Guinée : Le nouveau Premier ministre s’appelle Jean Marie Doré

Un ancien opposant chef du gouvernement La junte militaire au pouvoir en Guinée Conakry, a confirmé Jean-Marie Doré au poste de Premier ministre, suivant les recommandations d’une coalition d’organisations politiques et de la société civile. Mercredi 13 décembre dernier, Le président par intérim de la Guinée, le général Sékouba Konaté, avait accepté l’idée du « choix d’un Premier ministre issu de l’opposition, désigné par elle-même » en vue de former « un gouvernement de transition d’union nationale ». Agé de 70 ans, Jean-Marie Doré est un opposant de longue date. Candidat malheureux à  la présidentielle face à  Lansana Conté, en 1993 puis en 1998, il n’a jamais été ministre dans un gouvernement. Après la mort de Conté, Doré, qui est par ailleurs une personnalité du Forum des forces vives (FFV, mouvement en faveur de la démocratie), a joué un rôle de premier plan dans les négociations avec la junte. Objectif: conduire le pays vers les élections Le choix de Jean-Marie Doré, a été validé à  l’issue de discussions de Ouagadougou entre Sékouba Konaté et le capitaine Camara, auteur du putsch de 2008 et en convalescence dans la capitale du Burkina Faso. Doré, dirige l’UPG (Union pour le progrès de Guinée). Mais surtout il est, comme le chef de la junte militaire Moussa Dadis Camara, originaire de la région Forestière (est du pays), o๠vivent plusieurs ethnies minoritaires. Maintenant à  la tête du gouvernement de transition, il a pour mission d’organiser les premières élections démocratiques depuis le coup d’Etat de décembre 2008. Le désormais Premier ministre guinéen sera aidé dans sa fonction par deux vice-Premiers ministres : la syndicaliste Rabiatou Serah Diallo qui était elle aussi pressentie à  la primature, et l’actuel ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Mamadouba Toto Camara, issu du CNDD (Conseil national pour le développement et la démocratie). La communauté internationale rassurée La communauté internationale, la France en premier, est satisfaite par ces nouvelles orientations. Le départ de Moussa Dadis Camara du Maroc avait été suivi d’analyses des médias français qui mettaient en avant la perspective de nouvelles crises, à  l’idée d’un retour en Guinée du capitaine Camara mis en cause, avec d’autres lieutenants, dans le massacre par les forces de sécurité de plus de 150 opposants le 28 septembre à  Conakry. Le général Konaté est désormais le président Conseil national de transition (CNT) et chef de l’Etat pour une durée de six mois. Dadis reste et demeure président d’un CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) qui va disparaà®tre. Il est arrivé mardi dernier à  Ouagadougou, oà¹, dimanche, il a fait ses premières déclarations en public depuis son hospitalisation. C’’est avec une voix peu assurée et à  peine audible, qu’il a lu lentement un texte, disant qu’il soutenait la mise sur pied d’un gouvernement de transition et confirmant qu’il ne chercherait pas à  revenir au pouvoir.

Guinée : Les militaires divisés sur la question Dadis

Les partisans de Dadis à  Ouagadougou Depuis ce jeudi, les partisans civils et militaires du capitaine Moussa Dadis Camara, sont dans la capitale burkinabé. Ils veulent ramener leur chef au pays (Guinée). Les esprits après s’être un peu échauffés, se sont finalement calmés. En effet, certains militaires proches de Dadis, auraient débarqué à  Ouagadougou ce jeudi en exigeant un retour immédiat de Dadis que « tout le peuple réclame depuis un long moment maintenant. » Mais, pour calmer les ardeurs, le président burkinabé serait entré dans la salle o๠l’attendaient les pro-Dadis sans même dire bonjour. Il aurait jeté à  la face des officiers, qu’il démissionnerait de ses fonctions de médiateur. Ceux-ci ont par la suite demandé des excuses à  l’ancien soldat Compaoré pour leur vive réaction. l’ambiance est alors redevenu conviviale. Pas d’accord sur un éventuel retour de Dadis en Guinée Les discussions continuent ce vendredi entre le capitaine Dadis, le médiateur Blaise Compaoré et le président par intérim en Guinée, le général Sékouba Konaté. Ce dernier avait prévu de rester 24 h au pays des hommes intègres mais, il verra son calendrier rallongé de quelques jours puisqu’il n’y a toujours pas eu d’accord sur un éventuel retour de Dadis en Guinée. Compaoré sous pression Le médiateur Compaoré est sous pression. Avec d’une part, les militaires acquis à  la cause du chef de la junte, et d’autre part, le général Sékouba jouissant de l’appui de la communauté internationale puisque considéré comme l’homme de la situation. En effet, le général semble pour le moment, ne pas avoir d’ambition politique. Il affirme vouloir tenir des élections le plus tôt possible et rendre le pouvoir aux civils. Cette position a fortement augmenté sa côte de popularité. Mais la situation actuelle divise l’armée guinéenne. l’enjeu majeur pour le président Compaoré est de réussir à  calmer les fidèles de Dadis qui sont bien décidés à  ne pas se laisser faire. En excellent médiateur et extincteur de feu, il devra user de son autorité afin d’arranger au mieux, cette situation qui, si elle capota, risque d’entacher ses qualités de médiateur des crises africaines. Invisible Dadis… Le chef de la junte guinéenne, reste lui pratiquement invisible depuis la tentative d’assassinat dont il a été victime le 3 décembre dernier. Les forces vives de la Guinée réclament depuis un certain temps, une déclaration du capitaine, mais en vain. Beaucoup espéraient qu’après son arrivée surprise au Burkina Faso, Dadis ferait au moins une petite déclaration à  la presse, mais rien à  faire. Les autorités burkinabés affirment pourtant qu’il est parfaitement conscient. Alors à  quand voir le capitaine président qui malgré tout, a encore des milliers de partisans, qui le préfèrent à  son compagnon de lutte, le général Sékouba Konaté ?

Le capitaine Dadis à Ouagadougou : Une arrivée surprise et embarrassante

Embarras général Hier mardi 12 janvier, le capitaine Moussa Dadis Camara a quitté l’hôpital militaire de Rabat (Maroc) o๠il était hospitalisé depuis près d’un mois et demi, suite à  la tentative d’assassinat de son aide de camp. Les choses se sont déroulées de façon discrète il faut le dire. Le roi Mohamed V du Maroc, aurait eu un entretien téléphonique avec le président burkinabé et médiateur de la crise guinéenne, Blaise Compaoré. C’’est à  l’issue de l’entretien qu’il sera décidé de transporter le chef du CNDD à  Ouagadougou. Signalons que les burkinabés étaient quelque peu embarrassés par cette visite, ne sachant pas vraiment s’il s’agit d’un simple transit ou d’une destination finale. Cependant, Dadis quittera Rabat à  bord d’un avion militaire dans l’après, pour se poser à  Ouagadougou sous les coups de 22h30 heure locale. Pas de tapis rouge pour Dadis Le capitaine Dadis sera reçu par le ministre burkinabé des affaires étrangères et quelques autres membres du gouvernement, sans honneur présidentiel, ni tapis rouge. A sa descente d’avion, il sera soutenu par deux hommes qui le tiendront par les bras jusqu’au salon d’honneur de l’aéroport. De là , il discutera avec les ministres burkinabé et certains membres de la délégation marocaine venu l’accompagner. Dadis veut regagner la Guinée Les interlocuteurs de Dadis ont eut du mal à  le convaincre de monter dans le véhicule qui devait l’emmener à  la villa qui lui a été réservée dans le quartier le plus riche de la capitale. Il n’acceptera finalement que lorsque le président Blaise lui-même viendra le lui demander en personne. Il tient coûte que coûte à  renter en Guinée. Une délégation de la junte est attendue ce mercredi à  Ouagadougou. Les deux hommes, le capitaine Dadis et le général Sékouba Konaté devraient se rencontrer afin de débattre de l’avenir de la Guinée. Français et Américains contre un éventuel retour de Dadis Les Etats Unis et la France se disent préoccupés par un éventuel retour du chef du conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD). Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a déclaré le 22 décembre, que si Dadis retournait en Guinée, le pays risquerait une guerre civile. Pour leur part, les Etats se disent préoccupés de toute tentative de retour du chef de la junte. Le match Sékouba/Dadis Il apparait clairement que le général Sékouba Konaté fait l’affaire de tous puisque n’ayant visiblement pas d’ambition politique, contrairement à  Dadis l‘agitateur. Signalons que depuis le 6 janvier, le général a officiellement pris les rênes du pays. Il aurait promis d’organiser des élections démocratiques le plus vite possible, et proposé la formation d’un gouvernement d’union avec un premier ministre issu de l’opposition. Notons que ces déclarations ont quelque peu renforcé sa crédibilité vis à  vis de la France, des Etats Unis et du Maroc. Dadis serait apparemment éliminé de la course au pouvoir. Surtout avec une santé qui n’est pas stable et le rapport publié par l’ONU sur les massacres 28 septembre o๠il est particulièrement incriminé. l’issue de la rencontre de ce mercredi nous édifiera davantage.

Guinée : Le CNDD tend la main à l’opposition

De retour de Rabat(Maroc) o๠il a passé une semaine, le Général Sékouba Konaté qui assure l’intérim de la Junte au pouvoir (CNDD) en l’absence du Capitaine Moussa Dadis Camara, a assuré la population Guinéenne de l’état de santé du capitaine. Dadis « n’est pas en danger » C’est en substance ce qu’a déclaré le Général Sékouba Konaté à  la RTG, la télévision Guinéenne, après sa visite d’une semaine au chevet du capitaine Dadis hier mercredi.  » Simplement, a t-il ajouté, la convalescence prend du temps, mais le capitaine n’est pas en danger ». Une information qui vient essoufler les rumeurs sur l’état de santé de Dadis Camara, que d’aucuns croyaient mort ou dans un état désespéré, quant d’autres parlaient d’état quasiment végétatif : » On ne se rétablit pas facilement après une blessure par balles à  la tête », jugeait un observateur politique. Et si tel est le cas, la convalescence sera bien longue ». Et Cherif Idriss porte parole du Gouvernement faisait lui l’acrobate pour démentir rumeurs et spéculations. Reste à  savoir si Dadis peut revenir au pouvoir ou tout au moins y participer après une telle atteinte. La question ne se pose plus ou presque. Sékouba Konaté, l’ex N°2 de la junte vient de faire une déclaration dont se félicite la CEDEAO et son médiateur désigné, Blaise Compaoré. Le militaire a en effet tendu la main à  l’opposition pour un gouvernement de consensus. Le CNDD tend la main à  l’opposition Le Général Sékouba Konaté, au nom de la junte et du CNDD, se dit près à  accepter un « premier ministre » issu et désigné parmi les rangs de l’opposition guinéenne pour diriger un large gouvernement de transition et d’Union Nationale en vue d’élections « crédibles ». On se rappelle que sous Dadis, les négotiations piétinaient à  Ouagadougou et chacun(junte et forces vives de la nation )campait sur ses positions, notamment face à  l’injonction, il y a quelques temps de l’opposition guinéenne, d’exclure le capitaine du processus électoral. Toumba Diakité, toujours en fuite, s’est depuis chargé de l’affaire en mettant Dadis hors circuit. Ce dernier lui pardonnera t-il un jour s’il recouvre tous ses esprits ? En attendant l’opposition semble plus malléable face à  un Sékouba moins agité qu’un Dadis imprévisible et hâbleur.  » Il est donc temps que les négotiations reprennent », juge la CEDEAO. Le satisfecit est général face à  la déclaration du Général Konaté. A présent, le calme et la sérénité doivent régner à  Conakry, une ville qui se remet lentement de violents soubresauts. Cette main tendue du CNDD vers l’opposition est-elle la voie vers un processus électoral mature en Guinée ? La Guinée peut-elle encore avancer avec les militaires dans les arènes du pouvoir ? Qu’en sera t-il du Général Konaté et de l’avenir de l’intérim ? Autant de questions qui cherchent des réponses fiables et chez les Guinéens en premier lieu.

Guinée : Dadis serait dans un état désespéré

Le doute persiste On se rappelle que le 3 décembre dernier, le chef de la junte guinéenne, le capitaine Dadis, avait reçu une balle dans la tête de la part de son aide de camp, le lieutenant Toumba diakité. Au lendemain de la tentative d’assassinat, Dadis a été évacué sur le Maroc. Ainsi, depuis son hospitalisation à  l’hôpital militaire de Rabat, personne n’a vu ni entendu le capitaine président. Plusieurs informations contradictoires ne cessent d’être véhiculées sur l’état de santé du chef du conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD). Et ces contradictions sont faites au sein même du CNDD. Entre ses membres qui pour certains, affirment que le chef se porte comme un charme et pour d’autres, qu’il est dans un état désespéré. Dadis entendu au téléphone ? La présidente des syndicalistes guinéens, Mme Rabiatou Séra Diallo, expliquait à  la fin de semaine dernière, qu’elle avait communiqué avec le capitaine Dadis mais qu’elle ne pourrait garantir qu’il s’agit bien de l’homme. Elle explique « C’’est le chargé de communication du gouvernement guinéen, Mr Idrissa Chérif, qui m’a mis en ligne avec, comme il l’affirmait, Mr Dadis. Nous avons discuté et il m’a souhaité ses vœux de bonne année. Je lui ai dit que cela nous faisait très plaisir qu’il nous appelle pour nous donner de ses nouvelles mais, qu’il serait préférable de le faire à  la télévision pour que tout le monde puisse le voir et l’entendre. Je ne peut pas certifier qu’il s’agissait bien de lui ou non puisque je n’avais pas de visage sous les yeux. » Cependant, cette syndicaliste n’est pas la seule à  avoir « parlé à  Dadis. » Le reggà¦man et musicien ivoirien Tiken Jah Facoly, affirme avoir discuté pendant longtemps avec le capitaine Dadis au téléphone. Il affirme que ce n’est pas un canular et que le chef du CNDD est bel et bien vivant. Cependant, si Dadis est bien vivant et bien portant comme l’affirme certains, pourquoi reste-il silencieux un mois après son hospitalisation ? Est-il toujours en vie ou essaye-ton simplement d’endormir les esprits et mieux préparer psychologiquement les peuple à  son éventuel décès ? La question reste posée et suscite de nombreuses interrogations.

Guinée : Le Général Sékouba à Rabat, Dadis toujours en vie ?

Un silence pesant Depuis la tentative d’assassinat du 3 décembre à  laquelle il a échappé, le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le capitaine Moussa Camara, n’a donné aucun signe de vie. La junte faisant l’impossible pour rassurer la population en affirmant que son chef parle, mange et est parfaitement conscient. Cependant, ces paroles ne rassurent guère puisqu’il n’a jusqu’à  présent pas été vu. Aucune image ou déclaration du chef de la junte, n’a pu être vue ou entendue et qui pourrait calmer les spéculations qui vont bon train sur son état. Dadis, mort ou vivant ? C’’est ce silence qui amène beaucoup à  imaginer que Dadis est soit mort, soit dans un état vraiment critique. Sékouba au chevet de Dadis Ainsi, alors cela fait trois semaines à  peu près qu’il est au Maroc, le général Sékouba Konaté qui assure l’intérim, s’est rendu ce lundi au chevet de son compagnon de lutte. Le ministre de la communication, Idrissa Chérif affirme que les deux hommes se sont entretenus pendant longtemps. Et que Dadis se porte comme un charme. Contrairement aux propos d’un membre de la délégation guinéenne qui affirme que «Â Dadis est dans un état désespéré. Il n’y a plus rien à  tirer de lui. » Dadis, toujours en vie ? Ce lourd silence sur l’état de santé du capitaine inquiète beaucoup les guinéens qui craignent que le général soit parti au Maroc dans l’intention de ramener le « corps de leur président. ». Par ailleurs, le général Sékouba aurait vu Dadis et lundi soir dès son arrivée, et le mardi dans la journée. Aucune déclaration officielle n’a cependant suivi ces entretiens. Une démarche qui suscite donc beaucoup d’interrogations de la part de tous. Personne ne peut dire avec certitude que le chef du conseil national pour le développement et la démocratie, le capitaine moussa Dadis Camara est mort ou vif. l’avenir de la Guinée reste incertain avec un CNDDD en perte de crédibilité. Qu’adviendra de ce pays en quête de stabilité ? Qui est vraiment apte sortir la Guinée du gouffre dans lequel elle est plongée depuis des années ? Sékouba, relèvera t-il le défi en cas de décès du Capitaine Dadis ?

Guinée : le Rapport Human Rights Watch incrimine la junte

Le rapport fait état de 150 à  200 morts au stade du 28 septembre de Conakry. l’organisation HWR qualifie les massacres et viols collectifs commis par les forces de sécurité guinéenne de crimes contre l’humanité. Le rapport pointe du doigt, la responsabilité directe du chef de junte Moussa Dadis Camara et certains officiers guinéens Condamnation internationale Au lendemain des tragiques évènements du lundi 28 septembre dernier à  Conakry, aussi bien la communauté internationale que les guinéens eux même, avaient vivement condamné cette répression. Le capitaine Dadis avait lui-même affirmé n’être pour rien dans cette boucherie, l’imputant à  des indisciplinés de l’armée. Il s’était même dit ouvert et favorable à  une enquête nationale et internationale sur le terrain. Si les enquêteurs des Nations-Unies n’ont pas encore clos leurs recherches, deux autres équipes d’enquêteurs sont quant à  elles, terminées. Il s’agit notamment de Human Rights Watch et de la commission nationale indépendante. Cette dernière a officiellement signalé ce mercredi à  Conakry, avoir enregistré 33 cas de suspiscion de viols et mis certains témoignages en doute. Pour sa part, Human Rights Watch va plus loin dans son rapport intitulé «Â un lundi sanglant ». Après avoir interrogé plus de 240 personnes, elle estime que ce massacre peut être considéré comme un crime contre l’humanité. Le rapport incrimine clairement la garde présidentielle commandée par l’ex aide de camp de Dadis, le lieutenant Toumba Diakité, sous les ordres du capitaine. Cependant, les autres corps sont aussi indexés : la gendarmerie, la police, les militaires et les miliciens qui étaient munis d’armes blanches. Atrocités des agressions Parmi les atroces agressions commises par les officiers, l’organisation a enregistré des viols collectifs, des agressions sexuelles avec des bâtons et canons d’armes introduits dans les sexes des victimes. Certains après leur forfait, achevaient leurs victimes sans état d’âme. Beaucoup ont reçu des balles à  bout portant. Le rapporteur de HRW affirme que les militaires ont tiré jusqu’aux dernières balles de leurs armes. Dissimulation des faits Le rapport indique par ailleurs, que les forces de sécurité guinéenne, ont dissimulé un nombre important de corps. Ils auraient bloqué l’accès aux morgues, quelques heures après le massacre et auraient enlevé des corps, puis les auraient ensuite enterré dans des fosses communes. Dans le but certainement, de divulguer le nombre réel des victimes. Crime organisé L’organisation de défense des droits de l’homme, a par ailleurs recueilli des preuves montrant que la répression était planifiée. Elle n’était pas du tout le fait de soldats indisciplinés comme l’avait soutenu le conseil national pour le développement et la démocratie (CNDD). HRW estime donc que les responsables doivent répondre de leurs actes devant la justice internationale. Il est temps que des mesures soient prisent pour afin d’éviter une guerre civile en Guinée. La situation actuelle est explosive, il suffit juste d’une petite étincelle pour allumer la flamme. Il faut que tous se ressaisissent pour éviter une nouvelle guerre en Afrique de l’Ouest qui ne contribuera qu’à  enfoncer la Guinée, mais aussi ses voisins. Et à  freiner le développement économique et social des Etats et l’épanouissement des populations.

Guinée : Transition en cours avec la Junte

Le CNDD poussé vers la porte de sortie Une dizaine de jours après la tentative d’assassinat perpétrée contre le chef de la junte militaire Moussa Dadis Camara, le groupe de contact international réuni à  Ouagadougou, demande l’instauration d’une nouvelle autorité de transition en Guinée. Cette réunion a enregistré la présence des forces vives guinéennes, d’une délégation de la junte, du président de la commission de la CEDEAO, des émissaires des Nations-Unies, et du secrétaire général de la CEN-SAD (communauté des Etats sahélo-sahariens). Le communiqué final de cette rencontre, ne réjouit pas du tout la junte au pouvoir qui se sent chassé du pouvoir. Le chef de la délégation du conseil national pour le développement et la démocratie (CNDD), Moussa Keita déclare « l’envoi de toute force étrangère sur le sol Guinéen, sans l’autorisation préalable du gouvernement, sera considérée comme une atteinte à  l’autorité de l’Etat et à  l’intégrité du territoire national. » Ces déclarations du CNDD font suite à  la proposition du président de la commission de la CEDEAO, Mohamed Ibn Chambas, du déploiement d’une force d’interposition, afin de protéger les civils guinéens. Signalons que l’émissaire libyen de la CEN-SAD, accuse les occidentaux de vouloir piller les richesses de la Guinée. Ce qui expliquerait leur acharnement envers cet Etat. La transition avec le CNDD Beaucoup s’attendaient à  de nouvelles propositions de taille au cours de cette rencontre. Mais, il n’en fut rien puisque, ce sont les mêmes éléments de la dernière réunion d’Abuja qui ont été reconduits : Notamment, la mise en place d’une mission internationale d’observation, l’engagement des membres de la junte à  ne pas se présenter aux élections et la mise en place d’une nouvelle autorité de transition. Et pour éviter d’envenimer la médiation du burkinabé Blaise Compaoré, le groupe de contact ne parle plus de retrait mais, de consensus avec la junte. Malgré tout, le CNDD ne se reconnait pas du tout dans les conclusions de cette rencontre. Ils se sentent écartés et reléguer au second plan. Contrairement aux forces vives qui s’en réjouissent fortement « du bon sens des observateurs. » François Fall, représentant les forces vives estime que « la plupart de nos préoccupations ont été prises en compte. Nous sommes dans un processus et les recommandations qui ont été faites, permettront certainement au médiateur de prendre en compte les directives données. » La junte rejette les recommandations finales Le CNDD rejette purement et simplement ces recommandations. Son représentant, Moussa Keita, explique que personne ne peut se permettre de disqualifier des citoyens guinéens lors des élections. Le choix appartient uniquement au peuple de Guinée. Par ailleurs, le secrétaire d’Etat français à  la coopération Alain Joyandet estime « Ce que l’on choisit, C’’est le retour à  la constitution le plus vite possible, des élections le plus vite possible, avec une armée qui s’occupe de ce dont elle a à  s’occuper c’est-à -dire la sécurité des personnes et des biens, et que la solution politique passe par les civils. Il y a suffisamment de leaders politiques en Guinée. » Signalons que le CNDD avait dans un premier temps, annoncé sa non participation à  cette réunion de Ouagadougou, tant que son chef Dadis ne serait pas de retour, avant de se rétracter. Les contradictions, il faut le dire, sont monnaie courante depuis l’absence du capitaine Dadis au sein du CNDD. Avec d’une part, le ministre de la communication Idrissa Chérif, qui d’une part, accuse la France d’être à  la base d’une tentative de coup de force contre Dadis. Et d’autre part, le premier ministre et celui des affaires étrangères qui ont catégoriquement rejeté toute implication des services secrets français à  la situation que vit la Guinée. l’avenir politique et social de la guinée reste incertain avec les membres de cette junte au pouvoir quine cessent de se contredire et montrer leurs discordes et le désordre et l’incertitude sont continuellement présents.

Guinée : Dadis dans un état stable

Des propos confus Ainsi, lors des premières déclarations sur le pourquoi et le comment des évènements, le ministre de la communication n’a cessé de répéter que le chef de la junte va bien. Il avait même affirmé que la balle n’a fait qu’effleurer une partie du crane ; Engendrant une blessure superficielle. Cependant, une simple blessure peut-elle expliquer une évacuation d’urgence sur le Maroc ? Les médecins guinéens auraient été capables de le soigner s’il ne s’agissait que de cela. En effet, le vendredi 4 décembre dans l’après midi, Dadis a été évacué à  Rabat dans un avion mis à  disposition par le médiateur burkinabé Blaise Compaoré. Quelques heures après les premiers soins, blaise Compaoré déclarait que « Dadis est dans un état difficile mais pas désespéré. » Et qu’il avait reçu une balle dans la boite crânienne nécessitant une intervention chirurgicale. Signalons que ces propos sont à  l’opposé des dires du porte-parole du gouvernement guinéen. Silence radio depuis pendant deux jours De l’hospitalisation de Dadis vendredi, jusqu’à  hier dimanche, il n’y a pas eu de déclaration précise sur l’état réel dans lequel il se trouve. Néanmoins, le ministre guinéen des Affaires étrangères, Alexandre Cécé Loua, qui se trouve à  Rabat, expliquait ce matin sur les ondes de la RFI « Le président Dadis a été opéré d’un traumatisme crânien et, son état n’inspire pas d’inquiétude. J’ai vu le président Dadis. Il reconnait son entourage mais, n’est pas à  mesure de dialoguer. Son état est stable donc, il est hors de danger. » Sékouba Konaté, nouvel homme fort du régime La Guinée est présentement dirigée par le général Sékouba Konaté, ministre de la défense et numéro 2 de la junte. Notons que le général Konaté était en déplacement à  l’extérieur, lorsque la tentative d’assassinat contre Dadis a échoué. Cet homme selon de nombreux guinéens et certains chefs de l’opposition guinéenne, s’avère beaucoup plus crédible que Dadis ou n’importe quel autre membre du conseil national de la démocratie et du développement (CNDD). Premièrement il était absent du pays lors des évènements du 28 septembre dernier, ce qui amène certains à  affirmer qu’il n’est pour rien dans les massacres et deuxièmement, il serait impartial donc, crédible et plus ouvert au dialogue avec les forces vives. l’ancien premier ministre Cellou Dallein Diallo, souhaite d’ailleurs « s’il y a une nouvelle équipe en Guinée, il faut qu’elle puisse ouvrir un dialogue franc avec la classe politique pour conduire le pays vers des élections libres et transparentes. »Il estime que les officiers qui ont violé et massacré au Stade, ne sont pas représentatifs de l’armée guinéenne. Ainsi, l’absence de Dadis serait pour beaucoup d’officiers, l’occasion d’exprimer leur point de vue. Cellou Dalein Diallo ne souhaite visiblement pas le retour du chef de la junte au pays. De toutes les façons, il est évident que même si Dadis recouvre très vite la santé, il lui sera difficile de retourner à  la tête du pays avant quelques mois. Il risque même de ressortir de l’hôpital avec des séquelles, le crâne étant une partie très sensible et commandant toutes les neurones du corps humain. Entre temps, les guinéens sont inquiets de l’avenir de leur pays avec à  sa tête, une armée très divisée et balançante. Forte prime pour qui capturera Toumba Diakité Ce samedi, la junte militaire au pouvoir, annonçait qu’une prime d’une somme importante serait mise à  la disposition de toute personne qui les aiderait à  arrêter le lieutenant Toumba Diakité toujours en fuite. Signalons que le lieutenant a déclaré samedi par téléphone, être en lieu sûr en Guinée. Une manière pour lui de montrer l’incapacité de ses collègues et ex-compagnons de lutte à  mener des recherches efficaces.

Guinée : les enquêteurs de l’ONU à Conakry 

Identifier les coupables du 28 septembre On se rappelle qu’au lendemain des massacres du Stade du 28 septembre, la communauté internationale avait condamné avec fermeté, le bain de sang qui a coûté la vie à  plus de 150 personnes selon l’ONU. Cette commission aura donc pour tâche, de reconstituer les faits et recueillir les témoignages des victimes. C’’est d’ailleurs la résolution de cette question qui bloque les négociations à  Ouagadougou. Puisque, d’une part, les forces vives demandent le départ de la junte au pouvoir et l’instauration d’un gouvernement civil, qui mènera la transition jusqu’à  la présidentielle de janvier prochain. La junte de son côté, rejette catégoriquement, l’idée de partir. Elle réfute toute responsabilité l’incriminant dans le massacre. Crainte des victimes Les témoins et victimes des exactions craignent pour leur sécurité. Ils n’ont pas foi en la sincérité de Dadis qui s’est engagé par écrit, à  laisser la commission d’enquête travailler librement. L’Algérien Mohamed Bedjaouai, la Burundaise Françoise Kayiramirwa et la Mauricienne Pramila Patten, devront mettre tout en œuvre afin d’assurer la sécurité des témoins. Certains ont même reçu des menaces de morts, craignant plus pour leur sécurité après le départ des émissaires de l’ONU. Cependant, le président l’organisation guinéenne des droits de l’homme, le Dr Thierno Madjou Sow affirme qu’un nombre important de femmes violées sont prêtes à  témoigner devant la commission internationale, malgré leur peur. Le Dr Sow estime que la population guinéenne a réalisé qu’une violence digne des conflits libériens ou sierra-léonais pouvait désormais les menacer. 10 jours, un délai suffisant ? Dix jours suffiront-ils aux enquêteurs des Nations-Unies pour mener une mission claire et efficace ? C’’est fort peu probable. Que feront les témoins après leur départ ? Ils estiment ne pas avoir les moyens de se défendre face aux Bérets Rouges de l’armée guinéenne. Cela emmène les défenseurs des droits de l’homme à  se poser beaucoup de questions. Notamment, comment est-ce que les témoins pourront être sûrs d’avoir une sécurité garantie ? Et même s’ils témoignent dans le plus grand anonymat, sont-ils pour autant certains de pouvoir vivre en toute quiétude ? Le délai parait en tout cas, très court pour une enquête qui implique les plus hauts responsables au sommet de l’Etat. Situer la responsabilité nationale Par ailleurs, quelque soit le délai imparti, ce qui importe pour le peuple de Guinée, C’’est de situer les responsabilités. Trouver les coupables et les traduire devant la justice internationale. Une justice étrangère parce que la population semble ne plus avoir confiance en ses dirigeants. Il est impératif pour les enquêteurs d’arriver à  boucler leur enquête en temps et en heure. Il en va de la sécurité et de l’intégrité de la Guinée. Par ailleur, la junte devra collaborer avec la mission si, elle est absolument certaine d’être claire dans le massacre du 28 septembre dernier, quand on sait que ce sont des bérets rouges de l’armée guinéenne qui ont commis atrocités et viols sur des femmes, il y a de quoi s’inquiéter. Le capitaine Moussa Dadis avait d’ailleurs avoué ne pas maitriser son armée à  l’époque des faits, une déclaration qui avait choqué l’opinion. l’enquête débute aujourd’hui à  Conakry et tous attendent une conclusion favorable.

Guinée : Les forces vives et la junte en pourparlers à Ouagadougou

Propositions de chaque partie Chaque partie s’est séparément rendue il y a deux semaines, à  Ouaga, exposant ses vues pour la sortie de crise. D’une part, les forces vives ont pour principale requête, le départ du CNDD, censé être remplacé par un gouvernement civil qui dirigerait la Guinée jusqu’à  l’élection de janvier prochain. l’opposition demande également, le départ sans appel de Moussa Dadis Camara et son engagement à  ne pas se présenter à  la prochaine présidentielle. Par ailleurs, les 18 membres de la junte qui avaient effectué le voyage à  Ouaga, ont dans leurs propositions, clairement expliqué que Dadis ne quittera le pouvoir pour rien au monde. La junte propose plutôt, un gouvernement d’ouverture o๠pourrait figurer les forces vives. Dadis crée son parti Le capitaine Dadis ne veut pas lâcher prise. En début de semaine, il a crée son propre partie politique à  Conakry. Manière pour lui de confirmer sa légitimité au sein de la sphère politique guinéenne. Cette action du chef de la junte démontre qu’il ne cèdera jamais le pouvoir comme le souhaite tant ses adversaires. Il affirme contribuer au changement et au développement de son pays, notamment à  travers la lutte contre le narcotrafic. Compaoré sur une pente glissante Blaise Compaoré a une tâche rude. Aucune des deux parties ne veut faire de concession. Il lui sera certe difficile, mais pas impossible d’amener chacun à  accepter un gouvernement de transition. Il a d’abord présenté ses propositions de sortie de crise au président en exercice de la CEDEAO, le nigérian Umaru Yar’Adua. Ce dernier semble d’accord avec ces solutions, puisque Mr Compaoré doit les exposer aux deux parties ce jeudi. En tous les cas, ces propositions feront très certainement des déçus, tant personne ne veut bouger d’un iota. Cependant, il est évident que le médiateur mettra d’abord l’accent sur les axes les plus faciles à  être acceptés par chaque partie. Il s’agit par exemple de la mise en place de la nouvelle autorité de transition. Il est nécessaire pour les deux parties de faire des concessions afin que la Guinée retrouve une sérénité et une stabilité tant souhaitée par la population. Cela signifie pour autant une sortie de crise ?

Guinée: la junte réprime une manifestation des forces vives dans le sang

Le pire a encore eu lieu à  Conakry. Les militaires de la junte au pouvoir, ont dispersé un rassemblement d’opposants, d’associations et de syndicats au Stade du 28 Septembre à  Conakry ce lundi, créant un bain de sang. Ces manifestants s’étaient réunis afin de protester contre la candidature du Capitaine Dadis à  l’élection présidentielle de Janvier 2010. Les faits D’abord interdit, ce rassemblement orchestré par l’opposition a finalement eu lieu. Vers 8h, une foule s’est dirigée vers le Stade pour assister à  ce qui devait être un rassemblement pacifique. Vite débordés, les militaires avaient d’abord tenté de disperser la foule au moyen de grenades, de coups de canons et de gaz lacrymogènes avant de tirer sur elle. C’est la première fois que la Junte tire sur le « bas peuple ». Mauvais pour celui se prétendait le sauveur de ce même  » bas peuple » en prenant le pouvoir en Décembre 2008. Le bilan des morts s’élèverait à  près de 120 morts; Cette situation intervient au moment o๠les pressions internationales et africaines s’accentuent sur le Capitaine Dadis pour qu’il ne se présente pas à  l’élection présidentielle. Les opposants voyant la campagne de discrédit sur Dadis, ont de leur côté multiplié les « provocations » envers la Junte. L’opposition visée ? Le retour de l’opposant et expremier ministre Cellou Dallein Diallo dans son fief de Labé aura sans doute attisé les choses. Ce dernier avec d’autres leaders de l’opposition, ont été blessés dans la manifestation et évacués vers une clinique proche des lieux. Ils parlent d’une volonté délibérée de les éliminer. Réactif, nerveux, Dadis s’était lui rendu ce week-end dans ce même fief de Labé pour défier l’opposition et les traiter de traitres à  la Nation. La Guinée serait-elle devenue une république bananière soumise à  la loi du plus fort ? Car jusque là , plus personne ne craignait les diatribes enflammées du Capitaine Dadis et qui ont fait les beaux jours du Dadis Show.  » Je déplore cette situation, juge un observateur, Dadis est mal conseillé et entouré des mauvaises personnes. Il parle, il parle et a perdu tout sens des réalités  » Fait-il aussi référence à  celui qu’on surnomme le « Tigre » et connu pour ses méthodes extrêmes de guerre ? De là  à  mater les civils jusqu’à  la mort, la ligne est franchie. La Guinée meurtrie Aujourd’hui, le peuple de Guinée semble une fois de plus pris au piège des extrêmes. Mais l’on se souvient aussi des manifestations syndicales réprimées dans le sang en Janvier-Février 2007. Le scénario morbide se répète et vient rendre tangible la tension perceptible dans tout Conakry et à  chaque coin de rue. La Guinée est-elle condamnée aux extrêmes, ceux de la violence et du manque d’équilibre politique ? Les nombreux militaires et check-points disséminés dans toute la ville ne sont pas pour rassurer les civils. Les évènements de ce lundi l’ont prouvé. Pour l’heure, la Junte au pouvoir et son parti le CNDD? n’ont fait aucune déclaration suite aux évènements de ce Lundi. JournalduMali.com reviendra plus en détail sur ces évènements .

Présidentielle guinéenne : l’imprévisible Capitaine Dadis défie l’opposition

Vive le général, A bas le général ! Sa venue au pouvoir avait suscité une lueur d’espoir au sein de la population guinéenne. Société civile, classe politique, syndicats, tous avaient applaudi le putsch perpétré par le généralissime Dadis au lendemain de la mort de Lassana Konté. Il s’était engagé vis-à -vis du peuple de Guinée et vis-à -vis de la communauté internationale, à  rétablir très rapidement l’ordre constitutionnel, à  organiser des élections avant la fin de l’année et repartir tranquillement. « Le pouvoir ne m’intéresse pas ! », avait-il déclaré. Quelques mois à  peine, Dadis avait relevé tous les anciens généraux de l’armée qu’il a remplacé par des ses hommes, des ‘jeunes’. , clamait-il. Il a mené une lutte acharnée contre les dealers, en traquant sans cesse, les trafiquants de drogue. Il a même mis sous les verrous, l’un des fils de Lassana Konté qui serait, à  la tête d’un vaste réseau de trafiquant de drogue. Ces grands coups de gueule avaient amené bon nombre de personnes à  vouer une admiration sans faille au général Dadis. Seulement, les dérapages ont commencé lorsqu’il s’est mis à  jouer au juge et à  l’arbitre en même temps. l’armée se confond à  la justice et prend parfois des décisions allant à  l’encontre des textes juridiques préétablis. Des fonctionnaires de l’Etat, des juges, des enseignants et même de simples citoyens sont arbitrairement arrêtés et incarcérés sans jugement. La population est maintenant au bord de l’exaspération. Des campagnes sont régulièrement menées par des dirigeants politiques pour dénoncer ce qu’ils appellent, une main mise de Dadis sur le pouvoir. Toutes les décisions passent désormais par le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD). Dadis est soutenu d’une part par les syndicats, et l’Assemblée nationale, et décrié d’un autre part par les politiques qui voient en lui, une menace. Petit à  petit, la résistance s’organise. Elections : que vaut la parole de l’homme ? Dès son accession au pouvoir, Dadis s’était engagé à  ne pas se présenter aux élections et à  rendre le pouvoir aux civils. Il avait fait ces engagements face au peuple guinéen et à  la communauté internationale. Le 18 septembre dernier, le conseil de sécurité de l’union africaine (UA), a demandé à  Dadis de ne pas se présenter aux futures élections, au risque de se voir infliger des sanctions. La France a exprimé cette même volonté. Le Sénégal n’est pas en reste dans l’affaire. La semaine dernière, le ministre sénégalais de la communication a expliqué que le président du CNDD ne devrait pas se présenter. , expliquait mardi dernier, le Ministre Moustapha Guirassy. Ces déclarations font suite à  la vague de visites effectuées par le président sénégalais Abdoulaye Wade en Guinée. Il affirme être le père spirituel de Dadis qui en retour est en admiration devant lui. Revirements et manifestations se multiplient Wade lui déclarait lors de sa récente visite en Guinée, . En réalité, le chef de la junte a presque forcé la main à  ses hôtes Abdoulaye Wade et Hélène Johnson Silrleaf du Libéria, à  assister au meeting de soutien des femmes pour lui à  Conakry. Mais Wade qui souhaitait diffuser cette vidéo au Conseil de sécurité de l’UA, a déclaré la semaine dernière, que De récentes manifestations anti-Dadis se sont tenues cette semaine à  Labé, deuxième ville du pays et fief de de l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, candidat à  l’élection présidentielle et leader de lUnion des forces démocratiques de Guinée (UDFG, opposition). Près de 20000 personnes avaient décrié le Capitaine Dadis et ces manifestations visaient à  empêcher la venue du Capitaine prévue samedi. Lors de cette visite, Dadis a pourtant défié l’opposition et maintenu les déclarations choc : a-t-il lancé à  la foule. L’Union Africaine met la pression Dans un discours, la porte-parole des femmes de Labé a évoqué sa possible candidature en janvier 2010: « Nous, femmes de Labé, nous souhaitons que vous continuiez votre oeuvre et nous sommes prêtes à  vous soutenir, à  vous plébisciter en janvier 2010. » Mais le chef des putschistes a laconiquement répondu: « J’ai compris le message des femmes de Labé. » Le chef de la junte est soumis à  de fortes pressions internationales pour ne pas se présenter et laisser ainsi le pouvoir aux civils, comme il s’y était engagé à  sa prise de pouvoir lors du coup d’Etat du 23 décembre 2008, peu après la mort du « général-président » Lansana Conté (1984-2008). Le 18 septembre, l’Union africaine (UA) l’a menacé de sanctions s’il ne renonçait pas, dans un délai d’un mois et par écrit, à  la présidentielle. Les Guinéens déçus et amers Fatoumata Yari Camara est une jeune étudiante Guinéenne : « Au départ, J’appréciais vraiment Dadis parce C’’est un jeune qui incarnait l’espoir pour notre pays. Mais aujourd’hui, je souhaite qu’il quitte le pouvoir de gré ou de force parce qu’il fait la honte de tous les Guinéens. C’’est un narcotrafiquant qui prétend lutter contre le trafic de drogue. Or, il lui-même le premier drogué du pays. Il ne fait que mettre notre pays plus en retard qu’il n’est déjà  ! » Djibril Mambi Barry, agent de police dans l’Armée guinéenne : « Le général est un homme de qui vit sur des nuages à  mon avis. Il pense qu’on peut entamer et terminer une lutte du jour au lendemain. On ne construit pas un Etat en si peu de temps. Il faut des années pour cela. Je pense que le peuple l’applaudit quand il est présent, et le décrie en son absence. Personne n’est sincère avec lui. Il vit donc sur du faux. Ce qui est vraiment dommage pour lui et pour le peuple guinéen qui est son souffre douleur. Ce n’est pas toute l’armée qui est derrière lui. Il n’y a qu’une petite poignée d’hommes qui le suit dans sa dérive. » Bon nombre de guinéens refusent de se prononcer sur le sujet, de peur d’être pris à  parti par les hommes de Dadis. Rendez-vous en Janvier 2010. Le Dadis SHOW continue

Visite du Général Sekouba Konaté au Mali

Le général Sekouba Konaté, Ministre de la Défense Nationale, vice-président du CNDD était ce lundi 10 août en tournée dans la sous-région ouest-africaine notamment au Mali et au Burkina Faso. A Bamako et à  Ouagadougou, le général Konaté était porteur de messages du Chef de l’Etat, commandant en chef des forces armées, président du CNDD, capitaine Moussa Dadis Camara. A Bamako, reçu au palais Koulouba par le président Amadou Toumani Touré (ATT), l’envoyé spécial du locatire du camp Alpha Yaya Diallo, a affirmé: « Je suis envoyé par le chef de l’Etat, président de la République, Commandant en chef des forces armées non seulement pour venir remercier le Président ATT qui est notre aà®né et de renforcer la coopération bilatérale qui a existé, qui existe et qui existera toujours entre la Guinée et le Mali ». Au Mali, le Ministre de la Défense Nationale dira: « La transition se porte très bien ». Quant au chronogramme des élections, le général Sekouba Konaté précisera: « Le chef de l’Etat guinéen a dit qu’il va respecter le chronogramme et le chronogramme sera respecté pour 2009 ». « J’ai été envoyé par le chef de l’Etat et le Président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), pour remercier le Président du Faso Blaise Compaoré du soutien qu’il nous a apporté suite à  notre arrivée au pouvoir », a déclaré le général Sekouba Konaté. Parlant des élections, le général El Tigre affirme: « Les élections vont se tenir selon le chronogramme que le chef de l’Etat, le capitaine Moussa Dadis Camara a lui-même annoncé ». « Tout dépendra du peuple aussi », a conclu l’envoyé spécial du capitaine président Moussa Dadis Camara. Le général Sekouba Konaté est rentré à  Conakry après cette tournée rapide dans la sous-région ouest-africaine.