Moussa Guidiera : Un kick gauche dévastateur

Je cogne, je kicke, je gagne. Tel pourrait être le slogan de Moussa Guidiera, double champion d’Afrique de kick boxing. Le Malien visera le titre mondial en mai prochain.

Moussa Guidiera ? Le nom ne vous dit rien, et pourtant. Double champion d’Afrique de kick boxing dans la catégorie mi-lourds, il est l’ambassadeur malien de cette discipline. Véritable régent des rings africains, le kick boxeur de 34 ans vise désormais le Graal mondial. Pour ce faire, il pourra compter sur le soutien populaire, car le Mali abritera le Championnat du monde des mi-lourds en mai prochain. « C’est une fierté pour moi déjà d’être le 1er Malien Champion d’Afrique de kick boxing. Je serai l’homme le plus heureux de la terre si je décroche le titre mondial, qui plus est à domicile ». Mais l’histoire aurait pu être tout autre. Soninké, Guidiera était promis à une vie de commerçant, comme beaucoup de ses frères. Mais, en véritable fan du spécialiste en arts martiaux Jean-Claude Van Damme, préférant les rings et les gants aux marchés et étals, notre champion trace sa propre voie. « On m’a traité de tous les noms et usé de nombreux voies et moyens pour me décourager ». Accablé par ses proches, qui jugent la discipline trop brutale et soninké incompatible, Guidiéra, sous pression, met plusieurs fois sa passion entre parenthèses. « J’ai passé quelques années sans compétition ». Mais, dans ces moments très douloureux pour lui, la flamme ne s’éteint pas. « Je revenais à chaque fois meilleur qu’avant et cela m’a conforté dans mes convictions ». Véritable terreur au Cameroun, où il a fait ses premiers pas dans le kick boxing, celui que l’on surnomme Pololo, du nom du célèbre gangster ivoirien, allie rapidité et puissance. Son kick gauche, à l’en croire, serait « mortel ». « Tous les sportifs ont leurs points forts, mais il est rare de voir un kicker faire ce que je fais ». Sa jambe gauche dévastatrice l’a propulsé vers les sommets. En 30 combats, elle lui a permis d’en remporter 26, dont 16 par K.O. Un séduisant CV, qui le conduit à être régulièrement invité à des compétitions internationales. Mais le manque de financement a réfréné son ascension. Sa légende ne peut s’écrire qu’en Afrique et ses premières pages devraient se dessiner à Bamako.