Coupe du Monde: ce seront la Russie et le Qatar !

2018, victoire russe à  l’arraché Pour 2018, les autres candidats étaient le duo Pays-Bas/Belgique, le duo Espagne-Portugal et l’Angleterre, pourtant donnée grande favorite. Le choix de la Russie est très politique, le pays ne présentant pas sur le papier des garanties très solides en termes d’infrastructures. Tout y est encore à  construire: stades (seul le Luzhniki à  Moscou est aux normes d’une phase finale), hôtels, réseau de transport. La grande taille du pays constitue déjà  en soi un défi logistique même si le dossier russe s’articule autour de treize villes regroupées en quatre pôles. Hormis Ekaterinbourg, toutes les villes sont situées dans la partie +européenne+ de la Russie. Mais le soutien sans faille des autorités russes et du Premier ministre Vladimir Poutine ont dû rassurer les membres du CE de la Fifa. Le dirigeant russe avait déjà  joué un rôle central dans l’obtention par Sotchi des JO d’hiver de 2014. M. Poutine a, en plus, eu l’habileté d’éviter le voyage à  Zurich en dénonçant une « concurrence déloyale » et « une campagne évidente contre les membres du comité exécutif de la Fifa ». « On les couvre de boue, on essaie de les compromettre », avait-il lancé mercredi dans une allusion claire à  l’Angleterre. Pour M. Blatter, cette ouverture à  l’est s’inscrit ainsi dans cette volonté de défricher de nouveaux territoires, après une première Coupe du monde en Asie (Japon-Corée du Sud en 2002) puis en Afrique (Afrique du Sud en 2010). Le succès russe est un sérieux camouflet pour l’Angleterre, pays qui a donné naissance au football, malgré la qualité évidente de son dossier. Sa candidature a sans doute payé au prix fort les révélations sur des cas de corruption touchant le CE de la Fifa. L’intense lobbying du Premier ministre David Cameron, secondé par le Prince William et David Beckham, n’a donc pas porté ses fruits et le dirigeant britannique n’a pas réussi à  rééditer le coup de Tony Blair, artisan en 2005 du succès de Londres dans l’obtention des JO-2012. La Fifa a indiqué que, contrairement aux années précédentes, elle ne donnerait le détail des votes. 2022, une coupe du monde dans le désert ! Pour 2022, les autres pays candidats étaient les Etats-Unis -donnés grands favoris-, le Japon, la Corée du Sud et l’Australie. En choisissant le Qatar, minuscule pays du Moyen-Orient (11.427 km², 1,7 million habitants) devenu en quelques années un acteur majeur de la région dans le domaine du sport et de la culture, la Fifa a opté pour l’audace et continue à  défricher de nouveaux territoires, après avoir ouvert la porte à  l’Asie en 2002 (Japon-Corée du Sud) et à  l’Afrique en 2010 (Afrique du Sud). Etat pétrolier mais surtout troisième producteur mondial de gaz naturel, l’émirat a tout misé sur sa puissance financière et son positionnement géographique, au centre d’un marché télévisuel qu’il estime à  près de 3,2 milliards de téléspectateurs. Le choix du Qatar représente pourtant un défi important avec deux écueils: la chaleur accablante en été et la faible superficie du pays qui pourraient poser des problèmes en termes de logistique et d’organisation, les stades devant être construits dans un rayon de 50 km. Le pays, qui s’était attaché les services du Français Zinédine Zidane pour défendre son dossier, a vu les choses en grand et envisage de construire des stades futuristes avec climatisation. Le Qatar a en tout cas réussi à  damer le pion au grand favori américain, qui avait pourtant fait forte impression mercredi lors de la présentation de son dossier avec un message vidéo du président Barack Obama et des interventions à  la tribune de l’ex-président Bill Clinton, président d’honneur du comité de candidature, et de l’acteur Morgan Freeman.