Mali : Assimi Goïta, nouveau chef de l’Etat selon l’acte fondamental du CNSP

Le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) a désormais une base juridique. Son acte fondamental a été publié, jeudi 27 août, dans le numéro spécial du journal officiel du Mali. Il en ressort que pour l’heure le Colonel Assimi Goïta, président du CNSP, assure les fonctions de chef de l’Etat.

« Le Comité national pour le Salut du Peuple désigne en son sein un Président qui assure les fonctions de Chef de l’Etat », dispose l’article 32 de l’acte fondamental du CNSP. Ainsi, c’est le Colonel Assimi Goïta qui devient le nouveau chef de l’Etat du Mali avec toutes ses prérogatives. Il nomme aux emplois civils et militaires, signe les ordonnances et les décrets adoptés, accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès d’autres pays et ceux de l’étranger sont accrédités auprès de lui.

L’acte fondamental ne se contente pas uniquement d’avoir une base juridique au CNSP, mais fait aussi montre de sa légitimité. Dans le préambule, les nouvelles autorités militaires se fondent sur la Constitution du Mali et qualifie de populaires « les événements du 18 août 2020 ayant conduit à la démission du président de la République Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA ». Elles indiquent que c’est « conscient de l’urgence de doter le Mali d’organes de transition pour la conduite des affaires publiques » que l’acte fondamental a été adopté.

L’acte fondamental préserve également les droits et devoirs de la personne humaine, la souveraineté de l’Etat et de l’unité africaine. Et ce sont ses dispositions « qui s’appliquent comme dispositions constitutionnelles, complètent, modifient ou suppléent celles de la Constitution du 25 février 1992 » avant l’adoption d’une Charte pour la transition

Clap de fin pour Robert Mugabe !

Après une semaine mouvementée pour le Président nonagénaire, voilà, depuis quelques heures, que son sort est connu. Il vient de démissionner après 37 ans à la tête du Zimbabwe et affirme que cette décision est « volontaire ». Pour l’heure, c’est Emmerson Mnangagwa qui devrait reprendre le flambeau. À Harare, la population est euphorique.

Robert Mugabe vient de vivre ses dernières heures à la fonction suprême. La nouvelle est tombée par la voix du Président du parlement et s’est répandue comme une traînée de poudre. Alors que le Parlement statuait sur son sort, Robert Mugabe a préféré lui couper l’herbe sous le pied. « Moi Robert Gabriel Mugabe (…) remet formellement ma démission de président de la République du Zimbabwe avec effet immédiat », c’est ce  qu’à lu Jacob Mudenda, le président du Parlement. L’ancien homme fort du Zimbabwe déclare dans ce courrier qu’il « choisi volontairement de démissionner », en justifiant son choix par sa volonté d’assurer une passation de pouvoir sans heurts.

Seul contre tous

Suite au coup de force opéré par l’armée dans la nuit du 14 au 15 novembre dernier, le positionnement de cette dernière a été clair : elle soutient l’ex vice-président limogé Emmerson Mnangagwa. Un soutien de taille dont ne dispose pas Grâce Mugabe, désignée successeur de son époux au détriment de son successeur légitime – selon ce qui était prévu par Mugabe – et compagnon de route de longue date. Cette dernière est accusée d’avoir précipité la chute de son mari en raison de son ambition politique. Pire, son propre parti, le Zanu PF, au pouvoir depuis son accession à la fonction suprême lui tourne le dos, le démet de ses fonctions, moins d’une semaine après le début de ce qui s’apparente à un coup d’État.

Le retour en force du « crocodile »

Devancé par la désormais ex Première Dame du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa a vu ses plans de carrière réduit à néant lors de son limogeage, le 6 novembre dernier. À la suite de ce revers, qui a lancé le début de cette perturbation, il décide de fuir le pays. Certains pensent qu’il serait le commanditaire de ce coup d’État qui ne dit pas son nom. À la suite du limogeage de Robert Mugabe à la tête du parti, celui-ci a choisi d’y mettre à sa tête Emmerson Mnangagwa. Depuis l’indépendance du pays, en 1980, Mnangagwa a eu en charge de nombreux portefeuilles ministériels, la Défense et la Finance, pour ne citer qu’eux. Pour l’ancien fidèle de Mugabe, c’est un retour à la normale qui semble s’opérer, avec la prise du poste tant convoité.

Euphorie à Harare

Jacob Zuma ainsi que son homologue angolais, Joao Lourenço doivent se rendre ce soir au Zimbabwe pour aider le pays à trouver une issue à ce contexte politique. Pendant ce temps-là, à Harare, la capitale, depuis l’annonce de la nouvelle, brandissement du drapeau national, cris de joie, danses viennent rythmer la satisfaction des Zimbabwéens. Le plus vieux Président au monde, jadis héros de la libération, vient d’être poussé vers la porte de sortie après 37 ans à la tête du pays.