3 questions à Cissé Fady Touré, nutritionniste – Professeur à la Faculté de médecine de Bamako

Comment peut-on qualifier l’alimentation des Maliens ?

Elle dépend des populations, de leur budget. Il y a des gens qui mangent mal parce qu’ils n’en ont pas les moyens, d’autres par choix. Il y a surtout la question de l’éducation nutritionnelle, mais en général, il faut reconnaître que le Malien est malnutri.

Quelle est la véritable cause de la mauvaise alimentation et quels en sont les inconvénients ?

L’une des plus grandes causes de cette malnutrition vient des produits alimentaires que nous importons et consommons sans trop y regarder. Ce qui se fait au détriment de nos cultures agricoles, de nos produits locaux, à l’exemple de la poudre de poisson séché, parmi tant d’autres. Quant aux inconvénients, il s’agit de l’augmentation de l’incidence des maladies chroniques que sont l’hypertension, le diabète, l’obésité ou encore le cancer.

Que faut-il faire ?

Les Maliens ont beaucoup d’insuffisance en matière de connaissance de la nutrition en tant que telle. On ne sait pas comment bien se nourrir. Certains pensent que l’embonpoint est signe d’une bonne alimentation. C’est tout à fait le contraire. Il faut avoir une alimentation équilibrée, privilégier les produits frais et sains. Je dirais aussi qu’il faut un engagement politique en faveur de la formation de nutritionnistes pour donner la bonne information aux populations. Cela permettra d’inverser la tendance, qui est actuellement plutôt à un taux élevé de malnutrition ici au Mali.