Noix de cola : le panier désormais cédé à partir de 105 000 FCFA

Le panier de Cola est désormais vendu à partir de 105 000 FCFA et plus selon les qualités sur le marché. Pour les revendeurs, cette augmentation ne découle pas des effets d’une conjoncture économique mondiale. 

Vendeur de cola depuis plus de 20 ans, Abdoulaye Keita ravitaille ses clients depuis l’emplacement appelé Woro cour implanté au grand marché de Bamako. Mais son quotidien aujourd’hui n’est pas des plus simples. La noix de cola s’écoule difficilement, la faute au prix jugé excessif par beaucoup que les vendeurs attribuent à la saison des pluies.

Avec cette tendance à la hausse des prix, le marché est timide et lent. Les paniers de cola, qui viennent de la Côte d’Ivoire et la Guinée sont disponibles maintenant autour de 90 000 voire plus contre 40 000 auparavant. Donc les revendeurs repercutent sur le prix final. Certains estiment toutefois que les prix du panier de cola ne sont jamais fixes, souvent, elles peuvent couter meme 60 000 FCFA. Le kilo de cola qui était cédé entre 1000 et 1250 FCFA l’est aujourd’hui entre 2 250 et 2 500 FCFA

Au Mali comme dans plusieurs autres pays de la sous-région, le cola est source de plusieurs bienfaits. Dans les traditions, on y a recours lors des évènements sociaux, tels les fiançailles, baptêmes ou encore les décès Pour ce qui est de son prix sur le marché actuel ou le panier est passé de 60 000 à 105 000 et plus, elle sera selon les projections des acteurs réduit en novembre.

« Worosugu »: les commerçants sous le choc

Jamais deux sans trois… L’auteur de cette assertion semble ne pas s’être trompé. En effet, après le marché de l’artisanat, puis celui de Médine, c’est au tour de celui communément appelé « marché de colas » de partir en flammes. Un violent incendie a réduit en cendres plus de 500 boutiques, mettant sur la paille autant voire plus de commerçants, de nombreux détaillants stockant la nuit tombée, leurs marchandises dans des boutiques d’amis. Impuissance et désarroi total L’incendie aura duré plus de deux 4 heures de temps. Les commerçants ont regardé toute la nuit brûler leurs magasins ou leurs ballots, enfermés dans des caisses pour les protéger des voleurs. Paniers de colas, produits de beauté, friperies, tout est parti en fumée. Certains d’entre eux erraient toujours hagards dans les décombres ce jeudi après-midi, après que le danger ait été éloigné par les soldats du feu. Awa Keita, vendeuse de kola, témoigne avoir « perdu 15 paniers de cola pour une valeur estimée à  700 000FCFA ». « C’’est la deuxième fois que je suis victime de l’incendie » , poursuit celle qui dit être la doyenne des commerçants de ce marché qu’elle fréquente depuis 40 ans. « Mon mari, mes enfants vivent tous des revenus de mon unique activité du commerce de cola » se lamente–t- elle. Sory traoré, regarde les restes de sa boutique de cosmétiques. Il ne reste plus rien de son stock qui lui a coûté plus d’un million de francs. « Quand je voyais ma boutique en feu, franchement je ne pouvais que m’en remettre à  Dieu  » nous déclare-t-il, visiblement sous le choc. Heureusement on ne déplore aucune perte en vie humaine liée directement à  l’incendie. Mais d’après les gendarmes qui assurent la sécurité du lieu, plusieurs personnes ont été victimes de malaise, et même de crise cardiaque, en voyant ainsi brûler leur gagne-pain, fruit de tant d’efforts. Une information confirmée à  l’Hôpital Gabriel Touré. « Les pompiers, C’’est le médecin après la mort » D’après les témoins, l’incendie a commencé vers 21 heures. Les victimes accusent les sapeurs pompiers d’avoir tardé à  intervenir. Pire, « les premiers pompiers arrivés n’avait pas assez d’eau pour éteindre le feu. Il a fallu attendre des heures pour qu’un camion pompier puisse venir de l’aéroport de Bamako Senoué » témoigne un vendeur. Le feu ne sera éteint qu’au lever du jour. Plus de 500 kiosque étaient déjà  parti en fumée. La nuit de l’incendie, le député de la commune 2 Karim Keita ainsi que certaines autorités administratives se sont rendus sur le lieu. La question de la cause de l’incendie reste posée. En attendant les résultats de l’enquête ouverte, beaucoup évoquent des courts circuits à  cause des branchements anarchiques.

Anyama : La cité de la cola en Côte d’Ivoire

Anyama fait partie des 10 communes de la capitale économique ivoirienne Abidjan et regorge plus de 146 000 âmes. La cité est connue depuis des temps immémoriaux, comme étant la base de la production et de la consommation de la cola. Ce produit connu de tous les pays de la sous-région, est majoritairement commercé par les dioulas issus du nord du pays. Une denrée spéciale Le représentant de la communauté malienne d’Anyama, Mr Toumani Keita, âgé de 94 ans, nous explique que la cola est encrée dans les coutumes, mœurs et traditions de toutes les communautés musulmanes. Elle est utilisé lors des cérémonies de baptêmes, de mariages, des cérémonies rituelles… Alors âgé d’une trentaine d’années, Toumani Keita fait ses débuts dans le commerce de la cola en 1945 à  Grand-Bassam. Avant de passer par Adzopé et atterir en fin de compte, à  Anyama. Il représente aujourd’hui le doyen de la filière cola à  Anyama. Cola, source d’intégration sous régionale Le secrétaire général de la filière cola en Côte d’Ivoire, Bréhima Keita explique que les différentes nationalités peuplant Anyama sont toute venues pour la cola. Ils sont originaires du Mali, du Burkina Faso, du Sénégal, de la Guinée, du Nigéria et de tous les pays de la sous région ouest-africaine. Cette denrée constitue une véritable source d’intégration sous régionale parce qu’elle est permanemment utilisé lors de nombreuses cérémonies. Mr Keita affirme que la cola ivoirienne est la meilleure dans la sous région. C’’est la raison pour laquelle elle constitue un pôle d’attraction. Selon lui, elle résiste mieux aux aléas climatiques. Les tracasseries routières Le commerce de colas représente certains avantages mais néanmoins, les inconvénients ne sont pas négligeables. Mr Koné déplore le fait que certaines fois, « lorsque nous achetons par exemple 20 kg de cola, on trouve que plus de la moitié est pourrie. Cela n’arrange vraiment pas nos affaires et nous fait perdre des millions de francs CFA.» Les commerçants rencontrent de nombreuses difficultés aux niveaux des frontières. Les tracasseries douanières ne devraient pourtant pas poser de problème dans l’espace UEMOA puisque depuis 1999, la cola est considérée comme un produit non agréé, au même titre que les fruits et légumes. Donc, les taxes ne devrait pas y avoir de taxes élevées là -dessus. Or, à  en croire Mr Keita, les forces de sécurité de tous les pays membres de l’union économique et monétaire ouest africaine font payer des taxes excessives aux commerçants. A chaque poste de police, de gendarmerie ou de douane, les transporteurs payent 2500 francs, 10000f, 15000f et plus, en fonction de la quantité de colas. La filière cola de la Côte d’Ivoire est la maison mère de tous les producteurs et transporteurs de colas en Afrique de l’ouest. Elle regroupe sans exception, les 15 pays membres de la CEDEAO avec plus d’une centaine de magasins de stock de colas dans la commune d’Anyama. Les commerçants s’y approvisionnent afin de les exporter principalement vers le Mali, la Guinée Conakry, le Sénégal et le Burkina Faso. C’’est un produit frais qui se croque surtout par les vieux et lors des différentes cérémonies de réjouissances. Elle rapporte chaque année, plus d’un milliards de FCFA.