Edito: Ebola, brisons les tabous, changeons les codes…

A l’entrée de l’aéroport de Bamako Sénou, ce samedi soir, un agent gants aux mains, nous tend le gel désinfectant ; Une passagère du vol Air France en provenance de Paris, s’exclame : « Est-ce à  lui dire de nous donner ce liquide, C’’est plutôt à  eux de se désinfecter d’abord… ». Cette dame, se considère certainement au dessus des normes d’hygiène malienne, parce que venant de Paris, mais sa remarque est au dessus de tout bon sens. Au moment, o๠les autorités françaises, ont décidé de renforcer les mesures de sécurité vis-à -vis des passagers venant de Bamako, nous devons en faire autant. Sinon plus… En quoi cela consiste t-il ? A prendre la température et à  suivre tout passager entrant sur un territoire, à  le mettre en observation durant 21 jours et à  s’assurer qu’il ne présentera aucun des signes du virus Ebola durant cette période. Fièvre, diarrhée, vomissements, fatigue excessive, rien n’est à  négliger, ni à  circonscrire. Un mauvais diagnostic peut être fatal à  beaucoup. Parlant de négligence, n’est ce pas le débat qui agite la société malienne ? Négligence de la clinique privée la plus fréquentée de la capitale, pour ne pas la nommer. Négligence ou ignorance d’un personnel, peu ou pas formé à  la prévention, car C’’est bien de cela qu’il s’agit. A défaut de guérir, mieux vaut prévenir, voir anticiper et éviter de devenir un médecin après la mort… Question : Avons-nous assez anticipé l’arrivée d’Ebola sur notre sol ? Du fait de frontières poreuses, avons-nous rapidement renforcé le dispositif à  la frontière et depuis la déclaration de l’épidémie chez nos voisins ? Le laxisme qui est pointé du doigt par beaucoup est une réalité bien trop africaine. Pis, le fatalisme qui caractérise les Africains, de façon générale, empêche beaucoup de garder toute vigilance, et fait dire à  certains esprits obtus, qu’Ebola n’est qu’une invention ou n’existe pas… Il faut bien qu’on le reconnaisse, on ne peut pas toujours s’en remettre au Bon Dieu, en croyant à  une fortune ou à  un sort heureux. Cela n’arrive pas qu’aux autres, et s’il y a une dévotion à  faire, C’’est bien de demander à  Allah, qu’il dote chacun de la bravoure nécessaire pour faire face à  Ebola. Cela commence des changements d’attitudes et des mesures strictes. Celle de briser les tabous liés au social-social, celle de refuser pour l’instant une poignée de mains, une accolade ou un verre de thé en raison du contexte, et sans avoir peur de vexer l’autre. Celle encore de changer nos codes sociétaux. De bannir les bains de foule, les cérémonies de mariage ou de deuil, encombrées de monde, celles de savoir au final, raison garder, face à  une menace, mortelle.

Intarissable Tantie Sira…

Première bachelière du Mali. Directrice du Lycée des jeunes filles de Bamako. Ce sont les premières qualifications qui viennent à  l’esprit à  l’annonce de son décès. Mais, Sira DIOP, c’était pour moi, une tante d’un caractère unique. Je me souviens de la dernière fois… Toujours le sourire, toujours dynamique. Malgré la canne qui l’aidait à  marcher, elle ne se laissait jamais abattre. Elle était une force de la nature, un de ces êtres si solides que l’idée qu’elle puisse disparaà®tre un jour, n’effleurait jamais l’esprit. Elle adorait les tous petits, c’était une grand mère attentionnée qui ne manquait jamais de conseils et aimait se rendre dans son champ de temps à  autre. Et pourtant, le roc s’en est allé, laissant des proches brisés mais fiers de cette grande dame, emblème de la cause féminine. Symbole même de l’émancipation des femmes, mais attention, Tanti Sira, le disait toujours.  » Ce n’est pas une lutte contre les hommes. Ici, c’est la promotion des femmes. » Elle qui connaissait si bien les siens et son pays, savait composer avec les hommes et les femmes pour aller vers le progrès social, en toute complémentarité. Elle fut donc cette jeune bachelière émérite, puis une enseignante reconnue qui a formé une partie de l’élite féminine du Mali et la Directrice d’un lycée célèbre de Bamako de 1951 à  1962. Celui des Jeunes filles, après avoir elle même été formée à  l’école de Rufisque au Sénégal. Nos mères et tantes qui ont fréquenté cet établissement, connaissent Mme Diop Sira. Chacun pourra évoquer ce parcours immense, ce curriculum si riche, qu’il donne le tournis. Présidente de l’Union Nationale des femmes du Mali, au lendemain des indépendances, pionnière de toutes les luttes féminines, elle a œuvré dans les ONG, les villages d’enfants SOS, l’Unesco, et auréolée du Prix Rafao des femmes d’Afrique de l’Ouest, elle a poursuivi le combat de l’émancipation des femmes : « Dans les sociétés matriarcales et les femmes étaient presqu’à  égalité avec les hommes. », rappelait-elle. Et jusqu’à  ce Code de la Famille, en 2009, oà¹ à  l’inverse d’autres militantes, elle évoquait les dangers du recul que pouvait apporter le rejet du nouveau texte, rien ne dissuadait Mme Diop Sira de dire la vérité. L’épisode fut douloureux pour les femmes, mais Sira Diop avançait, avec conviction, patiente, consciente du temps que prendrait les choses pour équilibrer cette société, conservatrice, avide d’ouverture, mais toujours en recherche d’elle même. La réalisatrice Fatoumata Coulibaly, lui a consacré un documentaire de 26 mn, au titre évocateur : Sira DIOP, le fleuve intarissable, « Badjiba Djabali ». Et cette idée, c’était tout elle. L’intarissable Sira DIOP, un fleuve o๠il fait bon se désaltérer, tant il est riche de connaissances, d’expériences, d’anecdotes, de leçons de vie. Comme toute force de la nature, Tanti Sira avait besoin de se reposer, et lorsqu’elle fut l’invitée de l’Union Africaine, en marge de l’anniversaire des 50 ans de l’organisation, elle me raconta qu’elle n’avait pas voulu aller à  Addis-Abeba, mais elle a finalement honoré la cité éthiopienne de sa présence. Cette fois, elle s’est en allée pour un dernier voyage… Dors en Paix tanti Sira… !

Elections 2013 : le code de bonne conduite des candidats adopté

Le code de conduite est un ensemble d’engagements entre les partis politiques et les candidats et candidates pour un bon comportement des responsables, des cadres et des militants à  toutes les phases du processus électoral. Le document présenté ce matin au grand hôtel de Bamako est intitulé « code de bonne conduite des partis politiques et des candidat(e)s aux diverses consultations électorales au Mali ». Les comportements que doivent observer les différentes parties avant, pendant et après les échéances électorales sont exposés dans trente-sept articles. Les acteurs politiques avaient décidé d’actualiser ce code en vue des élections de 2012. En raison des événements du 22 mars 2012, les élections n’ont pas pu se tenir. Ces modifications sont donc reportées pour les élections générales de 2013 dont la présidentielle est prévue à  partir du 28 juillet pour le premier tour. « Ce document intègre les leçons tirées de la crise politique, institutionnelle et sécuritaire au Mali et la nécessité de renforcer l’état de droit au Mali. Il aborde l’ensemble des étapes du processus électoral, il proscrit le retour à  toutes formes de violences verbales ou physiques et demande expressement à  fonder les campagnes électorales sur les idées et les projets de société en vue de fonder un choix éclairé des électeurs » souligne Badié Hima, directeur de l’Institut National Démocratique (NDI). « C’’est un premier pas, cela ne suffit pas » Parmi les actes les plus dénoncés lors de processus électorales au Mali, il y a sans doute, la fraude et la corruption. l’article 9 du code de bonne conduite des partis politiques et candidats aux élections de 2013 formule de « ne pas manipuler les listes électorales ». Une chose est l’adoption du code, une autre est sa mise en exergue. De nombreux hommes politiques présents s’y engagent déjà . Moussa Mara est le maire de la commune 4 de Bamako et chef de file de parti politique « Yelema ». «Nous sommes dans une situation de fragilité qui nécessite une grande stabilisation. Et les acteurs politiques jouent un rôle important. Les amener à  s’engager et se comporter convenablement est une excellente chose. C’’est un premier pas, cela ne suffit pas à  lui seul et J’espère que d’autres actes suivront. Nous devons mettre le pays au dessus de nous-mêmes. Au-delà  du code, il est souhaitable d’organiser une cérémonie solennel que tous les candidats s’y engagent devant tout le monde » indique-t-il. Quant à  Modibo Sidibé, ancien premier ministre malien à  la tête d’un parti politique, il estime qu' »au delà  des textes, cela est très important car l’éthique doit prévaloir en matière de compétition. Et par rapport à  nos valeurs de société, il est important que l’on se fixe davantage ». l’USAID (United States of agencies Development) , l’Institut National Démocratique (NDI) ainsi que la fondation CMDID (Centre Malien pour le Dialogue Interpartis et la Démocratie) accompagnent ce projet. La cérémonie s’est déroulée en présence des représentants du ministre de l’administration territoriale et des collectivités, de l’Union Africaine, l’Unions Européenne et autres institutions nationales et internationales.

Tous à l’école du foot !

Saviez-vous que le football obéà®t à  des lois spécifiques ? Alors retenez que ce sport tant envié obéà®t, de sa création à  nos jours, à  17 règles fondamentales lui servant de code. La session d’initiation sur les lois du jeu, qui regroupe une soixantaine de journalistes sportifs, est une initiative de l’Association des journalistes sportifs du Mali (AJSM) et rentre dans le cadre des formations promises par l’organisation à  ses membres à  chaque début de saison. Le stage porte notamment sur les lois du hors jeu, la loi 14 portant sur le coup de pied de réparation, et la loi XI parlant du hors jeu. Moussa Ben Deka Diabaté, conférencier du jour, est véritablement dans son rôle quand il s’agit d’égrener le long chapelet de lois qui régissent le football. Ancien arbitre international, l’instructeur d’arbitre à  la Confédération africaine de football (CAF) n’hésite pas sur ses explications. Il trouve que les acteurs du football se doivent, à  l’instar des journalistes sportifs, aller à  l’école du football. «Â l’action des journaliste va concourir à  une bonne compréhension du football, et à  des meilleures interprétations par rapport à  différents phases du jeu… Ainsi, vous serez en mesure de donner l’information fiable, vrai, juste… » Que de lois ! Si la disposition première de cette loi (loi I) s’intéresse à  terrain de jeu, la seconde parle du Ballon (loi II) qui devra être sphérique, en cuir, et comporter des mentions ou encore des armoiries de la Fédération internationale de football (FIFA). En outre, chaque ballon obéà®t à  une circonférence de 68 à  70 cm. Revenant sur la loi I, à  savoir, le terrain de jeu, il convient de préciser que la longueur du terrain varie entre 120 mètres (maximum) et 90 mètres (minimum). Quant à  la largeur, elle varie entre 90 mètres (maximum) et 45 mètres (minimum). Le point de réparation, communément appelé point de penalty est situé à  11 mètres des buts. Autre précision, le poteau du gardien est long de 7,32 mètres avec une hauteur de 2,44 mètres. La loi III quant à  elle stipule par rapport au nombre de joueurs qui ne doit excéder les 11 au maximum, et 7 au minimum. Autrement dit, si l’une des deux équipes évoluant sur l’aire de jeu se retrouve dans une infériorité numérique pendant le jeu à  cause des cartons rouges ou autres, l’arbitre se voit dans l’obligation d’arrêter la partie. Il appartiendra à  une instance spécifique de décider du résultat et départager les deux équipes. Au Mali par exemple, certaines infrastructures sportives (niveau régional) n’obéissent pas à  cette loi. Des arbitres internationaux se sont vus obligés de renoncer à  l’arbitrage face au non respect de certaines normes. C’’est le cas de la fameuse ligne de tracement qui doit avoir une épaisseur de 12 cm. D’autres aspects, comme l’arbitrage, la reprise du jeu, le coup franc, le ballon en jeu, la durée du match… sont prévus dans les dispositions de la loi. l’arbitrage est un maillon essentiel mais complexe du jeu. Raison pour laquelle, il fait partie intégrante des lois régissant le football. Pour autant, les arbitres sont les plus en phase avec ses lois car ce sont eux qui veillent à  leur application dans le champ du jeu.

Mali : la déception après la réforme du code de la famille

La dernière rédaction du code de famille préparée par le gouvernement du Mali a suscité les ires des progressistes du pays qui, le 16 janvier, ont, dans une lettre ouverte, accusé le Président d’avoir trahi ses promesses d’égalité des droits entre hommes et femmes. Dans quelle mesure ce texte constitue-t-il un « fiasco » pour le progrès en termes de droits de l’homme et de l’égalité devant la loi ? Le Mali est officiellement un à‰tat laà¯c qui a ratifié de nombreuses conventions internationales reconnaissant l’égalité des droits entre hommes et femmes, même si sa population, à  90% musulmane, est pour grande partie encore liée à  la tradition. Le débat sur la réforme du code de famille – code qui est fortement basé sur l’ordre familial musulman traditionnel – a débuté il y a deux ans, quand le Président Amadou Toumani Touré avait attiré l’attention des progressistes et des activistes pour les droits en proposant la réforme. Le premier texte réformé présentait des nouveautés intéressantes, surtout dans les champs économique et social. En premier lieu, le nouveau code allait toucher le cadre des successions : il mettait à  égalité fils et filles – et les fils naturels auraient les mêmes droits que les fils légitimes. Concernant le mariage, l’âge minimal était passé de 15 à  18 ans : en outre, le mariage civil était séparé du mariage religieux. La cérémonie religieuse pouvait avoir lieu seulement après la cérémonie civile, rendant donc plus difficile les mariages forcés. La vieille disposition de 1962 interdisant la possibilité pour une femme de tenir commerce sans l’autorisation de son époux était supprimée. Enfin, et non des moindres, la position de la femme était placée à  égalité avec celle de l’homme du point de vue de l’autorité familiale. Le fruit de dix ans de travail et d’espoirs, a cependant été supprimé par la ratification d’une version « nuancée » du code, approuvé par le Parlement le 2 décembre 2011. Les politiciens, après de nombreuses manifestations et pressions de la part des musulmans les plus radicaux et par le Haut Conseil de l’Islam du Mali, ont produit un code très différent du « produit » initial, et surtout très inférieur, du point de vue des progressistes. Dans la version actuelle, 49 articles ont été changés pour satisfaire les revendications des religieux, à  commencer par les dispositions sur la succession : la parité entre fils concédée dans l’autre version a disparu, en faveur du retour au vieux statu quo. Le mariage religieux a la même valeur que le mariage civil ; l’âge minimal du mariage a été repoussé à  seulement 16 ans. Et le code dispose toujours que la femme « doit obéissance » à  son mari. Contre cette dernière rédaction du code, le 16 janvier dernier les associations des partisans des droits des femmes et des enfants ont écrit une lettre ouverte au Président, en l’invitant à  ne pas ratifier cette dernière version. La lettre, signée par les trois principales ONGs du pays engagées dans la lutte pour le respect des droits, souligne aussi l’inconstitutionnalité du code, selon eux incompatible avec l’art. 2 de la Constitution du pays, garantissant la parité des droits entre tous les maliens. Quoi qu’il en soit le Président n’a pas écouté leur invitation : le 21 janvier il a ratifié le nouveau code « amendé ». Vu que désormais le code est devenu réalité, il faut désormais chercher à  comprendre dans quelle mesure il pourra être efficace ou pas pour le progrès de la société malienne. Il se révèle être un texte assez rétrograde, adopté seulement pour satisfaire les activistes musulmans et ne pas mettre en péril la « stabilité » du pays. Mais cette stabilité se paiera sans nul doute en termes de moindre développement. La volonté de ne pas promouvoir l’égalité entre les sexes exprime en réalité un manque de liberté économique. Or, ce manque de liberté économique est la raison qui explique pourquoi le pays ne réussit pas à  se développer : en étouffant l’entrepreneuriat, on étouffe le vecteur majeur de la croissance et on perpétue la pauvreté. Et C’’est bien un cercle vicieux qui est créé ici : la pauvreté contribue à  lier d’autant plus les gens à  une vision fondamentaliste de la religion et à  les éloigner donc de l’acquisition de davantage de liberté, ce qui génère alors pauvreté et misère. Enfin, en ayant ainsi cédé aux pressions religieuses le gouvernement a donné aux musulmans traditionalistes encore plus de force. Nul doute qu’à  l’avenir ils négocieront contre toute avancée libérale, s’il y a une autre tentative de réforme.

Code de la famille et élections : La mise en garde des musulmans

Cette grande mobilisation avait pour but d’expliquer aux fidèles musulmans le contenu du nouveau Code des personnes et de la famille, adopté le 2 décembre dernier 2011 et les précautions à  prendre pour des élections crédibles et transparentes. Les initiateurs de ce meeting le voulaient grandiose et il l’a été, vu la mobilisation au stade du 26 Mars. Plusieurs interventions ont marqué cette rencontre des musulmans. La première intervention fut celle de Mohamed Traoré membre du Haut conseil Islamique auprès de l’assemblée nationale, il a exprimé la satisfaction de son institution pour la modification apportée au code voté par l’assemblée nationale le 2 décembre 2011. Il s’agit entre autres de de la soumission de la femme à  l’homme, l’interdiction de l’excision des filles, la limitation de l’âge du mariage à  16 ans, le partage facultatif de l’héritage des enfants et enfin la préservation du nom de l’homme par la veuve selon l’avis de l’homme avant sa mort. Mise en garde Le président du mouvement des jeunes musulmans Moussa Bah, dans son intervention, a lancé un appel aux autorités pour des élections transparentes et paisibles, on ne veut pas de tricherie, ni de crise post électorale. Sinon en cas de crise, il nous trouveront à  Koulouba ». Cette intervention audacieuse a été nourrie d’applaudissement par les jeunes. Le président du Haut Conseil Mahmoud Dicko, a mis en garde tous ceux qui lèveront le ton contre la promulgation du code par le Président de la République. l’imam Dicko croit en la bonne foi d’ATT qui, à  son avis, promulguera le texte sans tenir compte des rumeurs. s’agissant de l’élection d’avril, le président du haut conseil islamique n’a pas hésité à  soutenir les jeunes qui menacent d’aller à  Koulouba en cas de crise post-électorale. «Â Que les candidats nous montrent d’abord leur programme. A chaque fois, ils viennent nous demander des bénédictions. Ca suffit ! Le peuple est debout maintenant ». « Le Mali ne se sera ni comme la Côte d’ivoire, ni comme le Libéria encore moins le Congo. Ce qu’on nous a confié, nous l’avons pas accepté. Mais mais…mais…nous réclamerons ce que nous a pas donné ». Ousmane Cherif Madani Haidara a salué les efforts déployés par le Président de la République et l’Assemblée nationale. Dans une déclaration rendue publique, le Haut conseil islamique recommande un élection crédible, transparente et fiable et la cessation des hostilités au Nord Mali. Il met aussi en garde contre les éventuels fauteurs de troubles lors des échéances à  venir. A signaler que le Cherif de Nioro, Mohamed Ould Cheichna Haidara a fait une entrée triomphale dans le stade. Son cortège encadré par un dispositif impressionnant de forces armées et de sécurité, était composée de plusieurs véhicules. Son arrivée sur le lieu a été saluée et ovationnée comme celle d’un homme d’Etat. Il faut signaler à  ce meeting la présence d’hommes politiques comme Ibrahim Boubacar Keita du RPM, Mountaga Tall du CNID et Tiebilé Dramé du PARENA à  la tribune officielle.

Au Mali, la tentation islamique

« Nous nous connaissons depuis l’enfance, nous courtisions les mêmes filles, nous buvions les mêmes bières… et puis soudainement, ils se rasent la tête, se laissent pousser la barbe, portent des vêtements traditionnels. Ils affichent leur appartenance à  l’islam et me fuient », déplore Alexis Kalabry, chrétien, directeur de la publication des à‰chos, l’un des grands quotidiens maliens. Comme nombre de ses compatriotes, cet homme de 47 ans a le sentiment que quelque chose est en train de changer dans le climat religieux de son pays. « La société de ce pays, en principe laà¯c depuis 1991, est en train de se réislamiser. Des prêcheurs transforment l’islam populaire en une religion très moralisatrice et mobilisatrice. Ils créent une opinion publique musulmane de plus en plus influente », constate l’anthropologue Gilles Holder, de l’Institut de recherche pour le développement, en poste à  Bamako. Parmi ces prêcheurs, l’un des plus influents est le cherif Ousamane Madani Haà¯dara, dont les affidés « utilisent les langues locales, de sorte que les gens se réapproprient leur religion. Cherif Ousamane est à  la tête d’une véritable internationale, qui dépasse de loin les frontières du Mali. On lui prête des fidèles jusqu’en Côte d’Ivoire », souligne Gilles Holder. Le « Haà¯dara » est un mouvement capable de mobiliser les foules, de les faire descendre dans la rue pour manifester leurs désaccords, faire pression sur les politiques, sur les ambassades étrangères, comme pendant l’opération de l’Otan en Libye. Nouveau code de la famille Une autre institution prend de plus en plus d’importance, le Haut Conseil islamique, passé en 2008 sous la coupe de l’imam Mahmoud Dicko, un musulman wahhabite – l’islam de l’Arabie saoudite. « Son but n’est pas de politiser l’islam, mais d’islamiser la politique, constate Gilles Holder. Le HCI envisage l’à‰tat comme un aéroport : il lui laisse le contrôle des visas et la charge de la sécurité, et veut s’occuper de tout le reste. » La faiblesse de l’à‰tat et sa déconsidération auprès du plus grand nombre – il est gangrené par la corruption et incapable de répondre aux besoins des citoyens – favorisent ces mouvements religieux. Leur emprise sur la société est devenue évidente le jour o๠ils ont pu, à  l’été 2010, faire descendre 50 000 personnes dans la rue pour protester contre le nouveau code de la famille. Un code, fruit d’une dizaine d’années de travaux, porté par le président de la République et adopté par l’Assemblée nationale. Mais face à  cette manifestation populaire, le président a reculé, suspendu le code et relancé sa rédaction afin de trouver un texte plus conforme aux attentes des religieux musulmans. Sa nouvelle mouture vient d’être adoptée. Influence du wahhabisme Un nouveau pas a été franchi lorsque le HCI a obtenu la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’institution chargée de veiller au bon déroulement des élections législatives et présidentielle de 2012. Influent et très écouté, Mahmoud Dicko encourage les Maliens à  voter à  la prochaine élection présidentielle de 2012 en faveur du « bon candidat » – sous entendu, le plus respectueux de l’islam. Encouragées par les reculades de l’à‰tat, des voix s’élèvent à  l’occasion de la réforme constitutionnelle prévue pour l’année prochaine, pour réclamer la création d’un ministère des affaires religieuses et la constitution d’un sénat « des grands Sages », autrement dit, une chambre pour contrôler la conformité des lois avec l’islam… à€ cela s’ajoute la pression sourde qu’exerce le mouvement Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) à  partir du nord du pays sur la convivialité religieuse malienne, d’autant que les islamistes ont pu se faire accepter par les Maliens du Nord, notamment en aidant les plus pauvres et en payant les produits au prix fort. Il n’est pas étonnant dans ces conditions de voir fleurir de plus en plus de discours radicaux dans la presse confessionnelle, les chaà®nes de télévision musulmanes ou même les radios libres. Dans la rue malienne, il n’est plus rare de croiser des femmes portant le voile intégral, influencé par le wahhabisme. « C’’est un phénomène nouveau et qui prend de l’ampleur », observe Alexis Kalabri. Une république islamique ? Nouveau cheval de bataille de courants musulmans : fermer les hôtels de passe, les « bars » o๠l’on trouve de l’alcool et des prostituées, le plus souvent entre les mains de propriétaires chinois. à€ la fin du mois de septembre, des manifestants ont saccagé, au nom de l’islam et des bonnes mœurs, l’un de ses hôtels avant d’y mettre le feu. Dans ce contexte, doit-on craindre l’instauration d’une république islamique ? « Non, répond à  La Croix l’imam Dicko. Ce n’est pas d’actualité. Aujourd’hui, il s’agit de restaurer la force de l’à‰tat, de lutter contre la pauvreté et l’injustice, de rétablir la sécurité, de sauver le système scolaire. » Si ce n’est pas pour « aujourd’hui », est-ce pour demain ? à€ cette question, le président du Haut Conseil islamique sourit en répondant : « En tant que musulman, je ne peux pas être choqué par cette perspective. » Le nouveau code de la famille à€ la suite de la mobilisation des organisations musulmanes et de la pression exercée par le Haut Conseil islamique, le nouveau code de la famille, adopté par l’Assemblée nationale malienne au début du mois de décembre, est nettement moins favorable aux Maliennes que la première version élaborée en 2009. Désormais, l’homme est consacré comme l’unique chef de famille, la « puissance paternelle » ayant remplacé la notion d’« autorité parentale » de l’ancien code, une qualification qui consacrait l’égalité entre l’homme et la femme. C’’est désormais le chef de famille qui règle toutes les questions d’héritage et de succession, la femme lui doit obéissance. l’âge du mariage légal est passé, pour les femmes, à  16 ans, contre 18 ans dans l’ancien texte. Le mariage religieux a la même valeur que le mariage civil. LAURENT LARCHER, à  BAMAKO

Code de la famille : fin de la controverse !

Le projet de code, alors qu’il avait été voté par les députés le 3 août 2009, avait fait monter la tension entre les pouvoirs publics et les associations religieuses qui estimèrent qu’il violait les principes de l’islam et les valeurs sociétales traditionnelles du Mali. Controverse Ayant suscité différentes manifestations de protestation, notamment un meeting des musulmans au stade du 26 mars qui a mobilisé plus de 50 000 personnes, le texte voté par les députés leur avait été renvoyé par le Président de la République pour une seconde lecture. C’’est cette seconde lecture consensuelle de concert avec les associations religieuses qui vient de connaitre son épilogue par le vote à  l’unanimité des 121 députés présents sur 147, ce vendredi 2 décembre 2011. Ce après le vote des propositions d’amendement qui ont concerné 51 articles sur les 1143 que compte le nouveau code. Après la saisine de l’Assemblée nationale par le Président de la République, la commission des lois a mis en place une commission Ad hoc composée de représentants du haut conseil islamique et de députés, a rappelé Me Amidou Diabaté. Cette commission a travaillé pendant trois mois sous la présidence du Professeur Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale pour appréhender correctement les points sur lesquels la relecture était demandée. Des échanges avec le haut conseil islamique ont permis de s’entendre sur la formulation des amendements souhaités. La commission a également écouté des personnes ressources et des représentants du Gouvernement sur les points en discussion, a indiqué le rapporteur de la Commission des lois Me Amidou Diabaté. Selon lui, ce texte est le résultat de discussions, d’échanges, de propositions, de contre propositions, de « concessions réciproques de la part de tous les acteurs sociaux qui y ont participé ». Recul du droit des femmes Le nouveau code accorde une valeur juridique au mariage religieux alors que dans l’ancien code le mariage civil était le seul valable au regard du droit positif. La femme doit obéissance à  son mari, le droit de succession est tributaire du choix du chef de famille. l’âge minimum pour contracter le mariage au Mali chez la femme est ramené à  16 ans, suite à  la présente relecture. Le mariage est établi entre un homme et une femme. Pour de nombreux observateurs, ce code marque un recul concernant les droits des femmes qui doivent encore attendre pour s’affranchir de la domination de leur mari. Le ministre de la Justice, Maharafa Traoré présent pour défendre le point de vue du gouvernement a indiqué qu’il n’avait pas de commentaire à  faire.

Code de la famille : le projet définitivement enterré à l’Assemblée ?

A titre de rappel, le projet de réforme du code des personnes et de la famille, adopté le 03 août 2009, a été renvoyé à  l’Assemblée Nationale pour une seconde lecture face à  la pression des musulmans. On se souvient de ce meeting de 50 000 personnes au Stade du 26 Mars, organisé par le Haut Conseil islamique du Mali et diverses organisations religieuses pour protester contre la réforme du code, jugée contre les valeurs culturelles et spirituelles du Mali. ATT face à  la colère de la rue, n’avait alors eu d’autre choix que de renvoyer le texte pour calmer les esprits en plein mois de ramadan. Ce jeudi 23 juin, les élus devaient à  nouveau examiner le texte mais le projet a une fois de plus été rangé aux oubliettes. La commission ad hoc comprenant l’Assemblée Nationale et les membres du Haut conseil islamique avait elle été mise en place le 22 juin 2010 pour revenir sur les dispositions ayant fait l’objet d’incompréhensions et de conflits, cela afin de parvenir à  un texte véritablement consensuel, tout comme la Commission Lois de l’Assemblée Nationale, conformément à  une méthodologie de travail, devait se concerter avec les associations religieuses, les membres de la société civile et le gouvernement. N’ayant pas eu le temps de tenir toutes ces consultations et fortement préoccupée par l’obtention d’un compromis autour du projet de code des personnes et de la famille, la Commission Lois a renvoyé l’examen du projet de loi à  une prochaine session de l’Assemblée Nationale avec l’aval de la présidente de la Commission Mme Camara Saoudatou Dembélé. Face à  un sujet aussi sensible, nos honorables élus de la nation se veulent ainsi très prudents. Les députés boycottent la plénière par des représailles Le 23 juin dernier, la salle Modibo Keà¯ta de l’hémicycle était quasi- déserte. De nombreux élus avaient tenu à  boycotter la plénière par peur de représailles. Seulement voilà  : le compromis intelligent que les députés ont négocié avec les représentants du Haut conseil islamique du Mali dérangent également les organisations féminines et autres associations de défense de droits de l’homme qui estiment que le projet a été vidé de toute sa substance. Dans le contexte actuel marqué par l’absence de tout consensus sur le projet, est-il préférable, voire sage pour notre pays, de laisser ce projet en sursis ? De donner le temps au temps pour préparer des esprits surchauffés à  accepter la réforme. A quoi sert d’adopter un texte mal compris ? Le président Alpha Oumar Konaré avait sagement gardé le document dans son tiroir lors de son mandat sachant la sensibilité du sujet. En août 2009, lors de l’adoption du texte par les locataires de Bagadadji, les services spéciaux, ont failli à  l’une de leurs missions essentielles, c’est-à -dire proposer des mesures d’anticipation pour prévenir la fronde sociale. La sagesse du président ATT, que certains estiment être une faiblesse, a alors permis à  notre pays d’éviter une crise sociale sans précédent. Politisation religieuse A l’époque, si le pouvoir et ses services spéciaux avaient sous-estimé la capacité de mobilisation des organisations et associations islamiques, ils ne doivent pas perdre de vue que notre pays entre dans une période extrêmement délicate pour notre jeune démocratie au moment ou les élections pointent à  l’horizon . De plus, on assiste à  une politisation excessive de la religion dans notre pays. Des associations religieuses sont devenues des mouvements politiques de contestation. Dans ce contexte, des éléments subversifs peuvent chercher à  établir une connexion dangereuse entre le code et les réformes constitutionnelles en cours, avec, en ligne de mire, une révision de la Constitution du 25 février 1992. Il ne faudrait plus donner à  quelques furieux manipulés par des aventuriers politiques, l’occasion d’échauffer la conscience de nos compatriotes sur cette affaire de code. Car, à  défaut de leur tenir un langage de fermeté, les députés devraient garder le silence qui, seul est « grand » tout le reste étant faiblesse. C’est sans doute pourquoi le premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé, a soigneusement évité de répondre aux questions des députés relatives au code de la famille, lors de sa déclaration de la politique générale le lundi 27 juin à  l’hémicycle.

Haro sur l’abandon d’enfants au Mali

Qu’en dit la loi ? Pour le moment, la dépénalisation de l’abandon d’enfant ne saurait être à  l’ordre du jour au Mali. C’est du moins ce que laissent entendre de nombreux professionnels du droit. En effet, l’abandon d’enfant est réprimé par l’article 219 du Code pénal. Selon les termes de la loi, l’abandon d’une manière générale est le fait de délaisser, de mépriser ou de se séparer volontairement d’une personne. Selon le procureur général de la République, il ne se passe pas de session sans que des cas d’abandon d’enfants n’en fassent partie. « Le législateur malien a mis en avant une réelle volonté de protection de l’enfant avec tout ce que cela comporte comme lutte avec outrance contre tous ceux qui ont tendance à  avoir du mépris ou un comportement quelconque à  l’égard des enfants ». Au Mali, tout comme bien des pays africains, cette infraction demeure. L’abandon d’enfant apparait encore plus grave et plus sérieux. Et les Etats sont dans une logique de renforcer leur arsenal juridique si bien qu’il sont appuyés par une flopée d’srganisations non gouvernementale (Ong) qui y œuvrent. En occident, l’abandon d’enfant est strictement dépénalisé. Combats pour Ong et Associations féminines De plus en plus, beaucoup d’Associations rejoignent la Coordination des associations et Ong féminines (Cafo) pour lutter contre l’abandon d’enfants. La pratique de l’abandon d’enfant, selon Habibatou Touré, membre d »une Association de défense des droits des enfants, a lieu généralement dans les trois premiers mois après la naissance de l’enfant. Les raisons de l’abandon sont multiples. Il peut être du au fait que l’enfant est issu d’un mariage considéré comme illégitime, non approuvé par le père de l’un ou des deux mariés. Il peut aussi être du au manque de reconnaissance de l’enfant par son père. Moralement affecté par l’irresponsabilité notoire du père légitime de l’enfant, la Maman se débarrasse de sa progéniture dès sa naissance. « Les enfants peuvent aussi avoir été procrées avant le mariage. Cela devient catastrophique en cas de refus du consentement paternel ou de la disparition du futur mari », a-t-elle indiqué. Ce cas est très courant chez les filles ménagères qui viennent des villages. Ces filles, très souvent, contractent des grossesses qu’elles ne peuvent amener au village par crainte d’être stigmatisées et rejetées par leurs familles du village. Il y a une autre forme d’abandon d’enfant non des moindres. C’est le fait que certaines populations urbaines ou rurales abandonnent leurs enfants chez des marabouts pour soi-disant apprendre le Coran. Ces enfants, faut-il le dire, sont exploités et subissent des maltraitances de toutes sortes. Et du coup, l’enfant est récupéré par une tierce personne pour être placé dans des structures d’accueil qui de plus en plus se multiplient. Il faut entre autre citer,  » enfants SOS », « La pouponnière », « Sinjiyaton »… Sans oublier que les Enfants de la Rue environnent 4 000 à  5 000 dans les rues de Bamako au Mali. A travers le monde, plus 2 000 enfants sont abandonnés par jour. Banni par les confessions religieuses Selon le Bureau des Ulémas de la télévision malienne, l’Islam condamne toute agression à  l’endroit des enfants. « Tu as plus le droit de la garde de l’enfant ». En clair, cela voudrait dire qu’une mère ne doit jamais se débarrasser de son enfant. Les textes de l’Islam en punissent les contrevenants. l’église catholique, loin de disposer de textes pénalisants, sacralise l’être humain et condamne tout autre humain qui porterait atteinte à  son intégrité physique jusqu’à  ce que mort s’ensuive. D’ailleurs, dans les dix commandements de l’Eglise catholique, le plus reconnu est celui qui dit « Tu ne tueras pas ton prochain ».

Laïcité au Mali : l’AMDH pointe du doigt les leaders musulmans

Le code de la famille, toujours objet de polémique Invité d’Afrique soir (RFI), jeudi dernier, pour parler du principe de la laà¯cité tel que pratiqué au Mali, le bouillant président de l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH), Maà®tre Ibrahim Koné, n’est pas allé avec le dos de la cuillère. L’avocat a systématiquement centré le débat sur le principe de la laà¯cité qui, dit-il, est piétiné par les musulmans, et le renvoi du code des personnes et de la famille, actuellement en seconde lecture à  l’Assemblée nationale. En effet, la Communauté musulmane est perçue dans ses propos comme celle qui profère des menaces aux relents terroristes contre les défenseurs des droits humains. « Depuis qu’il y a eu les débats sur le Code des Personnes et de la Famille au Mali, les défenseurs des droits humains font l’objet de menaces de mort de la part de certains groupes, et nous considérons cela comme un recul », disait l’avocat. La communauté musulmane a vu rouge après ces déclarations de Me Koné. Mohamed Kimbiri, premier Secrétaire à  l’Organisation du Haut Conseil Islamique du Mali s’est vu donc obligé de réagir. « Sur la question relative à  une remise en question de la laà¯cité du Mali par un nouveau code issu d’une seconde lecture de notre Assemblée Nationale, les propos du Président de l’AMDH, Maà®tre Koné, nous ont surpris ». En effet, Me Koné disait, « le Mali est une République laà¯que, et cette laà¯cité est consacrée par notre Constitution. Mais aujourd’hui on ramène le débat sur le plan purement religieux. On voudrait imposer un code musulman d’après ce que nous avions constaté. Et là , il faut faire extrêmement attention. Parce que si cela se passait, C’’est vraiment le principe de la laà¯cité républicaine qui serait mise en question ». Selon M. Kimbiri, le seul crime des musulmans du Mali est leur opposition à  un code « made in Occident ». l’AMDH ne mène pas les bons combats, dixit Kimbiri Sur tout autre plan, les musulmans s’interrogent sur la pertinence d’une telle « sortie maladroite avec des propos incendiaires et alarmistes » alors qu’au même moment un malien neutralisé avec un Taser par la police française mourait par asphyxie, sans que l’AMDH réagisse sur l’affaire. Ce mutisme de l’AMDH, selon M. Kimbiri, est coupable et complice. « Comment l’AMDH peut-elle se taire devant une telle violation des droits humains? « , s’exclame-t-il. En application de la sourate La vache verset 39 qui dit que « autorisation est donnée à  ceux qui sont attaqués de se défendre, parce que vraiment ils sont lésés », la communauté musulmane se dit lésée par les propos de Me Koné. « Je me trouve dans l’obligation non pas de répondre aux propos diffamatoires et alarmistes, quels que soient l’élégance et la ruse avec lesquelles ils sont proférés, mais tout simplement d’apporter ma modeste contribution pour corriger une certaine compréhension non fondée de notre réaction qui n’était aucunement une menace contre le principe de la laà¯cité du Mali ». Et M. Kimbiri d’ajouter que si la laà¯cité consiste à  faire en sorte que la religion ne soit pas imposée à  tous, que les non-croyants et les autres confessions puissent exister et vivre leur différence sans partager forcement cette conviction, l’on pourra la respecter. l’éminent avocat, Me Moutaga Tall définit l’Etat laà¯c comme l’Etat a- religieux, C’’est-à -dire un Etat qui ne s’immisce pas dans les questions religieuses et qui est d’égal partage entre les différentes religions. Pour lui, l’Etat laà¯c ne rejette pas les religions : ceci est le fait des Etats irréligieux. « l’Etat laà¯c intègre les religions dans la conduite des affaires publiques ». « Tout ce que nous avons souhaité et demandé, C’’est que la loi qui devrait régir notre existence en tant qu’être social soit conforme à  nos aspirations profondes, à  nos valeurs sociales et religieuses. Hélas, nous sommes désolés qu’un Président d’une structure aussi importante que l’AMDH, à  court d’arguments, veut prendre le débat en otage à  coups de stigmatisation, de dénigrement, de délation, de manipulation, et de désinformation. Cela est intolérable ! », a conclu M. Kimbiri.

Mahmoud Dicko, l’imam qui casse le code de la famille

Quand il le veut bien, l’imam Dicko sait parler aux femmes, y compris aux Occidentales. « Gros bisous, comme on dit chez vous ! » lance-t-il dès la fin du deuxième rendez-vous. Quelques jours plus tôt, elles n’avaient pas eu droit à  autant de bienveillance. Assis sur le même canapé noir, le président du Haut Conseil islamique malien (le HCI, qui fait l’interface entre les pouvoirs publics et la communauté musulmane, soit 95 % de la population) fustigeait les funestes desseins de cet Occident qui « veut métamorphoser la société malienne avec des valeurs soi-disant universelles ». « Mais on ne sait pas qui leur a conféré cette universalité ! » ajoutait-il. « Que les femmes héritent comme les hommes est contraire à  nos valeurs », tempêtait Mamadou Diamouténé, son secrétaire général. à€ sa droite, Dicko, boubou bleu nuit et foulard blanc, acquiesçait. à€ la tête du HCI depuis 2007, Mahmoud Dicko, 56 ans, époux de deux femmes et père de dix enfants, est maà®tre dans l’art de brouiller les pistes. à€ ses débuts, il était professeur d’arabe à  l’école publique et simple imam local. Originaire de la région de Tombouctou, o๠il a été élevé par un grand-père kadi, formé dans les madrasas mauritaniennes (à  Boutilimit et Néma) et passé par Médine, en Arabie saoudite, il officie depuis le début des années 1980 dans une mosquée du quartier de Badalabougou, à  Bamako. « J’ai toujours aimé prêcher », reconnaà®t-il. Ces derniers temps, son audience s’est élargie. Dicko s’en défend, mais il est devenu un homme politique. « La contestation du code de la famille a fait de lui un leader », confirme Gilles Holder, anthropologue au Centre national de recherche scientifique (CNRS) et installé à  Bamako. Mariage civil ou charia ? Adopté en août 2009 par l’Assemblée nationale, après trois jours de débats publics, ce code est censé notamment moderniser les usages matrimoniaux, familiaux et successoraux. Dicko le juge « inadapté aux valeurs maliennes » et fabriqué par « la prétendue société civile financée par les Occidentaux ». Quitte à  en déformer la portée – en laissant courir le bruit qu’il autorise le mariage homosexuel –, il organise des marches de protestation dans le pays. Le 22 août 2009, il parvient à  rassembler 50 000 personnes au stade du 26-Mars, à  Bamako. Et contraint Amadou Toumani Touré à  reculer. Le président malien renvoie le texte en deuxième lecture. Dicko a gagné une manche. Il en a remporté une autre, le 4 octobre dernier, lors de l’ouverture de la session parlementaire : plusieurs articles de la nouvelle mouture présentée à  l’Assemblée portent sa marque. Ainsi, dans la version initiale, seul le mariage civil avait un statut légal. Dans le nouveau texte, les unions religieuses sont reconnues par la loi. « Un recul », confie une source à  l’Assemblée. Au code de la famille, Dicko préférerait-il la charia ? Après tout, l’imam se revendique du courant wahhabite – qui prône une interprétation littérale du Coran. Sa réponse est mesurée : « Je me bats pour ma religion, mais il serait prématuré d’appliquer la charia au Mali. » Et plus tard ? « Je suis musulman, je ne peux pas m’opposer à  l’instauration d’une république islamique, mais je suis très bien dans ce pays laà¯que. » Et pour cause : l’imam Dicko peut s’y attribuer le beau rôle, celui de l’avocat des petits contre les puissants. Accusant les élus de ne pas interpeller le gouvernement sur les sujets cruciaux – trafic de drogue, terrorisme –, il fait le travail d’un opposant. « La corruption est partout, le système éducatif est malade, l’élite se coalise contre le reste de la population, cela me donne la chair de poule. » Ne pouvant créer un parti islamiste – la laà¯cité est garantie par la Constitution –, Dicko dispose néanmoins d’une redoutable influence politique. l’affaire du code de la famille l’a montré.

Code de la famille : vers un vote du texte et la légalisation du mariage religieux ?

Au menu de ce nouveau texte relatif au code de la famille et des personnes du Mali, la reconnaissance du Mariage religieux, titre le journal l’Indépendant de ce mardi. Il faut dire que jusqu’alors, celui-ci n’avait pas une très grande valeur au Mali, malgré son passage obligatoire pour tout prétendant à  l’Union sacrée. Et le Mali était l’un des rares pays de la sous-région à  ne pas reconnaà®tre une valeur légale au mariage religieux à  l’inverse du Sénégal par exemple. Mais avec le tollé suscité par la promulgation du code le 3 Aout dernier, les musulmans du Mali, avaient vivement manifesté contre les nouvelles dispositions, et le président de la république avait du renvoyer le texte, en seconde lecture. Cette fois, C’’est l’honorable, Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée Nationale, lui-même qui ouvre les débats. Avec l’instance du Haut conseil islamique du Mali, pour des concertations décisives. «Â Il s’agissait surtout de sortir des malentendus et des procès d’intentions pour parvenir à  concilier les impératifs de l’état républicain avec certaines de nos valeurs traditionnelles », plaide l’honorable. Il faut rappeler que le Mali est un pays à  90% musulman et que désormais, toute décision politique concernant la famille, ne peut plus être prise sans l’aval des religieux de ce pays. C’’est donc à  raison de deux séances par semaine entre députés de l’Assemblée et membres du Haut conseil, que des modifications vont être apportées au nouveau code de la famille, pour un vote définitif ? Vers la légalisation du mariage religieux Ce sera donc l’une des mesures phares du nouveau texte. Beaucoup de Maliens ont adhéré à  ce type d’union sans juger urgent de faire l’union civile qui lui protège les droits de la femme par ailleurs. « Comment le peuple pourrait-il s’opposer à  cela, dans un pays musulman comme le notre ? », s’interroge Malick, un traditionnaliste convaincu. Mais qu’adviendra-t-il alors de la valeur de l’union civile s‘il est permis à  un homme de contracter plusieurs mariages religieux légalisés ? En outre, seront supprimés l’adoption-filiation, et des changements interviendront quant aux droits de succession, des mesures qui visent à  renforcer l’institution familiale au Mali. « Le Mali est un pays de valeurs et de traditions, et nous ne nous laisserons pas détourner par des influences occidentales », jugeait un religieux haut placé de ce pays il y a quelque temps. Un avis largement suivi par des milliers de manifestants au stade du 26 Mars l’an dernier. Si le code de la famille concerner d’abord les citoyens, les Maliens, l’on ne saurait le détourner à  des fins d’instrumentalisation politique ou de manipulation des masses, dans le but d’asseoir une suprématie, religieuse ou autre au Mali. Qu’à  cela ne tienne, les députés ont encore du pain sur la planche !

Réexamen du code de la famille : le verdict de la Commission ad-hoc attendu

Pour les travaux de la relecture du code de la famille et des personne, Une commission ad-hoc a été mise en place. Elle est constituée d’une part, de 15 membres issus de la communauté musulmane, parmi le haut conseil islamique du Mali (HCIM) et certains marabout de Bamako, et d’autre part de 15 députés assistés souvent de leurs conseillers en matière juridique et religieuse. La Commission ad-hoc se réunissait deux fois par semaine à  Bagadadji (Assemblée nationale), mardi et mercredi, pour revoir certaines dispositions du projet de code des personnes et de la famille qui avait été voté par l’Assemblée nationale en Aout 2009, mais renvoyé au parlement en seconde lecture par le président ATT qui a ainsi cédé à  la pression des musulmans et des milieux conservateurs, lesquels se sont investis pour que ledit code prenne en compte les valeurs islamiques et les us et coutumes du pays. Le Code de la famille est d’une sensibilité telle que les composantes de la société ne saurait en être ignorés. Au départ les révisions portaient sur une dizaine d’articles ayant traits à  deux thèmes majeurs ; à  savoir, le mariage et l’héritage. Ces préoccupations avaient été recensées par les députés eux-mêmes avant l’adoption du texte en aout 2009. Le HCIM, auquel le texte avait été soumis sous forme de 10 questions, avait émis des réserves mais n’avaient pas été prise en compte par les députés qui ont voté le texte en l’état. Mais au fil du temps, la révision a porté sur 73 articles controversés qui ont tous un lien direct ou indirect avec les deux thèmes majeurs évoqués. Selon une source parlementaire, C’’est au total 200 articles qui ont été examinés sur les 1114 que renferme le texte lui-même. « Il reste deux articles que nous devons examiner et ce sera la fin des travaux en ce qui concerne le draft des articles revus et corrigés ensemble de façon consensuelle ».

Code de la famille : le Mariage religieux en passe d’être légalisé au Mali

Après la décision du chef de l’à‰tat de renvoyer la loi (qui avait été déjà  votée) en seconde lecture, l’Assemblée nationale a débuté, depuis trois semaines, les travaux de relecture. Cela se passe en commission des lois, en présence de 15 députés et de 15 représentants du Haut conseil islamique, un organisme qui regroupe la plupart des leaders et associations musulmans. Entre autres leaders religieux assidus aux débats, on retient Mamadou Diamounténé, secrétaire général du Haut conseil islamique et Moulaye Hamaoula, fils du très influent chérif de Nioro du Sahel. « Nous sommes les seuls religieux entendus à  la commission des lois de l’Assemblée nationale puisque les autres confessions religieuses n’ont jamais contesté le code de la famille », souligne un représentant musulman qui ajoute : « Pour vous dire à  quel point les autorités nous prenent au sérieux, les travaux de la commission sur le code sont présidés par Dioncounda Traoré lui-même, président de l’Assemblée nationale. Il n’a pas raté une séance de travail et il a ordonné à  des députés membres de la commission de se faire remplacer au besoin et de ne pas manquer une seule réunion. » Dioncounda tient-il, par son assiduité, à  se faire pardonner par les associations islamiques qui le rendaient responsable du premier vote du code contesté ? Ou bien a-t-il reçu des instructions fermes de Koulouba ? « Rien de tout cela, explique un député ; le président du parlement veut simplement s’assurer par lui-même que les points qui feront l’objet de consensus sont bien notés ». Le Haut Conseil a soumis aux débats un catalogue d’une quarantaine de doléances qu’il souhaite insérer dans le code sous forme d’amendements. l’un des amendements qui ont déjà  été acceptés par l’ensemble des membres de la commission porte sur la légalisation du mariage religieux. Un représentant religieux raconte : « Ce point a fait l’objet d’un consensus total et ce jour-là , étaient présents des députés importants comme Mountaga Tall, Kassoum Tapo et, bien entendu, Dioncounda. ». Légaliser le mariage religieux (célébré selon la tradition islamique à  la mosquée ou ailleurs) revient à  lui attacher tous les effets juridiques d’un mariage civil (célébré à  la mairie). Le couple marié religieusement pourra ainsi faire transcrire son union dans les régistres d’Etat-civil ; l’épouse bénéficiera de tous les droits d’une épouse civilement mariée, ce qui est une révolution dans la mesure o๠suivant la loi actuelle et le code avorté, l’épouse non mariée devant le maire n’héritait pas de son mari. « La légalisation du mariage religieux, annonce un député, accordera une plus grande protection aux femmes qui, dans notre pays, sont majoritairement mariées sous le seul régime religieux. Les mosquées pourront désormais délivrer, au même titre que les maires, des certificats de mariage en bonne et due forme. ». Autre amendement arraché de haute lutte par les musulmans, la suppression de l’article du Code qui prévoit un « respect mutuel » entre les époux et son remplacement par une diosposition plus conforme aux canons coraniques : « Le mari est chef de la famille. Il doit protection à  son épouse et celle-ci lui doit obéissance. ». Comme pour sécher les larmes des féministes, mais toujours en conformité avec l’Islam, « les charges du ménage pèsent à  titre principal sur le mari » et l’épouse, même si elle en a les moyens, n’est pas obligée de participer aux frais. Les musulmans ont, en outre, obtenu l’interdiction de donner le nom du père adoptif à  l’enfant adopté, ce qui vide l’adoption-filiation de sa substance. La commission poursuit ses travaux tous les mardis et mercredis et des sources proches du Haut conseil islamique affirment fièrement : « Rien ne sera publié dans le prochain code qui violerait les lois de l’Islam, les Maliens étant à  90% musulmans. Ou alors on devra marcher sur notre corps ! ». L

Niger : Bientôt un nouveau code électoral

Mise sur pied du conseil consultatif Arrivé au pouvoir à  la suite du coup d’Etat militaire contre l’ancien président Mamadou Tandja le 18 février dernier, le conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRP), a mis sur pied un conseil consultatif. Ce conseil selon le porte parole de la junte, le colonel Abdoul Karim Goukoye, avait pour mission, d’élaborer une feuille de route assortie d’un délai pour la transition en cours. « La ligne directrice est l’organisation des élections. » Rappelons que la transition est prévue pour une année, comme l’a précisé l’actuel homme fort du régime, le général Salou Djibo. Il a également donné la garantie qu’aucun membre du gouvernement de transition et encore moins, de l’armée, ne sera candidat au prochain scrutin. l’avant-projet du code à  valider par le conseil consultatif La commission des textes fondamentaux a transmis ce jeudi, l’avant-projet du nouveau code électoral nigérien au conseil consultatif qui devra l’adopter. La décision du conseil est attendue pour mardi prochain. Suivra ensuite l’approbation finale et définitive du gouvernement et de la junte qui jugeront de la validité ou non des textes. 125 nouveaux amendements pour la nouvelle constitution La commission des textes a fait en tout et pour tout, 125 amendements comparativement à  l’ancien code électoral. l’objectif selon le président de la commission, C’’est de pallier à  toute insuffisance. Il y a de nombreux changements apportés aux textes déjà  en vigueur. Les membres ont notamment réduit le mandat présidentiel de cinq à  quatre ans renouvelable une fois. Un autre point important, concerne le serment confessionnel qui était le principal point de discorde entre Tandja et la société civile. Il a été purement et simplement supprimé. La commission des textes la jugeait non conforme à  la constitution puisqu’il est impératif de séparer les pouvoirs. Il faut aussi noter l’introduction du bulletin unique et celle de la commission électorale nationale indépendante. Par ailleurs, deux chapitres du code sont consacrés aux députés. Ainsi, les députés sont interdits d’accès aux marchés publics de l’Etat et de ses démembrements pendant toute la durée de leur mandat. Multiplication des gestes de bonne foi Trois mois après leur prise de pouvoir, la junte nigérienne ne cesse de multiplier les actions en faveur de la recherche de la paix. Un peu comme pour se déculpabiliser face à  la communauté internationale qui a condamné leur coup de force certes, mais juste du bout des lèvres. Signalons que les militaires nigériens qui ne sont pas à  leur premier coup de force, ont cette particularité de toujours rendre le pouvoir aux civils après une période de transition bien déterminée. Tous espèrent qu’il en sera de même cette fois encore, surtout que la junte s’est portée garante.

Leadership : « Il faut donner aux femmes les postes qu’elles méritent ! »

C’’est le professeur Amsatou Sow Sidibé, professeur Agrégé de droit à  l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui animait la rencontre entre les femmes Maliennes et l’Ambassadeur du Sénégal au Mali, Mme Saoudatou Ndiaye Seck au Musée National de Bamako. Parmi ces femmes leaders, on comptait la doyenne Sira DIOP, Mme Mbam Diatigui Diarra, médiatrice de la République du Mali, Ouleymatou Sow Dembélé de la CAFO ou encore Oumou Ahmar Traoré du ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille et d’autres. Les femmes et le code de la famille Au menu des discussions, le statut des femmes, relatif au code de la famille ; Pour Amsatou Sow Sidibe, le respect des époux est une chose formidable. « Je ne comprends pas les femmes maliennes. Celles qui se sont érigées contre le nouveau code de la famille et l’annulation de la notion d’obéissance. Nous risquons de tomber dans l’islamisme », ajoute la conférencière, qui évoque le projet de loi sur la parité au Sénégal et visant à  bonifier le statut des femmes. Il est clair que la perception du code de la famille diffère entre le Mali et le Sénégal. Quant Au Mali, la puissance paternelle est érigée, la femme est reléguée au rôle de gestionnaire du foyer et de mère, alors qu’au Sénégal, les femmes s’affirment intellectuellement, économiquement, s’émancipent ou alors deviennent 2è épouses pour avoir un statut social mais aussi s’en sortir financièrement ! C’’est le cas de trentenaires, aguerries, épanouies et qui n’ont pas froid aux yeux quant aux dispositions d’un code de la famille, certes à  réformer mais vecteur de valeurs traditionnelles également. A Bamako, o๠certaines, lors de la promulgation du nouveau code, ont manifesté et crié à  la spoliation de leurs droits, de leurs valeurs, à  Dakar, la question n’avait pas tant crée l’ire. Un écart existe bel et bien entre la mentalité des femmes maliennes et celles sénégalaises. Quant ces dernières cherchent le leadership, recherchent l’appui des autorités, les militantes maliennes ont, reculé devant un code, décrié, cédant à  la menace des autorités islamiques ! Combien sont-elles à  avoir été attaquées sur les ondes des radios, par les leaders religieux : « Je suis insultée de partout, critiquée, menacée », confiait Saoudatou Haidara, de la Commission Lois de l’Assemblée Nationale et qui a planché sur le texte Malien, difficile à  avaler pour les uns et les autres. Le débat reste ouvert. Il fallait se protéger mais garderla tête froide : « Ce code, n’a pas assez été expliqué aux gens, nous nous l’avons fait avec les gens de la Francophonie lors d’un séminaire à  Québec », confiait Mbam Diatigui Diarra, Médiatrice de la République du Mali. « Il faut quand même qu’on sache ce qu’il y a dans ce code avant de l’adopter. Combien d’entre nous connaissent le document. Combien d’entre nous peuvent le décrypter ». « Le code de la famille lui a été réécrit par les membres du Haut Conseil islamique du Mali, et qu’à  cela ne tienne, les autorités Maliennes devront compter avec leurs dispositions. « Le débat risque d’être chaud, plus que ce que nous avons déjà  vu en Août dernier», confiait aussi Sy Kadiatou Sow, ex gouverneur de la République du Mali. « Mais peut-être, pourrions-nous inspirer des femmes sénégalaises, de leurs points de vues » et « mêmes des femmes arabes, de Tunisie, du Maroc, d’ailleurs pour enrichir le débat », ajoute une autre femme leader. « Les femmes n’ont pas assez confiance en elles », ajoute Mme Sidibé. Elles se promettent alors de remettre ça, sous les bons auspices de la doyenne Sira DIOP, ( Fondation Femmes d’Afrique et Culture, Mémorial de Rufisque),qui propose un cadre de concertations de réflexions, une initiative déjà  commencée, avec l’idée : « Ma grand-mère m’a dit », sorte de paroles de sagesses aux tout petits ! Les femmes instrumentalisées en politique Reste l’instrumentalisation politique des femmes, lors d’élections ou de nominations à  des postes clées. Les chiffres sont là  pour témoigner, explique le professeur Sow et la disparité est là  entre femmes du continent : Au Sénégal, précise Amsatou Sow Sidibé, il 37 femmes députés pour 150, 1 vice présidente sur 7,10 femmes élues pour 100 dans les collectivités, 6 femmes ambassadeurs. Au Mali, elles sont sous représentées également : Il y a 3% de femmes à  la tête de partis politiques, 10% de députés, 28% de femmes ministres (la parité avance), 14% membres du conseil Consitutionnel. Ce qui pose le problème de la parité évoqué plus haut et qui se voit entravé par de multiples facteurs : Rapports sociaux de force, inégalités sociales, mauvaise interprétation de l’Islam, pouvoir économique etc… « Les femmes doivent avoir les postes qu’elles méritent, il faut les privilégier partout o๠il y a des postes de responsabilité, elles ne doivent pas être « de simples jupettes» « , en référence aux femmes ministres qu’avaient nommé Alain Juppé, en France, alors premier ministre sous Chirac, et dont beaucoup étaient passées à  la trappe. Ce fut aussi le cas au Sénégal pour des femmes ministres qu’on avait placé là , sans réelle conviction. Au Mali, l’instrumentalisation politique se situe au niveau des masses électorales, des femmes rurales notamment, celles qu’on mobilise pour soutenir des candidats Hommes et celles qui ne sont pas tout à  fait éligibles sur les listes électorales se contentant d’être des leviers du pouvoir des autres. « Pourtant, il y a de plus de femmes engagées en politique et même dans les régions au Mali », explique Nana Sissako, du Groupe Pivot Droits et Citoyenneté des femmes ». Les femmes victimes des conflits et autres paramètres sociaux Outre la politique, les femmes africaines, restent victimes des conflits(comme en Casamance au Sud Sénégal) et d’autres de situations d’urgence de santé ou d’accès aux soins et à  l’eau potable, notamment dans les zones rurales, etC’… Elles sont classées populations vulnérables par les organismes internationaux et font partie du programme des OMD(objectifs du millénaire pour le développement ». Nous devons intégrer les OMD dans nos politiques nationales, ajoute Amsatou Sow. Parce qu’il y a clairement un manque de culture du droit des femmes chez nous, ce qui suppose donc un engagement national, régional et même international ». Leadership ! leadership ! Les faits, la réaltié des femmes Africaines est là  avec toute sa complexité, mais les femmes leaders dont nous parlons aujourd’hui et qui ont débattu au Musée National de Bamako, dans le cadre de la semaine de l’amitité sénégalo-malienne, ne sauraient être des victimes d’un monde « d’hommes ». Plutôt sont-elles des battantes, des femmes dont l’image impressionne et dont la parole sert d’exemple, des femmes dont l’action influence les autres et dont le positionnement social confère le respect ! A l’instar de Mme Saoudatou Ndiaye Seck, Ambassadrice du Sénégal au Mali, et qui a chapeauté ce large débat, autour de questions féminines. Une autre belle initiative de femmes !

Code des personnes et de la famille : le consensus est possible

La position du Haut Conseil Islammique Autre élément qui l’incite à  le croire, C’’est la position officielle du Haut conseil islamique du Mali exprimée à  travers la voix de l’un de ses membres : De la façon dont cette position a été saluée et appréciée par les membres du cabinet de la Justice, il est fort probable que celle-ci soit transmise à  qui de droit et permettre ainsi de détendre les relations entre les autorités,les associations et organisations musulmanes. Autre élément d’appréciation qui soutient un consensus plausible, C’’est la disponibilité ou l’appel des acteurs à  aller vers plus de concertations, pour non seulement vider le contentieux né autour du code mais aussi fédérer les énergies dans le sens de l’intérêt de la nation. C’’est le sens de l’appel du président de l’Association malienne des Droits de l’Homme, (AMDH) Me Bréhima Koné: . Le même appel est repris par notre aà®né et confrère Tiègoum Maà¯ga, quand il invite à  méditer cette sagesse « allons-y lentement, nous ne sommes pas pressés.» Une initiative de la Maison de la Presse D’ailleurs l’initiative de la Maison de la presse du Mali à  travers son président Makan Koné, s’inscrit dans cette logique. Comme il précise si bien : Sans vouloir verser dans un optimisme démesuré, nous sommes d’avis avec Makan Koné que « dans un pays o๠la devise est : Un Peuple, un but, une foi, toutes les contradictions sociales, politiques, culturelles devraient trouver leur règlement dans l’échange, dans le dialogue, dans la concertation.» Ce à  quoi appelle aussi le Président de l’Assemblée Nationale, Dioncounda Traoré, dans son discours de Rentrée Parlemenataire, hier : Voilà  qui est bien dit !

Tous les Maliens sont-ils des musulmans ?

Les rapports de bon voisinage, qui caractérisent les relations inter-groupes harmonieuses de notre pays et assurent son équilibre, ne peuvent être sauvegardés que si le respect mutuel continue d’être une pratique quotidienne. Les musulmans, une catégorie de musulmans fort heureusement, prennent, consciemment ou inconsciemment, le risque majeur de fragiliser cet équilibre. Au prétexte que le nouveau code de la famille accorde trop de droits et de prérogatives à  la femme malienne, alors qu »il devrait la ravaler au rang d’éternelle mineure, insignifiante dans tous les domaines de l’immense activité humaine, exception faite de la procréation, ils offrent du Mali le spectacle lamentable d’un pays de grande civilisation qui est en train de perdre ses repères essentiels. Ils oublient, feignent d’oublier ou ignorent totalement l’évidence. Parce que le Mali est un pas laà¯c, le Coran ne saurait se substituer à  sa constitution. En s’attaquant, si bruyamment, au code de la famille, voté par l’Assemblée Nationale souveraine puisqu’elle est élue et qu’elle représente toutes les composantes humaines de ce pays, ces compatriotes cherchent à  imposer leur point de vue à  toute la nation. Quand bien même ce point de vue serait-il défendable, qu’il ne pourrait tenir tout un pays en otage. Ce souci d’apaisement, s’il en est un, ne manquera pas d’être interprété comme un recul face à  leur pression et pourrait ouvrir la porte d’autres abus. La vraie question, qui mérite une réponse urgente est de savoir à  quelle source ces compatriotes puisent leur intolérance et leur volonté d’obliger tout le monde à  accepter la parole de leur Dieu comme la seule et unique de vérité ? Aveuglement passionnel, insuffisance de réflexion ou ignorance sourde ? Certainement les trois à  la fois. En effet, seuls la passion aveugle, le refus des remises en question essentielles et l’ignorance rigidifiée, qui marchent pas à  pas, expliquent certaines attitudes et certains comportements inflexibles. C’’est donc ici le lieu de rappeler quelques évidences à  ces musulmans-là . La relation de l’homme africain à  la femme africaine. Avant l’irruption de l’Islam dans le paysage culturel et cultuel de ce pays, toutes nos populations, ou presque, avaient construit la relation de l’homme à  la femme à  partir des vérités que voici : -C’’est la femme qui porte l’homme pendant neuf mois afin de lui donner la vie ; le contraire n’est pas vrai -jusqu’à  la station debout, à  l’apparition des dents, l’homme dépend entièrement de la femme, sa mère, qui le nourrit au sein, le nettoie, le lave, lave ses langes ; le contraire n’est pas vrai, -jusqu’à  son entrée dans le premier cercle des classes d’âge, qui commence à  sept ans, l’homme dépend toujours de la femme, – sa mère, sa tante, sa grande sœur- qui l’aide à  prendre confiance en lui-même, à  s’assumer et à  connaà®tre sa place au sein de la famille et dans sa communauté. -De l’âge de sept ans jusqu’à  son entrée dans l’âge de tous les possibles qui le mène dans la case de l’homme, il dépend encore de la femme, sa sœur qui lave ses habits, puise l’eau pour qu’il se lave, balaie sa chambre, lave ses couvertures ; le contraire n’est pas vrai -Dès qu’il est mis en accord avec son sexe dominant, par le biais de la circoncision, il a besoin d’une femme pour être complet et a fin de pouvoir apporter sa contribution pleine et entière à  la survie de la communauté -C’’est la femme, son épouse, qui prend le relais de sa mère et de sa sœur pour le soigner quand il est malade, le consoler quand il est en détresse, satisfaire ses envies toutes ses envies, ou presque -Quand il ferme les yeux sur ce monde, personne dans la communauté ne souffre de sa disparition, plus que la femme, C’’est-à -dire sa mère qui lui a donné la vie et son épouse qui a perpétué cette vie en lui donnant des enfants. Parce que la femme porte son enfant neuf mois durant, en traversant, stoà¯quement, tous les états d’âme, nul mieux qu’elle ne peut défendre sa vie, le protéger, le conseiller, le consoler ; bref travailler à  son bien-être intégral. Voilà  pourquoi ils n’ont jamais rien décidé, jamais rien entrepris concernant la vie de la société, sans leur avis, sans leur implication directe ou indirecte. Cette prise de position honorable se comprend bien mieux à  la lumière du premier mythe fondateur qu’ils ont construit depuis Kamita (à‰gypte) et que l’on retrouve légèrement aménagé chez les Dogon. Dans notre genèse de l’univers, Amon-Râ comme Amma ont procédé à  la création humaine par couples. l’un et l’autre ont façonné et insufflé la vie à  une ogdoade de quatre couples d’entités subtiles parfaites, prototypes des humains. Il n’y a donc ni droit d’aà®nesse, ni préséance entre le mâle et la femelle, entre l’homme et la femme. Cependant, ils ne peuvent être égaux, chacun accomplissant des fonctions spécifiques nécessaires à  l’équilibre de la société. Ils sont donc strictement complémentaires et en ont une conscience aiguà« ; ce qui exclut les conflits d’autorité. La relation de l’homme arabe à  la femme arabe Trois sourates, entre autres, fixent, pour l’éternité, le rapport de l’homme musulman à  la femme musulmane. La Sourate IV (An-Nisa/les Femmes), verset 12 : « Dieu vous commande, dans le partage de vos biens entre vos enfants de donner au fils mâle la portion de deux filles. La Sourate IV(An-Nisa/les Femmes), versets 38 : « Les hommes sont supérieurs aux femmes à  cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-là  au-dessus de celles-ci et parce que les hommes emploient leurs biens pour doter les femmes…Vous réprimanderez celles dont vous aurez à  craindre l’inobéissance ; vous les reléguerez dans des lits à  part, vous les battrez ; mais aussitôt qu’elles vous obéissent, ne leur cherchez point querelle… » La Sourate 61 (As-Saff/Le rang/ordre de bataille), versets 34 à  39 : « Nous créâmes des vierges du paradis par une création à  part, Nous avons conservé leur virginité Chéries de leurs époux et d’un âge égal au leur, Elles seront destinées aux hommes de la droite. Il y en aura un grand nombre parmi les anciens Et un grand nombre parmi les modernes. » Ces paroles du Dieu des musulmans, si dévalorisantes pour la femme, tirent leur fondement de la nature même de ce Dieu. C’’est-à -dire et plus précisément, tel que le perçoit le peuples qui l’a découvert ; à  savoir le peuple hébreux, Ancêtres des Juifs et des Arabes. Au contraire du Dieu de nos Ancêtres, il n’a pas opté pour une création gémellaire mais, plutôt, pour une création hiérarchisée dans laquelle le mâle tient le beau rôle. Il a d’abord créé l’homme, à  sa propre image, avant d’extraire la femme de sa côte. Celle-ci n’est donc rien d’autre qu’une pâle et imparfaite copie de l’homme dont ce dernier peut faire ce qu’il veut. Y compris, l’enterrer vivante comme dans l’Arabie anté-islamique. Y compris, la lapider en plein 21ème siècle jusqu’à  ce que mort s’en suive. Ce sort misérable n’a pas laissé indifférente la femme hébreu lorsqu’elle a pu le comparer à  celui très enviable de la femme de son pays d’accueil, Kamita (à‰gypte) respectée, honorée par son homme. Elle n’a pas hésité à  se détourner de ses hommes au profit de ce dernier. C’’est ici qu’il faut chercher l’explication du passage du peuple hébreu de la tradition patrilinéaire à  la tradition matrilinéaire. Après quatre-cent trente ans de séjour (Exode, Chapitre 12, verset 40 à  41), l’homme hébreu ne pouvait revendiquer sa pureté raciale qu’à  partir de sa mère ; les dernières générations de ses pères étant toute métissées et les premières ayant disparues sans laisser une descendance. Car aucune femme noire, de l’époque, ne se serait souillée au contact d’un incirconcis. Or incirconcis, les Hébreux ont fait de la résistance jusqu’à  ce qu’Abraham, pour avoir eu l’honneur d’épouser Agar, qui lui donnera Ismaà«l, l’ancêtre des Arabes, acceptât d’introduire la circoncision dans les mœurs de son peuple… A suivre…

Le CNJ condamne l’acte de Bandiougou Doumbia

Dans un élan de protestation, le Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ) a condamné l’acte du jeune prêcheur, qui d’après lui, porte atteinte à  la respectabilité et à  la dignité des plus hautes autorités du Pays. Toute chose qui n’honore ni la jeunesse ni la religion musulmane. Un acte décrié de tous C’’est à  travers un point de presse animé par le président du CNJ que cette déclaration a été rendue publique. C’’était à  la Maison de la presse. La situation qui prévaut dans notre pays autour de l’adoption du code de la famille, préoccupe. Et C’’est dans un climat de tension qu’un jeune prêcheur du nom de Bandiougou Doumbia a produit une cassette incendiaire sur la plus haute autorité. Chose désavouée par ses co-religionnaires musulmans du Haut Conseil islamique et le grand prêcheur Ousmane Chérif Haà¯dara. Le CNJ se prononce Le lot des contestataires s’agrandit avec la déclaration du Conseil national de la jeunesse qui se dit indigné par l’acte de leur camarade. Selon Sirima Traoré, l’UJMMA (Union des jeunes musulmans du Mali) dont se réclame le jeune prêcheur, fait partie du Conseil national de la jeunesse. C’’est à  ce titre que la jeunesse du Mali ne pouvait rester sans réagir, à  en croire le président du CNJ. Auparavant, il a souligné que toutes les forces vives de la nation ont participé à  l’élaboration de ce code, y compris le Conseil national de la jeunesse. Sirima Traoré tire trois enseignements de l’adoption de ce code. Le premier est la grande mobilisation populaire face au code des personnes et de la famille. Le second est l’humilité et le sens du patriotisme des manifestants, qui ont été accueilli par la haute autorité précisément le président de la République, et celui de l’Assemblée nationale. Un renvoi salutaire Enfin, le troisième enseignement est que l’ensemble des acteurs y compris ceux qui se reconnaissent dans le code, ont partagé le renvoi du code en seconde lecture. Ceci explique la vigilance du président de la République et son sens élevé de la quiétude et de la paix sociale, selon le président du CNJ.

Renvoi du code de la famille : les concertations se multiplient

Tombé en léthargie il y a quelques jours, le sujet du code refait surface dans l’actualité malienne. Avec deux évènements importants, à  savoir la rencontre d’ATT avec les jeunes musulmans et la déclaration de certains partis politiques sur le code. L’heure est au dialogue En ce moment, l’heure du dialogue a sonné pour la relecture du code des personnes et de la famille. Les jeunes musulmans après avoir rencontré le président de la république lundi dernier, ont été reçu jeudi par le président de l’Assemblée Nationale. Ce qui veut dire que la hache de guerre est en phase d’enterrement. Après la désapprobation provoquée par le nouveau code des personnes et de la famille, le temps de la concertation et du dialogue est amorcé par les principaux acteurs qui ont évité la crise de justesse. L’Union des jeunes musulmans s’exprime Du président de la république à  celui de l’Assemblée, l’Union de jeunes musulmans du Mali sous la houlette de leur président Cheik Soufi Billal, a fait la même déclaration. Il s’agit essentiellement de relire le code et d’identifier certains points qui sont en contradiction avec les vérités islamiques. En outre, proposant à  Dioncounda Traoré le président de l’Assemblée Nationale, la collaboration de la commission avec le comité qu il préside. Voila les points dont ils ont discuté quant à  la relecture du fameux code. Auparavant le cadre national de concertation de partis politique a rendu public une déclaration mercredi dernier sur le renvoi du code Dans la déclaration, le CNCP a évoqué les meetings, les rassemblements et marches des musulmans qui ont exprimé leurs désaccords. Le CNCP a pour objectif principal dans cette déclaration d’instaurer un cadre d’échange et de dialogue entre les partis politiques pour consolider les acquis de la démocratie et renforcer l’Etat de droit. Pour cet objectif le CNCP se propose d’une part de rétablir au sein de l’opinion, la crédibilité des partis politiques et leur caractère indispensable dans toute démocratie, et d’autre part, d’entretenir une collaboration soutenue avec l’administration, les partenaires au développement et les partis amis de la sous région et du reste du monde. Pourquoi ces partis ont-ils décidé de réagir après le renvoi du texte et non moment ou toutes les capitales régionales étaient sous tension et toutes les mosquées entrain de prononcer des fatwas ? Est-ce pour ces partis politiques, une manière d’affaiblir la vigilance du Président de la république.

Maître Konaté sur le code de la famille : « On s’est contenté de plaquer les institutions républicaines, pour simplement répondre à la mode démocratique !»

Avocat réputé au barreau malien, Maà®tre Mamadou Ismaà¯la Konaté est associé du cabinet Jurifis Consult. Très présent dans les débats de société qui traversent la société malienne, affaire du vérificateur général, ou BHM, il est aussi l’avocat de l’ancien président tchadien Hissène Habré. A travers une longue interview consacrée à  JournalduMali.com, cet agitateur d’idées nous livre sa vision sur le très controversé code de la famille, qui ne manquera pas d’occuper les devants de l’actualité dès la fin du mois de Ramadan. JournalduMali.com : Que pensiez-vous du nouveau code après qu’il ait été voté par l’Assemblée Nationale le 3 Août 2009? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Comme toutes les personnes de ma génération et de ma formation, je me suis réjoui à  l’idée qu’un Code de la famille ait opté pour ce qui est apparu à  mes yeux d’homme, de citoyen, de professionnel du droit comme une avancée réelle en termes de droits et d’équilibre des droits. JournalduMali.com : Ne regrettez-vous pas que le code n’ait pas été plus loin sur l’excision et la polygamie notamment ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Je ne juge pas les avancées de ce Code uniquement sur ces questions spécifiques là . De mon point de vue, pour ce qui concerne ces questions, le droit positif et tout le dispositif prévu dans les Conventions internationales signées par le Mali comportent de nombreuses réponses adéquates. Il est vrai que ces réponses sont moins « bruyantes » mais plus efficaces que les dispositions insérées dans un texte aussi spécial que le Code de la famille. Vous me parlez de la polygamie, pour moi, cela relève d’une option qui reste ouverte à  ceux là  qui en font le choix. Il ne reste pas moins vrai que certaines personnes subissent plus que ne vivent la polygamie. Ces personnes là  ont peut être besoin de la protection de la loi dans le cadre d’un ordre public de protection. JournalduMali.com : Avez-vous été étonné par l’ampleur des manifestations de protestation? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Très franchement je n’avais pas exclu une réaction, mais jamais au point de penser que l’on pouvait remplir d’un coup tout un stade en une seule matinée. Nombre de candidats aux élections les plus importantes dans notre pays ne sont pas arrivés à  faire cela, malgré qu’ils se réclament du peuple et disent disposer de militants partout. Il est vrai que l’appel auquel tous les « contestataires » du Code ont répondu, venait de plus loin qu’un appel politique. JournalduMali.com : Votre position sur le code a-t-elle évoluée depuis ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : La position de tout le monde devrait plus ou moins évoluer après ce qui s’est passé. C’’est vrai qu’il y a toujours des téméraires, mais Il ne faut pas tomber dans ce travers qui amène beaucoup de gens à  se dire « modernes » face à  d’autres qu’ils peuvent malencontreusement juger « moins modernes », ou « arriérés ». Ma position sur cette question a donc évolué pour plusieurs raisons : La première tient à  la diversité et à  la spécificité « des communautés ethniques » non suffisamment prises en compte dans les dispositions de ce Code. La seconde est en rapport avec le rôle social et la mission d’un certain nombre d’« autorités », de « notabilités » qui ne sont pas toujours « valorisées » dans nos lois « modernes ». La troisième, et pas forcément la dernière, tient au fait que des composantes essentielles de la nation malienne se sont exprimées dans un cri « presque » de détresse et de douleur. Une autre raison est qu’il faut évoluer, en tout état de cause, et je suis en parfait accord avec mon confrère Mountaga TALL, député de son état qui nous invite à  moins de paresse intellectuelle… Je n’ai pas de scrupule à  reconnaitre que J’ai évolué sur des points se rapportant au Code. JournalduMali.com : Pourquoi la frange de la société civile qui était favorable au code ne s’est-elle pas mobilisée ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : J’ai souvent entendu un tel argument qui venait comme un gros reproche fait à  la société civile, comme si cette dernière avait failli à  un « devoir de solidarité ». Envers qui d’ailleurs ? Non, je ne suis pas un farouche partisan du recul et de l’inaction. Mais reconnaissons le, le pays et ses hommes n’avaient pas beaucoup d’autre choix que d’apaiser le climat social afin que la réflexion se fasse dans la plus grande sérénité. Il fallait dans tous les cas éviter de se regarder en chiens de faà¯ence, prêts à  un affrontement dont personne ne pouvait prédire l’issue. Il faut se parler désormais et avancer dans la réflexion et dans les propositions. JournalduMali.com : Que pensez-vous de la gestion gouvernementale de cette affaire avant le renvoi? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Le gouvernement malien s’est trouvé exactement comme son homologue français au moment du passage en force de la Loi dite « Devaquet ». Il s’agit d’un projet de loi qui a tenté de reformer les universités françaises en fin 1986. Très contesté, il a entraà®né un mouvement étudiant et lycéen, notamment marqué par la mort de Malick OUSSEKINE, et le projet de loi a fini par être retiré. Le Président ATT s’en est sans doute instruit. Il a, dans son adresse à  la Nation, soutenu lui-même que tout avait été fait pour que le consensus soit à  la base de l’adoption de ce texte. Il faut rappeler qu’il s’agit d’un texte qui est d’origine gouvernementale. Il n’y a pas de raison de douter de la parole de la première autorité nationale, ce d’autant plus qu’il a été le tout premier à  se réjouir publiquement du vote de la loi par le Parlement. Cependant, force est de constater qu’au regard de l’évolution de l’actualité du Code de la famille, il y a comme quelques ratés dans le « déroulé ». En définitive, la leçon à  tirer est que dans notre pays comme dans beaucoup d’autres de la sous région, nous nous sommes souvent contentés de « plaquer » les institutions républicaines, pour simplement répondre à  la « mode démocratique ». En mettant en place ces institutions, nous les avons assez souvent perverties dans leur fonctionnement et rapports entre elles et avec d’autres. Il faut désormais « oxygéner » les institutions et « libérer » le système politique et démocratique dans notre pays. Les lois doivent être votées après des débats francs, ouverts et instructifs au cours desquels les élus de la nation s’expriment. Il n’y a aucun besoin de donner des « instructions politiques » et des « directives », qui font perdre de vue aux représentants du peuple qu’ils sont d’abord là  pour le peuple et pour son bonheur, et non uniquement pour un gouvernement. JournalduMali.com : l’Assemblée Nationale a-t-elle joué son rôle ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : l’Assemblée Nationale a pleinement joué son rôle dans le vote de la loi au moins. A t-elle joué un autre rôle que celui là , je ne saurais le dire. Va-t-elle encore jouer son rôle dans ce second exercice qui lui est demandé par le Président de la République, à  savoir, relire la loi, est bien malin qui saura le prédire. JournalduMali.com : Etes-vous d’accord avec le renvoi par le Président ? Etait-ce la bonne décision ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : La décision de renvoyer le texte de la loi en seconde lecture par le Président de la République ne relève que de sa seule et unique prérogative. Cette décision ne se discute pas. Elle se discute d’autant moins qu’elle trouve son fondement dans la Constitution. Il a pris la décision qu’il a cru devoir prendre et je constate que pour ce faire, il a pris le soin de consulter les nombreuses institutions de la République et leurs Chefs, les corporations, les forces vices et autres leaders politiques et d’opinions. N’aurait-il pas été plus opportun de consulter tous ceux là  avant plutôt qu’après ? Enfin, pour cette seconde relecture, je reste en tant que juriste, curieux de connaà®tre les points de contradiction qui vont servir de support à  la relecture du texte et à  sa nouvelle discussion. JournalduMali.com : Quels sont d’après vous les articles qui font le plus polémique et quelles solutions préconisez-vous? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Le plus curieux dans cette affaire, C’’est que tout le monde avance tout et son contraire à  la fois. De sorte qu’il devient plus difficile de faire la part des choses entre les points contesté et ceux qui sont contestables. Au-delà , il est facile de constater les articles controversés se rapportent le plus souvent à  des aspects philosophiques, des références culturelles, sociologiques et religieuses. Dans tous les cas, il est possible de concilier les points de vue si tous les acteurs sont animés du souci de doter notre pays d’un véritable cadre juridique applicable à  la famille et à  nos relations humaines, sociales, matrimoniales, patrimoniales… La question de la place et du rôle de la jeune fille d’une part et de femme-épouse d’autre part, est centrale. Il est impensable de confiner la femme d’aujourd’hui dans un rôle qui ne tienne pas compte de son environnement, de sa culture, de sa sociologie et de beaucoup d’autres facteurs. La femme de 2009 n’est pas celle de 1989 à  n’en pas douter. Son aspiration profonde à  plus de liberté, plus d’équité et plus de justice sont d’autant plus légitime qu’aucune religion du livre ne dit « non » à  une telle quête. De ce point de vue, les dispositions du code ne doivent pas être discutées sur la base d’une référence unique, de fondements figés et immuables, mais les réponses à  y apporter doivent se fonder sur des bases multiples, qui doivent venir de nous même, de notre culture et de nos religions. Autre question importante, la succession et la part susceptible d’être attribuée aux héritiers ne devrait pas avoir une importance véritable en raison du sexe, de la filiation. Le plus important aux yeux des maliens que nous sommes étant que les héritiers soient issus du même père. Dès lors que ce dernier a exprimé une volonté claire, cette volonté devra demeurer et s’exécuter. Cet argument est soutenu par le fait qu’il existe un air de tolérance naturelle des religions, aussi bien chrétienne que musulmane, qui n’expriment aucune opinion contraire. Pour ce qui concerne le formalisme nécessaire en matière de célébration d’union maritale, les dispositions du code de la famille n’interdisent point les mariages religieux. Il ne viendrait d’ailleurs à  l’idée de personne de nier l’évidence de l’importance de ce rôle. C’’est d’ailleurs sur ce point précis que les pouvoirs publics ne doivent plus hésiter à  s’avancer pour fixer un véritable « cadre juridique » de l’intervention des « ministres du culte » en matière d’état civil. Dans notre pays, aucun baptême ou mariage ne peut être célébré, aucun mort ne peut être inhumé, sans la présence et l’intervention d’un « ministre du culte ». Il ne viendrait là  encore à  l’idée de personne de confier de telles missions au premier venu que l’on rencontrera dans la rue par exemple. Cela veut dire que ces « actes » ont un sens et que les personnes qui les accomplissent ont une « importance sociale ». Dès lors, pourquoi ne pas imaginer de créer un statut particulier d’« officiers d’état civil religieux » ou d’ «agents d’état civil religieux ». Ces « autorités » seront nommées tous les ans, renouvelable dans des localités définies, par arrêté du ministre de l’intérieur, sur la base de critères tels que l’intégrité morale, le niveau de savoir et de connaissances cultuels, la notoriété publique, l’exercice effectif d’un ministère du culte… Le rôle et la mission de ces « officiers » ou « agents » de l’état civil consisteraient selon leur culte, à  prononcer les baptêmes, célébrer les mariages, inhumer les morts … Et ils feraient les déclarations auprès des autorités en charge de la tenue des registres ouverts pour ce faire pour y être mentionnées. JournalduMali.com : Le fait de créer des officiers d’Etat civil religieux ne va-t-il pas à  l’encontre de la laà¯cité de l’Etat ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Aucunement, bien au contraire. Il s’agit vraiment là  de prendre en compte une réalité de notre culture et de nos pays. Jusque là , C’’est le principal reproche qui nous est fait de tout faire venir d’ailleurs, en termes d’idées. Je pense pour une fois que l’on peu oser se jeter à  l’eau pour travailler sur des concepts nouveaux. La création de statuts particuliers d’officiers d’état civil religieux permet également de prendre convenablement en charge la mission de service public de déclaration des naissances, des décès et des mariages. Ces statistiques dans notre pays ont besoin d’être considérablement améliorés. Et puis, la mission de service public comme celui proposé s’exécutera sous un double contrôle administratif et judiciaire. Les personnes conservent encore leur liberté d’aller ou de ne pas aller par-devant les « ministres du culte » pour assurer un ministère. JournalduMali.com : Les modifications qui vont être apportées ne constituent-elles pas un recul pour le droit des femmes ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Les femmes le diront mieux que quiconque. Mais entre avancer doucement mais sûrement et ne rien à  avoir, il n’y a pas beaucoup de femmes qui ne suivraient pas sur ce qui est avancé là . Et puis les femmes ne sont jamais pour l’affrontement et les contradictions qui ne se terminent pas vite. JournalduMali.com : Comment allez-vous agir pour faire avancer vos propositions ? Existe-t-il un collectif autour de vous ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Je prends le risque de mettre sur la place publique une réflexion personnelle que J’ai muri et que je continue encore de murir. Je m’inspire de ce qui se passe tout autour de nous, en termes de droit comparé dans des environnements similaires ou identiques. Cette réflexion va sans doute se poursuivre dans le cadre d’une structure associative que je préside : « TICS DU DROIT ». TDD agit pour le développement et la promotion du droit et cette question-ci en fait fondamentalement partie. JournalduMali.com : Vos collègues avocats partagent-ils votre point de vue ? Mamadou Ismaà¯la KONATE : Les avocats sont des gens généralement intelligents, ils prendront sans doute position dans un sens comme dans l’autre, mais si cela présage d’un débat qui ne s’est malheureusement pas fait encore de manière lucide et profonde sur cette question dans notre pays, J’applaudirais mes Confrères des deux mains.

Code de la famille : réactions des maliens après le renvoi du texte

Ibrahim Konaté, enseignant « Att a intérêt à  préserver la paix et la quiétude au Mali  » La relecture de ce code permet aux députés de se racheter. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Par ce renvois, les députés ont l’occasion de reconquérir la confiance du peuple. Pour ce faire, ils ont intérêt à  rejeter en bloc les résolutions qu’ils avaient prise avant. Un tel code est taillé à  l’image et au goût des bailleurs de fonds occidentaux et il ne passera jamais au Mali d’Askia Mohamed, d’El Hadj Oumar et de Soundiata Keita. Cette culture léguée par nos ancêtres ne saurait être bafouée comme certains veulent. Le peuple ne l’acceptera jamais ». Tidiane Sogoba, employé d’une organisation internationale « Il faut saluer la déclaration d’ATT »  » ATT a plaidé sur les conséquences qu’aurait eu la promulgation d’un tel code au lieu de le vilipender. Il a évité à  son pays, sa patrie, de tomber dans un bain de colère inutile. Il faut saluer la grandeur de l’homme et son courage au lieu de monter les députés contre Att ». Alimata Touré, gérante d’alimentation « ATT aurait du promulguer ce code ! » « La protestation des musulmans n’est que de propagande.Lisez le code et vous serez édifiés et moins catégoriques. Ceux qui soutiennent le code sont plus nombreux que ceux qui le contestent. Mais ils ne font pas de sortie pour éviter à  la population de s’affronter. Que Dieu sauve le Mali des gens qui n’ont de musulman que leur nom, mais qui sont les plus hypocrites ! » Amadou Haidara, professeur d’arabe au lycée « ATT a agi en responsable! » « C’est une décision correcte et responsable. Le Haut Conseil Islamique doit être félicité pour sa démarche de musulmans et je persiste, pas d’islamistes. Si nos députés étaient si honorables, ils auraient du arriver à  ces constats plus tôt et éviter une perte de temps et que paie le contribuable pour les sessions tenues. Q’Allah bénisse le Mali et sauvegarde la paix pour les femmes, les enfants et les hommes ». Siratou Maà¯ga, promotrice d’école privée  » Le Mali n’est pas un état fort ni un pays de droit! »  » Dans un pays o๠51 % de la population sont des femmes, il est lamentable de renvoyer un tel code à  la relecture et qui protège les femmes. Ce code est contesté seulement par les leaders des associations musulmanes et qui sont tous corrompus jusqu’à  la moelle ! » Fadialla Ballo, agent-comptable « Une fuite de responsabilité des députés » Avec cette relecture du code décidée par le président, les honorables sont pieds au mur, la crise politique est latente et les députés ont prouvé leur inefficacité et leur inutilité dans ce pays. Le constat est clair : nous exigeons la dissolution de l’Assemblée Nationale pour que les députés aillent reconquérir la confiance des citoyens.

Code de la famille : ATT renvoie le texte en deuxième lecture !

 » J’ai engagé depuis deux jours des consultations avec les différentes institutions de la République,les organisations civiles, les populations et les divers leaders des communautés religieuses du Mali afin de prendre une décision, quant à  la promulgation du code de la famille », a d’abord déclaré le président de la République, avant d’annoncer sa décision de renvoyer le texte du code en deuxième lecture. Un long processus de réforme du code de la famille Après un rappel historique des différentes étapes qui ont jalonné le processus de rédaction du nouveau code de la famille et des personnes, avant soumission à  l’Assemblée, ATT a précisé que la législation nationale a souvent été incomplète et non conforme aux traités et conventions internationales (conventions signées par le Mali et qui pèsent sur le code). Mais le chantier du nouveau code remonte à  des années et doit prendre en compte le droit de toutes les personnes et mené à  terme. « Il vaut mieux que le texte soit purgé de ses erreurs pour satisfaire tout le monde », a ajouté ATT cherchant le consensus en ce mois de Ramadan. Au terme du long processus et face aux incompréhensions des uns et des autres, le président de la République particulèrement sensible à  l’appel du Haut conseil Islamique, a précisé que le code de la famille du Mali était spécifique sur des points comme la foi o๠la tradition. Et ces facteurs rendent la tâche difficile pour trouver un consensus.  » Les changements de société ne se décrètent pas ! » a ajouté le président.  » Mais il y a aussi un déficit de communication autour du texte et de mauvaises interprétations qui montrent que le débat n’est pas clos ! ». On n’en doute pas. Par ailleurs, ATT a souligné un vide juridique dans certaines matières et règles de droit externes à  notre législation, mais de préciser :  » ce code fait 1143 articles et moins de 10 articles sont sources de désaccord et après correction, ce code sera mieux accepté par les maliens. », a t-il estimé. Renvoi du code en deuxième lecture pour maintenir la paix et la cohésion sociale au Mali  » C’est pourquoi J’ai pris la décision pour la paix et la cohésion sociale de notre pays de renvoyer le code à  une deuxième lecture afin qu’il suscite l’adhésion et la compréhension de tous » ATT donne ainsi du labeur supplémentaire aux députés et diverses commissions qui ont planché sur le projet et n’ignore pas les réactions qui pleuvront sur cette décision dès demain. Par ce choix, il va temporairement apaiser la colère des musulmans, agacer quelques uns, mais il affirme être solidaire des députés et parlementaires.  » Le code reste le code, mais les incompréhensions ne doivent pas nous arrêter dans l’élaboration définitive du projet. Aussi, j’ai demandé cette relecture et certains amendements qui seront reportés à  la fin du mois de carême ». Enfin, ATT n’a pas manqué de remercier les maliens y compris ceux de l’extérieur pour leur écoute.  » Je demande à  chacun, à  toutes les communautés religieuses essentiellement le Haut Conseil Islamique et les institutions de la République, je demande à  chacun de s’investir pour aider le Mali et m’aider dans la mission au combien difficile que vous m’avez confié. » Je vous souhaite à  vous aussi un bon ramadan. Par ces mots, ATT a t-il mis fin à  la polémique ? Les esprits ont un mois pour se calmer. Après le mois de Ramadan, des amendements devront être votés et le texte promulgué. Combien de temps cela va t-il encore prendre ?

Code de la famille : ATT va-t-il promulguer le texte ?

Après s’être longtemps abtenu de promulguer le document sur le nouveau code, le président de la République Amadou Toumani Touré décide de se prononcer sur le code . Pour faire converger les différents points de vues, ATT ouvre la porte de Koulouba aux courants de la nation malienne. Hier, après avoir rencontré les présidents des institutions, les députés et les chefs de partis politiques représentés à  l’Assemblée Nationale, il a reçu aujourd’hui les leaders musulmans. Une concertation faite à  huit clos et qui fera l’objet d’une déclaration publique du président à  la télévision malienne. Entre le marteau et l’enclume Le président Att est entré dans une danse difficile. Après le vote de loi par les députés, le dernier mot lui appartient, à  savoir promulguer ou non, un texte, quinze jours après vote à  l’Assemblée et selon l’article 40 de la constitution, or ce délai est à  terme. Le code soumis à  des accords internationaux, divise l’opinion malienne, qui y voit une attaque envers ses valeurs traditionnelles. La majorité des musulmans fait aussi pression pour renvoyer le code à  la révision. Le président se trouve devant un choix cornélien: satisfaire les siens ou répondre aux impératifs internationaux, faits de traités et de conventions que le Mali a pourtant signé. En cas de promulgation…que va t-il se passer ? Si ATT promulgue la loi, il se mettra automatiquement à  dos et pour de bon, l’écrasante majorité du peuple malien. Une sanction trop lourde pour un homme d’état, surtout de la part d’un peuple entier. ATT est avant tout un musulman qui ne rate jamais la prière de vendredi sauf en voyage. En promulguant ce code, il va à  l’encontre de sa propre religion. On imagine cependant qu’il a réfléchi à  tout ca. Des menaces sérieuses de la part des religieux Les conséquences seront lourdes si ATT promulguait le texte. Et les religieux déterminés à  marcher jusqu’à  Koulouba, quitte à  grimper la colline et l’estomac vide, mois de carême oblige, ne resterons pas les bras croisés. Ils ont déjà  annoncé qu’ils mettraient la laà¯cité de l’Etat en mal. Samedi dernier, Mahmoud Dicko a invité les fidèles musulmans à  ne plus célébrer leur mariage à  la mairie. En lieu et place, il sera procédé à  la relance du mariage religieux sur toute l’étendue du territoire national. Un acte de mariage signé par l’imam ou d’autres officiants musulmans sera disponible dans toutes les mosquées. Et les Imans ne rendront plus services aux députes qui ont voté cette loi. La même décision est valable pour les ONG et les associations féminines qui ont défendu le code. Avec la désobéissance civile des musulmans, tous les maires risquent le chômage technique. Ce qui signifie que nous sommes au bord d’une crise sociale, à  laquelle ATT devra trouver une issue satisfaisante pour tous. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Mais ne dit-on pas que la nuit porte conseil ?

Le code de la famille dans les autres pays d’Afrique

En effet, le code des personnes et de la famille suscite de vives réactions au sein de la population malienne. Plusieurs personnes et groupements sont contre. Les autorités islamiques en passant par les défenseurs des valeurs traditionnelles du pays. Tandis que d’autre part, les organisations féminines luttent pour l’adoption définitive de ce code. Cas de l’excision Plusieurs points du nouveau code sont contestés de part et d’autre. s’il est évident que le code apporte un changement important, il y manque quelques points importants. Il s’agit surtout de l’interdiction de l’excision. Pourquoi ne fait-elle pas partie du code ? Le Burkina Faso, le Sénégal et la Côte d’Ivoire l’ont pourtant bien interdit. C’’est probablement la raison pour laquelle, le Mali est devenu un refuge pour ceux qui continuent à  exercer l’excision puisqu’elle est autorisée. Des exciseuses, car ce sont en général les femmes qui viennent au Mali pour pratiquer leurs méfaits, sans risque d’être inquiétées. Le lévirat également existe toujours, c’est-à -dire, qu’une veuve doit se marier avec le frère de son mari défunt. Le Bénin a aboli le lévirat depuis plusieurs années maintenant Le mali, vis-à -vis de ces pays, est en retard sur le code des personnes et de la famille. Certains s’accorderont à  dire que les us et coutumes ne sont pas identiques. Quoiqu’il en soit, les peuples africains ont toujours quelque chose en commun côté culture. Parmi lesquels, le mariage religieux, l’excision, le lévirat etc… Et, l’excision n’est pas une question de religion, loin de là . Cela relève plus de la culture que de la religion. En partant du caractère laà¯c du Mali, on comprend aisément la non reconnaissance du mariage religieux. Par ailleurs, s’il existe vraiment 90 % de musulmans au Mali, et 3 % de chrétiens, ne serait-il pas judicieux de trouver une meilleure formule que cette non- reconnaissance ? La question qu’il faut se poser est de savoir si le peuple malien est prêt à  accepter les changements qui suivront la promulgation de ce nouveau code ? Si promulgation il y a. Un grand nombre de maliens vit à  l’extérieur du pays. Ceux bien sûr qui vont à  la recherche de fortune. Certains passent plusieurs années loin de leurs familles. Or, le code stipule qu’un homme resté plus de trois ans en dehors du foyer conjugal, perd toute qualité de chef de famille. C’’est la femme qui devient alors la responsable de la famille. Cette partie du code n’enchante guère les réfractaires au code. Ils estiment être en contact permanent avec leurs familles et s’ils restent si longtemps loin des leurs, C’’est justement dans le souci de pouvoir subvenir à  leurs besoins quotidiens. Tout compte fait, la question divise au sein de la population. Visiblement, le Mali n’est pas prêt à  accepter un tel changement au vu des multiples manifestations des derniers jours. Le dernier mot reviendra bien sur au président de la République et qui est en pleine discussion avec les différents contestataires du code.

Rentrée du gouvernement : de nombreux chantiers en attente

Au nombre des dossiers du gouvernement, on peut citer le code de la famille et la résistance de la communauté musulmane face à  l’adoption du nouveau texte, la guerre contre les Salafistes au Nord ou l’après-meurtre de la maire de Koutiala, entre autres. Des vacances gouvernementales perturbées Pendant que les maliens continuent de tirer le diable par la queue, en ce mois béni de Ramadan, l’argent se fait rare comme un poisson frais dans le désert, et nos ministres qui coulaient de tranquilles vacances, ont du écourter celles-ci face aux questions sociales qui agitent les maliens. Le climat à  Bamako est de plus en plus tendu à  cause du vote le 3 août dernier, du code des personnes et de la famille. Jamais les pouvoirs publics de notre pays et les députés de l’Assemblée Nationale, n’avaient été pris à  parti aussi violemment par l’opinion, au cours de ces cinq dernières années. Dans ce fameux code, 22 articles provoquent l’ire des musulmans, toute chose qui a fait l’objet d’une marche de protestation et la tenue de plusieurs meetings à  Bamako et dans les autres provinces du Mali. Maintenant, la question est de savoir si ATT va promulguer ou non, le texte de loi ? Seul décisionnaire, face à  un code, d’une part soumis à  des impératifs internationaux et d’autre part, qui ne convient point aux citoyens, le choix sera difficile. Le président est attendu au tournant. La crise du Nord toujours pas résolue Au nombre des questions brûlantes qui attendent le président ATT et son gouvernement, figure la problématique de la nébuleuse Al qaà¯da. Opérant depuis quelques mois au nord du pays, ce groupe a transformé cette zone en terreau du terrorisme. Cette organisation (GSPC) est en embuscade permanente contre les forces de sécurité et de défense. La question est de savoir comment se débarasser de ce groupe et aboutir à  la stabilité souhaitée dans la partie septentrionale malienne. Un dossier délicat pour le gouvernement et le chef de l’Etat, qui a passé une partie de ses vacances chez son homologue Kadhafi en Libye. ATT, on le sait compte sur la coopération inter-états pour combattre le terrorisme au Nord, d’o๠la tenue prochaine d’un sommet à  cet égard. L’Affaire de Kita, les assassinats politiques… Selon certains observateurs, les émeutes à  Kita sont des avertissements déguisés au président, sur une tension existante sur le pays. Apres les malheureux événements qui ont vu des populations en colère s’attaquer aux édifices publiques et face à  l’imprudence d’un élément de la garde nationale qui a causé la mort d’un apprenti-chauffeur, le malaise est palpable et l’autorité remise en question. Comment ATT va t-il gérer cet aspect et faire instaurer la confiance entre la population et les pouvoirs militaires ? Demain, doit se tenir le premier conseil des ministres, et beaucoup de réponses sont attendues sur la gestion des diverses crises qui secouent le pays. Il faudra d’abord calmer la colère desélites musulmanes. Envisager la reconstruction des bâtiments saccagés à  Kita et surtout prendre des dispositions pour éviter qu’une telle flambée ne se reproduise à  nouveau. Eviter également les assassinats politiques tels celui de la Maire de Kita et dont l’affaire demeure non élucidée. Face à  tous ces dossiers, le gouvernement a du pain sur la planche. Quant au problème du Nord, un forum Sahélo-saharien devrait se tenir. La rentrée sera chargée pour Modibo Sidibé et ses ministres.

Le Recotrad explique le nouveau code des personnes et de la famille

Depuis quelques jours maintenant, le nouveau code des personnes et de la famille ratifié par l’Assemblée Nationale pose de sérieux problèmes au sein de la population malienne. Explications sur les points qui fâchent Les points qui alimentent la polémique sont surtout les articles relatifs au mariage et à  la succesion. Le Directeur National des Affaires Juridiques Tidiane Dembélé, est l’un des rédacteurs de ce code. Le Recotrade a jugé nécessaire de faire appel à  lui afin d’éclairer d’avantage l’opinion publique. Il précise : ‘ceux qui ont élaboré cet article ne sont ni animistes ni athées, comme s’évertuent à  le faire croire certaines personnes’. Selon l’article 279, pour la première fois au mali, les fiançailles sont une convention par laquelle un homme et une femme se promettent le mariage, en accord avec les deux familles. l’article 281 : le mariage est un acte laà¯c et public auquel un homme et une femme sont consentants. Mr DEMBELE cite ces deux articles suite à  une question concernant l’homosexualité. ‘il n’y a pas de mariage homosexuel dans le code de la famille’ précise-t-il. Toujours à  propos du mariage, Mr DEMBELE dément les propos selon lesquels la femme a le droit d’épouser autant d’hommes qu’elle souhaite. Puis, l’article 314 stipule :  » le mari est le chef de la famille ». Il perd ce titre en cas d’absence prolongée et injustifiée. Si le mari est malade et incapable de faire quoi que ce soit, C’’est la femme qui devient chef de famille. L’article 314-alinéa 4 : Le choix de la résidence de la famille appartient au mari. La femme est tenue d’habiter avec lui. l’homme et la femme se doivent fidélité, protection, secours et assistance. Ils s’obligent à  la communauté de vie, sur la base de l’amour réciproque. Apporter des éclaircissements Ces éclaircissements apportent un réconfort à  la majorité des hommes qui s’inquiétaient d’une émancipation et d’une révolte de la gente féminine. Concernant le mariage religieux, il est bel et bien reconnu dans le code. Mr DEMBELE affirme : ‘le code n’exige aucun papier de régularisation pour le mariage religieux, donc, les enfants issus de ce mariage sont reconnus par la loi. Quant à  l’enfant naturel, c’est-à -dire, conçu en dehors du mariage : ce dernier a le même droit que les autres enfants, au cas o๠le père le reconnait avant sa mort. Il bénéficie donc des mêmes droits que les autres enfants. l’article à  polémique l’opinion publique voudrait une modification de l’article 3 qu’elle trouve floue. Article 3 : « nul ne peut faire l’objet de discriminations en raison de ses caractéristiques de génération». Beaucoup estiment que cet article approuve et encourage l’homosexualité. Reste à  savoir quelles décisions prendront les autorités face au mécontentement général. Signalons que de vives protestations secouent l’opinion publique malienne en vue de l’abrogation de ce nouveau code de la famille.

Code de la famille : les femmes maliennes s’expriment

Généralement au Mali, les femmes au Mali n’aiment pas trop s’exprimer. Par peur de bouleverser l’ordre social, un ordre presqu’immuable hérité de la tradition. Le Mali reste un pays de paradoxes, de contradictions qu’il faut comprendre. Mais un changement palpable est entrain de s’amorcer avec le nouveau code de la famille, et malgré la polémique. Mais quant il s’agit de revendiquer leurs droits, de s’émanciper, le poids de l’éducation peut parfois rattraper les militantes les plus aguerries. Il faut alors se soumettre à  la loi du silence, silence des femmes devant l’homme, cet autre soi et qui conditionne la vie de beaucoup d’entre elles. La volonté d’émancipation contre le poids de l’éducation Qu’elles soient de la société civile ou dans les ministères, à  l’Assemblée ou dans les champs de Koulikoro ou de Samanko, les femmes veulent s’émanciper au Mali. Tâche difficile dans une société o๠la parole devient tabou quant il faut s’exprimer sur certaines questions sensibles, comme le nouveau code de la famille. Ou sont-elles donc ces batailleuses, ces féministes, d’ici et d’ailleurs ? O๠sont leurs paroles savantes pour dire leur désir véritable de s’épanouir dans une société o๠le devoir d’obéissance se voit aboli par le nouveau texte. l’émission de téléréalité  » Mande Massa Ka Baara Mousso » ou l’éloge du Mandé Massa, qui choisit et élimine une à  une les différentes candidates au mariage, rencontre pourtant l’adhésion de la gente féminine malienne. Alors, point n’est besoin de s’agiter, car sans que le Haut Conseil ne s’offusque de certaines dispositions inhérentes au code, bien des femmes maliennes partagent leurs vues. Celle d’être inférieures à  l’homme. Et parfois même de s’agenouiller pour le saluer ou lui servir à  boire…comme dans Mandé Massa… Ce code est-il une réelle avancée pour les femmes ? Les femmes elles-mêmes en doutent. Celles plus conservatrices comme Safiatou Dembélé, présidente de l’Association Islamique des femmes du Mali:  » Ce code va à  l’encontre des principes religieux. Il n’y a pas un texte qui mette plus à  l’aise les femmes que le Coran. » On apprend en effet, que le Coran permet à  la femme d’acquérir des biens, des contrats ou de nouer un commerce sans l’autorisation du mari. O๠est alors la frontière entre valeurs sociétales et religieuses ? Entre laicité et religion ? Autre point : le mariage religieux, qui n’est plus reconnu seul par le nouveau code. Or bien des ménages sont mariés depuis des années, devant Dieu et cela leur suffisait. Aujourd’hui, la femme mariée religieusement ne jouira pas de la même protection qu’une femme mariée devant la mairie. Et si un homme qui a été marié à  une femme religieusement, décide d’en prendre une deuxième civilement, qu’en sera-t-il des droits de la première épouse ? Par ailleurs, le nouveau code évite les questions liées au lévirat, à  l’excision et qui ne sont nullement légiférées au Mali, à  l’inverse d’autres pays comme le Sénégal, le Burkina Faso ou la Guinée. On vient des autres pays pour exciser au Mali, terre de traditions et de coutumes immuables. Les féministes appellent au dialogue, à  la concertation… Ce nouveau code s’il fait polémique, après la marche des religieux le 15 Aout à  Bamako, et la grande manifestation du 22 Aout au stade du 26 Mars, reste source de malentendus. Beaucoup s’indignent, s’agitent sans vraiment comprendre le fond de la question. « Il est d’abord utile de s’en imprégner, de le lire attentivement avant de se livrer à  toute commentaire et toute interprétation… », affirme Aminata Dramane Traoré, ex ministre de la culture du Mali. D’autres comme Traoré Nana Sissako, présidente de l’On »g Pivot Droits et citoyenneté des femmes », pense qu’il faut débattre de la question et multiplier les recontres de femmes pour éclaircir les opinions sur les articles qui fâchent. C’est aussi l’avis de Mme Dembélé Oulematou Sow, qui appelle à  une large concertation pour mieux comprende le code de la famille : » Il faut vulgariser, expliquer davantage le contenu du code, pour éviter tout amalgame, toute interprétation tendancieuse ». Malgré ces appels émanant de personnalités de la société civile ou de responsables d’associations, les femmes ne sont pas assez nombreuses à  s’exprimer. Est ce parce que beaucoup d’entre elles partagent encore l’avis des religieux, sont trop enracinées dans la tradition ? Ou s’agit-il simplement d’un manque de communication ?

Meeting des Religieux au Stade du 26 Mars : Plus de 50 000 personnes présentes !

Apres la marche de protestation contre le code de la famille (adopté le 3 août),la communauté musulmane du Mali sous la houlette du conseil islamique, a décidé de ne plus célébrer les mariages à  la mairie. Parce que le mariage religieux a été dévalorisé au profit du mariage civil par le nouveau code. Voici le mot d’ordre donné par le président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko lors du grand meeting au stade 26 mars ce samedi. C’’était dans un climat de tension, que s’est tenu le meeting des musulmans au stade du 26 mars. Le stade a refusé du monde, ce samedi, environ 50 000 fidèles musulmans sont venus des quatre coins de Bamako, pour prendre à  témoin l’opinion nationale, manifester leur détermination et indignation contre le nouveau code. Les femmes en voiles tenant leurs enfants au bras étaient assises devant les hommes sous le soleil. « Lahi lah illaha, Allah, Akbar ! » tels sont les slogans et les refrains des musulmans contre un code, qui selon eux, foule au pied les lois fondamentales de l’Islam.  » On ne célébrera plus le mariage civil à  la mairie ! » Dans sa déclaration Mahmoud Dicko a affirmé que ce code va à  contre courant des valeurs de société, culturelles, morales et religieuses. Il est tout simplement d’inspiration satanique. Arguant que l’article sur le mariage dans le code nouveau rend inutile le mariage religieux au profit du mariage civil. A cet effet il a appelé les musulmans qui sont à  majorité maliens (90 % de la population) à  ne plus célébrer leurs mariages à  la mairie. Avant de dire que désormais le mariage des musulmans sera célébré dans les mosquées avec une attestation délivrée par l’Imam. « Nous allons faire des attestations pour nos mariages célébrés devant l’Iman et Dieu à  la mosquée » a t-il déclaré. Cette information a été bien accueillie par les musulmans, excités à  tel point que certains d’entre eux brandissaient leur chapelet en l’air. Un intervenant appelé par les fidèles « chérif », s’est exprimé sur l’attitude des députés et qui laisse à  désirer. « Dans un pays ou 90 % sont musulmans, nos députés ont été achetés par le pouvoir, parce que nous savons tous que ce code vient de l’extérieur. » Un code considéré comme rejetant les valeurs religieuses du Mali Retraçant l’histoire du Mali, Chérif a rappelé qu’« avant l’arrivée des colonisateurs, nous avions notre culture, notre tradition, notre dignité, et notre religion, nous avons su garder ces valeurs sociétales. Aujourd’hui les « kafirs » (ennemis) députés ont voté cette loi contre leur peuple ». Les chefs coutumiers présents à  ce meeting par la voix de leur représentant n’a pas manqué à  déverser sa bile sur le code. « Après la contestation du texte, nous les familles fondatrices de Bamako (Niaré, Touré, Dravé) jugeons que ce texte atteint gravement nos valeurs sociétales et brave notre religion, nous ne l’accepterons pas ! » La jeunesse et les femmes mobilisées contre ce code La jeunesse, fer de lance de tout mouvement, a soufflé dans la même trompette que leurs parents en martelant qu’ils sont prêts à  prendre le devant contre l’application du code. Les femmes dont certains pensent que ce code les favorise, ont surpris le public en montrant leur indignation contre ce texte qui est purement satanique selon elles. « Il y a aucun code qui puisse mettre la femme plus à  l’aise que les sourates du Coran », a martelé Safiatou Dembélé Représentante des femmes musulmanes. Mohamed Kimbiri, connu pour son engagement et sa détermination pour la défense de la religion musulmane à  travers les médias du Mali, a répété une fois de plus que les députés ont trahi leur peuple. C’’est ainsi qu’il a appelé les fidèles musulmans à  croiser le fer contre le gouvernement pour que ce code soit renvoyé en révision avant promulgation. Les médias aussi fustigés A noter que l’Assemblée et l’ORTM sont dans le collimateur des musulmans. Et pour cause, selon Dicko Mahmoud, l’ORTM connu pour être la passion du service public est devenue la passion d’une minorité « nous avons voulu que l’ORTM publie notre bande d’annonce du meeting, et les responsables de cette structure ont refusé ». Ce qui a piqué la colère des religieux. Quant à  l’assemblée, les musulmans affirment que les députés ont cessé d’être les représentants du peuple mais plutôt des opportunistes au détriment du peuple. Calmer les esprits En conclusion Mahmoud Dicko président du Haut Conseil Islamique a calmé les esprits en conseillant aux fidèles musulmans de ne pas procéder aux barricades car « nous aimons notre pays mais nous aimons Dieu et son prophète » a –t-il conclu. Dieu merci, aucun incident n’ a eu lieu même si certains provoquaient les policiers chargés de veiller au contrôle de cette masse énervée. L’affaire est loin d’être terminée.