L’eau, un challenge pour l’avenir de l’agriculture malienne

« Je me souviens quand J’étais jeune, il pleuvait d’avril à  Octobre. Je me rappelle que nos sols étaient riches, nos puits pleins. Nous ne connaissions pas de sécheresse puisque l‘eau de pluie restait dans les mares jusqu’à  la saison suivante… » Allongé dans son fauteuil en osier, Khalifa Dembélé fixe le ciel les yeux rêveurs. Né à  Nampossela, il y a une soixantaine d’année, il n’a pas oublié ce temps faste o๠les champs donnaient des récoltes suffisantes pour nourrir la famille et o๠les jeunes ne fuyaient pas tous vers Koutiala, Sikasso ou Bamako. Depuis, les choses ont bien changé. A Nampossela comme dans des milliers de villages du Mali, l’eau, ressource essentielle à  la vie et à  la production, se fait rare. Et pourtant, la localité ne se trouve pas dans une zone aride. Elle se trouve en effet dans la région de Sikasso, la plus humide du Mali et la plus arrosée (700 à  1 500 mm/an). Une saison des pluies qui dure deux fois moins Les changements climatiques ont affecté les cycles de pluie, chamboulant les systèmes de production qui en sont complètement dépendants. La pluviométrie est en chute libre depuis une trentaine d’années, les épisodes de chaleur sont plus fréquents et plus longs. Les mares et les lacs, approvisionnés par les eaux de ruissellement s’assèchent les uns après les autres, augmentant les difficultés des populations. Ces dernières sont bien conscientes des effets des changements climatiques sur leur vie de tous les jours. Selon Khalifa Dembélé, depuis les années 70, « les pluies se sont fait rares. Les récoltes aussi. Le coton, les céréales, et même le maraà®chage commencé récemment par les femmes ne donnent plus assez pour faire face aux besoins de la famille. Auparavant, le coton donnait bien à  l’hectare, les céréales aussi. Aujourd’hui, jusqu’en juin, nous ne voyons parfois pas une goutte de pluie. » Avec le peu d’eau qui tombe, il faut donc s’adapter, trouver des solutions pour continuer à  vivre et à  produire. Depuis une dizaines d’années, les expériences e sont multipliées dans la zone, avec plus ou moins de succès. « Il y a eu plusieurs « projets » (ONG,ndlr) qui sont venus nous aider. Nous avons eu des puits à  grand diamètre qui nous ont permis de créer notre périmètre maraà®cher » témoigne Diénéba Dembélé, présidente du groupement NIMPAGALO qui regroupe environ 160 femmes. Elles exploitent ensemble un champ communautaire de 3 ha mis à  disposition par le village. « Nous leur avons appris à  préserver et à  utiliser de manière efficace la nappe phréatique, explique Alimata Traoré, présidente de la Coopérative des Femmes pour l’Education la Santé Familiale et l’Assainissement (COFESFA), qui intervient dans le village depuis quelques années. Elles ont planté des espèces pérennes (comme le Karité) et ont été dotées de petit matériel pour optimiser leur travail ». Résultat, une amélioration concrète de la production et du niveau de vie des femmes et de leur famille. Mais avec l’aggravation des effets néfastes des changements climatiques, il est apparu qu’il fallait mettre en œuvre des techniques plus durables. Des solutions pour faire « durer » l’eau l’Agence de l’environnement et du développement durable(AEDD), bras technique du ministère de l’environnement et de l’assainissement a décidé d’appuyer les efforts des communautés à  la base pour les rendre résilientes face aux changements climatiques. Elle a ciblé une dizaine de villages pour la phase pilote d’un projet qui devrait permettre de mettre en place des solutions pérennes et aider les populations à  envisager l’avenir avec plus de sérénité. Nampessola fait partie des communes sélectionnées et aura droit à  une armada de stratégies pour faire face à  son problème d’accès à  l’eau. « Cette zone est particulière, nous explique Hamidou Traoré, expert à  l’AEDD. Théoriquement, les ressources en eau sont très largement supérieures aux besoins et devraient donc permettre à  terme de les satisfaire. Mais leur mobilisation à  travers le captage, le stockage, la réalimentation des réserves, n’est pas toujours réalisée ni en quantité, ni en qualité. C’’est à  cela que nous allons faire face ». Pour y parvenir, les pistes sont nombreuses. « Nous n’allons pas réinventer la roue. Il existe des techniques qui ont fait leurs preuves. Certaines sont déjà  utilisées dans les localités voisines. Nous allons les dupliquer ici. l’une d’entre elles, parmi les plus facilement réalisables, est la « culture en za௠». Il s’agit d’une technique traditionnelle utilisée au Burkina Faso qui consiste en creuser des cuvettes de plantation plus profond et plus large, et en ajoutant de la matière organique au fond. Les cuvettes retiennent l’eau de pluie plus longtemps, et cela aide les paysans à  augmenter leurs rendements même les années de faible pluie. Cette technique a un double avantage, car elle permet de régénérer les sols incultes tout en diminuant ainsi la pression sur les autres sources d’eau. Le grand problème de Nampossela, C’’est le tarissement précoce des mares et autres puits quelques mois après l’hivernage à  cause de la forte évapotranspiration liée à  l’augmentation de la température. Il s’agit donc d’assurer un meilleur captage et le stockage des eaux de ruissellement le long des vallées et petits cours d’eau. Avec deux objectifs principaux, permette aux populations de développer la riziculture ou d’autres activités agricoles (maraichage) et recharger la nappe, ainsi que la productivité des puits et forages situés en bordure ou en amont immédiat des retenues d’eau créées. Pour ce faire, surcreusement des mares, installation d’infrastructures hydrauliques (micro-barrages sur les cours d’eau) et de systèmes d’irrigation (goutte à  goutte et périmètre maraà®cher) seront mis en œuvre. « Ce ne sont que des bonnes nouvelles pour nous. Nous allons pouvoir de nouveau travailler la terre dans de bonnes conditions et nourrir nos enfants, car maintenant l’eau va « durer » », se réjouit Ladji Zoumana Dembélé, chef du village. Investir mais aussi changer les habitudes Pour Hamidou Traoré de l’AEDD, l’ingrédient principal et essentiel à  la réussite de cette initiative d’envergure, C’’est l’adhésion et la participation de la population. « Nous avons constaté que les populations sont très au courant des effets des changements climatiques sur leur vie. Le problème, C’’est qu’elles ne reconnaissent pas toujours que leurs pratiques culturales et de consommation ont un impact sur leur environnement et sur les ressources. Il faut aussi expliquer que les différents usages de l’eau, agriculture, élevage, boisson et même énergie, peuvent et doivent cohabiter grâce à  une gestion concertée. Le challenge sera, au delà  de la durabilité des infrastructures, un véritable changement de perception et de comportement des producteurs. Cela passera par la sensibilisation et l’éducation, pour que les habitudes évoluent. l’eau n’est pas inépuisable et il faut la protéger afin que tous puissent en bénéficier», assure-t-il. Nampossela est loin d’être une exception au Mali. De manière générale, les contraintes climatiques majeures perturbent les activités économiques et particulièrement l’agriculture. Encore très largement dépendante des aléas, cette agriculture doit s’adapter pour pouvoir continuer à  faire vivre les 80% de la population malienne dont elle est l’activité principale. De Nampossela(Sikasso) à  Yéréré(Kayes) en passant par Barouéli (Ségou) et Youwarou(Mopti), les agriculteurs maliens en ont bien conscience. Et pour préserver la ressource, les solutions existent. La volonté politique, voire populaire aussi. Reste à  conjuguer les efforts afin que l’eau, indispensable à  la vie sous toutes ses formes, soit sauvée par tous les moyens. Pour les générations d’aujourd’hui et celles de demain.

Professeur Houénou : « L’Afrique francophone doit rattraper le retard »

Le professeur Pascal Valentin Houénou est l’un des doyens de l’Université Félix Houphouà«t Boigny d’Abidjan, en Côte d’Ivoire et membre du Groupe mondial de référence de l’Unesco sur l’Education au développement durable. En marge d’un atelier tenu à  Abidjan sur « Médias, Changements climatiques et Education au développement durable » tenu du 13 au 17 octobre 2014 à  Abidjan, il a répondu à  nos questions. Le professeur Houénou est un expert de la question et a participé à  plusieurs conférences mondiales sur le climat. Il estime qu’aujourd’hui, un appel doit être lancé à  l’Afrique francophone, afin qu’elle se saisisse durablement des questions de changements climatiques. Puisque le continent est appelé à  être affecté par ses effets négatifs, il urge de faire le bilan. Et à  quelques jours de la conférence mondiale de l’Unesco sur le développement durable à  Nagoya au Japon, l’occasion est toute trouvée de renforcer le plaidoyer… Journaldumali.com : A quel stade se situe l’Afrique de l’ouest et sub-saharienne en matière de changements climatiques et d’adaptation ? Professeur Houénou : au niveau des politiques nationales et régionales, les pays, collectivement et/ou individuellement, ont davantage pris conscience des menaces qui pèsent sur le continent en matière de changement climatique. L’option préférentielle a été celle de l’adaptation tenant compte des contextes environnementaux locaux, mais nous avons vite fait d’accepter également les solutions d’atténuation pour diminuer notre emprunt écologique en adoptant le mécanisme de développement propre (MDP) issu du Protocole de Kyoto qui nous charme à  travers les crédits carbone. Nous devons résolument nous attaquer à  la question de la pollution de l’air aux effets néfastes sur la sante humaine (maladies respiratoires, cardio-vasculaires, cancer, etc). Journaldumali.com : ces dernières, la pluviométrie a baissé, tout comme les aires sèches s’élargissent ainsi que l’ensablement dans plusieurs pays sahéliens, comment lutter contre ces phénomènes ? Pour ce qui a trait à  la pluviométrie, il est patent que la situation est grave. En certains endroits on assiste à  l’apparition et à  la persistance des pluies. Les conséquences sont nombreuses. Par exemple, les inondations provoquent de nombreux dégâts matériels, humains, économiques, en l’absence de mesures d’assainissement adéquates et d’éducation aux bonnes pratiques quant à  la gestion déchets de toutes sortes qui finissent par boucher les caniveaux. Par ailleurs, on observe des insuffisances notoires en matière de gestion de risques en amont et de résilience des populations souvent marquées par la pauvreté ou l’extrême pauvreté. Notre région est à  haut risque climatique ! Mais les réponses aux menaces (sécheresses, inondations, risques et catastrophes naturelles, etc) sont encore insuffisantes. On attend beaucoup des partenaires techniques et financiers qui apportent fort heureusement leur appui de façon de plus en plus intégrée. Les recherche-actions en cours qui visent la durabilité constituent une stratégie à  encourager en mettant à  la disposition des chercheurs les moyens financiers pour un plateau technique local en vue de la veille environnementale et de l’alerte précoce. Journaldumali.com : Que va dire l’Afrique à  la conférence de Nagoya prévue du 10 au 12 novembre 2014, sur son bilan en terme de développement durable ? Je sais que le bilan reste mitigé en Afrique, mais l’Afrique en ses différentes parties prenantes doit résolument adopter l’éducation au développement durable La conférence de Nagoya au Japon est, une bonne occasion pour amplifier ce remède qui contribue déjà  à  guérir l’humanité malade de ses malades et de ses maladies. Les ingrédients de cette potion magique sont : d’une part faire la promotion des valeurs à  travers des attitudes et comportements favorisant le développement durable; d’autre part, mettre en œuvre des méthodes éducatives innovantes, participatives, transdisciplinaires prenant en compte toutes les formes d’éducation formelle, non formelles et informelles). Et dans ce domaine, les médias ont un rôle de premier plan à  jouer car ils constituent un outil ou moyen de communication de masse. Communiquer, n’est pas éduquer, et l’éducation au développement durable prévoit une session de haut niveau notamment pour les ministres. La question centrale à  laquelle il convient de répondre est la suivante : comment faire face aux menaces diverses qui pèsent sur notre planète, et surtout comment faire face aux menaces du changement climatique à  travers l’éducation au développement durable ? La réponse à  ces questions ne suffira, il faudra surtout agir immédiatement, car nous sommes déjà  en retard. Nous devons hâter le pas et ne point désespérer de la capacité de l’humain à  résoudre les problèmes de notre temps.

Changements climatiques et EDD : Abidjan à l’avant garde de la réflexion

La décennie 2005-2014 s’achève. Et l’éducation au développement durable n’en est qu’à  ses débuts. Combien d’années encore faudra t-il pour que la notion soit intégrée par tous et trouve son application face aux changements climatiques qui affectent le continent africain ? C’’est en 2002 lors de sa 57è assemblée générale, que les Nations Unies proclament la décennie 2005-2014 comme celle de l’Education au développement durable ou ESD(education for sustainable development). L’Unesco a ensuite été désignée comme l’agence chef de file pour mettre en application les valeurs de l’EDD que sont l’acquisition de connaissances, de compétences, d’attitudes et de valeurs pour promouvoir à  l’échelle de la planète un développement durable pour les générations futures. L’EDD bien sûr est en lien direct avec les grandes préoccupations liées aux changements climatiques. L’EDD concerne aussi la prévention des risques liés aux désastres naturels, la préservation de la biodiversité ou encore la réduction de la pauvreté, mais aussi et surtout une consommation maà®trisée des ressources de la planète. Abidjan, à  l’avant garde de l’EDD et des changements climatiques Qui peut mieux sensibiliser le grand public africain à  cette notion, si ce n’est les journalistes ? C’est pourquoi un atelier a réuni du 14 au 15 octobre 2014, plusieurs participants et journalistes de la sous région à  Abidjan, pour discuter du thème : « Médias, changements climatiques et éducation au développement durable ». Cet atelier organisé avec l’Université Félix Houphouà«t Boigny, l’African Univesity College of communications d’Accra au Ghana(AUCC) et avec l’appui de l’Unesco a permis d’aborder des notions variées. Il s’agissait clairement sous la houlette du professeur et doyen Pascal Valentin Houénou, membre du groupe mondial de référence de l’Unesco pour l’EDD de créer une véritable mobilisation sous régionale, grâce aux journalistes pour maintenir le plaidoyer sur la question du climat. Pour Ido Yao, le représentant résident de l’Unesco à  Abidjan, l’éducation au développement durable est un défi pour tous. Le but de cet atelier était surtout de créer « un groupe de réflexion des journalistes sur les changements climatiques ». Un programme qui vise à  outiller les journalistes en leur permettant de mieux maà®triser les concepts et questions relatives aux changements climatiques. De discuter des effets de l’atténuation ou de l’adaptation aux changements climatiques en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Enfin d’offrir un appui aux journalistes pour leurs reportages en vue d’identifier des sources d’informations. Après Accra, c’est donc Abidjan qui va mettre en place son groupe de réflexion que va coordonner le journaliste ivoirien Abousita Sylla, de la Radio télévision ivoirienne(RTI). En route pour Nagoya L’autre grand rendez-vous important pour les journalistes est la conférence mondiale de l’Unesco relative à  l’éducation pour le développement durable et qui se tiendra à  Aichi-Nagoya au Japon du 10 au 12 novembre prochain. Un rendez-vous qu’il fallait préparer et documenter par l’atelier d’Abidjan. Pour le professeur Houénou, le changement climatique est une question de vie ou de mort. Selon un rapport de Christian Aid, près de 180 millions de personnes pourraient mourir dans les années à  venir des effets du changement climatique ». Aussi, précise l’homme d’université, l’éducation au développement durable est une nécessité vitale. Car comme le disait Nelson Mandela, l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde ».

Seyni Nafo: « Nous ne sommes pas tous égaux face aux changements climatiques »

La planète ne cesse de nous montrer à  quoi peut ressembler un changement climatique dangereux et pour tous les pays du monde. Les impacts de ce changement climatique, nous les vivons quotidiennement au Mali depuis longtemps déjà  : sur notre sécurité alimentaire, notre accès à  l’eau, et sur la paix entre nos communautés. Mais désormais, le changement climatique n’épargne plus personne. Cet été, les Etats-Unis subissaient des sécheresses sans précédent et perdaient une large partie de leurs stocks de graines, avec des répercussions sur la sécurité alimentaire dans les pays les plus vulnérables. Il y a quelques semaines, à  quelques heures des élections américaines, le pays affrontait l’ouragan Sandy d’une force décuplée par les changements climatiques. Du Mali aux Etats-Unis, les populations souffrent des conséquences des évènements climatiques extrêmes. Mais les récentes catastrophes ont aussi démontrées qu’une fois de plus, nous ne sommes pas tous égaux face aux changements climatiques. Un pays comme les Etats-Unis, par la puissance de son économie et de ses systèmes d’assurance, et la résilience de ses infrastructures, ne souffrira pas longtemps des ravages de l’ouragan Sandy ou de la sécheresse de l’été dernier. A la différence d’un pays comme le Mali dont une large partie de la population vit sous le seuil de la pauvreté et sans alternatives: quand un éleveur perd des têtes de son cheptel de chèvres par manque d’eau et de pâturage, il n’a pas les moyens de racheter des bêtes. Parce qu’avant d’être frappé par le changement climatique, il était déjà  frappé par la pauvreté. C’est justement pour renforcer la capacité des plus vulnérables à  faire face aux impacts du changement climatique qu’en 2009, au Sommet de Copenhague, les pays développés s’étaient engagés à  verser 30 milliards de dollars entre 2010 et 2012 pour le climat. Nos pays ont avant tout salué ce premier engagement financier chiffré parce qu’il devait poser les jalons vers un deuxième engagement plus significatif encore: celui de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici, en vue d’abonder le Fonds vert des Nations unies pour le climat. Mais depuis, c’est le silence-radio. Alors que le 18e sommet des Nations Unies sur les changements climatiques au Qatar sonnera le glas des 30 milliards, nos gouvernements n’ont obtenu aucun nouvel engagement financer à  partir de janvier 2013 pour abonder le Fonds vert ou le Fonds pour l’adaptation, et aucune visibilité sur la trajectoire vers les 100 milliards d’ici à  2020. Notre inquiétude est croissante : les engagements financiers pour le climat sont de plus en plus flous et l’aide publique au développement ne cesse de baisser. Résultat : les plus pauvres doivent choisir entre construire une digue et une école. C’est inacceptable. Ne vous méprenez pas, nous sommes pleinement conscients de la crise économique qui frappe les pays développés et qui amaigrit les budgets publics. Mais nous sommes aussi conscients que la crise climatique est systémique et qu’elle a des répercussions sur la stabilité mondiale. Qu’en aggravant les crises alimentaires et en modifiant les dynamiques migratoires, elle augment les risques de tension entre les populations et qu’elle coûte de plus en plus cher en aide humanitaire d’urgence. Accroà®tre les budgets publics et additionnels dès aujourd’hui pour augmenter la résilience des populations face à  la crise climatique, c’est aussi diminuer les dépenses pour les crises alimentaires et humanitaires de plus en plus extrêmes. Nous sommes convaincus que ce ne sont pas tant les financements publics qui font défaut que le courage et la volonté politique pour les mobiliser et les affecter. Pourquoi les 11 Etats en voie de créer leur taxe sur les transactions financières n’ont-ils pas encore prévu d’affecter une partie des recettes au climat? Ou encore, pourquoi les 27 Etats membres ne redirigent-ils pas déjà  une partie des recettes issues de la mise aux enchères des quotas C02 sur le marché européen vers la lutte internationale contre les changements climatiques ? C’est exactement ce type d’engagement prévisible et transparent que nous attendons à  Doha.

Agriculture : s’adapter aux changements climatiques, le refus de la fatalité

Kolosso, commune rurale de Moribila dans le Cercle de San. Nous sommes en plein C’œur de la région CMDT de Koutiala. Ici, la culture intensive du coton pendant des siècles a entrainé un phénomène qui n’est malheureusement pas endogène : la saturation des terres cultivables qui ne donnent plus grand-chose. Conséquence, une exploitation tous azimuts, plus de jachères, plus de bois sacrés et donc plus de chef des forêts. Cette situation Issa Koné la connait. Revenu de Côte d’Ivoire pendant la crise qui a frappé ce pays à  partir de 2002, il décide de s’installer en tant qu’exploitant agricole dans son village d’origine. Crise cotonnière et changements climatiques Il se lance, bien évidemment, comme tout le monde autour de lui, dans la culture du coton. Les champs donnent bien, les affaires sont florissantes. Jusqu’à  la crise cotonnière qui frappe le Mali a la fin des années 2000. Finie la prospérité et la quiétude familiale, bienvenue les problèmes et la peur du lendemain. Non seulement le coton ne se vend pas ou très mal, la nature aussi fait des siennes avec des phénomènes nouveaux comme l’incertitude du démarrage des saisons pluvieuse, la mauvaise répartition des pluies, l’arrêt précoce des pluies etc. Issa découvre les effets néfastes des changements climatiques, une notion dont il n’avait jamais entendu parler auparavant. Que faire ? Il faut faire face aux besoins de la famille, donc, continuer de cultiver la terre pour au moins trouver de quoi manger. Avec la rareté des sols cultivables, notre exploitant se lance dans la quête d’une parcelle qui lui permettra de subvenir aux besoins des siens. Issa quitte son village pour aller s’installer dans un hameau à  une dizaine de Kilomètres de là . Le site qu’on lui attribua selon les clauses traditionnelles n’était pas du tout propice à  la culture car le sol était plein de gravillons, rocailleux et très érodé. Les premières années furent pénibles très difficiles, les récoltes étaient quasi nulles avec à  peine 500 à  700 Kg/Ha pour le sorgho. La période sèche, dans tous les sens du terme, et en vivres et en eau, commençait des le mois de février. « C’’était la galère », témoigne Issa Koné qui avoue alors avoir perdu espoir. Mais, comme on dit, « un homme ne baisse jamais les bras ». La filière Jatropha Avec d’autres producteurs de son village, il a travaillé à  l’amélioration de la fertilité des sols dans les champs et a finit par fonder une association appelée ‘’Union des Sociétés Coopératives des producteurs planteurs de Jatropha de San Sud (USCPPJSS) ». Et grâce au programme:« Jatropha et adaptation des exploitations familiales agricoles aux changements climatiques », cette coopérative a réussi le pari de redonner vie à  des terres abandonner. Financée par l’ASDI(Coopération suédoise) et mise en œuvre par HELVETAS SwissIntercooperation, cette initiative a pour objectif de promouvoir les bonnes pratiques de régénérescence ds sols à  travers l’utilisation du jatropha (bagani en bambara). Grâce à  ce programme Issa Koné et d’autres membres des organisations partenaires ont bénéficié de formations diverses sur les techniques de lutte anti-érosive, sur la restauration des sols, la culture du Jatropha, etc. Paysan « expert » Aujourd’hui, C’’est un « expert » qui témoigne et explique comment fonctionne son système. « Quand J’ai bien compris comment ça marchait, je le suis jeté à  l’eau. J’ai aménagé ma parcelle pour minimiser les dégâts que présente l’érosion. Mon dispositif est constitué d’une ligne de pierres placée sur les versants. Ce cordon a pour fonction de ralentir la vitesse de l’eau et de faciliter le dépôt du sable et de nutriments pour le sol. Ensuite, il y a une haie vive en bagani. Elle sert pour fixer le sol et de l’enrichir en humus. Vient après une ligne de fines branches liées entre elles (fascines) qui ralentissent la vitesse de l’eau et sont ensuite utilisées pour le compostage. Et enfin, J’ai trois grandes fosses pour faire le compostage ». Avec ces différentes techniques qui sont à  chacune une mesure d’adaptation, Issa a minimisé les risques liés aux aléas climatiques qui jouaient négativement sur sa production. Et les résultats sont au rendez-vous. Une parcelle luxuriante, qui fait la jalousie de tous ceux qui l’ont traité de fou quand il a commencé son aventure. De 500kg à  1,5 tonne de rendement La sécheresse, la soif, les maigres récoltes, la faim, tout cela est désormais un lointain souvenir. Plus question de quitter cette terre qui désormais lui donne tout et même plus. « J’exploite aujourd’hui 12 sur les 18 hectares à  ma disposition. Au fil des années, la terre m’a permis de devenir autonome, puis de dégager des revenus qui me permettent d’investir dans l’éducation de mes enfants et de mieux vivre ». En effet, passer de 700 kg maximum/ha à  1,5 t/ha, il y a de quoi se réjouir. Coton, sorgho, maà¯s, arachide, oseille de guinée (bissap), mil, niébé…tout ceci pousse avec des engrais minéraux mais surtout organiques fournis par le petit élevage de ruminants et de volailles et les déchets agricoles et domestiques. En bon fis de son terroir, Issa Koné ne dort pas sur ses lauriers. Il a entrepris de former le maximum de ses pairs aux techniques d’adaptation aux changements climatiques. Il a en tout cas prouvé une chose, la terre nourrit toujours celui qui prend soin d’elle. Les changements climatiques ne sont qu’une contrainte supplémentaire à  prendre en compte pour faire face aux enjeux d’une agriculture durable. Cela, notre paysan modèle l’a bien compris.

Alimentation: Qualité vs quantité?

Nourrir le monde entier ne devrait pourtant pas être compliqué. Selon les experts, nous disposons d’assez de terre et d’eau pour produire assez pour l’alimentation des quelques sept milliards d’individus que nous sommes. Et portant, famine et insécurité alimentaire sont le lot de nombreux peuples, en particulier et malheureusement, ceux du continent africain. Les experts, la société civile, les décideurs, tout le monde se penche sur le problème sans pour autant trouver des solutions définitives. La sécurité alimentaire passe par la souveraineté alimentaire pour le continent africain. Selon l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique(AFSA), lancée ce 4 décembre à  Durban, en marge de la COP 17 qui se déroule depuis le 28 novembre dernier, les africains et en particulier les petits paysans sont affectés par les changements climatiques. Les effets de ces derniers se ressentent sur les terres, les pluies, et donc sur le système même de production. Pour faire face au deficit créé par la diminution des récoltes, les gouvernants importent des quantités colossales de nourriture pour tenter d’assurer la sécurité alimentaire. Or, pour l’AFSA, la meilleure solution pour assurer de manière pérenne la sécurité alimentaire, C’’est d’atteindre la souveraineté alimentaire. Sortir des crises alimentaires cycliques Mamadou Goà¯ta est le Directeur Exécutif de l’Institut de Recherche et de Promotion des Alternatives en Développement IRPAD/Afrique (Bamako- Mali), et le Président du Conseil d’Administration de l’ AMASSA/Afrique Verte Mali. Selon lui, la crise alimentaire qui a secoué le monde en 2007-2008 a été un fait révélateur des incohérences des institutions internationales et des états pour la gestion des problèmes alimentaires et même agricoles dont le monde fait face. Plusieurs raisons ont été évoquées pour justifier la flambée des prix des produits agricoles. La raison la plus évoquée était relative aux responsabilités de la Chine et de l’Inde par rapport à  leur mode de consommation. Au fur et à  mesure que la crise évoluait, les causes profondes de la crise sont apparues. Il s’agit notamment de l’explosion de la production des agro carburants, de la faiblesse des stocks de produits notamment céréaliers en Europe et aux USA et la spéculation financière, une des caractéristique du modèle néolibéral qui s’est étendue aux produits alimentaires. Des solutions ont donc été recherchées et certaines d’entre elles ont connus un succès appréciable. On peut citer l’Initiative « Riz » au Mali et dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest comme le Burkina Faso, la GOANA au Sénégal. Mais d’autres sont indexés par les scientifiques et de nombreux observateurs de la société civile comme des fuites en avant voire de véritables prises de risque. Toujours selon M. Goà¯ta, la demande de l’OMC pour une plus grande ouverture des marchés pour « faire le commerce », la vente effrénée des terres agricoles à  des investisseurs étrangers pour des investissements et la production connue sous le nom d’accaparement des terres sont au nombre de celles-ci. Sécurité et/ou souveraineté ? La sécurité alimentaire coûte cher. Alors, comment assurer le pain quotidien à  tous et dans des conditions de justice et d’équité ? Là , intervient la notion de souveraineté alimentaire. La souveraineté alimentaire est présentée comme un droit international qui laisse la possibilité aux populations, aux Etats ou aux groupes d’Etats de mettre en place les politiques agricoles les mieux adaptées à  leurs populations sans qu’elles puissent avoir un impact négatif sur les populations d’autres pays(Wikipedia). La souveraineté alimentaire est donc une rupture par rapport à  l’organisation actuelle des marchés agricoles mise en œuvre par l’OMC. Complémentaire du concept de sécurité alimentaire qui concerne la quantité d’aliments disponibles, l’accès des populations à  ceux-ci, l’utilisation biologique des aliments et la problématique de la prévention et gestion des crises, la souveraineté alimentaire accorde en plus une importance aux conditions sociales et environnementales de production des aliments. Elle prône un accès plus équitable à  la terre pour les paysans pauvres, au moyen si nécessaire d’une réforme agraire et de mécanismes de sécurisation des droits d’usage du foncier. La souveraineté alimentaire favorise le maintien d’une agriculture de proximité destinée en priorité à  alimenter les marchés régionaux et nationaux. Les cultures vivrières et l’agriculture familiale de petite échelle doivent être favorisées, du fait de leur plus grande efficacité économique, sociale et environnementale, comparée à  l’agriculture industrielle et les plantations de grande échelle o๠travaillent de nombreux salariés. La place et le rôle des femmes sont privilégiés. A Durban, un accent particulier est mis sur la promotion des savoirs locaux pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire. De nombreux pays ont partagé leur expérience et celles liés particulièrement à  l’adaptation de l’agriculture à  la variabilité du climat. La promotion des semences améliorées et adaptées dans le Sahel, la gestion de l’eau en Chine, l’utilisation de petits matériels agricoles produits localement en Afrique Australe sont autant de pistes pour améliorer les conditions de production et favoriser la sécurité et la souveraineté alimentaire. l’AFSA souhaite que la COP17 soit l’occasion de mettre en lumière ces millions de petites mains qui travaillent la terre et qui ont besoin de politiques volontaires qui protègent leur environnement, leur production, en bref leur vie et garantissent aux générations futures un avenir d’o๠la faim sera bannie.

A comme Afrique !

A comme Adaptation A Durban, les africains sont présents et le font savoir ! C’’est un pavillon entier qui est dédié pour la première fois, au continent. « The African Pavilion » au-delà  de la représentativité, est un véritable espace d’échanges qui est ainsi offert aux délégués. Ici, un mot domine tous les autres : Adaptation ! Il en est question dans presque toutes les communications et les bonnes pratiques font l’objet de partage. Le continent africain, selon les experts, n’est responsable que de 3% des émissions de gaz à  effet de serre, responsables de la hausse des températures, elle-même cause des variabilités du climat. Mais le continent est l’un des plus touchés par les effets néfastes de ces changements climatiques. Les catastrophes naturelles se multiplient et les populations sont soumises à  des conditions de vie et de production de plus en plus difficiles. Il s’agit donc pour l’Afrique de s’investir, non pas dans les mesures d’atténuation (comme la réduction des émissions) mais dans la prise en compte de ces effets des changements climatiques dans son développement. Mais comment? B comme Biocarburants l’une des pistes est l’utilisation des biocarburants et des énergies renouvelables en général. Les économies africaines dépendent en grande partie des énergies fossiles (hydrocarbures) et ligneuses (bois). Or, le pétrole est une denrée qui tend à  se raréfier et aujourd’hui son cout pèse lourd dans les différentes activités de production. De même, les ressources en bois sont fortement sollicitées par les populations pour différents usages, ce qui affecte le climat du fait de la coupe abusive de bois qui entraà®ne aujourd’hui la disparition des forêts et la dégradation des terres. Faire la promotion des énergies nouvelles et renouvelables que sont le solaire, l’éolien et le bio-carburant est donc une solution d’adaptation. Un peu partout sur le continent, des initiatives sont mises en œuvre dans le cadre de l’utilisation de ces bio-carburant. C’’est le cas au Mali qui s’est lancé dans l’expérimentation de l’utilisation à  grande échelle de l’huile de jatropha, un épineux qui pousse à  l’état sauvage depuis des siècles et dont des plantations entières sont en train de voir le jour. Le « Fonds vert » lancé à  Cancun l’an dernier devrait prendre forme à  Durban et les africains entendent bien en profiter pour investir plus la vulgarisation de ces solutions. C comme Carbone l’Afrique dispose encore aujourd’hui de forêts vierges (dans le bassin du Congo par exemple) qui sont de véritables puits à  carbone. En effet, le gaz carbonique émis par les pays industrialisés provoque des variations de climat qui ne connaissent pas de frontières. Les pays les plus pauvres sont les plus touchés par les effets de ces changements. Depuis quelques années, ils ont décidé de valoriser les ressources forestières dont ils disposent car les forêts absorbent le gaz carbonique et en débarrassent donc ainsi l’atmosphère, réduisant l’effet de serre. Plus il y a de forêts, moins il y a de CO2 dans l’air. Les Nations Unies ont mis en place un « marché carbone » qui permet aux pays qui produisent énormément de CO2 d’acheter à  ceux qui en produisent moins leur capacité de captage. Les pays forestiers sont bien présents à  Durban pour faire avancer ce « marché du carbone ». Greenpeace et d’autres organisations vertes attirent cependant l’attention sur les dérives possibles de cette formule qui pourrait permettre aux pays émetteurs de continuer à  polluer sans état d’âme l’environnement ud moment qu’ils peuvent payer. D comme Durban Le rendez-vous à  ne pas manquer ! Selon Joseph Yaovi Kogbé, responsable pour les questions d’adaptation du Réseau climat et développement durable, il n’est pas question de laisser passer cette occasion « Les questions du financement de l’adaptation du continent doivent impérativement connaitre un début de solution à  Durban ; nos paysans, nos femmes, la jeunesse, ont les yeux tournés vers nous » déclare-t-il. l’Afrique a énormément à  gagner des négociations en cours, mais elle peut aussi beaucoup y perdre si l’on ne remet pas au C’œur des priorités le développement humain, la conservation de la nature, bref l’avenir, désormais à  court terme, de notre humanité.

COP 17 : La jeunesse africaine en route pour Durban

« Pensez aux générations futures ! »C’’est le message de la jeunesse réunie au sein de l’Initiative de la Jeunesse africaine sur les changements climatiques. Selon le Dr Landry Ndriko Mayigane, coordinateur pour l’Afrique de l’Est du Réseau, les jeunes doivent faire entendre leurs voix dans les fora internationaux o๠se discute leur avenir : «Les décisions qui seront prises à  Durban engageront l’avenir de l’humanité et cet avenir, C’’est nous !». C’’est pourquoi la African Youth Initiative on Climate Change (AYICC) a organisé cette caravane pour attirer l’attention de tous, décideurs, comme populations sur les enjeux de la COP17. En voiture, à  moto ou à  vélo, près de 200 jeunes sont actuellement en route pour la ville sud-africaine qui doit abriter la 17ème Conférence des parties à  la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. l’AYICC est un réseau qui réunit plus de 600 jeunes de 45 pays africains. Il a pour objectif de mobiliser la jeunesse pour la faire participer dans la prise de décisions et intervenir activement dans les programmes d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques dans leurs pays respectifs. Et ce à  travers la formation continue en les dotant de connaissances de base pour identifier les projets en cours dans leurs pays pour apporter leur contribution à  leur mise en œuvre. s’y ajoutent de la sensibilisation, de la mobilisation, la création et la gestion de projets, du coaching, etC’… C’’est donc dans le cadre de ses actions de sensibilisation et de mobilisation que la AYICC organise du 7 au 28 novembre une caravane qui est partie de Naà¯robi au Kenya et traversera l’Afrique Australe (Tanzanie, Malawi, Botswana) pour arriver à  Durban, dans l’Est de l’Afrique du Sud, la veille de l’ouverture du Sommet sur les Changements climatiques. Tout le long du trajet, des concerts, des meetings, des ateliers pour rencontrer la jeunesse de ces pays seront organisés. Avec pour objectif affiché de sensibiliser à  la problématique des changements climatiques et au rôle qu’elle peut et doit jouer dans la prise en compte des difficultés des populations vulnérables. A Durban, d’autres activités seront organisées. Un rallye, entres autres, verra la participation de 1200 personnes environ pour mettre la pression sur les dirigeants présents pour faire passer le message de l’AYICC pour cette COP «Faites que l’accord que vous signerez soit contraignant pour que les changements climatiques deviennent véritablement le problème de tous ». Les enjeux sont nombreux concernant cette deuxième Conférence qui se tiendra sur le continent Africain après le Kenya en 2006. Copenhague et Cancun n’ont pas été des succès retentissants loin de là , alors que, selon les experts, le temps de l’action est plus que jamais arrivé. Le protocole de Kyoto, qui est l’outil politique de lutte contre les changements climatiques, expire en 2012 et jusqu’ici, aucun accord n’a été trouvé en ce qui concerne la suite à  donner à  l’action. Il est vrai que Copenhague a permis de relancer les négociations internationales, et Cancun a porté sur la création d`un fonds vert pour aider les pays en voie de développement, la plupart africains, qui sont les plus vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques, sans toutefois préciser comment ce fonds sera financé. l’Afrique va à  Durban en front uni, menée par des pays comme le Mali qui assure la présidence de la Conférence Africaine des Ministres en charge de l’Environnement. Il s’agira d’obtenir un accord contraignant, obligeant les pays signataires à  faire de réels efforts en faveur d’un développement à  faible émission de carbone et également pour donner du contenu au Fonds d’adaptation dont le principe a été acquis à  Cancun. Pour ce faire, le continent pourra compter sur sa jeunesse, plus engagée que jamais.

Changements climatiques en Afrique: Quelles options pour le développement ?

Les changements climatiques posent des problèmes à  la planète toute entière. De la Thaà¯lande au Mali en passant par la Somalie et l’Australie, aucun pays n’est épargné par les conséquences néfastes des variations du climat. Ils posent des problèmes particulièrement complexes et plombent les perspectives de développement des pays africains. Le Groupe intergouvernemental d’experts sur les changements climatiques (GIEC) a en effet estimé que la température augmentera progressivement en Afrique et que les effets induits tels que la variabilité du régime des précipitations et la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes exerceront des pressions considérables sur les moyens d’existence et les économies des pays du continent. Pour faire face à  cette menace, il est désormais nécessaire de tenir compte de ces effets dans l’élaboration et la mise en oeuvre des stratégies nationales et régionales de développement, de lutte contre la pauvreté, de développement économique et d’amélioration du bien-être des populations. « Priorité au développement : lutter contre les effets des changements climatiques en Afrique »,c’est le thème de la première conférence annuelle sur les changements climatiques et le développement en Afrique qui a débuté ce lundi 17 octobre à  Addis Abeba en Ethiopie sous la présidence du Vice-Premier Ministre éthiopien en charge des Affaires Etrangères. Elle est co-organisé par la Commission Economique pour l’Afrique des Nations Unies(UNECA), la Commission de l’Union Africaine et la Banque Africaine de Développement(BAD). Trois groupes de participants y prennent part et ont pour mandat d’instaurer un dialogue fructueux, pour partager les enseignements tirés, recenser les problèmes actuels et les besoins futurs et examiner diverses solutions potentielles ayant des incidences significatives. Ces délégués sont des décideurs, des universitaires et des parties prenantes en activité venues du continent et d’organisations internationales. La rencontre doit également permettre de renforcer la position de l’Afrique et sa participation aux négociations internationales portant sur les changements climatiques, afin que les préoccupations et priorités du continent soient dûment prises en compte dans le régime international de lutte contre les effets des changements climatiques après 2012. L’an prochain marque en effet la fin du protocole de Kyoto dont les termes sont remis en discussion depuis trois ans lors des Conférences des parties sans trop de succès jusqu’ici. Le prochain rendez-vous est fixé fin novembre prochain à  Durban en Afrique du Sud. Après les échecs de de Copenhague(2009) et Cancun(2010), l’Afrique doit mettre de son côté tous les arguments pour peser dans les négociations et non « aller faire de la figuration pendant que les autres discutent » comme plaisante un délégué. Mais, parler d’une seule voix n’est pas chose forcément aisée. Le Mali qui dirige la conférence des ministres africains de l’environnement(CMAE) est à  pied d’oeuvre pour y arriver et le Pr Tiémoko Sangaré, ministre malien de l’environnement et de l’assainissement se veut confiant. L’une des pierres d’achopement réside dans le choix des dispositifs efficaces pour le financement et le transfert de technologie. Le continent africain qui ne produit que 3% des émissiosn de gaz à  effet de serre est en effet frappée de plein fouet par les efets des variations climatiques alors même qu’elle ne dispose pas de oyens adéquats pour y faire face. Il s’agit donc à  présent de déterminer un mécanisme permettant au moins nantis de faire payer leur stratégie d’adaptation par les « pollueurs ». En outre, les africains doivent réflechir pour transformer les problèmes climatiques en possibilités de développement et faire l’économie de la phase de développement à  forte intensité de carbone pour passer directement à  des solutions consistant à  adopter des systèmes de transport, de consommation d’énergie et d’utilisation des terres plus propres et modernes. Une manière de tirer les leçons des erruers commises par les pays occidentaux et éviter le piège des technologies non viables. La formation, l’information et la vulgrisation des « bonnes pratiques d’adaptation et de mitigation (réduction des effets néfastes) ». Ces thèmes sont au coeur des travaux de la CCDA-1 qui prendra fin le 19 octobre prochain. Notez la participation d’éminentes personnalités du monde de l’environnement telles que le Dr Pachauri, président du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat(GIEC), ou encore, la Commissaire de l’Union Européenne, chargée de l’action pour le climat, Connie Hedegaard.

Bamako, capitale de l’Environnement

Comme un seul homme, l’Afrique semble décidée à  faire face aux changements climatiques. En témoignent les objectifs de la 4ème Conférence extraordinaire des décideurs contre le phénomène. Placée sous la présidence du président ATT, représenté par son Premier Ministre Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé, cette conférence arbore le témoignage éloquent de l’engagement indéfectible des Etats à  poursuivre la concertation autour des défis environnementaux et singulièrement ceux de la lutte contre les changements climatiques et la désertification. Les invités de cette rencontre de Bamako sont entre autres, la Banque mondiale, le Fonds mondial pour l’environnement, le Programme des Nations Unies pour l’environnement etC’… En effet, la 17ème session ordinaire de l’Union africaine tenue du 30 juin au 1er juillet 2011 à  Malabo (Guinée Equatoriale), a invité les Ministres de l’environnement africains à  plancher sur les questions non résolues par la Conférence de Cancun. 1 savoir, le format juridique d’un accord climat, la nécessité de trouver une meilleure option et la mobilisation de fonds sûrs et nécessaire au financement de la lutte contre les changements climatiques sur le long terme. Bref, cette Conférence se penche sur l’épineuse problématique de l’élimination de la pauvreté, du cadre institutionnel du développement durable, de l’instauration d’une économie verte et de la gouvernance internationale en matière d’environnement. Pour le Premier Ministre Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé, la réussite du Développement Durable tant pour l’Afrique que les autres continents passe inexorablement par une lutte efficace et solidaire contre les changements climatiques. A noter que la jeunesse africaine a également pris part à  cette conférence. Elle pense que les efforts doivent fédérer dans le combat contre les changements climatiques.

Changements climatiques : Le Mali se dote d’une stratégie d’action

Ce sont deux documents en un que les acteurs du secteur étaient invités à  examiner et approuver lors du séminaire de validation qui s’est déroulé ce jour à  l’Hotel Azala௠Salam de Bamako. La rencontre qui a été présidée par le Ministre de l’environnement et de l’assainissement a réuni une centaine de participants. Elle leur a parlé de découvrir la dernière mouture des documents de politique et de stratégie nationales qui devront être les fils conducteurs des action menées par le Mali pour faire face efficacement aux changements climatiques et à  leurs conséquences sur l’environnement, l’agriculture ou encore la santé des hommes et des animaux. Le projet « Stratégie Nationale Changements Climatiques Mali (SNCC Mali) » a été mis en œuvre par le Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, à  travers l’Agence pour l’Environnement et du Développement Durable (AEDD) avec l’appui de la coopération norvégienne et le Projet d’Appui à  la Politique Environnementale. Il avait pour but de permettre au mali d’élaborer, de manière participative et consensuelle, une Stratégie Nationale Changements Climatiques et un Plan d’Actions National Climat intégrant les actions principales devant être menées dans les années à  venir. C’’est un bureau de consulting international EcoSecurities assisté d’un consultant national qui a été chargé de la mise en œuvre de ce projet. Un audit des politiques existant au Mali dans le domaine, ce qui a permis de définir les nouvelles orientations pour une meilleure prise en compte de ces questions de Changements Climatiques. La finalisation de la Politique Nationale sur les Changements Climatiques a, quant à  elle, été menée par l’ONG MaliFolkeCenter pour le compte de l’AEDD et de l’Alliance Globale CC. La rencontre de ce jeudi a permis aux participants de débattre dans le détail et de réfléchir sur comment réussir la mise en œuvre efficiente de ces outils. Pour le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, le Pr Tiémoko Sangaré, ces documents sont le premier pas essentiel pour que le Mali puisse prendre de l’avance et ainsi mieux s’adapter et se protéger face aux changements climatiques.

Croissance économique : L’impact du changement climatique

Pour leur 3è journée de travaux, les participants à  la Semaine de partenariat Mali-Banque Mondiale ont ouvert les débats, ce mercredi 15 juin au Centre de formation pour le développement, sur la problématique des changements climatiques. Cela, à  travers la présentation par Taoufiq Bennouna, de la stratégie « Renforcer la résistance du développement au changement climatique – l’aide du Groupe de la Banque mondiale à  l’Afrique subsaharienne ». D’entrée de jeu, le conférencier fera savoir que l’Afrique contribue très peu aux émissions de gaz à  effet de serre (3,8%). Pourtant, poursuit M. Bennouna, le continent a besoin d’énergie pour faire face à  sa demande énergétique. Mais il ne dispose pas de moyens suffisants à  cause de la pauvreté de ses populations. C’’est sur cette base, explique-t-il, que la Banque mondiale a élaboré la présente stratégie pour faire face aux enjeux de la croissance en Afrique subsaharienne. Stratégie à  4 axes Adoptée le 30 octobre 2009, la stratégie de la Banque mondiale s’articule autour de 4 axes majeurs. Le premier axe vise à  faire de l’adaptation au changement climatique et de la gestion du risque climatique une composante essentielle du développement. « Le souci principal, explique M. Bennouna, est de veiller à  ce que la réduction des risques de catastrophe et l’adaptation soient pleinement intégrées aux stratégies de croissance et de lutte contre la pauvreté ». Le second axe de la stratégie de la Banque mondiale vise à  explorer les créneaux de développement également bénéfiques en termes d’atténuation du changement climatique. Le troisième et quatrième axe de la stratégie traduit la priorité accordée au développement des connaissances et des capacités, et enfin le développement des possibilités de financement. Selon M. Taoufiq Bennouna, la mise en œuvre de cette stratégie au Mali devra toucher les secteurs prioritaires comme les ressources en eau, l’agriculture, les ressources forestières et biodiversité, l’énergie, la santé et les infrastructures. « Le changement climatique, associé avec la croissance démographique et les faibles capacités de planification, contribue à  accroitre les risques de catastrophes, prévient le conférencier. Qui ajoute que chaque secteur a une forte influence sur les autres, et que l’adaptation au changement climatique exige des mécanismes de coordination solides, avec une approche intégrée et systématique. Le Mali fortement engagé Le Mali est fortement engagé en faveur du développement de sa politique et de sa stratégie nationale de changement climatique, avec la contribution de nombreux acteurs internationaux, y compris la Banque mondiale. C’’est du moins le résultat montré par un film documentaire réalisé dans le village de Kontogola. O๠les effets des changements climatiques ont conduit à  la perte des ressources naturelles (en eau, la faune, etc.). Du coup, montre le documentaire, la capacité de production des habitants a été considérablement diminuée. Et les femmes sont les premières victimes de cette dégradation du climat. Cependant, témoigne le film documentaire, grâce à  l’intervention du projet FODESA, plusieurs foyers ont vu leurs conditions de vie s’améliorer. En plus de la réduction de la pauvreté, les effets du changement climatique ont été atténués. Pour le conférencier, Taoufiq Bennouna, l’intérêt de ce film documentaire est de faire réagir les populations elles-mêmes. «Â Le changement climatique est une menace dramatique pour la croissance et notre survie. Il faut que nous agissions » a conclut M. Bennouna dans sa communication.

Changements climatiques : la 4ème édition du FENA, c’est parti!

3000 participants attendus Les trois premières éditions du FENA ont enregistré une large participation de différents intervenants dans le domaine de l’environnement, provenant des huit (8) régions administratives du Mali et même d’autre pays africain comme le Niger, le Cameroun et l’Ethiopie. De la première édition (700 participants) à  la deuxième o๠le nombre de participants a augmenté et au troisième qui enregistré plus de 3000 participants. Toutes les sphères d’activités sont représentées au FENA : l’Etat, la Société Civile, le secteur Privé. Pour cette édition 2010 il est prévu 3000 Participants.Dans le nouveau contexte de développement qui est celui de la décentralisation, il est important de donner aux acteurs ruraux plus d’espaces d’expressions pour faire de ce mode de gouvernance basé sur une réelle participation aux efforts de développement. Il existe la possibilité pour les populations en milieu rurale de sensibiliser les acteurs politiques et les décideurs sur leurs besoins spécifique de développement. La FENA sans être une panacée se positionne comme une opportunité permettant à  cette partie de la population de véritablement se sentir capable et confiante. Les grands débats sur le développement se font dans les langues étrangères et avec des niveaux de discussion très élevée. Or, le niveau d’alphabétisation très bas des populations en milieu rurale ne leur permet pas d’y participer pleinement. Ainsi cet espace se veut le cadre d’une réelle « dé académisation » des grands débats à  l’endroit du monde rural. Donner la parole à  tous les acteurs ans exception MFC Nyetaa organise le FENA en partenariat avec le Ministère de l’Environnement et de l’assainissement à  travers l’Agence de l’Environnement et de Développement Rural et avec l’appui de la Fondation Siemenpuu, de Christian AID et de l’ensemble des autres ONG Nationales. La rencontre de trois jours pour objectifs affichés de promouvoir le leadership local environnemental, mettre en place un espace d’échange sur les bonnes pratiques sur le développement durable et faire le lobbying et le plaidoyer sur les questions environnementales. l’une des dimensions du forum sera les conférences-débats et les communications autour des thèmes relatifs aux vécus des populations. Il y sera question des différents problèmes qui selon elles entravent de leur développement. Pour les rendre plus accessibles, les communications seront animées pour la plupart en langue national bambara par des paysans avec l’appui d’expert sur la question comme modérateur. Des stands d’exposition seront également animés pendant le forum. Ces stands permettrons aux exposants de faire découvrir leurs activités, les produits ainsi que les solutions d’adaptation aux effets de changement climatique dont ils disposent afin d’accroitre leurs résiliences.

Environnement : Changements climatiques et développement

l’Afrique victime Le réchauffement climatique est un sérieux problème pour l’Afrique car le continent ne produit que 3% des émissions de gaz à  effet de serres. Malgré cette faible émission, C’’est la zone la plus touchée par le réchauffement climatique. Deux défis majeurs sont à  relever : les changements climatiques et le réchauffement climatique. Il parait impératif d’élaborer des politiques adéquates pour faire face à  ce problème crucial qui mine la planète entière. Le Dr Youba Soukouna du réseau climat de l’ONG Mali Folk Centrer explique que l’Afrique et le Mali en particulier n’atteindront pas les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2015. «Nos pays manquent de moyens adéquats pour faire face à  cette situation». l’adaptation aux changements climatiques est selon lui, une question de survie en Afrique. «Le paysan ne sait pas à  quel période de l’année il doit cultiver, C’’est dû aux changements climatiques. En témoigne l’exemple du Mali oà¹ à  cette période de l’année, personne ne savait qu’il continuerait à  pleuvoir. Notre système n’est pas prisonnier des systèmes modernes » selon les dires du Dr Soukouna. Il estime que l’Afrique peut évoluer vers un système sobre en carbone. Mais l’adaptation nécessite des moyens économiques et financiers. La première étape de l’adaptation commence par la surveillance. « On a du mal à  nous interroger sur le type d’institution que nous avons. « J’estime qu’il n’y a pas assez de secteurs dans nos institution qui s’occupent spécifiquement de ce problème je l’avoue et C’’est assez dommage » dixit Dr Soukouna. Une projection alarmante A l’horizon 2030, le coût des impacts des changements climatiques pourrait s’élever à  2,7% selon les chiffres de l’ONG Mali Folk Center. « Plus nous attendons d’agir, plus le coût s’élève ; d’autant plus que la capitale malienne Bamako s’étale plus en largeur qu’en longueur. », indique un agent du ministère de l’énergie. 25% de la population africaine souffre de manque d’eau, soit 200 millions de personnes. l’Afrique dispose pourtant de 59 bassins versant de systèmes fluviaux. Le bloc glacier du mont Kilimandjaro se réduit fortement, le plus haut du monde. Les estimations du coût de l’adaptation des changements climatiques en Afrique vont d’un à  50 milliards de dollars en 2030. Il est donc important de comprendre la vulnérabilité et les impacts climatiques. La plupart des pays du sahel ont eu énormément de projets de plantation d’arbres ces dernières années. Ce sont des solutions pour mettre un frein aux effets dévastateurs. Energies nouvelles et renouvelables Le coût d’investissement pour toute énergie nouvelle est beaucoup plus important que les énergies classiques selon un expert environnemental togolais. Au Mali, le système énergétique n’est pas encore construit et moins de 20% de la population a de l’énergie. Le modèle d’urbanisation dépend des impacts de changements climatiques. Notons que la variabilité climatique (différentes saisons) est différente du changement climatique parce que beaucoup ont tendance à  confondre ces deux situations. Des questions à  long terme qui permettent des projections dans le futur. Aucun pays seul ne peut faire face à  ces problèmes. Il faut une coordination des efforts des pays africains car premières victimes des effets négatifs du changement climatiques. Les plus industrialisés lors du sommet de Copenhague, ne sont pas parvenus à  un accord sur la diminution de leurs gaz à  effet de serres.

Développement en Afrique : les changements climatiques freinent les progrès.

L’exigence d’en savoir plus Selon des experts des Nations Unies, de nouvelles études doivent être menées d’urgence pour déterminer à  quel point la question des changements climatiques pourrait affecter les progrès du continent en matière de développement. « Nous risquons de perdre les progrès réalisés en matière de développement social et humain face à  la menace des changements climatiques et nous devons agir pour préserver ces réalisations », a indiqué lundi à  Addis-Abeba, le haut responsable onusien. Plus de 700 acteurs des changements climatiques participent au septième Forum africain sur le développement en Afrique (ADF VII) du 10 au 15 octobre 2010 sur le thème ‘Agir sur les changements climatiques pour le développement en Afrique’. Le forum est co-organisé par la CEA, la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission de l’Union africaine (UA). Les travaux sont axés sur la recherche de stratégies d’adaptation à  travers une action efficace sur les politiques, les stratégies, les programmes et les pratiques. Faibles émissions, gros dégâts Le directeur de la CEA chargé de la division Sécurité alimentaire et Développement durable, Josue Dione, a indiqué que l’Afrique contribue pour près de 3,8 pour cent des émissions totales de gaz à  effet de serre et ses pays figurent parmi les plus vulnérables aux changements climatiques. ‘L’impact imminent des changements climatiques sur le développement durable de l’Afrique justifie l’opportunité et l’urgence de ce forum’, a souligné M. Dione. ‘Récemment, la Gambie a dépensé des millions de dollars pour mettre en valeur des plages qui sont d’une importance capitale pour le tourisme du pays. Aujourd’hui, la mer a avancé et a reconquis ses terres et elle n’est plus qu’à  quelques mètres de plusieurs hôtels’, a-t-il ajouté.Il a aussi souligné que l’irrégularité de la pluviométrie est en train de perturber les agriculteurs et d’affecter négativement la productivité dans bon nombre de pays africains.Il s’agit à  présent déterminer comment les changements climatiques pourraient affecter les secteurs clés du développement social et humain en Afrique, en vue de permettre aux différents gouvernements d’opérer des choix avisés sur des secteurs qui nécessitent l’attention, mais aussi d’être renforcés.