Mèches brésiliennes et indiennes, ces cheveux qui ont la côte

Les cheveux naturels sont à la mode. Si autrefois, leur prix élevé rebutait les coquettes, aujourd’hui elles ne rechignent plus à investir des sommes importantes dans ces « cheveux d’autrui »…

« Ehh! Moi je ne vends pas ça. Moi-même je n’ai pas l’argent pour faire du stock, n’en parlons pas de mes clientes qui ne peuvent pas s’offrir des mèches à ce prix-là! ». Ladji tient une boutique Lux Beauté à Baco Djicoroni Golfe et s’amuse de s’entendre demander des mèches « brésiliennes ». Il en vend pourtant, des mèches. « Ça, c’est 2 500 francs CFA. Les mèches dont tu parles, c’est au moins 35 000 », explique le commerçant.

Cheveux de luxe Dans une boutique au Grand marché de Bamako, la vendeuse reçoit dans une ambiance feutrée. Sur les rayons, des « boules » de cheveux naturels. Les prix sont ceux énoncés par Ladji et vont de 20 000 francs CFA la « boule » (touffe de cheveux attachés ensemble pour faciliter la pose lors du tissage), à 180 000, voire plus. « Tout dépend de la longueur, de la couleur mais surtout de l’origine des cheveux, explique la vendeuse. La plupart vient d’Inde. Mais les plus recherchés et les plus chers viennent du Brésil ». Elle nous montre un paquet de longs cheveux soyeux et ondulés sur lequel on lit distinctement: 300 000 francs CFA.

« Comment mettre une somme pareille dans une coiffure ?, s’offusque Alassane, jeune cadre de banque. Pourtant, pour ressembler à leurs idoles, chanteuses ou actrices de telenovelas, les jeunes et les moins jeunes femmes dépensent beaucoup d’argent dans leurs « cheveux ». Dans son salon, Assa explique que c’est un investissement. « Ça dure longtemps. On peut les recoiffer comme on veut, c’est donc plus économique que les synthétiques », plaide-t-elle, tout en reconnaissant avoir des clientes qui changent régulièrement de « tête », pour suivre la mode.

« C’est même interdit par la religion de mettre des cheveux de morts sur sa tête ! », renchérit Alassane. Il est vrai qu’il y a beaucoup de rumeurs sur l’origine de ces fameux cheveux transformés en perruque ou autres extensions. On les prélèverait sur des cadavres en Inde (premier fournisseur mondial), ou encore sur des personnes démunies qui les vendent pour quelques sous. Mais il en faudra plus que l’origine suspecte ou le coût exorbitant pour décourager toutes celles qui, comme Amina le rappelle, savent qu’il faut « souffrir pour être belle ».

Célia d’Almeida

N’kunsigui: A l’ère des cheveux naturels

Ce samedi 15 août à  l’hôtel Onomo s’est tenu la première édition du concept « N’Kunsigui » sur la valorisation des cheveux naturels. Présentée par Assy Dème et Mamy Laure, blogueuse de la plateforme Mussoya, ladite cérémonie a servi de vitrine pour nombreuses jeunes filles et dames qui n’ont pas hésité à  prendre d’assaut l’enceinte de l’hôtel. « Sur les réseaux sociaux, nous répondons constamment aux questions de nos abonnées qui souhaiteraient pouvoir garder les cheveux naturels » a affirmé Mamy Laure et Assy Dème d’ajouter que c’est pourquoi elles ont décidé de conjuguer les efforts en créant le concept, N’kunsigui. A travers une présentation qui détaille les informations sur la pousse normale des cheveux, Assy Dème à  travers des exemples concrètes a mis en évidence l’importance de conserver des cheveux naturels. Mamy Laure quant à  elle reviendra sur les gestes quotidiens qu’il faut au préalable observer à  l’attention des cheveux. Tel que, laver, nettoyer, hydrater, nourrir et protéger les cheveux. Une leçon a également été axée sur la bonne utilisation des champions pour éviter de provoquer des irritations. Véritable espace pour les femmes plusieurs techniques ont été appris aux participantes quant au lavage des cheveux. Notamment, le co-wash ou démêlant, l’utilisation de l’argile verte etc.  »Les cheveux ont plus besoin d’hydratation. C’est malheureusement pas le cas au Mali » a lancé Mamy Laure avant de citer quelques mesures utiles pour cela; s’hydrater de l’intérieur et de l’extérieur soit en buvant une quantité considérable d’eau soit à  travers des vaporisations.

Phénomène: le « nappy style » en quelques conseils

Le mot n’est pas exagéré. C’est bien à  un phénomène de société que l’on assiste depuis quelques années. Et comme d’habitude, il est venu des pays occidentaux. Quelques stars décident de laisser tomber les pots de défrisants et les extensions « brésiliennes » et voici partie la mode du « nappy style », entendez par-là , la coupe afro naturelle. Depuis, on entend parler que de cela. De manifestations de nigérianes, fières d’exhiber leur profusion capillaire digne des années 60 aux salons plus inventifs les uns que les autres pour faire la promotion des produits « spécial cheveu naturel ». Alors, comme nous sommes de plus en plus nombreuses à  nous laisser emporter par le mouvement, tâchons de voir comment prendre soin de sa coupe au naturel. Parce que les cheveux crépus et drus, ce n’est pas aussi facile que cela au quotidien. Naturel and happy= Nappy Plus qu’une mode, c’est un véritable mouvement interplanétaire. Outre les stars, il est de plus en plus fréquent de rencontrer des filles et jeunes femmes qui laissent leurs cheveux au naturel après des années, voire décennies de défrisage. Pour elles, être revenues au naturel est un choix plein de sens. L’étape principale et la plus difficile, le Big chop. C’est ainsi que l’on appelle le fait de couper tous les cheveux défrisés pour permettre au cheveu de pousser au naturel. C’est avant tout une décision personnelle (bien qu’il arrive qu’on ait pas le choix, si les cheveux sont trop abimés). Il faut laisser un peu de repousse naturelle avant de prendre les ciseaux, même si certaines n’ont pas peur du look boule à  zéro. Le secret: le soin! Le cheveu naturel est en effet plus exigeant. Il a besoin que l’on s’occupe de lui, qu’on le bichonne quasi quotidiennement. Il est plutôt sec et fragile: les écailles qui les protègent à  l’extérieur s’écartent à  chaque courbure, constituant autant de zones à  risques. Compte tenu des boucles nombreuses et très serrées, le sébum (lubrifiant naturel produit par le cuir chevelu) a plus de chemin à  parcourir pour faire son travail d’hydratation…Ce qui leur donne parfois cet aspect un peu terne. Vous avez parfois le sentiment qu’ils ne poussent pas très vite… C’est en général faux: en réalité, c’est souvent un coiffage trop rude qui les empêche d’atteindre une belle longueur. Investissez dans une brosse et un peigne de qualité et, optez pour des soins nourrissants qui vont compenser le manque d’hydratation, les cheveux seront soyeux et doux avec de beaux reflets. De plus en plus de produits spécifiques aux cheveux crépus sont désormais sur le marché mais vous pouvez aussi faire appel aux bonnes vieilles méthodes naturelles, particulièrement les bains d’huile(karité, coco, amande de palmiste,etc…), dont nos mamans ont le secret. Suivez les 3 étapes suivantes: le bain d’huile, le masque capillaire, le coiffage…et bien entendu, le shampooing, qui demeure le premier produit de beauté de vos cheveux! Une fois toutes les 2 semaines, faites un bain d’huile: vous imprégnez bien les cheveux et laissez recouvrez du bonnet auto-chauffant. Vous laissez agir 30 minutes, puis procédez au shampooing normalement. Prenez une formule stimulante du cuir chevelu. N’oubliez pas l’après shampooing, que vous laissez agir 2 à  3 minutes avant de rincer, il vous permettra de démêler le cheveu avant de le coiffer. à‰vitez de les étouffer dans des nattes trop serrées, ou sous des tissages. Laissez les respirer en les coiffant en afro, histoire de jouer la carte 100% naturel. Allez-y, soyez nappy!