Formation Professionnelle : 30 jeunes formés au compte du CIGEM

Déjà  6 ans au profit de la formation des jeunes maliens Créé en 2004, le désormais Centre « Guy BERT » est le fruit du partenariat du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) et de l’Union des Industries Métallurgiques de la Région Rhône Alpes. Dés son ouverture, le centre s’est positionné sur trois filières dans lesquelles les besoins des entreprises des secteurs du BTP sont les plus pressants. Il s’agit du froid et climatisation, de la plomberie sanitaire, et du carrelage mosaà¯que. Aujourd’hui, grâce à  l’appui de ses partenaires, il compte trois autres filières de formation qui sont la maçonnerie, l’encadrement de chantier et l’électricité bâtiment. Selon la Directrice du Centre, Khady Camara, « les filières de formation retenues par le CFTPT, correspondent aux domaines dans lesquelles existe une pénurie très ressentie par les entreprises au Mali. De plus, il s’agit là  de secteurs d’activités pour lesquels les jeunes des centres urbains et périurbains manifestent un besoin réel. Le Centre de Titibougou se présente ainsi comme une solution à  l’emploi des jeunes ainsi que la promotion de l’auto emploi au Mali». Par ailleurs, l’établissement vient de bénéficier d’un appui de l’Agence Nationale pour l’Emploi, qui lui permettra d’ouvrir cette année une section électricité bâtiment. Toutes ces avancées n’auront été possibles sans l’accompagnement des partenaires du Centre. Outre les instances nationales de la formation professionnelle et le Conseil National du Patronat du Mali dont le président honoraire, Moussa Baba Coulibaly présidait la cérémonie, le CFTPT a reçu un important appui d’organisations patronales françaises. Ainsi, le CFAI de l’AFPM de la région Rhônes-Alpes en France a toujours appuyé les promoteurs du Centre. Une forte délégation de 11 personnes a fait le déplacement de Bamako pour la cérémonie de baptême du Centre au nom de Guy BERT, cadre du CFAI de Lyon, décédé en Février dernier et qui s’était beaucoup investi dans la vie du Centre. Donner les moyens aux jeunes migrants de mieux s’insérer dans la société Avant de dévoiler la nouvelle plaque de l’établissement, l’assistance a participé à  la remise de diplômes à  30 jeunes migrants de retour et de potentiels candidats pour une migration légale. 11 sont des migrants de retour et les 19 autres sont des candidats au départ reçus dans le cadre d’un projet de migration. Cette formation de 4 mois en Maçonnerie et Carrelage-mosaà¯que a été possible grâce au financement du Centre d’Information et de Gestion des Migrations. Pour le directeur du CIGEM, Abdoulaye Konaté, « la question de la migration doit désormais être autre que celle des drames humains et de mesures répressives des pays de destination ». Il s’agit donc pour le CIGEM de donner aux jeunes maliens d’aller vers une migration légale et une insertion professionnelle réussie. Un accent très fort a été porté sur l’acquisition des compétences techniques et pratiques afin d’assurer aux stagiaires sortants une opérationnalité immédiate sur le marché de l’emploi. Le parrain de la cérémonie, Moussa Balla Coulibaly a fait des bénédictions aux jeunes récipiendaires avant de leur rappeler que le premier maillon du développement d’un pays, C’’est l’ouvrier qualifié. Il leur a demandé de faire honneur à  leurs ainés et à  ceux qui ont financé leur formation en donnant du meilleur d’eux-mêmes sur le terrain pour que les métiers de second ouvrage retrouvent leur lustre d’antan. En effet, a-t-il rappeler, les ouvriers bâtiments maliens étaient autrefois les meilleurs de la sous-région en témoignent des bâtiments comme la l’Hôtel de ville, la Gare centrale ou encore la Cathédrale de Bamako.Une bourse Guy BERT a été mise en place d’une valeur de 10 000 euros qui permettra la formation de 12 nouveaux jeunes.

Partenariat CIGEM – Gouvernement : promouvoir la formation professionnelle et l’intégration des migrants

A travers la signature de ces conventions, le 12 juin dernier, le Centre d’information et de gestion des migrations (CIGEM), va apporter son appui aux services référents de l’Etat, dans leur mission envers les migrants de retour, et cela en matière d’insertion professionnelle. Au nombre de quatre, ces services sont : l’Agence nationale pour l’Emploi (ANPE) et l’Agence pour l’emploi des jeunes (APEJ), le FAFPA( le fonds d’appui à  la formation professionnelle et à  l’apprentissage) et les UFAE ( Unité de formation et d’ appui aux entreprises). Ledit partenariat s’articulera sur 3 axes, notamment, la mise en place d’actions spécifiques portant sur l’accueil et l’élaboration ; la collecte, l’analyse et la diffusion des données relatives à  l’emploi ; et la mise en œuvre des plans de formation des migrants. Dans son exposé, le Directeur du CIGEM, M Abdoulaye Konaté, a signalé qu’au jour d’aujourd’hui, les structures de formations de l’Etat sont peu ouvertes aux migrants. D’o๠toute l’importance de la signature des présentes conventions, qui avantagera les migrants. Encadrer la migration légale Assortis de la volonté des deux parties, ces accords entendent promouvoir la migration légale, la formation et l’insertion professionnelle des migrants de retour. En terme de résultats, M Konaté a cité quelques exemples de réalisations concrètes de sa structure ; à  savoir le financement de formations qualifiantes pour les visiteurs du CIGEM ou les habitants de Kayes, la mise en place du groupe d’accueil et de réinsertion » des migrants de retour et en transit, le projet « bourses d’étude en Afrique pour des étudiants maliens »Â… Pour le ministre des Maliens de l’ extérieur, Alou Badra Macalou, ces accords permettront aux services référents de l’emploi et de la formation professionnelle, et le CIGEM, de capitaliser leurs expériences au service des migrants.

Immigration, les raisons du départ

l’immigration clandestine fait davantage de morts chaque jour. Ils veulent tous partir, mais partir o๠? Comment partir ? C’’est à  ces questionnements que nous essayerons de répondre afin de mieux comprendre les attitudes des uns et des autres face à  ce phénomène qui ronge le continent africain. Pourquoi veulent-ils tous partir ? Les causes de l’immigration sont-elles liées aux conditions de vie misérables de la population ou au taux de chômage trop élevé ? l’altermondialiste Aminata Dramane Traoré estime que le Mali est un pays à  forte tendance migratoire :« les candidats à  l’immigration sont surtout des jeunes et leur envie de partir est due, d’une part, à  l’échec des programmes d’ajustement structurels, la mauvaise gestion de ressources humaines et financières et les partis-pris. ‘l’Afrique subit les conséquences des choix macro-économiques qui lui sont imposés’. Depuis les évènements dramatiques de Ceuta et Melilla, les alter- mondialistes se sont impliqués dans un travail de communication avec les jeunes, afin de les amener à  mesurer et à  comprendre les risques liés à  la l’immigration clandestine », explique Aminata Traoré, ‘ Dans de nombreux villages du Mali, récemment visités, les jeunes n’ayant pas de projet d’émigration, n’ont aucune chance d’avoir une fiancée ! ‘ Partir est un objectif à  atteindre coûte que coûte et par tous les moyens, quitte à  y perdre la vie’ Kayes, une région du Mami à  fort potentiel migratoire Le taux de migrants originaires de la région de Kayes est élevé. La ville de Kayes qui compte 1 400 000 habitants est considérée comme l’exemple réussi de l’immigration au Mali, en raison de l’apport économique des migrants au pays. Le jeune fonctionnaire de police de 28 ans, Abdoulaye, met le phénomène de l’immigration sur le compte de la pauvreté et du chômage : « Partir est une seconde nature chez l’être humain. Même si on a tout le luxe voulu, cela ne suffit pas, il faut toujours découvrir de nouveaux horizons. Lui est prêt à  partir loin de son pays dès qu’une occasion se présentera. ‘’C’’est un idéal que je souhaite atteindre. Mon poste de policier ne me permet pas de gagner ma vie comme je le voudrais réellement. Je trouve mon salaire trop bas pour le train de vie que mènent ma femme et mes gosses. » Drissa Sidibé est gardien d’une grande banque de la place. Il est lui aussi très favorable à  l’immigration. Avec 30.000 FCFA mensuels, Drissa se plaint de ne pas pouvoir s’occuper convenablement de sa femme et de ses quatre enfants : le loyer à  payer, l’électricité, l’eau et toutes les petites dépenses constituent une lourde charge. A plus de 45 ans, Drissa est prêt à  risquer sa vie et laisser sa famille pour partir se chercher ailleurs comme il dit. Encadrer le phénomène migratoire au Mali ! La réalité de l’immigration irrégulière et de ses drames au quotidien, la prise conscience par les gouvernements des pays d’origine des potentiels humains financiers et culturels des migrants, constituent des enjeux de société importants. C’’est au regard de tout ceci, que la Commission de l’Union Européenne (UE), a envisagé, avec la collaboration du gouvernement malien, la création du centre d’information et de gestion des migrations (CIGEM) qui a été inauguré le 6 octobre dernier au quartier ACI Hamdallaye. Le Président de la Commission Européenne, Louis Michel explique que ‘’le Mali étant le 2e pays de l’Afrique de l’ouest par sa taille, a davantage conscience des avantages que la migration peut apporter au développement. Il y a la nécessité de réduire au maximum, ses effets négatifs. Le gouvernement malien mène depuis plusieurs années, des actions en faveur des Maliens de l’extérieur. Le Mali a ainsi été choisi par la commission de l’UE pour abriter ce centre ». Selon Abdoulaye Konaté, le directeur du CIGEM, le centre vise à  mettre en place un cadre de gestion durable des flux migratoires. Le Mali reçoit également des migrants venus d’ailleurs et particulièrement, d’Afrique. Il est donc nécessaire de promouvoir la migration légale. Le centre accueille principalement les migrants expulsés de France, d’Espagne, de Libye et d’ailleurs. Ce sont surtout eux qui viennent pour des cas de réinsertion et retour par voie légale. l’expérience du CIGEM aborde la problématique migratoire selon une approche globale et durable. Cette approche est en cohérence avec les éléments de politique de développement du Mali qui visent non pas à  arrêter le phénomène mais à  le positiver, le développer et le structurer. Notons que le refus du Mali de signer avec la France, un accord de gestion des flux migratoires, démontre sa volonté de ne servir de telles fins. Signalons aussi que contrairement à  ce que beaucoup semblent penser, la première destination des maliens C’’est l’Afrique : Côte d’Ivoire, Gabon, Congo, Angola, Guinée Equatoriale … Sur une population expatriée estimée à  plus 4 millions de personnes, quelques 3.5 millions se trouvent dans ces pays là . Le gouvernement espagnol, en collaboration avec l’ANPE, a procédé au recrutement d’une trentaine de cultivateurs maliens pour l’Espagne. Parmi ces candidats, Brahima Traoré : Refoulé le 23 novembre 2007 avec de nombreux compatriotes, il est passé par des pirogues de fortunes, et s’est fait arrêter par les autorités espagnoles aux larges des côtes marocaines. Après 40 jours à  la Croix Rouge Espagnole, ils ont été expulsés au Mali. ‘’Je voudrais cette fois ci, passer par la voie normale, légale. Lorsque J’ai entendu parler de cet appel à  candidature lancé par le CIGEM, je suis venu…’. Les trente candidats seront en Espagne d’ici quelques semaines et n’attendent plus que la confirmation de leurs visas. l’impact économique des migrants sur le Mali est assez important et diversifié. Selon une étude réalisée par la banque africaine de développement (BAD), la diaspora africaine transfère de 14 à  17 milliards de dollars US par an. Cette étude relève aussi que la diaspora malienne de France effectue par le circuit officiel, un transfert annuel de 120 milliards de francs CFA, un montant supérieur, au niveau de l’aide publique au développement perçue par le Mali. Plus récemment, selon l’agence PANA, se référant au haut conseil des maliens de France( HCMF), environ 200 milliards de francs CFA sont transférés chaque année, à  travers différents circuits, par la diaspora malienne.