« Quand l’Afrique change l’Afrique »: regard d’écrivains

Comment raconter les présages et lendemains des changements en cours sur le continent ? Les cas tunisien et burkinabè ont au été au centre de cette conférence qui a réuni les écrivains Yamen Mana௠de la Tunisie, Sami Tchak du Togo, Elise Ouattara-Coulibaly du Burkina Faso, Habi Bamba du Mali et avec comme modérateur le Malien Mamadou Bani Diallo. Selon ce dernier, il s’agit pour les Africains de prendre leurs responsabilités et leur destin en main afin de ne pas subir la crise qui sévit au plan mondial. Les écrivains disposent de grands pouvoirs d’imagination, une capacité de recul leur permettant de porter un regard critique sur ce qui se passe autour d’eux a-t-il ajouté. Auteur du livre « La sérénade d’Ibrahim Santos », le Tunisien Yamen Mana௠affirme avoir écrit son ouvrage lorsqu’il voyait venir la révolution dans son pays. « Le mot a un véritable pouvoir et il faut croire qu’il y a des écrits qui ont changé le monde » même si le « livre n’a jamais sauvé un enfant de la faim, C’’est l’esprit qui peut combattre la faim, la maladie, la pauvreté. Nous sommes des hommes d’esprit » a-t-il soutenu. Abondant dans le même sens, Elise Ouattara-Coulibaly dira qu' »écrire C’’est éveiller les consciences, faire passer un message, attirer l’attention sur ce qui ne va pas. Elle a illustré ses propos avec avec l’allégorie de la grenouille. Une thèse qui se fonde sur l’idée que si l’on plongeait subitement une grenouille dans de l’eau chaude, elle s’échapperait d’un bond. Alors que si on la plongeait dans l’eau froide et qu’on portait progressivement l’eau à  ébullition, la grenouille s’habituerait à  la température et finirait ébouillantée ». Cette allégorie cherche à  illustrer des phénomènes de prises d’habitudes se révélant dans des situations de crise. « C’’est un peu ce qui s’est passé mais heureusement nos jeunes ont eu le sursaut de ne pas arriver au stade de l’ébouillantement » a-t-elle expliqué. Quant à  Habi Bamba, son intervention a porté sur l’immigration, en quoi le retour des immigrés peut apporter le changement sur le continent et comment aider les jeunes à  rester dans leur pays d’origine. Selon Sami Tchak, pour que les œuvres aient un impact, il faut les gens s’intéressent à  la lecture.

« Change is me » change la vie de ses bénéficiaires

Pendant huit mois, 80 femmes ont participé aux formations dans divers domaines. A Bamako, 16 personnes ont été récompensées pour leurs projets de teinture, coiffure, transformation de produits alimentaires et de restauration. En plus des déplacées du nord « Change is me » s’adresse également aux femmes apprenant des métiers. « Change is me » ou « Je suis le changement ou le changement, C’’est moi » est un projet qui a pour objectif de favoriser le dialogue entre les jeunes du nord et du sud et de renforcer le pouvoir économique des jeunes femmes déplacées originaires de Kidal, Gao, Tombouctou, Douentza qui sont basées à  Bamako et à  Mopti. La cérémonie de clôture s’est déroulée ce samedi au Centre international de conférences de Bamako(CICB) en présence du directeur de cabinet du Premier ministre, Abraham Bengaly, du ministre de la jeunesse et de la construction citoyenne, Me Mamadou Gaoussou Diarra et des femmes issues de différentes associations féminines. « Nous devons apprendre à  travailler ensemble pour atteindre des objectifs communs. Il est temps de taire les rivalités intestines inavouées qui freinent notre épanouissement. La crise que vit le Mali depuis 2012 résulte dans une certaine mesure d’une crise de leadership. Si nous sommes l’espoir de demain et que nous ne voulons pas tomber dans les mêmes écueils que nos ainés, mettons-nous au-dessus des clivages pour faire avancer le Mali » a déclaré Mariam Diallo Dramé, coordinatrice du projet et présidente de l’Association Femmes Leadership et Développement (AFLED). Le ministre Mamadou Gaoussou Diarra a pour sa part, rassuré les récipiendaires et a affirmé qu’elles peuvent compter sur le gouvernement pour les accompagner dans les actions citoyennes qu’elles auront à  entreprendre dans le sens de la cohésion sociale. Il les a invité à  prendre au sérieux leurs activités et à  la bonne gestion afin de mériter la confiance placer en elles par le département d’Etat américain et d’offrir la chance à  d’autres jeunes de bénéficier du même accompagnement. Rappelons que C’’est grâce à  Alumni Engagement and Innovation Fund (AEIF) que « Change is me » a vu le jour. AEIF soutient ceux qui participent aux programmes d’échanges parrainés par le gouvernement américain, dans leurs projets. C’’est dans ce cadre que « Change is me » a été retenu dans la catégorie « responsabilisation des femmes » et a reçu une subvention.

Wetlands international : changer pour sauver les zones humides

La branche africaine de cette organisation s’appelle Wetlands International Africa avec un bureau régional installé à  Dakar, au Sénégal. Ses programmes sont centrés sur les zones humides côtières et de l’intérieur et s’entendent sur l’ensemble du continent. Selon l’estimation de l’ONG, les écosystèmes des zones humides de l’Afrique couvrent plus de 131 millions d’hectares. Ces écosystèmes offrent un large éventail de services naturels qui contribuent au bien-être des populations avec notamment l’apport en nutrition, la purification et l’approvisionnement en eau, la régulation du climat et des informations, la protection du littoral, les sites de nourrissages et de reproduction, les opportunités récréatives et, de plus en plus, le tourisme. Selon Bacary Koné, le coordinateur de cette ONG au Mali, le bureau du Mali existe depuis 1998, avec son siège à  Mopti. Il explique que le choix de Mopti est stratégique dans la mesure o๠la ville se trouve au C’œur du Delta du Niger. « C’’est une zone humide qui doit être conservée. La preuve, les oiseaux de l’Europe fuyant de la neige viennent passer l’été dans cette partie humide au C’œur du Delta du Niger », a-t-il expliqué. « Ces oiseaux des espèces rares ont attirés par les zones humides » ajoute –t-il. Puis, le coordinateur révèle que sa structure a donné au moment de la pandémie de H1N1 donné des informations sur la grippe aviaire par rapport aux oiseaux migrateurs. «Nous avons fourni des informations sur la grippe aviaire tout en affirmant que les oiseaux qui font la transhumance au Mali ne sont pas infectés» dit Bacary Koné. “What if we change” l’organisation non gouvernementale Wetlands International a organisé une conférence de presse la semaine dernière pour annoncer le lancement de son projet « What if we change ». Le coordinateur a souligné que cette initiative une plate forme interactive qui permet de démontrer ce qui arrive aux populations lorsqu’elles transforment leurs terres stériles en superficies à  nouveau fertiles. Ce projet a pour objectif la restauration d’un écosystème dégradé, en impliquant des populations dans le monde entier à  travers des présentations en direct sur internet, des projections de vidéos et de films, etc. l’ONG envisage d’intervenir dans la première région (Kayes), particulièrement le long du fleuve Sénégal.