Vents contraires dans les journaux camerounais

Les fronts perturbés de la politique et du social se déclinent dans les journaux camerounais parus jeudi.Voici un grand absent qui fait bruyamment parler de lui dans les colonnes de Mutations : le président Paul Biya. Il ne s’est pas rendu à la 7ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), ouverte mercredi au Japon. Le chef de l’État, déplore le quotidien à capitaux privés, a séché ce forum, duquel devraient jaillir de nouvelles offres de soutiens aux économies du continent, alors que son pays a tant besoin de financements pour poursuivre son programme infrastructurel.

Une fois de plus, Paul Biya vient de confirmer sa réputation d’as du contrepied, au grand dam des réseaux sociaux où les commentaires les plus fantaisistes fleurissent sur le désistement du numéro 1 camerounais, confirme InfoMatin qui s’empresse aussitôt de lui trouver une excuse : le chef de l’État a choisi d’accorder toute son attention à la finalisation des grands dossiers nationaux de l’heure.

La coopération nippo-camerounaise, constate Défis Actuels, embrasse aujourd’hui quasiment tous les secteurs de la vie nationale, de la santé aux infrastructures en passant par l’agriculture, la pêche la communication, la sécurité ou encore le développement du capital humain.

L’envoyé spécial de son confrère gouvernemental Cameroon Tribune, qui rend compte des travaux qui s’achèvent vendredi à Yokohama, confirme le caractère stratégique de ces assises, se gardant bien, quant à lui, d’évoquer l’absence de M. Biya.

Mais la publication bilingue (anglais-français) focalise plutôt sur la traque lancée, par le ministère de la Santé publique, des centres de santé clandestins, nombreux à travers le pays. Il s’agit d’«un assainissement opportun» de la carte sanitaire nationale, au moment où le Cameroun s’apprête à mettre en place un système de couverture santé universelle.

Une autre opération d’assainissement, sur laquelle se penche L’Anecdote, c’est celle du fichier solde de l’État avec la mise au point de l’e-bulletin, une application visant à faciliter la consultation du bulletin de solde par les agents émargeant au budget de la fonction publique, mais aussi à mettre hors d’état de nuire les fonctionnaires fictifs.

Toujours est-il que le tri-hebdomadaire consacre sa principale manchette à la rentrée scolaire de lundi prochain, placée sous le signe de l’impératif républicain : alors que le gouvernement fait preuve de détermination pour un retour effectif des classes en zones anglophones, au moment où élites, politiques et membres du clergé local se mobilisent, certains leaders séparatistes appellent plutôt à un «bouclage» desdites régions pour deux semaines.

Mais la manœuvre semble avoir du plomb dans l’aile, avance The Guardian Post, décrivant de violents tiraillements entre chefs séparatistes. Et Défis Actuels de rappeler le triste souvenir du confinement imposé en mai dernier, pendant 10 jours, pour empêcher la célébration de la fête nationale et qui avait été suivi de combats ayant fait plusieurs victimes.

«Dans les faits, de nombreux habitants ont choisi de migrer en masse vers les villes francophones, par crainte de se retrouver pris au piège de ce mouvement de protestation. Des familles entières ont ainsi déferlé dans les agences de voyage, provoquant une inflation immédiate des prix de transport.»

S’il est exact que tous les ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ne militent pas pour la sécession, il est également établi que tous les séparatistes ne sont pas partisans de la lutte armée et du boycott des écoles par des groupes terroristes de plus en plus isolés, analyse Mutations, dénonçant des bandes armées sécessionnistes qui menacent l’école et compromettent le dialogue inclusif.

«Nord-Ouest et Sud-Ouest : les réseaux sociaux réclament l’école», titre Cameroon Tribune, se faisant l’écho de la campagne baptisée «OpenSchoolsNow», lancée par un groupe de citoyens qui appellent au retour effectif des enfants à l’école dans ces régions.

Il apparaît néanmoins, et clairement, soupire Le Messager, que le pouvoir de Yaoundé est en panne de stratégie pour résoudre ce qui, depuis octobre 2016, est devenu la crise anglophone.

Cameroun : 17 morts dans le naufrage du navire «Austrheim» (bilan provisoire)

Dix-sept corps ont été repêchés après le naufrage, dans la nuit de dimanche à lundi dernier au large de la péninsule camerounaise de Bakassi, du navire «Austrheim», selon les équipes de secours de l’armée qui, mercredi soir, continuaient encore leurs recherches. Le nombre de rescapés, dont certains ont été sauvés par des pêcheurs nigérians, est passé de 107 à 111 personnes. Pour les rescapés et les familles des victimes, les autorités de la région du Sud-Ouest, lieu où a lieu le drame, ont mis en place une cellule d’écoute psychologique et d’information.

D’une capacité de 75 passagers,  «Austrheim» en transportait environ 200, soit des étudiants, des commerçants et des touristes. Le navire était parti de la ville nigériane de Calabar et devait relier Tiko, localité du Sud-Ouest camerounais, lorsqu’il s’est retrouvé aux prises avec des vents violents et une mer déchaînée.

Sous l’effet conjugué de ces facteurs, la coque du bâtiment s’est retournée sur un banc de sable.

Des sujets peu réjouissants en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mercredi affichent des airs pas du tout rassurés, particulièrement dans les domaines de l’art, de l’humanitaire ou de la jeunesse.Quittant délibérément des sphères habituellement agitées, Mutations, sous le titre «SOS des artistes : larmes du crime», se penche sur ce qu’il qualifie de mal-vivre des artistes locaux, lesquels vivent dans la précarité, pour beaucoup, finissant parfois leur carrière dans l’indigence la plus totale.

Ces dernières semaines, constate le quotidien à capitaux privés, le cri du cœur lancé par deux célèbres musiciennes à santé précaire, sur fond de cacophonie dans  la gestion du droit d’auteur, ont tôt fait de ramener sur la scène les difficultés auxquelles sont confrontés ces hommes et femmes dont certains sont arrivés au sommet de leur art.

Ceci n’a sans doute rien à voir avec le sujet, mais Repères fait état de l’instauration, par le président Paul Biya, d’un plan d’assistance humanitaire d’urgence visant à 
apporter une aide multiforme aux populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, victimes d’exactions sécessionnistes depuis 2016. Au total, apprend-on, ce sont 75.000 familles qui ont déjà bénéficié dudit plan, alors que 2,8 milliards FCfa ont déjà été mobilisés sur les 12,7 milliards requis, soit 1,8 milliard du gouvernement associé à ceux des Camerounais de bonne volonté, et 1 milliard venant la Chine.

La sollicitude du chef de l’État, envers les déplacés internes s’affiche en grande manchette du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune avec la remise, la veille dans la ville de Bafoussam (Ouest) frontalière avec lesdites régions, du matériel de couchage, de denrées alimentaires et d’autres effets d’usage courant à plus de 3000 personnes victimes de la crise anglophone.

Pas suffisant, rétorque The Guardian Post qui, relayant des chiffres du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), relève que 4,3 millions de Camerounais ont actuellement besoin d’une assistance humanitaire d’urgence.

La zone anglophone continue pourtant de susciter les vives inquiétudes chez Le Messager, particulièrement en cette veille de rentrée scolaire où des forces sécessionnistes, ainsi qu’elles le font depuis fin 2016, multiplient les manœuvres en vue d’y bloquer toute activité. En panne d’idées pour sortir de l’impasse, le pouvoir de Yaoundé, soupire la publication, balbutie pendant que villes et villages se vident de leurs habitants.

Entre janvier et août 2019, a comptabilisé Mutations, ce sont 29 attaques qui ont été perpétrées contre le système éducatif dans lesdites régions. Témoignage vivant de The Guardian Post, dans une des localités où règne la terreur séparatiste, des hommes armés tendent des embuscades aux enseignants qu’ils n’hésitent pas torturer, pour dissuader toute tentative d’ouverture des classes dès lundi prochain.

Et Repères croit avoir trouvé les «ennemis de l’école», alors que leurs enfants poursuivent sereinement leurs études à l’étranger : trois leaders de la république autoproclamée d’Ambazonie dont les portrait ornent sa couverture. Le temps du dialogue, pour sortir de cette spirale, est d’une urgence absolue, alerte, dans les colonnes de Le Jour, un député membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), Jean Simon Ongola.

N’oublions pas la partie septentrionale du Cameroun, semble rappeler L’œil du Sahel qui a sorti sa calculette : dans l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord, 63% des naissances ne sont pas déclarées aux services de l’état civil.

Gabon : vers la construction d’une d’usine de production de bioéthanol

Le ministre gabonais de la Promotion des investissements, Jean Fidèle Otandault, a annoncé la construction par la Chine d’une usine de production de bioéthanol, un produit biocarburant utilisable dans certains moteurs à essence.D’un coût de 620 millions de dollars, ce projet permettra la production de 300.000 tonnes de bioéthanol à partir de 900.000 tonnes de manioc séché, a précisé le ministre à l’issue d’une rencontre avec des investisseurs chinois, lundi à Libreville.

La fabrication de ce biocarburant nécessitera notamment 83.000 hectares de terres et la production de 12 tonnes de manioc par hectare.

Par ailleurs, les coopératives locales seront activement impliquées dans la mise en œuvre de ce projet d’envergure qui « répond à la volonté du chef de l’Etat d’attirer plus d’investissements directs étrangers, de créer de l’emploi et de lutter contre l’exode rural », a souligné Jean Fidèle Otandault.

« Pour répondre à ces exigences de développement, le rôle du département de la promotion des investissements est de faciliter l’implantation des partenaires, en améliorant, entre autres, le cadre juridique de l’environnement des affaires, en négociant des facilités telles que les exonérations », a-t-il ajouté.

En dépit de la volonté des autorités de se lancer dans le biocarburant, le Gabon reste un pays pétrolier dont la production en or noir stagne à 12000 tonnes par an depuis le milieu des années 2000.

Le Cameroun cherche 30 milliards sur le marché sous-régional (gouvernement)

L’Etat camerounais procède, mercredi par voie d’adjudication, à une émission de bons du Trésor assimilables (BTA) d’un montant de 30 milliards FCfa sur le marché de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, a appris APA au terme d’un communiqué publié la veille par le ministère des Finances (Minfi).Cette opération, dont la valeur nominale unitaire est de 1 million FCfa, se déroulera en effet auprès de 19 banques et établissements financiers spécialistes en valeurs du Trésor (Svt) soumissionnaires du pays émetteur, du Congo, du Gabon, de la Guinée Équatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad.

Ladite émission intervient, note-t-on, dans un contexte morose, marqué par une lourde déconvenue à l’occasion d’une émission d’obligations du Trésor assimilables (OTA) effectuée le 21 août dernier sur le même marché.

En effet, sur les 50 milliards FCfa recherchés, le pays n’a enregistré qu’un taux de couverture de l’ordre de 28% correspondant à 14 milliards FCfa, sur lesquels le pays n’a récupéré finalement que 10,5 milliards FCfa. Il s’agit, croit savoir un haut cadre du Minfi s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, «du fiasco le plus retentissant, sans doute jamais enregistré par le Cameroun dans ce genre d’opération».

Le pays, pour l’année budgétaire en cours, prévoit de lancer des émissions de titres publics pour montant total de 350 milliards FCfa dont le fruit est destiné au financement de projets de développement. Ainsi, depuis 2010, année de son émission obligataire inaugurale sur le marché des capitaux, l’État a, selon les données officielles, mobilisé plus de 2616,31 milliards FCfa à travers des BTA, des obligations du Trésor assimilables (OTA) ainsi qu’une émission d’Eurobond.

Ces fonds, apprend-on encore, ont été consacrés pour 44,29% au secteur de l’eau et de l’énergie, 28,29% aux infrastructures routières et ouvrages d’art, et 13,46% à la construction et la réhabilitation des infrastructures sportives.

Tchad : Grogne des commerçants et hausse des prix des produits de première nécessité

Le grand marché de la ville d’Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï et principale ville du grand nord du Tchad, est fermé, mardi, par les commerçants qui protestent contre les comportements des agents des douanes.Selon plusieurs sources dans la ville, la fermeture du marché est liée à l’état d’urgence suite aux affrontements interethniques qui autorise les forces de l’ordre à faire des perquisitions. A en croire les commerçants, les douaniers viennent dans leurs boutiques pour exiger le dédouanement de certains produits importés des pays voisins. 

Pour eux, le dédouanement se fait à la frontière, à l’entrée des postes de douanes et non dans les marchés. Les douaniers exigeraient que les produits soient à nouveau dédouanés. Les commerçants, eux, restent, catégoriques et refusent de payer de nouvelles taxes. 

Déjà, les commerçants craignent une rupture de stocks de leurs marchandises à cause de la fermeture des frontières avec la Libye et le Soudan qui leur permettaient d’alimenter les marchés du nord et de l’Est en sucre, pattes, farine, ustensiles et autres produits de première nécessité. 

La fermeture des frontières du Tchad avec la Libye et le Soudan a des répercussions sur les provinces de l’Est et du Nord du pays avec une hausse des certains produits importés et risque de rupture de stocks. 

Interrogé par APA, l’économiste Mahamat Saleh Yacoub, enseignant dans la ville d’Abéché, explique que la fermeture des frontières a des conséquences perceptibles dans cette partie du pays.

Malgré les corridors pour le passage des marchandises, M. Yacoub souligne que cela ne suffit pas. « Ces corridors sont des points de filtrage et non des points qui permettent les flux d’activité commerciale », dit-il ajoutant par ailleurs que, « les prix des produits de première nécessité ont augmenté en une semaine. Il faut compter 40% plus cher pour un sac de sucre de 50 kilogrammes ».

Selon M. Yacoub, si l’état d’urgence se prolonge, les stocks de farine, d’huile ou encore des œufs, prévus pour tenir jusqu’à la fin de la saison des pluies, seront épuisés. Le nord et l’est du Tchad risqueraient une pénurie de marchandises qui pourrait toucher aussi la capitale tchadienne, alerte l’économiste.

En proie à des affrontements entre communautés, l’est et le nord du Tchad sont mis sous état d’urgence depuis quelques jours. Dans les provinces du Ouaddaï, Sila et Tibesti, les forces de l’ordre et l’armée, ont reçu ordre de désarmer et d’instaurer la paix par tous les moyens possibles. 

Gabon : l’Organisation de patrons de presse exigent l’éviction du président de la HAC

L’Organisation patronale des éditeurs des médias (OPAM) a, dans une conférence de presse mardi, à Libreville a exigé le départ du président de la Haute autorité de la communication (HAC), Raphaël Ntoutoume Nkoghe suite à la suspension d’exercer infligée par son institution à Gabonreview, un quotidien en ligne et au correspondant de Radio France internationale (RFI).« L’OPAM condamne vertement, la mise à mort des entreprises éditrice de presse et de la liberté d’opinion au Gabon par la Haute Autorité de la Communication. Par ailleurs, au-delà de la simple mise en garde au président de cette institution, M. Raphaël NToutoume Nkoghe, nous exigeons aujourd’hui son départ de la tête de cette institution », a déclaré devant un parterre de journalistes, le président de l’OPAM, Guy Pierre Biteghe.

Selon M. Biteghe, il ne réunit pas les conditions et les exigences requises à ce niveau de responsabilité.

« Pour lui, c’est un jeu que d’user de l’article 55 de l’ordonnance créant la HAC aux termes duquel, il se dispense de convoquer l’organe de presse ou encore le journaliste à une plénière pour décider d’une mesure à infliger à tel ou tel organe de presse d’une part; et d’autre part, à tel ou tel homme de presse. La loi ne peut servir le bien commun lorsqu’un individu, de par son fait, se retrouve avec tant de pouvoirs. Encore faut-il l’assumer avec bienveillance et en faire usage avec parcimonie », a martelé le président de l’OPAM.

Gabonreview est accusé, selon la HAC, d’avoir diffamé le prétendu régulateur des médias dans un article intitulé : « Respect de la suspension de nos services : contre carriérisme, la finesse ». Quant au correspondant de RFI au Gabon, ce dernier est sanctionné pour avoir relaté sur les ondes de la radio qu’il représente i que « le président de la République ne s’était à aucun moment levé comme autrefois pour saluer les troupes de l’armée » au moment de la parade militaire du 17 août dernier.

Les patrons de presse dénoncent une violation du code la communication au Gabon par la HAC. La loi prévoit que d’autres mesures en cas de faute professionnelle aux termes de son article 12 alinéa premier dispose que « Tout professionnel de la communication est tenu de diffuser gratuitement dans un délai de 48 heures, un droit de réponse ou de rectification, dans les conditions techniques et d’audiences équivalentes à celles du contenu mis en cause ».

Pour l’OPAM, ce choix systématique de suspension obère le chiffre d’affaires mensuel des entreprises éditrices, distributrices et des imprimeries.

Crée en 2018, la HAC a déjà pris une trentaine de décision à l’encontre des journaux et des médias en ligne, indique-t-on.

Divers sujets font la Une des journaux congolais

Les journaux congolais parvenus mardi à APA traitent de divers sujets dont le décès, dimanche dernier à Paris (France), de l’artiste musicien Fernand Mabala.« L’artiste musicien congolais Fernand Mabala, alias +le Grand Moumbafouneur+ est décédé le 4 août à Paris (France) des suites d’une longue maladie », annonce le quotidien Les dépêches de Brazzaville.

Ce dernier rapporte que l’« Auteur-compositeur et interprète des plus grands succès des années 80 au Congo est mort à l’âge de 60 ans ».

Ce même quotidien fait état de l’ouverture, hier à Brazzaville, d’un séminaire consacré à la pré-évaluation du système national de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

« Cette session vise à sensibiliser toutes les parties prenantes nationales à la lutte contre le blanchissement des capitaux, à la nouvelle méthodologie du groupe d’action financière(Gafi) et aux obligations communautaire », explique le quotidien.

Manager Horizon se fait l’écho des revendications des opérateurs économiques congolais qui réclament déjà le paiement de la dette intérieure.

L’opérateur économique, « Jean Paul Matsima réclame ses 32 milliards F.CFA à l’Etat suite à l’accord du gouvernement congolais avec le FMI », informe Manager horizon.

Au moment où le journal La Griffe relaie le cri du cœur des chauffeurs de taxi et bus obligés de payer désormais de débourser 50.000 F.CFA, au lieu de 5000  FCFA, pour se voir délivrer un certificat d’aptitude physique par le ministère de la Santé et de la Population.

« Ces derniers crient à une escroquerie à ciel ouvert du ministre en charge de ce département », écrit ce journal.

Comme un air de mal-vivre dans les journaux camerounais

L’écrasante majorité des journaux camerounais parus mardi décrivent un environnement politique et social sentant la sinistrose au plan national.Avec en image le palais présidentiel surmonté du titre «État fédéral : le casino Cameroun », Intégration entreprend de recenser les crises actuelles sur fond de revendications sécessionnistes anglophones. Un climat, selon l’hebdomadaire, marqué par une lutte féroce entre acteurs politiques collectionnant leurs cartes pour mieux se positionner dans la course au pouvoir.

Pour la publication, l’État unitaire a du plomb dans l’aile alors même que ceux-là qui, résidant à l’extérieur, bataillent pour le séparatisme, restent englués dans des batailles de gestion du trésor de guerre se chiffrant à des millions de FCFA.

Au plan du climat social, il y a véritablement péril sur le pays, répond en écho Le Messager : le président Paul Biya, acculé de toutes parts, cherche en vain une solution miracle pour redresser une barque qui prend l’eau de toutes parts.

Et voilà qui replonge Mutations au cœur de la récente mutinerie dans les prisons du chef-lieu du Sud-Ouest anglophone, Buea et de la capitale Yaoundé : à l’ouverture du procès des insurgés de Kondengui, du nom de la dernière maison d’arrêt citée, un imposant dispositif sécuritaire a été déployé autour du palais de justice, créant la panique au sein de la population.

«Où sont-ils» se demande Le Jour : il y a eu au total 244 détenus sortis de ce pénitencier après le soulèvement de la nuit 22 au 23 juillet. Sauvagement torturés, beaucoup ont été conduits vers des destinations inconnues, leurs proches se demandant aujourd’hui s’ils sont encore en vie.

À ce malaise des prisonniers sans trace, s’ajoute ce que InfoMatin qualifie de règlement de comptes au sein du pouvoir : des commanditaires, dans les hautes sphères du pouvoir, auraient payé pour 25 millions de francs, représentant la première tranche, à certains médias complaisants pour monter une cabale contre le ministre de la Justice en charge de l’administration pénitentiaire, Laurent Esso, afin de le présenter comme le principal responsable des mutineries dans les prisons avec, comme principales revendications des bagnards, les lenteurs judiciaires et les mauvaises conditions de détention.

S’agissant, justement, de l’intention gouvernementale de desserrer l’étau de l’univers carcéral, The Guardian Post estime que la seule décongestion envisagée ne suffit pas lorsque, dans un pays réputé de droit, les magistrats ont systématisé l’incarcération pour la moindre peccadille et lorsque le projet de peines alternatives à l’emprisonnement, dont on vante l’avènement depuis des années, n’est pas effectif.

Le casse-tête des embouteillages à Douala

Circuler actuellement à Douala est un véritable casse-tête pour les automobilistes et les voyageurs, englués quotidiennement dans d’interminables embouteillages. Ce calvaire dure depuis un mois, quand les autorités ont entrepris pour 45 milliards de FCFA de bitumer une « pénétrante » (bretelle) à l’est de la deuxième ville du Cameroun.Conçue en trois voies, l’infrastructure sera un débouché de plus vers Yaoundé, la capitale, située à 244 km de Douala.

Conjugué aux pluies, le chantier de la pénétrante ralentit considérablement la circulation des voitures, des voyageurs et biens à l’intérieur de la deuxième ville du Cameroun dont les principales artères baignent dans des bouchons permanents. La situation est telle, déplore cet habitant,  qu’« il faut en moyenne 3 heures du temps pour parcourir une distance de 10 km »,        

Tout à sa complainte, il désigne de la main une file de véhicules avançant au pas de tortue sur une route. De nerveux et bruyant klaxons rythment la lente procession, pendant que des automobilistes n’en pouvant plus de suivre le rang cherchent des raccourcis, histoire de gagner quelques kilomètres.

  « Depuis plus de deux heures, nous sommes sur place. Partis du centre ville à 7 heures, nous n’arrivons pas encore à sortir de la ville, alors qu’il est déjà dix heures. Trois heures pour parcourir une dizaine de kilomètres, c’est inacceptable ! », s’emporte le chauffeur d’un bus de transport en commun.

A en croire un autre automobiliste, il faut maintenant sept heures d’horloge et non quatre, comme auparavant, pour parcourir  les 244 km séparant Douala de Yaoundé.

Les habitants de Yassa, Nkolmbong, Ngodi-Bakoko, Nyalla, des quartiers à la périphérie de Douala,  connaissent, dans le sens inverse, les mêmes problèmes quand ils doivent se rendre à leur lieu de travail situé au centre ville de la métropole.

« J’ai pris la résolution de partir de chez moi à Yassa à 5h30 mn pour arriver à mon bureau situé au port. Si je ne le fais pas, je serai au bureau autour de 10 heures », explique Emmanuel Bike.

Pour ce cadre d’entreprise, c’est la seule solution pour s’épargner les longues attentes dans les bouchons dont on sort « en retard, fatigué et peu productif », une fois au bureau.

Un brin nostalgique, il rappelle qu’avant le chantier de la « pénétrante », il sortait à 7h de chez lui pour parcourir en 30mn les 15 km le séparant de son bureau. 

A la descente, ce sera le même parcours du combattant, affirme Rodrigue Anga, habitué maintenant à rentrer chez lui au-delà de 20h. « Parti du bureau à 17 heures, je mets plus de trois heures pour renter », dit Rodrigue.  Auparavant, le trajet lui coûtait moins d’une heure….

Le plus désespérant, pour Emmanuel, Rodrigue et les autres voyageurs de Douala, réside dans le fait qu’il n’y a quasiment pas de policiers pour réglementer la circulation et mettre un peu d’ordre dans les embouteillages. Devant pareille situation les chauffeurs indisciplinés s’en donnent à cœur joie et contribuent, de par leur comportement défiant les règles élémentaires du code de la route, à ralentir considérablement la circulation.

La nature ayant horreur du vide, des volontaires prennent quelquefois l’initiative de jouer aux agents de circulation.  C’est ce qui s’est produit, l’autre jour, au lieu dit « Cogefar», quand face à un bouchon indescriptible, des bonnes volontés ont réussi bon an mal an à faire repartir la file de véhicules immobilisés durant une bonne demi-heure.

Ce volontarisme est accompagné d’un ras-le-bol général où l’on dénonce pêle-mêle  « le mépris affiché de nos gouvernants contre la souffrance des populations », l’inaction des élus locaux et l’imprévoyance de l’Etat consistant à ouvrir un tel chantier en saison des pluies. Un moment où  beaucoup de routes sont impraticables à cause des eaux stagnantes.

Cameroun : le mystère s’épaissit autour du nombre de victimes de l’accident ferroviaire d’Eséka

La convocation pour vendredi prochain, par le secrétaire général des services du Premier ministre camerounais, Séraphin Magloire Fouda, de 744 personnes victimes de l’accident ferroviaire du 21 octobre 2016 à Eséka (Centre), relance la polémique autour du nombre de personnes décédées ou rescapées de ce drame.En effet, selon les conclusions du rapport gouvernemental publié en mai 2017, ce sinistre a fait officiellement 79 morts et 600 blessés, un chiffre inférieur à celui des morts, estropiés ou ayants-droit à qui il est demandé de fournir différentes pièces justificatives notamment la carte nationale d’identité et le jugement d’hérédité.

En juin dernier le ministre des Transports, Jean Ernest Massena Ngallè Bibehe, s’exprimant devant l’Assemblée nationale au sujet du processus d’indemnisation conduit par le concessionnaire Cameroon Railway (Camrail) et ses assureurs, avait affirmé que 801 victimes blessées (sur les 803 enregistrées), ont été définitivement indemnisées, soit un taux de 99%.

Dans la foulée, il indiquait que 66 dossiers des personnes décédées, sur les 72 ayants-droit qui avaient introduit des dossiers, ont donné lieu à des accords ou à des règlements définitifs, soit un taux de 92%.

Il a par ailleurs précisé que le président de la République avait décidé, entre autres mesures, d’accorder une assistance financière aux victimes d’un montant de 1 milliard FCfa. Cette dotation a permis d’apporter une assistance financière aux familles des personnes décédées, soit un total de 66 familles sur les 80 répertoriées, les autres n’ayant pas introduit de dossiers.

Concernant les blessés, il a assuré que les diligences sont encore en cours pour le paiement de leur assistance financière.

Le rapport gouvernemental avait attribué ce drame à une vitesse excessive du train InterCity 152, soit 96 kilomètres/heure, dans une portion de voie où la vitesse est fortement limitée  à 40 kilomètres/heure. De fait l’entière responsabilité de l’accident était imputée au transporteur, dont le groupe français Bolloré est actionnaire à 80%.

Le 26 septembre 2018, le tribunal de première instance d’Eséka a ainsi, «pour homicide, blessures involontaires et activités dangereuses», condamné Camrail à payer 50 millions FCfa d’indemnisations aux victimes et son directeur général au moment des faits, Didier Vandenbon, à 300.000 francs d’amende, le manager écopant par ailleurs de 6 mois d’emprisonnement, en même temps que 11 de ses collaborateurs étaient condamnés à des peines allant de 3 à 5 mois de prison.

La filiale du groupe Bolloré s’est insurgée «contre cette décision » au motif qu’elle a été « prise en l’absence de toute expertise qualifiée et compétente qui devait permettre d’établir de manière objective les véritables causes de ce tragique accident et de les circonscrire définitivement afin de sécuriser davantage le chemin de fer camerounais».

Cameroun : 44,5 milliards FCFA de l’État dorment dans des comptes oisifs de banques commerciales (officiel)

Une enquête, menée par le ministère camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire(Minepat) et la Caisse autonome d’amortissement (CAA), parvenu mardi à APA, a permis de découvrir que plus de 400 comptes ont été ouverts dans des banques commerciales du pays sous forme de fonds de contrepartie, pour un solde oisif de quelque 44,5 milliards FCfa.Selon cette étude, menée en 2017, cet argent représente l’apport du pays dans le financement de réalisations conjointes, mais n’a pas été utilisé du fait de projets clôturés ou non matures, ou encore de leur faible capacité d’absorption ou de coordination.

La découverte de ces ressources oisives, dans les banques commerciales intervient, note-t-on, dans un contexte où le Cameroun exécute un programme triennal de réformes macroéconomiques avec le Fonds monétaire international (FMI), appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC).

À la suite des recommandations de cette institution, le gouvernement a annoncé, la semaine dernière, la mise sur pied d’un mécanisme de rapatriement des fonds publics non utilisés pour les projets de développement, logés auprès des établissements financiers du pays.

Face à ce paradoxe, les pouvoirs publics viennent de signer, avec la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), une convention portant sur les règles générales relatives à la centralisation des fonds de contrepartie dans un compte spécial dénommé «Basket Fund».

Ce compte unique permettra, apprend-on encore, de mobiliser toutes les ressources de quote-part dans un même panier mouvementé par la CAA, afin d’aboutir à une gestion centralisée et plus efficace desdits fonds.

Cameroun : l’ex-DG de la régulation des télécommunications en garde à vue

L’ancien directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) du Cameroun, Jean Louis Beh Mengue, a été placé en garde à vue par le Tribunal criminel spécial (TCS), a appris APA d’une source proche du dossier.Jean Louis Beh Mengue a été placé, lundi soir, en garde à vue. Il a été limogé le 8 juin 2017 après avoir passé 18 ans à la tête de l’Agence de régulation des télécommunications. Cet ex-directeur faisait l’objet de plusieurs enquêtes judiciaires portant sur sa gestion durant la période 2008-2013 au cours de laquelle, plusieurs fautes de gestion lui ont été imputées par le Contrôle supérieur de l’État (Consupe) pour un préjudice estimé à 20,5 milliards F CFA.

Dans son dossier transmis au TCS, il est notamment question de sanctions pécuniaires de 4,1 milliards F CFA et 523,22 millions F CFA infligées respectivement aux opérateurs Orange Cameroun et Mobile Telecommunications Network (MTN) pour des manquements.

Mais, en violation de la réglementation relative au recouvrement des créances de l’État, M. Beh Mengue a demandé à Orange Cameroun de ne payer que 1,25 milliard F CFA et d’investir le reste dans le développement de son réseau téléphonique. MTN a vu son amende totalement effacée par le régulateur qui l’a invité également à investir cette pénalité dans la densification de ses installations.

En juin 2017, Jean Louis Beh Mengue avait fait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire émise par Tribunal criminel spécial.

Saisie de plus de 60 kg d’or à l’aéroport de Douala

Les douaniers camerounais ont mis la main sur plus de 60 kg d’or que des individus tentaient de sortir du pays via l’aéroport international de Douala, a appris APA lundi de sources proches des soldats de l’économie.D’après les estimations de la douane, le métal saisi vaut plus d’un milliard de FCFA.

Les premiers éléments de l’enquête diligentée par la police parlent du démantèlement d’un réseau international de trafiquants impliquant des Africains, des Asiatiques et des Européens.

Pour le moment, on ne sait pas si l’or saisi provient du Cameroun ou si ses convoyeurs étaient en transit à Douala.

L’enfer carcéral hante les journaux camerounais

Les journaux camerounais chargent le gouvernement sur l’univers carcéral, au lendemain des émeutes des 22 et 23 juillet dans les prisons respectivement de la capitale, Yaoundé et du chef-lieu de la région du Sud-Ouest, Buea.Rendant compte du point de presse tenu sur le sujet en fin de semaine dernière par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, The Sun indique que Paul Biya a ordonné au gouvernement d’accélérer les procédures judiciaires afin de décongestionner les prisons.

Pour Sans Détour, ces mesures présidentielles sonnent comme des réponses tardives à une alerte, pourtant donnée depuis 2015, par le ministre en charge de la Justice, Laurent Esso. Pourtant, constate L’Anecdote sous le titre «Le procès kafkaïen», des bruits polluants inondent l’espace public de polémiques, tendant à incriminer le garde des Sceaux sur la surpopulation carcérale et les longues détentions préventives.

Le même Laurent Esso a été présenté à l’opinion publique comme le principal, sinon l’unique responsable de ces soulèvements, confirme le bihebdomadaire Repères. Sans doute, il a une part de responsabilité dans ce qui est arrivé, notamment parce que la construction de nouvelles prisons ou la réhabilitation de celles existantes lui incombent au premier, toute chose qui aurait permis de désengorger les prisons.

Mais c’est oublier aussi, s’empresse d’ajouter la publication, que l’administration de la justice y est pour beaucoup dans la surpopulation carcérale. Or, le ministre de la Justice n’exerce qu’un contrôle limité sur le travail des magistrats, surtout du siège : «Autant dire qu’il n’est pas le principal décideur du fonctionnement de la magistrature ou de la justice.

La surpopulation carcérale a un nom, tranche l’hebdomadaire L’Avenir : les lenteurs judiciaires, la corruption et les emprisonnements fantaisistes, conséquence d’une gouvernance obscurantiste et vénale, perpétrée par des individus sans foi ni loi.

Cette situation, littéralement inhumaine, est la conséquence de l’incurie de ceux qui sont chargés du prononcé des sentences, notamment des magistrats, soupire Défis Actuels. En effet, il n’est pas rare de voir des personnes attendre des années pour être jugées. La faute aux multiples renvois de complaisance.

«Par ailleurs, il est tout aussi récurrent que des personnes soient condamnées et emprisonnées pour des infractions mineures. D’où vient-il qu’en 2019, des gens soient encore envoyés en prison pour ‘’défaut de carte nationale d’identité » ? Cette politique du ‘’tout carcéral » renseigne à suffisance sur le caractère essentiellement répressif de la société camerounaise.»

La systématisation de la détention provisoire (environ 58,1% des cas, selon le rapport sur l’État des droits de l’homme au Cameroun en 2017) est, en grande partie, responsable de l’engorgement des prisons du pays, répond en écho InfoMatin. La surpopulation carcérale constitue un problème que le gouvernement peine à résoudre, et dont il fait semblant d’être surpris de la gravité, pointe pour sa part Mutations.

S’il est constant que détenus et prisonniers jouissent de droits inaliénables, il faut reconnaître, répond en écho le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, «qu’un effort important doit être fait en vue d’améliorer leurs conditions de détention.

Cameroun : l’Etat reconnaît les lenteurs judiciaires et la surpopulation carcérale

Le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a demandé au gouvernement «d’accélérer les procédures judiciaires en cours», a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du pouvoir, René Emmanuel Sadi.Il s’agit, implicitement, de la réponse à l’une des revendications à l’origine des mutineries survenues les 22 et 23 juillet derniers dans les pénitenciers respectifs de la capitale, Yaoundé et de Buea, le chef-lieu de la région anglophone du Sud-Ouest.

À travers cette instruction présidentielle, le gouvernement, selon M. Sadi qui s’exprimait vendredi soir, «réaffirme sa détermination à œuvrer utilement, pour assurer les diligences nécessaires, dans le strict respect de l’ordre légal établi».

Quelques jours plus tôt, et comme dans une tentative de reprise en main, c’est le ministre en charge de la Justice (Minjustice), garde des Sceaux, Laurent Esso, qui instruisait par message porté les chefs de cours d’appel du pays de lui faire parvenir leurs suggestions en vue de la réduction des lenteurs judiciaires par voie législative, notamment les réaménagements et amendements susceptibles d’être envisagés dans les dispositions du Code pénal, dans l’optique de décongestionner des prisons.

Le rapport dudit ministère sur l’État des droits de l’homme au Cameroun en 2017 reconnaît également le caractère répressif de la justice du pays, la tendance observée au cours des années antérieures, s’agissant des prévenus et des condamnés, demeurant «un défi étant donné que le nombre des prévenus est supérieur à celui des condamnés».

Ainsi, au 31 décembre 2017, la population carcérale était de 30.701 détenus pour 17.915 places représentant un taux moyen d’occupation de 171%.

Le même document précise que 17.845 desdits détenus étaient des prévenus, c’est-à-dire environ 58,1%, tandis que 12.856 (41,9%) avaient déjà été condamnés.

Cameroun : la Fecafoot et la Ligue professionnelle de football à couteaux tirés

Les relations sont tendues entre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) qui ne s’accordent pas sur les résolutions de la dernière assemblée générale extraordinaire de l’instance faîtière.Les divergences portent sur l’examen et l’adoption de certains de projets de modification de la Ligue, notamment l’alinéa relatif aux statuts de la LFPC et celui de la convention Fecafoot-LFPC.

Pour marquer sa désapprobation, le président du Conseil d’administration de la LFPC le Général d’Armée Pierre Semengue, dénonce une « violation des dispositions pertinentes de l’article 17 des statuts de la FIFA, 18 et 25 de la Fecafoot, 23 et 30 de la Ligue ». Selon lui, « la modification des statuts de la Ligue ne relève pas de la compétence de l’AG de la Fecafoot, mais plutôt de la compétence exclusive de celle de la Ligue ».

Malgré cette dénonciation de la Ligue qui a boycotté les travaux, les membres de la Fecafoot ont « adopté à l’unanimité les projets de modifications aussi bien des statuts que de la convention Fecafoot-LFPC ».

Désormais, l’instance désignera les officiels de matches en collaboration avec sa commission centrale des arbitres, rôle qui incombait jusque-là à la LFPC.

Le président de la LFPC a décidé de porter l’affaire devant les tribunaux, au motif qu’il y a  une « violation flagrante de la loi ».

La Fecafoot dit être dans « son droit » en accord avec les textes qui consacrent sa primauté sur les Ligues, y compris dans la confection des textes.

Quatre morts dans une attaque de Boko Haram au Cameroun

Quatre personnes ont été tuées dans la localité de Guederou (Extrême-nord) dans une attaque perpétrée par la secte terroriste Boko Haram, a-t-on appris samedi de sources concordantes.Les quatre personnes ont été égorgées par des terroristes qui ont nuitamment fait irruption dans ce village situé non loin de la frontière avec le Nigeria, d’où sont venus les assaillants.

Ce drame survient deux jours seulement après l’incursion de terroristes dans les localités de Kolofata et Guechewe Il y a eu deux morts dans le premier assaut et cinq femmes amputées de leurs oreilles lors de la seconde attaque.

« Nous constatons un regain des activités terroristes de Boko Haram. Il est grand temps que les mesures de sécurité soient renforcées, car avec les pluies qui s’abattent actuellement dans cette région, les attaques risquent de se multiplier », a déclaré le responsable d’un comité de vigilance.

Depuis quelque temps, des incursions de Boko Haram sont régulièrement signalées dans la région de l’Extrême-nord, où les terroristes procèdent à des enlèvements, pillent des récoltes, incendient des habitations et emportent des bœufs, des moutons et des chèvres.

Ces opérations vont de pair avec les attaques suicides, contribuant ainsi à renforcer l’inquiétude de la population.

Nécrologie et mal-gouvernance en vedette dans les journaux camerounais

Le décès, la veille de l’ancien Premier ministre Sadou Hayatou côtoie, dans les journaux camerounais parus vendredi, les tribulations gouvernementales face à la crise sécessionniste anglophone et au sort des prisonniers politiques.Dans un bel élan, Cameroon Tribune, InfoMatin, Le Jour, Le Messager, L’œil du Sahel, Mutations et The Guardian Post, saluent la mémoire de l’ex-chef du gouvernement, qui la veille a passé l’arme à gauche dans un hôpital suisse à l’âge de 77 ans.

C’était l’ami personnel du président Paul Biya, signale Le Messager. Et InfoMatin de rappeler que c’est lui qui, nommé le 26 avril 1991, a dirigé le gouvernement lors des crises sociales les plus profondes ayant accompagné la réinstauration du multipartisme.

M. Hayatou, insiste Mutations, a managé l’un des dossiers les plus complexes visant à sortir le pays des «années de braise», la conférence Tripartite du 30 octobre au 17 novembre 1991 entre le pouvoir, l’opposition et la société civile qui mit fin aux troubles sociopolitiques.

Quelques pages plus loin, et le même journal, qui en fait par ailleurs sa grande manchette, se penche sur le cas du «grand muet bavard» à la tête du ministère de la Justice, Laurent Esso qui «change de disque» dans la gestion des urgences : réputé taiseux et secret, l’homme semble ébranlé depuis la mutinerie survenue voici 10 jours à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui, lui qui fait fuiter des correspondances adressées à certaines personnalités au sujet de ces événements.

Cette personnalité, restée célèbre avec sa formule-choc «les urgences, c’est à l’hôpital», vient de demander aux chefs des cours d’appel des 10 régions de lui faire parvenir leurs suggestions en vue de la réduction des lenteurs judiciaires, à l’origine du soulèvement des prisonniers.

«Crise dans les prisons : Laurent Esso plaide coupable», appuie L’œil du Sahel ; «Surpopulation carcérale : Laurent Esso passe aux aveux», moque Essingan, constatant que le membre du gouvernement, après des années de léthargie, tente de reprendre la main pour décongestionner les prisons.

Et voici que Paris nous rappelle aux tristes réalités de la crise post-présidentielle et de la guerre sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : Le Jour, sous le titre «Crise sociopolitique : la France préoccupée par l’inculpation de Kamto», profite d’une déclaration du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères qui dit suivre, avec une grande attention, la situation de l’ancien candidat à la présidentielle et leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc, opposition), arrêté le 28 janvier dernier avec près de 200 de ses partisans et inculpé depuis mi-février notamment pour rébellion, insurrection et hostilité contre la patrie.

La France relève également que la situation dans les régions anglophones du Cameroun continue à se dégrader. Bien plus, elle rappelle que les pertes humaines y sont lourdes, que la situation humanitaire est critique (35.000 réfugiés au Nigeria et 530.000 déplacés internes) et que l’activité économique dans ces régions s’effondre.

Pour l’Hexagone, renchérit The Guardian Post, la solution à la guerre sécessionniste n’est pas militaire mais politique. Comme la France, le Cameroun peut encore compter sur des partenaires bienveillants par ces temps difficiles, ajoute le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui salue, sur 4 colonnes en couverture, l’offre de près de 240 millions FCfa du Japon et du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), en vue du financement de projets de développement en faveur des populations victimes de l’instabilité sociopolitique dans les régions anglophones.

Gabon : Maintien du paiement mensuel des pensions à la CNSS

Le ministre gabonais de la Solidarité nationale, Roger Owono Mba a demandé, jeudi aux administrateurs de la Caisse nationale de sécurité nationale (CNSS) de maintenir la mensualisation du paiement de la pension retraite, mettant ainsi un terme au bras de fer qui a opposé pendant près de deux mois la direction générale de l’entreprise aux retraités.L’ancienne directeur général de la CNSS, Nicole Assélé avait décidé en mai dernier, de revenir au paiement de la pension retraite à trois mois en raison disait-elle des problèmes de tensions trésorerie que connaît la société.

En 2014, la direction générale de la CNSS pour être en phase avec les retraités de la fonction publique qui perçoivent leurs pension chaque mois a décidé de payer ses pensionnaires également mensuellement.

La décision de revenir à la trimestrialisation du paiement des pensions avec provoqué l’ire des retraités qui ont plusieurs fois observé les mouvements d’humeur pour s’opposer à cette décision.

Ces traités ont finalement eu raison de Mme Nicole Assélé qui a été débarquée le mois dernier de la direction générale. Elle a été remplacée par son secrétaire général, Romaric Ghislain Youmou Mbodot.

La CNSS accuse actuellement plus de 400 milliards de FCFA de cotisation de la part de l’Etat, mais aussi de certaines entreprises, indique-t-on.

Rwanda – RDC: Fermée à cause d’Ebola, la frontière entre Goma et Gisenyi rouverte

La frontière entre les villes rwandaises de Gisenyi et congolaises de Goma a été fermée jeudi, pour cause d’Ebola, sur décision des autorités de Kigali avant d’être rouverte le même jour dans l’après-midi, selon les médias.L’épidémie d’Ebola dont la dixième éruption sévit depuis une année en RDC était jusque-là contenue dans la province de l’Ituri ainsi que dans les villes de Beni et Butembo, au Nord-Kivu, avant de déborder depuis quelques jours ces entités, comme le prouvent les quatre cas confirmés d’Ebola enregistrés à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, frontalière de la ville Gisenyi.

Dans la matinée, les autorités rwandaises ont décidé de ne plus laisser traverser les personnes à la barrière entre Goma-Gisenyi en raison de la maladie à virus Ebola dont des cas ont  été recensés à Goma. 

Les citoyens rwandais ne pouvaient pas sortir pour aller à Goma, tandis que les Congolais, eux, pouvaient sortir de Gisenyi sans pouvoir y retourner.

Cette décision qui été levée dans l’après-midi a porté un lourd préjudice au trafic frontalier très intense entre les deux villes mais également à plusieurs Congolais et expatriés qui vivent à Gisenyi mais travaillent à Goma.

En même temps, on annonce que le responsable de la nouvelle équipe de la riposte contre Ebola, l’épidémiologue congolais mondialement connu, Dr Jean-Jacques Muyembe Tamfum, présentera le vendredi 02 août à partir de Goma, un « plan stratégique » contre cette pandémie.

Selon les données de la riposte, le cumul des cas d’Ebola depuis une année est de 2.701, dont 2.607 confirmés et 94 probables avec un total de  1.813 décès (1.719 confirmés et 94 probables) et 776 personnes guéries.

 

Les patronats d’Afrique centrale pour l’instauration d’une monnaie commune dans le Ceeac

L’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace) a, par voie de communiqué parvenu jeudi à APA, encouragé les États à promouvoir une dynamique régionale étendue à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac), dans laquelle sera engagée une démarche visant l’instauration d’une monnaie commune adaptée aux exigences d’une intégration économique réussie.À l’instar de l’initiative prise ou sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en vue de la création d’une monnaie commune en son sein, laquelle traduit la volonté politique de mise en place de conditions optimales pour l’avènement d’un marché sous-régional dynamique et viable, l’institution se félicite de ce que le FCfa d’Afrique centrale, XAF, répond aux attentes de stabilité et de lutte contre l’inflation dans un environnement difficile.

 L’Unipace, qui a tenu une assemblée générale extraordinaire mardi dans la métropole économique camerounaise, Douala, a ainsi donné mandat à son président, Célestin Tawamba, en vue d’assurer pour son compte le suivi de ses différentes préconisations auprès des autorités compétentes de la Ceeac qui a pour membres l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad.

 Les patronats de la sous-région ont par ailleurs relevé, avec intérêt, les efforts de redressement économique engagés par leurs États dans le cadre du programme de réformes économiques et financières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), mis en place avec le Fonds monétaire international (FMl) dès juillet 2016, autour des politiques budgétaires, monétaires, du système financier, des réformes structurelles, de l’intégration régionale et de la coopération internationale.

 S’agissant de la crise des devises, l’Unipace se félicite des mesures d’assouplissement prises par la Banque centrale (Beac) dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle règlementation des changes. Leur implémentation, au niveau du secteur non pétrolier, se traduit néanmoins par des évolutions contrastées avec des améliorations perceptibles et encourageantes dans l’exécution des transferts au Cameroun et au Gabon, mais aussi le peu de progrès constatés au Congo, au Tchad et en Centrafrique, certaines dispositions de la réglementation des changes ne tenant en outre pas compte des spécificités des opérations des secteurs pétrolier et minier.

 

Décès de l’ex-Premier ministre camerounais Sadou Hayatou (famille)

L’ancien Premier ministre du Cameroun, Sadou Hayatou, est décédé jeudi à l’âge de 77 ans des suites d’une longue maladie qu’il soignait dans un hôpital en Suisse, a appris APA auprès de sa famille.C’est le 26 avril 1991, au moment où cette fonction est fraîchement réhabilitée dans le pays que cet administrateur civil, alors âgé de 49 ans, est porté à la tête du gouvernement. Son entrée en scène coïncide avec la réinstauration du multipartisme, mais aussi une vague de troubles sociopolitiques menées par l’opposition naissante et la répression du pouvoir de Yaoundé.

Cette série noire, encore appelée «années de braise», se conclura le 13 novembre de la même année avec le sommet Tripartite de Yaoundé, la capitale, avec la signature d’une «Déclaration» qui sonne aussi l’éclatement de la Coordination des partis de l’opposition. Ledit document, qui est en effet paraphé par 40 partis sur les 47 légalisés, décrète la fin des «viles mortes» et de la désobéissance civile, alors que le gouvernement décide d’accorder un moratoire fiscal aux victimes des troubles et lève les mesures spéciales de sécurité.

Sadou Hayatou, par ailleurs aîné de l’ancien président de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou, quittera la primature le 9 avril 1992. Il occupera ensuite, de 1993 à 2008, les fonctions de directeur national de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).

Au sein du gouvernement, il a été ministre de l’Agriculture (22 août 1983-24 août 1985), ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire (24août 1985-4 décembre 1987), ministre des Finances (4 décembre 1987-7 septembre 1990), secrétaire général à la présidence de la République (7 septembre 1990-25 avril 1991).

Centre du Mali : Les ONG à pied d’œuvre

La situation humanitaire au centre du Mali n’a cessé de se détériorer depuis quelques années. L’insécurité qui y règne occasionne non seulement des déplacements massifs mais aussi de sérieux problèmes de famine, de malnutrition des enfants et d’accès aux soins de santé. Face à ce sombre tableau, les ONG multiplient les actions pour venir en aide aux populations les plus touchées par la crise.

Présente dans la région de Mopti, à Tenenkou, depuis 2016, « Médecins Sans Frontières » (MSF)  a élaboré un programme d’accès aux soins de santé primaire et secondaire avec des stratégies mobiles pour les endroits difficiles d’accès, touchant ainsi 90% des populations du cercle de Tenenkou qui n’avaient pas accès aux soins.

« En 2018, nous avons étendu nos activités communautaires à Douentza, dans les communes de Boni, Hombori et Mondoro, qui sont considérées comme les zones les plus touchées par la crise et nos équipes continuent d’apporter de l’assistance  médicale et humanitaire aux populations », affirme Boulama Elhadji Gori, Chef de mission MSF Mali.

À côté des structures médicales qu’elle appuie, MSF a également intensifié depuis mai 2018 ses activités ponctuelles de réponses aux urgences, soit par la fourniture des premiers soins aux victimes, soit par la distribution de kits non-alimentaires aux déplacés de conflits. « À travers le système de surveillance existant, appuyé par MSF, nous suivons la situation au quotidien, pour détecter, investiguer et répondre aux besoins médicaux-humanitaires au cas par cas », précise M. Gori.

Assistance humanitaire accrue

« Islamic Relief » intervient pour sa part dans la région de Mopti depuis les évènements de 2012, où l’organisation s’est repliée sur Sévaré, devenant active  dans les cercles de Mopti, Djéné, Koro et Bankass. « Au niveau de Douentza, suite à une récente alerte de déplacés, nous avons assisté 193 ménages en matériels d’abris et en vivres », relève Amadou Issa, Coordinateur de projet.

L’ONG est actuellement en train de préparer une opération « Tabaski » qui consistera à distribuer de la viande à des milliers de déplacés. « Cela va couvrir la commune de Douentza pour 1 800 bénéficiaires et deux autres pour 360 personnes chacune, en plus de celle de Mopti, pour environ 3 600 bénéficiaires », assure M. Issa.

Première Urgence Internationale a également entamé récemment une intervention dans le centre du Mali, où elle apporte son soutien à la fonctionnalité de 14 centres de santé et à un renforcement des capacités de leurs agents. « La plupart de nos activités n’ont pas encore réellement démarré, mais en ce moment nous avons des consultations réalisées par des cliniques mobiles dans l’aire centrale de Bankass », confie Coralie Fremion, la Cheffe de mission.

Vague d’angoisse et de sueurs froides en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus jeudi dégoulinent d’angoisse, au triple plan sécuritaire, politique et économique.Il y a comme un vent de psychose chez Le Jour et Mutations, au sujet d’une violente explosion survenue dans la nuit de mardi à mercredi dans un site commerçant de la capitale, Yaoundé, derrière laquelle beaucoup ont cru voir un attentat terroriste.

Les deux publications, avec force détails, relatent les scènes de panique de la population, la mobilisation des forces de sécurité ainsi que la police scientifique. Vérification faite, il ne s’agissait point d’une bombe, mais de l’explosion d’une friteuse dans un commerce ayant fait quelques blessés et des dégâts matériels assez importants.

Au-delà d’un incident accidentel, prolonge L’Anecdote, une fouille des lieux a permis de mettre la main sur une grenade encore goupillée, sans qu’on sache comment un tel engin a pu se retrouver dans cette zone à forte densité humaine.

Dix jours plus loin, Le Jour revisite l’onde de choc de la mutinerie de la prison centrale de la même ville, dont le bilan est loin d’être consolidé. Mais les suites de l’émeute ont aussi pris les allures de polémique, quant au traitement jugé dégradant infligé aux détenus arrêtés et exfiltrés de la prison, soit 117 personnes dont les familles et les avocats restent sans nouvelles à ce jour.

Les mauvaises conditions de vie dans les prisons et l’absence d’espaces de divertissement, à l’intérieur de certains centres de détention, sont entre autres raisons qui poussent les prisonniers à se révolter ou à tenter de s’évader, explique Défis Actuels, dénonçant par ailleurs ce mauvais réflexe des magistrats du pays à envoyer à tout prix des gens derrière les barreaux ceux qui sont sous le coup de poursuites judiciaires.

Un autre phénomène, tout aussi préoccupant et auquel le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune consacre un dossier, c’est le trafic de carburant frelaté à ciel ouvert à Yaoundé, un produit à la qualité douteuse, mais qui pourtant s’est constitué une clientèle fidèle.

Du carburant, InfoMatin en fait sa principale manchette à propos du grave incendie intervenu en fin mai dernier dans les installations de la Société nationale de raffinage (Sonara) à Limbe (Sud-Ouest). Et la publication de révéler, selon les conclusions ayant fuité du rapport d’enquête commanditée par le gouvernement, que le feu est parti d’une turbine défectueuse et sans pièce de rechange, que des techniciens venaient de colmater.

C’est un module hors d’usage, d’un four de distillation, qui a déclenché le grave incendie, confirme Aurore Plus : la qualité défectueuse de la pièce bricolée a ainsi cédé et provoqué l’explosion, dont les dégâts sont aujourd’hui encore difficiles à évaluer.

Et de pointer le manque de planification de la hiérarchie de l’entreprise, qui jusqu’à présent a juste livré quelques responsables de second rôle aux enquêteurs : «La Sonara, non couverte par la moindre police d’assurance au moment de l’incendie, va devoir – comprendre le contribuable camerounais – cotiser pour la remise à neuf de l’usine de Limbe, évaluée à 700 milliards de francs par les spécialistes les plus optimistes.»

Et c’est, malheureusement, à ce scénario que l’on s’achemine, son directeur général, pour des raisons que l’on ignore, ayant décidé de confisquer les résultats de l’appel d’offres national ouvert pour le renouvellement du programme triennal (2019-2020-2021) d’assurances, lancé en procédure d’urgence 1er avril et dont le dépouillement des offres est intervenu le 19 suivant, dénonce Aurore Plus.

Dressant pour sa part le bilan de la phase l du concept «Vision 2035», lancé en 2009 par le gouvernement à travers le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce), un concept ambitionnant de faire du Cameroun «un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité», EcoMatin ne semble pas très emballé par le «bilan mitigé», alors que le programme arrive à terme dès le 31 décembre 2019.

Et de citer quelques agrégats économiques endogènes et exogènes ayant plombé ce crucial processus : la conjoncture macro-économique internationale, l’insécurité dans l’Extrême-Nord, la crise sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’inflation, l’accroissement de la population ainsi que le poids de l’informel.

La viabilité de la dette de l’Afrique suscite des préoccupations croissantes (BM)

La qualité des politiques publiques et des cadres institutionnels des pays les plus pauvres d’Afrique s’est peu, voire pas du tout, améliorée en moyenne, selon les conclusions de l’Évaluation annuelle 2018 des politiques et institutions nationales (Country Policy and Institutional Assessment ou CPIA) rendue publique, mercredi, par la Banque mondiale.La note CPIA moyenne attribuée aux 38 pays africains remplissant les conditions nécessaires pour bénéficier de l’aide de l’Association internationale de développement (IDA) est restée inchangée en 2018 à 3,1 sur une échelle allant de 0 à 6.

La politique sociale s’est certes améliorée dans certains domaines, mais la gestion macroéconomique s’est détériorée. Le contexte actuel en matière de primauté du droit, de redevabilité et transparence ainsi qu’en ce qui concerne la qualité des administrations publiques est toujours un obstacle à une utilisation efficiente des ressources publiques dans la région, selon la BM.

Le rapport CPIA de cette année sur l’Afrique examine plus attentivement la question de la gestion de la dette. En 2018, en effet, le montant de la dette publique par rapport au PIB a atteint environ 54,9 % du PIB, soit une hausse de 18,5 points de pourcentage depuis 2013. Dans le même temps, la proportion d’obligations libellées en devises dans l’ensemble de la dette extérieure s’est accrue de 10 %, tandis que la proportion de l’endettement envers des créanciers commerciaux et extérieurs au Club de Paris a augmenté de cinq points depuis 2010 et les émissions d’obligations souveraines ont fortement progressé.

« Certains pays africains risquent d’hypothéquer l’avenir de leur population en privilégiant la consommation immédiate », avertit Albert Zeufack, économiste en chef pour l’Afrique à la Banque mondiale.

Selon lui, lorsque les pays consacrent la majeure partie de leurs recettes au service de la dette, une quantité moindre de ressources est disponible pour l’éducation, la santé et d’autres services essentiels pour les habitants. « Le progrès est alors stoppé net dans son élan », conclut-il.

Combinés, la hausse des niveaux d’endettement et le glissement de la dette extérieure vers des sources de financement plus risquées, plus coûteuses et reposant davantage sur le marché ont sensiblement accru la vulnérabilité des pays IDA d’Afrique subsaharienne vis-à-vis de l’endettement.

Le rapport recommande à ces pays d’améliorer leurs capacités et systèmes de gestion de la dette. Cela contribuerait à accroître la transparence et à stabiliser l’économie à long terme.

Avec une note de 4.0, le Rwanda continue d’occuper la première place au classement CPIA tant en Afrique que dans le monde. Dans la région, il est suivi par Cabo Verde (3,8) et le Kenya, le Sénégal et l’Ouganda (tous trois notés 3,7). Le Soudan du Sud reste le pays le plus mal noté (1,5) au classement CPIA.

Les pays fragiles d’Afrique subsaharienne ont légèrement amélioré leurs résultats dans les domaines de l’égalité hommes-femmes, du développement humain et de la stabilité environnementale.

« Traditionnellement, l’amélioration de l’inclusion sociale et de la prestation de services a été un facteur crucial pour que les pays sortent de leur situation de fragilité, donc même quelques modestes pas en avant ont leur importance », estime Gerard Kambou, économiste senior et principal auteur du rapport CPIA.

Le rapport recommande aux pays IDA d’Afrique d’accélérer la réforme de la réglementation de l’activité économique afin de promouvoir le développement du secteur privé et d’améliorer la mobilisation des recettes publiques intérieures en plus de renforcer leur gestion de la dette. En septembre 2019, l’équipe du rapport a l’intention de participer à des échanges de vues dans plusieurs pays africains sur les résultats et recommandations publiés cette année.

La situation dans les régions anglophones du Cameroun continue à se dégrader, selon Paris

La France a réitéré son appel aux autorités camerounaises à lancer un dialogue politique inclusif, à mettre en œuvre des mesures de détente et à approfondir la décentralisation afin de décrisper la situation en zone anglophone, plongée dans une guerre sécessionniste.Dans une déclaration de son ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, l’Hexagone affirme poursuivre ses efforts bilatéraux, en concertation avec ses principaux partenaires, afin de convaincre le gouvernement camerounais de prendre des initiatives en vue d’un règlement politique durable de la crise.

«La France suit avec une grande attention la situation au Cameroun. Elle le fait car le Cameroun est un pays ami, important pour la stabilité de l’Afrique centrale et où se trouvent plus de 6.500 ressortissants français. La situation dans les régions anglophones du Cameroun continue à se dégrader. La France est très préoccupée par cette évolution», peut-on lire dans ledit communiqué, qualifiant les pertes humaines de «lourdes» alors que «la situation humanitaire est critique» (35.000 réfugiés au Nigeria et 530.000 déplacés internes), avec une activité économique s’effondre dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

Pour Paris, la réponse à la crise anglophone «n’est pas d’ordre militaire ou sécuritaire, mais bien politique». La France dit par ailleurs suivre, avec attention, la situation de l’ancien candidat à la présidentielle Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), arrêté le 28 janvier dernier avec près de 200 de ses partisans.

La France se dit très préoccupée par son inculpation, mi-février dernier, pour des faits de rébellion, insurrection et hostilité contre la patrie : l’opposition camerounaise, dont Maurice Kamto est l’une des figures importantes, doit pouvoir s’exprimer librement, dans le respect de la loi. Il est en outre inquiétant, ajoute la déclaration, que plusieurs centaines de ses sympathisants aient été arrêtés, à l’occasion de marches de soutien dans plusieurs villes du Cameroun.

Cette sortie du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères intervient au moment où le nouvel ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou, affiche, sur les réseaux sociaux, sa détermination à renforcer les relations entre les deux pays.

Situation contrastée de l’économie en zone Cemac (Banque centrale)

L’indice global des cours des produits de base exportés par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a régressé de 6,2% au premier trimestre 2019, selon le rapport sur la politique monétaire publié mercredi par la Banque centrale de la sous-région (Beac).Cette évolution négative est imputable à une baisse des prix des produits énergétiques (-8,2%), quoique atténuée par une hausse des prix de la plupart des produits non énergétiques, notamment les produits agricoles (+2,7%), forestiers (+1,1%), les métaux et minéraux (+0,1%).

Sur cette base, les termes de l’échange devraient se dégrader de 12,3% pendant l’année en cours, contre +9,7% en 2018 au lieu de -8,8% attendu initialement, une situation imputable à la baisse de 12,2% des prix des exportations combinée à une quasi-stagnation de ceux des importations (+0,2%).

Globalement, et selon l’Institut d’émission, la situation économique des pays de la Cemac continuera de se relancer en 2019, bien qu’à un rythme légèrement plus modéré que celui signalé en début d’année; le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel étant prévu à 3%, contre une prévision initiale de 3,2% et 1,6% en 2018.

S’agissant des autres comptes macro-économiques, à l’exception de la balance des paiements, ils devraient, eux aussi, continuer à s’améliorer malgré des vulnérabilités persistantes aux plans extérieur, monétaire, financier et sécuritaire.

Sous la pression de la demande intérieure et de la fiscalité, l’inflation pourrait ainsi repartir à la hausse, tout en demeurant en dessous de la norme communautaire de 3,0%. Les prévisions à court terme tablent sur une remontée des tensions inflationnistes en moyenne annuelle à 2,5% à fin décembre2019, contre 2,2% un an plus tôt.

En droite ligne des engagements pris par les autorités de la sous-région dans le cadre des programmes d’ajustement mis en œuvre ou en cours de négociation avec le Fonds monétaire international (FMI), le renforcement de la gestion des finances publiques devrait se poursuivre en 2019 en lien avec l’accroissement des recettes publiques, grâce principalement à la bonne tenue des activités pétrolières.

L’excédent prévisionnel du solde budgétaire, base engagements, dons compris, reviendrait alors à +0,4% du PIB en 2019, contre +0,1% du PIB en 2018. Quant aux comptes extérieurs, ils seraient marqués en 2019 par un accroissement des vulnérabilités extérieures de la sous-région, en rapport avec la dégradation du déficit du compte courant, qui doublerait pratiquement pour s’établir à -6,1% du PIB, contre -3,4% un an auparavant au lieu de -5,0% initialement prévu.

La croissance économique de la Cemac devrait toutefois rester robuste à moyen terme, malgré la persistance d’un certain nombre de risques, prévient la Beac : le taux de croissance réel de l’activité devrait remonter à 3,1% en 2020, puis à 3,2% en 2021 avant de ralentir à 2,8% en 2022, contre 3,0% en 2019, en relation avec les performances du secteur non pétrolier.

Au regard de la consolidation prévisible de sa position extérieure, jugée encore non satisfaisante et nonobstant la situation économique et financière qui demeure fragile, avec notamment une résurgence des tensions inflationnistes, la Beac indique avoir maintenu inchangées ses principales conditions d’intervention, en cohérence avec l’orientation restrictive de sa politique monétaire.

Dix mille localités camerounaises dépourvues d’électricité

Plus de 10.000 localités situées en zone rurale n’ont pas accès à l’électricité, selon un rapport de l’Agence d’électrification rurale du Cameroun (AER) reçu ce mercredi à APA.Le rapport de l’Agence d’électrification rurale (AER) révèle que seulement 3703 zones rurales sur 13.703 sont éclairées. Le taux de couverture global en milieu rural est de 20 %. Pourtant, la Banque mondiale (BM) estimait en 2018 que 62 % des Camerounais avaient accès à l’électricité.

Mais dans ce pays, il existe de fortes disparités dans la fourniture d’électricité. La situation serait plus compliquée dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-nord, du Nord et du Nord-ouest contrairement au Centre, au Littoral, à l’Ouest, au Sud et au Sud-ouest.

L’Agence d’électrification rurale du Cameroun pilote actuellement un projet d’électrification de 1000 villages grâce au solaire, là où plus de 300 autres villages vont être raccordés au réseau électrique existant.

Les journaux camerounais font le procès du gouvernement

A quelques rares exceptions, les journaux camerounais parus mercredi, qu’il s’agisse de la société, de la politique ou de l’économie, dressent un réquisitoire implacable contre le gouvernement dans la marche du pays.Voici le président Paul Biya, photo pleine page en couverture du quotidien à capitaux privés Le Messager, la mine effondrée, les yeux clos, la main gauche soutenant une tête visiblement sur le point d’exploser. Sous le titre «Vivre ensemble : le malheur du silence», la publication fait le tour des dernières crises multiformes, qui viennent se briser sur le silence assourdissant du régime et font, un peu plus chaque jour, «le lit de l’effritement de la confiance entre le pouvoir et le peuple».

Le cas d’espèce, pris comme travaux pratiques pour évaluer le niveau du sinistre actuel, est la violente crise politico-identitaire que traverse le Cameroun depuis presque trois ans, acquiesce Mutations : «Entre-temps le navire aux bois charançonnés par les divisions et fissurés par les récifs de la violence, prend de l’eau de tous les côtés. Et l’ordre gouvernant, orchestre insouciant de notre ‘‘Titanic national », continue de jouer, comme dans le meilleur des mondes, la symphonie apocalyptique de notre descente aux enfers.»

Autre exemple pris, tout à fait au hasard par le bihebdomadaire Repères, c’est le «bluff à… 235 milliards FCfa» de la junior américano-canadienne Geovic, «une nébuleuse» détentrice d’un permis d’exploitation de cobalt/nickel/manganèse depuis 2003 à l’Est du pays, mais qui n’a jamais développé le projet et veut, aujourd’hui, entretenir l’espoir avec l’annonce d’une mise en route imminente, question d’empêcher le retrait dudit permis.

Le Soir, qui effectue une plongée dans l’univers carcéral, est lui aussi impitoyable vis-à-vis du pouvoir, accusé d’entretenir la surpopulation dans les prisons ainsi que les lenteurs judiciaires, à l’origine des récentes mutineries de détenus dans deux maisons d’arrêt. Et dans ces pénitenciers aussi, la torture semble voguer à contre-courant de l’héritage républicain, enfonce The Guardian Post.

En 2017, précise Intégration, le Cameroun comptait 27.997 détenus pour 17.000 places officielles. Il y a en effet péril sur la gouvernance de la justice, rétorque Diapason, la mutinerie du 22 juillet à la prison centrale de Yaoundé, la capitale où des détenus ont pris possession des lieux pendant plusieurs heures, étant là pour rappeler la surpopulation carcérale, les lenteurs judiciaires ainsi que les conditions de détention.

Il souffle un vent mauvais, dans le sérail depuis les mutineries des 22 et 23 juillet dans les prisons de Yaoundé et Buea (Sud-Ouest), respectivement, confirme InfoMatin. Une atmosphère de cynisme, par médias interposés, semble s’être installée, marquée par des règlements de comptes et des mains criminelles laissant fuiter des correspondances sensibles au cœur du pouvoir.

Et dans tout ça, s’emporte Le Quotidien de l’Économie, relayant des données de l’Agence d’électrification rurale (AER), 100.000 localités du territoire se trouvent privées d’électricité depuis l’indépendance, en 1960, un déficit d’énergie dont la résorption relève de la gageure.

Il y a de l’espoir dans l’air, semble répondre en écho le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui consacre un dossier à l’effervescence sur le fleuve Sanaga, le plus important et qui représente la moitié du potentiel hydroélectrique du pays : il est aujourd’hui au cœur de deux ambitieux projets non seulement d’adduction d’eau potable, mais également de production d’électricité pour un potentiel de 12.000 mégawatts.