Hommage au Casque bleu chinois de la Minusma

L’hommage au sergent-chef chinois de la Minusma, tué à Gao, a été rendu hier au quartier général de la Minusma. La recrudescence des attaques contre les forces onusiennes a décidé le chef de la Minusma à renforcer le mandat opérationnel de la mission onusienne au Mali.

L’étendard bleu des Nations Unis a de nouveau drapé la tombe d’un Casque Bleu hier, mardi 7 juin, au quartier général de la Minusma à Bamako. C’est la troisième cérémonie funèbre présidée par le Chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, après l’hommage rendu aux 5 Casques bleus tchadiens tombés dans une embuscade et froidement abattus aux alentours d’Aguel’hok mercredi 18 mai, aux 5 soldats Togolais victimes du même mode opératoire dans la région de Mopti près de Sévaré, et au sergent-chef chinois Shen Liangliang tué le 31 mai dernier dans une double attaque djihadiste à Gao au Nord-Mali. « Nous nous retrouvons encore une fois ce matin pour rendre un ultime hommage à un soldat de la paix des Nations unies, Shen Liangliang, venu pour aider à restaurer la paix et la stabilisation au Mali », a solennellement déclaré M. Annadif, lors de la cérémonie. Quelque 200 personnes étaient présentes lors de cette hommage: le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, le commandant de la force militaire de la Minusma, le général Michael Lollesgaard, l’ambassadrice de Chine Lu Huiying et le général chinois Su Guanghui, ainsi que des officiers de la Minusma.

La mission onusienne au Mali, qui est la plus meurtrière des missions de maintien de la paix des Nations unies, déplore depuis le début de l’année 2016, la mort de plus de 80 de ses soldats dont 66 de nationalité africaine. Pour ce dernier mois, pas moins de 11 soldats onusiens sont morts du fait d’attaques djihadistes. « Nous allons renforcer les mesures sécuritaires et mettre à la disposition de nos braves soldats de la paix les équipements nécessaires leur permettant de mieux faire face aux défis auxquels ils font face », a ajouté, Mahamat Saleh Annadif, lors de la cérémonie. Cette déclaration fait suite à la demande du secrétaitre général de l’ONU Ban Ki-Moon, qui dans un rapport de 40 pages remis au conseil de sécurité, souhaite le renforcement du mandat de la Minusma et l’envoi de quelque 2.049 militaires et 480 policiers, ainsi que des moyens supplémentaires pour renforcer cette mission. C’est le 29 juin prochain, lors du renouvellement du mandat de la mission des Nations unies au Mali, que le Conseil de sécurité devrait confirmer un renforcement de la mission onusienne au Mali.

Mahamat Saleh Annadif : « Nous devons être plus dissuasifs »

Le chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, a tenu a rencontré la presse, pour faire le point sur la situation sécuritaire au Nord, cela avant son départ à New-York pour le débat sur le mandat.

Depuis plusieurs semaines, le nord du Mali connait un regain de l’insécurité. En l’espace de dix jours, la Minusma a perdu six Tchadiens, cinq togolais, un chinois et trois autres civils, qui ont péri dans des attaques menées par des groupes djihadistes. Idem pour les FAMA qui ont subi aussi des pertes. Toute chose qui fait dire le représentant du secrétaire général de l’ONU,chef de la Minusma que le Mali vit des moments difficiles. Le mandat de la mission sera rediscuté dans quelques jours au siège des Nations Unies et le RSSG qui se prépare pour cette rencontre a tenu à rencontrer la presse pour faire le point de la situation.

Il urge de reconsidérer la situation, en raison des récents événements. Une tendance qui se précise d’ailleurs puisque dans un rapport transmis ce mardi au Conseil de sécurité, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a recommandé d’envoyer 2500 casques supplémentaires pour renforcer la MINUSMA. « Nous devons nous montrer plus proactifs, plus dissuasifs » a déclaré le chef de la mission. Pour Mahamat Saleh Annadif, il y a un lien entre tout ce qu’on est en train de vivre aujourd’hui et le non progrès du processus de paix. « ceci est une évidence il faut partir du fait la crise malienne est d’abord une crise politique » a-t-il dit. Pour lui, si tout le monde a placé d’immenses espoirs sur l’accord pour la paix et la réconciliation, parce que l’on espérait que sa mise œuvre allait changer quelque chose. A ses dires, l’accord n’avance pas aujourd’hui,  » j’ai toujours dit et répété que la meilleure manière de ramener paix au Mali c’est de mettre en oeuvre de façon intégrale l’accord. La meilleure façon de combattre et d’isoler les terroristes c’est la mise en œuvre effective d’accord. Toute minute, tout temps perdu dans la mise en œuvre de cet accord est autant du temps gagné par les ennemis de la paix. L’insécurité, n’est pas un phénomène isolé, il est le résultat d’un certain nombre de chose ». « C’est le retard que connait la mise en œuvre cet accord qui est la cause fondamentale de cette recrudescence de l’insécurité. Il ne faudrait pas qu’on se le cache » a-t-il ajouté.

10 militaires tués dont 5 FAMA et 5 soldats de la MINUSMA

Le mois de mai s’achève avec un bilan des plus sanglants. Depuis une dizaine de jours, le pays connaît une recrudescence des attaques meurtrières contre l’armée et les forces onusiennes. Vendredi 27 mai, 5 militaires maliens ont trouvé la mort sur la route d’Ansongo-Indelimane. Dimanche, 5 soldats de la MINUSMA ont été tués dans la région de Mopti.

Les attaques visant les forces de sécurité ne cessent de s’amplifier au Nord du Mali malgré la signature de l’Accord de paix et de la réconciliation, il y a un an, entre les autorités maliennes et les groupes armés. Ce sont des dizaines de victimes, civiles et militaires qui sont à dénombrer.

Cinq soldats maliens ont été tués et quatre blessés vendredi 27 mai par l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule. Pour l’instant l’attaque n’a pas été revendiquée, mais le mode opératoire rappelle de récentes attaques djihadistes. Selon la direction de l’information et des relations publiques de l’armée (DIRPA), deux véhicules des forces armées maliennes ont sauté sur une mine entre Ansongo et Indelimane. Il s’agissait d’un convoi de ravitaillement de carburant de l’armée escorté par des Fama.

Même mode opératoire, ce dimanche 29 mai, alors que le monde célébrait « la journée internationale des casques bleus ». Aux environs de 11h00, 5 Casques bleus de nationalité togolaise de la MINUSMA sont tombés dans une embuscade dans la région de Mopti près de Sévaré, dans le centre du pays. Ils ont explosé sur une mine avant d’essuyer les tirs de leurs assaillants. Bilan 5 morts et un autre soldat blessé grièvement, selon la mission onusienne qui a condamné cet acte « odieux ».

Le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, a condamné ce crime qu’il a qualifié « d’abjecte » et qui constitue selon lui un crime de guerre. La mission onusienne a assuré que cette attaque n’entamera en rien sa détermination à soutenir le peuple malien.

Hommage de la MINUSMA aux 5 Casques bleus tués

Une cérémonie a eu lieu ce mardi 24 mai 2016 en hommage aux cinq Casques bleus tchadiens tués mercredi 18 mai lors d’une embuscade dans la région de Kidal, au Nord Mali.

Depuis son installation au Mali, la force onusienne paie un lourd tribut dans le cadre de sa mission de stabilisation et de sécurisation des biens et des personnes. Pour leur mémoire, le chef de la MINUSMA, M. Annadif a rappelé leurs noms afin que tous puissent se souvenir : le lieutenant Abdrahamane Abderahim abdallah, le sergent Abdelkerim Ramat Abdelkerim, le sergent Abdelhadi Abdoulaye Yacoub, le sergent Ibrahim Hallaye Babouri et le 2ème classe Taoudoum Eric Alladoum , ont trouvé la mort lors de cette attaque.

« Le sacrifice de ces Cinq casques bleus qui nous ont quittés, s’inscrit malheureusement dans une liste longue, trop longue, de ceux et celles, Maliens et amis du Mali, qui sont tombés sur le champ d’honneur au service de la paix dans notre pays qui nous est si cher. La récente disparition du colonel Salif Baba Daou nous le rappelle à juste titre. La dernière attaque qui a coûté la vie à 3 éléments de la force Barkhane est une preuve supplémentaire de cette union dans l’épreuve » a rappelé M. Annadif. « Toutes ces pertes, sont la conséquence de cette situation de ‘’ni guerre, ni paix’’ que nous sommes en train de vivre, et ce, malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation dont nous venons de célébrer l’anniversaire. Ceci ne doit pas continuer. Il est temps de savoir qui est qui», a poursuivi le chef de la Minusma. Et d’ajouter « des cercueils de ce genre, nous en avons beaucoup étalé. Des cérémonies de ce type, nous en avons beaucoup faites. Nous ne devrons pas les banaliser, elles doivent être l’exception et non la règle ».

Après cette cérémonie d’hommage à Bamako, les corps des cinq Casques bleus ont été transférés à N’Djamena, pour un dernier hommage et y être inhumés.

5 Casques bleus tués, ce que l’on sait

Mercredi 18 mai dernier, en fin d’après-midi, un convoi logistique de la MINUSMA était attaqué au nord d’Aguel’hok, dans la région de Kidal (Nord-Mali), faisant 5 morts et 3 blessés parmi les Casques bleus tchadiens

Le convoi logistique de la Minusma comportait une dizaine de véhicules dont des camions, chargés de containers remplis de vivre et d’eau minérale. La Minusma fait habituellement venir ses vivres par camion de Bamako jusqu’à Gao. De Gao, le chargement est dispatché vers Kidal, Anéfis, Aguel’hok et Tessalit.

Ce long convoi était escorté par des soldats tchadiens. C’est mercredi en fin d’après-midi qu’ils sont tombés dans une embuscade. Le véhicule de tête à d’abord explosé en passsant sur une mine, créant beaucoup de poussière. «Ça a été le signal pour les djihadistes pour ouvrir le feu. Les soldats tchadiens nombreux ont été surpris par l’explosion. Le convoi étant long, les Tchadiens étaient dispersés tout au long de ce dernier pour en assurer la protection », révèle une source bien informée. L’attaque s’est déroulé sur un terrain plat, le convoi a essuyé le feu nourri de plusieurs assaillants positionnés de part et d’autre de la route. 5 Casques bleus Tchadiens sont morts, portant désormais le nombre de soldats tchadiens, engagés dans la mission de protection et de pacification de la Minusma, à 30 victimes, et 3 ont été blessés gravement.

Selon nos informations, l’attaque avait pour but d’empêcher que le convoi de ravitaillement arrive à bon port. Les attaques visant le dispositif de ravitaillement de la Minusma ne sont pas une première dans la région. Auparavant ces convois n’étaient pas protégés, les djihadistes les attaquaient, brûlaient la nourriture et parfois même les camions. Cette méthode qui consiste à couper la ligne de ravitaillement de l’ennemi est une stratégie de guerre ancienne est éprouvée visant à harceler et démoraliser l’adversaire. Des mesures de sécurité ont par la suite été prise et les convois ont été escortés par des contingents tchadiens. L’attaque a été revendiquée par Ansar Dine dès le lendemain, qui a juré que les attaques continueront, « jusqu’au départ des ennemis de l’islam et de leurs complices ». Le but des djihadistes et de leur chef Iyag Ag Ghali semble clair : le départ de la région des forces onusiennes et françaises de l’opération Barkhane.

À Kidal, la population n’a pas été surprise, « les gens s’attendaient à ça, c’est Ansar Dine qui contrôle la zone là-bas. Ils ont des complicités dans les villes, on leur dit qu’il y a tel convoi qui est sorti et ils ont le temps de planifier leurs attaques », résume fataliste un habitant.

Depuis l’attaque à Kidal, il y a une intensification des patrouilles de la Minusma, en ville et dans les marchés. Dans la zone où s’est déroulé l’attaque, la force Barkhane a procédé à l’arrestation de 3 personnes pour interrogatoire. L’un des suspects arrêtés est décédé peu de temps après son interpellation, les circonstances de sa mort restent à élucider. La Minusma a indiqué, samedi dernier que, « pour des considérations procédurales » et en attendant la conclusion de son enquête sur l’attaque du convoi, les deux autres suspects « seront remis en liberté et seront reconduits dans leur localité dès que possible ». Les corps des 5 soldats tchadiens, quant à eux, devraient être rapatriés sous peu à N’Djamena la capitale tchadienne où il leur sera rendu un dernier hommage en présence du chef de la Mission des Nations unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif.

Région de Kidal : 5 casques bleus tués et 3 suspects arrêtés.

Jeudi 18 mai vers 17 heures, cinq Casques bleus du contingent tchadien de la force de l’ONU au Mali ont été tués et trois grièvement blessés lors une embuscade au nord d’Aguelhok, dans la région de Kidal.

Les soldats déployés par l’ONU sont depuis un certain temps des cibles de choix pour les djihadistes et les groupes armés. Hier mercredi, le contingent tchadien a perdu cinq de ses hommes. L’attaque, selon la porte-parole de la MINUSMA, Radhia Achouri, s’est déroulée alors que les soldats de la paix escortaient un convoi logistique. Après avoir heurté un engin explosif, le convoi a été la cible de tirs. Les soldats du contingent tchadien de la mission onusienne ont perdu la vie lors des échanges avec un nombre indéterminé d’assaillants. Suite à l’attaque, trois suspects ont été capturés et seront remis aux autorités maliennes. M. Koen Davidse, chef de la MINUSMA par intérim, a condamné dans les termes les plus forts cette attaque abjecte visant une fois de plus les Casques bleus au Mali. Il a présenté ses condoléances les plus attristées aux familles des cinq casques bleus et souhaité aux blessés un prompt rétablissement. Il a renouvelé l’engagement de la MINUSMA aux côtés des Maliens pour la stabilisation du pays, ainsi que pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Aussi, il a déploré les trop nombreuses pertes dans les rangs de la MINUSMA et exprimé son soutien sans failles aux autorités maliennes et aux forces partenaires dans leur combat contre l’obscurantisme, le terrorisme et l’extrémisme sous toutes ses formes. Il faut rappeler que la MINUSMA, déployée depuis juillet 2013, est l’une des missions de maintien de la paix de l’ONU la plus meurtrière.

Le nord du pays était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes, qui l’ont ensuite évincée. Ces groupes djihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés du nord à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit toujours. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature d’un Accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés.