Un bien triste Noël sans salaires…

On le sait, le 25 décembre de chaque année, C’’est Noà«l, la fête chrétienne qui célèbre la naissance de Jésus Christ. Au Mali, cette fête a été célébrée dans des conditions difficiles pour beaucoup. De fait, il se trouve que les salaires des fonctionnaires aussi bien de l’Etat que des Collectivités n’ont pas été octroyés. Salaires, pourtant, qui couvrent toutes les dépenses d’un pauvre fonctionnaire malien. Le hic est que, contrairement aux autres fêtes pendant lesquelles les salaires sont donnés à  l’avance, on a fêté Noà«l sans salaires…Est-ce une indifférence de l’Etat ? Ou l’Etat manque t’il de liquidité ? Il n’empêche que l’Etat devrait garantir les salaires des pauvres citoyens pour la fête. Une République se caractérise par l’égalité, l’équité et la justice sociale. Elle n’accepte ni exclusion, ni discrimination. Mais aujourd’hui, on est en droit de poser la question de savoir si réellement notre cher Mali répond à  cette image. Faut-il soupçonner une indifférence de nos gouvernants vis-à -vis de la fête de Noà«l ? Comment peut-on ne pas payer les pauvres maliens à  l’occasion de cette fête ? En clair, ce comportement appelle deux constats : le premier explique une indifférence pour cette fête ; le second rappelle un non-respect du caractère laà¯c, républicain de l’Etat malien. Sinon, comment comprendre qu’avec les fêtes précédentes, tous les fonctionnaires de l’Etat et ceux des collectivités ont perçu leur salaire. Ainsi, qu’est ce que nos frères chrétiens vont dire à  leurs enfants, épouses et parents ? Justice sociale Ce genre de phénomène ne doit point être encouragé car il met en cause le caractère républicain et laà¯c de notre Etat. Dans un monde o๠la gestion des minorités pose problème, il est impérieux d’effacer toute idée de discrimination politique, ethnique et religieuse. l’état malien doit être très vigilant et éviter tout comportement soupçonnant une attitude de marginalisation, car le mal social se nourrit toujours tant de l’injustice la plus petite que de la grande injustice, d’o๠la fissure sociale et l’unité nationale en péril. « De même dans les affaires d’Etat : si tu reconnais de loin (cela n’est donné qu’à  un homme sage et prévoyant) les maux qui paraissent en ton domaine, ils guériront vite ; mais, faute de les avoir reconnus, si tu les laisses croà®tre, au point qu’ils éclatent aux yeux de tous, il n’est plus de remède possible. », nous dit Machiavel dans Le prince. Le Mali vient de loin, et nous devons tirer des leçons de la crise que nous traversons aujourd’hui. En plus, le problème centrafricain est une bonne école, car il nous fait comprendre qu’on ne doit point badiner avec les valeurs de la république. La stabilité d’un Etat dépend du comportement impartial et responsable des décideurs, sinon la partialité sonne toujours le glas de la République. Une telle attitude de notre Etat pousse à  faire deux constats : le premier s’adresse aux privilégiés qui peuvent se voir détenteur de plus de droit que les autres. Ils peuvent aussi voir l’autre comme un citoyen de la seconde zone, ce qui les amène à  se mettre au centre de tout, c’est-à -dire tout doit partir d’eux, tout doit revenir à  eux ; ils deviennent les seuls citoyens. Par contre, le second se verrait écarté sans pouvoir être véritablement vu et écouté par le décideur. Ainsi, il pourrait nourrir un sentiment de haine ou d’apatride. Pour cela, notre Etat n’a aucun intérêt à  bafouer les valeurs sacro-saintes de la République dont nous avons héritées. Maliens de tous bords doivent être traités au même pied d’égalité. Et cela ne serait une réalité que lorsque nous éviterons les managements de deux poids, deux mesures. C’est-à -dire que si on a pris le pli de payer les Maliens pendant les fêtes comme Ramadhan, Tabaski, on doit aussi le faire pour Noà«l et Pâques.

Communiqué final du Sommet des Chefs d’Etats à accra(Ghana)

1. Afin de renforcer la lutte contre la maladie à  virus Ebola en Afrique de l’ouest, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont tenu, le 06 Novembre 2014 à  Accra, République du Ghana, une Session Extraordinaire sous la présidence de SEM John Dramani Mahama, Président de la République du Ghana, Président en Exercice de la CEDEAO. 2. Etaient présents à  cette Session, les Chefs d’Etat et de Gouvernement suivants ou leurs représentants dûment mandatés : – S. E. M. Thomas Boni YAYI, Président de la République du Bénin – S. E. M. Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire – S.E.M John Dramani MAHAMA, Président de la République du Ghana – S.E.M. José Mario VAZ, Président de la République de Guinée Bissau – S.E.M. Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République du Mali – S. E. M. Mahamadou ISSOUFOU, Président de la République du Niger – S. E. M Macky SALL, Président de la République du Sénégal – S.E. M. Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République Togolaise – S. E. M Architect Mohammed SAMBO, (GCON) Vice Président de la République Fédérale du Nigeria – S.E.Mme. Maria Cristina Lopes Almeida Fontes LIMA, Ministre Adjoint du Premier Ministre et Ministre de la Santé de la République du Cabo Verde – S.E.M. Abdoulie JOBE, Ministre du Commerce, de l’Industrie, de l’Intégration Régionale et de l’Emploi de la République de Gambie – S.E.M Emmanuel DOLO, Président du Conseil Consultatif Présidentiel sur Ebola de la République du Liberia – S.E.M Samura M. W. KAMARA, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale de la République de Sierra Léone – S.E.M. Clémence Traoré SOME, Ambassadeur du Burkina Faso au Ghana – SEM Arafan Kabiné KABA, Ambassadeur Plénipotentiaire de la République de Guinée auprès du Ghana et du Togo 3. Le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, le Représentant de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, le Représentant du Président de la Commission de l’UEMOA, ainsi que les Représentants des Partenaires bilatéraux et Multilatéraux, des partenaires techniques et des Organisations Internationales, ont pris part à  ce Sommet en qualité d’observateurs. 4. La Conférence a pris acte du mémorandum du Président de la Commission de la CEDEAO sur la maladie à  virus Ebola. Elle a également pris note des comptes rendus des Représentants des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Libéria, de la Sierra Léone et de la Guinée, sur l’évolution de la situation de la maladie dans leurs pays respectifs. La Conférence a par ailleurs entendu les contributions des partenaires tels que l’UNMEER, l’OMS, l’Union Européenne, l’Union Africaine, les Etats Unis d’Amérique, le Royaume Uni de Grande Bretagne, la France, les Pays Bas, la Chine, la Norvège et Cuba. 5. Le Sommet s’est fortement préoccupé de l’impact négatif de la maladie à  virus Ebola sur les économies des pays directement affectés, la sécurité humaine et la situation sociale et humanitaire dans la région. Il a également exprimé sa préoccupation face aux menaces que fait peser cette épidémie sur le processus d’intégration et sur la paix et la sécurité régionales. 6. La Conférence a exprimé sa vive émotion devant les pertes de milliers de vies humaines enregistrées depuis la survenue de l’épidémie puis a réitéré sa solidarité et sa compassion aux peuples des pays affectés, notamment la Guinée, le Liberia, le Nigeria, la Sierra Leone et le Mali. 7. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont réaffirmé leur ferme détermination à  poursuivre, dans la solidarité et la coordination, leurs efforts dans la lutte résolue contre la maladie à  virus Ebola. A cet égard, ils se sont félicités des actions appropriées menées, notamment par le Nigeria et le Sénégal et qui ont permis à  ces deux Etats Membres de mettre fin à  l’épidémie. Tout en encourageant également les autres pays affectés dans leurs efforts pour endiguer l’épidémie, Ils ont exprimé leur espoir de les voir obtenir le même succès. 8. Dans le même esprit, et pour assurer l’efficacité de tous les efforts déployés, la Conférence a désigné S.E.M Faure Essozimna Gnassingbe Président de la République Togolaise pour superviser le processus de riposte et d’éradication de la maladie à  virus Ebola. 9. Par ailleurs, après avoir entériné le Plan Régional Opérationnel Intégré de Réponse au Virus de l’Ebola et salué la pertinence des axes d’intervention y contenus, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont pris les décisions spécifiques suivantes : En direction des Etats Membres 10. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement invitent tous les Etats membres à  élaborer et à  appliquer, de toute urgence, des lignes directrices sur le traitement et la gestion d’Ebola, conformément aux standards de l’OMS. Ils les exhortent également à  adhérer à  l’OACI et à  solliciter l’aide de l’Arrangement de coopération de l’OACI/l’OMS pour la Prévention de la propagation des Maladies Contagieuses à  travers les Vols Aériens (CAPSCA). 11. Par ailleurs, la Conférence exhorte les Etats membres à  procéder au déploiement du personnel militaire et des moyens logistiques pour, notamment, renforcer les capacités de réponse, appuyer le corps médical sur le terrain et participer à  la construction des centres de traitement et d’isolement additionnels ainsi qu’à  leur sécurisation. Elle les encourage aussi à  fournir du personnel médical additionnel et des volontaires aux pays affectés. 12. Le Sommet se félicite des contributions déjà  versées au Fonds Régional de Solidarité de la CEDEAO pour la lutte contre Ebola par certains Etats membres en l’occurrence le Benin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et la Sierra Léone et invite tous les autres à  honorer leurs engagements vis à  vis dudit Fonds. 13. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement réitèrent leur attachement indéfectible aux principes de la libre circulation au sein de l’espace CEDEAO et invitent tous les à‰tats membres à  s’y conformer, notamment en levant les restrictions et interdictions sur les mouvements des personnes et des biens en direction ou en provenance des pays affectés, tout en assurant le contrôle sanitaire requis au niveau des frontières. 14. La Conférence en appelle aux Etats Membres pour qu’ils poursuivent les campagnes massives d’éducation de communication et d’information sur la maladie à  virus Ebola destinées à  éviter la stigmatisation des malades et à  mettre un terme à  la transmission du virus. 15. Pour mieux faire face à  des crises sanitaires dans le futur, les Chefs d’Etat et de Gouvernement considèrent essentiel d’assurer le renforcement des systèmes de santé nationaux, en améliorant leur efficacité et en augmentant leurs ressources qui leur sont destinées dans les budgets nationaux en tenant compte de la Déclaration d’Abuja d’y consacrer 15% du total du budget. En direction de la Commission de la CEDEAO. 16. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement réitèrent la nécessité de renforcer la coordination multisectorielle régionale dans la lutte contre l’épidémie et soulignent l’importance du rôle de la CEDEAO dans ce sens. 17. A cet égard, la Conférence demande à  la Commission de prendre toutes les dispositions nécessaires, en collaboration avec toutes les parties prenantes et tous les acteurs sur le terrain, pour mobiliser les ressources adéquates pour la mise en œuvre coordonnée du Plan Opérationnel de Réponse au virus Ebola. 18. La Conférence instruit la Commission de prendre activement part aux différentes actions menées en appui aux efforts des Etats membres, en particulier dans la planification, la mise en œuvre et la coordination de toutes les activités de la Mission d’Urgence Sanitaire des Nations Unies (UNMEER) et de l’Union Africaine dans la région. De même, elle la charge de créer avec ladite Mission un cadre de concertation pour une réponse à  court, moyen et long terme. 19. Le Sommet charge la Commission d’appuyer les Etats Membres à  mieux coordonner leurs actions médicales et humanitaires sur le terrain. 20. La Conférence instruit la Commission de prendre toutes les mesures idoines à  l’effet de créer un centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses et de renforcer la recherche en santé en Afrique de l’ouest. Elle l’encourage également à  s’impliquer dans les initiatives en cours pour le développement de vaccins. 21. La Conférence demande à  la Commission d’approfondir l’évaluation des conséquences économiques, sociales et culturelles de l’épidémie et de prendre toutes les dispositions nécessaires pour y apporter une réponse adéquate à  moyen et long termes, à  travers une action résolue contre la pauvreté et l’ignorance et pour une croissance et un développement durable. 22. En direction de la Communauté Internationale, les Chefs d’Etat et de Gouvernement saluent l’adoption de la Résolution 2177 des Nations-Unies qui consacre sa volonté unanime de venir à  bout de la maladie à  virus Ebola. 23. A cet égard, la Conférence se félicite de l’élan de solidarité internationale manifesté en soutien aux efforts des pays affectés. Elle se félicite, en particulier, des appuis technique et financier apportés par l’ensemble des partenaires bilatéraux et multilatéraux de la CEDEAO sur le terrain. 24. Compte tenu de la persistance et de l’ampleur des défis que pose la maladie à  virus Ebola, le Sommet lance un appel à  tous les partenaires pour qu’ils maintiennent le niveau de leur engagement et de leur appui à  la région, en particulier par le renforcement de leur appui budgétaire aux Etats membres affectés. 25. Dans le même ordre d’idée, le Sommet invite le secteur privé, la société civile, les organisations régionales et internationales de développement à  renforcer leur appui technique, financier et institutionnel aux centres de traitement et aux autres structures de santé dans les pays affectés, ainsi que leur campagne d’éducation d’information et de communication. 26. La Conférence invite également tous les partenaires concernés à  accélérer les efforts visant à  trouver des vaccins et une thérapie adéquate contre le virus et à  soutenir la région pour le développement de ses capacités de recherche. Par ailleurs, elle les exhorte à  donner la priorité aux pays affectés et à  la région, dans la mise à  disposition des vaccins à  prix subventionnés. 27. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement lancent un appel à  toutes les Compagnies aériennes et maritimes à  continuer à  opérer dans les pays affectés ou à  y reprendre leurs activités relatives notamment au transport des biens, des médicaments et des équipements à  des fins sanitaires et humanitaires. Ils en appellent également aux pays partenaires pour qu’ils lèvent les restrictions sur l’octroi des visas aux ressortissants des pays affectés. 28. La Conférence décide de rester saisie de la situation de l’épidémie en Afrique de l’Ouest et charge le Président de la Commission de veiller à  la mise en œuvre des décisions prises et de lui rendre compte régulièrement. 29. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement expriment leur profonde gratitude à  S.E.M John Dramani Mahama, Président de la République du Ghana, Président en Exercice de la CEDEAO, au Gouvernement et au Peuple Ghanéen, pour l’accueil chaleureux qui leur a été réservé ainsi que pour les excellentes dispositions prises afin d’assurer le succès de leur sommet. Fait à  Accra, le 06 novembre 2014

Les Islamistes menacent un chef religieux malien

Il s’agit du leader du Mouvement Spirituel Ansar Dine. «Chérif Ousmane Madani Haà¯dara a reçu ces derniers jours plusieurs menaces de mort par téléphone, directement ou via ses proches. Ce sont les islamistes du Nord qui ont téléphoné», a affirmé Ousmane Diallo, un proche de M.Haà¯dara. Selon M. Diallo, un de ceux qui l’ont menacé lui a dit : «On va te tuer parce que tu ne veux pas de notre islam. (…) On va te tuer parce que tu ne veux pas de la charia (loi islamique) au Mali.» Chérif Ousmane Madani Haà¯dara, le plus célèbre prêcheur malien, dirige une association musulmane qui regroupe des dizaines de milliers de fidèles au Mali et dans d’autres pays ouest-africains. Cette association, Ançar Eddine (défenseurs de l’islam), porte le même nom qu’un des trois groupes islamistes armés liés à  Al Qaà®da qui occupent le nord du Mali, mais elle s’en démarque totalement… «Nous n’avons rien à  voir avec Ançar Eddine du Nord. Nous condamnons les mains qu’ils coupent. Nous condamnons leur islam», avait déclaré M. Haà¯dara à  l’AFP. Le président de l’Union des jeunes musulmans du Mali, Mohamed Macky Ba, un imam de Bamako, Mahamadou Diallo, ainsi qu’un autre prêcheur, Thierno Hady Thiam, ont également affirmé avoir reçu des menaces de mort par téléphone. Interrogé par l’AFP, un responsable au ministère malien de la Sécurité a indiqué être «au courant» de ces menaces et affirmé que le ministère avait pris «les dispositions sécuritaires nécessaires pour assurer la protection des personnes menacées».

Mali : à quand l’intervention militaire ?

La Force en attente de la CEDEAO (FAC), n’attend que le feu vert des autorités maliennes pour une intervention militaire au Mali. Au lendemain de l’éclatement de la crise au Mali, la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO a instruit au Comité des Chefs d’Etats major (CCEM) d’envisager l’emploi de la Force (si nécessaire) pour aider le Gouvernement malien à  recouvrer l’intégrité de son territoire. Après Abidjan qui a abrité, les 25 et 26 juillet dernier, la réunion d’urgence du Comité des chefs d’Etat major de la CEDEAO, C’’est autour de Bamako d’accueillir la conférence finale de planification. Convergence de vues Cette réunion vise donc à  consolider les points de convergence et à  aplanir les divergences d’approches dans le cadre de l’intervention militaire que la CEDEAO entend mener au Mali. Cette rencontre devra marquer la fin des travaux de planification sur le déploiement éventuel de la FAC au Mali. Dans la réalisation de son rôle en tant qu’organe technique de la CEDEAO, sur les questions de paix et de sécurité, le Comité des Chefs d’Etat-majors (CCEM) a tenu plusieurs réunions en phase avec les importants engagements politiques pris par la Conférence des Chefs d’Etat afin d’atténuer les défis sécuritaires auxquels le Mali est confronté. «Â Nous venons prendre des dispositions concrètes dans le cadre du déploiement de la FAC au Mali. Nous venons rassurer la population malienne et l’aider à  mettre hors de son territoire les terroristes et extrémistes religieux qui sèment la désolation au nord du pays…», indique Soumaà¯la Bagayogo président du CCEM. Pour le Chef d’Etat major des armées du Mali, Ibrahima Dahirou Dembélé, ce nouveau pas sera aussi déterminant et se construira sur une stratégie inclusive des réels besoins des forces armées maliennes » Méfiance ! Le ministre de la Défense, le colonel Yamoussa Camara s’est montré méfiant et réservé quant à  l’intervention de la Force en attente de la CEDEAO (FAC). La Mission des forces de la CEDEAO, il la résume à  une mission d’assistance et d’appui dans le cadre de la solidarité sous régionale. «Â Les forces de défense et de sécurité nationales sont et doivent rester le fer de lance de toute stratégie de sortie de crise ». Et le ministre de signifier : «Â nous acceptons la main tendue de nos frères de la CEDEAO. Nous l’acceptons en vous demandant de ne pas chercher à  vous substituer ni aux forces de défense et de sécurité du Mali, ni au peuple malien », avertit le ministre Yamoussa. La commissaire chargée des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité de la Commission de la CEDEAO, Salamatu Hussaini Suleiman, a exhorté les Chefs d’Etat major à  faire preuve d’imagination et de clairvoyance car, dit-elle, « l’attention de la communauté internationale est tournée vers nous et vers les solutions que nous allons proposer pour sortir le Mali de la crise ».  La réunion a été marquée par une session à  huis clos.

CEDEAO : La Côte d’Ivoire à l’ordre du jour

Ouverte ce matin au Centre international de Conférences de Bamako, la 28ème session ordinaire des chefs d’Etat-Major se penche sur toutes les questions sécuritaires brûlantes de l’heure. La Côte d’Ivoire, Aqmi, le trafic de drogue et d’êtres humains sont au menu. La cérémonie qui était présidée par le ministre malien de la défense, Natié Pléah, a enregistré la présence du Commissaire chargé des affaires politiques de la paix et de la sécurité de la Commission de la Cedeao, Mahamane Touré, et du président du Comité des Chefs d’Etat-major de la Cedeao, Olesegun Pietinrin. Le ministre Natié Pléah, dans son discours d’ouverture, a souligné qu’à  l’heure o๠des menaces multiformes pèsent sur toute la sous-région, la Cedeao doit se doter de stratégie visant à  sauvegarder la paix et la quiétude dans l’espace. « Face aux nouveaux défis sécuritaires, vous devez réussir la préparation opérationnelle des forces dans un cadre de concertation mutuelle et de fraternité agissante… », dit-il. Les chefs d’Etat-Major ouest-africains examineront la situation sécuritaire de la région dominée notamment par la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. La Cédéao, qui a suspendu ce pays début décembre, a menacé le président sortant Laurent Gbagbo d’une intervention militaire s’il ne cédait pas de lui-même le pouvoir à  son rival Alassane Ouattara. Ce dernier a été reconnu vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par la Commission électorale ivoirienne et la communauté internationale, mais M. Gbagbo, proclamé élu par le Conseil constitutionnel de son pays a gardé la présidence. Dans son allocution, Mahamane Touré a salué l’exemple des élections guinéennes, surtout l’attitude « noble et digne » du candidat Cellou Dalein Diallo qui a permis la validation de l’élection du président Alpha Condé dans le calme et la tranquillité. « Ce résultat est surtout à  inscrire au crédit du Général Sékouba Konaté, dont l’émergence a permis de remettre la transition sur les rails et d’aboutir aux résultats que nous saluons aujourd’hui », a-t-il dit. Par ailleurs, M Touré a dit son regret par rapport à  la situation post-électorale en Côte d’Ivoire. Il a fait lecture de l’acte additionnel consacrant la décision des chefs d’Etat et de gouvernement de l’espace Cedeao. En substance cette déclaration confirme sans équivoque la victoire d’Alassane Dramane Ouattara à  l’issue du scrutin. Mieux, la Cedeao a dit n’avoir d’autre choix que de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force légitime pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien. Notons que cette rencontre fait suite à  la réunion extraordinaire des Chefs d’Etats-majors tenue du 28 au 29 décembre 2010 dernier à  Abuja au cours de laquelle il a été décidé la mise en place d’une équipe pour planifier les actions futures y compris la sécurisation de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria en cas d’une fin de non-recevoir du camp Gbagbo. « Nous sommes là  pour dégager un plan clair si on demande aux militaires d’intervenir pour rétablir la démocratie en Côte d’Ivoire », avait déclaré un officier d’un pays anglophone participant à  la rencontre. La Cedeao dispose d’un contingent de 2773 hommes formés sur la base de l’exercice « Deggo XXVII » à  Thiès au Sénégal. Plusieurs actions ont été également initiées pour le renforcement du dispositif militaire de la Cedeao.

Agriculture en Afrique : le Mali élabore un programme

Le document est en ce moment élaboré par tous acteurs du secteur agricole malien. Il devrait comporter l’accroissement des superficies aménagées pour l’amélioration de la gestion de l’eau, le développement durable des exploitations agricoles, la gestion améliorée des ressources naturelles, le développement des filières agricoles et la promotion des marchés, la prévention et la gestion des crises alimentaires et des calamités. Et le renforcement institutionnel. 10 % du budget alloué à  l’agriculture au Mali Le conseiller technique du ministère de l’agriculture, M. Adama Coulibaly explique : « toutes les grandes missions assignées à  notre secteur de développement, seront prises en compte et, traduites en terme d’investissement dans ce programme national d’investissement agricole. » Rappelons que ce programme s’inscrit dans le processus de concrétisation du programme détaillé du développement de l’agriculture en Afrique. M. Coulibaly signale par ailleurs, que le Mali consacre plus de 10 % de ses ressources budgétaires au développement de son agriculture. En partant de la moyenne des cinq dernières années, on constate en effet, une nette amélioration dans le milieu agricole avec, un budget de 12 à  13 % alloué au secteur. Une rencontre importante pour le Mali En prélude à  la rencontre des chefs d’Etats, une table ronde sera tenue à  Bamako. Cela, en vu de finaliser et concrétiser le document préétabli cette semaine. Elle réunira les producteurs, les exploitants agricoles, les partenaires techniques et financiers et, l’Etat. Ils examineront ensemble, différents points et éventuels apports envers le secteur agricole africain. On constate malheureusement et très souvent que, nombreux sont les problèmes débattus au cours de sommets et rencontres, qui restent sans suite. M. Coulibaly garantit que cette étude, ne fera pas l’objet d’une simple discussion autour d’un sommet, comme on le constate très souvent. Elle sera traduite en acte, selon lui.

Un week-end à Didanko, dans le Kaarta

La commune de Didanko se trouve à  135 km de la ville de Kita, qui à  son tour est distante de Bamako de 165 km. Didanko est une commune rurale de Kita dans la sous préfecture de Seféto avec ses 10 000 habitants. Seféto englobe plusieurs villages, dont 7 gros villages qui sont : Faréna, Guatala, Seroumé, Didanko, Sagafing, Bilissibougou et Garango. Plusieurs ethnies, en parfaite harmonie, y cohabitent selon les élus communaux. Les principales sont les Malinkés, les Bambaras, les Peuhls et les Kakolos. Dans cette localité, un phénomène inexplicable entoure le paysage de la commune. C’’est-à -dire qu’à  côté d’une réserve naturelle avec une végétation d’arbres géants, se trouve une végétation morose o๠le sol est lourd et argileux, à  cause d’une saison pluvieuse très capricieuse. Selon les notables, depuis des années il ne pleut qu’une ou deux fois par an. s’il y en a assez, C’’est l’inondation totale ! En réalité, cet état de fait plonge les villageois dans une tristesse profonde. Aujourd’hui, faute d’une saison pluvieuse régulière, ils se sont tous reconvertis en éleveurs de bétails. Dans le Kaarta on ne peut pas dire que la vie soit tout à  fait rose, la plupart de ces villages vivent bien grâce aux apports de leurs enfants qui immigrent vers la France et l’Espagne. Ce qui fait que le taux migratoire est estimé à  30% pour toute la commune de Sofeto. En dehors de la bonne grâce de leurs enfants vivants à  l’extérieur, les habitants pensent que le président Amadou Toumani Touré et le gouvernement ne font absolument rien pour le développement de leur commune. En outre, à  Didanko pour connaà®tre les véritables soucis des habitants, nous avons tendu notre micro au chef de village, à  certains élus locaux et enseignants. Tous parlent du développement de la commune. Leurs principaux problèmes restent la construction d’un barrage, des forages et des bassins de rétention d’eau. Entretiens : Daka keita, 84 ans chef du village de Didanko : « Nous avons besoin d’un barrage et aussi de communiquer!  » Chez nous la chefferie, C’’est de père en fils. Nous sommes descendants directs de Soundiata Keita. Avant moi, il y a eu six chefs de village. Il s’agit entre autres de Setigui Djan, Guata, N’gary Keita, Sita Keita, Madioké Keita et Daba Keita mon père. Notre village existe depuis près de trois siècles. Sachez que ces deux dernières années, nous avons peu souffert à  cause de la famine. Heureusement qu’on nous a fait parvenir des vivres l’année dernière. Nous n’avons pas de CSCOM dans la localité, juste un centre de santé avec un seul médecin et une sage femme qui assure les accouchements. Dans les localités lointaines, les accouchements se font toujours de façon traditionnelle. Malgré les difficultés, les femmes accouchent sans incident. Mes préoccupations majeures sont la nourriture, la construction d’un barrage et un besoin de communiquer avec le monde extérieur. Parce que nous n’avons aucun réseau de téléphonie mobile ici. Que le gouvernement nous aide à  trouver des solutions à  ces problèmes ». Les élus : « La construction d’un barrage est vivement souhaitée » dixit Oudé Keita Nous avons rencontré trois élus communaux, dont deux de l’Adema et un du Rpm. Il s’agit respectivement de Oudé Keita, Makan Fofana et Makan Tounkara. Après la bataille électorale, ces élus ont décidé d’ôter le manteau de leurs colorations politiques pour se mettre à  la disposition des villageois. Ils prônent tous le développement économique et sollicitent un jumelage solide entre leur commune et les villes européennes. Ainsi pour Oudé Keita le plus jeune élu : « Ici, excepter la construction d’un second cycle, les autres écoles, les trois centres de santé et même la mosquée sont l’œuvre des enfants de la commune résidant en Europe. C’’est dans cette logique nous voulons privilégier les jumelages durant notre mandat, afin que notre commune puisse être une des meilleurs de Kita, et o๠il fera bon vivre. Entre temps, nous avons un fort besoin d’eau potable. Je pense que la construction d’un barrage est vivement souhaité » a laissé entendre le jeune conseiller « . Les enseignants : « Les parents doivent donner aux enfants leur droit… comme celui d’aller à  l’école » Vraisemblablement, il faut être très indulgent voire clément pour dispenser des cours dans le village. Les enseignants qui assurent cette fonction sont aguerris, à  force d’encaisser des pressions de la part des parents. Selon M Keita directeur du second cycle et ses collègues Mr Diallo et Mr Kanté, ils ont beaucoup de difficultés à  encadrer les enfants. Pour eux, les parents doivent laisser les enfants étudier en toute liberté. « Souvent, ils déscolarisent les enfants pour les mariages précoces ou les travaux champêtres. C’’est insensé et il faut que les autorités donnent la chance aux enfants de terminer un programme avant d’imposer un autre. Parce que l’école est une continuité. Nous sommes aussi confrontés à  un problème de logement, n’étant pas des autochtones du village. Nous voulons aussi être dans le monde des nouvelles technologies, qui est un facteur de développement très important pour les sociétés. Alors, nous prions Orange Mali de nous donner la chance de communiquer, en installant un système de réseau. Après l’école, C’’est l’épanouissement. C’’est pourquoi nous avons aussi besoin d’un jeu de maillot pour nos élèves, car il y a plein de graines de champions dans notre village », a conclu le directeur.