau. Dans quelques jours, le Mouvement National de libération de l’Azawad, MNLA, entend proclamer son indépendance.. Vous avez dit démocratie mon capitaine ? Autrement préoccupant, le différend de compréhension entre les attentes de la CEDEAO qui exige le retour à  l’ordre constitutionnel immédiat, donc la démission du capitaine Sanogo au profit de Dioncounda Traoré, Président de l’Assemblée Nationale, qui prendrait l’intérim et la mission sacrée que s’est confiée le capitaine à  lui-même. Ses propos à  l’hebdomadaire Jeune Afrique sont clairs : «Â  Selon la Constitution, en l’absence du président élu, C’’est à  Dioncounda Traoré [le président de l’Assemblée nationale, NDLR] de mener à  bien le processus de transition. Mais son mandat expire le 8 juin. Et en toute objectivité, je ne pense pas qu’il puisse organiser les élections dans le délai constitutionnel de 40 jours. Donc si on l’y place aujourd’hui, lui aussi sera illégalement à  la tête de l’à‰tat à  cette date, et on devra repartir à  zéro. D’o๠l’idée de mettre en place dès maintenant une convention nationale, composée de membres de la société civile et de militaires pour mener à  bien le processus qui conduira aux élections ». Dimanche soir, lors de sa déclaration, le capitaine Sanogo avait crée l’espoir chez les uns et ce mardi, alors qu’il procède à  des nominations dans son état major, l’inquiétude face à  l’embargo est monté crescendo chez les Maliens. L’hydre à  trois têtes Le capitaine Sanogo n’a donc pas l’intention de quitter le pouvoir de sitôt, encore moins l’envie de voir Dioncounda Traoré diriger une transition trop rapide. Non le pouvoir arraché ne saurait être rendu trop vite. Le capitaine Sanogo s’est confiée une mission sacrée, celle de restaurer une démocratie qu’il juge pervertie et qu’il ne veut pas remettre aux anciens alliés d’ATT. C’’est donc pour cela que le capitaine Sango a renversé le général, pour régler par ailleurs la crise du Nord o๠de nombreus soldats maliens ont laissé la vie. Mais comment y arrivera-t-il seul et sans une armée décapitée de ses têtes, trahie par ses généraux ? Après la CEDEAO, C’’est au tour du Conseil de Sécurité de statuer sur la situation au Mali. Alors que beaucoup réclament l’urgence d’une offensive au nord pour contrer les rebelles, ces derniers sont signalés aux alentours de Mopti, dont les habitants désertent déjà  les lieux… Quel nouvel espoir faut-il attendre de la junte ? «Â Le capitaine Sanogo donne le tournis à  la classe politique malienne’, commente un éditorialiste. «Â Je ne comprends plus sa position, il n’a pas l’intention de partir’, exprime une bamakoise dépitée. Entre espoir et incertitudes, la population malienne, ne sait plus à  quel saint se vouer et risque bien de se trouver prise au piège des volontés de la junte et de la CEDEAO. La crise malienne, C’’est une hydre à  trois têtes, et chacune d’elle veut manger l’autre.

Début du deuxième sommet de la CEDEAO sur le Mali

La rencontre s’est ouverte peu après la prestation de serment du nouveau président sénégalais Macky Sall. Y participent une dizaine de chefs d’Etat et des représentants de l’ONU, de la France et des Etats-Unis notamment. Le sommet a été ouvert par le président ivoirien Alassane Ouattara, également président en exercice de la CEDEAO. Sont notamment présents le président Burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao pour la crise malienne, Yayi Boni, chef de l’Etat béninois et président en exercice de l’Union africaine (UA), Saà¯d Djinnit, représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest et Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères. Ce sommet se tient quatre jours après celui du 29 mars à  Abidjan qui avait donné à  la junte militaire ayant renversé le 22 mars le président malien Amadou Toumani Touré jusqu’à  ce lundi 02 avril pour un retour à  l’ordre constitutionnel, sous peine d’un « embargo diplomatique et financier ». La junte a promis dimanche le retour à  un pouvoir civil et une transition vers des élections à  une date non précisée. La CEDEAO a mis en état d’alerte une force militaire de quelque 2.000 hommes alors que la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et les groupes islamistes qui la soutiennent ont pris coup sur coup depuis vendredi les trois capitales régionales du nord du Mali, Kidal, Gao et Tombouctou, sans rencontrer de résistance de l’armée malienne, sous-équipée. Avec ces trois régions administratives, la rébellion contrôle désormais tout le nord du pays, soit environ la moitié de son territoire.

Embargo, les Maliens prennent leurs précautions

En attendant les conclusions de la rencontre de la Cédéao lundi à  Dakar,le Mali a pour le moment échappé à  l’étouffement économique promis par la Cédéao si la junte ne s’engageait pas à  quitter le pouvoir. Dimanche 1er avril le capitaine Amadou Aya Sanogo a annoncé le rétablissement de la Constitution et des institutions de la République, donnant un peu de répit à  la population. « On est venu retirer tout notre argent » Inquiétés par l’ultimatum les Bamakois avaient pris leurs précautions ce week-end. Vendredi une partie des banques, avaient fermé leurs portes. Devant un guichet automatique, des dizaines de personnes attendaient en rang. Certaines venaient calmement retirer leur salaire du mois, mais d’autres ne cachaient pas craindre les menaces de la Cédéao. « On est venu retirer tout l’argent qui est dans notre compte, on a peur.» Même situation samedi matin devant le siège de la Banque internationale pour le Mali. Tous voulaient retirer un maximum d’argent pour parer à  toute éventualité. A l’Agence BIM de Baco Djicoroni, il y avait trois fois plus de clients que d’habitude selon l’agent de garde de la structure. Les marchés, les stations services ne désemplissaient pas. Personne ne voulait revivre les difficultés rencontrées à  la fin du mois de mars, quand la fermeture des station-essence avait fait grimper le prix du carburant au marché noir. Selon le président du Conseil malien des chargeurs, Ousmane Babalaye Daou, le blocage des frontières et des transactions financières aurait très rapidement des conséquences désastreuses sur l’économie nationale. La France conseille à  ses citoyens de quitter le Mali De leur côté une partie des étrangers du Mali ont pris la décision de quitter le pays, à  l’invitation de leurs Etats et dans l’éventualité d’une dégradation de la situation sécuritaire et de la fermeture des frontières. « Compte tenu de l’instabilité de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans le pays et notamment à  Bamako, il est également conseillé à  nos compatriotes dont la présence n’est pas indispensable, de quitter provisoirement le pays », peut-on lire depuis le 30 mars sur le site « Conseils aux voyageurs » du ministère français des Affaires étrangères. Depuis Dakar o๠il assiste à  cérémonie d’investiture du nouveau président sénégalais Macky Sall, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a affirmé que la France n’interviendra pas militairement au Mali. « Des dizaines d’élèves ont retiré leurs dossiers, d’autres sont partis sans les prendre », témoigne un enseignant du lycée français de Bamako. « J’ai une classe avec six élèves en moins, » ajoute-t-il en précisant qu’il s’agit de Fançais mais aussi de « Maliens à  la peau claire ». « Mon chef m’a conseillé de suivre les consignes de l’ambassade de France », expliquait lundi matin depuis l’aéroport de Bamako un Français, consultant pour les Nations-Unies. « Je pars au Bénin avec l’ONG de ma copine, qui s’en va également. J’espère qu’on pourra revenir rapidement si la situation s’améliore. « 

CEDEAO : La menace d’embargo inquiète les Maliens

La nouvelle de cet ultimatum est tombée au Mali comme une trainée de poudre, ce qui suscite quelques inquiétudes chez les citoyens face au risque d’asphyxie économique et de pénurie alimentaire. Les cinq chefs déEtats de la CEDEAO ont annulé leur mission quand des manifestants ont occupé le tarmac de l’aéroport international de Bamako jeudi 29 Mars pour manifester leur soutien à  la junte et exprimer leur colère contre les propositions de sortie de crise de la CEDEAO. Comme on pouvait s’y attendre, la réplique a été immédiate. La CEDEAO à  travers une décision ferme, menace le Mali d’un embargo diplomatique et économique si l’ordre constitutionnel n’est pas rétabli dans 72 heures. Et désormais le Mali, pays continental ne sera plus ouvert aux pays de la CEDEAO. Déjà  la Côte D’ivoire a fermé ses frontières et à  partir du lundi, les autres fermeront également leurs frontières. «Les conséquences seront lourdes pour le Mali, dans la mesure o๠le pays est dépendant des importations à  70 % . « Pire, les maliens avec un revenu faible supporteront durement cette sanction» indique Drissa Diaby, inspecteur des impôts. Dans les places publiques comme dans les salons feutrés, le sujet alimente les causeries. Aminata Traoré, vendeuse d’« encens » s’inquiète déjà  d’une perte énorme de son marché à  l’extérieur. «Tout mon marché est tourné vers l’extérieur précisément Dakar et le Burkina Faso. Avec cet embargo que vais-je faire ?» Pour Karim Sidibé, le manque de carburant sera plus grave et l’inflation du prix du carburant si l’embargo était prononcé lundi. « Si le prix flambe à  ce niveau, moi je vais cesser de vivre, car mon job est de faire les recouvrements de cartes de recharges chez les demis grossistes. Une pénurie d’essence n’est pas à  exclure dans cette situation ». D’autres par contre n’affichent aucun signe d’inquiétude tout en arguant que la CEDEAO ne fait qu’une simple menace. D’autres (proche des putschistes) avancent que le Mali peut se prendre en charge sans les pays de la CEDEAO . «Vvive la junte, on s’en fout de l’embargo, on trouvera une alternative pour vivre. le crapaud n’a pas de queue, Dieu l’évente », déclare un pro-CNRDRE

L`Afrique de l`Ouest menace le Mali d`un embargo dans les 72 heures

Abidjan – L`organisation régionale ouest-africaine a menacé jeudi le Mali d`un « embargo diplomatique et financier » si la junte au pouvoir depuis le 22 mars ne rétablit pas l`ordre constitutionnel dans les 72 heures, à  l`issue d`une réunion de chefs d`Etat à  Abidjan. La Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) « invite » ses Etats à  imposer « une interdiction de voyager » pour les membres de la junte et « un embargo diplomatique et financier » sur le pays faute d`un retour à  l`ordre constitutionnel « dans un délai maximum de 72 heures », soit lundi « au plus tard », a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo. Une délégation de chefs d`Etat ouest-africains, conduite par le président en exercice de la Cédéao, le numéro un ivoirien Alassane Ouattara, a annulé jeudi une visite à  Bamako, o๠elle devait rencontrer la junte, à  la suite d`une manifestation pro-putschistes à  l`aéroport de la capitale malienne. M. Ouattara et ses homologues Blaise Compaoré (Burkina), médiateur dans la crise, Thomas Boni Yayi (Bénin), Ellen Johnson Sirleaf (Liberia) et Mahamadou Issoufou (Niger) se sont finalement retrouvés à  Abidjan, pour des discussions à  huis clos qui ont duré tout l`après-midi à  l`aéroport. Parmi les sanctions politiques et diplomatiques annoncées par M. Ouédraogo, sont prévues une fermeture des frontières des Etats-membres de l`organisation et une interdiction de voyager dans l`espace régional pour les membres de la junte. Les sanctions économiques incluraient un « gel des avoirs » régionaux des responsables de la junte et de leurs « associés » ainsi que la fermeture au Mali, pays enclavé, de l`accès aux ports des pays côtiers de la Cédéao. Enfin, les sanctions financières prévoient un gel des comptes du Mali à  la banque centrale ouest-africaine (BCEAO) et le non-approvisionnement des comptes de l`Etat malien par les banques privées dans le cadre régional. Les chefs d`Etat « invitent » enfin l`Union africaine à  « renforcer ses propres sanctions » contre la junte, a ajouté M. Ouédraogo. En sommet mardi à  Abidjan, les chefs d`Etat de la Cédéao avaient exigé le retour à  l`ordre constitutionnel au Mali après le putsch du 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré (ATT), suspendu le Mali de l`organisation et brandi la menace d`un recours la force.

IBK regrette l’annulation de la mission de la CEDEAO

 » Je condamne avec vigueur les événements qui ont empêché, ce jeudi 29 mars, la délégation de chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’atterrir à  l’aéroport de Bamako. Cet incident grave retarde la mise en œuvre d’un plan de sortie de crise et d’organisation des élections aussi urgent qu’impératif pour le sort des Maliens. Il expose aussi notre économie nationale déjà  fragile à  de lourdes sanctions. Je demande donc au CNRDRE de tout mettre en œuvre pour faire respecter l’ordre et faciliter dans les meilleurs délais le dialogue avec les chefs d’Etat des pays frères et amis membres de la CEDEAO.   Décidée lors du sommet de la CEDEAO du 27 mars à  Abidjan, la mission de médiation prévoit que les chefs d’Etat de la sous-région rencontrent à  Bamako le CNRDRE, la société civile et des représentants de l’ensemble de la classe politique malienne, dans le but d’étudier ensemble les solutions de sortie de crise suite au coup d’Etat du 22 mars. l’un des objectifs prioritaires de la mission est de faciliter le retour à  l’ordre constitutionnel, à  travers l’organisation d’élections libres et transparentes dans un délai court. Je le répète avec force et détermination : seul un pouvoir démocratiquement élu et légitime peut résoudre la crise sécuritaire, économique et sociale que traverse aujourd’hui le Peuple malien. Je salue l’implication de la CEDEAO pour aider les Maliens à  résoudre la crise, car l’engagement bienveillant et pacifique de la communauté internationale, dans le respect de la souveraineté nationale malienne, est aussi vital que précieux dans un contexte si difficile. Je demande aux Maliennes et aux Maliens de faire preuve de retenue et de responsabilité, afin que tous unis, nous puissions élaborer et mettre en œuvre ensemble une sortie de crise. Il en va de l’intérêt supérieur de la Nation. Il en va de notre honneur. Vive le Mali ! Vive la Démocratie ! Vive la République ! » Ibrahim Boubacar Keà¯ta Candidat à  la Présidence du Mali

Aminata Dramane Traoré :  » Le Mali n’a pas de leçon de démocratie à recevoir de la CEDEAO ! »

Une semaine après le coup d’Etat perpétré par le capitaine Amadou Haya Sanogo, les commentaires vont bon train. Alors qu’aujourd’hui une forte délégation de la CEDEAO était attendue à  Bamako pour une sortie de crise, les soutiens se multiplient en faveur du Comité national de redressement de la démocratie et de l’Etat (CNRDRE). C’’est le cas de la présidente du Forum pour un autre Mali, Aminata Dramane Traoré. En conférence de presse ce jeudi matin avec le Forum national de la société civile, l’altermondialiste s’est désolidarisée de l’acte de condamnation adopté par les autres acteurs. D’entrée de jeu, elle précise qu’elle se réjouit de ce coup de force, qui témoigne non seulement de l’échec de la classe politique malienne, de la société civile, mais également de la presse de façon générale. «Â Nous avions depuis le mois d’août alerté l’opinion sur le danger qui couvait. Nous n’avons pas été entendu, lorsque nous avons dénoncé les tares du processus électoral devant aboutir à  l’élection du 29 avril, l’inexistence de l’école, la faillite du système de gouvernance à  tous les niveaux, etc. » a déclaré Aminata Dramane Traoré. Qui rappelle que le processus de démocratisation dans notre pays tant venté, n’avait en fait rien de vertueux. «Â Les paysans, les éleveurs, les élèves et étudiants, les parents d’élèves, etc. tous le savaient que le pays était bloqué. Et je déplore qu’une certaine communauté internationale, dont la CEDEAO ne l’ait pas su », argue-t-elle. Pour la militante altermondialiste, le Mali est aujourd’hui victime des conséquences de la guerre en Libye. «Â Si Sarkozy n’avait pas joué les chefs de guerre dans ce pays, avec tout l’acharnement qu’on connait, le Mali ne serait pas là Â », regrette-t-elle. «Â ATT était déjà  tombé » Au moment o๠elle était face à  la presse, une délégation de chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) était attendue à  Bamako. Interrogé sur ces attentes, la militante altermondialiste est formelle. Pour elle, cette organisation n’est autre qu’un allié subalterne du capitalisme et de la communauté internationale, au service de l’impérialisme. «Â Chacun de ces chefs d’Etats a des comptes à  rendre à  son peuple. Car ils savent comment ils sont élus, et comment ils gouvernent leurs pays en suivant à  la lettre les signes venues d’ailleurs », a lancé Aminata Dramane Traoré. Pour qui, le Mali a une occasion rêvée de prendre son destin main. «Â Il vaut vieux que les chèvres s’entredéchirent que l’hyène vienne les séparer », rappelle-t-elle l’adage. Avec le style qu’on lui connait, l’ancienne ministre de la culture a eu des mots très durs contre le président français. Selon elle, ATT était déjà  tombé bien avant le 22 mars, et humilié par Nicolas Sarkozy depuis son refus de signer les Accords sur l’immigration, et de faire le jeu de la France dans la lutte contre Al-Qaà¯da au Maghreb islamique. «Â Il y avait déjà  un vide dans la gouvernance du pays. Et C’’est ce vide que nous devons combler avec ces jeunes militaires qui ont répondu à  l’appel du peuple. Nous devons éviter le scénario ivoirien. Car nous n’avons de leçon à  recevoir de qui que ce soit », a déclaré Aminata Dramane Traoré.

Djibril Bassolé : « Le dialogue avec la junte n’est pas rompu »

Retour rapide à  l’ordre constitutionnel ou possibilité d’une transition, le communiqué final du Sommet Extraordinaire de la CEDEAO tenu le 27 Mars à  Abidjan a été clair : « Si la junte n’acceptait pas de surseoir au putsch, une intervention militaire pourrait être envisagée: «Â Je crois qu’on se dirige vers un scénario à  la nigérienne, avec une assemblée constituante prenant en compte toutes les tendances de la société… », confie un diplomate sur place. Dès 9h, le tarmac de l’aéroport de Bamako Sénou s’est vu envahi de journalistes, de militaires de la junte et de membres du protocole ce 29 Mars pour attendre la mission des 5 chefs d’Etats de la CEDEAO, mission constituée d’Ellen Johnson du Libéria, Yayi Boni du Bénin, Mahamadou Issoufou du Niger, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré, le médiateur de la Cédéao en cours de route. Mais lorsque les journalistes apprennent que la visite est annulée, C’’est l’agacement général. A 10h30, le chef de la junte, président du CNRDRE, le capitaine Amadou Haya Sanogo, a fait une entrée spectaculaire un peu à  la manière d’un Dadis malien et des manifestants ont forcé les grilles et investi le tarmac. Sur les pancartes, des slogans hostiles : «Â A bas la Cédéao» ! «Non à  l’impérialisme ». «Â Vive la junte au pouvoir » Le capitaine Sanogo s’est ensuite offert un bain de foule, avant de disparaà®tre dans le salon d’honneur de l’aéroport. D’après des témoins, il aurait demandé aux manifestants de libérer le tarmac pour laisser atterir les avions. Mais on se demande pourquoi la sécurité a laissé entrer les manifestants dans l’enceinte de l’aéroport réservé aux chefs d’états. Le CNRDRE l’a t-il fait exprès ? Des manifestations, au même moment, agitaient Bamako, entre partisans du CNRDRE et forces anti-junte à  la Bourse du Travail. Le dialogue n’est pas rompu Après l’annonce de l’annulation de la mission, des discussions ont eu lieu entre le chef de la junte et certains ministres présents à  Bamako. D‘après Djibril Bassolé, le ministre des Affaires Etrangères du Burkina Faso, rien n’est perdu: « Les conditions de sécurité n’étaient pas réunies, mais la junte est disposée, nous nous sommes écoutés et nous allons maintenant restituer cet entretien à  nos chefs d’états respectifs. Mais soyez sûrs que le dialogue n’est pas rompu ». Tout comme L’honorable Bictogo Adama, Ministre Ivoirien de l’Intégration Africaine, a souligné l’environnement peu propice à  la tenue de la rencontre qui a dû être différée. Mais ce qui est plus étonnant de la part de la CEDEAO, c’est de vouloir faire venir en grosse délégation au Mali, six chefs d’états, deux jours après la réunion d’Abijdan vu le contexte agité. Du reste, le capitaine Sanogo n’a fait aucune déclaration à  la presse après l’annulation de la mission. Le chef de la junte malienne n’envisage pas de se retirer. Il aurait par ailleurs demandé à  la Cédéao de l’aider à  réaliser une réforme de l’armée malienne, et expliqué que les conditions ne sont pas réunies pour tenir les élections à  la fin avril comme prévu, rapporte RFI. Les Chefs d’états en mission de la CEDEAO ont eux pris le chemin d’Abidjan pour une réunion d’urgence. « Ceci montre bien l’incapacité de la CEDEAO à  gérer cette crise, une petite manifestation et ces chefs d’états rebroussent chemin! », commente un photographe déçu. « Il n’y avait pas grand-chose à  espérer de cette rencontre, et je ne crois pas que la CEDEAO soit la solution à  ce problème », ajoute un diplomate en sourdine. « Le plus curieux, C’’est cette décision brusque de venir à  Bamako, alors que la situation ne le permettait pas ». A Bamako, la situation reste tendue avec les nombreuses manifestations qui ont émaillé ce jeudi en faveur mais aussi contre la junte au pouvoir. Une autre grande manifestation est prévue ce samedi au stade du 26 Mars de Bamako à  l’initiative du Mouvement Patriotique du 22 Mars…

CEDEAO: Ils ne viendront plus

On attendait ce qui allait sortir de la rencontre de ce jeudi. Après les conclusions du sommet extraordinaire de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest le mardi 27 avril à  Abidjan, la visite à  Bamako des cinq chefs d’Etat devait permettre de voir un peu plus clair dans les positions de l’organisation sous régionale et surtout ce que répondait le Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat. Il faudra donc attendre encore un peu. l’ avion du chef d’Etat ivoirien, président en exercice de la CEDEAO est reparti sans pouvoir atterrir. Des manifestants se réclamant du MP22, un mouvement pro-junte, ont en effet investi le tarmac depuis le milieu de la matinée tandis qu’à  l’extérieur de l’aérogare d’autres scandaient des slogans hostiles à  leur venue au Mali. « A bas la CEDEAO » ou « à  bas les impérialistes » pouvait-on lire sur les banderoles et autres pancartes brandis par les dizaines de personnes, essentiellement des jeunes présents sur les lieux. l’arrivée du chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, aux environs de 11 heures, avait fait pensé à  l’imminence de l’atterrissage des avions présidentiels. Mais, on apprendra quelques minutes plus tard que les trois présidents ont renoncé à  leur visite pour « des raisons sécuritaires ». Alassane Ouattara, chef de l’Etat ivoirien et président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « était dans l’espace aérien malien, il a fait demi-tour »,. Quand à  Blaise Compaoré, président burkinabé et médiateur dans la crise malienne, il « ne vient plus », a tout simplement déclaré une source proche de la délégation burkinabé. Idem pour le président de l’Union africaine, le béninois Boni Yayi. Quelle suite pour les événements On apprend que les chefs d’Etat qui devaient venir à  Bamako ont décidé de se retrouver à  Abidjan pour discuter de la suite à  donner à  cet incident et aux discussions prévues avec le CNRDRE. La «réunion d’urgence » devrait avoir lieu dans les prochaines heures et on devra savoir assez vite quelles mesures l’organisation sous-régionale à  l’intention de prendre face à  la situation.Les cinq chefs d’Etat sont en ce moment même réunis à  l’aéroport d’Abidjan o๠ils discutent à  huis clos. Les pro-junte soutiennent que le pays n’a pas besoin d’une quelconque intervention de la CEDEAO tandis que leurs opposants pensent que la seule issue à  cette crise pourrait venir des propositions que devront faire les chefs d’Etat. Ces derniers ont d’ores et déjà  évoqué la possibilité d’une transition dirigée par le Président de l’Assemblée Nationale. Pendant ce temps, nous apprenons de sources concordantes que la ville de Kidal subit depuis ce matin un assaut des troupes du MNLA. Les combats seraient très violents et les populations recluses chez elles dans une situation humanitaire qui commence à  se dégrader par manque de ravitaillement. Les rebelles touareg sont en effet aux portes de la ville depuis plusieurs jours. EN prenant le pouvoir le 22 mars, le CNRDRE s’était fixé comme priorité de pacifier rapidement le Nord du pays. Pour le moment, les choses ne semblent pas aller dans ce sens.

Coup d’Etat au Mali : La CEDEAO en conclave

Ballet d’hélicoptères au dessus de la capitale ivoirienne. Signe que la situation urge, C’’est effet par la voie des airs que les chefs d’Etats et de gouvernements de la CEDEAO sont conduits à  l’Hotel Ivoire o๠se tient ce mardi un sommet extraordinaire sur le Mali. Aucune minute à  perdre pour statuer sur le cas malien. La rencontre qui doit incessamment commencer se déroulera en présence du président en exercice de l’Union africaine, le béninois Yayi Boni et devra décider de la suite à  donner au coup d’Etat perpétré jeudi au Mali. Aucun pays membre de l’organisation sous-régionale n’a d’ailleurs reconnu le nouveau pouvoir en place à  Bamako. A la vieille de ce sommet, le chef de la junte malienne, le Capitaine Amadou Haya Sanogo a lancé un appel aux pays de la sous-région et aux partenaires au développement du Mali. « Dans ces heures difficiles mais historiques, nous leur demandons de bien vouloir accepter d’accompagner le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’à‰tat (CNRDRE) à  réussir sa mission de redressement de notre démocratie et de la restauration de l’autorité de l’à‰tat », a-t-il déclaré. Sera-t-il entendu? Rien n’est moins sur. Blaise Compaoré, présent à  Abidjan depuis hier a estimé que ce sommet de haut niveau permettra d’examiner les conditions d’un retour à  un pouvoir constitutionnel, à  la démocratie, et au rétablissement par « tous les moyens » du président ATT. La CEDEAO veut avant toute chose que le processus démocratique qui a été entamé soit consolidé et poursuivi, a-t-il ajouté. Selon le président de l’UA, la crise malienne doit être réglée politiquement et non militairement. « Ce qu’il faut faire aujourd’hui à  mon avis, C’’est de faire en sorte que nos frères maliens qui, aujourd’hui, ont décidé de prendre le pouvoir par les armes de revenir à  la raison pour que nous puissions par un dialogue dans un premier temps faire en sorte que la vie constitutionnelle soit rétablie », a-t-il précisé. Que peut faire la CEDEAO ? Au-delà  des condamnations, il faut à  présent agir, proposer des solutions pour sortir de cette crise. Deux options sont les plus citées. La première est celle une intervention armée pour réinstaller le Président déchu Amadou Toumani Touré dont on est sans nouvelles depuis le 22 mars. Mais qui financera cette action et par quelles troupes sera-t-elle menée ? Le cas ivoirien et l’impuissance de l’organisation sous –régionale à  ce moment-là  rendent sceptique sur cette option. Le Nigeria, la puissance militaire sous-régionale, qui aurait pu prendre les commandes est lui-même confronté au groupe Boko Haram qui est en train de le déstabiliser. Restent donc les sanctions financières. l’objectif serait d’asphyxier le régime militaire pour l’obliger à  rendre le pouvoir. Le capitaine Sanogo et ses hommes n’auraient plus accès aux comptes du Mali dans toutes les institutions financières internationales. Et comme tous les programmes sont suspendus avec le Mali, les putschistes auront très vite du mal à  payer les salaires et à  faire face aux charges de fonctionnement de l’Etat. La CEDEAO peut même aller plus loin en demandant aux pays limitrophes du Mali de le mettre « en quarantaine ». Par exemple, en fermant les frontières ou encore en coupant l’interconnexion électrique. Mais une chose est sûre, dans tout les cas, C’’est la population malienne qui en fera les frais. Déjà , les conséquences de la crise se font sentir avec un ralentissement de l’activité économique et une dégradation de la situation sécuritaire. Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, et ses pairs auront fort à  faire ce mardi. A Bamako, o๠la vie reprend ses droits avec la reprise du travail après sept jours d’interruption, les esprits sont tournés vers la capitale ivoirienne. La CEDEAO saura-t-elle trouvé la meilleure formule pour sortir le Mali de la situation dans laquelle il est tombé le 22 mars ? C’’est ce que tous espèrent, sans pour autant trop y croire.

La CEDEAO lance le système ECOAGRIS à Bamako

Représentants des organisations nationales de producteurs, de l’Office du Niger, de l’Office riz de Mopti et de Ségou, l’office de développement intégré de Sélingué, bref, toutes les structures maliens œuvrant dans le domaine agricole étaient là , à  travers leurs représentants, ont pris part au lancement officiel du système d’information sur le secteur agricole de la CEDEAO. C’’est avec l’avènement de la politique agricole commune des pays de la CEDEAO et au regard des insuffisances des dispositifs d’information existants au Mali, que la CEDEAO a décidé, en 2008, de mettre en place un système d’information intégré sur le secteur agricole, à  savoir, «Â ECOAGRIS ». Le but de cette structure revient à  «Â instaurer une vision stratégique fédérant les initiatives en cours dans la sous région et en servant en même temps de réceptacle pour les interventions futures ». Mieux, elle se veut un véritable outil d’intégration régionale dont l’une des utilités est d’amener les décideurs à  disposer et à  utiliser des données, informations et analyses fiables pour la formulation de politiques visant à  développer l’agriculture. Sécurité Alimentaire s’inscrivant dans le cadre du programme régional de la facilité alimentaire dans la zone CEDEAO, ECOAGRIS, explique le coordinateur du projet, Dadé Haya, entend faire face aux problèmes de sécurité alimentaire qui ont gravement touché la région ouest-africaine. Dans sa présentation? Dadé Haya a démontré que le programme ECOAGRIS a pour principal objectif d’aider cette la CEDEAO à  se doter de moyens pour soutenir et gérer efficacement les interventions régionales dans le cadre de la Politique Agricole Commune (ECOWAP) et plus particulièrement à  mieux gérer les questions de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. Celui-ci, selon lui, doit permettre aux décideurs de disposer et utiliser des données, informations et analyses fiables sur le secteur agricole ouest africain. En outre, dit-il, «Â il devra aider à  mieux formuler et mieux assurer le suivi des politiques et stratégies de développement agricoles, à  mieux promouvoir les échanges commerciaux de produits agro-alimentaires et à Â  mieux gérer les questions de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest ». En cours de réalisation dans 7 pays de la sous région, (le Bénin, le Burkina Faso, le Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger et le Sénégal), le projet permettra selon le chef de cabinet du ministre malien de l’Agriculture, Ousmane Ag Rhissa, de doter le Mali et la région d’un instrument dynamique de suivi des performances de l’agriculture nationale et régionale ».

Armes légères, vers des standards et codes uniques

Les armes légères et de petit calibre(ALPC) sans être la cause profonde des conflits armés, constituent un instrument d’exacerbation des desdits conflits. En effet à  cause des ALPC, un homme meurt chaque minute dans le monde. Ces armes ont fait plus de victimes que les armes de destructions massives et restent par excellence les outils pour le terrorisme. Afin de réduire cette capacité de nuisance voire de l’annihiler, il est indispensable de contrôler, de suivre et de tracer les armes légères et de petite calibre toute leur vie durant. Pour ce faire, les Nations Unies ont élaboré un instrument de marquage et traçage fiable. Cet instrument ne peut être efficace que s’il devenait à  la fois un outil pour les pays fabricants et fournisseurs d’armes. Ce qui fait dire au ministre de l’administration territoiriale , le général Kagoufouna Koné que le thème reste d’actualité.« A la suite du printemps arabe, la bande sahélo saharienne se trouve aujourd’hui infectée d’armes illicites. Seule la codification unique peut permettre l’identification des armes légères et de petit calibre (ALPC). Je vous exhorte à  débattre dans un esprit constructif afin de parvenir à  des conclusions pertinentes permettant de mener un combat sans merci contre la circulation des armes légères qui aliment le terrorisme qui gagne du terrain » a-t-il déclaré lors de la cérémonie d’ouverture en présence du secrétaire général du ministre des maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine. On notait également la présence des représentants du centre régional pour les armes légères (RESCA) venus des grands Lacs. Mais avant, Mahamane Touré, le commissaire chargé des affaires politiques, de la sécurité de la commission de la CEDEAO a évoqué le fait que cette commission a fortement soutenu ce projet. Ce projet s’avère être complémentaire de leurs propres initiatives régionales et il représente une opportunité pour les Etats membres de bénéficier d’un certain nombre d’appui pour engager des activités qui, bien que ne figurant pas en priorité dans le plan quinquennal d’activité prioritaire de la CEDEAO, ne sont pas moins importantes. « Sur cette base des discussions bilatérales entamées par certains Etats membres avec le centre régional sur les armes légères « RECSA »la commission de la CEDEAO a tenté d’obtenir le financement des machines de marquage et d’enregistrement des données au profit du plus grand nombre possible d’états de la région. Malheureusement, les ressources limitées du projet n’ont permis la concrétisation d’engagement qu’à  l’endroit du Ghana, du Mali , du Togo et de la Cote d’Ivoire »expliquera-t-il.

Droits humains : La lutte contre l’impunité en discussion à Bamako

Cet évènement est organisée sous l’égide du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA) en collaboration avec le Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH), le Gouvernement du Mali, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC), le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Refugiés (HCR), le Centre d’Information des Nations Unies, et avec le soutien de nombreux partenaires sous-régionaux. La Conférence aura pour thème : l’ « Impunité, justice et droits de l’homme en Afrique de l’Ouest » et pour objectif de soutenir les efforts de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) visant à  promouvoir la justice et le respect des droits l’homme et de lutter contre l’impunité. Partant du constat que l’impunité face aux violations des droits de l’homme, aux violences à  l’égard des femmes, aux abus des enfants ainsi qu’aux déplacements forcés de populations, constitue l’une des causes profondes des conflits qui menacent la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest, la conférence entend examiner les principaux défis à  la stabilité politique, la cohésion sociale et à  l’administration de la justice et formuler des recommandations pratiques et novatrices en vue de soutenir les Etats d’Afrique de l’Ouest. De nombreuses activités sont au programme. Il sera entres autres procédé à  une évaluation de la mise en œuvre du Protocole de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la démocratie et la bonne gouvernance dix ans après son adoption. Suivie d’une analyse du rôle des commissions vérité et réconciliation ainsi que des tribunaux spéciaux. La conférence abordera des questions majeures telles que l’administration de la justice au plan national, régional et international, le rôle des media dans la lutte contre l’impunité ainsi que celui des initiatives régionales pour la poursuite des cas de criminalité organisée. Notons que plus de deux cent cinquante de participants d’horizons variés prendront part à  la conférence, y compris des personnalités de haut niveau et des représentants de gouvernements, de haute juridictions d’Etat, des Parlements, des ordres des avocats, des media, de la société civile et d’organisations régionales et internationales.

Espace CEDEAO : Un nouveau rapport accablant sur les tracasseries routières

Sur les différents axes routiers dans l’espace sous-régional, les textes relatifs à  la circulation des personnes et de leurs biens ne sont pas respectés. C’’est ce qui ressort du dernier rapport de l’Observatoire des Pratiques Anormales. Ce rapport, dont le contenu est entrain d’être vulgarisé par le CAD-Mali dans le cadre du projet «Â Gouvernance routière », indique une recrudescence des tracasseries routières sur les corridors des pays membres de l’UEMOA et de la CEDEAO. En effet, selon le rapport, tous les indicateurs (déjà  élevés) ont enregistré une hausse généralisée, favorisée en grande partie par le contexte de crise en Côte d’Ivoire, la culture de l’impunité et le manque d’uniformité ou la faiblesse des dispositifs d’application et de mise en œuvre des réglementations et politiques de lutte contre les tracasseries routières. Selon le rapport, on a enregistré des hausses de 2,8%, 3,5% et 73,6% respectivement pour le nombre de contrôles, de rackets et de temps de contrôles par rapport au trimestre précédent sur l’ensemble des six corridors suivis par l’OPA. Il en découle donc, des résultats alarmants et somme toute très insatisfaisants. Axe Ouagadougou-Bamako décrié En termes de « Nombre de contrôles », le corridor Ouagadougou-Bamako demeure le plus dense avec plus de trois arrêts tous les 100 km soit environ 28 arrêts par voyage. Cette situation est imputable, selon les enquêteurs, à  la partie malienne, du fait du nombre élevé de contrôles sur ce tronçon, lequel, à  lui seul, enregistre plus de 4 arrêts tous les 100 km soit 20 contrôles par voyage contre 8 du côté Burkinabè. Le corridor Lomé-Ouagadougou enregistre ce trimestre le nombre le moins élevé de contrôles avec près de deux arrêts par 100 km soit environ 19 contrôles par voyage. Le Sénégal arrive en tête des pays o๠la densité des contrôles chaque 100 km est la plus élevée. La Côte d’Ivoire vient en deuxième rang suivi du Mali, du Ghana, puis du Burkina, et enfin du Togo. Au Sénégal, la gendarmerie est en tête des contrôles intempestifs, suivie de la Police, puis de la Police des Frontières et de la Douane. Perceptions illicites En termes de « Perceptions illicites », le corridor Abidjan-Bamako demeure en tête des corridors à  fort taux de rackettage avec 6 470 F CFA de perceptions illicites « rackets» tous les 100 km, soit 75 953 F CFA par voyage et par camion. La Côte d’Ivoire, précise le rapport, demeure en grande partie responsable de cette situation avec 8 689 F CFA de perceptions illicites « rackets » tous les 100 km, soit 61 692 F CFA par voyage (dont 53 872 F CFA extorqués par les Forces Nouvelles et les Agents d’escorte des camions). Ce taux hisse la Côte d’Ivoire au sommet des tronçons routiers inter-Etats o๠les camionneurs paient le plus lourd tribut en matière de tracasseries routières. Le corridor Téma-Ouagadougou arrive en 6ème position avec environ 18 894 F CFA respectivement prélevés par voyage et par camion. Par Etat, la Côte d’Ivoire occupe le 1er rang dans le classement des pays à  fort taux de rackets (aux 100 km) suivie du Mali, du Sénégal, du Burkina, puis du Togo et enfin du Ghana. Temps de contrôle En terme de « Temps de contrôles », le corridor Bamako-Dakar arrive en tête des corridors à  long temps de contrôles avec 30 minutes perdues tous les 100 km, soit un retard de 441 mn (7h 21mn) accusé par voyage. « Le Mali et le Sénégal sont mutuellement responsables de cette situation avec respectivement 31 mn et 28 mn de retard enregistré aux 100 km »mentionnent les enquêteurs. Le corridor Abidjan-Bamako arrive en dernière position avec 15 mn de temps de contrôles tous les 100 km. Par Etat, le Sénégal occupe le premier rang dans le classement des pays à  long temps de contrôles (aux 100 km) suivi du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Burkina, du Ghana et enfin du Togo. A la lecture de ce rapport, on constate donc une croissance et une persistance des pratiques anormales sur les axes routiers de la sous-région. Ce qui souligne encore l’insuffisance des efforts actuels en matière de l’application des textes relatifs à  la libre circulation des personnes et de leurs biens.

Elevage dans l’espace CEDEAO : les experts réunis à Bamako

Un secteur à  faible productivité Selon les chiffres récents, le sous secteur de l’élevage représente environ 35% du PIB agricole de l’espace CEDEAO et fournit dans les pays du Sahel en moyenne 30% des recettes agricoles. Avec 60 millions de têtes de bovins, on compte 197 millions de petits ruminants et 445 millions de volaille, dans la sous région, de quoi assurer une certaine autosuffisance alimentaire. Sauf que le secteur souffre d’un manque de productivité et de transformation des sous produits de l’élevage, ce qui ralentit le développement de la filière. A titre d’exemple, la production de l’ensemble des viandes et laits représente environ 20 millions de tonnes, mais cela reste insuffisant pour couvrir les besoins de consommation, nettement plus élevés. Toutefois le volume des importations de viandes de volaille, est en hausse pour une valeur annuelle de 156 millions de dollars US. De même que celui des produits laitiers est passé, de 323 millions de $ à  740 millions de $. Soit une augmentations de 129%. Reste que la demande en produits animaux augmente dans l’espace Cedeao en raison d’un accroissement de la démographie. D’o๠la tenue de cette réunion à  Bamako. Booster le secteur de l’élevage Selon Ousseini Salifou, le commissaire chargé de l’Agriculture, de l’environnement et des ressources en eau de la CEDEAO, le défi majeur est d’augmenter la production pour répondre aux besoins nationaux. En surmontant les obstacles : faibles investissements et rares subventions accordées au secteur, les contraintes climatiques, sanitaires, le faible potentiel de transformation, de conditionnemenet ou encore de commercialisation des produits de l’élevage. En 2009, les ministres en charge de l’élevage, du commerce et de la sécurité d’Afrique de l’Ouest avaient recommandé lors du forum de Niamey, que la Cédeao formule un plan d’action stratégique à  long terme pour le développement de l’élevage qui prévoit un Programme National d’investissement adopté par les 15 de la CEDEAO et déclinés en plans d’investissements détaillées, ainsi qu’un Programme Régional d’Investissement Agricole (PRIA). L’objet de la réunion de Bamako est d’adopter le plan 2011-2015, qui bénéficie déjà  d’une allocation budgétaire de la CEDEAO et de plusieurs partenaires au développement tels que l’Union Européenne, la Banque Mondiale et bien d’autres.

CEDEAO : La Côte d’Ivoire à l’ordre du jour

Ouverte ce matin au Centre international de Conférences de Bamako, la 28ème session ordinaire des chefs d’Etat-Major se penche sur toutes les questions sécuritaires brûlantes de l’heure. La Côte d’Ivoire, Aqmi, le trafic de drogue et d’êtres humains sont au menu. La cérémonie qui était présidée par le ministre malien de la défense, Natié Pléah, a enregistré la présence du Commissaire chargé des affaires politiques de la paix et de la sécurité de la Commission de la Cedeao, Mahamane Touré, et du président du Comité des Chefs d’Etat-major de la Cedeao, Olesegun Pietinrin. Le ministre Natié Pléah, dans son discours d’ouverture, a souligné qu’à  l’heure o๠des menaces multiformes pèsent sur toute la sous-région, la Cedeao doit se doter de stratégie visant à  sauvegarder la paix et la quiétude dans l’espace. « Face aux nouveaux défis sécuritaires, vous devez réussir la préparation opérationnelle des forces dans un cadre de concertation mutuelle et de fraternité agissante… », dit-il. Les chefs d’Etat-Major ouest-africains examineront la situation sécuritaire de la région dominée notamment par la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. La Cédéao, qui a suspendu ce pays début décembre, a menacé le président sortant Laurent Gbagbo d’une intervention militaire s’il ne cédait pas de lui-même le pouvoir à  son rival Alassane Ouattara. Ce dernier a été reconnu vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par la Commission électorale ivoirienne et la communauté internationale, mais M. Gbagbo, proclamé élu par le Conseil constitutionnel de son pays a gardé la présidence. Dans son allocution, Mahamane Touré a salué l’exemple des élections guinéennes, surtout l’attitude « noble et digne » du candidat Cellou Dalein Diallo qui a permis la validation de l’élection du président Alpha Condé dans le calme et la tranquillité. « Ce résultat est surtout à  inscrire au crédit du Général Sékouba Konaté, dont l’émergence a permis de remettre la transition sur les rails et d’aboutir aux résultats que nous saluons aujourd’hui », a-t-il dit. Par ailleurs, M Touré a dit son regret par rapport à  la situation post-électorale en Côte d’Ivoire. Il a fait lecture de l’acte additionnel consacrant la décision des chefs d’Etat et de gouvernement de l’espace Cedeao. En substance cette déclaration confirme sans équivoque la victoire d’Alassane Dramane Ouattara à  l’issue du scrutin. Mieux, la Cedeao a dit n’avoir d’autre choix que de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force légitime pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien. Notons que cette rencontre fait suite à  la réunion extraordinaire des Chefs d’Etats-majors tenue du 28 au 29 décembre 2010 dernier à  Abuja au cours de laquelle il a été décidé la mise en place d’une équipe pour planifier les actions futures y compris la sécurisation de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria en cas d’une fin de non-recevoir du camp Gbagbo. « Nous sommes là  pour dégager un plan clair si on demande aux militaires d’intervenir pour rétablir la démocratie en Côte d’Ivoire », avait déclaré un officier d’un pays anglophone participant à  la rencontre. La Cedeao dispose d’un contingent de 2773 hommes formés sur la base de l’exercice « Deggo XXVII » à  Thiès au Sénégal. Plusieurs actions ont été également initiées pour le renforcement du dispositif militaire de la Cedeao.

Côte d’Ivoire : Obasanjo s’investit

La visite de M. Obasanjo n’avait pas été annoncée à  l’avance, pas plus que le cadre dans lequel il l’effectue. L’envoyé spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Choi Young-jin, a mentionné que M. Obasanjo s’était déplacé pour «discuter de la crise post-électorale». Selon une source diplomatique, M. Obasanjo a été envoyé en mission par le président en exercice de la Cédéao, le chef d’Etat nigérian Goodluck Jonathan. L’ex-dirigeant du Nigeria a expliqué à  M. Gbagbo « le caractère inéluctable de l’alternance » au sommet de l’Etat ivoirien, et fait part de « la détermination de l’Afrique à  atteindre cet objectif », selon cette source. Il a exprimé à  M. Ouattara « le soutien fort de la communauté internationale » et son attachement au « respect des résultats » de la présidentielle du 28 novembre « tels que proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI) », a indiqué ce diplomate. La CEI avait déclaré vainqueur M. Ouattara mais le Conseil constitutionnel avait invalidé ces résultats et proclamé élu M. Gbagbo. Le ministre des Affaires étrangères de M. Gbagbo, Alcide Djédjé, qui a également rencontré M. Obasanjo, a affirmé au contraire que ce dernier effectuait une « mission de prospection », « non officielle » même s’il en « a informé certains chefs d’Etat de la région ». « Il n’a aucune solution et il est venu, en ami de la Côte d’Ivoire, pour qu’on recherche ensemble des solutions », a assuré ce proche de M. Gbagbo. La Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest, composée de quinze pays, a menacé de recourir à  la force militaire pour forcer M. Gbagbo à  quitter son poste. Le soutien dont bénéficierait une telle opération n’est pas certain. Le président du Ghana a déclaré, vendredi, que son pays ne serait pas apte à  envoyer des soldats. Une mission de la Cédéao, accompagnée par l’Union africaine, a échoué le 4 janvier à  Abidjan à  trouver une issue à  la crise, qui a fait autour de 200 morts selon l’ONU depuis mi-décembre. Une délégation de présidents de trois pays de l’Afrique de l’Ouest s’est rendue en Côte d’Ivoire à  deux reprises pour tenter de persuader Laurent Gbagbo de céder sa place à  M. Ouattara. Le président sortant a refusé et s’accroche au pouvoir, alors que les groupes de défense des droits humains accusent ses forces de sécurité d’avoir enlevé et tué des rivaux politiques. Une nouvelle rencontre des chefs d’Etat devrait avoir lieu cet après-midi au Tchad.

Arrivée de la nouvelle mission: La Côte d’Ivoire dans l’attente

Gbagbo va -t-il fléchir? Rien n’est moins sur et l’issue de cette mission semble courue d’avance. Laurent Gbagbo a d’ores et déjà  déclaré qu’il n’a nullement l’intention de céder le pouvoir à  son rival, Alassane Ouattara. Les présidents béninois, capverdien et sierra-léonais, mandatés par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ont déjà  rencontré le président sortant la semaine dernière; ils seront rejoints cette fois par le Premier ministre du Kenya, Raila Odinga, dépêché par l’Union africaine et qui s’est prononcé pour un recours à  la force si Laurent Gbagbo s’accroche au pouvoir. Il a cependant assuré n’avoir « aucun a priori ». « Nous voulons juste lui parler et nous verrons ce qui se passera », a expliqué le premier ministre kényan, qui a présenté sa visite comme « une mission de protection de la démocratie et de la voix du peuple en Côte d’Ivoire ». Il retrouvera lundi à  Abidjan les chefs d’Etat Thomas Boni (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert). Laurent Gbagbo, qui s’appuie sur le soutien du Conseil constitutionnel et de l’armée, a réaffirmé au cours du week-end qu’il était prêt au dialogue mais a prévenu que Ouattara, désigné vainqueur de l’élection présidentielle par la commission électorale, ne devait pas compter « sur des armées étrangères pour venir le faire président ». Le Dialogue pour épargner les populations La Cédéao privilégie encore la voie du dialogue, mais a menacé d’utiliser la force pour faire partir M. Gbagbo s’il refusait de céder sa place à  M. Ouattara. L’option militaire est d’ailleurs en préparation, en « dernier recours ». L’organisation doit décider d’ici à  mardi de « nouveaux pas » en vue d’une issue. « C’est la dernière chance pour M. Gbagbo d’obtenir la possibilité d’une transmission pacifique de pouvoir et d’une garantie d’immunité », a déclaré ce week-end Guillaume Soro, Premier ministre du gouvernement installé par Ouattara, qui s’adressait à  des journalistes à  l’hôtel du Golf d’Abidjan, o๠Ouattara et ses proches sont retranchés sous la protection de 600 soldats de l’Onu. Amnesty International a, elle, demandé aux émissaires de la Cédéao de « placer la protection des droits humains au C’œur de leurs efforts ». Près de 18.000ivoiriens ont fui leur pays depuis le début du mois de décembre. Selon Anne Gnahouret, ministre de la solidarité de M. Gbagbo, la plupart d’entre eux ont fui « les zones tenues par les rebelles pour échapper aux exactions » dans le nord du pays, sous contrôle des Forces nouvelles (ex-rébellion) qui appuient M. Ouattara, selon la ministre, qui a accusé « les organisations internationales » de les « ignorer ».

Côte d’Ivoire : La mission de la dernière chance.

Les amis de Gbagbo Jeudi dernier, à  l’issue de leur session extraordinaire, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO sur la Côte d’Ivoire les avaient mandatés pour rencontrer Gbagbo. Les trois émissaires ont un point commun. Ils sont connus pour être des amis de Gbagbo ou en tout cas, d’en être plus proche que les Comparé, Wade ou autre Goodluck Jonathan. Ce sera donc une réunion ‘’entre amis ». Mission de cette troà¯ka africaine : parler au nom de tous les pays membres de la CEDEAO et faire comprendre au président sortant qu`une intervention militaire n`est pas exclue s`il refuse toujours d`abandonner le pouvoir au profit d`Alassane Ouattara, le vainqueur désigné de la dernière présidentielle. Il s’agira de le mettre devant ses responsabilités face à  l’histoire et lui faire comprendre qu`il ne gagnera pas son bras de fer contre la communauté internationale, et que, dans son intérêt mais aussi celui de la Côte d`Ivoire, il est encore temps de sortir de cette crise de manière honorable. En cas de refus, le recours à  la force sera alors envisagé et des poursuites internationales seront engagées. Eviter à  tout prix la guerre En réalité, la CEDEAO n`a pas l`intention d`installer la Côte d`Ivoire dans une autre guerre. L`intervention armée évoquée lors de sa réunion du 24 décembre dernier s`inscrit d`abord dans le cadre de la pression exercée par la quasi-totalité de la communauté internationale sur Laurent Gbagbo depuis un mois, sans guère de succès. Cependant, il ne s`agit pas non plus de propos en l`air. S`il refuse de céder après le déplacement à  Abidjan des émissaires de la CEDEAO, Gbagbo devra en assumer les conséquences. Une intervention des troupes ouest-africaines pourrait faire sombrer le pays dans une guerre civile comme lui-même en a brandit la menace la semaine dernière. Les chefs d’Etat qui se rendent aujourd’hui au chevet de la Côte d’Ivoire sont des partisans de la négociation. Le président cap-verdien appelait le week-end dernier les parties ivoiriennes à  tout faire pour éviter l’option militaire. Son ministre des Affaires étrangères, José Brito déclarait il y a quelques jours, «moins on parle avant, et plus on a de chances d`être entendus,» ajoutant que la mission qui s`annonce est difficile et qu`il n`est pas utile de la compliquer par des déclarations qui pourraient être mal interprétées. Quant au ministre béninois des Affaires Etrangères, Jean-Marie Ehouzou, il explique que «cette médiation représente un geste de bonne volonté de la part de la CEDEAO qui veut trouver une issue pacifique à  ce problème», répétant cependant à  plusieurs reprises que la mission est extrêmement difficile. Même état d`esprit en Sierra Leone o๠le ministre de l`Information explique que le Chef de l`Etat se rend à  Abidjan afin de convaincre Laurent Gbagbo d`abandonner le pouvoir. La question que certains observateurs de la scène politique se posent est la suivante : Gbagbo acceptera-t-il de quitter effectivement le pouvoir après la réunion avec ces trois homologues? Rien n’est moins sûr…

La Cedeao en appelle à la justice internationale et Ouattara sort de son silence

Réunie en sommet des chefs d’Etat à  Abuja, la Cedeao a menacé de saisir la justice internationale devant les multiples violations des droits de l’homme commises en Côte d’Ivoire. De son côté le président élu Alassane Ouattara a appelé l’armée à  lui obéir. Les pays d’Afrique de l’Ouest ont menacé vendredi de traà®ner devant la justice internationale les responsables des morts en Côte d’Ivoire lors des récentes violence, dans un communiqué à  l’issue d’un sommet des chefs d’états de la région à  Abuja. « La conférence regrette le niveau excessivement élevé des perte en vies humaines enregistrées depuis le 7 décembre et avertit les responsables de ces actes qu’ils feront l’objet de poursuites devant les tribunaux internationaux pour ces violations des droit humains, dans les délais les plus rapides », assure le communiqué final du sommet de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Déclaration de Noà«l De son côté, le président légitime de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a lancé un appel à  l’armée, encore fidèle à  Gbagbo. « De graves violations des droits de l’Homme sont constatées partout », a lancé M. Ouattara dans une déclaration prononcée à  l’occasion de Noà«l depuis l’hôtel d’Abidjan o๠il est retranché avec son gouvernement. « En tant que chef suprême des armées, je demande aux Forces de défense et de sécurité (FDS, loyales à  Gbagbo) d’assurer leur mission républicaine de protection des populations contre les miliciens et mercenaires étrangers qui font couler le sang des Ivoiriens », a-t-il ajouté. L’ONU a affirmé cette semaine qu’entre « le 16 et le 21 décembre » elle avait reçu des informations « sur 173 meurtres », en dénonçant « l’usage excessif » de la force par le camp Gbagbo.

Côte d’Ivoire : La CEDEAO se concerte

Une première rencontre sans effet Les dirigeants ouest-africains s`étaient déjà  rencontrés le 7 décembre et avaient suspendu la participation à  cette organisation de la Côte d`Ivoire. Deux rivaux, le président sortant Gbagbo et Alassane Ouattara, dont l`élection a été reconnue par la communauté internationale, se disputent la présidence depuis le scrutin du 28 novembre. M. Gbagbo refuse de céder le pouvoir en dépit des appels de la communauté internationale, notamment les Etats-Unis, l`Union européenne et l`Union africaine. Alassane Ouattara quant à  lui est toujours cloitré dans son camp retranché de l’hôtel du gold à  Abidjan. Pour cette seconde rencontre spéciale Côte d’Ivoire, les dirigeants de la communauté économique en tenant compte de l’évolution de la situation, veulent aboutir à  une décision commune. La communauté devrait ainsi, apporter une contribution militaire en renfort aux casques bleus de l’ONU. Le conseil de sécurité des Nations Unies avait décidé de l’augmentation du nombre de ses forces de sécurité en réaction à  la demande de Laurent Gbagbo qui souhaitait un départ sans délai de l’ONUCI. Selon nos confrères de la RFI, ces renforts de la CEDEAO seraient pré-positionnés au Ghana (voisin de la Côte d’Ivoire). Selon cette même source, leur mission est de dissuader l’utilisation de la force et non de faire partir Gbagbo par la force comme certains le pensent. Eviter le bain de sang Si à  l’image du chef des forces nouvelles Soro Guillaume, beaucoup pensent qu’il est impératif d’user de la manière forte pour déloger Laurent Gbagbo, cette solution n’est cependant pas partager par tous les chefs d’Etats de la CEDEAO. Ils estiment que le renforcement de l’ONUCI et les pressions diplomatiques suffisent amplement à  faire partir Gbagbo. Le président malien Amadou Toumani Touré, en particulier, préconise le dialogue. Il estime qu’une épreuve de force pourrait coûter la vie à  de nombreux innocents et en particulier, aux maliens de Côte d’Ivoire. Une importante communauté malienne vit en effet depuis des décennies dans ce pays et est souvent l’objet d’attaques xénophobes en temps de crise. Par ailleurs, selon le site ivoirien Abidjan.net, Gbagbo aurait envoyé un émissaire du nom de Désiré Dallo à  Bamako dans le but de rencontrer le président malien qui est le président en exercice de l’union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Les deux hommes se seraient rencontrés il y a deux jours au palais présidentiel de Koulouba, nul ne connait le contenu de leur entretien. l’UEMOA a, de toutes façons, gelé tous les comptes du trésor ivoirien et à  l’image de la BECEAO, la seule signature qui y est reconnue, C’’est celle d’Alassane Ouattara. Les premiers échos de cette rencontre d’Abuja seront très probablement connus dès la mi-journée. Ce matin, les Etats Unis ont renouvelé leur demande le départ immédiat de Laurent Gbagbo et le trajet entre Abidjan et Bouaké (fief des forces nouvelles) est interrompu.

Politique ivoirienne : La CEDEAO en réunion spéciale au Nigéria

Un éléphant à  deux têtes Depuis quelques jours, la Côte d’Ivoire se retrouve dotée d’un double gouvernement et deux présidents. Une situation survenue après la proclamation le week-end dernier de deux résultats pour le second tour de la présidentielle du 28 novembre dernier par la commission électorale et le conseil constitutionnel. La commission a déclaré Alassane Dramane Ouattara vainqueur du scrutin. Ces résultats devaient être confirmés et validés par le conseil constitutionnel. Mais ce dernier invalidera le vote et proclamera vainqueur le président sortant Laurent Gbagbo. La situation est toujours confuse après la nomination par les deux homes de leur premier ministre respectif et de la tenue hier de deux conseils des ministres parallèles. Les violences sont par ailleurs de plus en plus fréquentes entre les partisans des deux hommes. Ouattara soutenu par la communauté internationale Depuis quelques jours, les soutiens se font de plus en plus nombreux pour le président du rassemblement des républicains (R. Ouattara en plus de bénéficier du soutien des Etats Unis, de la France et du Royaume Uni, est également reconnu par l’ensemble de la communauté africaine dont le médiateur burkinabé Blaise Compaoré, l’Organisation Internationale de la Francophonie et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Cette dernière décidera dans l’après midi, du sort qu’elle réservera au président Gbagbo et à  l’ensemble de la classe politique ivoirienne. Dimanche dernier, l’ancien président sud africain Thabo Mbeki était à  Abidjan dans l’optique de trouver une issue de sortie de crise. Après avoir rencontré les deux hommes, il a également entendu le représentant des nations unis en Côte d’Ivoire et l’ensemble des politiques ivoiriens. En fin de compte, la visite ne portera aucun fruit car les deux camps sont restés sur leur position. Ouattara d’une part, demandant à  Gbagbo de se retirer et céder la place aux nouveaux arrivants. Gbagbo pour sa part refuse toute ingérence dans les affaires intérieurs du pays. La CEDEAO à  Abuja Les chefs d’Etats de la Cedeao sont depuis ce matin à  Abuja (Nigéria). Objectif, trouver rapidement une solution à  la crise politique ivoirienne après la médiation sans succès de Mbeki. La communauté a mandat d’intervenir dans les affaires intérieures de ses pays membres en cas de crise de ce genre. Quoi qu’il en soit, la situation reste aussi tendue en Côte d’Ivoire o๠les organisations de défense des droits de l’homme annoncent le chiffre de 20 morts depuis le week-end dernier, début du « bicéphalisme ivoirien ». Autre signe de la dégradation de la situation, les Nations Unies ont commencé il ya quelques heures, le retrait de leur personnel non essentiel.