HCCT: La plaie du chevauchement des mandats

Oui, selon les constitutionalistes pour qui l’institution ne sortira des difficultés actuelles et ne remplira son rôle dans le fonctionnement de la République qu’au prix d’une profonde mutation. Le Sénat serait donc une bonne formule pour lutter contre les maux du HCCT, indexée par la commission Daba Diawara (mandatée pour ausculter la démocratie malienne) pour son inefficacité. En proie à  un chevauchement de mandats qui du reste, n’est pas sans conséquences sur sa stabilité et son efficacité, l’institution républicaine ne sortira de ce gouffre que quand le projet de reforme constitutionnel l’érigera en Sénat. Vivement attendu par plus d’un malien, l’avènement d’une deuxième chambre au parlement pourrait certainement résoudre bien des incohérences au sein de la dernière née des institutions en République du Mali. En effet, depuis sa création en avril 2002, ladite institution n’a renouvelé ses 75 membres qu’une seule bonne fois, en 2007, après cinq (5) ans de mandat bien rempli par chacun des conseillers nationaux d’alors. Deux (2) ans après, on a assisté, à  l’issue des communales de 2009, à  l’élection de nouveaux élus. Fort logiquement, l’on devrait voir l’entièreté des conseillers nationaux renouvelée au sein de l’institution. Certes, certains ont quitté l’institution, mais un nombre important d’entre eux est resté. La raison en est, dit-on, que leur mandat de cinq ans n’était pas arrivé à  terme. D’o๠la grande confusion dans l’exécution des mandats. Au HCCT, il y aurait donc aujourd’hui des conseillers nationaux qui ne sont plus des élus. Autrement dit, ces personnes bien que n’étant plus des conseillers continuent d’être traités comme des conseillers. Avec tous les avantages et privilèges rattachés à  cette fonction. Selon nos sources, l’Etat est bel et bien au courant de cette situation fort incohérente.Alors pourquoi aucune disposition n’est prise pour corriger les choses? La question mérite d’être posée. En mars 2012, le HCCT se renouveler, mais rien n’indique que cela résolve la situation des mandats. D’autant que le scénario du chevauchement restera le même. « Jusqu’à  la mise en place du Sénat, le Hcct assurera la représentation nationale des collectivités et des maliens de l’extérieur », indique la disposition transitoire contenue dans les recommandations de la comission Diawara. Si les avis divergent en ce qui concerne l’opportunité de la réforme constitutionnelle, l’avènement du Sénat semble être considérée comme une option viable pur redonner un coup de fouet à  la décentralisation malienne dont le HCCT est l’image la plus représentative.