Protection de l’ozone: vers l’élimination totale des substances dangereuses

Journaldumali.com : Qu’est-ce que le Protocole de Montréal ? Dr Sacko : Le Protocole de Montréal est un instrument international qui vise l’élimination des substances qui appauvrissent la couche d’ozone. On s’est aperçu à  un moment que la couche d’Ozone était en train de s’appauvrir et les scientifiques ont montré que cela était dû à  l’émission de certaines substances qu’on retrouve dans des applications tels que la climatisation, la réfrigération, les extincteurs d’incendie ,les voitures etC’…Le Protocole a été mis en œuvre et les pays ont adhéré à  la convention et ont accepté un calendrier d’élimination progressif de ces substances. Journaldumali.com:Parlez-nous de la rencontre de Bamako Dr Sacko : Le protocole avait pour premier défi d’éliminer les CFC. Pendant dix ans, il y a eu un moratoire pour les pays africains qui devaient préparer et réussir leur élimination. Ce moratoire a pris fin le 31 décembre 2009. Après cela, le protocole s’est lancé dans l’élimination des HCFC. Ces substances avaient été utilisées comme alternatives aux CFC. l’élimination de ces HCFC est une action à  double avantage. Premièrement, il s’agit de lutter contre l’appauvrissement de la couche d’ozone ; deuxièmement, réduire énormément les émissions de gaz à  effet de serre et donc protéger aussi le climat. La rencontre de Bamako permet aux coordinateurs de mise en œuvre du protocole de l’Afrique francophone et dans les pays du Nord d’élaborer leurs programmes-pays. D’autre part, il y sera créée une synergie d’action entre les différents pays pour qu’à  l’horizon 2020, tous les pays soient au même niveau d’élimination. Journaldumali.com: Quelle est la situation en ce qui concerne ces substances au Mali ? Dr Sacko : Au moment adhérait à  la convention, l’inventaire réalisé montrait une consommation de 108 tonnes/an. Avec le calendrier d’élimination que le Mali avait soumis et qui avait été mis en œuvre, et surtout avec la reconversion d’une de nos unités industrielles, Fofy Industries pour ne pas la nommer, on a vu une réduction automatique de 20 tonnes. Puis avec la poursuite des efforts, le Mali a procédé à  l’élimination progressive, et en 2009, le Mali était à  0% de consommation des CFC. Ce qui veut dire que nous avons respecté nos engagements vis-à -vis du Protocole de Montréal. En ce qui concerne les HCFC, nous avons inventorié les besoins qui s’élèvent à  256 tonnes de consommation. A présent, nous allons enclencher le calendrier de réduction. Pour le moment, nous avons un gel. C’’est-à -dire que nous allons déterminer d’ici 2013 la consommation exacte du Mali. Ce chiffre sera la base de référence et nous irons vers une réduction de 10% en 2015, puis 65% en 2030 et aller à  une élimination totale de ces substances. Ce qui sera très bénéfique pour la couche d’ozone et même le climat. Nous prendrons ainsi de l’avance sur le calendrier d’élimination qui était prévue dans le protocole à  partir de 2025. En fait, nous anticipons parce que nous avons tiré des leçons des péripéties du Protocole de Kyoto qui lui prévoyait une réduction de 2,5% d’émission des pays développés de 2008 à  2012. Le fait d’anticiper de 10 ans sur le calendrier de l’élimination entraà®ne une réduction de 3,5 millions de tonnes équivalent CO2, ce qui est énorme ! Journaldumali.com : Quelle alternative offre-t-on à  ceux qui ont besoin de ces substances pour leur activité ? Y a-t-il des produits de substitution ? Dr Sacko : Aujourd’hui, il y a une nouvelle technologie, l’hydrocarbure. C’’est une substance qui n’a pas d’effet sur la couche d’ozone et encore mois sur le climat. Non seulement, C’’est bénéfique pour l’environnement mais aussi économiquement. Nous avons réalisé une étude de coût-efficacité et nous avons vu qu’en utilisant cette nouvelle substance, on réalise une économie d’énergie de 40%. Par exemple, si avec un HCFC votre congélateur produit de la glace deux fois en 24h, avec l’hydrocarbure, ce sera trois voire 4 fois. En plus de la réduction de la facture, le refroidissement est donc plus rapide. C’’est là  une solution en laquelle nous fondons beaucoup d’espoir car elle est vraiment bénéfique, et pour le consommateur, et pour l’environnement.