Le Premier ministre Modibo Diarra de plus en plus au coeur de la vie poltique

Cheikh Modibo Diarra a affirmé hier que le temps « pressait » pour une intervention, réclamant « beaucoup plus de fermeté » de la communauté internationale. Après Paris, Modibo Diarra se rendra à  New York pour participer à  la 67ème session de l’Assemblée générale des Nations unies. Le Premier ministre malien qui est de plus en plus au centre de la vie politique de son pays. Notre dossier spécial Mali Certes, C’’est le président Diacounda Traoré qui a demandé lui-même à  son Premier ministre de représenter le Mali à  New York. Mais il n’y a aucun doute, chaque jour qui passe Cheick Modibo Diarra se met davantage au centre du jeu politique malien. Lors du dernier remaniement ministériel, il a non seulement déjouer tous les pronostiques en conservant son poste, mais il est également arrivé sans coup férir à  imposer ses proches à  des postes clé dans le gouvernement. Et aujourd’hui, le voilà  porte-parole du Mali en France o๠il rencontre ce jeudi 20 septembre le ministre français des Affaires étrangères et la prochaine étape sera les Etats-Unis. Devant ses interlocuteurs, il défendra notamment la position du Mali au sujet d’une éventuelle intervention des troupes étrangères pour libérer le nord du pays. D’après RFI, le Mali dira clairement oui à  une aide extérieure mais aux conditions maliennes. Et dans un premier temps, Bamako souhaite savoir les pays qui seront prêts à  envoyer des troupes et logistiques ici. Dans un second temps, le Mali entend choisir lui-même parmi les volontaires, les pays dont les troupes viendront pour participer à  la libération du nord du pays. Enfin, ces troupes viennent pour un moment. Et pour rester au-delà  de six mois, il faut là  encore que Bamako donne son feu vert. Les exigences de la Cédéao La Cédéao l’a déjà  fait savoir lors de sa dernière réunion, elle ne peut pas concevoir une intervention militaire sans avoir le droit de déployer des hommes à  Bamako. C’est une question logistique, rappelle Blaise Compaoré, le président burkinabé et médiateur de la cedeao dans la crise malienne. A l’occasion de son passage à  Paris, et dans une interview à  France 24 diffusée le 19 septembre, il précise pourquoi cette présence militaire à  Bamako est complémentaire d’un déploiement pour sécuriser le Nord aux côtés de l’armée malienne.

Crise malienne Mali : le Premier ministre Cheick Modibo Diarra affirme qu’il ne démissionnera pas

« Je ne démissionnerai pas. Si je dois démissionner, à  qui je dois remettre ma démission ? Parce que l’accord-cadre (de Ouagadougou) dit que le président (intérimaire) ne peut pas accepter ma démission », a déclaré M. Diarra dans cet entretien avec Africable, une chaà®ne de télévision basée à  Bamako. Cet accord signé le 6 avril entre l’ex-junte qui avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré et la médiation ouest-africaine avait prévu la remise du pouvoir aux civils, un président et un Premier ministre de transition. « La deuxième chose, c’est que je suis un enfant de ce pays, le Mali qui m’a tout donné. Et quand ce pays me confie une tâche, tant que je resterai debout, je ne vais jamais démissionner », a ajouté M. Diarra, en poste depuis le 17 avril. Cette déclaration de Cheick Modibo Diarra a lieu au lendemain du retour à  Bamako du président de transition Dioncounda Traoré, après deux mois passés à  Paris suite à  une agression le 21 mai dans la capitale malienne par une foule hostile. Contesté Dioncounda Traoré doit décider s’il maintient à  son poste Cheick Modibo Diarra, astrophysicien de renommée internationale mais qui est de plus en plus contesté. Dans un virulent communiqué publié mardi, le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (F, qui regroupe 140 partis politiques dont l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema) du président Dioncounda Traoré, syndicats et organisations de la société civile, avait demandé la démission de M. Diarra. Le FDR, qui s’était opposé au coup d’Etat du 22 mars, lui reproche de n’avoir « aucune stratégie » pour libérer le Nord du Mali occupé depuis quatre mois par des groupes islamistes alliés à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). « C’est moi le chef du gouvernement qui propose une équipe au président. J’ai déjà  en tête l’architecture de la future équipe. Evidemment des gens qui ont des moyens et qui n’aiment pas le gouvernement, (ont le) droit d’utiliser leurs moyens pour payer (des) journaux pour faire du lobbying », a-t-il précisé. Reconquête et élections « On m’a confié une responsabilité, celle de diriger ce pays pendant la transition, de reconquérir le Nord, d’organiser des élections crédibles, transparentes pour qu’il n’y ait pas de conflits post-électoraux », affirme Cheick Modibo Diarra. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao) a donné jusqu’au mardi 31 juillet aux autorités de transition pour former un gouvernement d’union nationale qui ait, en particulier, la légitimité de demander une intervention militaire pour combattre Aqmi et ses alliés dans le Nord, ce que n’a jamais fait M. Diarra.

L’absence prolongée de Dioncounda Traoré entame peu à peu sa crédibilité

Sa venue avait été annoncée mais l’entourage du chef de l’Etat invoque des raisons de santé qui lui interdiraient de voyager. Cette annulation laisse planer le doute sur le rôle de Traoré dans la difficile transition politique. Silencieux depuis son arrivée à  Paris fin mai, la décision de Dioncounda Traoré d’annuler ce déplacement ne va rassurer ni les Maliens, ni la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Difficile de savoir si l’instance ouest-africaine a fait du forcing et poussé Dioncounda Traoré à  venir à  Ouagadougou, au Burkina Faso, contre son gré, une venue annoncée par le médiateur burkinabè mais jamais confirmé par la présidence malienne. « Cette présence devait être le symbole d’un retour à  la légalité constitutionnelle », affirmait Djibril Bassolé, le ministre burkinabè des Affaires étrangères sur RFI. De plus, Dioncounda Traoré devait, sous la pression des chefs de l’Etat de la sous-région, et face à  une partie de la société civile et de la classe politique malienne très critique avec lui, engager des discussions pour mettre en place un gouvernement d’union nationale. Si la Cédéao se démène pour tenter de trouver des solutions à  la crise du nord du Mali, une mission d’experts doit arriver ce vendredi 6 juillet à  Bamako pour préparer le déploiement des troupes, C’’est bien la capitale malienne qui bloque. Chaque jour qui passe réduit l’influence de Dioncounda Traoré, affirme un député malien, affaibli politiquement, et pas encore en pleine possession de ses moyens vue cette annulation de dernière minute. Difficile de connaà®tre l’avenir d’un président par intérim qui est, selon un proche, toujours traumatisé par son agression.

Nord du Mali: les rebelles touareg et les islamistes d’Ansar Dine fusionnent

Ce protocole d’accord transmis à  l’AFP, aboutissement de plusieurs semaines de discussions parfois difficiles entre deux mouvements longtemps séparés par leurs objectifs et leurs idéologies, marque un tournant dans l’immense Nord malien, qui a échappé au pouvoir central de Bamako depuis fin mars. Le mouvement Ansar Dine et le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) proclament leur auto-dissolution dans l’Azawad (région nord du Mali, ndlr). Les deux mouvements créent le Conseil transitoire de l’Etat islamique de l’Azawad, indique l’accord. Nous sommes tous pour l’indépendance de l’Azawad, nous acceptons tous l’islam comme religion, le Coran et la Sunna (paroles et actions du prophète Mahomet rapportées par la tradition) sont la source du droit: tels sont les principaux points de ce document. A Gao, l’une des grandes villes du Nord malien, o๠des responsables des deux mouvements menaient leurs discussions, comme à  Tombouctou, la conclusion de cet accord a été accueillie par de nombreux coups de feu en l’air, ont rapporté à  l’AFP des habitants. Après les rébellions touareg des années 1990 et 2000, le MNLA, mouvement indépendantiste qui affichait une idéologie laà¯que, avait lancé mi-janvier l’offensive contre l’armée malienne, qui s’est amplifiée avec l’entrée en scène d’Ansar Dine (Défenseur de l’islam, en arabe), prônant de son côté l’imposition de la charia (loi islamique) dans tout le Mali. Ansar Dine, dirigé par l’ex-chef rebelle touareg Iyad Ag Ghaly, a été appuyé sur le terrain par les jihadistes d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). A eux deux, Ansar Dine et Aqmi sont devenus dominants – aux dépens du MNLA – dans le Nord, tombé entièrement aux mains des groupes armés à  la faveur du putsch du 22 mars à  Bamako. Ibrahim Assaley, maire de la localité de Talataye (nord) et membre du MNLA, a jugé après cet accord qu’Ansar Dine se démarque du terrorisme mais refuse pour le moment de déclarer la guerre au terrorisme. Allah a gagné Aqmi opère depuis plusieurs années dans toute la bande sahélo-saharienne, y commettant des rapts, en particulier d’Occidentaux, et l’Afrique de l’Ouest comme le reste de la communauté internationale redoutent désormais une afghanisation du nord du Mali. Allah a gagné, a lancé le porte-parole d’Ansar Dine à  Tombouctou, Sanda ould Boumama, en commentant ce protocole d’accord. Sa conclusion intervient alors que les principaux responsables d’Ansar Dine et d’Aqmi sont réunis depuis jeudi à  Tombouctou pour évoquer leurs relations futures. Dans un message rendu public cette semaine, le chef d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel, dit Abou Moussaab Abdelouadoud, a conseillé à  ses combattants du nord du Mali d’imposer graduellement la charia pour y réussir la création d’un Etat islamique. L’accord MNLA/Ansar Dine et l’incertitude autour de la place d’Aqmi dans l’Azawad créent une nouvelle donne pour les autorités de transition de Bamako et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, a fait savoir récemment que des contacts avaient été établis avec notamment le MNLA et Ansar Dine. Les autorités maliennes de transition ne cessent de proclamer leur volonté de restaurer l’intégité territoriale du Mali. Mais elles semblent pour l’heure impuissantes, d’autant qu’elles ont peiné jusque-là  à  s’imposer à  Bamako même face à  l’ex-junte du capitaine Amadou Haya Sanogo, qui avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré. Agressé et blessé le 21 mai par des manifestants, le président de transition, Dioncounda Traoré, chargé de conduire le pays pendant un an et qui est depuis jeudi à  Paris pour des examens médicaux, va bien et devrait rentrer la semaine prochaine dans son pays, a-t-on appris samedi auprès de son entourage.

Le Premier ministre malien rencontre à Abidjan le président ivoirien Ouattara

Arrivé dans la matinée, M. Diarra a été reçu au palais présidentiel par M. Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), au lendemain d’un entretien à  Ouagadougou avec le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne pour la Cédéao. « La transition maintenant a commencé et avant de nous mettre au travail, je suis venu dire merci à  la Cédéao pour son accompagnement pendant la période de crise », a déclaré devant la presse le chef du gouvernement malien à  l’issue de l’entretien. « Je suis venu également donner l’assurance au président Ouattara qu’après l’agression dont a été victime » le président de transition Dioncounda Traoré le lundi 21 mai, la justice « travaille d’arrache-pied à  travers une enquête et que les auteurs seront retrouvés et punis conformément à  la loi ». Interrogé sur le déploiement d’une force militaire de la Cédéao au Mali, envisagé par l’organisation pour sécuriser la transition, M. Diarra s’est simplement référé aux dernières décisions de la Cédéao: « nous avons convenu que la force militaire de la Cédéao sera tenue prête pour une intervention immédiate dès que les autorités maliennes en feront la requête ». Le Premier ministre malien devait quitter la Côte d’Ivoire pour le Mali dans l’après-midi. Le président Dioncounda Traoré se trouve depuis jeudi en France pour des examens médicaux, après avoir été frappé et blessé par des manifestants hostiles à  son maintien au pouvoir en vertu d’un accord conclu entre l’ex-junte et la Cédéao le week-end dernier. Il conduit depuis mardi la transition pour une période d’un an. Le coup d’Etat militaire du 22 mars a par ailleurs précipité la chute de l’immense région nord du pays aux mains de rebelles touareg et surtout d’islamistes armés, coupant de fait le pays en deux.

Faut-il désigner un autre président de transition?

La raison médicale a été officiellement avancée pour justifier le voyage en France de Dioncounda Traoré, président malien de la transition. Cet argument est d’autant plus convainquant que l’ancien intérimaire a récemment été physiquement victime du courroux des manifestants pro-putschistes qui ne veulent point le sentir. Si ce justificatif d’ennui sanitaire vaut son pesant de logique, l’ex-président de l’Assemblée n’ayant plus la résistance physique d’un jeune homme de 25 ans, il ne manque cependant pas de susciter quelques commentaires. Ne serait-ce pas plutôt un alibi avancé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et la médiation de la crise pour maquiller une vérité dont le vrai visage est peut-être difficile à  présenter? Dioncounda sur la sellette? Les partisans du dernier coup d’Etat au Mali n’ont jamais fait mystère de la haine viscérale qu’ils éprouvent à  l’endroit du régime du président Amadou Toumani Touré (ATT) et tous ses acolytes. Leur aversion pour tout ce qui leur rappelle le pouvoir d’ATT est si grande qu’après avoir salué le coup de force, ils ont toujours préféré aux ex-gouvernants qu’ils taxent de traà®tres, un pouvoir militaire anticonstitutionnel. La détermination des manifestants acquis à  la cause des bérets verts à  ne pas laisser Dioncounda Traoré diriger la transition après son intérim constitutionnel a sans doute contraint la Cédéao à  revoir sa méthode. Plutôt que de s’entêter à  imposer un président qui ne fait pas l’unanimité, qui est violemment contesté et qui risque de plus en plus sa vie, l’institution sous-régionale a peut-être trouvé la parade: écarter Dioncounda du processus avec subtilité. Car, après l’avoir échappé belle et convaincu que le capitaine Sanogo peut passer par d’autres moyens pour l’atteindre, le président de la transition va-t-il profiter de ce malheureux incident pour démissionner? Et même s’il revenait au Mali, ce ne serait peut-être pas pour y jouer un rôle de premier plan dans la résolution de la crise. Il semble en tout cas de plus en plus clair pour lui qu’il doit choisir entre la présidence de la transition avec le risque de voir sa vie constamment menacée et l’exil forcé pour lequel il semble avoir opté pour sauver sa peau. Qui pour être le troisième homme? Mais quel que soit le motif du départ de Dioncounda Traoré, que ce dernier revienne au Mali ou non, il est plus que jamais urgent de trouver à  ce pays un président consensuel pour diriger la transition. Au-delà  de Traoré et de Sanogo, il faudra dénicher au plus vite le troisième larron qui rencontrera l’assentiment de toutes les forces vives maliennes, y compris la société civile et les partis politiques. Jusque-là , l’accord-cadre et l’accord de principe ont été négociés entre les putschistes, la Cédéao, le président et le Premier ministre. Les organisations de la société civile, les partis et formations politiques ont pourtant, eux aussi, des partisans, et leur opinion doit compter. Autrement, à  force de les marginaliser, l’on court le risque, alors qu’on croira tout avoir réglé, de se voir obligé, quand ils commenceront à  donner de la voix ou à  bander les muscles, de repartir à  zéro. Pour éviter de tomber dans le cercle vicieux du perpétuel recommencement, il serait mieux indiqué de ne laisser personne sur la touche et d’associer tout le monde au choix d’un président accepté de tous. Pour aller peut-être plus vite, l’on peut avoir recours à  l’actuel Premier ministre à  qui le président de la transition a d’ailleurs confié certains de ses pouvoirs par un décret qu’il a signé avant de prendre l’avion pour Paris. Le premier ministre pourrait convenir Cheick Modibo Diarra a l’avantage d’être déjà  imprégné de la situation de crise et des tentatives de sa résolution. Il bénéficie en outre de préjugés favorables du fait qu’il n’a pas soupé à  la même table du régime renversé et encore contesté. Autant d’atouts qui lui permettront d’avoir les mains libres et les compétences nécessaires pour conduire le processus à  bon terme. La Cédéao pourrait ainsi jouer la carte de l’astrophysicien pour, en même temps, mettre la junte à  l’épreuve. l’on saura à  coup sûr si le capitaine Sanogo et sa bande ont rejeté Dioncounda Traoré pour pouvoir s’emparer à  nouveau du pouvoir ou s’ils l’ont fait dans le souci réel de préserver l’intérêt général des Maliens. Dans ce dernier cas, ils n’auraient plus d’argument contre la désignation de l’ancien fonctionnaire de la NASA comme président de transition. Sauf s’ils ont fait le coup d’Etat et toute cette résistance aux propositions de la Cédéao juste pour le fauteuil présidentiel.

Cheikh Modibo Diarra met ses ministres « au travail »

l’exercice est devenu une tradition dans notre pays. Après la formation de chaque gouvernement, les ministres se réunissent en atelier, appelé « séminaire gouvernemental ». Dix jours après sa composition, l’équipe Cheick Modibo Diarra n’a pas dérogé à  la règle. En ce samedi 12 mai dans la salle de conférence du Contrôle général des services publics, toute la crème de l’administration publique était présente. Si certains se connaissaient déjà  en d’autres lieux, beaucoup viennent de faire connaissance, mais les poignées de mains et les embrassades témoignaient d’une atmosphère détendue au sein de ce gouvernement. Studieux mais décontracté C’’est donc très décontracté que le chef du gouvernement a fait son entrée dans la salle ce samedi matin, habillé en chemise made in artisanat malien. Cheick Modibo a serré la main à  tous les 24 ministres du gouvernement, plus les secrétaires généraux de la présidence de la République, du gouvernement, et des départements ministériels. Placé sous le signe du « travail gouvernemental », ce séminaire a porté sur des thèmes comme les prérogatives du ministre, les procédures interministérielles, les relations avec le gouvernement et les autres institutions, l’acte et le travail gouvernemental. l’objectif de étant d’approfondir les connaissances des membres du gouvernement et mettre à  leur disposition des outils de travail permettant de faciliter leurs tâches et d’améliorer la qualité des actes qu’ils auront à  poser au cours de cette transition. Les ministres, a insisté Cheick Modibo Diarra, ont pour priorités, la reconquête du territoire du Nord aux mains des rebelles et des groupes armées d’Ançar-dine et d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, et l’organisation d’élections libres et transparentes, grâce à  un fichier fiable. «Â Faire nôtres les valeurs de bonne gouvernance » A l’ouverture des travaux, le Premier ministre a été on ne peut plus clair, sur l’exigence de résultats sur ses ministres. « Les Maliens attendent beaucoup de nous. Et nous seront jugés sur nos résultats », a martelé le chef du gouvernement. Qui a invité ses ministres au respect des valeurs et vertus contre le favoritisme dans l’accomplissent de leurs missions. « Pour atteindre nos objectifs, nous devons faire les nôtres les valeurs de bonne gouvernance, en refusant le népotisme. Ceci est d’autant plus important qu’il permet à  notre pays, d’avoir un environnement des affaires favorable », a déclaré le Premier ministre, Cheick Modibo Sidibé. Comme pour dire que le nouveau patron du gouvernement malien veut marquer une rupture avec les anciennes méthodes…. En attendant l’heure du bilan.

Transition : le premier Conseil des ministres aujourd’hui

« Jusqu’à  hier soir tout était mis en œuvre pour la tenue du Conseil des ministres. Et à  mon avis, tous les ministres sont à  Bamako, même ceux qui étaient en mission ces derniers jours. Tout report révèlerait d’une décision de dernière minute ». C’’est en ces termes qu’un Conseiller technique de la Primature nous a confirmé tôt ce matin la tenue du tout premier Conseil des ministres du gouvernement de transition formé le 28 avril dernier. Si notre interlocuteur se montre peu bavard sur les points de discussions inscrits à  l’ordre du jour, tout porte à  croire que cette première rencontre (dans le cadre d’un Conseil) entre Cheick Modibo et ses ministres devra être décisive. Cela, au regard du contexte particulier que traverse notre pays. Sécurité et éducation en vedette Actualité oblige, l’un des sujets qui s’invitera dans les débats sera sans doute celui de l’école. Car le présent Conseil intervient quelques jours après la décision du Premier ministre de fermer tous les ordres d’enseignements de Bamako jusqu’à  nouvel ordre après les évènements du 30 avril dernier. Comment remettre l’école et les étudiants sur les rails, après de nombreuses années de laxisme et de laisser-aller ? Le défi reste de taille pour les ministres de l’alphabétisation et de l’enseignement supérieur. Sans doute, la rencontre de l’exécutif devra consacrer des instructions fermes données aux deux ministres par le chef du gouvernement. Au cours de ce Conseil des ministres, le temps de parole réservé au ministre de la sécurité intérieure ne sera pas de trop, quand on sait que de manière urgente, il doit de son côté restaurer la sécurité dans une ville plongée dans l’incertitude depuis les fusillades du 30 avril entre les bérets rouges et verts. Le général Tièfing Konaté, qui est désormais face à  l’exigence de résultats dans une situation sécuritaire très fragile, aura des consignes fermes de la part du Premier ministre. Le Nord attend toujours Cheick Modibo Diarra et ses ministres se réunissent aussi dans un contexte de crise sécuritaire et alimentaire aigue au Nord. Aux mains des rebelles et des groupes islamistes armés depuis quelques semaines, les trois régions du Nord (Gao, Tombouctou et Kidal) doivent faire face à  une situation humanitaire des plus catastrophiques, avec des magasins pillés, le manque de médicaments dans les hôpitaux, etc. La création d’un département chargé des questions humanitaires (conformément à  l’Accord-cadre du 6 avril) témoigne de l’urgence. Et les premières décisions du gouvernement de procéder à  l’ouverture d’un couloir humanitaire depuis le coup d’Etat du 22 mars, devront en principe être prises aujourd’hui. D’autre part, le ministre de la défense devra rendre publiques ses premières propositions pour redynamiser les troupes en vue de l’offensive pour la reconquête du Nord. Le colonel-major Yamoussa Camara, qui hérite d’une armée en pleine débandade a du pain sur la planche. Le Conseil des ministres des ministres de ce mercredi 9 mai intervient 48 heures à  peine après la rencontre du nouveau ministre de l’administration territoriale, colonel Moussa Sinko Coulibaly, et les représentants des partis politiques. Une rencontre qui se voulait décisive au moment o๠le nouveau ministre a la lourde mission de conduire la transition vers des élections libres et transparentes. Le chef du gouvernement devrait avoir en principe aujourd’hui le compte rendu de cette rencontre. Les maliens attendront avec impatience les décisions de ce Conseil des Ministres N°1 de l’ère post ATT.

Transition : ce qui attend Cheick Modibo Diarra

C’’est d’un pays complètement fragilisé que vient d’hériter Cheick Modibo Diarra. Nommé mardi dernier Premier ministre de la transition, il aura, avec ses «Â pleins pouvoirs », comme mission de remettre le pays au travail. La formation du nouveau gouvernement, dont les consultations ont déjà  commencé, devrait intervenir dans les prochains jours. Et l’une des priorités reste la reconquête du territoire, aujourd’hui partagé entre la rébellion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les groupes islamistes armés d’Ançar Dine et d’AQMI. Jamais depuis 1960, l’armée malienne n’a été aussi humiliée. Chassée des trois principales régions du Nord (Gao, Tombouctou et Kidal), les populations doivent se résigner à  attendre l’aide extérieure et celle de CEDEAO pour rétablir l’intégrité territoriale. La moitié du pays échappe depuis un mois au contrôle de l’administration centrale. Achat de moyens de combat adaptés aux réalités du terrain, formation de militaires capables de défendre le drapeau en tout lieu et en toute circonstance, etc. aujourd’hui aucun effort ne sera de trop pour reconquérir nos villes. Le défi humanitaire… Mais en attendant, ce sont des centaines de milliers de familles qui fuient vers Bamako (au meilleur des cas) o๠vers les pays voisins. Avec des magasins et des banques pillées, des hôpitaux en manque de médicaments, le défi humanitaire reste urgent. Car depuis une année, le Système d’alerte précoce (SAP) avait tiré la sonnette d’alarme sur la menace de famine qui sévit dans 104 communes (sur les 703) du pays. Le temps presse pour le nouveau Premier ministre, et la création d’un département ministériel chargé du Nord préconisée par les conclusions de Ouagadougou, démontre toute l’importance de l’enjeu. «Â Fichier électoral, administration publique… » l’enjeu de la mission de Cheick Modibo Diarra sera d’établir un fichier électoral fiable en vue pour les prochaines élections. «Â Nous attendons qu’il mette en place un fichier biométrique avant les élections générales. C’est la seule solution pour avoir un climat politique apaisé et organiser des élections transparentes et crédibles. La gestion du fichier électoral et l’organisation matérielle des opérations de vote doivent être confiées à  un organisme indépendant afin d’éviter toute crise postélectorale », recommandent plusieurs responsables politiques interrogés sur leurs attentes. «Â Le Mali pourrait organiser pour la première fois depuis 1992, des élections crédibles dignes de ce nom », espèrent d’autres. Gouvernance et autorité d’état Il y a défi non moins important qui va attendre le nouveau patron de l’exécutif national : C’’est celui de remettre les Maliens au travail. Il faut le dire, Cheick Modibo hérite d’un pays o๠sévit la corruption à  tous les niveaux de l’administration. Le nouveau chef du gouvernement hérite aussi d’un Etat complètement absent o๠l’autorité n’existe que sur le papier, o๠le laisser-aller a plongé les populations dans une sorte de jungle, o๠chacun fait ce qu’il, o๠les règles élémentaires de civisme et patriotisme sont régulièrement foulés au pied par ceux-là  même qui doivent constituer l’exemple. Cheick Modibo hérite, encore une fois, d’un pays sans école depuis plus de 10 ans. A tous les niveaux de l’enseignement, il n’y a aucune perspective, et rien ne constitue de motif de satisfaction. l’ancien régime, qui a étalé son incapacité notoire à  assurer la formation des ressources humaines, avait laissé faire. Et le fameux «Â Forum sur l’éducation » n’a pas pu changer le visage d’une école en quête de repères. Comment redonner espoir à  un Mali malade ? Voilà  tout le défi du Premier ministre de transition. Le temps presse pour CMD et le bilan qui lui sera dressé sera sans complaisance.

Cheick Oumar Sissoko : «L’intervention de la CEDEAO sera une catastrophe !  »

Face à  la presse ce mercredi 4 avril, les responsables du Mouvement populaire du 22 mars, «MP 22 », qui soutient la junte au pouvoir, ont fustigé la CEDEAO, qui a décrété lundi des sanctions diplomatiques et économiques contre le Mali. Le MP 22 estime qu’il s’agit de «Â mesures illégales et illégitimes » qui trahissent l’esprit de l’organisation. Selon Me Mariam Diawara, les sanctions issues de la rencontre de Dakar entre les chefs d’Etat de la zone, violent le droit international et les dispositions régissant le fonctionnement même de la CEDEAO. «Â Dans le fonctionnement de l’organisation, les sanctions doivent être graduelles, autrement dit, du plus faible degré au plus sévère. Or dans le cas présent, les sanctions sont tombées d’un seul coup. Juridiquement, la décision est attaquable devant la Haute Cour de justice de la CEDEAO », a déclaré l’avocate militante du MP 22. Qui ajoute que l’embargo total des Etats voisins de la zone n’a aucun fondement légal tant au niveau africain qu’international. Abondant dans le même sens, le Pr. Rokia Sanogo déplore que le rétablissement des institutions décidé par la junte le dimanche dernier, ait accru «Â l’acharnement des présidents de la CEDEAO contre le Mali ». La situation est difficile, reconnait-elle, mais elle appelle à  la mobilisation des populations «Â pour faire échec aux sanctions ».  «Â l’UEMOA, tout comme la CEDEAO et l’Union africaine ne sont que des instruments de la mondialisation impérialiste et des paravents de la France, des Etats unis et de l’Union européenne », a dénoncé pour sa part Mohamed Tabouré. Qui argue que ces organisations ne sont nullement des outils d’intégration africaine. «Â Il faut riposter à  l’agression en sortant de la Francophonie et de la CEDEAO ». Avant d’appeler le CNRDRE (Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat) à  «Â rester inflexible dans la résistance ». Les conséquences d’une intervention militaire de la CEDEAO Le plan de sortie de crise adopté par les chefs d’Etat de la CEDEAO prévoit une intervention militaire de 2000 à  3000 hommes sur le sol malien. Pour le président du parti SADI, «Â le peuple malien a le devoir de refuser cette éventualité ». Car, explique-t-il, elle conduira le droit vers une catastrophe et un endettement sans précédent. «Â Une intervention militaire consacre notre dépendance des forces extérieures pour défendre l’intégrité de notre territoire et à  réaffirmer notre souveraineté », explique Cheick Oumar Sissoko. Qui prévient que «Â les conséquences de cette intervention seront dévastatrices pour le Mali, non seulement sur le plan matériel, humain, financier, mais également politique, avec notre incapacité à  gérer nos affaires internes ». «Â La Convention nationale, dont il sera question ce jeudi, est la voie donnée au peuple malien de décider de son sort », a déclaré l’ancien ministre de la culture. Face aux sanctions économiques, la réponse doit résider dans les stratégies de mobilisation des ressources pour faire face aux besoins. Pour cela, préconise Cheick Oumar Sissoko, l’Etat doit réduire son train de vie, procéder à  la fermeture de certaines institutions qui n’ont aucun avantage pour le peuple, développer des mécanismes de lutte contre la fraude fiscale, la mise en œuvre de politiques de production et d’exportation de nos produits, la matérialisation de la volonté de lutte contre la corruption et la délinquance financière, etc.

Un déjeûner de presse avec Cheikh Modibo Diarra…

Un déjeûner avec le Dr Cheikh Modibo Diarra à  l’hotel Colibris, avec une trentaine de journalistes, l’occasion était rare pour pratiquer un échange juste et équilibré entre un homme politique et les hommes de médias. Très souvent, cet exercice est biaisé, du fait de l’appartenance politique des uns et des autres ou du manque d’objectivité de certains journalistes face aux évènements politiques. Avec Cheikh Modibo Diarra, il en fut autrement lors de ce déjeûner de presse, car l’actuel président de Microsoft Afrique a tendu l’oreille à  une presse vaillante, mais une presse soumise à  des conditions de travail difficiles.  » J’ai voulu aujourd’hui qu’on ait un échange franc, ce n’est pas une conférence de presse ou un discours de campagne », a déclaré le leader du RpDM, ( Rassemblement pour le développement du Mali) et candidat à  la présidentielle 2012 qui avant tout exercice de communication, chaque chose en son temps, s’est voulu ouvert à  la discussion :  » J’ai souvent entendu dire beacoup de choses sur les journalistes. Aujourd’hui, J’ai décidé de les écouter pour voir ce que nous pouvons faire pour donner à  cette profession toute sa place dans le cadre du renforcement de la démocratie dans notre pays. La presse forme et éduque les citoyens. Il faut donc la soutenir… Je ne fais aucune promesse. Mais je crois qu’il est important de revaloriser l’image du journaliste en matière de formation, de création d’une caisse de solidarité… ». Caisse de solidarité ? Un journaliste s’est permis de rappeler au Docteur, le système de corruption dans lequel sont maintenus beaucoup de nos journalistes, les faibles salaires payés dans les rédactions ou parfois inexistants, l’absence de réglementation, l’indifférence des Directeurs de publication ou encore le manque d’application d’une convention collective qui régirait la profession et les titulaires de cartes de presse et enfin l’abandon de la pratique des Perdiems, qui dénaturent l’exercice de la profession… « N’est pas journaliste qui veut ! Et la formation est une nécessité, a aussi rappelé une consoeur du journal Le Prétoire qui déplore le fait que n’importe quel étudiant s’improvise journaliste et récolte des perdiems à  longueur de journées. Face à  cet état de fait, Cheikh Modibo Diarra a entraà®né les uns et les autres sur des pistes de réflexion sans toutefois promettre le grâal! Qu’à  cela ne tienne. Le docteur propose également des synergies d’actions pour sortir la profession du marasme économique, par des formations et des échanges avec d’autres éminents journalistes du monde entier, en clair, il propose de mettre son carnet d’adresses internationale au service des journalistes Maliens. Enfin, à  l’issue du déjeûner, Cheikh Modibo Diarra a invité la presse à  le suivre le week-end prochain à  Ségou pour une manifestation politique de son parti, le RpDM, le rassemblement pour le développement du Mali. Les rendez-vous ne manqueront certainement pas pour les sympathisants du RpDM…

Ziara de Mopti: la bénédiction des Cheikhs

Né vers 1924 et décédé en 2004 à  Mopti, Cheik El Arabi a vécu 80 ans. Depuis lors, un hommage lui est rendu chaque année pour commémorer l’anniversaire de sa mort à  travers la Ziara. Le mot Ziyara signifie rendre hommage sur un plan spirituel. Bénédiction des cheicks La Ziarra fait partie de la sounah du prophète Mohamed (paix à  son âme). C’’est un devoir de reconnaissance à  l’endroit du cheick comme ils aiment l’appeler. C’’est dans ce cadre que ses adeptes, les Tidianites se donnés rendez-vous dans la Venise malienne pour rechercher la bénédiction de ces guides spirituels. La Tidianiya, C’’est la connaissance rationnelle de l’Islam. Aujourd’hui, Mahamoud Ibrahima Niass est le chef spirituel des Tidianites au Sénégal, et Cheick Chaffi celui du Mali. Après la mort de Cheik El Arabi Diarra en 2004, ses fils ont décidé d’organiser la ziara et les tidianites viennent d’Afrique, d’Europe, des Etats-Unis et même de pays comme l’Australie, la Chine etc, pour participer à  cette réunion collective o๠la ferveur et la dévotion se conjuguent dans une ambiance hautement spirituelle. A Mopti, au Mali,la population a accueilli ses hôtes à  Sévaré, ville proche, munie de photos du Cheick Mohamed El Arabi et de chapelets. Après les salamalecs, la délégation s’est dirigée à  Taikiri o๠se trouve la tombe du Cheick El Arabi. Devant la tombe de son père, Cheick Mohamed Chaffi a prié deux rakats avec les tidianites sous la conduite de Cheick Mahamoud Niass cheick de Kaolack au Sénégal. Ibrahima Niass électrise la foule La nuit de Samedi, a été consacrée à  la lecture du Coran par les fidèles, et couronnée de bénédictions pour le Mali, l’Afrique et le monde. Le prêche a eu lieu de 22 heures jusqu’à  l’aube. l’honorable Cheick Sidi Ahmed Diarra a d’abord récité la fatiha, avant de céder la place à  Mamadou Niass, l’un des fils cadet de Ibrahim Niass qui a commencé le veillée par la récitation d’une sourate du Coran. Puis, Cheick Mohamed Chaffi qui ne sort que deux fois par an, à  l’occasion du Maouloud et la Ziara a électrisé le public par la révélation de certains secrets du coran. Face à  l’intérêt de la population sur ces connaissances, qui portaient aussi sur le développement de la religion, le cheikh a exohorté à  plus d’entraide, d’amour du prochain, puisque son père a sacrifié sa vie pour l’islam et ses voeux se réalisaient par la grâce du Dieu. « Toute personne qui me voit cette nuit rentrera au paradis ». Cette phrase du Cheik a crée l’effervescence dans l’assistance parmi laquelle, jeunes, vieillars, femmes et religieux, tous se bousculaient pour serrer la main du Cheick. Il a fallu l’intervention des forces de sécurité pour calmer le public. L’un des disciples explique alors que le Cheick Mahamoud Ibrahima Niass devient une manifestation divine en prononçant cette phrase… Il faut vivre la Ziara pour comprendre.

La dernière « sortie » de Cheikh Modibo Diarra

Depuis le démarrage de ses activités politiques, Cheick Modibo Diarra ne rate pas une occasion de critiquer la politique actuelle du gouvernement notamment en matière agricole. Ainsi, lors de sa dernière sortie, il s’est attaqué à  l’initiative riz du Gouvernement. Pour lui, le  » 1/3 du financement de l’initiative riz aurait pu servir à  équiper chaque village malien d’un tracteur. Selon le candidat du Rassemblement pour le développement du Mali (Rpdm), cela coûterait entre 19 et 20 milliards, parlant de son projet de société qui s’articule autour de cinq objectifs principaux et qui place l’agriculture en tête. Par ailleurs, Cheick Modibo Diarra trouve que le développement du Mali peut bien se faire sans l’aide extérieure. Il pense qu’avec la mécanisation de l’agriculture et l’amélioration des semences, le Mali peut devenir une agro-puissance mondiale. Pour lui, le candidat qu’il est, a déjà  fait distribuer aux paysans de 200 villages maliens de toutes les régions du pays une importante quantité de semences de maà¯s amélioré qu’il a lui-même testé et qui fait 12 tonnes à  l’hectare. Il trouve qu’une telle politique est meilleure que l’initiative riz qui n’a été qu’un gouffre financier pour notre pays. Et la preuve,  » 1/3 du coût de l’initiative riz aurait pu servir à  équiper chaque village malien d’un tracteur « . En effet, faut-il le rappeler, l’initiative riz a coûté au Mali la pharamineuse somme de 40 milliards de F CFA pour une opération d’une seule campagne agricole. Or, calcule l’astrophysicien, avec 19 milliards, chaque village malien peut avoir son tracteur. A signaler que le Mali compte en tout 16.000 villages. Toutefois la politique agricole du gendre du général et président déchu, Moussa Traoré, se base sur le postulat que notre pays dispose d’assez de potentialités. « Nous avons 1.204.000 Km2 de terres cultivables, et plus de 60% de la population du Mali sont jeunes. Pourquoi ne pas construire des logements « Attbougou » dans la zone Office du Niger avec des écoles, des centres de santé, et installer des jeunes auxquels on pourra accorder des prêts garantis par l’Etat ! » . Sa politique se base aussi sur le fait que l’Etat peut doter chaque village malien d’un tracteur sans trop dépenser. Car, explique-t-il, en donnant la quantité nécessaire de semences améliorées de maà¯s pour emblaver 10 hectares par village, l’Etat aura tout résolu. Une analyse objective ? Dans son schéma de promotion de l’agriculture au Mali, le calcul de Cheick Modibo Diarra est le suivant : 1 hectare de maà¯s amélioré égal 12 tonnes. 10 hectares décupleront la récolte, ce qui fait 120 tonnes par village. L’autosuffisance alimentaire est assurée avec une réserve villageoise de 70 tonnes sur les 120. Chaque village étant autosuffisant, les 50 tonnes seront exportées et/ou commercialisées. L’argent de cette commercialisation des 50 tonnes par village pourra l’équiper en tracteur, que les paysans peuvent louer à  5000 F Cfa au lieu de 25.000 F Cfa par jour, en vigueur actuellement dans les zones rurales. Décidément, l’astrophysicien veut faire de l’Agriculture la clé de voûte de sa campagne. Reste à  savoir s’il convaincra l’électorat.

Cheikh Boucadary Traoré fait sa déclaration à Kurukanfuga

Cheikh Boucadary Traoré, président du parti CARE-Afriki Lakuraya (Convergence Africaine pour le Renouveau) et fils de Moussa Traoré, ex président du Mali, bat déjà  campagne. Partout, o๠ses moyens le lui permettent, à  la télé comme sur le terrain. Récemment vu sur la chaà®ne panafricaine Africable et TV5 Monde, le président du parti a clairement fait montre de ses convictions politiques en se démarquant de son père. Héritage lourd s’il en est, pour celui qui fait de l’éducation, de la santé et des valeurs culturelles fortes, des axes prioritaires de sa politique. Et à  travers son parti, le message doit passer. C’’est donc le site historique de Kurukanfuga, à  Kangaba, connu pour avoir été le lieu d’établissement de la fameuse Charte du Kurukanfuga par Soundjata Keita et ses compagnons, qu’il a choisi pour énoncer sa «Â Nouvelle Déclaration » et faire sa rentrée politique par la même occasion. Objectif, préparer 2012 et pourquoi pas briguer la présidentielle… Rencontre symbolique La rencontre qui se déroulera le jeudi 30 Mai, sur les lieux historiques du Kurukan Fuga doit mobiliser des centaines de militants et sympathisants du cercle de Kangaba, à  une centaine de kilomètres de Bamako. En plus des militants de base, d’éminentes personnalités politiques sont attendues à  ce rendez vous qui se veut original et symbolique, en tranchant avec les habituelles conventions politiques auxquelles on a l’habitude d’assister dans les centres de conférence de la capitale. Désormais les petits partis politiques préfèrent baliser le terrain pour rassembler le maximum de militants. A l’instar de l’ADM d’un Madani Tall, qui déblaie le territoire national depuis un moment ou d’un PDES qui a lancé sa campagne à  Nioro dernièrement, il est de bon ton de sillonner le pays. A chacun sa méthode. Loin des manœuvres de grands partis comme l’ADEMA ou des spéculations sur tel ou tel candidat indépendant à  déclarer, les petits partis se font visibles et embarquent la presse avec eux. Concernant la cérémonie prévue à  Kurukanfuga par le parti de Convergence Africaine pour le Renouveau, il s’agira de marquer les esprits par un rassemblement digne du nom : Des prières et bénédictions seront d’abord récitées devant la foule, suivi de l’hymne national du Mali, puis l’allocution de bienvenue du Maire de la ville de Kangaba, des interventions de députés locaux , du représentant des sages et enfin des responsables politiques du parti CARE. Cérémonie à  l’issue de laquelle, le président du parti, Cheikh Boucadary Traoré devra remettre sa «Â  Nouvelle Déclaration » au public. Nous y reviendrons.

Lancement du RPDM : Cheikh Modibo Diarra, une chance pour le Mali ?

C’’est parti pour la rentrée politique du Rassemblement pour le Développement du Mali (RPDM) orchestrée ce dimanche au centre international de conférence de Bamako(CICB). La mobilisation était à  la hauteur de l’événement, les banderoles frappées par les couleurs du parti étaient affichés partout au CICB. Les jeunes filles et garçons brandissaient les pancartes sur lesquels on pouvait lire « Cheick Modibo Diarra une chance pour le Mali ». Venus des quatre coins du pays, on notait parmis les militants, des partis invités pour la circonstance tels que le PDES, l’Adema, l’URD etc. Pour le Docteur Cheick Modibo Diarra, président du parti, l’ambition était à  la hauteur de l’évènement : « Nous avons toujours eu une grande ambition pour le Mali et pour l’Afrique, notre vision, nous l’avons exprimé et concrétisé à  travers les nombreuses activités sur le terrain. A la demande d’hommes et femmes de tous horizons d’ici et d’ailleurs, nous avons décidé de traduire cette vision en un projet de société soutenu par un parti politique ». Cette formation politique a pour objectif de construire par l’exercice démocratique, une société qui offre une égalité de chances à  ces citoyens, de promouvoir le libre exercice des libertés individuelles et collectives, de travailler à  faire des relations de bon voisinages et des règlements pacifiques des conflits, principes cardinaux de la gouvernance. Au delà  de ses objectifs, le parti repose sur cinq piliers. 5 piliers pour le RPDM L’agriculture : « Nous voulons aller au delà  de l’autosuffisance alimentaire pour mettre en œuvre un programme ambitieux de production de larges surplus alimentaires commercialisables. l’éducation et la formation professionnelle de qualité : Selon Cheikh Modibo Diarra, la jeunesse constitue la moitié de la population. « Nous avons le devoir de l’éduquer, de la former, de lui donner les moyens de se prendre en charge et de participer à  l’œuvre de construction nationale ». La santé : Selon le navigateur interplanétaire, l’accès à  la santé occupe une bonne place dans les objectifs du Millénaire pour le développement. Une nation malade ne peut pas se développer. La réforme de l’administration : Ici, le parti propose une véritable réforme de l’Etat avec une stricte redéfinition des missions du service public. l’élimination de tous les gaspillages et dépenses de prestiges, et l’augmentation substantielle des recettes fiscales. Les infrastructures : Ici, le RPDM met un accent sur le désenclavement. « Notre pays défavorisé par sa continentalité, connait un déficit d’infrastructures routières et ferroviaires ainsi que la velléité de son parc automobile. Le parti a pour devise « travail, probité, dignité ». Son emblème est un bœuf de labour bleu sur fond blanc.

Cheick Modibo Diarra en visite dans le Kénédougou : Déjà en campagne pour 2012 ?

Ce week-end a été riche pour l’ex navigateur interplanétaire de la NASA. Le Dr Cheick Modibo Diarra, puisque C’’est de lui qu’il s’agit, a effectué une visite marathon dans la cité du Kénédougou (Sikasso) o๠il a passé en revue ses militants. Comme pour s’assurer de ses forces dans l’optique de l’élection présidentielle de 2012. Tournée en pays intérieur Parti de Bamako vendredi dernier, le Dr Cheick Modibo Diarra était à  la tête d’une forte délégation (d’hommes et de femmes) dans le cadre d’une tournée à  l’intérieur, notamment à  Ségou, puis à  Sikasso. Le cortège après une brève escale à  Ségou (ville natale de Cheick Modibo Diarra), s’est dirigé vers Koutiala, puis Sikasso, Zégoua… La foule n’a pas tari d’éloges à  l’endroit du descendant des Diarra (de la cité des balazans). Partout ou Cheikh Modibo Diarra est passé, il a créer un pont entre lui et les populations. Célébrer le cinquantenaire « Je ne suis pas là  pour acheter les voix comme ça se passe souvent. Ce qui compte, ce sont les perspectives. Ma présence est une manière de fêter le cinquantenaire qui à  mon avis devra selon mon projet, permettre à  chaque malien de se prendre en charge ». Le Dr Diarra dévoilera aussi sa perception de l’intérêt général : « Il faut toujours tenir compte de l’intérêt général au lieu de celui du partisan ». Pour lui, C’’est ce qui C’’est ce qui amène les malentendus et des divisions dans les pays.Saluant la création de club de soutien pour ses actions, le Dr. Diarra, dira : « ces clubs ne devront pas exister à  cause de ma personne mais plutôt pour mes actions. Car, ce qui reste derrière l’homme, ce sont ses actions ». C’’est dire qu’à  présent, le voile est levé sur la candidature possible de Cheick Modibo Diarra aux prochaines élections présidentielles du Mali, en 2012. Proche du peuple ? Au cours de ce périple sikassois, le Dr Cheick Modibo Diarra, a été accueilli par des centaines de femmes et de jeunes et même des chefs religieux, de villages ainsi que des élus politiques qui l’ont demandé à  se présenter à  l’élection présidentielle de 2012 avec leur soutien et bénédictions. A Zégoua les chasseurs ont crée l’évènement à  travers des exhibitions et autres démonstrations pour magnifier l’homme. l’honneur est revenu au Dr. Diarra d’inaugurer un complexe scolaire qui porte son nom. A peine rentré à  Sikasso, il a été confronté à  une série de réunions initiées par des jeunes et des femmes. Ces échanges portaient sur le financement de projets féminins visant à  faire sortir les femmes de la précarité.Emulation dans le rang des leaders et animateurs des associations et clubs de soutiens aux actions du Docteur Cheick. Au fil des étapes, l’ex navigateur a été très sollicité. Avant de prendre congé de ses fans et admirateurs, Cheikh Modibo Diarra dira : « Bientôt nous nous reverrons pour échanger. Je ne vous mens pas. Je ne vous trahirai pas. Le Mali se développera si chacun accepte de partager » !, a répété le futur candidat… aux élections présidentielles de 2012. L’on attend de voir.

Yerim Seck à Dadis : « Vous n’êtes pas qu’un prostitué et un mendiant. Vous êtes un menteur! »

M. le président autoproclamé. J’avais pris sur moi, la première fois o๠vous m’aviez consacré un violent épisode du « Dadis Show », de ne pas répondre à  vos insultes. Par égard pour les millions de Guinéens que vous incarnez aujourd’hui – malheureusement de la plus piètre des manières –, je m’étais résolu à  laisser passer. Mais vous avez récidivé, sans doute parce que vous avez senti l’inefficacité de vos premières accusations. Le 1er octobre, jour du 51ème anniversaire de l’indépendance de la Guinée, vous m’avez fait l’honneur, dès que vous avez fini de déposer la gerbe de fleurs sur la Place des martyrs, de passer 15 minutes à  parler de moi, en guise d’adresse aux Guinéens. Je vous remercie, M. le président autoproclamé, d’accorder autant d’importance à  ma modeste personne et de me faire une aussi grande publicité. Je ne puis toutefois pas, cette fois-ci, passer sous silence vos accusations et vos attaques ô combien violentes. Vous prétendez que je vous ai proposé de vendre les mines de Guinée à  des Iraniens, en contrepartie d’une commission que vous et moi allions nous partager. Ce mensonge est d’une désarmante grossièreté. Je n’ai jamais connu un Iranien de ma vie. Je ne me suis jamais rendu en Iran – ce qui, dans le contexte du monde actuel, se vérifie aisément. Je me suis retrouvé une seule fois en présence d’une personne de nationalité iranienne : C’’était à  l’occasion d’une réunion de rédaction à  Jeune Afrique à  laquelle était convié un réfugié politique qui venait nous parler de son pays. Pour donner du crédit à  vos élucubrations, vous avez ajouté : « Je connais bien Yérim Seck. Il a étudié à  l’université de Conakry. » Vous ne me connaissez pas, M. le président autoproclamé. Pour votre information, je suis arrivé en Guinée pour la première fois en septembre 1995. Expert-juriste de la représentation guinéenne du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), J’ai participé à  la conception et à  la rédaction de nombre de textes relatifs aux questions de démocratie et de droits de l’homme. En 1998, par exemple, en qualité de conseiller juridique pour le compte du PNUD, J’ai rédigé le premier draft du texte régissant le Haut conseil aux affaires électorales (HCE), la structure qui a supervisé et conduit le processus menant à  l’élection présidentielle de décembre 1998. En 2000, pour combler un vide qui était durement ressenti par les chercheurs et les praticiens du droit, mais également par les bailleurs de fonds et par tous ceux qui s’intéressent aux questions relatives aux droits de l’homme et à  la démocratie dans votre pays, J’ai coécrit, avec le très compétent magistrat Yaya Boiro, La justice en Guinée, une œuvre de doctrine juridique qui fait jusqu’aujourd’hui office de référence sur la question. Presque toutes les universités américaines et européennes comptent au moins un exemplaire de cet ouvrage dans leur rayon « Droit comparé ». Parallèlement à  ces activités scientifiques, je collaborais avec un avocat d’affaires réputé de Conakry et dispensais des cours de Libertés publiques au Centre de formation des magistrats et de Droit administratif à  l’université Gamal Abdel Nasser. Je suis très fier d’avoir participé à  la formation de milliers de jeunes Guinéens que je croise aujourd’hui un peu partout dans le monde. Certains d’entre eux sont aujourd’hui à  des positions importantes. Il y a quelques jours, J’en ai rencontré un, qui est devenu conseiller juridique dans une grande banque française. M. le président autoproclamé, pendant que vous trafiquiez avec le carburant de l’armée guinéenne (je reviendrai dans ce blog sur toutes vos magouilles à  l’intendance militaire, preuves à  l’appui), J’essayais de contribuer à  faire avancer le droit dans votre pays. Au cours de mon séjour en Guinée, J’ai rencontré Fanta Konaté, issue d’une grande famille de Siguiri, que J’ai épousée en 1997. Elle m’a donné une fille et un garçon qui ont la double nationalité guinéenne et sénégalaise. Je porte la Guinée dans ma chair et dans mon sang. Voila pourquoi je ne peux, pour ne pas faire honte à  ma descendance, agir comme les plumes et les voix que vous avez achetées. J’ai honte pour toute la lignée de ces personnages qui, au soir du jour o๠vous avez fait tuer des centaines de Guinéens, ont pris la parole dans des médias étrangers pour faire leur beurre sur le sang de leurs compatriotes. M. le président autoproclamé, Les graves erreurs factuelles dont regorgent vos attaques haineuses contre moi ôtent toute crédibilité à  celles-ci. Je peux vous raconter jusque dans le détail ce qui s’est passé dans cette réunion au cours de laquelle un de vos conseillers a dit : « A la guerre comme à  la guerre. Yérim Seck vous a sali, il faut le salir. Je vais dire que vous lui avez donné des milliers de dollars. » Je suis d’autant moins sensible à  ce type d’argument qu’il en est devenu usé à  force d’être galvaudé. J’aurais été multimillionnaire en dollars si J’avais reçu les sommes que ceux que mes articles gênent estiment que J’ai encaissées. Cette rengaine ne me désarçonnera point, et ne m’empêchera jamais de piquer la plume dans la plaie, de révéler ce que l’on cache, de montrer, au-delà  des diatribes enflammées, le Dadis affairiste qui est en train de piller la Guinée avec des proches issus de sa famille et de son ethnie. M. le président autoproclamé, Vous m’avez accusé d’être un mendiant. Vous êtes le plus grand et le plus illustre des mendiants. Vous êtes mendiant jusqu’à  la caricature. Au point d’implorer un ancien Premier ministre guinéen, dès le lendemain de votre coup d’Etat, de vous introduire auprès de Mouammar Kaddafi pour qu’il vous « aide ». Vous tendez la main à  tout le monde, de Mouhamed VI à  Abdoulaye Wade, en passant par les hommes d’affaires guinéens et tous les investisseurs étrangers qui vous rencontrent. Vous m’avez accusé d’être un prostitué. Vous êtes au monde le pire des prostitués. Vous êtes prostitué au point de vous faire payer pour brader les intérêts stratégiques de votre pays. Un exemple : dès votre arrivée aux affaires, vous avez durement critiqué l’attribution du marché du terminal à  conteneurs du port de Conakry à  Getma International et promis d’y revenir. Avant de vous raviser : contre une grasse rétribution, vous avez avalisé ce marché ô combien scandaleux. Je vais revenir dans ce blog sur les détails de cette affaire que je ne veux pas laisser parasiter ce droit de réponse. M. le président autoproclamé, Vous n’êtes pas qu’un prostitué et un mendiant. Vous êtes un menteur. Vous n’avez pas menti que sur mon compte. Vous avez menti à  tous les Guinéens à  qui vous aviez promis de « nettoyer la maison » avant d’organiser une élection transparente à  laquelle vous ne seriez pas candidat. Vous êtes également un voleur. J’ai toutes les preuves pour étayer ce que J’avance. Dans les jours à  venir, je publierai dans ce blog le décompte exact de tout l’argent que vous avez décaissé de la Banque centrale et du trésor public guinéens depuis votre putsch. Je vais également décortiquer, pièces et témoignages à  l’appui, votre gestion du carburant de l’armée. Les Guinéens ne seront pas surpris, qui ont vu la grosse maison que vous possédiez dans le quartier de Lambanyi avant votre accession au pouvoir, et que cent ans de votre salaire de capitaine cumulés n’auraient pas pu vous offrir. Ce que les Guinéens ne savent pas, par contre, C’’est votre passé obscur, votre côté violent, votre personnalité déséquilibrée. Beaucoup de vos compatriotes ignorent, par exemple, qu’étudiant à  l’université de Conakry, vous avez sauvagement battu votre copine qui est tombée dans un coma profond. Recherché, vous avez fui à  Nzérékoré o๠vous êtes entré un bon moment dans la clandestinité. Le traitement que vos affidés ont infligé aux femmes le 28 septembre sont conformes à  vos méthodes. Tous ceux qui sont informés, à  commencer par les chancelleries occidentales en poste à  Conakry, savent que votre épouse a fui pour se réfugier au Maroc. Quelques jours avant son départ, vous l’avez mise au piquet, à  genoux pendant des heures en guise de punition. Vous traà®nez un déséquilibre que trahissent votre gestuelle, vos mimiques, vos colères intempestives… « Allahaa La Guinée rataanga ! » Que Dieu protège la Guinée contre le dangereux dégénéré que vous êtes ! M. le président autoproclamé, Une question m’intrigue : quel dossier vous concernant le général Diarra Camara détient-il ? Sait-il quelque chose qui justifie que vous l’ayez traité avec autant de brutalité dès le lendemain de votre putsch ? Dans l’intérêt de la transparence, ce qu’il sait mérite d’être connu. D’autant que vous avez décidé de briguer la magistrature suprême. Il est essentiel, pour que les Guinéens soient éclairés avant de faire leur choix, que tous ces aspects de votre personnalité et de votre histoire soient connus. Exercer le pouvoir n’est pas une simple sinécure, une manière de se faire plaisir, de se positionner pour s’accaparer de privilèges et d’honneurs. C’’est beaucoup plus sérieux que cela. Il y va de l’avenir de millions d’hommes et de femmes dont l’histoire et la géographie ont fait des Guinéens. M. le président autoproclamé, Pour conférer du crédit à  vos accusations, vous avez l’habitude de débiter que J’ai commencé à  faire des articles d’une tonalité positive sur vous avant de changer de ligne. Vous avez raison de faire ce constat. J’assume totalement le choix que J’avais fait au début de vous accompagner. La raison de mon engagement était simple : dans l’intimité de votre bureau, vous m’avez demandé de vous aider à  conduire une transition vers une vraie démocratie en Guinée. Je vous ai donné ma parole, que J’ai retirée par la suite non sans vous en avoir averti. Pourquoi ? Parce que, piqué par le virus du pouvoir, vous avez totalement dévié de votre ligne de départ. Malgré tout, je me suis abstenu, pendant plusieurs mois, d’écrire sur vous ou de parler de la Guinée. Les choses avaient commencé à  tourner au grotesque, et je ne suis pas amateur de cirque. Surtout s’il fait peser de si gros risques sur une chose aussi sérieuse que la nation guinéenne. Mais, les dérives allant en s’amplifiant, la rédaction de Jeune Afrique m’a demandé d’écrire pour alerter. Voila pourquoi vous avez fait rire tout le monde lorsque vous avez appelé au siège de J.A. pour dire que J’ai écrit pour vous faire chanter. Si l’article « l’incroyable capitaine Dadis » n’a pas été mon initiative, mais celle d’un de mes rédacteurs en chef, J’en ai tiré une grande satisfaction. C’’est du journalisme comme J’aime en faire. Une journaliste réputée de France 24 m’a rempli de fierté, en me lançant sur son plateau : « Vous avez vu juste. Une semaine avant le massacre des Guinéens, vous avez écrit pour dire qu’il y avait danger. » Elle n’est pas la seule. Après le carnage du 28 septembre, les plus prestigieux journaux du monde ont cité mon article et reconnu son caractère prémonitoire. Dans un article intitulé « Dadis, le Ubu roi de la Guinée », le renommé hebdomadaire français l’Express a renvoyé à  « l’incroyable capitaine Dadis » et recommandé sa lecture. Je terminais mon texte par ces deux phrases : « [Dadis] avait promis la rupture avec les usages du passé. C’’est l’équilibre de la Guinée qu’il risque de rompre. » l’obscur capitaine aujourd’hui gagné par le vertige du pouvoir a commencé, quelques jours plus tard, à  rompre dans le sang l’équilibre de la Guinée. Monsieur le président autoproclamé, Vous me taxez d’escroc international ? Je ne sais pas ce que ce concept veut exactement dire. Je vous rétorque toutefois que vous êtes un criminel international. Ce que vous avez fait le 28 septembre est l’exemple-type du crime international. Le carnage que vous avez ordonné répond à  la définition exacte du crime contre l’humanité. Tribaliste jusqu’au bout des ongles, vous avez orchestré cette forfaiture avec des membres de votre famille, des jeunes de votre ethnie recrutés de fraiche date, et des ex-rebelles libériens et sierra-léonais dont vous vous sentez proches du fait de la proximité de votre région d’origine avec leurs pays respectifs. Votre procès ne sera pas celui de l’armée guinéenne. Les actes perpétrés contre les femmes par vos mercenaires encagoulés ne sont pas guinéens. Au-delà  des viols, des manifestants ont été égorgés. Des cadavres sans tête ont traumatisé les médecins de l’hôpital de Donka. Dans la nuit du 28 au 29 septembre, les corps ramassés par vos tueurs ont été rassemblés au camp Samory-Touré. Ils ont pu remplir trois gros camions qui ont quitté nuitamment le centre-ville pour une destination inconnue. Voici autant de questions auxquelles devra s’intéresser un grand avocat français qui est en train de préparer une plainte destinée à  la Cour pénale internationale. Tragique destin que celui qui est le vôtre ! Vous auriez pu être un Amadou Toumani Touré guinéen. Vous êtes devenu un paria, vomi par ses compatriotes, rejeté par ses frères d’armes, mis en quarantaine par la communauté internationale… Vous auriez pu entrer dans l’Histoire. Vous allez en sortir par la petite porte. Vous auriez pu devenir une autorité morale importante en Afrique, impliquée dans le règlement des conflits. Vous risquez de finir derrière le prétoire de la Cour pénale internationale, comme Charles Taylor, un criminel de votre acabit dont vous avez recruté les tueurs. Vous n’êtes pas à  la hauteur du défi historique que votre arrivée aux affaires posait à  la Guinée. Les « Dadis Show » que vous me consacrez traduisent votre manque de retenue et de hauteur dont je parlais dans mon article. J’ai eu raison d’écrire que vos « épaules sont très étroites pour le manteau de chef d’Etat. » Mais je ne cracherai pas sur le succès grandissant que vous me construisez en parlant de moi. J’attend avec impatience votre prochaine sortie. Vous aurez d’ailleurs une bonne occasion de refaire un nouvel épisode de « Dadis Show » lundi, quand vous finirez de lire le numéro de Jeune Afrique qui paraà®t ce jour. J’y reconstitue minute par minute le film de cette répression sauvage que vous avez lâchement infligée à  des Guinéens désarmés et sans défense. En attendant de vous entendre à  nouveau, je vous transmets, M. le président autoproclamé, mes salutations.