CPI : Gbagbo de nouveau à la barre

Plus d’un an après son transfèrement à  la Haye, l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo se retrouve publiquement devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ce mardi 19 février. C’’est la première fois depuis sa comparution initiale en décembre 2011 et plus de deux ans après les faits qui lui sont reprochés, en l’occurrence les violences post-électorales de la mi-2011 qui avaient fait plus de 3000 morts dans son pays. M. Gbagbo est soupçonné d’être « co-auteur indirect » de crimes contre l’humanité commis pendant les semaines qui ont suivi son refus de reconnaà®tre l’élection d’Alassane Ouattara, son rival, dont la victoire électorale avait été proclamée par la commission nationale électorale ivoirienne. Il est soupçonné d’avoir fomenté un « plan » composé notamment de meurtres et de viols pour s’accrocher au pouvoir. Déterminer si Gbagbo peut être jugé à  la Haye C’’est l’objectif principal de cette audience qui devra se conclure le 28 février. La Cour doit décider ou non de l’organisation d’un procès de l’ancien président ivoirien pour crimes contre l’humanité. Cette audience, qui devrait par une déclaration de Laurent Gbagbo, doit permettre aux juges d’examiner si les éléments de preuves rassemblés par l’accusation sont suffisamment solides pour permettre, plus tard, la tenue d’un procès. Le procureur, qui devra prouver que son dossier est solide, dispose de 600 pièces. En Côte d’Ivoire, cette audience, reportée à  deux reprises, est attendue par les partisans du régime Ouattara comme par les fidèles de l’ancien président, d’autant qu’elle pose à  nouveau la question cruciale des rapports entre justice et réconciliation. L’horaire des audiences a été adapté en fonction de l’état de santé de l’ancien président, et sont programmées de 14h30 à  18h30 (GMT+1). Pour rappel, la CPI est le premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre et Laurent Gbagbo est le premier ex-chef d’à‰tat à  lui être remis. Ce dernier devrait prendre la parole lors du dernier jour d’audience, le jeudi 28 février.

Charge à l’Essieu : l’opération dénoncée à Ouagadougou

l’entrée en vigueur du système « charge à  l’essieu », n’a jamais été du goût des transporteurs de l’espace UEMOA. Raison pour laquelle, l’opération avait suscité des remous dans le milieu des transporteurs des pays de l’UEMOA. Protestation des chargeurs Excédés par la mesure, les transporteurs se sont vus astreints d’élever la voix pour fustiger les tares de l’opération qui ne leur profite manifestement pas. Auparavant, le ton de ce vaste mouvement de protestation avait été donné par les transporteurs maliens (la semaine dernière), qui ont véritablement levé le lièvreÂ…à  travers une grève qui a failli provoquer une crise céréalière.En substance, les transporteurs réclamaient la suppression pure et simple des pesées à  l’essieu, et la limitation des postes de contrôles. Afin de contribuer à  décanter la situation l’opérateur économique Bakoré Sylla, a mis la main à  la poche en apportant au Conseil Malien des transporteurs routiers, une caution de 50 millions, afin de l’aider à  payer les charges du péage sur la période du 15 au 31 mars 2010. Qu’à  cela ne tienne, les transporteurs ont tenu à  convier les 18 et 19 mars denier (à  Ouagadougou), les experts de l’UEMOA. De protestations à  dénonciations, les transporteurs en sont arrivés à  l’organisation d’une rencontre, tenue le week-end dernier, à  Ouagadougou. Les conclusions de la rencontre du Burkina (à  laquelle ont pris part les ministres des transports des pays de l’UEMOA, ainsi que les syndicats et conseils des chargeurs) n’ont pas réussi à  circonscrire les différentes difficultés qui jalonnent l’opération. C’’est du moins, ce qu’affirme notre source (la Compagnie malienne des transporteurs routiers), qui indique que le point de discorde fondamental : à  savoir, la remise en cause du péage, n’a pas été vidé à  la satisfactions des camionneurs. La rencontre de Ouagadougou a retenu que la charge à  l’essieu de 11.5 tonnes verra son application le 1er juillet 2010. « Cette mesure ne saurait arranger les transporteurs équipés de camions de 60 tonnes et plus, qui craignent un renchérissement du coût des produits de première nécessité ». Suspension de l’opération l’opération, après des débuts difficiles, vient donc d’être suspendue jusqu’au 1er juillet prochain. Transporteurs et experts de l’UEMOA entendent poursuivre les réflexions pour aboutir à  une solution optimale et profitable à  tous. Grâce au dynamisme et à  l’ingéniosité du Conseil Malien des chargeurs (CMC), le Mali, lors de la crise ivoirienne (en 2002-2005), avait été épargné des affres d’une rupture de stocks de céréales. Cette structure avait usé de tout son poids pour éviter les rackets et autres tracasseries aux chauffeurs dans les zones de rébellion.Selon nos sources, les experts de l’UEMOA ont fait prévaloir l’argument selon lequel « il en va de l’intérêt de tous les pays de sauvegarder son patrimoine routier. Et cela est une exigence de l’Union européenne, le principal bailleur de fonds intervenant dans la construction des routes ». En temps de paix, « il est inconcevable que les barrières de sécurité servent à  délester les chauffeurs de sous, sans reçu » s’indigne M. Touré, transporteur malien. Sur tout autre plan, Ouagadougou a constitué une étape décisive dans le cadre de la résolution du différend autour de l’application de la charge à  l’essieu. La rencontre a renvoyé chaque Etat à  l’application stricte des règles communautaires contre les agents de sécurité qui se rendent coupables de tracasseries routières.