Passation de service entre Oumar Tatam Ly et Django Cissoko

C’’est aux environs de 11 heures qu’Oumar Tatam Ly est arrivé à  la primature pour la passation de service. La cérémonie s’est déroulée ce matin en deux temps. D’abord, les deux personnalités se sont rencontrées en tête à  tête dans le bureau du Premier ministre avant de se rendre dans la salle de réunion o๠les attendaient les membres du cabinet et les représentants des services rattachés à  la Primature. Le Premier ministre sortant, SEM Diango CISSOKO a dit avoir le plaisir de présenter le rentrant SEM Oumar Tatam LY puisque le temps est venu de lui passer la main ». « je lui souhaite beaucoup de succès dans l’exercice de ses fonctions, convaincu qu’il donnera entière satisfaction » a poursuivi Diango CISSOKO avant de demander au personnel d’accompagner son successeur avec la plus grande efficacité pour continuer à  relever les défis. Personnellement, SEM Diango CISSOKO demeure disponible pour répondre à  toutes attentes du nouveau Premier ministre et du Président de la République. Prenant la parole, le tout nouveau Premier ministre a rendu hommage à  son prédécesseur pour les mots aimables à  son égard. SEM Oumar Tatam LY a déclaré vouloir se mettre tout de suite au travail en comptant sur tous. «Qu’allah nous assiste dans cette mission au service du peuple malien » a-t-il conclu. La cérémonie s’est déroulée en présence de la presse nationale et internationale.

Elections: Django Cissoko rassure

Les choses se précisent pour l’organisation des élections présidentielles depuis l’annonce, la semaine dernière, de la date du 28 juillet par Dioncounda Traoré à  Bruxelles. Et plus rien ne semble arrêter les autorités maliennes dans leur désir de tenir le pari de la bonne organisation du scrutin. La preuve en a été donnée hier lundi par le Premier ministre, Django Cissoko . Profitant de sa visite à  la Commission élection nationale indépendante(CENI) et la Direction générale aux élections(DGE), le Premier ministre a levé toute équivoque quant à  la tenue effective de la présidentielle le 28 juillet. La date du scrutin, a martelé le Pm, sera respectée. Il a tenu à  préciser que les élections vont s’organiser sur toute l’étendue du territoire national. « Ceux qui en doutent encore vont le constater dans les semaines à  venir » a-t-il déclaré. Une réponse à  peine voilée à  ceux qui émettent beaucoup de réserves à  la capacité des autorités maliennes de prendre possession de la région de Kidal encore au mains de la rébellion du MNLA. Le visiteur est d’autant plus convaincu de ses propos que, selon lui, l’avenir immédiat du Mali passe l’organisation d’élections transparentes. La visite a été l’occasion pour le chef du gouvernement de prendre aussi des engagements. En effet après s’être enquis des difficultés des structures visitées, il s’est engagé à  résoudre tous les problèmes soulevés par les deux responsables. Pendant que Django Cissoko donnait des assurances, l’Assemblée nationale adoptait la nouvelle loi électorale. Cette loi a le mérite de réduire considérablement les possibilités de fraude lors du vote. C’’est le cas de l’utilisation de la biométrie via la carte NINA (numéro d’identification nationale). Cette carte, dont la distribution doit avoir lieu incessamment, sera seul document pouvant permettre à  l’électeur de voter. Doivent également concourir à  la transparence du vote, la suppression des témoignages et la restriction des procurations accordées aux militaires sur le champ de bataille, aux forces de sécurité, aux délégués de la CENI, ceux de la Cour constitutionnelle, des partis, bref les acteurs impliqués directement dans l’organisation des élections.

Django à Jeddah: discussions de haut niveau à la BID

Arrivé en Arabie Saoudite ce dimanche 5 mai, le Premier Ministre Django Cissoko a aussitôt entamé son programme de rencontres avec les responsables de la Banque Islamique de Développement. Cette institution financière internationale apporte un appui constant aux politiques et stratégies de développement de notre pays. Ce voyage de deux jours fait suite à  une visite effectuée début avril à  Bamako par le vice-président de l’institution financière, notre compatriote Birama Sidibé. Une rencontre au cours de laquelle les deux personnalités avaient fait le tour d’horizon de la coopération entre les deux parties, le point des échéances futures en matière de développement économique. A ce jour, la BID finance des projets au Mali pour un portefeuille d’environ 400 milliards de Fcfa. Et la crise qui sévit depuis un an n’a pas trop pesé sur les activités qui sont essentiellement dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, de l’agriculture. C’est donc d’une part pour réaffirmer ces liens de coopération que se déroule cette visite de M. Cissoko. D’autre part, il s’agit de solliciter l’appui de la BID pour la reconstruction du Mali. Une conférence internationale doit avoir lieu en Belgique, à  Bruxelles, le 15 mai prochain. Django Cissoko devra demander, au cours des échanges, à  la BID de prendre la tête des partenaires islamiques en tant que chef de file pour cette rencontre. Pour rappel, en août 2012, au moment o๠la plupart des bailleurs de fonds avaient suspendu leur coopération suite au coup d’Etat, la BID avait signé avec notre pays un accord de financement près de 22 milliards de Fcfa. Ce prêt est destiné à  la sécurité alimentaire et à  l’amélioration des revenus des producteurs ruraux.

La Banque islamique de développement confirmait ainsi une fois de plus son soutien constant aux politiques et stratégies de développement de notre pays. Cet appui de la BID est destiné précisément au financement de trois projets agricoles qui contribueront à  la souveraineté alimentaire du pays face à  la menace d’une éventuelle pénurie alimentaire résultant de la mauvaise pluviométrie de 2011.



Mali: l’action politique à peine

Qu’en est-il de la feuille de route, du dialogue inter-malien et de la préparation des futures élections générales ? En un mot, que fait le gouvernement ? La semaine dernière, le Premier ministre Diango Cissoko annonçait que la Commission du dialogue serait mise en place avant la fin du mois. Il ne reste donc plus que trois jours. Pour l’instant, on ne sait pas précisément qui y participera. Les représentants des différentes communautés du Nord ne sont pas identifiés. On ne sait pas non plus si des membres du MNLA y seront conviés, si des conditions seront posées à  la rébellion touarègue pour intégrer le dialogue. Autre question, le gouvernement a-t-il défini clairement les objectifs de ce dialogue ? Pour certains observateurs, Bamako n’est pas sorti de son état d’apesanteur. Pourtant, la donne a changé depuis ces deux derniers mois. L’arrivée d’un nouveau Premier ministre, fin connaisseur de l’Etat, et l’intervention militaire française ont contribué à  stabiliser les institutions même si les putschistes de Kati conservent toujours un pouvoir de nuisance. Pourquoi l’attelage de l’exécutif qui fonctionne bien aujourd’hui peine à  agir plus rapidement ? Le dossier le plus avancé est celui des élections générales envisagées pour juillet prochain. Le fichier électoral pourrait être opérationnel à  cette date et des cartes d’électeurs biométriques sont testées en ce moment. Cette urgence manifestée par Bamako pour organiser ces élections au plus vite pourrait être une manière de s’exempter de la difficile négociation qui s’annonce pour résoudre la crise au nord. A Bamako, politiques et société civile lancent une «initiative pour la paix et l’unité nationale» Au Mali, près de cent partis politiques et associations ont lancé lundi à  Bamako une « Initiative pour la paix et l’unité nationale », appelant notamment à  des élections libres et au respect des droits de l’homme. « Le monde entier est en train d’aider le Mali, or les Maliens n’arrivent pas à  parler d’une seule voix ». En lançant cette phrase devant les signataires de l’Initiative pour la paix et l’unité nationale, maà®tre Mountaga Tall, président du Congrès national d’initiative démocratique (CNID-parti politique malien), a voulu secouer le cocotier. La crise est malienne avant tout. Et pour en sortir, il faut que les Maliens retroussent leurs manches. C’’est pourquoi l’importante frange des forces vives de la nation propose, à  côté de la poursuite des opérations militaires sur le terrain, d’organiser dans les meilleurs délais des élections libres et transparentes. Les différents scrutins doivent avoir lieu sur tout le territoire national avec la participation des populations de déplacées réfugiées. En plus du soutien au gouvernement malien de transition et au respect de la forme laà¯que de l’Etat, les initiateurs de l’Initiative pour la paix insistent sur la consolidation d’un Etat de droit. La justice doit fonctionner de manière indépendante. Ils appellent également à  ce que toutes les parties impliquées dans la guerre au nord respectent sur le terrain les droits humains.

 » Dès que possible, l’armée malienne sera à Kidal… » dixit Diango Cissoko

A Paris depuis deux jours, Diango Cissoko a rencontré le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avec qui il a notamment évoqué l’absence de soldats maliens à  Kidal. On comprend la sensibilité du sujet, lorsque beaucoup se demandent pourquoi nos forces armées maliennes n’ont toujours pas foulé Kidal, bastion des rebelles islamistes dans l’extrême nord du Mali.  » l’armée malienne ne fait pas du tout de la figuration. (…) Elle est très engagée et accompli un travail remarquable sur le terrain. Pour le PM malien, le plus dur est passé et l’on se trouve dans une phase de sécurisation et de stabilisation. » Diango Cissoko affirme par ailleurs, qu’il n’y a aucun lien entre la prise d’otages au Camroun et l’intervention au Nord du Mali »… S’il admet que les français ne s’attendaient pas une telle résistance des islamistes à  Kidal, il promet que l’armée malienne sera bientôt à  Kidal.  » Il y a un problème (l’absence des troupes maliennes de Kidal, ndlr) qui est en train d’être traité par les autorités françaises et par les autorités maliennes. Dès que cela sera possible, l’armée malienne sera à  Kidal ». Tout comme les bérets rouges, a ajouté le Premier ministre. Kidal visé Une déclaration qui intervient au moment o๠les combas ont pris une nouvelle tournure dans le nord du Mali vers Kidal. En effet, pour le moment sur le terrain, ce sont les forces françaises qui opèrent, bombardent le massif de l’Adrar des Iforas o๠sont retranchés de nombreux jihadistes. On a dénombré ces derniers jours plus de 20 morts côté terroristes et un soldat français tombé au front, le sous officier légionnaire Harold Vormezeele. Depuis leur entrée en action, les forces françaises se déploient en premier, suit l’armée malienne qui ratisse et débusque les jihadistes, pour ensuite laisser place aux forces de sécurisationa africaine ( Tchadiennes et nigériennes pour le moment présentes dans la zone). Mais le scénario est loin d’être appliqué dans la zone o๠des combats acharnés ont lieu. Ce jeudi matin, on apprend qu’un autre attentat a eu lieu dans la ville de Kidal : « Le véhicule est arrivé en filant vers le sud-ouest de Kidal. Il a explosé à  environ 500 m du camp occupé par les Français et les Tchadiens. Deux civils ont été blessés, ils sont à  l’hôpital. Personne n’a encore approché le véhicule pour savoir si le conducteur vivait toujours », a déclaré par téléphone un élu de Kidal, information confirmée de source sécuritaire malienne à  Bamako. De quoi renforcer la peur et le sceptismisme des forces de défense maliennes. Pour rappel, Kidal fut l’objet de combats violents en Avril 2012 avec les bataillons rebelles avant la chute de la ville. On comprend dès lors toute la réticence des Maliens à  s’y risquer. Un général français affirme lui que les soldats maliens sont très démunis, et sous équipés. Chose pas nouvelle mais qui devrait être comblée par la présence française. Il faudra donc laisser le temps aux forces maliennes, de se sentir suffisamment prêtes pour fouler Kidal et sans doute Tessalit dans un délai proche.

Guerre bérets rouges / bérets verts : les solutions de Diango Cissoko

En exécution des instructions reçues du Président de la République par intérim, le vendredi 8 février 2013, le Premier ministre a rencontré : – les représentants des Forces vives de la Nation et la hiérarchie militaire, le lundi 11 février 2013 ; – les représentants du 33e Régiment des Commandos Parachutistes (RCP), le mardi 12 février 2013. Le mercredi 13 février 2013, il a rendu compte au Président de la République de ses premières conclusions. Il a estimé notamment que la voie du dialogue n’est pas épuisée. Ainsi, avec l’accord du Président de la République, le Premier ministre a poursuivi le processus de dialogue, en tentant à  nouveau un rapprochement des propositions de sortie de crise formulées par les deux parties. Il a eu plusieurs entretiens, le 14 février 2013, avec la hiérarchie militaire d’une part et les représentants du 33e RCP d’autre part. A l’issue de ce processus, le Premier ministre a fait les propositions suivantes au Président de la République, qui les a approuvées : 1. Les décisions de mutation des éléments du 33e RCP, prises par la hiérarchie militaire seront exécutées. 2. Le 33e Régiment des Commandos Parachutistes sera restructuré ainsi qu’il suit : – une compagnie d’Instruction sise au Camp de Djicoroni-Para ; – deux Compagnies sises, respectivement à  Gao et à  Tombouctou. 3. Les éléments des deux compagnies de Gao et de Tombouctou seront déployés à  Ségou et à  Sévaré pour leur mise en condition, avant leur engagement dans les opérations. 4. Le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants veillera à  la mise en œuvre de toutes ces mesures. Celles-ci devront prendre effet, au plus tard le 1er mars 2013. Bamako, le 15 février 2013

Bamako souhaite un engagement plus fort de la Mauritanie

NOUAKCHOTT – Le Mali souhaite que la Mauritanie s’engage encore plus fort pour la résolution de la crise malienne, a affirmé dimanche son Premier ministre Diango Cissoko à  l’issue d’une audience à  Nouakchott avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Je l’ai sollicité (pour) un engagement encore plus fort de la Mauritanie pour la résolution de l’ensemble des problèmes du nord du Mali, occupé par des groupes islamistes armés dont Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), a déclaré à  des journalistes M. Cissoko, arrivé samedi en Mauritanie. Selon lui, c’est un dossier que le président Aziz maà®trise très bien. Il en a une vision lumineuse, nous voudrions en profiter, exploiter cette vision pour nous permettre de sortir rapidement de nos difficultés que le président mauritanien considère comme ses propres difficultés, a affirmé M. Cissoko. Ancien général putschiste élu en 2009, le président mauritanien mène une politique très active contre Aqmi, et a ordonné des raids contre des bases d’Aqmi au Mali en 2010 et 2011. Les préparatifs d’une intervention militaire internationale sont en cours pour déloger les groupes armés du Nord malien. Le 20 décembre, l’ONU a approuvé le déploiement d’une force internationale au Mali, sans préciser de calendrier mais en indiquant qu’il se fera par étapes tout en exhortant au dialogue avec ceux qui rejetteraient le terrorisme et la partition du Mali. Diango Cissoko a aussi indiqué avoir remis dimanche à  M. Aziz un message de fraternité et de remerciement de la part du président intérimaire malien Dioncounda Traoré, en rappelant que la Mauritanie abrite plus de 100.000 Maliens réfugiés depuis l’éclatement de la crise dans le nord du Mali, mi-janvier 2012. Ces réfugiés se sentent comme chez eux, et le gouvernement mauritanien les traite avec une attention particulière, il était important que je vienne le remercier de cette marque d’attention, a-t-il conclu. Samedi soir, il a reçu des représentants de la communauté malienne à  Nouakchott, a indiqué l’un de ses conseillers, Bali Idrissa Sissoko. Il doit quitter la Mauritanie dimanche après-midi. Diango Cissoko n’a pas souhaité répondre aux sollicitations de journalistes, particulièrement sur les dernières exigences d’Ansar Dine, faisant partie des groupes armés (incluant Aqmi et les rebelles touareg) qui ont pris ensemble le contrôle du nord du Mali entre fin mars et début avril après deux mois et demi d’offensive contre l’armée. Les groupes jihadistes ont ensuite évincé fin juin de leurs zones d’influence leurs ex-alliés rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), et ils y multiplient les exactions en prétendant imposer la charia (loi islamique) dont ils ont une interprétation rigoriste. Dans un document remis le 1er janvier au président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de l’Afrique de l’Ouest dans la crise au Mali, Ansar Dine réclame l’autonomie et l’application de la charia pour le Nord au sein d’un Etat malien proclamé islamique. Ce texte a été rendu public à  quelques jours de la tenue, le 10 janvier à  Ouagadougou, de discussions entre le gouvernement malien, Ansar Dine et le MNLA autour du président Compaoré. Il s’agira du second rendez-vous après les premières discussions à  Ouagadougou du 4 décembre 2012.

Diango Cissoko veut une intervention armée « le plus rapidement possible »

« On peut faire confiance en cette intervention », a-t-il déclaré à  la presse au terme d’un entretien avec président ivoirien Alassane Ouattara, également à  la tête de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Cette opération « aura lieu dès que les conditions seront réunies et nous ferons en sorte que ces conditions soient réunies le plus rapidement possible », a-t-il précisé. Le premier ministre malien s’est dit porteur d’un « message » du président malien, Dioncounda Traoré, à  Alassane Ouattara, demandant le « soutien » de la Cédéao pour aider le Mali à  sortir de la tourmente actuelle. Il a aussi assurer que des élections « crédibles » et « propres » se tiendront dès que les conditions « seront réunies », dans le but de normaliser la situation institutionnelle du pays après le coup d’Etat qui s’est déroulé le 22 mars à  Bamako. Nà‰CESSITà‰ DE DIALOGUER Le chef du gouvernement malien a entamé, mercredi, sa première tournée dans la région par une rencontre à  Ouagadougou avec le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise. Il doit se rendre ensuite au Bénin et au Sénégal. La semaine dernière, le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé le déploiement d’une force armée internationale au Mali, mais par étapes et sans en définir de calendrier précis. L’ONU a insisté par ailleurs sur la nécessité de dialoguer avec les groupes armés du Nord qui rejettent le terrorisme et la partition du pays.

Diango Cissoko en tournée diplomatique

Nommé il y a deux semaines à  la tête du Gouvernement, Diango Cissoko effectue sa première visite à  l’étranger à  partir de ce mercredi. Le Premier ministre se rendra au Burkina Faso, en Côte d’ivoire, au Sénégal et au Bénin. Pendant trois jours, il va rencontrer les dirigeants de ces pays, fortement impliqués dans la résolution de la crise malienne et échanger avec eux sur les deux enjeux majeurs que sont la reconquête du nord du pays et l’organisation d’élections libres et transparentes. Au Burkina Faso, chez le Médiateur Compaoré, les discussions porteront sur les négociations entamées avec les indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les islamistes d’Ansar Dine. Ces deux mouvements armés ont réaffirmé leur volonté de dialogue la semaine dernière à  Alger avec le pouvoir de Bamako. Chez Alassane Drame Ouattara qui préside la CEDEAO et qui plaide en faveur d’une rapide intervention armée, ce sera plutôt la question de la reconquête du nord du Mali qui sera à  l’ordre du jour. M. Ouattara a soutenu le vote de la résolution des Nations Unies autorisant l’envoi d’une force africaine chez son voisin du nord. Tout comme Alassane Ouattara, Yayi Boni plaide pour une intervention militaire au nord-Mali. Une occasion pour le chef de l’Etat béninois, également président en exercice de l’Union Africaine, d’échanger avec Diango Sissoko sur les contours de cette opération militaire. Enfin Dakar. Macky Sall s’est investi depuis quelques semaines dans la recherche de solutions pour une sortie de crise au Mali. Dans la capitale sénégalaise, Diango Cissoko parlera du nord, mais aussi set surtout d’élections. La communauté internationale qui a adopté une résolution autorisant le déploiement d’une force africaine au Mali, a également demandé l’organisation d’élections libres et transparentes pour installer un pouvoir légitime à  Bamako.

Allocution de Dioncounda Traoré au gouvernement Diango Cissoko

Monsieur le Premier Ministre ; Mesdames, Messieurs les ministres, Je voudrais en toute simplicité, souhaiter la très chaleureuse bienvenue à  celles et à  ceux qui viennent d’intégrer le gouvernement de la République. Un gouvernement d’une République meurtrie par les dures épreuves qu’elle traverse. Il va de soi que le choix porté sur vous en ces moments particulièrement difficiles n’est pas fortuit. C’’est parce que nous avons confiance en votre intelligence, en votre savoir-faire mais aussi et surtout en votre capacité de dépassement de soi et en votre abnégation. àŠtre membre du gouvernement du Mali aujourd’hui relève du sacerdoce. Ce ne sont que des responsabilités et du travail et la seule satisfaction que vous en tirerez, C’’est de pouvoir dire un jour : « J’ai participé au plus niveau à  la libération de mon pays, J’ai contribué à  la préservation de la démocratie ». Mesdames, Messieurs les ministres, Notre mission, si elle est facile à  formuler (libération des régions du nord et organisation d’élections crédibles), n’en est pas moins extrêmement difficile. Nous aurons besoin de beaucoup de créativité et d’esprit d’initiative, mais nous aurons besoin surtout d’être unis et solidaires, de former une équipe, une vraie équipe. Car aucun d’entre nous ne réussira sans l’autre. A aucun moment, nous ne devons être l’un contre l’autre ou les uns contre les autres, engagés dans une compétition aussi improbable que périlleuse pour le pays, mais au contraire être tous, toujours ensemble, toujours unis contre l’adversité et pour sortir de la tragédie que nous vivons. Pendant cette période exaltante que nous allons vivre ensemble, nous devons oublier nos couleurs politiques respectives, nos appartenances corporatistes, ethniques ou religieuses pour ne penser que « Vert – Jaune – Rouge » et pour cultiver la même Foi et viser le même But. Mais connaissant vos qualités personnelles, je sais que je peux compter sur vous toutes et vous tous et, en retour, je voudrais vous assurer de ma parfaite disponibilité ainsi que de celle du Premier ministre. Nous ferons tout ce dont nous sommes humainement capables physiquement, moralement et intellectuellement pour que le travail se fasse, et qu’il se fasse dans une atmosphère à  la fois conviviale et rigoureuse. Le Mali, aujourd’hui, est occupé par des forces hostiles dans ses deux tiers. Nous avons des centaines de milliers de compatriotes refugiés et/ou déplacés. A Tombouctou, Gao et Kidal, nos filles et nos femmes sont violées. Nos frères et nos sœurs sont mutilés, notre patrimoine culturel est vandalisé. Les groupes armés qui opèrent au nord de notre pays sont essentiellement le MNLA, Ançardine, AQMI, le MUJAO et BOKO HARAM. Les deux premiers sont essentiellement constitués de compatriotes à  nous et les trois derniers constitués d’étrangers venus parfois de contrées lointaines, de pays musulmans pour venir agresser d’autres musulmans et semer la désolation et la terreur dans leur pays. Le premier défi du gouvernement, du Premier ministre et de moi-même est de récupérer nos territoires occupés et de bouter hors de notre pays les terroristes, les narco trafiquants et autres membres du crime organisé, rétablissant ainsi l’intégrité de notre territoire et la laà¯cité de notre République. Le deuxième défi est, bien entendu, après les évènements du 22 mars qui ont mis à  mal notre démocratie, d’organiser des élections transparentes et crédibles qui consacreront le retour définitif de notre pays à  une vie constitutionnelle normale. La voie pour relever ces deux défis est multiforme. Elle comprend un volet dialogue et négociation avec tous ceux qui renoncent à  leur velléité irrédentiste et / ou à  leur volonté d’imposer la charia ne serait-ce que sur un centimètre carré de notre territoire. Mais elle comprend aussi un volet militaire dont nous ne pourrons pas faire l’économie contre les terroristes, les narco trafiquants et les gens du crime organisé. Et nous mettrons de notre côté tous les atouts nationaux, régionaux et internationaux et C’’est pour cela que nous travaillons pour que le Conseil de Sécurité des Nations Unies prenne rapidement une résolution autorisant le déploiement de forces de pays frères et amis au Mali. Ne nous laissons pas entrainer dans des polémiques sans objet. Le peuple malien a offert sa solidarité à  tous les peuples qui en avaient besoin. Pourquoi aujourd’hui ne pourrions-nous pas aussi bénéficier de la solidarité internationale ? Mesdames, Messieurs les ministres, Sur ce chapitre, nous devons parler le même langage, un langage à  la fois d’ouverture au dialogue et de détermination vis-à -vis des ennemis de notre Nation auxquels nous ferons une guerre implacable. Dans cette dernière hypothèse, le rôle essentiel sera joué par notre Armée nationale. C’’est pourquoi, il importe que chacun comprenne aujourd’hui que cette Armée est incontournable. Elle a besoin de se réconcilier avec elle-même, mais elle a aussi et surtout besoin qu’on lui fasse confiance et que l’on forme une union sacrée autour d’elle pour l’équiper afin qu’elle soit à  hauteur de mission. C’’est pourquoi, Monsieur le Premier ministre, nous devons faire preuve d’imagination pour trouver les moyens financiers indispensables pour mettre notre Armée d’aplomb. Dans un avenir proche, nous allons avoir à  adopter la Feuille de route tant attendue par les Maliens et la Communauté internationale. Elle sera soumise à  la délibération de l’Assemblée Nationale et nous aurons également à  mettre en place la Commission Nationale de Médiation. Toutes choses qui faciliteront le vote de la résolution du Conseil de Sécurité, la reprise de la coopération multilatérale et bilatérale avec certaines organisations et certains pays, de même que le dialogue avec certains de nos compatriotes. Mesdames, Messieurs les ministres, Les moments sont difficiles mais aussi exaltants. Ayons confiance en nous-même, ayons confiance en le Peuple Malien. C’’est un Peuple fier et digne, un Peuple plein de ressources et je suis convaincu qu’il trouvera en lui-même les ressorts nécessaires pour redevenir ce Peuple respecté et admiré qui est plutôt une solution pour ses voisins qu’un problème. Je suis sûr que nous ferons de l’excellent travail ensemble et le Mali étonnera une fois de plus le monde. Que le Tout Puissant nous inspire et nous protège ! Qu’il bénisse le Mali ! Merci pour votre attention !

Diango Cissoko sur RFI: «La réconciliation est indispensable pour rétablir l’unité du Mali»

Monsieur le Premier ministre, votre gouvernement ressemble finalement beaucoup au précédent. Qu’avez-vous voulu privilégier dans votre équipe ? Il y a l’efficacité et la représentativité. Il fallait un gouvernement d’union nationale inclusif, mais o๠les nominations sont fondées sur la compétence et l’intégrité. Qu’allez-vous dire à  vos ministres prochainement ? C’’est le président de la République qui va s’adresser au gouvernement, lors du prochain Conseil des ministres. Et ce sera, probablement, mercredi prochain. Quant à  moi, je recevrai les ministres au cours d’un conseil de cabinet mardi 17 décembre. Nous allons conduire une action, tenant compte de l’ensemble des préoccupations de notre pays. La mission principale du gouvernement de transition, C’’est la récupération du nord de notre pays et l’organisation d’élections crédibles. Mais, concomitamment, nous sommes chargés de traiter les problèmes quotidiens des Maliens. Prenons, justement sur ces deux missions, le cas des élections. Pensez-vous qu’il peut y avoir des élections organisées avant la fin de la transition, c’est-à -dire avant le mois d’avril ? Les élections seront organisées dès que possible. s’il nous faut organiser des élections crédibles, il ne faut pas organiser des élections à  l’issue desquelles une crise postélectorale va éclater. Mais il peut y avoir des élections organisées avant une intervention militaire dans le Nord ? Pourquoi pas ? Sous-entendu, des élections avec les réfugiés dans les camps, avec les déplacés dans le Sud ? Avec les réfugiés dans le camp, avec les déplacés dans le Sud, mais avec nos populations qui sont restées sur place à  Gao, à  Tombouctou et à  Kidal. Comment faire pour ça ? Il nous faut sécuriser les grandes agglomérations du Nord ! On ne peut pas organiser d’élections sans les grandes agglomérations du Nord ! Sinon, ce serait consacrer même la partition de notre pays ! Une intervention militaire malienne est-elle imaginable avant l’intervention internationale ? Dès que nous en aurons les moyens, si l’intervention militaire est indispensable, nous la mènerons. Avant même l’intervention africaine ? Pourquoi pas ? Eventuellement. l’armée malienne est en train de se préparer. Et dès qu’elle sera prête, nous évaluerons la situation, si nous devons intervenir seuls ou avec les forces de la Cédéao (Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest) notamment. Et nous comptons beaucoup sur la communauté internationale pour nous accompagner et sortir de cette crise. Dans le gouvernement, les principaux postes ministériels, de la Défense, de l’administration territoriale, et de la Justice, sont toujours détenus par des proches de l’ex-junte. N’est-ce pas gênant ? à‡a ne me gêne aucunement. Le gouvernement est une équipe collégiale solidaire. Surtout solidaire ! Et le chef du gouvernement dirige et coordonne l’action du gouvernement. Ces prérogatives, je les exercerai pleinement. Donc C’’est clair, le chef du gouvernement C’’est vous. Ce n’est pas le capitaine Sanogo ? Non ! Le capitaine Sanogo n’est même pas membre du gouvernement ! Le chef du gouvernement C’’est moi ! Et le gouvernement exercera ses prérogatives, évidemment, sous l’autorité du président de la République ! Que répondez-vous à  tous ceux – l’Union africaine, l’Union européenne, les Etats-Unis – qui demandent aux militaires de ne pas s’immiscer dans le processus de transition au Mali ? Moi, je n’ai pas le sentiment que dans les missions du gouvernement, les militaires s’immiscent de façon à  troubler le cours de la transition. Mais je ne néglige pas ce qui a été dit. Maintenant je viens de prendre la tête du gouvernement, J’apprécierai chaque acte qui sera posé par les uns et les autres. Vous avez condamné la façon dont Cheick Modibo Diarra, votre prédécesseur, a été obligé de démissionner ? Condamné… La question ne m’a jamais été posée. Je vous la pose. Vous me la posez… Ce n’est pas orthodoxe, ce qui est arrivé. C’’est ce que je peux vous dire. On parle des missions. Vous allez commencer par quoi ? J’ai reçu toute la journée les forces vives de la nation. Vous avez leur soutien ? J’ai leur soutien unanime et sans aucune réserve ! C’’est fondamental pour la suite. Croyez-vous à  un dialogue possible et des négociations avec le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) et Ansar Dine ? Le dialogue est indispensable ! Nous sommes entre Maliens. Qu’il y ait un dialogue des Maliens qui ne partagent pas la même vision de la gouvernance de notre pays, C’’est tout à  fait normal, et nous engagerons le dialogue dès que possible. Il aura probablement lieu au Mali. C’’est un souhait de votre part ? C’’est un souhait de ma part et je ferai en sorte que ce souhait soit suivi par les décideurs. Est-ce que dans ce dialogue vous allez intégrer l’ensemble des communautés du Nord, c’est-à -dire pas uniquement les groupes armés, mais aussi les Peuls, les Songhaà¯s ? Mais bien sûr ! Bien sûr ! La réconciliation, elle est indispensable ? Elle est indispensable ! Incontournable, pour rétablir l’unité du Mali, l’intégrité territoriale du Mali ! Nous sommes un pays aujourd’hui en grande difficulté. Les trois quarts de notre pays sont occupés par des bandes armées. Notre démocratie est menacée. Mais le Mali, dans ce genre de situation, a toujours su trouver les ressources nécessaires pour rebondir. Je suis convaincu que le Mali rebondira.

Edito : Diango, à toi de jouer !

Sa silhouette serviable rassure. Avant qu’il ne soit Premier ministre de transition, Diango Cissoko, était un homme de l‘ombre, un de ces fonctionnaires de l’Etat, que nous journalistes rencontrions à  Koulouba, et à  qui nous faisions à  peine attention, obnubilés que nous étions par le Président. Et rien d’autre. Pourtant, Diango veillait au grain. Supervisait en douce les audiences, les cérémonies au palais. Rêvait-il un jour d’accéder à  de hautes fonctions comme celles de Premier ministre ? C’’est pourtant à  la faveur d’une transition malienne malmenée par les militaires que l’homme a été mis en pleine lumière. Comme quoi, la patience paie toujours… Pour rappel, Diango Cissoko aura occupé des fonctions austères, Directeur des Services pénitentiaires du Mali, Secrétaire Général à  la Présidence, ministre, etC’… l’homme connaà®t les rouages, crient en chœur les observateurs… Sans l’éclat des fêtes, cérémonies et autres fastes, auxquels aspirent tant de ministrables… Et le nouveau gouvernement qu’il vient de former, reste à  quelques changements près le même. Quelque permutations, un ou deux nouveaux et toujours les têtes d’affiches à  la Défense, la Sécurité intérieure, à  l’Administration territoriale, ou aux Affaires étrangères, confirme une mainmise de «Â la toujours présente junte », et celle moins pesante de Dioncounda Traoré. Diango devra donc ménager la chèvre et le chou. Ne pas déplaire au capitaine Sanogo, qui surveille depuis Kati. Et se conformer aux volontés du Président par intérim. Eviter la trop grande indiscrétion de Cheick Modibo Diarra, qui aura perdu son poste pour imprévisibilité. Ne pas faire cavalier seul ou voyager aux quatre coins de la planète, sans avertir, dixit Sanogo. Et enfin avancer dans les deux missions principales : reconquérir le Nord et organiser au plus vite des élections pour clore une transition déjà  bien en peine. Surtout, Diango Cissoko devra éviter d’être «Â fourbe » face aux Maliens. On l’aura compris, le peuple ne pardonnera pas ! C’’est l’avenir du Mali qui est en jeu.

Nouveau gouvernement : Les schémas possibles

l’épisode de la démission manu militari de Cheick Modibo Diarra se ferme avec la passation de service, hier jeudi, entre ce dernier et le nouveau locataire de la primature, Django Sissoko. A présent, C’’est la formation du nouvel attelage gouvernemental qui polarise les attentions. Elle est annoncée imminente. Le sujet s’invite dans tous les débats et alimente les discussions. Quelle sera la configuration du nouveau gouvernement ? Faut-il remanier le gouvernement Modibo ? Ne faut-il pas conserver le gouvernement dans sa totalité ? Autant d’interrogations formulées au cours des discussions. Et bien malin celui qui pourrait trouver une réponse à  ces questions. En l’absence d’indices clairs et d’informations viables qui filtrent, C’’est le triomphe des supputations et conjectures. D’aucuns tablent sur un gouvernement moins remanié pour permettre à  des ministres d’imprimer leur marque ou de traduire en actes les mesures prises. D’autres estiment qu’il faut élargir un peu pour ne pas créer des frictions pouvant gripper la machine. Dans les états-majors politiques, C’’est le branle-bas. Les rencontres sont en cours pour désigner les potentiels ministrables. C’’est le cas de ce grand parti qui a tenu une rencontre, mercredi dernier, dans la perspective de la formation du nouveau gouvernement. Le parti concerné, ayant naguère deux portefeuilles ministériels, compte tout mettre en œuvre pour avoir un bonus en vue de servir les partenaires politiques de sa coalition. b Sur qui parier ?] En attendant la liste de l’équipe du vieux briscard Django Sissoko, voilà  un petit pronostic à  l’intention les turfistes politiques. Les ministres militaires et ceux ‘’parrainés » par l’ex-junte ou supposés tels seraient les favoris. En effet sauf énorme surprise, le départ d’un ministre militaire est scénario imprévisible. Il y a aussi les secondes chances. Au nombre de celles-ci, l’on peut retenir les ministres s’étant illustrés par leur poigne et leurs décisions courageuses. Il s’agit par exemple du jeune bouillant Malick Coulibaly, ministre de la Justice, garde des Sceaux et Mamadou Namory Traoré de la Fonction publique qui bénéficient d’une onction populaire, assez déterminante dans leur maintien. Un maintien qui aura sans doute le don de rassurer l’opinion nationale sur une réelle volonté de changement dans la gestion des affaires publiques. Les ministres issus des regroupements syndicaux ou rassemblements nés à  la faveur du putsch du 22 mars peuvent retenir leur souffle et entretenir un brin d’espoir quant à  leur maintien qui est loin d’être acquis d’office. Les ministres estampillés Cheick Modibo Diarra sont considérés comme des gros outsiders qui risquent gros. Ils pourraient être éclaboussés par la disgrâce à  l’origine de la chute libre de leur mentor.

Diango est-il l’homme de la situation ?

Au Mali, le nom de Diango Cissoko, nommé à  la Primature il y a quelques heures, est au C’œur de toutes les conversations ce 12 décembre. l’homme, au C’œur du pouvoir depuis le règne du Général Moussa Traoré, n’a pas les mains assez propres pour ceux qui veulent du renouveau à  la tête de l’Etat. Pour beaucoup, rien ne va changer, Diango Premier Ministre, ce n’est pas la rupture annoncée mais la continuité sur le chemin tracé par CMD. Le désormais ex-Premier Ministre Cheick Modibo Diarra avait en effet été accusé d’être au service de l’ancien régime de Moussa Traoré, en faisant revenir sur le devant de la scène bon nombre de ses cadres. Pour d’autres encore, C’’est le retour des amis d’ATT. Ayant servi sous les trois régimes qui se sont succédés depuis 1970, l’homme aura du mal à  se défaire de l’image de partisan qu’on lui colle. Comptable de la gestion du pouvoir depuis 40 ans Une chose est sure, pour la majorité des Maliens, Diango Cissoko n’est pas étranger à  ce que le Mali est « devenu aujourd’hui ». Son passage à  de hautes fonctions (plusieurs postes de ministre puis le Secrétariat Général de la Présidence) pendant plus d’une trentaine d’années dans l’administration le place parmi ceux qui ont influencé la politique menée dans le pays. D’o๠la méfiance dont il fait l’objet. « J’ai des réserves sur la capacité décisionnelle de cet homme en cette période critique de notre histoire. Django ne fait que servir les pouvoirs successifs qui se sont moqués du peuple malien. Il est sans doute comptable de la gestion chaotique d’ATT », affirme Famoussa Mallé, politologue. Même avis pour ce quadragénaire qui invite les maliens à  se lever et à  contrer toute forme de restauration en faveur des pouvoirs qui se sont succédés. « Après avoir balayé le régime incompétent et corrompu d’ATT, voilà  que 9 mois après, ont nous balance un PM qui fut le bras droit d’ATT. O๠allons-nous ? ». Une grande partie de l’opinion publique s’interroge donc sur sa nomination. Ne constitue-t-elle pas un coup contre la volonté du changement tant attendu par le peuple ? l’homme a indiscutablement la carrure pour son nouvel emploi. Sa connaissance des rouages de l’administration, des acteurs de la classe politique et de la gestion du pouvoir en font le candidat idéal. Mais il y a la complexité de la situation du Mali et les enjeux particulièrement importants de sa rapide résolution. Diango Cissoko saura-t-il tirer son épingle du jeu et « sauver le Mali »?

Edito : Bon vent Mr le Premier ministre…

«Â Le Mali de mal en pis », «Â Hantise d’un nouveau coup d’état », «Â Dérive au Mali », les qualificatifs ne manquent dans la presse internationale pour nous donner une image bien négative d’un pays tiraillé par les querelles politiciennes. La démission forcée du Premier ministre Cheick Modibo Diarra a certes tendu la perche aux éditorialistes des quatre coins de la planète, mais à  Bamako, un calme a prévalu après cet épisode regrettable orchestré par les ex putschistes. Il va de soi que les manettes sont encore aux mains des hommes du capitaine, qui prétendent avoir «Â facilité » un départ, réclamé de tous et voulu par l’ensemble de la classe politique. l’homme ne faisait plus le consensus. Auréolé de son aura de navigateur interplanétaire, Cheick Modibo Diarra s’est révélé un piètre politique aux commandes de la transition. Scientifique oui mais pas meneur d’hommes, ses prises de position changeantes, sa diplomatie à  la limite du supportable et surtout son imprévisibilité, auront déplu. Certains se souviendront d’un homme arrivé avec panache, apprécié pour son carnet d’adresse international, sa connaissance des institutions internationales, desquelles, le Mali attendait beaucoup pour sortir du bourbier du nord, et désormais, on regrette que ce Malien de l’extérieur, ait gaspillé une belle carrière sur l’autel d’ambitions politiques mal comprises à  l’intérieur. De cet épisode, Cheick Modibo Diarra tirera les leçons d’un pays, difficile à  gérer, à  la culture immense mais qu’il n’aura pas su appréhender très vite. Reconquérir un nord occupé par les salafistes armé jusqu’aux dents et organiser des élections sont des tâches que n’importe quel candidat à  la Primature devra prendre au sérieux ou ignorer en cas d’incompétence. Poste difficile, celui de Premier ministre est au service de la Nation. Peu d’hommes en ont l’envergure et celui qui remplace désormais Cheick Modibo Diarra, n’est pas un outsider mais un homme d’expériences que certains pièges politiques ne devraient pas atteindre. De Diango Cissoko, les Maliens, exaspérés par les tergiversations d’un triumvirat politique qui retarde la libération du nord, attendent une grande subtilité dans la parole et dans l’action. Surtout, un résultat rapide et concret dans les semaines à  venir… Bon vent, Monsieur le Premier ministre de Transition !

Django Cissoko, nouveau Premier Ministre du Mali

Muni de son DEA en droit international et relations internationales à  la Faculté de Droit et de Sciences politiques de l’Université de Caen, de son diplôme de l’Institut International d’administration publique de Paris et de son doctorat de 3ème cycle de Droit public, à  la faculté des Sciences économiques de l’Université de Rouen, Diango Cissoko est entré dans la fonction publique en 1971 en qualité d’administrateur civil. De 1971 à  1984, il est tour à  tour directeur des services pénitentiaires, puis de la prison centrale de Bamako, de la Fonction publique et du personnel, directeur de cabinet du ministre du Travail et de la Fonction publique et enfin membre de la Commission nationale de réforme administrative. En décembre 1984, quand il fait son entrée au gouvernement au poste de ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Diango Cissoko a déjà  une belle expérience derrière lui. Mais C’’est en devenant Secrétaire général de la Présidence de la République avec rang et prérogatives de ministre en février 1988 qu’il se retrouve au C’œur du pouvoir. Pour de nombreux observateurs, personne ne connait autant les rouages de l’administration et le fonctionnement de l’Etat au Mali que le nouveau Premier Ministre. Cette fonction de ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, il l’occupera à  plusieurs reprises et ce pendant plus de vingt ans. En même temps que, par intermittence, les postes de Gouverneur suppléant du FMI, de la Banque Mondiale, de la Banque islamique de développement (BID), de la Banque Africaine de Développement (BAD), du Fonds africain de développement (FAD), et Gouverneur de la Banque Mondiale pour le compte de l’Etat Malien. Sous la Troisième République, M. Cissoko opère son grand retour dans les deux premières institutions de la République, le 13 novembre 2002, comme Directeur de Cabinet du Premier ministre avec rang de ministre, avant de retourner en janvier 2008 à  la Présidence de la République comme Secrétaire général, toujours avec rang de ministre. Diango Cissoko n’est pas seulement un administrateur mais aussi enseignant. Il a servi au sein de plusieurs grandes écoles de la place dont l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), l’Ecole Nationale d’Ingénieurs (ENI). A son actif également une vingtaine de publications portant entre autres, sur le droit pénal général et la science pénitentiaire, la justice, la fonction publique, la science administrative et la rédaction administrative («Rédaction administrative » Déc 2005). Cet ouvrage a été honoré du prix Malouet 2006 par l’Académie des sciences morales et politiques de l’Institut de France. Diango Cissoko, Médiateur de la République de Mai 2011 à  ce jour, est Officier de l’Ordre National du Mali. Le nouveau Premier Ministre de Transition du Mali aura fort à  faire pour rassembler la classe politique autour de lui et former un gouvernement dans lequel se reconnaissent toutes les composantes de la société malienne. Son expérience des hommes et de la marche de la chose publique sera certainement un atout pour mettre les Maliens ensemble et enclencher définitivement le processus de résolution de la crise que traverse le pays depuis dix mois. Un défi que l’homme, âgé de 63 ans a, selon ses anciens collaborateurs, tous les moyens de relever.

Folles rumeurs sur le remaniement ministériel: Django Cissoko, futur PM ?

« L’on attend seulement le président de la république revenu de New York pour confirmer la nouvelle », à  en croire une source. D’autres indiquent que le gouvernement se réunira en conseil des ministres extraordinaire ce vendredi avec l’arrivée du président Amadou Toumani Touré des Etats-Unis mercredi soir. Le nom qui revient sur toutes les lèvres, comme nouveau chef du gouvernement, est Django Cissoko, l’actuel Secrétaire Général à  la présidence depuis octobre 2007, après le départ de Modibo Sidibé pour la primature Un gouvernement dans l’œil du cyclone Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’actuelle l’équipe gouvernementale est dans le collimateur d’un remaniement et qui serait imminent. Après trois longues années ponctuées de retouches à  peine perceptibles, l’heure de la rupture avec son chef d’orchestre, Modibo Sidibé, semble véritablement sonner. Tous les indices et signaux du remaniement sont réunis et le nom du premier ministrable circule déjà  dans les couloirs de koulouba. Et s’étend de la colline à  la rue jusque dans les « grins » de bamako. Ce ne sera probablement pas le changement intégral, car beaucoup d’éléments de l’équipe sortante vont survivre au coup de balai. De toute évidence, la désapprobation voire la disgrâce du chef de l’Etat ne sera pas assez ravageuse pour s’abattre sur la totalité du gouvernement en épargnant la plupart des ministres. En clair, même si le locataire de koulouba, tout puissant faiseur et défaiseur de ministres, est très peu satisfait de ses collaborateurs de l’exécutif, il s’en trouvera toujours pour résister aux fortes vagues qui feront couler le navire actuel du premier ministre Modibo Sidibé, lui même ancien secrétaire général de la présidence. Qui seront les survivants ? Qui seront les heureux survivants parmi les chefs de département. Difficile de le dire même si la bataille de positionnement commence déjà  à  faire rage dans certaines familles politiques de la place. En revanche les langues se délient progressivement sur les personnalités en pôle position pour constituer la future équipe gouvernementale. Le nom qui revient constamment sur les lèvres, depuis la semaine dernière, C’’est le secrétaire général de la présidence, Django Cissoko qui s’est illustré dans rouages régaliens depuis le régime de Moussa Traoré, d’Alpha Oumar Konaré jusqu’à  celui d’ATT. Quant à  l’actuel gouvernement sa destitution se justifie non seulement par un essoufflement évident, mais également des insatisfactions et attentes déçues dans l’accomplissement des missions : les grèves interminables sur le front scolaire, la gestion calamiteuse des pénuries alimentaires, l’échec cuisant de l’Initiative riz, les difficultés trésorières insurmontables, la corruption administrative et tutti quanti. Faut t-il ajouter à  tout cela, une démobilisation dans les rangs depuis que le chef d’Etat a levé le doute qui persistait encore sur ses intentions de briguer un troisième mandat. Il n’en fallait pas plus pour que les objectifs du PDES ( le programme de développement économique et social du président) disparaissent des intentions des ministres plus préoccupés à  se projeter dans l’orbite du futur qu’à  être utile au pouvoir sortant. Wait and see !