Les 11 otages maliens seraient morts !

 

 

Ils sont onze  militaires maliens au total à avoir été capturés lors des combats entre juillet 2016 et mars 2017 par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à AQMI et  dirigé par Iyad Ag Agaly. Leur dernière apparition date d’une  une vidéo relayée le 18 octobre passé par l’agence Menastream. Ils sont malheureusement morts.

Les militaires maliens  détenus depuis juin 2016,  par le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans,  dirigé par Iyad Ag Aghaly ont connu d’après nos informations le pire sort. D’abord, c’est le site d’actualités Mauritanienne Alakhbar qui aurait relayé l’information.  Dans un extrait d’un message écrit en arabe on peut lire : « la défense de l’islam et des musulmans déclare la mort des prisonniers de guerre dans un bombardement ». Dans la déclaration publiée, le groupe a annoncé que ces militaires ont été tués lors d’une attaque aérienne menée par les forces françaises le mardi  24 octobre. Le lieu cependant n’a pas été précisé. Toujours selon la déclaration, ce sont des barils d’explosifs sur place qui ont tué les soldats en détention avant le débarquement de  troupes françaises qui se sont affrontées avec le groupe qui tenait la garde. En effet une opération de l’armée française a ciblé lundi soir 23 octobre dans le cercle d’Abeibara  dans la région de Kidal, des membres du groupe islamiste Ansar Dine. Cette intervention qui a abouti à la neutralisation de 15 terroristes, a impliqué des Mirages français, des hélicoptères d’attaques et des forces terrestres selon  un porte-parole des armées françaises. Selon les informations provenant du site Alakhbar, sur lequel la déclaration aurait été publiée, l’annonce faite par l’armée française où elle a «  annoncé l’élimination d’un bataillon des personnes » est sans «  fondement » et qu’il « s’agissait des prisonniers de l’armée malienne et des éléments de l’organisation qui étaient chargés de la surveillance ». Aucune autorité malienne n’a pour l’heure communiqué face à cet acte insoutenable. Une source digne de foi et  très proche du dossier, a confirmé malheureusement la mort des otages sans vouloir en dire plus pour le moment. Il faut rappeler que lors de leur dernière apparition vidéo, ces otages ont appelé à l’aide de chaque malien et du Président de la République en particulier pour leur libération. Si la nouvelle de leur mort dans des circonstances encore non élucidées se confirme officiellement, le choc sera manifeste au vu des espoirs liés à leur libération. Le collectif notamment de soutien aux otages maliens, qui a contribué à la libération d’Amadou Ndjoum est parmi les plus impliqués dans ce dossier et se trouve effondré par cette effroyable perte.

 

 

Oumar Cissé : « L’enlèvement d’Amadou Ndjoum avait pour seule motivation l’argent »

Le Collectif pour la libération d’Amadou Ndjoum et des Otages Maliens a été au cœur d’une large mobilisation, sur le terrain et les réseaux sociaux, pour faire libérer l’agent de l’INPS, kidnappé par la Katiba Macina le 26 avril et libéré le 13 septembre 2017. Oumar Cissé, l’un de ses membres fondateurs, révèle au Journal du Mali les raisons de son enlèvement, ainsi que les différents facteurs et acteurs qui ont œuvré à sa libération.

Pourquoi a-t-on kidnappé Amadou Ndjoum ?

Il y a beaucoup de versions. Selon ce que nous avons pu établir, l’enlèvement serait dû au fils d’un des retraités qui recevait sa pension d’Amadou Ndjoum. Ce jeune en déshérence a fait allégeance à la Katiba Macina et aurait décidé d’enlever Ndjoum pour se faire de l’argent, en lançant une fausse accusation contre lui. Leur intention n’était pas de lui faire du mal. L’enlèvement d’Amadou Ndjoum avait pour seule motivation l’argent.

Pourtant Amadou Ndjoum avait 10 millions de francs CFA, l’argent des pensions, sur lui quand il a été enlevé ?

Je ne pense pas que les ravisseurs savaient qu’il avait cet argent avec lui au moment où ils sont venus l’enlever.

Qu’est-ce qui a conduit à sa libération ?

C’est la conjonction de plusieurs facteurs. Au niveau du Collectif, nous avons été en contact un moment avec les ravisseurs d’Amadou Ndjoum. Nous avons essayé de négocier sa libération et avons largement mobilisé pour qu’il ne tombe pas dans l’oubli. Il y a aussi des élus locaux qui sont intervenus pour tenter de le faire libérer. Une parente d’Amadou Ndjoum, une dame âgée, est allée voir les djihadistes à Dogo pour demander sa libération. Je pense que cela a été décisif, car il y a eu une sorte de conseil au niveau de la katiba, qui, par la suite, a décidé de relâcher Amadou Ndjoum.

Les autorités maliennes ont-elles joué un rôle dans cette libération ?

À mon avis, l’État n’a rien avoir avec cette libération.

Certains ont parlé d’une rançon versée. Qu’en est-il ?

J’ai appris d’un notable local que, lors des négociations avec les ravisseurs, ces derniers avaient demandé 750 000 francs CFA. Les notables ont pu rassembler 650 000 francs et les leur ont donnés, ce qui a amené une première promesse de libération.

Les djihadistes auraient aussi demandé la libération d’un prisonnier en échange d’Amadou Ndjoum ?

Oui, il y avait une intention de leur part d’obtenir un échange de prisonniers, mais cela ne s’est pas fait. Nous avons appris que durant les négociations pour faire libérer Amadou Ndjoum, l’un deux avait indiqué qu’un membre imminent de leur katiba, le beau-père d’Amadou Kouffa, un certain Dicko, avait été arrêté à Sévaré alors qu’il faisait route pour Bamako. Ils sont revenus sur leur première promesse pour faire libérer ce Dicko. La famille Ndjoum a saisi la section Droits de l’Homme de la Minusma, mais il y avait plus de 25 Dicko accusés d’activités terroristes incarcérés à Bamako. Finalement l’échange n’a pas eu lieu, Je crois que l’État n’a pas jugé bon de libérer ce terroriste considéré comme extrêmement dangereux.