Cheik Oumar Sissoko : Le cinéma malien laissé pour compte

Invité sur le plateau de l’émission culturelle « Ciné 24 », l’ancien ministre de la culture a insisté sur la nécessité de redynamiser le ciné sur le continent, et particulièrement au Mali. Pour lui, ce défi ne peut être relevé que si les pouvoirs publics réhabilitent les salles de cinéma. « Il y a vraiment de sérieux problèmes. On produit des films qu’on ne parvient pas à  présenter au public » regrette l’ancien lauréat du Festival panafricain du film et de la télévision de Ouagadougou, FESPACO. « l’Etat malien a vendu les plus grandes salles de cinéma à  des opérateurs économiques qui n’ont pas respecté les contrats de vente, hormis pour celle qui a été rachetée par le Babemba. Les autres salles ont été fermées ou laissées à  l’abandon » déplore-t-il. Avant d’ajouter que « cela signifie que l’Etat ne voit pas la nécessité d’ouvrir les salles de cinéma pour que ce secteur, qui était très dynamique, puisse retrouver sa renommée. La situation actuelle du 7ème art, poursuit l’ancien ministre, ne permet pas de développer des loisirs, ni d’amener ce pan de la culture malienne à  exceller comme auparavant. On oublie que C’’est aussi un secteur de création d’emplois, regrette M. Sissoko. Qui reconnait qu’heureusement le Centre national cinématographique, CNCM, est en train de prendre des dispositions. Nostalgie des heures de gloire du cinéma malien Le cinéma malien a connu, selon Cheick Oumar Sissoko, ses heures de gloire. Aujourd’hui, il est en train de remonter la pente après une impasse, et cela grâce aux efforts du Centre national cinématographique du Mali, dont il a salué les efforts du directeur Moussa Ouane pour la redynamisation de la création cinématographique. Les conditions se réunissent de plus en plus pour que cette création puisse aller de l’avant, se réjouit-il, citant la production de deux longs métrages par ledit Centre. Il s’agit de « Da Monzon : la conquête de Samannyanan » et de « Toile d’Araignée », une adaptation du roman d’Ibrahima Ly. « Ce qu’il faut encore noter, poursuit le réalisateur, C’’est la mise à  disposition de matériel pour tous les cinéastes qui en font la demande. Une école a également été créée pour permettre aux cinéastes de se recycler et d’ouvrir le cinéma aux jeunes. On a besoin d’assurer la relève. Je pense que dans deux ou trois ans, nous allons reprendre le leadership que nous avions il y a quelques années » espère Cheick Oumar Sissoko. Qui précise une fois de plus que « là  o๠le bât blesse, C’’est la fermeture de toutes les salles de cinéma à  Bamako et dans la sous région ». Un nouveau film en projet Interrogé sur un possible retour sur les plateaux de tournage, le réalisateur est formel : « J’ai beaucoup de temps à  consacrer au cinéma. C’’est ce que je fais présentement en côtoyant les jeunes cinéastes et en les aidant autant que je le peux. Mais je m’inspire également auprès d’eux parce qu’ils ont une plus grande maà®trise des nouvelles technologies », a-t-il déclaré. Et il a annoncé la sortie dans les mois à  venir d’un prochain film. « Je prépare un long métrage qui est aussi une adaptation d’un roman écrit par un malien et une française, « Rapt à  Bamako ». Indépendamment de cela, J’écris beaucoup de séries télévisées, mais je suis aussi à  l’école, en phase d’apprentissage des nouvelles technologies appliquées à  la cinématographie ».

Festival Orange : Du cinéma plein les yeux ce week-end !

l’objectif, explique M. Antoine de Clerk, directeur marketing d’Orange, est de contribuer à  redynamiser la diffusion du cinéma auprès du public africain. «Â Le Festival du cinéma Orange est né du double constat de l’attrait constant pour l’image et le cinéma par les populations, ajoute-t-il, mais aussi de grosses difficultés de diffusion en salle que connait le cinéma en Afrique depuis plusieurs années ». Pour cette édition 2011, six pays seront évoqués par le festival. Il s’agit notamment du Niger, le Sénégal, la Guinée Bissau, la Guinée Conakry, la Côte d’Ivoire et le Mali. l’évènement prévoit, dans notre pays, de nombreuses projections en plein air sur écran de films africains et internationaux, pour le plus bonheur des populations des villes et des campagnes. A Bamako, les projections se feront aussi dans des salles comme le ciné Babemba, l’espace Culturel Blonba, et l’Institut français, ancien CCF. Des films d’actualité Au Mali, le programme de projections est riche et varié. Il portera sur des films d’actualité comme «Â Un homme qui crie » du réalisateur tchadien Mahamat Saleh Haroun, primé l’année dernière au Festival de cannes à  travers le prestigieux «Â Prix du jury ». Le film a aussi remporté en mars dernier à  Ouagadougou «Â l’Etalon d’argent de Yennenga » (la 2ème place du classement) à  la 22ème édition du FESPACO au Burkina Faso. «Â Un homme qui crie » est un film est émouvant, et il sera certainement très attendu par le public au cours de ce festival. «Â Le mec idéal », n’en est pas moins. Etalon bronze de Yennenga du dernier FESPACO (3ème place), ce film a séduit les amateurs du 7ème art. Le réalisateur ivoirien Owell A. Brown, a réussi un pari en réalisant un film qui mélange romance et humour. D’autres films sont programmés sur les écrans au cours de ce festival. Il s’agit entre autres de «Â Ma part de gâteau » de Cédric Klapisch, «Â Rien à  déclarer » de Dany Boon, «Â Moi, Michel G. Milliardaire maitre du monde » de Stéphane Kazandjian, «Â une pure affaire », réalisé par Alexandre Coffre », «Â Madame Brouette » de Moussa Sène Absa, «Â Avatar » de James Cameron, «Â Fatou la malienne » de Daniel Vigne, «Â Julie et Roméo » de Boubacar Diallo, etc. «Â En attendant le vote… » du réalisateur béninois Missa Hébié est également au programme. Projeté en compétition officielle au dernier FESPACO dans la catégorie long métrage, le film porte sur la corruption généralisée au sommet de l’Etat. l’œuvre avait nourri tous les commentaires et était pressentie pour le grand prix du FESPACO. Une brochette de films maliens Pour cette édition 2011 du Festival du cinéma de Orange, plusieurs films maliens seront projetés entre les salles et les espaces de projection plein air. Il s’agit notamment de «Â Faro, la reine des eaux » du réalisateur malien Salif Traoré. Ce film a représenté notre pays au FESPACO 2007 en compétition officielle dans la catégorie long métrage. «Â Tafé fanga » (le pouvoir du pagne) du réalisateur feu Adama Drabo sera aussi de la partie. Dans ce film, très représenté aux différents festivals de cinéma, l’illustre griot Sidiki Diabaté nous invite sur la falaise Badiangara, dans le passé du peuple Dogon… Aussi, le public aura droit à  la projection de «Â Da Monzon, ou la conquête Samanyana », du réalisateur Sidi Fassara Diabaté. Un autre long métrage malien primé par le «Â Prix UEMOA » au dernier FESPACO. Dans ce film au décor époustouflant, le cinéaste retrace une fresque historique sur le règne de l’un des rois du royaume bambara de Ségou. Le film met ainsi en lumière la ruse et les stratagèmes utilisées dans la conquête du pouvoir et dans la guerre. Documentaires Le programme du Festival du cinéma d’Orange C’’est aussi la projection du documentaire «Â Star et immigré » sur la vie du comédien malien Habib Dembélé dit «Â Guimba ». Ce documentaire met scène les allers-retours d’un acteur dont la notoriété est reconnue en Afrique et en Europe o๠son travail avec Peter Brook le mène de capitale en capitale. Mais l’immigré revient le plus souvent possible se ressourcer près des siens, et de se faire acclamer en vraie star, notamment lors de ses «Â one man show » retentissants. Bref, le Festival du cinéma d’Orange est un condensé de films auquel le public malien aura droit pendant 4 jours de fête autour du cinéma.

Amsétou Sanogo : la promesse d’un bel avenir dans le cinéma

«Â Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années », écrit Corneille dans le «Â Cid ». Amsétou Sanogo en est une ! A son jeune âge elle aura vite franchi des étapes que d’autres rêvent encore d’atteindre. Sa première apparition sur un plateau de tournage s’est faite lors de la réalisation du film «Â Commissaire Balla » du cinéaste malien Ladji Diakité. Dès lors, le talent de cette jeune dame a été vite détecté par les professionnels du cinéma. Cette première expérience marque le début d’une carrière jugée prometteuse. Notamment, par Mme Fatimata Traoré du Centre National de la Cinématographie du Mali (CNCM) qui lui a prodigué de nombreux conseils. «Â Je dois aussi ma carrière à  cette dame dont la disponibilité m’a été d’un grand apport. C’’est elle qui m’a poussé à  aller plus loin », juge la jeune actrice. Après le film «Â Commissaire Balla », Amsétou est sollicitée pour d’autres tournages. C’’est ainsi qu’elle participe à  des œuvres cinématographiques comme «Â Duel à  Dafa » du réalisateur Ladji Diakité, «Â Fantan-Fagan » (le pouvoir des pauvres), une coréalisation de feu Adama Drabo et de Ladji Diakité, «Â Minyè » (l’envie), de Souleymane Cissé, «Laisser mon mari » du réalisateur nigérian Jéry Romarus. Elle participe également au long métrage «Â Da Monzon » (de Sidi Fassara Diabaté) projeté en compétition officielle au dernier FESPACO. A ce jour, la jeune actrice aura participé à  sept films dont la plupart sont des longs métrages. Un début de carrière très prometteur pour un secteur o๠la concurrence est parfois rude. Ambition internationale En nourrissant l’ambition d’élargir sa carrière au plan international, pour devenir une comédienne de la trempe de Oumou Berhé dite «Â Dikorè », Fatoumata Coulibaly dite «Â FC’ », ou Maà¯mouna Hélène Diarra, notre actrice ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : «Je sais que le défi va être énorme. Mais J’adhère à  la thèse selon laquelle «Â à  C’œur vaillant, rien n’est impossible », dit-elle. Le plus impressionnant est que sa formation académique ne la prédestinait pas à  une carrière d’actrice. Etudiante à  la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Bamako (FSJP), comment s’est-elle retrouvée dans le monde du cinéma ? Amsétou raconte à  l’époque des classes primaires (particulièrement au fondamental, puis au lycée), elle participait à  des activités sportives et culturelles scolaires. Au fil des années, poursuit-elle, la comédienne Oumou Berthé dite «Â Dikorè », qui est la mère d’une de ses amies découvre en elle sa grande sympathie pour le cinéma et les plateaux de tournage. Après avoir détecté son talent d’artiste, celle-ci l’encourage à  aller s’inscrire à  la Direction nationale de la cinématographie du Mali. Quelques mois plus tard, ce fut le début d’une carrière très attendue : «Â Quand on ma contacté pour participer à  la réalisation du film «Commissaire Balla», je n’en revenais pas. Je me demandais, si J’étais vraiment à  la hauteur. Mais «Â Dikoré » m’a beaucoup encouragé. Aujourd’hui, je lui rends cet hommage mérité » nous a confié Amsétou Sanogo. Faire vibrer le cinéma malien «Â Mon plus grand souhait est que le cinéma malien retrouve ses années de gloire o๠des réalisateurs comme Souleymane Cissé et Cheick Oumar Sissoko ont remporté des Etalons d’or de Yennenga » au FESPACO. «Â Je sais que des efforts énormes sont entrain d’être abattus. Mais nous devons persévérer et être plus agressifs », ajoute t-elle. «Â Le cinéma est un monde merveilleux o๠les contacts, la chaleur humaine, le renforcement des liens d’amitié et fraternité sont très forts. Dans le secteur du cinéma, les acteurs sont de même père et de même mère », explique Amsétou. Qui dirige aujourd’hui au Mali l’association «Â Artistes du Monde ».

Paroles de Grin : Et si nous allions au cinéma ce week-end ?

Fespaco : Cinéma Made in Mali Le Mali est formidablement présent au Fespaco 2011. De belles œuvres sont représentées cette 22è édition qui s’est ouverte ce samedi à  Ouagadougou. le documentaire, de la talentueuse réalisatrice Awa Traoré, mais aussi , une fiction du réalisateur malien, Boubacar Sidibé, et produite par l’ORTM, intéressera les spectateurs sur la création de la ville légendaire de Ségou. Puis le long métrage, Da Monzon, à  la conquête de Samanyana, révèlera le talent immense du comédien, Gabriel Magma Konaté et de bien d’autres à  la Biennale du cinéma Africain. Avis aux amateurs de fictions historiques, made in Mali. Libye, un monde veut s’effondrer Khadafi tremble t-il ? Tiendra-t-il plus longtemps que Moubarak ? s’attendait-il à  ce grondement venu du nord ? Mais lui et les siens ne lâcheront pas. A commencer par son fils, qui a averti cette semaine : «Â Des rivières de sang risquent de couler en Libye.». Des réformes ont été promises, des augmentations de salaire. Rien à  faire ! La révolte gronde en Libye. On veut faire comme les Tunisiens, Moubarak bis, Khadafi exit. 2011, C’’est l’année de toutes les révolutions, humaines, mais les bonnes révolutions laissent toujours des morts. Dans le cas de la Libye, les répercussions seront immenses sur la sous-région. Que veulent les libyens, qui ne sont pas les plus mal lotis du monde arabe ? Les affidés de Khadafi tremblent, s’inquiètent de la chute de ce monarque pas comme les autres…et de la fin des pétrodollars et autres investissements… Le dimanche à  Bamako C’’est jour de… ? C’’est bien connu, le Malien est homme de Grin. Sa femme elle, est confidente, dans les mariages, baptêmes et autres cérémonies qui font le social, social de notre pays. Ne soyez pas surpris, si vos oreilles sifflent, ou vous grattent, particulièrement le Dimanche. Il se pourrait que quelque part, dans une cour, ou un Grin, l’on parle de vous ! Et oui, tout comme le favorise notre sens du Balimaya ou de la parenté, la vie des autres, devient le centre de la conversation de quelques uns. Ainsi en est-il depuis la nuit des temps en terre du Mandé. Alors, vérifiez vos, faits, vos gestes, les troubadours modernes, les griottes lyriques, mais aussi le mauvaises langues, les divulgueront jusqu’à  l’éternité… Des nouvelles des otages On n’avait plus entendu parler d’eux et les revoilà . Libres cette fois. 3 d’entre eux, la française Françoise Larribe, le Togolais et le Malgache, ont été libérés par AQMI. Contre quoi ? La révolution qui agite le monde arabe a-t-elle trop étouffé les menaces d’AQMI. Les médias eux ont fait leur travail de diffusion. Les négociateurs, le leurs certainement. Tiken Jah fait sa révolution Africaine Il est toujours là  o๠on ne l’attend pas. Tiken, le roi du reggae made in Africa, ne perd pas une once d’énergie pour ravir son public. s’il arrive tard sur scène, sur les coups de 23h, C’’est pour mieux entretenir ses fans et distiller ses messages anti-domination néocoloniale, tout ça dans son studio-concert de la Cité Unicef de Bamako. Pétant, le feu, raconte un spectateur, avec un jeu de jambes hors pair et , incisif surtout envers les monarques, , Tiken doit exulter de ce qui agite le monde arabe. Car ses paroles sonnent souvent justes, parfaitement rythmées, mélodiques, et un brin visionnaires. C’’est aussi ça la Révolution Africaine !

22è édition du Fespaco : Du cinéma plein les yeux

Notre pays sera présent à  la 22e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) qui se déroulera du 26 février au 5 mars sur le thème : « Cinéma africain et marchés ». Le Fespaco est la plus grande fête du cinéma du continent africain. Il regroupe tous les deux ans, des milliers de professionnels du cinéma, tous domaines confondus (réalisateurs, comédiens, techniciens, producteurs et distributeurs). Les représentants de festivals partenaires, de médias internationaux et les cinéphiles de tous les horizons sont attendus à  cette édition. De hautes personnalités du monde politique et de nombreuses célébrités mondiales de domaines différents participeront également à  cette grande fête. Le Mali présente 5 oeuvres à  cette rencontre cinématographique. Il s’agit du long-métrage « Da Monzon, la conquête de Samanyana » de Sidy F. Diabaté ; un court-métrage de fiction « Tinye so », de Daouda Coulibaly. Dans la catégorie de la fiction vidéo, on retiendra « Drogba est Mort » de Moussa Diarra, tandis que dans la catégorie des séries TV/vidéo concourront « Les rois de Ségou » de Boubacar Sidibé et « Karim et Doussou » d’Aida Mady Diallo. Cette année, les organisateurs ont prévu d’inaugurer des sculptures de bronze grandeur nature représentant deux cinéastes africains qui se sont particulièrement illustrés tout au long des différentes éditions de la manifestation : le réalisateur Burkinabé Gaston Kaboré et le Malien Souleymane Cissé. Des hommages seront également rendus à  des professionnels disparus ces dernières années. Parmi eux : Adama Drabo, Mahama Johnson Traoré, Sotigui Kouyaté, et Tahar Chériaa. Le 22è Fespaco sera également l’occasion de grands débats sur le cinéma africain. En effet, les mutations technologiques intervenues dans la production et la post-production cinématographique et audiovisuelle en général, ont contribué depuis quelques années à  l’élargissement de l’offre ainsi qu’à  une diversification des modes de production en Afrique. Toutefois, la diversification de cette offre en matière d’image contraste avec la disparition progressive des salles comme lieux de consommation collective de films, accentuant l’absence du film africain sur son propre marché. La part des films africains sur le marché cinématographique du continent ne représente plus que 3 % alors que celle des films américains s’élève à  70 %, constate un communiqué de presse publié par la direction du Fespaco. Pire, les films africains ne sont pas mieux lotis sur le marché international. Bien au contraire. En effet, très peu de films africains ont accès au marché international, notamment aux chaà®nes de télévision hors du continent. Certes, le marché de la télévision africaine offre depuis peu un visage plus profitable aux productions cinématographiques et audiovisuelles africaines. En lieu et place des programmes des télévisons publiques auxquels étaient astreints le spectateur africain, ont succédé des programmes diversifiés qu’offrent aujourd’hui près de trois cents chaà®nes privées dans quarante quatre pays qui se partagent sept cents millions de téléspectateurs. Le 15è Marché international du cinéma africain (MICA) organisé dans le cadre de la 22è édition du Fespaco, ouvre ses portes du 26 février au 4 mars. Le MICA est un cadre de rencontre, de promotion et d’échanges, ouvert aux films et aux exposants. Outre la promotion des longs-métrages, il assure également celle des vidéos (courts-métrages, documentaires, séries etc.), la réalisation ou la production d’Afrique et du reste du monde.

7è festival du film de Nyamina : le cinéma Africain à l’honneur

Nyamina est une bourgade située à  environ 160km de Bamako. Après le croisement de Sirakorola, à  la sortie de la ville, une piste faite de rocailles et de sursauts, vous emmène dans ce village au décor pittoresque et presque cinématographique, o๠aurait pu se tourner un western spaghetti entre les ruelles sablonneuses et les maisons en banco, le tout sous un ciel étoilé le soir. L’an dernier, de jeunes vidéastes s’y affrontaient sous la houlette du maà®tre Cissé, qu’ils appellent affectueusement Solo. Solo, le cinéaste, le producteur, patron de Sisé Filimu et président de l’UCECAO, l’Union des créateurs et entrepreneurs de l’audiovisuel Ouest africain, un organe destiné à  promouvoir le cinéma en Afrique. Le festival de Nyamina tire son nom du personnage historique Sory Nyamina, un jeune saint érudit qui mourut jeune et auréolé de sagesse. Un immense mausolée blanc lui rend hommage en plein coeur de Nyamina. A cet égard, un film de 5 minutes retraçant sa vie a été projeté lors d’une conférence de presse en présence des autorités. Rétrospective africaine : 50 ans d’images Pour cette 7è édition du festival de Nyamina, Souleymane Cissé, avec l’appui du ministère de la Culture promet une rétrospective et des conférences-débats sur 50 ans d’images africaines ainsi que les perspectives pour le cinéma Africain de demain, l’éducation et la santé des enfants à  Nyamina, le développement économique et social à  Nyamina, le concours des réalisateurs en herbe. Les temps forts de Fina 2010 seront surtout la projection d’une dizaine de longs métrages réalisés par les grands cinéastes Africains. Pour le scientifique Cheikh Modibo Diarra, l’un des parrains et invités de cette 7è édition, Souleymane Cissé est un cinéaste qui se bat pour le développement de son pays, en commençant par son village natal. Décloisonner Nyamina A Nyamina, il y a aussi un besoin de développement, de sortir de l’isolement, d’éclore au regard du monde. Petit bourg de 3000 âmes, le village vit de la pêche, de l’élevage et est trop replié sur lui même. L’immense plage de sable borde l’un des bras du fleuve Niger, o๠les enfants s’amusent et o๠se livrent de vaillantes courses de pirogues. L’initiative de Souleymane Cissé vise aussi à  attirer à  Nyamina, les touristes, les investisseurs potentiels, les spectateurs et permettre le foisonnement d’idées, de projets de développement socio-éducatifs, la construction d’écoles, au delà  du festival lui même. L’an dernier, la fête avait été belle, les habitants avaient assisté à  de belles projections au clair de lune et cette année, ils devront à  nouveau s’approprier le festival ainsi que l’avait souhaité le Ministre de la culture dans son discours. Rendez-vous à  Nyamina du 26 au 30 novembre 2010.

Soussaba Kouyaté ou la passion du maquillage artistique

Fille du célèbre acteur et comédien panafricain Sotigui Kouyaté, Soussaba est poursuivie malgré elle, par le succès de son père. Elle regrette «Â partout o๠je vais, toutes les portes s’ouvrent à  moi non pas parce que je bosse bien, mais plus tôt parce que je suis la fille de Sotigui. Cette situation me désole vraiment car j’ai parfois l’impression de ne pas être reconnue et traitée en fonction de mes qualités. » Artiste de C’œur et de sang Soussaba, affectueusement appelée Soussa, est né le 15 octobre 1973 à  Ouagadougou (Burkina Faso). Elle est issue d’une famille polygamique de neuf (9) enfants dont elle est la première fille. Prédestinée à  une carrière de sociologie, la petite griotte optera finalement pour le maquillage, malgré les réticences de son père. Elle explique que «Â mon papa était contre le fait que je sois dans ce milieu. Si ça ne tenait qu’à  lui, je ne serais jamais entrée dans cet univers artistique. » De la couture au maquillage En 1989, après l’obtention de son BEPC à  Ouagadougou, Soussa est piquée par la crise d’adolescence. Elle n’avait que 16 ans lorsqu’elle refuse de poursuivre ses études. N’ayant plus goût pour les études académiques, le père de la maquilleuse l’envoie en France l’année suivante pour des études de haute couture. Il l’amènera voir les meilleurs écoles de couture mais rien de tout ceci n’enchantera guère la jeune fille. Au bout de trois mois de cours de couture, elle décide de retourner au Burkina Faso. Une carrière prometteuse A son retour au pays, Soussaba restera deux longues années sans aller à  l’école. Un jour, alors qu’elle est installée devant la télé, son grand frère vient lui faire une proposition. Il s’agit notamment du cinéaste Dany Kouyaté, fils ainé de la famille. Il l’interpelle en lui disant « Soussaba, puisque tu n’arrives pas à  te décider, tu refuses tout ce qu’on te propose et tu ne veux pas non plus continuer les études. Alors moi je te propose de faire un stage de maquillage sur le tournage de mon film ‘l’héritage du griot’. Tu verras après si ça t’intéresse ou pas. » Elle fait ainsi ses premiers pas dans cette carrière de maquilleuse en 1994. Soussa avoue qu’à  la fin du tournage, elle était tellement passionnée qu’elle a déposé une demande de stage à  la direction nationale du cinéma de Ouagadougou. Et tout est parti de là . Son amour pour le métier la poussera à  faire deux années de stage non rémunéré à  l’actuelle direction Générale des programmes du cinéma du Burkina Faso. Néanmoins durant ce laps de temps, elle était entre le bureau et le terrain o๠elle a rencontré les plus grands maquilleurs du pays, de la sous région. Elle a notamment travaillé avec Mariam Sidibé qui lui mettra sa première houppette entre les mains. s’ajoute Ami Zouré, l’une des plus grandes maquilleuses du continent. Elle apprendra énormément auprès de ces figures africaines du maquillage. Un face à  face finalement agréable En 1997, Soussaba Kouyaté demande un stage de maquillage sur le plateau de maquillage du cinéaste malien Cheick Oumar Sissoko. Il lui sera accordé pour la durée du tournage de « la genèse », grâce à  l’appui d’Ami Zouré. Le film a été tournée à  Hombori (nord du Mali). Une situation inattendue attendait Soussa à  son arrivée sur le plateau de tournage. Dès qu’elle arrive, elle voit son père Sotigui. Les premiers mots qu’il prononcera C’’est « qu’est-ce que tu fais là  ? » La fille de son père répond immédiatement par la même question en précisant être venue travailler. Dès cet instant, il comprend à  quel point sa fille tient à  ce métier et lui promet de l’aider dans sa formation. « Je n’y croyais pas au départ parce que je m’attendais à  une remontrance. Et au départ ça n’a pas été facile parce qu’il en a voulu à  mon frère. Lui reprochant le fait de m’avoir encouragé à  intégrer ce monde du show biz oà¹, il n’était pas évident que je gagne ma vie. » Cependant, le vieux sage du cinéma africain voyant sa fille se battre corps et âme pour ce qui la passionnait vraiment, a finalement décidé de lui payer des études dans l’une des plus grandes écoles de maquillage en France. Elle y décroche son diplôme à  la fin de l’année 2000. En 2001, elle devient Mme Ouloguem Soussaba Kouyaté. Pour la petite histoire, elle a rencontré son mari par le canal de son père avec qui travaillait ce dernier. Elle a trois enfants de 14, 8 et 5 ans. Elle essaye de gérer autant que possible sa vie de femme mariée. Son mari est selon ses dires, très compréhensif et la soutient dans son job. Néanmoins, Soussaba reconnait qu’il n’est pas toujours facile de gérer la maison parce qu’elle et son mari son tout le temps partis. Les enfants sont avec leur grand-mère à  Bamako. Mais, durant les vacances, toute la famille se retrouve à  Bamako o๠elle est basée. Un prénom coûte que coûte l’unique chose que la maquilleuse déplore, C’’est le fait qu’elle soit poursuivie par la célébrité de son père. « J’ai parfois l’impression que les gens m’apprécient non pour ce que je fais, mais plus tôt pour ce que je suis, la fille de Sotigui Kouyaté. C’’est une situation qui me déplait vraiment parce que je ne sais pas si ce que je fais est bien ou non. » Pour contrer cette situation, Soussa a trouvé le moyen de maquiller les choses. Ainsi, elle se fait appeler uniquement Soussaba Ouloguem, évitant de mettre en exergue son nom de jeune fille. Malgré tout, elle reste une maquilleuse de talent. Soussaba Kouyaté a été chef maquilleuse sur plusieurs plateaux de tournages et a maquillé de grandes vedettes dont : Sotigui Kouyaté, Dani Glover, Eric (acteur principal du film Lumumba). Elle est présentement chef maquilleuse pour la caravane de l’intégration africaine qu’elle suit depuis bientôt trois mois.

Mahamat Saleh Haroun : le cinéaste Tchadien qui honora l’Afrique à Cannes

Mahamat Saleh Haroun a de quoi être fier et optimiste. En 13 années, C’’est la première fois qu’un film originaire d’Afrique sub-saharienne était sélectionné en compétition officielle à  Cannes. De même, depuis 1975 o๠la Palme d’or fut décernée au film algérien Chronique des années de braise de Mohammed Lakhdar-Hamina, C’’est la première fois qu’un film africain figure de nouveau dans le palmarès de Cannes. C’’est dire la place qu’occupe le cinéma africain dans le monde. J’ai l’impression de ramener mon pays, peut-être le continent sur la scène parce que ça fait très longtemps que ce continent est dans l’invisibilité. Je prends cette distinction comme une invitation à  faire partie de cette famille du cinéma. Le cinéaste tchadien de rappeler, je viens d’un pays o๠il n’existe pas grand-chose. Dans ce contexte désertique, j’ai appris une chose: il faut faire les films comme les petits plats mijotés qu’on prépare aux gens qu’on aime a-t-il déclaré avant de recevoir une salve d’applaudissement. Avec ce film, Mahamat Saleh a voulu ramener l’Afrique dans l’humanité. Il me semble que souvent, on lui a refusé cela a-t-il lancé à  la presse internationale réunie à  Cannes. On me dit que mes films sont universels, mais je suis un homme donc je suis porteur d’universel. Cela ne devrait étonner personne, que je fasse un film universel! Dans un Tchad en pleine guerre civile, Un Homme qui crie raconte l’histoire d’un père privé de son emploi de maà®tre-nageur par son fils. Adam, la soixantaine, ancien champion de natation est maà®tre nageur de la piscine d’un hôtel de luxe à  N’Djamena. Lors du rachat de l’hôtel par des repreneurs chinois, il doit laisser la place à  son fils Abdel. Il vit très mal cette situation qu’il considère comme une déchéance sociale. Le pays est en proie à  la guerre civile et les rebelles armés menacent le pouvoir. Le gouvernement, en réaction, fait appel à  la population pour un « effort de guerre » exigeant d’eux argent ou enfant en âge de combattre les assaillants. Adam est ainsi harcelé par son chef de Quartier pour sa contribution. Mais Adam n’a pas d’argent, il n’a que son fils. Le jury du festival a salué «l’universalité» de l’œuvre de Mahamat-Saleh Haroun, a souligné le compositeur Alexandre Desplat. A 49 ans, Mahamat Saleh a réalisé plusieurs autres fictions. Un homme qui crie est le quatrième long métrage. En 1999, son premier film, Bye bye Africa est sélectionné à  la Mostra de Venise et obtient le prix du meilleur premier film. Suivent ensuite Abouna (notre père) (Quinzaine des réalisateurs 2002), et Daratt, Prix spécial du jury à  Venise en 2006 et l’Etalon de bronze au Festival panafricain de Ouagadougou (Fespaco).

Sotigui Kouyaté : Un baobab du cinéma africain est tombé

Sotigui Kouyaté est né le 19 juillet 1936 à  Bamako (Mali). Il était marié et père du réalisateur Dany Kouyaté. Issu d’une famille de griots, il a pratiqué le métier de ses parents durant une longue période avant de s’exiler au Burkina Faso dans les années 1960. Au pays des hommes intègres, Sotigui enseigne pendant quelques années dans des écoles primaires avant de se lancer dans une carrière footballistique. Il sera désigné capitaine de l’équipe nationale du Burkina jusqu’en 1966, début de sa carrière artistique. En 1966 donc, il crée sa propre compagnie de théâtre avec le soutien de son ami et réalisateur burkinabé Boubacar Dicko. Début d’une carrière cinématographique riche et variée Acteur, chanteur, danseur et musicien, Sotigui Kouyaté débute sa carrière cinématographique en 1968 avec ‘protection des récoltes’ de Jean David. Après s’être fait connaà®tre du grand public burkinabé et sur le plan international, l’homme revient sur scène avec le long métrage comique du français Thomas Gillou ‘black mic maC’’ réalisé en 1986. Le film connaà®tra un franc succès. Une année plus tard, il apparaà®t dans ‘y’a bon les blancs’ de Marco Ferreri, puis ‘un thé au Sahara’ de Bernard Bertolucci’ en 1989. Le public découvrira un talent hors du commun avec un homme qui incarne la sagesse et impose le respect. Le théâtre dans la peau Notons qu’en 1985, le griot mandingue a joué dans une multitude de pièces de théâtres avec le réalisateur Peter Brook. Parmi ces pièces nous avons “Qui est là ? “ ; “l’homme qui prenait sa femme pour un chapeau” ; “Antigone“ ; “Hamlet“ ; “Le costume de Thierno Bocar“… Sotigui Kouyaté fait une fabuleuse dans le long métrage ‘Keita, l’héritage du griot’ de son fils Dany Kouyaté en 1995 o๠il détient le rôle principal. Cinq ans plus tard, l’acteur revient sur scène avec le rôle principal dans ‘little Sénégal’ du franco-algérien Rachid Bouchareb. Il tourne dans des films tels : ‘la genèse’ du réalisateur malien Cheick Oumar Sissoko, ‘le maitre des éléphants’ de Patrick Grand Perret’, ‘IP5′ de Jean Jacques Beineix aux côté d’Yves Montand, ‘tombés du ciel’ de Philippe Loiret, etc. Le mandéka théâtre de Bamako En 1997, le vieux Kouyaté créé avec Alioune Ifra N’Diaye, Jean Louis Savot Duvauroux et Habib Dembélé, la mandéka théâtre du blonba. C’’est une structure de promotion et de création artistique et littéraire. C’’est donc avec le mandéka théâtre qu’il fera la mise en scène de la pièce de théâtre ‘Antigone’ en 1998. l’artiste se plaisait à  dire « je ne suis passé par aucune école de théâtre, si ce n’est la grande école de la rue. » C’’est dire à  quel point ses talents artistiques impressionnaient plus d’un. C’’était un artiste complet, bourré de talents et qui imposait le respect. Un prix plus que mérité En 2009, Sotigui Kouyaté reçoit l’ours d’argent du meilleur acteur, dans ‘London river’ de Rachid Bouchareb. Ce prix venait comme une sorte de remerciement pour des années d’efforts et de durs labeurs dont l’artiste a pu faire montre. Le ministre burkinabé de la culture, Mr Phillipe Sawadogo estime que « la disparition de ce géant du 7è art est une grande perte pour l’Afrique et le monde. Sotigui est l’un des plus grands sages de la culture qui ont apporté la renaissance aux arts vivants en Afrique.» Pour sa part, le cinéaste burkinabé Gaston Kabore rend un vibrant hommage à  « un homme extraordinaire, un géant de la comédie. » Au festival de Cannes 2008

Films-Afrique-Réseau : Pour une meilleure visibilité du cinéma africain

Le cinéma africain il faut le reconnaitre, connait d’énormes difficultés de distribution et circulation. Le problème présent depuis des décennies, constitue un véritable casse-tête au niveau de la circulation en Afrique et en Europe. Réseau Films- Afrique-Cinéma Le réseau films-Afrique-cinéma est né en novembre 2009 à  Angers (France), sous l’impulsion de certains professionnels de la France, du Sénégal, du Mali et du Burkina Faso. Ces hommes et femmes professionnels de la distribution et de la diffusion cinématographique, sont présentement à  Bamako. Le réseau à  Bamako Le représentant malien du réseau, Mr Sanon Sanogo indique :  » qu’en créant ce réseau, les professionnels du 7e art ambitionnent de renforcer leurs compétences et d’améliorer la libre circulation et la diffusion des films africains sur le continent et en Europe. Nous évaluerons et analyserons également l’expérience des films burkinabés. » Les burkinabé sont effectivement, les meilleurs en matière de réalisation, de production et de promotion cinématographique. Il faut préciser que le réseau est financé par l’Union européenne et le programme ACP films. Ainsi, pour la promotion et la vulgarisation des films et cinéastes africains, cinq films seront diffusés dans les différents pays membres du réseau. Parmi lesquels ‘le fauteuil’ du réalisateur burkinabé Missa Hébie. Ce film a remporté le prix du public au festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Il a déjà  été projeté au Sénégal et au Burkina Faso le mois écoulé. Sa projection est prévue ce mois-ci au Centre culturel français de Bamako. Circuit Africain Mr Sanogo précise par ailleurs que  » ce projet vise à  construire un circuit de diffusion de films africains sur une base économique saine et l’émergence d’une véritable industrie du cinéma en Afrique. Il s’agit d’augmente la présence des films africains en Europe et en Afrique. » Le réseau est selon ses dires, ouverts à  tous les professionnels du cinéma. Pour le renforcement du cinéma malien Le Directeur Général du Centre national de cinématographie du Mali (CNCM), Mr Moussa Ouane, se réjouit de « cette heureuse initiative qui permettra à  nos jeunes cinéastes de se faire connaitre dans le monde. Mais aussi, à  tous professionnels du secteur, de faire connaitre la richesse et la beauté du cinéma malien ». En effet, l’industrie cinématographique malienne est au plus mal ces dernières décennies. Néanmoins, d’énormes efforts ont été consentis afin de faire de notre cinéma, non seulement une richesse culturelle, mais aussi, un moteur de développement économique. En témoigne la récente rénovation du CNCM et l’allocation du budget 2010 s’élevant à  environ 709.591.856 FCFA. Aussi, le centre a réalisé pour la première fois, deux longs métrages en 2009. Ce sont ‘toile d’araignée’ de l’écrivain et historien malien Ibrahima Ly et ‘Damonzon’.

Production cinématographique au Mali : « Les rois de Ségou » sur orbite

Le premier coup de clap de ce grand chef d’œuvre cinématographique a été donné samedi dernier par le directeur général de l’Ortm, Sidiki N’Fa Konaté. La scène s’est produite à  Tienfala, en présence du réalisateur Boubacar Sidibé et de nombreux comédiens. A travers cette co production de l’Ortm, Brico-films et Sarama films, les initiateurs veulent sensibiliser et faire connaà®tre la tradition malienne à  travers le Royaume bambara de Ségou. Le tournage du film qui avait commencé il y a quelques semaines se poursuivra dans la forêt classée de Tienfala (route de Koulikoro), puis à  Ségou et à  N’Guana, dans les semaines qui suivent. Selon le réalisateur Boubacar Sidibé, cette série décriera l’univers et la vie des rois de Ségou, ainsi que les hommes et les femmes qui ont écrit une page glorieuse de l’histoire africaine. Cela, à  travers une mise en scène instructive et mémorable. Ainsi, signale-t-il, la production « les rois de Ségou » est partie d’un constat. En effet, dit-il, la télévision dans sa forme actuelle, est confrontée à  une forte demande de téléspectateurs. « Les téléspectateurs s’attendent beaucoup à  des feuilletons ou série sur les réalités maliennes. Nous avons mission donc, de nous donner la main afin de relever ce grand défi ». Toutefois, le célèbre réalisateur pense avoir réuni tous les éléments (archives…) lui permettant de faire face au vaste chantier à  lui confié. « Pendant des mois, J’ai rencontré et écouté plusieurs griots et traditionalistes qui chantent et racontent l’épopée de Ségou ainsi que des historiens et chercheurs du Royaume bambara de Ségou, afin de partager et de faire découvrir à  d’autres cette saga qui a duré pendant plus d’un siècle. J’en suis arrivé au choi d’une série de 40 épisodes de 26 minutes en deux saisons ». Par ailleurs, dira M Traoré, « un thème central de la série concerne le goût du risque, les actes de bravoure, les faits d’armes. Dans certains épisodes, l’amour propre d’un prince déclenche un conflit, un drame, un complot, une guerre. l’orgueil est valorisé même s’il entraà®ne des catastrophes. l’insulte ne se guérit que dans le sang. Le défi se relève même s’il est déraisonnable… ». A noter que cette série de fiction mobilisera une centaine de comédiens pour un budget de 220 millions de F CFA. Rien que le matériel de tournage coûtera 35 millions de F CFA. Déjà  les nombreux cinéphiles « salivent », et piaffent d’impatience de savourer cette immense production qui, une fois de plus, fera revivre les temps forts de l’histoire du royaume Bambara de Ségou. A rappeler que la télévision malienne a fait ses preuves dans la diffusion de films maliens, dont « Dou » (45 épisodes de 26 minutes), « les aventures de Séko » (5 épisodes de 26 minutes), «Walaha » (20 épisodes de 26 minutes). Chacune de ces séries a été remarquablement appréciée du public. Dans la réalisation cinématographique, Boubacar Sidibé a derrière lui un impressionnant talent. A son actif, l’homme a plus d’une vingtaine de réalisations, au nombre desquelles, « Le pacte social » (1999), « N’Tronkelen » (2000), « Bajènè » (2009)… etc…

Cheick Oumar Sissoko : « le cinéma Malien est dans le creux de la vague ! »

En 1976, il obtient son diplôme d’histoire et de sociologie, à  l’université des Hautes études de Paris. Il ira ensuite à  l’école nationale de cinématographie et de photographie Louis Lumière o๠il sortira en 1979. Il est marié et père de deux garçons de 24 et 3 ans. Cheikh Oumar Sissoko occupera aussi le ministère de la Culture de 2002 à  2007, avant de se relancer dans son métier de cinéaste. Un militant engagé pour l’éveil des consciences Il était très engagé dans les mouvements d’étudiants et les mouvements syndicaux français, notamment la CGT (confédération générale du travail). Egalement militant dans l’association des étudiants et stagiaires maliens en France, puis la fédération des étudiants d’Afrique Noire. C’’étaient des mouvements associatifs mais, politiques, qui essayaient de militer contre les dictatures militaires et civiles en Afrique. Ils travaillaient en faveur de l’éveille des consciences. « C’’est dans ce cadre là  que je me suis posé des questions sur les possibilités de lutter pour mon idéal de militant, de chercheur de liberté dans un continent o๠il y avait une absence de démocratie. Je savais que le prof de sciences que J’aurais dû devenir n’aurait pas pu réaliser mon rêve. Il n’aurait eu à  dialoguer qu’avec une quarantaine de lycéens. J’ai donc décidé de changer de filière. » Confesse-t-il. Pour contribuer à  l’éveil des consciences, Cheick Oumar est venu à  la conclusion que sa lutte pouvait être entendue à  travers la littérature ou le cinéma. « Mon choix s’est donc porté sur le cinéma parce que l’image est à  la portée de tous. C’’est un langage doublé de langues nationales, qui permet de dépeindre ma société et, de mieux dialoguer avec le public. C’’est pour cela que J’ai choisi le cinéma. », justifie le cinéaste A la tête du CNPC A la fin de ses études universitaires, Cheick Oumar Sissoko retourne au Mali pour y travailler comme fonctionnaire. En 1981, le Centre National de production Cinématographique, (CNPC) accepte son dossier et il sera nommé pendant quelques années, directeur. Cheick Oumar Sissoko fait ainsi son entrée en tant que fonctionnaire au CNPC. De nombreux films à  son actif Il réalise son 1er film documentaire « l’école malienne » en 1982. A travers ce documentaire, il essaye de montrer les difficultés, mais aussi les déperditions scolaires en 6 minutes. En 1985, il réalisera ‘’Sécheresse exode rural » qui sera un élément assez important dans sa filmographie. Ce film de 35 mn montre la tragédie de l’homme de la terre, en ce sens que le Mali était frappé par la sécheresse, entre 1984 et 1985 et la famine régnait. Mais, les paysans étaient obligés de quitter leurs terres pour venir à  Bamako. En même temps, il y avait tellement d’abondance dans la capitale, que C’’était bouleversant de voir qu’à  140 km de là , dans le Bèlèdougou qui est une terre agricole, il y avait la famine. Ainsi, Cheick Oumar explique « J’ai donc dépeint cette tragédie, cette injustice au Mali. » « Niamanton » « Niamanton » ou « la leçon des ordures », sorti en 1986, est le film qui fera connaà®tre l’homme sur le plan international. Il remportera 14 prix internationaux. Ce long métrage était selon son réalisateur, comme une continuation de ses deux premiers films. Ce film retrace la tragédie des enfants qui n’ont pas la possibilité d’aller à  l’école. Ils connaissent en même temps, des problèmes extrêmement difficiles à  leur naissance. Mr Sissoko explique que ‘Niamanton’ participait à  la volonté de continuer une lutte politique. Lutte évoluant au sein d’un groupe clandestin dont très peu de gens connaissaient l’existence.  » Je tenais à  toucher la sensibilité des gens avec ce film. Et créer un choc par rapport à  cette situation extrêmement difficile. C’’était l’époque o๠les enfants prenaient des bancs pour aller à  l’école le matin et revenaient avec à  midi pour repartir à  15 h. Ces bancs étaient d’une lourdeur incroyable. Par ailleurs, les petites filles qui n’arrivaient pas aller à  l’école, vendaient dans les rues » Cheick Oumar a donc bâti son histoire autour des enfants défavorisés de la société malienne, qui étaient obligés d’aller jeter des ordures pour gagner un peu d’argent et aider leurs parents pauvres. Il est tout ému en parlant de ce film qui a eu énormément de succès selon ses propres termes. Et, C’’est celui qui lui a procuré le plus de joie et de satisfaction. Parce que, les acteurs pour la plupart, n’étaient pas des professionnels. Finzan En 1989, le cinéaste réalisera ‘Finzan’, un film dédié à  la femme africaine. Il traite des violences faites aux femmes. En particulier le lévirat, c’est-à -dire, l’obligation pour une femme, d’épouser le frère cadet de son mari défunt. Il y est également question d’excision. Guimba le tyran Sorti après les évènements du 26 Mars 1991 et l’instauration de la démocratie au Mali, « Guimba le tyran » dépeint toute la dictature dont le pays fut l’objet durant de longues années. Entraà®nant le ral le bol de la population plus qu’exaspérée.  » « Guimba », C’’était vraiment le pouvoir et l’époque charnière de l’Afrique dans les années 1990. Charnière entre les pouvoirs dictatoriaux de l’époque et la jeune démocratie qui naissait ». Il sortira sur les écrans en 1995. Ce film a eu énormément de succès, parce qu’il est celui qui remporté l’étalon d’or du Yennenga au FESPACO, et beaucoup d’autres prix à  travers le monde. Entre temps, Mr Sissoko a fait des films documentaires sur la malnutrition et sur le leader révolutionnaire Hamilcar Cabral de la Guinée Bissau. Un autre documentaire sur la lutte de la femme contre l’Apartheid en Afrique du Sud dans les années 50, sera mis en scène (tourné en Afrique du sud). Suivi de la construction d’une nation, l’Erythrée. Après 30 ans de guerre contre l’Ethiopie, le pays devait se reconstruire. La genèse sorti en 1999, porte sur les conflits fratricides. Cheick Oumar a mûri ce scénario depuis le tournage de Guimba. « A plus de 200 km de Djenné, dans un village, des gens se sont entretués. C’’était en janvier 1994. En Avril de la même année, il y eu le génocide rwandais avec plus de 800.000 morts. En Europe, il y avait dans les Balkans, les tragédies du Kossovo, de la Bosnie. Cela a provoqué une xénophobie et un racisme en Europe. Et au Mexique, les Indiens chiapasses se sont fait massacrer. On voyait donc une ranC’œur qui remontait du fond des âges. La question se posait de traduire cela dans les faits. » l’état actuel du cinéma Malien Cheick Oumar Sissoko pense que « kstructurellement, le cinéma malien se porte bien. Puisque, le centre national de cinématographie du Mali (CNCM), est aujourd’hui une institution consacrée au cinéma. Il est équipé en matériel technique sophistiqué et des techniciens spécialisés. Il est possible de faire une production entière au CNCM. La direction du cinéma a de belles idées». Par ailleurs, le problème du cinéma selon lui, C’’est le manque de moyens financiers pour soutenir la production d’un film. «Il y a une dizaine d’années, on faisait des films long métrage, aujourd’hui on en fait, très peu. Mais, je crois que le CNCM est entrain de changer la donne, explique-t-il. l’avènement du numérique donne beaucoup plus d’opportunités de faire assez de films… Parallèlement à  cela, il estime que le cinéma Malien est dans le creux de la vague. Il n’ y a pratiquement plus de salles de cinéma. «Ce n’est plus un art, un loisir que l’on va chercher, que l’on va admirer dans les salles de ciné, parce qu’elles n’existent pas. Le public doit avoir cette exigence de voir les films. Ils leurs permettent de voyager, d’aller à  l’encontre de l’autre. En même temps, nos films africains nous permettent de mieux comprendre notre continent, et de mieux connaà®tre les façons de vivre de nos sociétés. Il faut que les africains militent pour avoir des salles de cinéma. Les films vus sur le petit écran son complètement, différents lorsqu’on les voie sur les grands écrans. C’’est une occasion de sortir, de discuter avec les gens, de se frotter aux autres et de mieux renforcer la diversité culturelle de notre pays. Il faut que le public nous soutienne en allant voir ces films dans les salles de ciné, et qu’il arrête de payer les films piratés.

Mort d’Adama Drabo : le cinéma malien pleure l’un de ses fils prodiges

A 61 ans, Adama était devenu un grand nom du cinéma malien. Il réalisera de nombreux films tels que « Taafé Fanga », « Ta dona » et « Fanta Fanga » son tout dernier long métrage sorti en 2008 et projeté au dernier Fespaco à  Ouagadougou. Depuis sa tendre enfance, l’homme rêvait de pouvoir faire un jour, des films. Adama débutera d’abord dans l’enseignement. Puisqu’à  l’époque, il ne pouvait pas se permettre le luxe de fréquenter une école de cinéma. Enseignant dans de petits villages environnants de Bamako durant une dizaine d’années, Adama consacrera son temps libre à  l’écriture de pièces de théâtres. Parmi elles, nous avons «Massa» en 1972, «Le trésor de l’Askia» en 1977, «l’Eau de Dieu tombera» en 1982 et «Pouvoir de Pagne» en 1983. l’homme avait aussi des talents cachés pour la peinture qu’il n’a jamais poussé loin d’ailleurs. En1979,il intègre le centre national de production cinématographique du Mali (CNPC). C’’est le début de la réalisation d’un rêve d’enfance. De là , il fait la rencontre de plusieurs grosses têtes du cinéma malien comme Souleymane Cissé et Cheick Oumar Sissoko. Il sera l’assistant de réalisation de ce dernier pour le tournage des films « Nyamanton » sorti en 1986 et « Finzan » sortit en 1989. Il se fait remarquer grâce à  ces films. Après avoir acquis une multitude de connaissances et d’expériences en matière de production cinématographique, Drabo réalisera en 1991, son premier long métrage intitulé «Ta dona ». Ce film est une sorte de sensibilisation face à  la dégradation de l’environnement par les hommes.‘’Ta dona » est une expression bambara qui veut dire, «’il y a le feu ». Ce film relate l’histoire d’un jeune garçon luttant pour le reboisement de l’environnement de son village et contre la corruption. Les dirigeants de la communauté ne font que s’enrichir sur le dos des pauvres villageois, ne se souciant que de leurs poches. Lorsque les feux de brousse se déclenchent, C’’est la catastrophe, le jeune exploitant forestier trouve une solution au problème. C’’est la décente aux enfers pour lui… » Ce film sera remarqué au FESPACO 1992 et au festival de Cannes. Taafe Fanga ou le pouvoir du pagne Après un franc succès pour son premier film, le réalisateur se jette à  l’eau pour une seconde fois en 1997 avec une oeuvre intitulée « Taafé Fanga ». Le film séduit le public malien car il jette un regard fort sur la condition des femmes. « Lorsque les femmes s’emparent du masque censé donner des pouvoir, elles changent le cours de l’histoire. Le pouvoir autrefois détenu par les hommes, est maintenant dans leurs mains. La cuisine, la lessive et tous les travaux ménagers sont effectués désormais par les hommes… » « Taafé Fanga » est comme une sorte de miroir dans lequel chacun se voit et comprend la situation de l’autre. Le film lui vaudra des prix au festival de Cannes, de Tokyo et au FESPACO. Son dernier long métrage « Fanta Fanga », co-réalisé avec le cinéaste malien Ladji Diakité, est sorti en 2008. Il a décroché le prix de la Sécurité sociale au FESPACO 2009. Il relate les problèmes rencontrés par les albinos en Afrique. En effet, ils sont le plus souvent l’objet de sacrifices humains, car considérés comme personnes mystiques et porteuses de richesse. La vie et l’oeuvre d’Adama Drabo resteront à  jamais gravées dans la mémoire du public malien avec son regard lucide sur la vie quotidienne. Il touchait au C’œur même des problèmes de société et des vécus quotidiens. l’Afrique perd un baobab de la cinématographie et de l’art. Adama laisse derrière lui une génération de spectateurs en nostalgie. Il a su se faire un nom et s’imposer sur dans le domaines du 7e art panafricain et mondial. S’il existe un paradis des cinéastes, Adama Drabo doit s’y trouver !

Souleymane Cissé revient au cinéma avec Min Yè

A côté de « Baara » ou  » Yeelen » ses oeuvres majeures, Souleymane Cissé a à  son actif de nombreux documentaires et près d’une trentaine de films. Très tôt, Souleymane Cissé a fréquenté le cinéma, d’ abord comme spectateur, ensuite comme projectionniste à  Bamako après ses études secondaires. Passionné, il commentait les films qu’il montrait aux autres. Militant, il adhéra aux mouvements jeunes quant éclatait la Fédération du Mali dans les années 60. « J’ai vu ce film sur l’arrestation de Patrice Lumumba, et cela m’a donné envie de faire du cinéma » , raconte t-il . Grâce à  une bourse, le jeune projectionniste apprend les techniques de l’image, à  l’Institut des Hautes Etudes Supérieures de la Cinématographie de Moscou, dont il sort diplômé en 1969. De retour au Mali, Souleymane Cissé s’attelle au maniement de la caméra et travaille au Ministère de l’information, Par la suite, il réalise de nombreux documentaires sur le Mali, qu’il parcourt caméra à  l’épaule, durant trois ans Du documentaire, Souleymane Cissé passe au moyen métrage avec « Cinq jours d’une vie », l’histoire d’un jeune errant, qui abandonne l’école coranique. Première distinction au festival de Carthage en 1975. Un talent pour l’image visible également dans Den Muso, ( la jeune fille, ) un premier long métrage qui évoque les affres du viol et le rejet de la société. Cette œuvre se verra interdite et censurée par le gouvernement malien de l’époque. Le jeune réalisateur sera même emprisonné quelque temps. Le cinéma comme un miroir de la société Infatigable, Souleymane Cissé va s’impliquer davantage dans le cinéma. Il crée en 1977 sa propre société de production Sisé Filimu. ( les films de Cissé) et sort l’année d’ après Baara ( le travail ), une œuvre qui aborde les dures réalités des couches populaires face à  l’omnipotence des gouvernements post indépendances. Premier Etalon d’Or du Yennenga pour Souleymance Cissé. Dans Finyè, (le vent), sorti en 1982, Cissé aborde cette fois la révolte des jeunes face aux pouvoirs ! Une révolte qu’il comprend bien l’ayant lui même vécu. Ce film sera également primé au Fespaco, en 1979 et recevra un Tanit d’or au festival de Carthage. Ce qui lui vaudra une reconnaissance internationale. Parmi ses œuvres majeures, figurent Yeelen ( la lumière ), réalisée en trois ans. Le film brasse le douloureux passage de l’enfance à  l’adolescence, et obtiendra le Prix spécial du Jury à  Cannes 1987. Souleymane Cissé sera membre du jury du festival en 1983 et en 2006, pour le 59è anniversaire ! Si la notoriété confère au cinéaste un respect international, cela ne l’empêche pas de faire ce constat lucide sur la profession: « Notre cinéma est entrain de se casser la gueule ! ». Le cinéaste comprend cette situation d’autant mieux qu’il restera de longues années sans tourner après la sortie de Waati ( Le temps ) en 1995. L’ ambassadeur des festivals internationaux Aujourd’hui, Souleymane Cissé est un habitué des grands festivals internationaux. Quant il ne tourne pas, il s’implique dans le développement de l’audiovisuel au Mali. Il a fondé l’UCECAO, l’union des Créateurs et entrepreneurs du Cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique de l’ouest, une organisation destinée à  soutenir la production cinématographie avec la création de structures adéquates, là  ou l’ appui des gouvernements fait défaut : « Sans penser à  leurs peuples, les dirigeants , même quant il s’agissait d’ intellectuels et d’ universitaires, ont détruit, comme on le leur demandait, les quelques structures qui existaient », dénonçait-il dans une tribune de l’hebdomadaire Jeune Afrique. A l’occasion des 40 ans du Fespaco, Souleymane Cissé, présent à  Ouagadougou, rappelait une fois de plus la fragilité d’un cinéma qui peine à  trouver son public et la disparition dramatique des salles de cinéma en Afrique : « En l’espace de cinquante ans, il n’a pas été possible de créer les structures nécessaires pour mettre en place une véritable industrie de l’image ».Cette année encore, Souleymane Cissé, ambassadeur du cinéma africain, est présent au festival de Cannes, avec Min-Ye, son sixième long métrage, sélectionné dans la catégorie « Séances Spéciales ». Le film raconte les problèmes d’un couple, celui d’ un réalisateur et sa femme, employée d’une ONG et qui se séparent dans la douleur… » A quand un film africain dans la compétition officielle à  Cannes ? Si Souleymane Cissé avoue que chaque film réalisé est un petit miracle, il est aujourd’ hui un modèle incontestable pour la future génération de jeunes cinéastes africains… Une aura que vient de confirmer le British Film Institute qui vient de lui accorder une récompense pour l’ensemble de son oeuvre. Dernier chef d’oeuvre, le film Min Yè, qui évoque la polygamie sort en avant première officielle à  Bamako ce mercredi au Studio BlonBa de Faladiè. Une projection honorée de la présence du chef de l’état Malien.