40 Downtown Atlanta : un « musée » pour la mémoire des droits civiques

Loin d’être un musée seul, le « Center for civil and Human Rights », est un lieu de mémoire situé près du Parc Olympique d’Atlanta. « Un tel endroit n’existait nulle par aux Etats-Unis. Il y a quelques sections sur les droits civiques dans certains musées de l’Amérique, mais pas un lieu exclusivement dédiée à  la mémoire des Blacks civil Rights movements », explique Doug Shipman, CEO du centre. Au rez-de chaussée, pénétrez dans l’univers de Martin Luther King Jr. En lettres lumineuses, le slogan « I have a dream » plonge le visiteur une cinquantaine d’années en arrière, lorsque le jeune pasteur, déclamait sur le National Mall de Washington, son discours historique. Enfermés dans un présentoir, les notes, pensées et effets personnels du Dr King. Un peigne, de la poudre Fabergé, de l’eau de Cologne, une mallette. « Martin Luther King était un homme d’une grande classe », commente un admirateur. Dans la grande salle d’exposition, des photographies en noir et blanc, des années 50, 60. Le temps de la lutte pour les droits civiques, le bus de Rosa Parks reconstitué et les émeutes brutales des adeptes les plus radicaux de la ségrégation dont Georges Wallace. Avec un casque sur la tête, revivez les exactions contre les noirs, entrez en plein C’œur de la discrimination raciale. Combien de temps tiendrez-vous ? Puis, tournez vous vers l’immense écran géant et participez aux marches, aux discours légendaires. « Nous marcherons, nous nous battrons jusqu’ à  avoir la liberté, la liberté, rien que cela ! », clamait ces leaders noirs. Les femmes elles suivaient déterminés, telles Lydia Arnold ou Carolyn Banks, militantes de l’Association des Etudiants noirs d’Atlanta. « Nous étions déterminées à  changer les choses, même si nous savions que nous pouvions faire de la prison pour cela et nous avons été enfermées quelques jours pour avoir marché », se souvient Lydia Arnold face à  son auditoire à  la Clark Atlanta University. Mais l’histoire ne s’arrêtera pas là . Au motel Lorrain de Memphis, Tennesse, un homme était debout au balcon. Prês à  entrer dans la légende. Le Révérend Jesse Jackson l’accompagnait la veille. Le lendemain, C’’est une foule immense qui pleure, accompagne la dépouille du Dr King, assassiné le 4 Avril 1968 ; Sur une photographie, le visage noble mais chagriné de Coretta Scott King, jeune veuve et ses quatre enfants. Le National « Center for Civil and Human Rights » est un lieu tourné vers le futur, rappelle Doug Shipman, qui lors de l’inauguration, le 24 juin 2014, a invité tous ceux qui ont mené le combat pour les droits civiques à  se lever : “Parce qu’au bout du chemin, ce centre se révèlera par ceux qui changent le cours de leur destin, et celui des autres, en devenant les prochains Gandhi, Mandela et Martin Luther King de demain”…

Bye-bye Maya Angelou !

La vie de Maya Angelou est un roman tant la poétesse a connu plusieurs vies. Elle fut enseignante, écrivain, serveuse de bar, militante des droits civiques, journaliste dans une Amérique o๠régnait la ségrégation envers ses frères noirs. Proche de Martin Luther King et de Malcom X, Maya Angelou est l’auteur du célèbre poème  » I know why the caged bird sings », un best seller mondial, qui lui vaudra d’être classé parmi les auteurs noirs les plus talentueux et défenseurs de la cause noire. Ses livres et poèmes sont étudiés dans les grandes universités américaines. De son vrai nom Marguerite Johnson, Maya Angelou est née le 4 avril 1928 à  Saint-Louis, Missouri (à‰tats-Unis). De son enfance, elle a connu la ségrégation, un monde o๠régnait les blancs, une enfance baladée entre la Californie et Stamps dans l’Arkansas chez la grand-mère paternelle. Puis elle subira un viol, celui du compagnon de sa mère. C’est grâce à  la littérature qu’elle retrouve un peu d’elle même. Et à  17 ans, Maya Angelou devient mère. Pour élever son fils Guy, elle multiplie les petits boulots en Californie. Serveuse, cuisinière, chanteuse. Son engagement social débute à  Harlem o๠elle part s’installer à  vingt ans. Là  elle rencontre le Sud Africain Vusumzi Make, compagnon de lutte de Nelson Mandela qu’elle suivra jusqu’en Egypte. Maya Angelou retrouvera ensuite ses racines au Ghana o๠elle côtoiera Malcom X, avant de revenir en Amérique pour travailler aux côtés du leader noir. Malcom est assassiné, puis Martin Luther King, pour qui elle s’engagera aussi. Maya Angelou se met à  écrire, lit James Baldwin, trace sur les pages blanches, la souffrance du peuple noir d’Amérique. Son recueil de poèmes a été proposé pour le prix Pulitzer. En 1993, Maya Angelou a lu son poème On the Pulse of Morning à  la demande de Bill Clinton lors de son discours inaugural. Comme de nombreuses personnalités noires, elle soutiendra Hilary Clinton lors des primaires du parti démocrate avant de soutenir Barack Obama en 2008. Maya Angelou s’est éteinte ce 28 Mai 2014 dans sa maison de Winston Salem, o๠elle s’était installée en Caroline du Sud. Elle y tenait aussi la Chaire Etudes Américaines de l’Université de Wake Forest. De nombreuses personnalités comme Oprah Winfrey qu’elle inspira beaucoup ou encore l’auteur anglais JK. Rowling lui ont rendu hommage.