Transition : une charte qui divise

Après une première partie, de septembre 2020 à mai 2021, suivie d’une autre dite de « rectification », la transition va amorcer une nouvelle étape, celle qui devrait s’acheminer à terme sur un retour à l’ordre constitutionnel. Pour l’acter, un projet de loi du gouvernement portant révision de la Charte de la transition est en cours d’adoption au Conseil national de transition (CNT). Parallèlement, concernant la durée de la transition, les autorités ont débuté des concertations avec la communauté internationale. Si, au fond, les conditions semblent être réunies pour un nouveau départ de la transition, dans la forme, cette dernière phase ne fait pas encore l’unanimité.

Le 9 février 2022, le gouvernement de transition a annoncé la mise en place d’un mécanisme de concertation avec la Cedeao, l’Union africaine et la communauté internationale pour rechercher  une solution « conciliant les aspirations du peuple malien et les demandes de la communauté internationale », notamment à travers l’adoption d’un chronogramme consensuel.

En annonçant cette initiative, il assurait renouveler son engagement pour le retour à un ordre constitutionnel normal et sa « disponibilité constante » au dialogue et au consensus pour la réussite de la transition.

Le mécanisme mis en place est structuré en deux groupes. Le premier concerne le dialogue au niveau ministériel et est composé du Ghana, de la Mauritanie, du Nigeria, du Sénégal, de la Sierra Leone, du Togo, de la Cedeao, de l’Union Africaine et des Nations unies. Il a pour mission de faciliter le dialogue entre les parties prenantes et d’œuvrer à un rapprochement des positions et à la recherche de compromis sur les questions en suspens.

Le deuxième groupe de travail, élargi notamment aux membres du Comité local de suivi de la transition et aux « personnes ressources et experts compétents », va quant à lui se pencher sur l’évaluation technique du projet de chronogramme de la transition présenté à la Cedeao.

Cette dernière a indiqué dans un communiqué, le 10 février, avoir pris note de la disponibilité du gouvernement du Mali pour la poursuite du dialogue avec elle, mais a également fait part de la non mise en place à cette date du groupe de travail au niveau ministériel.

« Ajustements nécessaires »

Le Président de la transition, le colonel Assimi Goita, a convoqué par décret le 4 février 2022 le Conseil national de transition en session extraordinaire, où est inscrite à l’ordre du jour la révision de la Charte de la transition.

Dans le communiqué sanctionnant le Conseil des ministres extraordinaire du 4 février qui a précédé cette décision, le gouvernement indiquait que l’adoption de ce projet de loi permettrait de procéder aux « ajustements nécessaires en vue d’une mise en œuvre efficiente des objectifs de la Transition ».

Cette révision de la Charte portera sur certaines modifications dont, entre autres, la suppression du poste de Vice-président, celle du nombre de membres du gouvernement, l’augmentation du nombre des membres du Conseil national de transition et surtout l’adaptation de la durée de la transition « aux recommandations des Assises nationales de la refondation, « dans le but de mener les réformes indispensables au retour à l’ordre constitutionnel ».

Nouvelle quête d’inclusivité

« L’augmentation du nombre des membres du CNT a pour objectif de créer plus d’inclusivité, pour une bonne gouvernance politique et sociale », affirme Mme Fatoumata Sékou Dicko, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargée des Réformes politiques institutionnelles.

Par ailleurs, ajoute-t-elle, le nouveau délai final de la transition qui va être fixé le sera à la suite des discussions que le gouvernement vient d’entreprendre avec la communauté internationale. « Il faudra trouver le juste milieu, un délai consensuel. C’est ce délai qui va être reproduit dans le chronogramme et qui sera considéré comme le nouveau délai de la transition», affirme-t-elle.

L’analyste politique Salia Samaké abonde dans le même sens. « Les dispositions qui seront adoptées au niveau de la Charte refléteront certainement les résolutions des Assises. Mais, à l’évidence, il faut se dire que pour la durée de la transition, même s’il y a un intervalle acté dans le projet de révision de la Charte, le vrai délai arrêté sera celui qui sortira des négociations entre le Mali et ses partenaires ».

Pour sa part, Boubacar Bocoum, analyste politique, approuve lui aussi l’initiative de révision de la Charte de la transition. Pour lui, « si la transition doit continuer, il faut bien qu’il y ait une autre base, sur laquelle on va l’asseoir, et il faut pallier au vide qui commencera au terme délai initial prévu ».

« Je pense aussi qu’aujourd’hui l’esprit de cette révision est aussi de donner la possibilité à ceux qui voudraient bien participer, que ce soit au niveau du CNT ou du gouvernement, et c’est ce qui oblige le gouvernement à modifier la Charte, pour la recadrer en fonction de la nouvelle orientation », avance-t-il.

« Non seulement ce sont des signes de recherche d’inclusivité, mais c’est déjà une mise en œuvre pratique des recommandations issues des ANR. Ces Assises ont clairement demandé à ce que le CNT soit ouvert à plus de membres », renchérit Salia Samaké.

« Les 18 mois devraient finir en mars. Si jamais on arrivait à cette date dans cet état, on tomberait dans un vide juridique. L’initiative de révision de la Charte n’est qu’une prise de conscience du gouvernement par rapport à cela et vise à mettre en place un cadre normatif », poursuit-il.

À l’en croire, un remaniement ministériel aura forcément lieu après la révision de la Charte pour aboutir à un gouvernement d’inclusivité.

Le Cadre rejette

Le projet de révision de la Charte de la transition ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique, malgré sa « nécessité », mise en avant par le gouvernement. Le Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie s’y oppose, y voyant plutôt une tentative de « confiscation du pouvoir » par les autorités actuelles. Une tentative « à peine voilée », que « nous ne saurions jamais accepter », a clamé le Président en exercice du Cadre, le Dr. Modibo Soumaré, le 9 février dernier, lors d’un atelier à l’issue duquel il a annoncé certaines décisions.

Outre le rejet de la relecture de la Charte en cours au niveau du CNT, le Cadre, qui regroupe certains partis-clés de l’ancienne majorité présidentielle, demande l’adoption d’une nouvelle loi électorale consensuelle et annonce la « non reconnaissance des autorités actuelles à partir du 25 mars 2022 ».

Il appelle également à la mise en place d’une « nouvelle transition » pour un délai de 9 mois, avec un gouvernement de mission conduit par un Premier ministre « neutre », la mise en place d’un « nouveau CNT » et l’adoption d’un chronogramme électoral pour l’élection présidentielle et les législatives à la fin de la transition.

« Nous disons au Président de la transition de prendre la mesure de la situation. Nous lui tendons la main, une main ferme et amicale. Nous l’invitons à se mettre au-dessus de la mêlée. Nous pensons que le gouvernement, avec à sa tête le Premier ministre, se retrouve dans une dérive totalitaire qui déclare des conflits à tout le monde, de la France en passant par le Danemark, aux pays membres de la CEDEAO, aux États-Unis, aux amis du Mali », a fustigé le Dr. Soumaré.

Dans un communiqué en date du 6 février, la Codem, parti membre du Cadre d’échanges, a qualifié l’initiative de révision de la charte de « fuite en avant » qui s’inscrit, tout comme les « Assises dite de la refondation », dans une « volonté d’accaparement du pouvoir ».

« Au moment où le peuple s’attend au bilan de la transition et à un véritable dialogue entre les forces vives de la Nation pour dégager un consensus national nous permettant de repartir sur des nouvelles bases, la Codem constate l’embastillement par les autorités de la transition du CNT, dont la mise en place en elle-même a violé le décret de sa création, dans le seul but de se maintenir au pouvoir », indique le communiqué signé du Président du parti, Housseini Amion Guindo.

Le Parena, qui, par ailleurs, a pris part à l’atelier du Cadre d’échanges du 9 février, avait publié plus tôt un nouveau mémorandum appelant à « se parler, sà e donner la main pour sauver le pays ». Une option qui, selon le parti du bélier blanc, doit être « la priorité des priorités ».

Entres autres propositions de sortie de crise, le parti de Tiébilé Dramé opte pour un début du processus électoral « à partir de novembre 2022 » et une nouvelle feuille de route, en concertation avec les partis politiques, les sociétés civiles et les mouvements du Nord.

Adhésion non exclue

Malgré la position affichée par le Cadre d’échanges de son non adhésion à la conduite actuelle de la transition, certains observateurs pensent que certains partis politiques pourraient se désolidariser très prochainement de certaines décisions, notamment celle de la non reconnaissance des autorités de la transition à compter du 25 mars.

Déjà, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, ancien Président du parti Yelema, a déclaré le 11 février, lors d’un déplacement à Niono, que cette décision du Cadre d’échanges n’était pas une bonne option pour le parti, même si son porte-parole Hamidou Doumbia avait précisé dans la foulée que cela n’était pas la position officielle du parti Yelema.

D’autre part, suite à une rencontre entre l’Adema-PASJ et une délégation du directoire du Cadre, le 14 février, le parti des abeilles, par ailleurs membre fondateur du Cadre, a également invité ses membres à abandonner « toute posture radicale extrémiste », dont la non reconnaissance des autorités en place dès le 25 mars 2022, et à inscrire leurs actions dans le cadre du dialogue et de la concertation, « gages de l’apaisement social et de la stabilité » du pays.

« C’est vrai que le ton monte au niveau du Cadre, mais il n’est pas exclu que certains partis rejoignent le gouvernement par la suite. Il est même possible de voir une fissure d’ici les prochaines semaines », glisse Salia Samaké.

« Nos politiciens sont imprévisibles. La logique voudrait qu’ils ne participent à rien du tout maintenant et qu’ils restent dans leur posture. Mais ils sont toujours à l’affût de petites opportunités », appuie Boubacar Bocoum, qui ne serait pas « surpris » que certains partis ne manquent pas de saisir l’opportunité de cette probable dernière partie de la transition.

ESD : connaissez-vous la « Charte de la Terre » ?

Les enfants, les tous petits enfants, sont les premiers vulnérables face aux changements climatiques et aux désordres liés à  une planète de moins en moins sécurisante. Et pourtant, tout doit commencer par eux et leur éducation, primordiale, pour construire la génération de demain, consciente des enjeux du développement durable à  l’échelle globale, puis locale. Les 7R Des notions vitales comme la sécurité, l’hygiène, la bonne nutrition, et pour aller beaucoup plus loin, la confiance en soi, développée dès la petite enfance ou encore la pensée critique devraient déjà  être inculquées aux enfants. Pour Ingrid Pramling, éducatrice, il s’agit de mette en avant des choses pratiques dans l’éducation de la petite enfance. « Les enfants deviennent alors très vite des agents actifs de leur propre vie. Un programme pédagogique se base sur les 7R. En anglais . Ou encore d’autres programmes scolaires sont axés sur la mise en avant de la créativité de l’enfant, la communication précoce et l’interaction vers des actions durables. Pour résumer, tout commence par le respect de soi et de l’autre, la réutilisation systématique des choses, la réduction des risques, recycler et redistribuer. Compliqué vous me direz pour des mômes et pourtant, poursuit Ingrid Pramling, les enfants sont ceux qui doivent davantage surveiller ce monde, puisque les adultes n’en ont plus le temps… Dans cette optique, les écoles certifiées ESD (Education for sustainable development) ou « Eco-Schools » o๠l’on apprend aux touts petits à  composer avec leur environnement direct gagnent du terrain sur l’éducation classique de base. En 2013, on compte dans 55 pays, près de 46000 écoles vertes. « Il en faudrait beaucoup plus, avait lancé le Maire de Nagoya, citant les quelques 800 écoles associées et labellisées ESD du Japon ». Charte de la Terre et principes universels La Convention des Nations Unies pour les droits de l’enfant, elle met en avant ces principes clés : écouter l’enfant dès la petite enfance et envisager le monde selon sa perspective. l’ouvrage « Earth Charter » ou « Charte de la Terre », publié par Norio Yamanoi avec l’appui du Comité de la Charte de la Terre, pour la région Asie-Pacifique et Japon, propose de beaux principes et valeurs pour les enfants, pour impulser un développement durable. En son article 14, la charte de la terre recommande d’intégrer dans l’éducation classique, des connaissances, valeurs et compétences nécessaires pour un mode de vie plus durable. l’ouvrage explique aux enfants pourquoi la Terre souffre aujourd’hui. Une démographie galopante, des ressources naturelles qui s’épuisent, la pénurie alimentaire, la crise de l’eau, le réchauffement de la planète. Avec des mots simples, le Dr Gaia, répond aux multiples questions de Jiro et Natalie…. A la fin, Jiro et Natalie deviendront ces enfants conscients et acteurs du changement durable, afin de préserver leur planète contre les multiples menaces qui pèsent sur elle en ce troisième millénaire…

Le parti CARE a Kurukanfuga : retour aux sources du Mandé

A Kurukan fuga, en 1236, l’empereur Soundjata Keita avait réuni les siens pour établir ce qui allait régir la vie du grand ensemble du Mandé avec l’établissement de la fameuse Charte du KurukanFuga après l’historique bataille de Kirina en 1235. Cette charte est basée essentiellement sur l’organisation sociale, politique et culturelle du Mandé. On peut aujourd’hui affirmer que C’’est l’une des plus anciennes constitutions du Monde. Pour le président de CARE, qui a choisi ce lieu historique pour émettre sa Nouvelle déclaration de politique, Cheik Boucadary Traoré, il est possible de refonder la gouvernance politique à  partir de notre culture en l’occurrence à  partir de la charte de Kurukanfuga. Extraits : La nouvelle déclaration Pour Cheikh Boucadary Traoré, en lisant cette déclaration au public, venu l’accueillir à  Kurukanfuga, il n’est désormais plus possible ni acceptable de laisser la majorité des Maliens en dehors de la conception et de la mise en œuvre des politiques publiques. «Â En définitif, l’objectif est de susciter l’émergence d’un système fondé sur l’auto- organisation, la confiance, l’imagination et l’initiative et la réflexion collective sur le sens et la finalité de l’action publique », a ajouté le leader du parti CARE. A signaler que le président Cheik Boucadary Traoré, a été accueilli dans une liesse populaire à  Kurukanfuga près de la ville de Kangaba.

Kurukanfuga : Une journée pour la charte du Mandé

La charte de Kurukanfuga Véritable constitution avant l’heure et authentique déclaration universelle des droits de l’homme dès le 13e siècle, la charte de Kurukanfuga aborde les questions de liberté, de décentralisation, et de développement durable. Huit siècles après cette charte, ces questions demeurent d’une brûlante actualité. Signalons par ailleurs que les dépositaires de la charte sont les autorités traditionnelles composées des clans fondateurs de l’empire du Mali et des griots du patronyme Diabaté du village de Kéla, situé à  6km de Kangaba. Kurukanfuga est l’un des lieux les plus célèbres de l’empire du Mali. Situé à  deux kilomètres au Nord de Kangaba (au C’œur du mandé à  90 km de Bamako), le site historique de Kurukanfuga se présente à  vue d’œil comme une piste d’atterrissage orientée nord/sud. « Dès son investiture, Soundiata Keita et ses conseillers font adopter la charte de Kurukanfuga, sous forme de consignes consensuelles devant régir la vie publique sous l’empire qui venait de naà®tre. », explique le directeur adjoint de la direction nationale du patrimoine culturel, M. Coulibaly. Le site est incontestablement l’un des plus célèbres lieux de mémoire du mandé. En effet, il suscite des intérêts historiques et scientifiques de la part des chercheurs, et des associations culturelles. Des rencontres et forums internationaux y sont fréquemment tenus. Forum culturel En 2001, un forum culturel dénommé ‘’rencontres culturelles de Déguéla », du nom du village situé à  5 km de Kangaba, a été initié par les populations des villages environnants. Le but était de rentre hommage à  la lignée de Soundiata. Il visait également à  tisser des liens entres les villageois issus du même ancêtre. Trois ans plutard, en 2004, se tenait à  Bamako, une rencontre autour de la charte de Kurukanfuga. Organisé par le ministère de la culture en collaboration avec l’union africaine, la rencontre a regroupé la participation du Burkina Faso, de la Guinée Conakry, de la Guinée Bissau, du Niger, du Sénégal et du Mali. Notons qu’ils ont échangé sur les voies et moyens de la valorisation de la charte de Kurukanfuga.En 2007, le ministère de la culture, à  travers la cellule de chasse, organisait une rencontre internationale sur la charte du mandé à  Bamako et Kangaba. Protéger le site La direction du patrimoine culturel déplore le fait que le site soit présentement soumis à  de nombreuses menaces. « Il est tracé de plusieurs voies de passage de charrettes, de voitures, et de plusieurs pistes de passage d’animaux. Aussi, ses limites non matérialisées sont occupées de champs de cultures et de parcs à  bétail. », déploré M. Coulibaly. Le ministère de la culture et de la direction nationale du patrimoine culturel(DNPC) mettent tout en œuvre pour une protection stricte des lieux. Le coût annuel des travaux d’entretien du site et de suivi quotidien s’élève à  3.000.000 FCFA selon la DNPC. l’entretien demande sans aucun doute, une participation personnelle des habitants des habitants pour une bonne vulgarisation des lieux. Et bien entendu, espérer qu’il puisse un jour, figurer au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 » Kurukanfuga » classé au patrimoine culturel national

Kurukanfuga est l’un des lieux les plus célèbres de l’empire du Mali. Situé à  deux kilomètres au Nord de Kangaba (au C’œur du mandé à  90 km de Bamako), le site historique de Kurukanfuga se présente à  vue d’œil comme une piste d’atterrissage orientée nord/sud. « Dès son investiture, Soundiata Keita et ses conseillers font adopter la charte de Kurukanfuga, sous forme de consignes consensuelles devant régir la vie publique sous l’empire qui venait de naà®tre. », explique le directeur adjoint de la direction nationale du patrimoine culturel, M. Coulibaly. Le site est incontestablement l’un des plus célèbres lieux de mémoire du mandé. En effet, il suscite des intérêts historiques et scientifiques de la part des chercheurs, et des associations culturelles. Des rencontres et forums internationaux y sont fréquemment tenus. En 2001, un forum culturel dénommé ‘’rencontres culturelles de Déguéla », du nom du village situé à  5 km de Kangaba, a été initié par les populations des villages environnants. Le but était de rentre hommage à  la lignée de Soundiata. Il visait également à  tisser des liens entres les villageois issus du même ancêtre. Trois ans plutard, en 2004, se tenait à  Bamako, une rencontre autour de la charte de Kurukanfuga. Organisé par le ministère de la culture en collaboration avec l’union africaine, la rencontre a regroupé la participation du Burkina Faso, de la Guinée Conakry, de la Guinée Bissau, du Niger, du Sénégal et du Mali. Notons qu’ils ont échangé sur les voies et moyens de la valorisation de la charte de Kurukanfuga.En 2007, le ministère de la culture, à  travers la cellule de chasse, organisait une rencontre internationale sur la charte du mandé à  Bamako et Kangaba. La charte de Kurukanfuga Véritable constitution avant l’heure et authentique déclaration universelle des droits de l’homme dès le 13e siècle, la charte de Kurukanfuga aborde les questions de liberté, de décentralisation, et de développement durable. Huit siècles après cette charte, ces questions demeurent d’une brûlante actualité. Signalons par ailleurs que les dépositaires de la charte sont les autorités traditionnelles composées des clans fondateurs de l’empire du Mali et des griots du patronyme Diabaté du village de Kéla, situé à  6km de Kangaba. Protéger le site La direction du patrimoine culturel déplore le fait que le site soit présentement soumis à  de nombreuses menaces. « Il est tracé de plusieurs voies de passage de charrettes, de voitures, et de plusieurs pistes de passage d’animaux. Aussi, ses limites non matérialisées sont occupées de champs de cultures et de parcs à  bétail. », déploré M. Coulibaly. Le ministère de la culture et de la direction nationale du patrimoine culturel(DNPC) mettent tout en œuvre pour une protection stricte des lieux. Le coût annuel des travaux d’entretien du site et de suivi quotidien s’élève à  3.000.000 FCFA selon la DNPC. l’entretien demande sans aucun doute, une participation personnelle des habitants des habitants pour une bonne vulgarisation des lieux. Et bien entendu, espérer qu’il puisse un jour, figurer au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Charte Africaine sur les droits de l’enfant : l’application tarde dans les différents pays.

Aujourd’ hui, la mise en oeuvre de cette charte pose problème. Seuls huit pays ont produit un rapport sur la situation des enfants depuis qu’ils l’ont ratifié. « Les autres n’ont jamais produit de rapport » selon le Dr Moussa Sissoko, rapporteur du comité des experts africains sur les droits et le bien être de l’enfant de l’union africaine. Parmi les huit pays signataires figure le Mali. Le gouvernement a signé la charte depuis le 28 février 1996. Deux ans plus tard, il a ratifié le texte entré en vigueur le 29 novembre 1999. Malgré la signature des textes, la mise en œuvre est timide. La raison évoquée par les experts est la méconnaissance de la charte. D’o๠le manque de dynamisme autour de la question. Pour inciter les gouvernants à  s’intéresser à  la situation des enfants, comme méthodologie, la coalition nationale des ONG africaines en faveur des enfants (CONAFE) propose une vulgarisation de la charte auprès des populations mais aussi des autorités. « Il faut traduire la charte dans les langues nationales et la diffuser largement dans les médias », a soutenu le Dr Moussa Sissoko. Un manque d’harmonisation Avoir une seule et unique charte à  l’échelle continentale apparait comme un blocage pour certains gouvernements du fait que les pays n’ont pas la même définition de l’enfant. Qui est enfant, qui ne l’est pas ? Qu’appelle t-on le travail des enfants ? Ces questions restent sans réponse commune. Vu ces paramètres, il devient indispensable d’avoir une vision africaine basée sur le rôle central des enfants dans la prise de décision et l’élaboration d’un cadre juridique essentiel au développement socio-économique du continent. Les droits d’un enfant malien doivent être les mêmes chez son voisin du Burkina Faso. Après la ratification de la charte par les 45 pays, un plan d’action portant sur la période 2005-2009 a été élaboré. Plusieurs points n’ont pu être mis en œuvre. A la treizième session du comité africain des experts tenue du 20 au 24 avril 2009 à  Addis Abeba, un deuxième plan d’action a été défini à  l’horizon 2010- 2014. Il est indiqué que les activités non menées soient reportées en fonction de la nouvelle programmation. Populariser la charte Sur la nouvelle période, les actions seront cadrées autour de la «popularisation de la charte », « la promotion et la protection des droits de l’enfant, tels que définis dans la charte », « le suivi de la mise en oeuvre de la charte » et le renforcement des capacités du comité des experts. Dans un souci de coordination le comité des experts associe plusieurs ONG telles que CONAFE- Mali, la National Organization for Legal Assistance de Tanzanie, la Girl Child Network du Kenya… Ces organisations de la société civile coordonnent leurs activités en faveur de la protection des droits des enfants. A Addis Abeba, la session du comité des experts élargie aux organisations de la société civile, a adopté le thème de la journée 2010 de l’enfant africain. Il portera sur « la planification et la budgétisation pour le bien être de l’enfant : une responsabilité collective ».