Agence EDM à Djélibougou : le coffre fort enlevé par les bandits

Innovation en terme de mode opératoire Il y’a seulement 48 heures, le ministre de la Sécurité intérieure, le général Sadio Gassama, a promis de sortir les grands moyens contre l’insécurité grandissante à  Bamako et la question refait surface avec le braquage, en l’espace de deux jours, des agences EDM de Magnabougou et Djélibougou. Les « braqueurs » innovent en terme de mode opératoire : armes en mains, moyens logistiques importants et méthodes jusqu’alors méconnues des Bamakois Apres Magnabougou, l’agence de Djélibougou Depuis quelques mois, les populations de Bamako et environs ne dorment plus que d’un seul œil. Et pour cause : braquages, agressions physiques, vols à  main armée, meurtres sont devenus monnaie courante. Les voleurs et autres bandits de grands chemins ne semblent reculer devant rien. Pis, tout se passe comme si les malfrats, non contents de martyriser les populations, font un véritable pied-de-nez aux policiers et aux gendarmes chargés de les traquer en vue de sécuriser les citoyens et leurs biens. Face à  cette insécurité qui prend de plus en plus des dimensions inquiétantes, le ministre en charge de la Sécurité et de la protection civile, le Général Sadio Gassama, était monté mardi dernier au créneau en rencontrant les principaux acteurs de la sécurité à  l’Ecole nationale de Police. Mais les promesses du général se font attendre, l’arsenal annoncé tarde à  se mettre en marche. Pour preuve, l’agence EDM ( énergie du Mali ) de Magnambougou a été braquée par des hommes armés, qui auraient emporté 5 millions de nos francs. Selon nos sources, à  leur arrivée sur les lieux, ils ont encerclé toutes les voies d’accès à  cette agence, avant de commencer leur opération. A suivi l’agence de Djélibougou. Le braquage s’est passé selon des témoins aux environs de 5 heures du matin. Ce sont 7 hommes armés qui ont attaqué l’agence EDM SA de Djélibougou. Ils sont venus à  bord d’une Mercedes et ont encerclé l’agence en tirant en l’air des coups de fusil. Ces hommes sont partis avec le coffre fort de l’agence, selon les responsables d’EDM SA, qui soutiennent qu’il n’y avait pas de sommes importantes dans le coffre emporté. Selon une habitante de Djélibougou, toute la population a assisté impuissante à  l’opération. « Les gens assistaient au spectacle sur le toit de leur maison », dit-elle. « Le gardien est sorti par la porte de derrière et s’est dirigé vers la rue, o๠deux des bandits se trouvaient. Ils ont tiré sur lui mais les balles ne l’ont pas atteint. Il a crié au voleur, voleur, voleur ! Les bandits ont tiré plusieurs balles en l’air pour effrayer les gens, surtout dans la direction o๠le gardien criait au voleur. Le gardien échappe à  la mort D’après la même source, les agresseurs ont tiré plus de dix balles avant de faire sortir le coffre fort de l’agence et prendre la poudre d’escampette. « Ils n’étaient pas tous à  bord de la Mercedes, certains étaient sur des motos Jaarkata, et ce sont eux qui ont encerclé le quartier, avant que les autres ne pénètrent à  l’intérieur de l’agence pour exécuter leur coup » rapportent nos sources. La police est arrivée le matin sur les lieux pour interroger le gardien et ramasser les balles (enfin ce qui en restait). Une déclaration a été faite et le commissariat du 6ème arrondissement, selon nos témoins, a ouvert une enquête. Pour les populations de Djélibougou, cette situation n’est pas nouvelle, car les vols de motos, d’objets valeureux et autres sont fréquents dans ce quartier. Les voleurs sont toujours armés et menacent de tuer ceux qui essayent de leur résister. Toutefois, ce banditisme qui gagne du terrain ne rassure guère les populations, qui n’accordent plus un grand crédit à  la police. Et ce ne sont certainement pas les propos du général Sadio Gassama qui y changeront quelque chose. Lui qui avait instruit aux forces de l’ordre de la capitale de s’organiser pour combattre efficacement les bandits. En ces termes : « Vous connaissez déjà  les noms de certains chefs de bandes, il vous suffit de vous organiser de façon professionnelle pour réussir à  les neutraliser ». En tout cas, tout le monde attend la traduction en actes concrets de tous les engagements du ministre. Car Bamako et ses environs vivent sous la terreur des bandes armées. Et selon le témoignage d’un policier : « Il ne suffit plus d’avoir une arme, mais de l’exhiber pour faire peur ».