Retour du Service National des Jeunes: La nouvelle Direction inaugurée

Renouer avec le Service National des  Jeunes né il ya plus de deux décennies mais interrompu entre temps, tel est le noble défi  relevé  par le ministère de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne en ce début d’année. La cérémonie d’inauguration du nouveau joyau qui sera le lieu où on « façonne une nouvelle génération d’hommes et de femmes au service de la nation » s’est déroulée ce lundi 12 février 2018 dans l’ACI 2000, en présence du ministre Amadou Koïta et de plusieurs autres personnalités de l’Etat malien.

L’ambiance a été cordiale, le rendez-vous  a tenu ses promesses. C’est sous le regard d’une assistance  attentionnée que les  personnalités présentes se sont succédé au créneau pour passer leur message dans des discours préparés pour l’occasion.

Le maire de la commune IV du district de Bamako, prenant la parole au nom du conseil municipal et de la population de sa commune, a dans un premier temps exprimé son bonheur avant de souhaiter la bienvenue à ses hôtes. « Cette nouvelle infrastructure vient allonger la liste des bâtiments administratifs qu’abrite ma commune et offrira du coup un cadre de travail adapté pour le personnel de ladite Direction » a-t-il indiqué. Il n’a pas manqué de signifier sa profonde reconnaissance au Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita pour sa contribution à l’aboutissement de ce projet.

S’en ai suivi l’adresse de Kéba Sangaré, directeur du Service National des Jeunes qui a fait un bref aperçu historique sur  le projet qu’il dirige. Le SNJ créé le 15 aout 1983 s’est malheureusement arrêté dès son 6eme contingent en avril 1991, après avoir formé 6325 jeunes. « Le Service National des Jeunes, nouvelle formule, fut créé le 7 juillet 2016 avec pour mission essentielle de contribuer à parfaire l’éducation, la formation physique, civique et professionnelle des jeunes en vue de leur participation effective et entière au développement économique, social et culturel du pays et leur mobilisation pour les besoins de la défense nationale » explique t-il. Tout jeune malien ayant entre 18 et 35 ans peut y adhérer. La formation dure 18 mois dont 6 de formation militaire, 10 de formation professionnelle et 2 de reprise en mains.

Le ministre de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, Amadou Koïta, a pour sa part rappelé les dispositions administratifs et décrets récemment pris dans le rétablissement du service tout en saluant « le train de l’espoir dans sa marche assurée et inéluctable qui stationne au quai de l’espérance ». « Le Mali est une vieille nation. Ce bâtiment vient comme pour dire il est temps que les jeunes se ressaisissent » a-t-il indiqué avant d’ajouter «  Le Service National des Jeunes est un incubateur, un creusé d’énergie inépuisable au service du Mali ».

Le nouveau siège de la Direction du Service National des Jeunes comporte 3 bâtiments, 15 bureaux équipés et 8 toilettes. Un véhicule de fonction et des matériels de bureaux ont été offerts  hier à l’inauguration par le Ministère de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne.

La cérémonie a pris fin autour d’un cocktail organisé pour l’occasion, après la coupure du ruban symbolique et la visite guidée des locaux du ministre Amadou Koïta accompagné de Kéba Sangaré et de toute l’assistance présente.

Le Service National des Jeunes aura pour tâche de former des jeunes conscients pour un avenir radieux du Mali. Face à l’incivisme grandissant et la dépravation des mœurs, le retour de cette « école » est « une opportunité à saisir pour façonner des nouveaux types de jeunes maliens, patriotes, volontaires, engagés et imbus de valeurs sociales irréprochables pour le développement de la nation. »

 

 

Une pelle et une carte d’électeur, les armes des SOFAS…

C’’est au marché Dossolo Traoré de Médine que l’opération des SOFAS de la République a commencé lundi 24 septembre. Façon commando. Des pelles, des gants, des masques anti-odeurs…et des gros bras. Les commerçants et les passants du marché ont tous été surpris et admiratifs de voir une poignée de jeunes s’attaquer aux caniveaux pestidentiels qui polluent la vie et la santé des habitants. « Ma carte d’électeur, mon arme » L’assainissement, un besoin vital foulé au pied par de mauvais élus, estiment les SOFA. Ils militent en amont via leur campagne «Â Ma carte d’électeur, mon arme », pour sensibiliser la population à  l’importance du vote et inciter les jeunes des quartiers à  prendre le relais. «Â Ni les élus qui vous promettent ciel et terre avant les élections, ni l’Etat ne le feront. Car ils sont loin d’être les premiers concernés par ces problèmes », a dénoncé Mohamed Bathily, membre du collectif, dont la vaste campagne civique les conduira partout o๠se trouvent les jeunes du Mali. «Â Nous irons partout o๠nos moyens nous permettront d’arriver. Nous ne comptons que sur nous même », témoigne Ras Bath. La mairie réagit Les jeunes, des complices involontaires de la mauvaise gouvernance, selon les SOFAS. « Les mauvais comportements des dirigeants sont rendus possible par l’ignorance des populations. Inconsciemment et malheureusement, la jeunesse a toujours eu une attitude de foule et non de citoyen au moment des élections : seul le désir, la passion des choses éphémères commandaient ses actes et choix. ». Leur opération au marché de Médine a visiblement fait réagir la mairie de la commune II, qui a promis d’aider le marché via des dons de matériels d’assainissement. « Nous invitons la mairie à  honorer ses engagements. Nous n’avons pas besoin d’argent, seulement de matériel, a précisé Ras Bath. Nous voulons que les candidats aient désormais en face d’eux des citoyens avisés et conscients de leur droits et devoirs, et qui ne sont plus prêts à  troquer leur voix contre du thé, des t-shirts ou d’autres biens éphémères. » Les commerçants et les riverains avec les SOFAS Le président du marché de Médine, Abdoulaye Cissé, a fortement apprécié l’initiative. « Nous demandons à  tout le monde de nous aider. ». Idem pour les responsables de la coordination des Associations et GIE des marchés Dossolo Traoré et M’Boboly Niarén qui se disent encouragés par l’initiative des SOFAS. Pour de nombreux commerçants desdits marchés, l’exemple des jeunes est à  suivre. « Nous assistons à  une vraie démonstration qui prouve que le travail d’assainissement est à  notre portée. Nous avons souvent pensé qu’il ne faut pas attendre l’intervention des élus, qui ne viendront jamais », a commenté un commerçant. Après le marché M’Boboly Niaré de Bozola, les SOFAS mettront le cap sur le quartier de Banconi.

Edito : Le Mali, en panne de civisme !

Il n’est pas d’avenir pour le Mali, en dehors d’un changement de mentalité et de comportement, de la part de chacun et de tous et cela à  tous les niveaux. Si les aspirations actuelles à  la liberté, à  la responsabilité, à  la participation ne sont pas vécues avec un esprit nouveau, un C’œur nouveau de solidarité, de respect mutuel et d’amour mutuel, les changements risquent bien d’être des changements  »trompe l’œil ». Ces propos, extraits de la contribution de l’Eglise catholique à  l’avènement de la démocratie, le 30 octobre 1990 – tenus par le très regretté Mgr Luc Sangaré à  l’adresse du Général Moussa Traoré, demeurent plus que jamais d’actualité. 20 ans après, si l’on ne peut nier qu’il y a eu des changements, appréciés même comme des avancées. Ce sont : l’ouverture démocratique, l’expression plurielle, la libération des initiatives, la réalisation des infrastructures, la modernisation de notre façon de vivre etc. A côté de cela, il y a eu un autre développement, mais en sens inverse : c’est tout ce dont le pays souffre véritablement, à  savoir : le mensonge, la corruption, le laxisme, l’intolérance, l’impunité, la cupidité, l’incompétence, le chômage, l’injustice, l’indiscipline caractérisée …C’est à  tous les niveaux, chez les gouvernants tout comme chez les gouvernés. Comme le dit un confrère » Jeu de dupes ou conspiration du silence contre le Mali, contre les générations futures car ces comportements aux antipodes de la vertu ne peuvent aboutir à  la longue qu’au pire ». La  »Tchadisation », la  »Libérialisation », la  »Rwandisation », la  »Zaà¯risation » devraient nous servir de naturelles sources d’inspiration. Pour être béni il faut savoir mentir, voler et corrompre Le sort du Mali est-il aujourd’hui confié à  un homme providentiel, un patriote qui aime bien son pays et qui veut figurer en première ligne de ses fils méritants? Cela est évident. Seul hic, au lieu de l’accompagner dans ce sens noble dessein de servir le Mali, plus d’un ont opté pour tirer sur sa corde sensible- il est avant tout un être humain – pour se servir de lui. On veut avoir tout et tout de suite. L’incivisme, le laxisme et l’intolérance font des ravages sur nos routes avec leur cortège de morts et de blessés. Force n’est plus à  la loi, pourtant faite pour tous, la sécurité et le bien-être de chacun. Le citoyen est mort, vive le Malien. L’école malienne ? Au lieu de fabriquer des apatrides, elle devrait plutôt œuvrer (par la volonté de ceux qui détiennent les leviers de la gouvernance) à  ressusciter le citoyen. La problématique de l’emploi des jeunes ? Le président ATT ne disait-il pas qu’elle était devenue une question de sécurité nationale ? Il n’a pas totalement tort. Car ces milliers de jeunes diplômés qui sortent chaque année de nos universités et autres écoles constituent une menace réelle pour la cohésion et la paix sociale. L’autorité de l’Etat ! à‡a n’existe presque pas. Or, l’autorité de l’Etat est le passage obligé pour l’édification d’une nation prospère. La conscience professionnelle ! On s’en fout ! Le drapeau de la dignité et de l’honneur est en berne dans un pays o๠l’on assiste à  l’apparition d’une nouvelle race de responsables qui détournent les ressources censées appartenir à  tous.  » Il ne faut pas absolument pas que ceux qui, n’ayant plus rien à  perdre et tout à  gagner parce qu’ils se croient les oubliés et victimes du système, en viennent à  exprimer dans la rue, par la violence, leur exaspération et leur désespoir » avait pourtant averti Mgr Sangaré.

L’association Djoliba prône l’éducation « civique et politique »

Le lancement de cette activité, a fait l’objet d’une cérémonie officielle au Centre Djoliba hier Cette session du cours modulaire, 2ème du genre, procède de la volonté de la Direction du Centre Djoliba à  donner une formation d’envergure aux citoyens maliens. Ledit évènement, qui réponds à  un souci de consolidation de la jeune démocratie du Mali, s’étendra du 4 novembre au 23 décembre prochain au Centre Djoliba. «Â Démocratie oui ! Mais la formation du citoyen d’abord » En effet, l’éducation politique et civique est une composante majeure dans le plan stratégique de 2008-2010 du Centre Djoliba. «Â Conçu pour le raffermissement de la démocratie au Mali, ce plan stratégique met au centre la formation et la préparation du citoyen malien, à  jouer pleinement son rôle d’acteur de développement », a signalé le directeur général du Centre Djoliba, Jean De Dieu Dackouo. Selon M. Dackouo, l’idée d’asseoir un programme modulaire est survenu à  la suite d’une étude de formulation d’un programme de formation civique et politique en 2007 à  Ségou, Sikasso et dans le District de Bamako. Cette étude a fait plusieurs constats dont : la méconnaissance pour la plupart des citoyens de leurs droits et devoirs créant une situation sociale ou règnent «Â le laisser-aller et le laisser-faire », la méconnaissance par les citoyens des institutions, symboles et insignes de l’Etat (le drapeau et ou l’hymne nationale ne disent rien à  de nombreux citoyens). l’étude a, par ailleurs signalé le faible taux de participation aux différentes élections. Eduquer le citoyen Face à  ces manques qui touchent à  l’identité sociale et institutionnelle du pays, le DG du Centre Djoliba, a laissé entendre qu’il urgent de créer un cadre politique nouveau ou les acteurs comprendront leurs droits et devoirs et agiront en conformité avec ceux-ci. l’objectif du Centre Djoliba est d’agir en sorte que les citoyens soient en mesure d’analyser, de décider, d’agir et d’opérer les choix qu’il faut au moment qu’il faut , en pleine phase avec leurs droits et devoirs. «Â Il n’y a pas de développement économique durable sans une démocratie forte et donc des citoyens conscients de leurs droits et devoirs » a-t-il conclu. l’initiative accompagnée par les plus hautes autorités Saluant l’initiative, le représentant du Ministère de l’Administration territoriale, a indiqué qu’il s’agit là  d’une action innovatrice, « car la formation civique et politique du citoyen contribuera positivement à  la consolidation de notre démocratie. Plus de telles initiatives se multiplieront, plus notre processus démocratique offrira de réelles chances d’un développement durable ». Pour le représentant du Ministre Kafougouna, l’efficacité d’une démocratie repose sur la maturité politique des acteurs en place, et cette maturité ne s’acquiert fondamentalement que la formation des citoyens. En tout état de cause, ce cours modulaire initié par ADHD vient à  point nommé. Et pour cause, la Démocratie malienne, malgré son jeune age, a véritablement besoin d’une cure de jouvence.