Pour ou contre le code des personnes et de la famille au Mali ?

En effet, des voix s’élèvent de plus en plus pour clouer au pilori le nouveau code des personnes et de la famille voté le 3 Aout à  l’Assemblée Nationale. Des islamistes de poids (proches de milieux fondamentalistes) voient dans les imperfections du texte une brèche pour s’agiter. Un code qui crée une vive polémique : ceux qui sont contre Des acteurs politiques comme Modibo Sangaré de l’UNPR, Mamaye Kassogué du parti PARI, projettent une marche de protestation et de dénonciation du nouveau code pour le 22 Août prochain. La quasi-totalité des personnes interviewées ont déploré l’attitude des députés pour avoir voté cette loi. Face cette tension qui fait de méfiance, les populations n’entendent pas rester bouche bée. Lors du micro trottoir que nous avons réalisé ce vendredi dans quelques « Grins », certaines familles n’ont pas manqué d’exprimer leur profonde déception d’une part et leur satisfaction d’autre part. Pour beaucoup, ce nouveau code va affecter les valeurs traditionnelles, religieuses, facteurs de stabilité et cohésion sociale. Surtout la part du code qui affirme que :« la femme ne doit plus obéissance à  l’homme » mais que « les deux conjoints doivent se vouer un respect mutuel » et qui fait déjà  l’objet de polémique chez les citoyens. On le sait le Mali est un pays très conservateur et dont il est difficile de faire évoluer les moeurs, par le simple vote d’un texte à  l’Assemblée Nationale. Un code soumis à  la volonté européenne ? Drissa Traoré, assureur dans une agence de la place, rencontré à  Sogoniko, déverse sa bile sur le gouvernement: « le gouvernement fait tout pour charmer l’opinion internationale contre la volonté des citoyens. Le Mali a adopté cette loi sous le dictat de l’Union européenne, Att n’a pas le choix sinon il sera privé des milliards de la communauté internationale, qui pleuvent sur lui et ses proches collaborateurs députés. » Toujours amer : « Maintenant le code a été voté par les députés et il reste la loi contre l’excision et la peine de mort » martèle t-il. Convaincu les députés procéderont sous peu de temps au vote de la loi contre l’excision et la peine de mort ». Sidiki Tangara médecin traditionnel et phytothérapeute pense que ce code entraà®nera l’effritement des valeurs traditionnelles dans la mesure ou les femmes seront libres comme le vent et n’auront plus besoin de respecter leur mari « Ceux qui ont voté ce code n’ont fait que dévaloriser les femmes, puisque ils ignorent que les femmes dans notre société ont été plus respectées que celles d’occident. Elles détiennent les secrets de leurs maris, parce que elles ont accepté d’être femmes, c’est-à -dire rester derrière leur mari » argue-t-il. Amadou Sylla assis devant sa boutique au grand marché de Bamako laisse exploser sa colère contre tous ceux qui ont voté cette loi :  » le contenu de ce code est contraire aux lois fondamentales de la religion musulmane. Dans le coran, il est écrit noir sur blanc que Awa (Eve) est issue de la côte de Adama (Adam). Ce qui veut dire que cette soumission de la femme à  son mari est un fait de Dieu. Mme Konta Fatoumata Sidibé, ménagère de son état n’approuve pas ce code. Selon elle la force d’une femme réside dans la soumission à  son mari. « Si ce nouveau exige que les femmes ne doivent plus respecter leur mari, cela signifie moins d’enfants enfants bénis. On ne peut trouver plus tranché que le témoignage de cette femme, l’argument religieux se confondant avec le fait traiditionnel, tout en donnant lieu à  des interprétations diverses… Ceux qui sont pour…le code Djenèba est secrétaire de direction dans une société. Elle pense que ce code est bienvenue dans la mesure ou les hommes considèrent les femmes comme des marchandises, les marient et les divorcent quand ils veulent et comme ils veulent. « La nature a été injuste envers la femme car dans toutes les sociétés du monde, C’’est la femme qui est reléguée au second rang par les hommes ».  » Auparavant dans la société indienne, le chef de famille a le droit de vie et de mort sur sa fille célibataire ». Salif Guindo est enseignant, il pense que ce code n’est pas contre l’autorité suprême des hommes, mais le moment n’était pas propice pour voter ce code. » Il fallait d’abord procéder à  une sensibilisation pour changer la mentalité, et que les gens puissent adhérer à  ses idéaux avant le vote ».