Chaîne de froid : transport à haut risque

L’économie malienne s’ouvre de plus en plus vers l’extérieur et les importations aussi bien que les exportations de denrées périssables sont en constante augmentation. Malgré le manque de structures adaptées.

L’agrobusiness est un secteur en pleine expansion au Mali. Les mangues, le lait, la viande, autant de produits qui réclament, pour leur conservation et leur transport, des conditions particulières. Le maintien d’une température adéquate à travers des infrastructures frigorifiques demeure un défi pour les acteurs, les investissements dans ce domaine, même s’ils ont augmenté ces dernières années, restant encore largement insuffisants. Les images de produits avicoles (poulets, pintades, etc.) surgelés impropres à la consommation font encore bien souvent la une de l’actualité, soulevant des questions de sécurité sanitaire et de santé publique. La rupture de la chaîne du froid peut en effet activer la croissance de micro-organismes tels les salmonelles, les staphylocoques ou les listérias qui peuvent être toxiques.

Pour répondre à la demande, plusieurs acteurs majeurs de la chaîne logistique ont mis en place des infrastructures de stockage frigorifiques. On peut citer Bolloré Africa Logistics au Mali, mais aussi les Entrepôts du Sénégal au Mali qui disposent de plusieurs hangars de stockage pour les produits congelés ou réfrigérés. Dans le cadre du développement des exportations de mangues, des stations de conditionnement modernes contribuant à la maîtrise de la chaîne du froid et à l’amélioration des conditions de maîtrise des risques sanitaires, ont été mises en place dans le Périmètre logistique aménagé en zone agricole (PLAZA) à Bamako. L’aéroport de Bamako dispose, au terminal cargo, de 2 chambres frigorifiques d’environ 50 m2 chacune qui sont mises à la disposition des importateurs et exportateurs, le temps des formalités de transit.

Mais il existe également de nombreuses structures informelles, mises en place par des particuliers et qui ne répondent pas toujours aux normes requises. Aucun contrôle n’est effectué auprès des grossistes qu’il n’est pas rare de croiser dans la circulation, transportant leur marchandise dans des camions « normaux », rompant ainsi la chaîne de froid pourtant indispensable au maintien de la qualité.