Mariages, baptêmes et autres cérémonies : quand les maliennes gaspillent l’argent du foyer

Ostentation, quant tu nous tiens ! Mais, ô drame ! Plus que la coquetterie, ces demoiselles et dames, multiplient les efforts pour prouver qu’elles sont les plus belles, les mieux mises, les plus inégalées, en un mot. Autant dire que C’’est un véritable concours de beauté. Les mariages sont devenus de véritables défilés de mode. Cependant, cela n’est pas terrible, puisqu’il est tout à  fait normal et naturel pour une femme, de se sentir belle et glamour. Mais, le souci C’’est bien entendu, les moyens mis pour y parvenir. Ce sont malheureusement les hommes qui souffrent dans cette histoire. Toutes les semaines, C’’est Madame qui doit participer au mariage de telle personne, au baptême de telle autre, au soumou télé (sortes de concerts o๠se retrouvent tous les grandes griottes du pays, et passant à  la télé). Gare à  celui qui jouera au petit malin, il comprendra sa douleur le soir venu. Celles-ci aussi, sont plus chanceuses que leurs sœurs célibataires. Tractations financières Les tractations commencent une semaine avant la cérémonie. Les petits copains sont tous les jours harcelés. Même s’il n’a pas les sous à  sa disposition, il se sent obligé de grouiller pour satisfaire les besoins de sa bien aimée, sinon… Qu’est-ce qui poussent ces si belles femmes maliennes à  ces pratiques qui leur causent du tort ? l’apparence compte beaucoup dans une société. Néanmoins, est-ce une raison pour vouloir paraitre plus que ce qu’on est réellement ? Non, pas du tout. On peut être très belle, très bien mise avec le strict minimum. Il suffit de savoir quoi porter et ne pas forcément s’habiller en fonction de la mode. Il n’est pas dit que tout ce qui est à  la mode soit obligatoirement fait pour soi. Les moins chanceuses par contre, s’endettent jusqu’au cou. Bazin, chaussures, sacs à  mains, bijoux, tout est pris à  crédit. Même l’argent qu’elles distribuent aux griots et griottes qui, il faut le dire, sont toujours gagnants dans l’affaire. Le « m’as-tu vu importe beaucoup dans ces genres de lieux. » Le « farotage et le travaillement » en puissance Le farot, c’est faire son petit malin quand on est bien habillé. Le travaillement quant à  lui, consiste à  distribuer de l’argent sans compter. Alors, le farot commence dès le matin de la cérémonie, mariages ou baptême. Les femmes sont très bien habillées dans leurs Bazin aux couleurs multiples. En plus des sacs à  mains et chaussures assorties aux couleurs de leurs tenues. Les coiffures et bijoux ne sont pas en reste. Sous les coups de 16h,17h, les griottes commencent à  faire le « fassa da », c’est-à -dire, les louanges des femmes. Chacune est prise par son nom et louée par la griotte. Sortez les billets tous neufs et crquants Alors là , ne soyez pas là  sinon vous risquez d’envier la chanteuse. La dame commence son et au fur et à  mesure que l’émotion monte, des billets de banque, tous neufs, fusent du sac à  mains et sont jetés sur la chanteuse. Elles peuvent distribuer, pour les plus nanties, 500.000 FCFA à  peu près en un rien de temps. D’autres par contre, distribuent entre 50.000 et 100.000 FCFA. Les petits calibres de leur côté, donne des sommes allant de 5000 à  10.000 FCFA, en coupe de 1000 F. Le Grand Sumu télé Toutes les semaines, un concert est organisé au palais de la culture de Bamako. Il est ensuite diffusé à  la télé. Il enregistre la participation de tous les célèbres griots et griottes du pays. C’’est une nouvelle occasion pour les femmes, de montrer le poids de leurs portefeuilles. l’argent traine sur la scène comme de l’eau dans une piscine pour enfants. Lorsque Babani Koné, Adja Soumano, Ami Koita ou encore Fati Kouyaté montent sur scène, C’’est la furie dans la salle. Les spectatrices deviennent comme dingues. Toutes veulent montrer au pays entier, qu’elles sont capables de donner des sommes colossales aux plus célèbres griottes du pays. Et dire que le Mali fait partie des pays dit pauvres. Notre pays est-il vraiment pauvre ? C’’est une question qui suscite en tout cas de nombreuses interrogations quand on voit autant de gaspillage lors des grandes cérémonies.