Soirée culturelle Amadou Hampâté Bâ, la JCI Ciwara lance un défi aux jeunes

l’initiative était belle et voulait rendre hommage à  l’illustre écrivain Amadou Hampaté Bâ, qui a été fêté le 15 Mai dernier par une conférence débats à  Bamako et dont les héritiers s’attachent à  transmettre ses valeurs et son enseignement à  la jeunesse malienne. Pour celui qui prône la connaissance profonde de sa culture pour mieux être au monde, les proverbes et pérégrinations de l’enfant de Bandiagara ont le mérite d’être une source o๠s’abreuver pour trouver ses repères. l’Organisation locale de la JCI, Bamako Ciwara a organisé le 31 Mai, une soirée traditionnelle à  Bamako qui a mis aux prises 8 associations de jeunes représentant toutes les régions du Mali de Kayes à  Koulikoro, Kidal, Tombouctou, Sikasso, Gao, Bamako, Mopti et qui devaient s’affronter sur trois thèmes sous le parrainage du Conseil National de la Jeunesse Malienne(CNJ) et son président Mohamed Salia Touré. Narration Pour le concours de narration, il fallait faire la présentation orale de sa ville d’origine. Connaitre son histoire, son économie, ses atouts culturels ou géographiques pour avoir l’aval du jury, sans compter qu’il ne fallait surtout pas lire, ce sur quoi certains candidats se sont disqualifiés d’avance sous l’œil attentif du public. Ensuite, le défilé de tenue vestimentaire et la présentation des mets culinaire, o๠comment mettre en valeur le port vestimentaire de sa région tout en soumettant aux membres du jury, des spécialités culinaires dignes de ce nom. Couscous de mil et sauce arachide de Kayes, Alabadja de Kidal, Widjila de Gao, Tô de Ségou et de Kayes, riz au gras et poisson frit de Mopti, Galettes de Fari(beignets de Haricots) de Bamako accompagnés de sa sauce piquante aux oignons, sans oublier les jus locaux et les desserts comme le déguê au lait caillé, ou le jus de gingembre assaisonné pour voyager gustativement aux quatre coins du Maliba. Les tenues des jeunes étaient belles entre tissus traditionnels en coton, coiffes de chasseurs ou de cultivateurs, turbans des tamasheqs de Tombouctou, boubous et parures en perles des femmes sonrhaà¯s de Gao, ainsi que les dampé fleuris et colorés des belles de Kidal, la compétition fut rude, surtout lorsqu’il s’est agi de danser en valorisant le patrimoine culturel de sa région. Promouvoir l’excellence à  travers le Ciwara A la fin du concours, C’’est la ville de Gao qui a remporté le concours de narration, Ségou s’est taillé le trophée du meilleur défilé de tenues traditionnelles et de présentation de mets culinaires. Sikasso a remporté le concours de danse et Kidal a reçu le prix spécial du Jury en hommage à  la réconciliation nationale. Toutes les associations gagnantes ont reçu un trophée en bois en forme de Ciwara, symbole de l’excellence et qui récompense les plus grands travailleurs dans tous les domaines de la vie. Le jury a surtout noté les candidats sur leur originalité, l’entrée en scène, l’occupation de la scène, mais aussi l’harmonie dans le groupe. N’eut été la pluie, la soirée aurait du se dérouler dans les jardins du Musée National, mais promet, Nafissatou Maiga, la présidente de JCI Bamako Ciwara, la 2è édition de cette soirée traditionnelle, sera plus belle !

Musée National du Mali: Les Ciwara du Quai Branly en vedette

Les masques cimiers Ciwara sont emblématiques de l’art de l’Afrique de l’Ouest, particulièrement représentatifs du goût des collectionneurs d’art « primitif » du XXe siècle. De très nombreux exemplaires ciwaras se trouvent depuis lors dans des collections publiques ou privées de par le monde. Le Musée du Quai Branly dispose d’une importante collection de ces Ciwaras dont la plupart sont d’origine malienne. Du 26 janvier au 30 avril 2011, 33 de ces œuvres seront exposées au Musée national du Mali. Samuel Sidibé, directeur du Musée national du Mali, a indiqué que l’exposition « Ciwara, collections du musée du quai Branly » est née d’une volonté commune de renforcer les liens de partenariat entre le Musée national du Mali et le musée du Quai Branly en France. l’exposition est financée par le Musée national, le musée du Quai Branly, avec l’appui du Fonds de Solidarité prioritaire (FSP) du ministère français des affaires Etrangères et européennes, à  travers le projet « Musées au service du développement». Il s’est réjoui du fait qu’avec cette exposition, pour la première fois, un grand musée occidental accepte de prêter une importante collection au musée d’un pays africain pour une exposition. C’’est en effet la première fois qu’une collection d’un musée européen fait le chemin inverse. Samuel Sidibé juge cette approche intéressante et prouve, au-delà  de la symbolique de montrer que la circulation des œuvres peut se faire du nord vers le sud, que le Musée national du Mali a atteint une crédibilité de nature à  convaincre les grands musées du monde afin qu’ils acceptent de lui prêter des collections. Cela permettra au public malien d’avoir accès à  des œuvres issues de son patrimoine et qu’il n’aurait peut-être jamais eu l’occasion de voir autrement. Un rêve devenu réalité Aurélien Gaborit, Responsable de collections Afrique au musée du quai Branly, a rappelé que l’exposition avait été présentée à  Paris au musée du quai Branly en 2006, peu de temps après l’inauguration de l’infrastructure. Selon lui, cette exposition avait été créée pour faire des voyages, mais pour des difficultés financières, elle n’avait pas encore quitté le musée du quai Branly. Ce rêve est donc désormais réalité. Il a indiqué que le plus ancien des Ciwara de la collection a été collecté au Mali en 1882. « De très nombreuses pièces ont été collectées lors de la Mission-Djibouti menée par Marcel Griaule en 1931. Elles forment un groupe très diversifié stylistiquement », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que dans l’imaginaire occidental les cimiers Ciwara ne font pas partie des fétiches, des objets en rapport avec les esprits ou la mort, d’o๠son succès auprès des collectionneurs. Au Mali le cimier Ciwara représente l’objet d’art le plus connu. « Il est largement reproduit et associé à  une symbolique de bravoure et de reconnaissance », selon Samuel Sidibé. Le Ciwara, être hybride, qui enseigna aux hommes l’art de cultiver la terre est un être bienveillant et associé à  la fertilité des champs et à  la prospérité des hommes. A l’occasion des fêtes en rapport avec l’agriculture, les masques Ciwara sortent. « Les sculptures sont portées sur la tête et sont animées par les mouvements du danseur, ce que montre le film qui sera associé à  l’exposition au Mali », a-t-il ajouté. En s’efforçant de maà®triser les éléments de la nature – que miment les contorsions des masques au cours des cérémonies – les hommes cherchent à  faire des animaux leurs alliés. Selon les villages, ces masques qui généralement sortent en couple, peuvent avoir un usage différent. Mais dans tous les cas, ce sont des objets fédérateurs et protecteurs pour la communauté, d’autant plus qu’ils peuvent être vus de tous, n’étant pas réservés aux seuls initiés.