«Un bantou en Asie» de Célestin Monga

l’auteur considère que le fait de quitter les univers qui lui sont familiers est une expérience spirituelle indispensable. à€ travers des anecdotes, des faits vécus, des observations et des réflexions, il invalide l’alternative stérile entre universalisme et relativisme, et présente le dépaysement comme un élément primordial de la pratique de soi. Ici, l’Asie n’est ni un lieu de villégiature, ni une destination touristique, mais une vocation philosophique, une ressource pour penser la différence et l’identité. Plus qu’un voyage, Célestin Monga s’arqueboute sur l’humilité qu’il pose à  la fois comme un mode de connaissance, un vecteur d’accès à  l’imaginaire d’autrui, et un moyen de méditer sur le sublime. Ce rapport de Célestin Monga à  autrui se rapproche du concept de visage qui parsème les ouvrages de Levinas. La notion de visage, qui chez Levinas, unit le « Même et l’Autre en présence du tiers », chez l’auteur servirait sans doute de passage de la vie, des expériences amassées au fil des pérégrinations de l’auteur à  son œuvre, à  sa propre condition humaine, celle d’un penseur de la post-colonie. l’humilité est donc à  la fois un mode de connaissance, un vecteur d’accès à  l’imaginaire d’autrui et un moyen de méditer sur le sublime. l’on peut alors cerner pourquoi du revers de la main, il rejette sans autre forme de procès, l’illusion d’un ordre moral qui régirait un quelconque choc des civilisations. Cette quête d’absolu suggère, au final, un assortiment d’éléments pour déchiffrer la condition humaine qu’il n’a cessé d’interroger dans ses œuvres aussi anciens tels que « Anthropologie de la Colère» ou ceux plus nouveaux comme « Nihilisme et négritude» ou « Un Bantou à  Washington». « Un bantou en Asie » de Célestin Monga est publié par la Librairie Orphie et les Presses Universitaires de France (PUF).