Secteur privé en mal de soutiens

Le partenariat public-privé (PPP) est un concept nouveau au Mali et la semaine initiée depuis le 2 mai par le ministère des Investissements et de la Promotion du secteur privé a été l’occasion de familiariser les acteurs avec cette notion. Des échanges et autres conférences, il ressort que le Mali peut et doit s’appuyer sur son secteur privé pour accélérer son développement par la création de richesses. Le cadre juridique, règlementaire et institutionnel des PPP dans notre pays est en cours de rédaction et quelques exemples de collaborations public-privé portent à  croire qu’il s’agit d’une réponse adéquate au manque de ressources financières publiques.

Le lancement, le 25 avril, du premier emprunt obligataire de l’ɉtat malien atteste de la tendance au recours à  l’investissement privé pour réaliser des infrastructures socio-économiques de qualité. Cette opportunité risque cependant de ne profiter qu’à  une partie marginale du secteur privé malien, dont l’une des caractéristiques est son côté informel. Selon une enquête réalisée en 2014 par la Banque africaine de développement (BAD), le secteur privé malien contribue à hauteur de 80% au PIB et créée environ 80% des emplois. Considéré comme le moteur de la croissance, il est l’objet des toutes les attentions et a connu des réformes dont l’adoption d’une loi d’orientation du secteur privé.

Mais cette dynamique a été bousculée par la crise de 2012, affectant les opérations commerciales et industrielles. « C’’est surtout un secteur mal accompagné. Il n’y a pas de banque de développement. Les banques sont pour la plupart prédatrices et se comportent comme des caisses de crédit », déplore Assane Sidibé, directeur associé chez Pulsar Global Solutions, une société de vente de produits solaires. Pour Cheik Oumar Soumano, manager général du Club Entrepreneuriat Mali (CEMA), la prédominance de l’informel demeure un problème. Il soutient que l’encadrement des entrepreneurs pour leur permettre, malgré les difficultés, de créer des entreprises viables et pérennes, est la solution pour rendre le secteur privé dynamique. l’ɉtat, qui compte sur les privés, doit aussi les aider à  s’installer et à  prospérer à  travers, par exemple, la révision de la fiscalité en créant un impôt spécifique pour les PME, la promotion de l’esprit d’entreprise au sein des universités, ou la révision des mécanismes de financement des entreprises.