PEN-Mali : Comment refonder la paix et la cohésion sociale en Afrique à partir des concepts de droits humains ?

Du 19 au 21 septembre, en prélude au colloque international des écrivains, journalistes et communicateurs traditionnels, aura lieu un atelier préparatoire qui réunira hommes de cultures et écrivains autour des thématiques tels que les chartes sociales précoloniales, la gouvernance démocratique et l’extrémisme violent.

Dans le cadre du colloque international des écrivains, journalistes et communicateurs traditionnels, un atelier préparatoire aura lieu du 19 au 21 septembre, au Centre Djoliba, à Bamako. Organisé par le centre PEN-Mali et le mouvement Malivaleurs, et placé sous la haute présidence du Président Ibrahim Boubacar Keïta, l’atelier réunira, pendant trois jours, hommes de culture et écrivains autour du thème « Regard croisés entre Chartes sociales précoloniales (Kurukanfuga/Dina du Macina) et constitutions. Des énoncés précoloniaux en matière de droits et de libertés ? ». Outre qu’il y aura deux cafés littéraires sur les femmes écrivaines du Mali et les écrivains de Tombouctou.

Concepts de droits et liberté (liberté d’opinion/droits humains), la Charte de Kurukanfuga, la Dina, contributions sur d’autres chartes de référence, sont entre autres, des sujets qui seront discutés, au cours des panels. Les ateliers porteront sur les enjeux de ces concepts de droits humains pour les nouvelles générations, et le rôle des journalistes, écrivain et communicateurs traditionnels dans la lutte contre l’extrémisme violent et les dérives anti-démocratiques de la gouvernance.

L’atelier se tiendra en prélude au colloque qui se tiendra du 25 au 28 octobre sur le thème « La montée des intégrismes comme menace pour les droits et les libertés. » Pour mémoire, la première édition du colloque, à laquelle ont pris part des écrivains venant de plusieurs pays, a eu lieu du 28 au 30 septembre 2015. « Notre programmation 2016 vise à consolider les acquis et à nous pencher sur la question de l’extrémisme violent comme menace grave pour les droits et les libertés. », explique l’écrivain et éditeur, Ismaïla Samba Traoré, président de PEN-Mali. Auparavant, fin août, un séminaire  à Tombouctou a permis à des écrivains francophones et arabisants de débattre sur les thématiques du colloque et de l’atelier préparatoire.

 

Sagesse et maturité pour le festival sur le Niger…

Pharmacien de profession, Mamadou Fanta Simaga est un éminent homme de culture. Très tôt, il s’est intéressé à  la sociologie, l’histoire de son pays, et aux aspects mystiques de la société africaines. Homme de parole, mais aussi de sagesse, il accompagne le festival sur le Niger depuis des années. Un regard de vieux sage, il va sur ses 74 ans, Mamadou Fanta Simaga, s’est aussi impliqué dans la vie politique, en tant que député du CNID Faso Yiriwaton à  Ségou, de 1992 à  1997. Ségovien d’origine, Mamadou Fanta Simaga, a meme été élevé au grade de citoyen d’honneur de la région de Ségou, Chevalier de l’Ordre national du Mérite et de la Santé et Caducée d’or, de l’ordre des pharmaciens. Mamadou Fanta Simaga est surtout une bibliothèque vivante qu’il faut prendre le temps d’écouter au vu de la connaissance immense qu’il a à  offrir à  la jeune génération. Nous l’avons rencontré en marge du colloque scientifique du festival de Ségou qui s’est ouvert au Centre Korè, ce jeudi 16 février. Journaldumali.com : Le festival sur le Niger en est à  sa 8è édition, comment faire le bilan ? Mamadou Fanta Simaga : C’est tout simplement l’âge de la maturité et de la sagesse pour ce festival. Qui dit sagesse, dit morale, et donc, bien être, et citoyenneté, comme nous l’indique le thème du colloque scientifique sur le thème  » Création et citoyenneté ». Quand on parle de citoyenneté, on s’addresse surtout à  ces jeunes, à  qui le festival, vise à  redonner une confiance en eux mêmes, une confiance en leur capacité à  créer et à  faire de la création, un moteur du changement social. Le festival qui sous-tend ces valeurs culturelles fortes cherche aussi par cette voie à  redonner une force morale au pays. En somme à  restaurer la dignité humaine. Regardez autour de vous, les jeunes aujourd’hui n’ont plus de repères, de voies pour s’en sortir. Il y a comme un laisser-aller total dans les valeurs culturelles qui ont inspiré et guidé les anciennes générations. Le serment de Kurukanfuga, qui régissait les rapports sociaux. Aujourd’hui, la corruption règne, il n’y a plus de morale en fait. Journaldumali.com : Le contexte politique actuel, les élections à  venir et la situation au Nord, ont-elles une influence sur le festival ? Mamadou Fanta Simaga : Le social, l’économie et le culturel sont intimement liés. Il est clair que nous aurons moins de touristes européens cette année et que cela jouera sur les retombées économiques du festival. Mais Mamou Daffé a maintenu la manifestation malgré les on-dits, les peurs, les incitations à  la prudence. En faisant ce festival, il envisage une projection sur l’avenir, et comment dynamiser une manifestation devenue incontournable dans la région. Donc, nous en sommes à  un stade de remise en question complète sur l’avenir de ce festival à  Ségou. Journaldumali.com : Côté, programmation, comment faire plaisir à  tous les publics ? Mamadou Fanta Simaga : Il faut surtout prendre en compte la jeunesse et ses désirs, mais varier la programmation. A Dakar, ils ont la danse du mbalax, en Côte d’Ivoire, le coupè décalé, au Congo, la rhumba et d’autres danses. Au Mali, nous avons les danses traditionnelles, mais l’influence de l’extérieur, est sans conteste. Si l’on s’en tient à  nos artistes, ils ne font qu’imiter les autres. Regardez les griots aujourd’hui, ils ne jouent plus leur rôle mais font ce que j’appelle du griotisme en ramassant de l’argent à  gauche et à  droite et sans aucun fondement moral. Je m’insurge contre cela. Pour nos jeunes, il faut pouvoir leur offrir de tout. Leur enseigner leur culture, riche et pleine d’enseignements, c’est tout l’intérêt de la rentrée triomphale du Roi de Ségou hier sur la scène Da Monzon lors de l’ouverture. Tout ça participe à  l’éducation civique et morale que l’on doit inculquer à  nos enfants, mais qui auourd’hui n’existe plus dans le système scolaire. Depuis les années 60, l’éducation au Mali est un champ d’expérimentation.

Ibrahim Boubacar Keita : « un Etat à repenser pour qu’il soit rigoureux »

Prôner le respect de la chose publique La rigueur dans la gestion des affaires de l’Etat comme bannière, C’’est là  l’image qu’Ibrahim Boubacar Kéita a laissé dans la mémoire des maliens quand l’opposition donnait le fil à  retordre à  Alpha Oumar Konaré président à  l’époque(1994). Ce qui d’ailleurs lui a valu son surnom de « Kankelétigui » (l’homme de parole)… Il a su malgré tout maintenir le cap malgré la banalisation de l’Etat et la capitulation des tenants de l’heure. Aujourd’hui, ils sont nombreux, les maliens à  aspirer à  un véritable retour de l’autorité d’Etat. l’homme qui pourrait instaurer cette autorité serait El Hadji Bourama selon les sondages. Pour d’autres observateurs, cependant, IBK serait un « anti-modèle » pour la génération actuelle et surtout l’environnement politique accentué par le laisser-aller. En sa qualité député, IBK a été invité par son ami le député maire socialiste d’Evry, Manuel Valls, à  participer le 31 Octobre dernier à  un colloque sur la « nouvelle Afrique, bilan après 50 ans d’indépendance ». Pour la circonstance, il était accompagné de Cheik Tidiane Gadio, ancien ministre d’Etat et des affaires étrangères du Sénégal et d’Antoine Glaser, journaliste rédacteur en chef de la Lettre du Continent. IBK , un homme de rupture et de vérité Selon la cellule de communication du parti RPM, ce colloque a été organisé dans le cadre d’une semaine célébrant l’amitié entre Evry, qui abrite une forte communauté malienne, et Kayes, sa ville jumelée au Mali. Un colloque qui a été précédé la veille par un concert de Salif Keita et suivi par celui de Youssou N’Dour aux Arènes de l’Agora. Pour l’occasion un village artisanal malien a également été installé pendant toute la semaine. Le 31 Octobre, ces festivités ont été ponctuées par la signature du protocole de coopération décentralisée 2010-2013 entre Manuel Valls et Abdoulaye Camara, maire de Kayes, et d’un accord quadripartite de coopération entre les villes de Dakar, Bamako, Evry et l’agglomération d’Evry. Dans son intervention, Babacar Sall, qui dirige la mairie de Dakar depuis 2009, a rendu un hommage appuyé à  IBK, « un homme de rupture et de vérité » selon ses mots. Animé par Jean-Baptiste Placca, éditorialiste à  RFI, le débat a été ouvert par Cheik Tidiane Gadio, l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise, qui a insisté sur le retard pris par l’Afrique malgré ses ressources naturelles abondantes et sa vitalité démographique. Selon lui, cela pose la question du leadership, qui se doit d’être exemplaire pour tirer le continent vers le haut. Très en verve, Gadio, désormais membre de l’opposition sénégalaise, a fortement dénoncé « les tentatives de transmission dynastique du pouvoir qui ne font pas avancer l’Afrique ». Quant à  IBK, ancien Premier ministre du Mali, il a noté les progrès accomplis dans le sens de la démocratisation, tout en précisant que « l’Afrique a été dépassée par d’autres pays d’Asie autrefois plus pauvres qu’elle, car elle n’a pas su construire un Etat postcolonial conforme à  sa vocation ». C’’est donc l’Etat, sujet cher au président du RPM, qui a été l’axe central de son intervention, « un Etat à  repenser pour qu’il soit rigoureux, socle de droit, impartial et juste, avec une autorité et un leadership assumés. » « La jeunesse africaine est prête pour le combat de l’excellence » selon IBK Arguant que C’’est un Etat fort qui peut assurer le développement, IBK a insisté sur la nécessité d’un investissement massif dans la formation des ressources humaines, car « la jeunesse africaine est prête pour le combat de l’excellence. » Dernier orateur, le journaliste Antoine Glaser a expliqué que pour lui l’Afrique n’était devenue indépendante qu’à  partir de 1989, à  la chute du mur de Berlin, car elle était pendant la guerre froide sous l’influence des puissances occidentales, qui cooptaient ses dirigeants. Il a aussi déploré le manque de leadership, tout en remarquant certaines réussites démocratiques telles que le Ghana ou le Mali. Des personnalités de la diaspora malienne telles qu’Ali Soumaré, conseiller général socialiste du Val d’Oise (Nord de Paris), Hatouma Doucouré, présidente d’association, ainsi que Patson, humoriste ivoirien, ont apporté au public leur point de vue sur l’intégration des communautés africaines en France et sur le rôle de la coopération décentralisée. Manuel Valls a conclu le colloque en saluant la franchise et la profondeur des débats, tout à  l’image de la coopération entre Evry et Kayes. Comme à  son habitude, IBK a profité de son séjour pour échanger avec des représentants de la communauté malienne de France, venus nombreux assister à  la rencontre d’Evry, dont la section RPM de France menée par son secrétaire général Magassa.

Islam, Paix et Sécurité : les éclairages de Tariq Ramadan

Ouvert vendredi, au Centre international des conférences de Bamako, le Colloque international des musulmans des pays francophones (CIMEF) a poursuivi ses travaux pendant le week-end. Le thème de la journée du samedi portait sur : « Islam, paix et sécurité ». Le principal conférencier était le philosophe et islamologue bien connu dans le monde musulman et bien au-delà , Tariq Ramadan. Citoyen suisse, le professeur Tariq Ramadan vit en Grande Bretagne o๠il enseigne à  la prestigieuse université d’Oxford. Il a à  son actif plusieurs publications relatives à  l’Islam tel qu’il doit se vivre dans le monde d’aujourd’hui. Son choix pour développer le thème se rapportant à  l’Islam, à  la paix et à  la sécurité, était donc très judicieux. Abordant ledit thème dans une salle o๠le voile, le turban et le bonnet islamique étaient les « must » du jour, Tariq Ramadan expliquera dans un premier temps que le mot « paix » est avant tout un des 99 Beaux Noms de Dieu (Ism-alkhusna). Ce mot sacré revêt une très grande portée spirituelle. l’intellectuel a précisé que le musulman doit cultiver en lui une paix intérieure en sachant que les cinq piliers de l’Islam sont les conditions de sa sécurité. Par son comportement dans la vie de tous les jours, il doit donner l’exemple comme le Prophète Mohamed (PSL) l’a fait plusieurs siècles avant nous. Pour cela, le musulman doit avoir sur soi l’exigence de l’intime et le devoir du collectif. Les questions qui le troublent exigent une réponse qui, si elle arrive, constitue une source intérieure de tranquillité et donc de sécurité. Mais pour cela, il doit se dire « que les grandes libertés exigent de grandes rigueurs », a dit Tariq Ramadan, citant l’écrivain français Paul Valéry. Cette rigueur, l’on le porte sur soi, avant tout en tant qu’homme, citoyen du monde avec des devoirs et des droits. C’est elle qui aboutit à  avoir la confiance et donc la sécurité de soi. Cette confiance implique le savoir et l’expression. Pour le conférencier, il ne sert à  rien de tout savoir sans pouvoir l’extérioriser, soit par le verbe, le comportement ou le silence. En parvenant ainsi à  extérioriser son savoir positif, on participe au développement d’un comportement de paix et de sécurité. « La sécurité de l’homme commence par soi-même, puis dans sa famille sous son toit. Ensuite dans sa communauté et dans son pays », fera savoir le célèbre islamologue. Abordant brièvement la question du Salafisme, il a expliqué que ce courant est différent d’autres « mouvements extrémistes très violent » que certaines parties du monde connaissent. G. A. ADICKOJournal l’Essor du lundi 26 juillet 2010

SAFEM : Artisanat féminin et Commerce équitable

Le mot de la ministre Pour Mme Sani Fatouma, ministre du tourisme et de l’artisanat du Niger, il s’agit surtout de montrer les initiatives aux petits producteurs du Sud et les débouchés possibles de leur art face aux consommateurs du Nord. Le commerce équitable étant l’opportunité d’accélérer la croissance par une autonomie des artisans d’abord. Il favorise aussi la création d’emplois durables tout en valorisant la créativité locale. Initié avec le PNUD Niger et le réseau Ouest Africain des femmes artisanes, ce colloque se veut un espace d’échanges entre partenaires au développement et artisanes, artisans locaux. Des ONG comme le CECI, le centre d’étude et de coopération internationale, qui ont pour leitmotiv de combattre la pauvreté et l’exclusion par la création et la formation se sont également associés au colloque. Un colloque o๠l’on apprend beaucoup et o๠l’écoute est indispensable. Avec à  l’appui le Mémento de la Deco Equitable comme support d’informations Des intervenants passionnés C’est le cas de Cherif Chako, économiste Nigérien. Pour lui, le commerce équitable promeut des valeurs, et l’indépendance financière des femmes. Par le travail des Mains, on accède à  l’autonomisation financière, en ce sens que le commerce équitable n’inclut pas seulement l’achat mais aussi la formation, la valeur ajoutée d’un produit mais surtout la pérennisation d’un savoir-faire et l’échange de compétences. Les chiffres de l’artisanat Nigérien Si l’homme est au centre de la création artisanale, il faut savoir que l’artisanat du Niger est estimé à  environ 23% du PIB national et parmi les artisans, il y a plus de 52% de femmes au Niger. Ce qui lui donne un aspect social et vise l’affranchissement de celles-ci face aux contraintes de la vie. Par ailleurs, ces femmes se regroupent en fédérations internationales d’artisanes et permettent l’innovation grâce aux échanges. On peut citer le travail formidable que réalise la styliste française Katherine Pradeau avec 35 artisanes nigériennes et dont le travail est exposé à  la galerie Wouro DABO, du village artisanal de Wadata en plein Niamey. Sacs, bijoux, paniers tissés, poteries, broderies d’Agadez, chevaux sculptés de Myrrhia, calebasses et tapis de Niamey, la créativité de ces femmes étonne et séduit les visiteurs du SAFEM. Aussi, il était important d’initier ce colloque afin que ces artisanes Africaines puissent comprendre les tenants et les aboutissants de leur art, en tirer tous les bénéficies possibles et ceci grâce aussi aux règles du commerce équitable, qui définit des labels de qualité, des certifications d’authenticité des produits, mais surtout la garantie d’un revenu équitable pour le producteur local, qui a passé des heures et des heures sur un objet d’art, estime Fatouma Sani Morou, la ministre du Tourisme, elle même passionnée et ex propriétaire d’une galerie d’art, à  Niamey. Elle s’intitule Soleils D’Afrique.