Réouverture des classes : Avec quels enseignants ?

Fermées depuis décembre dernier à cause des différentes grèves des enseignants et suite à l’apparition de la Covid-19, le démarrage des cours prévu pour ce 2 juin est maintenu. La pléiade de mesures prises par le gouvernement pour assurer la continuité pédagogique n’ont pas porté fruits. Alors que les spectres de la grève et du nouveau coronavirus planent toujours, quelles sont les dispositions prises par l’État pour rendre effective la réouverture des classes ?

« On va utiliser le personnel enseignant qu’on a sous la main tout de suite », assure Kinane Ag Gadega. À en croire le Secrétaire général du ministère de l’Éducation, près de 10 000 enseignants volontaires recrutés seront mobilisés pour la reprise des cours ce 2 juin pour les classes d’examens. Les 2 233 nouveaux enseignants fonctionnaires des collectivités sont également attendus pour prendre la craie après affectation.

Cette reprise des cours s’effectue alors que le pays ne cesse d’enregistrer de nouveaux cas de Covid-19. C’est pour cela, selon le gouvernement, que seules les classes d’examen vont rouvrir, dans le respect des mesures de prévention. Et le nombre d’élèves par classe va être limité afin de respecter la distanciation sociale.

Au plan pédagogique, des dispositions vont être prises afin de combler le retard accusé dans les différents programmes. « On va insister sur les disciplines que les enfants font dans les classes d’examen. Les volumes horaires seront augmentés et tout cela sera accompagné de cours de soutien et de remédiation pour les élèves », explique Kinane Ag Gadega.

Des mesures suffisantes ?

La crise scolaire est toujours d’actualité. Le spectre d’un prochain préavis de grève des syndicats d’enseignants plane. Ils ne se sentent pas concernés par cette réouverture et exigent l’application de l’article 39. « Les syndicats de l’Éducation n’ont été consultés ni pour la fermeture des classes ni pour leur réouverture. Seule l’application de l’article 39 peut nous permettre de dire qu’il y aura une stabilité. S’il n’y a pas d’accord, toutes les actions sont possibles y compris un autre préavis de grève», prévient Adama Fomba, leur porte-parole.

Le Mali traverse une grave crise scolaire depuis décembre 2019. Les enseignants demandent l’octroi des avantages accordés aux autres fonctionnaires relevant du statut général de la Fonction publique, comme l’article 39 de leur statut le stipule. Depuis le 19 mars, les écoles privées de tous les ordres et tous les établissements de l’enseignement supérieur ont été fermés pour cause de coronavirus.

Boubacar Diallo

La rentrée des classes sans les élèves du nord

A partir du lundi 24 septembre prochain 2012 que les élèves du Mali reprendront les chemins de l’école au titre de l’année académique 2012-2013. Fixée par la décision n° 2012-MEA, elle concerne l’Enseignement fondamental préscolaire et spéciale, l’Enseignement normale (2ème et 3ème année cycle DEF), l’Enseignement secondaire général (les 11ème et 12ème) et l’Enseignement technique et professionnel (2ème CAP et 2ème et 3ème BT). La rencontre du 28 aout dernier entre le Ministre Adama Ouane et les acteurs sociaux de l’Ecole de tabler sur les préparatifs de la rentrée scolaire 2012-2013. La question qui taraude les esprits C’’est de savoir si les classes s’ouvriront aussi pour les élèves du nord contraint à  l’exil par la crise qui frappe. En effet, la surprise est qu’elle se fera sans les élèves déplacés du nord pour lesquelles le Gouvernement n’aurait pris aucune disposition pour l’instant. Quel sort pour les élèves du nord ? Alors que la rentrée des classes se précise pour les élèves du sud, elle est incertaine pour ceux du nord qui devront prendre leur mal en patience pour attendre leur sort. Le cas des élèves déplacés laisse planer une grande incertitude. Au Ministère de l’Education, on laisse entendre : « uniquement les enfants ayant pu examiner sont concernés par cette rentrée ». Ainsi, nous affirme-t-on au secrétariat général de ce département, aucune disposition n’est prise par rapport aux élèves du nord. s’agissant des élèves non déplacés les djihadistes ont posé leurs conditions, tout en affirmant leur volonté de permettre la rentrée des classes à  date échue. Toutefois, les fondamentalistes de l’islam exigent que chaque classe soit tenue par des enseignants uniquement de confession musulmane et de même sexe que ses élèves. Ils posent aussi la condition de dissocier les sexes. Aussi, ils veulent la suppression de certaines matières comme la philosophie. Cette discipline serait contraire aux préceptes de la Charia. Le Gouvernement n’a toujours pas réagi à  ces propositions. C’’est dire que l’année académique est menacée pour les élèves du nord. Affliction Mahmoud Cissé, un déplacé du nord, se dit désemparé par la situation. Lui qui pensait que les choses allaient s’arranger avant la prochaine rentrée, ne sait pas comment plus comment tenir la situation de ses 3 enfants. « Ici aucune condition n’est réunie pour moi pour que je réinsère mes enfants. Le Gouvernement devra prendre au sérieux notre cas », lance-t-il. Comme lui, plusieurs déplacés se disent préoccupés. Au camp de réfugié de Niamana, « on se soucie pour la survie plutôt que de la rentrée des classes », nous affirme une source de ce centre hébergeant une cinquantaine de déplacés. Il est admis de tous que cette année rentrée intervient dans un contexte particulier et difficile. Du fait non seulement de la crise qui frappait déjà  de système éducatif, mais aussi de la forte migration des élèves des régions du nord à  cause de l’invasion des groupes rebelles. Mais, gageons que Cheick Modibo et les siens sauront remettre l’école en selle.