Attaques de Kidal : la classe politique condamne

l’indignation et la révolte sont les sentiments les plus partagés chez les Maliens après la visite endeuillée du premier ministre Moussa Mara et près d’une dizaine de ministres, à  Kidal. Les mouvements provoqués par cette visite, ont coûté la vie à  8 Maliens, fait 25 blessés et des otages. Pour protester contre cette énième attaque de la part du MNLA et alliés, des manifestations spontanées ont eu lieu dans la capitale malienne pour dénoncer non seulement l’attaque des bandits armés mais aussi la passivité coupable de la Minusma et des forces Serval. La classe politique n’est pas demeurée en reste de la vague d’indignation suscitée par les événements sanglants de Kidal. Le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM) n’a pas porté de gant pour condamner lesdits événements. « Alors que le Mali sort progressivement de la crise et que les membres de la commission de médiation et de négociation sont nommés, suite à  l’Accord de Ouagadougou intervenu entre le Gouvernement de la République du Mali et le MNLA, le BPN est surpris de cette agression barbare et lâche contre le Premier ministre et sa délégation », s’indigne le Rassemblement pour le Mali(RPM) avant de « de rappeler à  l’opinion nationale et internationale sa profonde consternation à  la passivité des forces internationales (Serval et MINUSMA) à  Kidal et de l’inviter à  la clarification des rôles et missions dans la gestion de la persistante crise que vit notre pays ». Le parti du Tisserand appelle enfin tout le peuple malien à  une union sacrée autour du Mali. La classe politique condamne l’Union pour la République(URD), parti d’opposition, condamne les scènes de violence et « appelle à  la libération immédiate de toutes les personnes civiles et militaires prises en otage par le MNLA lors de ces événements et rappelle à  ce groupe armé que Kidal est et restera, malgré tout, partie intégrante de la République du Mali, un et indivisible ». Tout en condamnant « les actes de sabotage et de manipulation orchestrés par les ennemis de la République », l’Alliance pour la solidarité au Mali et Convergence des forces patriotiques (l’ASMA CFP), félicite le PM pour la visite dans les régions nord du pays et sa portée patriotique. Dans un communiqué daté de ce lundi 19 mai 2014, le Parti pour Renaissance nationale(Parena), l’autre parti d’opposition, condamne l’exécution des 8 otages dont des Préfets et Sous-préfets. « Après l’armée nationale, après les populations civiles du Nord du Mali, c’est l’Administration d’à‰tat qui est la cible de ceux qui caressent le vain dessein d’affaiblir et de détruire l’à‰tat malien. En effet, leur cible C’’est l’Etat, C’’est le Mali. L’exécution d’otages et de prisonniers est un crime contre l’humanité. Les groupes de Kidal, responsables de la barbarie perpétrée, ce 17 mai, se déconsidèrent aux yeux du monde », martèle le communiqué signé du président Tiébilé Dramé. Il est à  noter que l’URD et le Parena, tous de l’opposition, en plus de condamner l’acte perpétré par le MNLA et ses alliés, ont trouvé des moyens de critiquer le voyage du premier ministre dans la 8ème région. Sans se poser en donneurs de leçons, ces derniers développements de l’actualité à  Kidal ne laissent aucune place aux attaques personnelles et autres polémiques stériles. La gravité de la situation nous commande l’union, rien que l’union. l’actualité doit renvoyer tous les Maliens, de la majorité comme de l’opposition, au premier couplet de l’hymne national :

La classe moyenne africaine a triplé en trente ans

« En 30 ans, les effectifs des classes moyennes en Afrique », qui vivent avec en moyenne plus de 10 dollars américains par jour, « auraient triplé pour représenter le tiers de la population totale (1 milliard de personnes) de notre continent », a déclaré à  l’ouverture du Forum le président congolais Denis Sassou Nguesso. Il citait une étude de la Banque africaine de développement (BAD) publiée en 2011 et qui relevait que cette tranche de la population était estimée à  plus de 300 millions de personnes en 2010, contre 100 millions en 1980. « Pendant que l’on célèbre l’émergence puissante des classes moyennes africaines avec le tiers du milliard d’Africains (…) au même moment les deux autres tiers de la population vivent dans la pauvreté absolue avec moins de 2 dollars par jour », a souligné M. Sassou Nguesso. De son côté, l’ancien directeur général de l’Agence française de développement (AFD), Dov Zerah, a présenté l’Afrique comme un « continent jusque-là  à  l’écart de la mondialisation ». « L’Asie a émergé, le continent sud-américain également. Mais, nous avons encore en Afrique des situations de pauvreté. L’optimisme qui existe aujourd’hui me paraà®t tout aussi exagéré que le pessimisme des années 90 », a-t-il ajouté. Le Forum économique de Forbes Afrique – branche du magazine américain Forbes, réputé pour son classement des plus grosses fortunes mondiales – est consacré à  « l’émergence des classes moyennes africaines ». Les présidents Jacob Zuma d’Afrique du Sud, Macky Sall du Sénégal, Blaise Compaoré du Burkina Faso et John Dramani Mahama du Ghana ont assisté aux travaux. Des personnalités africaines et internationales du monde économique et politique ont débattu des thématiques liées au financement des infrastructures, aux nouveaux marchés et leurs conséquences sur l’emploi.

Mali: l’action politique à peine

Qu’en est-il de la feuille de route, du dialogue inter-malien et de la préparation des futures élections générales ? En un mot, que fait le gouvernement ? La semaine dernière, le Premier ministre Diango Cissoko annonçait que la Commission du dialogue serait mise en place avant la fin du mois. Il ne reste donc plus que trois jours. Pour l’instant, on ne sait pas précisément qui y participera. Les représentants des différentes communautés du Nord ne sont pas identifiés. On ne sait pas non plus si des membres du MNLA y seront conviés, si des conditions seront posées à  la rébellion touarègue pour intégrer le dialogue. Autre question, le gouvernement a-t-il défini clairement les objectifs de ce dialogue ? Pour certains observateurs, Bamako n’est pas sorti de son état d’apesanteur. Pourtant, la donne a changé depuis ces deux derniers mois. L’arrivée d’un nouveau Premier ministre, fin connaisseur de l’Etat, et l’intervention militaire française ont contribué à  stabiliser les institutions même si les putschistes de Kati conservent toujours un pouvoir de nuisance. Pourquoi l’attelage de l’exécutif qui fonctionne bien aujourd’hui peine à  agir plus rapidement ? Le dossier le plus avancé est celui des élections générales envisagées pour juillet prochain. Le fichier électoral pourrait être opérationnel à  cette date et des cartes d’électeurs biométriques sont testées en ce moment. Cette urgence manifestée par Bamako pour organiser ces élections au plus vite pourrait être une manière de s’exempter de la difficile négociation qui s’annonce pour résoudre la crise au nord. A Bamako, politiques et société civile lancent une «initiative pour la paix et l’unité nationale» Au Mali, près de cent partis politiques et associations ont lancé lundi à  Bamako une « Initiative pour la paix et l’unité nationale », appelant notamment à  des élections libres et au respect des droits de l’homme. « Le monde entier est en train d’aider le Mali, or les Maliens n’arrivent pas à  parler d’une seule voix ». En lançant cette phrase devant les signataires de l’Initiative pour la paix et l’unité nationale, maà®tre Mountaga Tall, président du Congrès national d’initiative démocratique (CNID-parti politique malien), a voulu secouer le cocotier. La crise est malienne avant tout. Et pour en sortir, il faut que les Maliens retroussent leurs manches. C’’est pourquoi l’importante frange des forces vives de la nation propose, à  côté de la poursuite des opérations militaires sur le terrain, d’organiser dans les meilleurs délais des élections libres et transparentes. Les différents scrutins doivent avoir lieu sur tout le territoire national avec la participation des populations de déplacées réfugiées. En plus du soutien au gouvernement malien de transition et au respect de la forme laà¯que de l’Etat, les initiateurs de l’Initiative pour la paix insistent sur la consolidation d’un Etat de droit. La justice doit fonctionner de manière indépendante. Ils appellent également à  ce que toutes les parties impliquées dans la guerre au nord respectent sur le terrain les droits humains.

Discours de Dioncounda Traoré : La classe politique mesurée

Après son retour au bercail, le président de la Transition, Dioncounda Traoré s’est adressé à  la Nation hier. Très attendu, son discours suscite pour le moment des réactions plutôt mesurées et prudentes dans la classe politique et au sein de la société civile. De façon quasi unanime, le discours est considéré comme conciliateur. «Â  Ce discours est de nature à  créer les conditions pour une transition apaisé et consensuelle », estime Tiébilen Dramé, qui pense aussi que le Président de la transition, assume ses prérogatives, puisqu’il est le garant de la constitution, de l’unité et de la cohésion nationale . Mais des interrogations demeurent sur les conditions qui vont déterminer la mise en place des organes proposés par Dioncounda Traoré. Pour Mahamane Mariko de l’Alliance des jeunes pour la démocratie et la justice(AJDJ), le discours de Diouncounda est une belle littérature politique qui séduit par son lyrisme. Mais, tempère-t-il, il entretient un flou sur certains aspects. Le Président n’a pas donné, selon lui, son avis sur la configuration du nouveau gouvernement formation et son appréciation sur l’actuel attelage gouvernemental. Les consultations que Dioncounda compte mener pour la formation du nouveau gouvernement ne relève pas des prérogatives du Président. A qui fera-t-il ses propositions ? se demande-t-il. Silence radio à  Kati Pour Sékou Diarra du Comité malien de défense de l’eau, le discours présidentiel est un catalogue de bonnes intensions qui souffre de précisions. C’’est pourquoi il appelle à  des consultations populaires à  l’image de la convention des 21 et 22 mai 2012, pour légitimer ces propositions. Les critères de nomination des deux vice-présidents, les conditions de la mise en place du Conseil national de transition et son impact sur la prorogation du mandat des députés le laissent perplexe. M. Diarra souhaite des éclairages sur l’ouverture du gouvernement et qui ne doit pas se faire sur une base clientéliste. Certains leaders de la COPAM joints au téléphone ont préféré prendre le temps nécessaire avant de livrer leurs impressions sur le discours du président de la transition . Du coté de Kati, C’’est le silence radio. «Â Nous avons suivi les discours du président et du premier ministre de la Transition. Pour l’heure il n’y pas de commentaires à  faire  » nous a répondu laconiquement une source proche de l’ex-junte.

Mali: « une classe politique pathétique », selon un diplomate français

Laurent Bigot, a laissé l’habituelle réserve au vestiaire, le 2 juillet, pour s’exprimer à  titre «personnel» lors d’un colloque à  l’Institut français des relations internationales (Ifri), dans un cadre qui était censé rester restreint. Et sans se douter que son intervention se retrouverait ensuite sur You Tube. «C’’est Konaré qui a décidé qu’ATT serait président» «C’’est Alpha Oumar Konaré (le président sortant, ndlr) qui a décidé qu’Amadou Toumani Touré (ATT) deviendrait président en 2002. A l’issue du premier tour ATT arrive en tête en 2002, avec une marge de 1% devant Soumaà¯la Cissé, dans un mouchoir de poche. Et la commission électorale annule 500.000 votes, environ 10% du corps électoral. Pour 300.000 votes de plus on a déclenché le feu sur Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire l’année dernière. (…) Il y a eu des manipulations pour que ce soit Soumaà¯la Cissé et non Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) qui arrive en seconde position. Des missions d’observation des élections étaient là , mais on s’est contenté des résultats. (…) En 2007, rebelote. ATT est élu dès le premier tour avec près de 70% des suffrages et un taux de participation de 30%, ce qui veut dire que 21% des électeurs maliens l’ont choisi. Cela fait une légitimité extrêmement faible. Et même sur ce scrutin, nous savions très bien que les fraudes ont été très importantes. C’’est ça, la démocratie malienne.» Sans mâcher ses mots, Laurent Bigot estime que le pire reste à  venir au Mali. «Seule la façade est tombée et les déterminants de la crise étaient là  depuis longtemps: corruption impliquant toutes les sphères, au plus haut niveau, jusqu’au palais présidentiel de Koulouba, une économie largement informelle (…), des trafics en tout genre.» «La classe politique malienne? Pathétique!» «C’’est pathétique, le discours de la classe politique malienne est pathétique! Pas un homme ne sort du lot… Un conseiller de Blaise Compaoré me disait : « Le Mali peut s’effondrer, pourvu que Bamako reste, et ils vont tous se battre pour des parcelles de pouvoir à  Bamako ». C’’est exactement ce qu’on observe. Les deux tiers du territoire échappent à  la souveraineté de l’Etat malien et on a une classe politique qui se bat encore pour entrer au gouvernement…»Laurent Bigot affirme aussi que le président de transition Dioncounda Traoré a été victime d’une «tentative d’assassinat», raison pour laquelle il ne veut pas rentrer au Mali. Il rappelle qu’au Nord, «les populations touarègues sont minoritaires et les clivages ethniques très exacerbés, avec des rivalités qui peuvent se transformer en affrontements». Le Burkina, élément perturbateur et Etat en danger Pourquoi n’a-t-on pas su ou voulu regarder la réalité en face? Une fois n’est pas coutume, le haut fonctionnaire français bat sa coulpe. Il évoque «un sentiment de supériorité et une paresse intellectuelle» à  Paris, qui ont empêché de faire une bonne analyse. Et d’ajouter que le Burkina, «élément perturbateur dans la médiation qui a aggravé la crise au Mali» en imposant l’actuel gouvernement de transition, pourrait être le prochain à  s’effondrer. «Ce n’est pas passé loin il y a un an (lors de la mutinerie des militaires, ndlr), ça peut tout à  fait se reproduire. Il n’y a pas d’armée, pas de classe politique, une société civile plus ou moins organisée et surtout une économie en coupe réglée par le clan présidentiel, une corruption qui dépasse l’entendement, une implication dans les trafics de la sous-région jusqu’au proche entourage du président». «La faute aux puissances coloniales? De la foutaise!» Conclusion du diplomate, qui cite Achille Mbembe: «Si les Africains veulent la démocratie, C’’est à  eux d’en payer le prix». La communauté internationale n’a pas la solution, et une intervention extérieure risque de créer un nouvel Afghanistan avec une crise qui va s’installer dans la durée. La solution, à  son avis, doit impérieusement venir du Mali. Une occasion pour lui de tacler les critiques qui fusent toujours à  Bamako contre le rôle réel ou supposé de la France, à  laquelle on prête toutes sortes d’intentions (y compris soutenir la rébellion touarègue pour combattre Aqmi et faire main basse sur les gisements de pétrole en cours d’exploration au Nord Mali). Laurent Bigot le dit aux Maliens: «C’’est votre pays, souverain depuis 50 ans. Il faut arrêter de dire que C’’est la faute aux anciennes puissances coloniales. Tout ça C’’est de la foutaise! Les choses ont bien changé, heureusement. Plus de la moitié de la population n’a pas connu l’époque coloniale.» Pas un mot dans la presse française £ Cette prise de parole pour le moins courageuse a été largement commentée en Afrique de l’Ouest, certains y voyant une analyse sérieuse, d’autres contestant les compétences de Bigot sur le Burkina… La presse a relayé les protestations de Djibril Bassolé, le ministre burkinabè des Affaires étrangères. En revanche, pas un mot dans la presse française. La sortie de Bigot est pourtant sans précédent. Elle rompt avec une langue de bois toujours teintée de paternalisme sur l’Afrique et les «amis» africains de la France. C’’est peut-être qu’elle gêne aux entournures en fustigeant le «racisme» de certains commentateurs français, pour lesquels la corruption serait «culturelle» en Afrique. Alors qu’on perçoit déjà  Â– à  tort – Laurent Bigot dans certaines capitales africaines comme la «main invisible de François Hollande», on se demande quel prix le sous-directeur va devoir payer, au Quai d’Orsay, pour son «parler vrai».

La classe politique conteste le gouvernement Diarra

24 heures après sa mise en place, la nouvelle équipe gouvernementale doit faire face à  l’indignation des partis politiques. La réaction ne s’est pas faite attendre au Front pour la restauration de la démocratie et de l’Etat (F, anti-putsch, qui dit n’avoir pas été consulté dans le processus de sa formation. «Â Ce gouvernement n’a rien de consensuel, et ne respecte pas l’article 6, alinéa B de l’Accord-cadre du 6 avril, qui exigeait un gouvernement d’union nationale », a déclaré Amadou Goà¯ta (du PDES) sur les antennes de la télévision nationale. Dans une déclaration rendue publique, le FDR dénonce que les militaires y occupent des postes clés au moment o๠l’accent est mis sur le retour effectif de l’armée dans les casernes, comme le Conseil de paix et de sécurité de l’union Africaine l’a réaffirmé lors de sa session ministérielle tenue à  Addis-Abeba le 24 avril 2012. Cependant, précise le communiqué, le FDR jugera le gouvernement à  l’acte, et l’interpelle à  faire face l’urgence des défis sécuritaire et humanitaire. «Â Ce gouvernement n’incarne pas le changement » La Coordination des organisations patriotiques (COPAM), elle pense qu’il s’agit d’un gouvernement qui répond aux attentes exprimées par les populations. Hamadoun Amion Guindo, qui croit en la capacité des hommes et les femmes à  relever les défis assignés à  la transition, a exprimé la disponibilité de son organisation à  accompagner ledit gouvernement. Le Mouvement populaire du 22 mars (membre de la COPAM) lui réfute ce gouvernement. Dans une déclaration rendue publique, le mouvement pro-putschiste estime que «Â ce gouvernement n’incarne pas le changement auquel aspirent les populations maliennes après plus de vingt ans de gestion des affaires ayant conduit notre pays dans l’impasse actuelle et à  l’occupation d’une partie de notre territoire ».  » Le MP 22 sonne la mobilisation » «Â Le MP 22 note que ce gouvernement n’est aucunement le gouvernement d’union nationale tel qu’appelé par l’Accord Cadre du 6 avril 2012, encore moins celui souhaité par les forces vives de la nation », a déclaré la porte-parole du mouvement, Rokia Sanogo. Qui constate que «Â ce gouvernement fait la place à  des Maliens certes, mais des hommes plus engagés auprès de chefs d’Etat étrangers et des institutions régionales et internationales que dans la vie publique malienne ». Pour le Mouvement populaire du 22 mars, l’équipe formée par Cheick Modibo Diarra «Â n’est en aucune façon capable de mobiliser l’énergie de notre peuple pour libérer le Mali, sécuriser notre peuple et nos frontières et répondre aux aspirations des populations ». Le MP 22, qui tient ce samedi un meeting au pavillon des sports du Stade Modibo Keà¯ta, exige l’organisation sans délai d’une Convention nationale pour la transition, afin les poser les bases d’un réel changement. Autant dire que le nouveau gouvernement est mal parti, au moment Cheick Modibo doit bénéficier du soutien de l’ensemble des forces vives pour réussir sa mission.

Niger :Tandja réclame la clémence de la junte

L’ancien président nigérien Mamadou Tandja, en résidence surveillée depuis le coup d’Etat du 18 février dernier, demande la clémence du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD). Dans un courrier dactylographié daté du 22 juillet et que RFI a pu se procurer, Mamadou Tandja se désolidarise par ailleurs de la plainte pour détention arbitraire, déposée par sa famille devant la Cour de justice de la CEDEAO. La publication par RFI des lettres de l’ex-chef d’Etat est dans toutes les conversations à  Niamey. l’annonce de l’existence de deux lettres signées par l’ancien président Tandja Mamadou a fait l’effet d’une bombe à  Niamey dans les bus, les taxis, les marchés et les bureaux. Ces deux lettres de clémence sont au centre de toutes les conversations. Une véritable surprise : les plus curieux vont jusqu’à  naviguer sur le net pour parcourir l’intégralité des deux documents avant de les photocopier et les distribuer à  des amis. Dans leur grande majorité, les Niameyens ne reconnaissent plus Tandja Mamadou à  travers ces écrits et les avis divergent. Beaucoup s’interrogent sur l’authenticité de ces signatures. Une source au ministère de l‘Intérieur précise qu’il n’y a aucune ambiguà¯té là -dessus. D’anciens collaborateurs de Tandja Mamadou confirment également les deux signatures. Pour ce qui est des réactions, pour l’instant, C’’est le silence radio dans sa formation politique le MNSD-Nasara. Il en est de même au sein de sa famille. « Mais la boucle est bouclée », écrit l’hebdomadaire Le Canard déchaà®né. Dans sa parution du 26 juillet 2010, le journal se demande : « Dans quel pays du monde sommes-nous, o๠Tandja Mamadou appelle à  la clémence ». Et le journal de conclure qu’aujourd’hui : « C’’est le chasseur qui est chassé par la biche ».