Élections du 17 décembre : un report qui ne fait pas l’unanimité

Les élections locale (régionales et communales partielles) prévues pour le 17 décembre 2017 ont été reportées en avril 2018. Une nouvelle bien accueillie par les acteurs qui espèrent que cette période sera mise à profit pour réunir les conditions d’organisation.

Les élections régionales devraient clôturer le processus électoral entamé en 2013 au Mali. Des échéances qui viennent d’être reportées par les autorités « après une concertation des parties prenantes », selon les termes du communiqué rendu public à l’issue du Conseil des ministres extraordinaire tenu ce 26 novembre 2017. Pour les autorités, ce report se justifie par une volonté des autorités d’organiser des élections « les plus inclusives possibles ».

Un report salué par Monsieur Ilad Ag Mahmoud, porte-parole de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Il espère que le gouvernement mettra à profit ce temps pour résoudre les difficultés qui se posent. Au nombre desquelles la révision de la loi sur les collectivités territoriales et la loi sur la libre administration. « C’est l’occasion aussi de rendre les autorités intérimaires effectives, les rendre opérationnelles afin de faire face au retour des réfugiés pour qu’ils prennent part à ces élections », ajoute le porte-parole. Pour les reformes de la loi, il suggère notamment que le président de région soit élu au suffrage universel direct et ait le pouvoir exécutif, le représentant de l’État aura un rôle de contrôle à postériori, déplorant la loi actuelle qui « donne tous les pouvoirs au gouverneur, ce qui est un recul », selon le porte-parole de la CMA. Tout en invitant le gouvernement à aller vite et à manifester sa volonté de procéder à ces changements, il estime que la situation sécuritaire ne saurait constituer un frein surtout si tous les acteurs « se donnent la main », conclut-il.

S’il n’avait pas demandé le report, le Gatia souscrit à ce report qui est « une bonne chose parce qu’il y a des acteurs qui se sont prononcés contre la tenue. Pour la réussite, il faut la contribution de tout le monde », selon Fahad Ag Almahamoud secrétaire général du Gatia. Admettant que les conditions sécuritaires n’étaient pas réunies pour organiser les élections, il estime même que d’ici avril toutes les conditions ne seraient pas réunies même si « on pourrait faire beaucoup de chose d’ici là ». Il pense qu’il faut essentiellement avancer sur trois points. « La révision des listes électorales, le cantonnement et le désarmement des groupes armés et la planification du retour des réfugiés ».

« Une fuite en avant »

Regrettant ce report, Monsieur Amadou Aya le secrétaire politique du parti Yelema estime qu’il était souhaitable que le gouvernement organise les élections avant 2018 pour parachever le processus en cours.  Les partis qui s’étaient majoritairement prononcé pour le maintien de la date, avaient déjà engagé des dépenses, « puisque des listes ont même été validées dans certaines localités », note Monsieur Aya. En plus, la nouvelle date se situe à deux mois de la présidentielle « ce qui peut créer des confusions », selon notre interlocuteur. « Je constate avec regret que c’est une minorité qui prend les élections en otage », s’insurge Amadou Aya qui estime que le gouvernement doit mettre en œuvre l’accord issu du processus d’Alger. Reconnaissant la nécessité d’une relecture de la loi, il propose cependant de faire « une relecture complète de la loi électorale et de la loi sur les collectivités », et pas des relectures à l’approche des élections. 

Considérant même ce report comme une fuite en avant, Monsieur Aya dit ne pas comprendre que malgré la présence de plusieurs forces étrangères et les forces de sécurité maliennes, on « arrive pas à maintenir des conditions minimums pour tenir des élections ».  Sans occulter, les difficultés, il estime néanmoins ce n’est pas un problème d’organisation. Annonçant qu’ils avaient bien posé le problème de sécurité au ministre qui les a assurés que les ministres de la Sécurité et de la Défense prendraient les mesures nécessaires. « Nous prenons le gouvernement au mot. Les partis sont prêts. C’est le gouvernement qui doit savoir quel est le problème », conclut monsieur Aya.

Communales à Bamako : quatre partis se partagent le District.

Les premières tendances des communales du dimanche  tombent  petit à petit. Si l’issue est encore incertaine en Commune I, dans les autres communes la messe  est presque dite.

Le dimanche 20 novembre, plus 7 millions de Maliens étaient appelé aux urnes pour élire les responsables communaux devant prendre  en main la destinée de leur communauté. A Bamako, le vote a eu lieu  dans les six communes et s’est déroulé dans le calme. Depuis 18 heures, les yeux sont tournés  vers le Gouvernorat du District où tous les résultats doivent être centralisés avant d’être transmis au ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la réforme de l’Etat. De notre passage  vers 10 heures, aucun résultat fut-il provisoire n’était disponible, mais, selon les compilations des différents QG des partis quelques tendances se dégagent. En  commune II et V, la tendance est favorable à la liste RPM, le parti présidentiel et fief du président de la jeunesse Moussa Timbiné. Le même constat se dégage en commune II. En commune IV du district, le fief du président de la République, ce serait YELEMA,  parti de l’ancien premier Moussa Mara qui est en tête de peloton, talonné par le RPM. «Notre tête de liste n’était pas à la hauteur. A part Sébénincoro, il n’était connu dans aucun autre quartier », souligne un jeune militant visiblement déçu. En commune III, c’est l’Adema qui confirme sa suprématie, tandis que le l’URD, le parti du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé rafle la commune VI.

Si ces résultats se confirment, c’est le parti présidentiel qui dirigera au moins deux mairies dans le District de Bamako. Et le grand perdant serait le parti des Abeilles qui vont perdre quatre communes, (1, 2, 5 et 6).

 

Des communales endeuillées

Alors que les tendances continuent de tomber au lendemain des communales du dimanche 20 novembre, le bilan est lourd. Cinq soldats maliens ont été tués et plusieurs autres blessés alors qu’ils sécurisaient les opérations de vote. Cinq militaires maliens tués et une autre personne tuée, un enlèvement à Koro, c’est le triste bilan des communales du 20 novembre. La sécurité était bien un des défis de ce scrutin et elle s’est invitée dans l’actualité de ce jour de vote avec des attaques contre les forces de l’ordre et de sécurité et des actes de violences dans plusieurs localités, empêchant par endroits le vote de se tenir. A Kidal, localité aux mains des groupes armés, comme prévu, il n’y a pas eu vote. Ce fut également le cas dans d’autres localités telles que Menaka et Taoudéni. Un convoi de l’armée malienne qui revenait du Nord, en direction de la localité de Douentza est tombé dans une embuscade. Selon nos sources, les terroristes souhaitaient s’emparer des urnes de vote sécurisées dans l’un des véhicules. Cinq militaires maliens sont tués mais les assaillants n’ont pu atteindre leur but. Pour les autorités, les terroristes appartiendraient à un groupe dirigé par un certain El-Mansour, chef jihadiste qui est basé à Gourma au sud de la ville de Gao. A Koro(région de Mopti), un candidat a été enlevé et une autre personne a été retrouvée morte.

Faible participation
Dans les localités où le scrutin s’est tenu et particulièrement à Bamako, les électeurs ne se sont pas spécialement déplacés. Le taux de participation dans la capitale tournerait autour des 30% alors qu’à l’intérieur du pays, les conditions de sécurité en ont découragé plus d’un. Dans l’attente des premiers résultats officiels, on peut d’ores et déjà affirmer que le parti au pouvoir le RPM tire largement son épingle du jeu alors que l’opposition menée par l’URD est à la peine. Ils étaient 7,2 millions d’électeurs appelés aux urnes pour désigner quelque 12.000 conseillers municipaux, dont les mandats sont échus depuis avril 2014.

Communales 2016 : 3 systèmes d’information pour les électeurs

La Délégation Générale aux Elections a lancé le 12 novembre les trois systèmes d’informations qui sont mis à la disposition des électeurs  pour mieux les édifier. Il s’agit du système de recherche par Internet à partir de l’adresse www.dgemali.gouv.ml, de l’envoi de message court «ELE, espace, numéro de la carte NINA, espace, nom de famille» au 36 777 pour le réseau Orange ou au 36 666 pour Malitel. Le coût de cette opération est de 10 FCFA. La troisième option est une application qui permet également de consulter le fichier par sms et de s’informer sur le système de déploiement des agents techniques sur les grands centres urbains du Mali. Ils seront disponibles dans 26 communes urbaines du Mali et ont pour vocation de se généraliser pour les prochains scrutins.

 Ces systèmes d’information des électeurs dans les centres urbains sont appuyés par le déploiement de 3 000 agents techniques, outillés d’ordinateurs portables, qui seront chargés de faire le travail sur le terrain. Ils seront également dans les centres de vote le jour du scrutin. Pour le Délégué Général aux Elections, le Général Siaka Sangaré, il s’agit d’un pas supplémentaire pour garantir le bon déroulement du scrutin du 20 novembre. Cette initiative a bénéficié du soutien de l’USAID et des deux opérateurs de téléphonie mobile du Mali.

Le dimanche 20 novembre,  7 349 350 électeurs appelés aux urnes pour élire les maires. Ce scrutin qui se tient après maints reports ne se déroulera pas dans plusieurs localités du nord du pays où les conditions de sécurité ne sont pas encore réunies.

Communales et régionales 2015: l’enjeu de Bamako

Les élections communales et régionales au Mali sont fixées au 26 avril prochain. Après deux reports, les autorités en ont décidé ainsi pour ne pas aller à  l’encontre de la loi électorale qui ne prévoit pas trois reports du scrutin. Seulement voilà , la date ne semble pas raisonnable pour tous les acteurs politiques. Au cours d’une récente rencontre entre le ministre en charge des élections et les partis politiques, ceux-ci ont demandé le report des élections communales et régionales. Pour l’instant aucune information officielle ne filtre quant à  un report du scrutin en dépit des rumeurs insistances dans ce sens. Pendant ce temps, dans certains à‰tats-majors politiques, l’on se prépare tout doucement dans la perspective de ces élections de proximité. l’on ne connaà®t pas pour l’heure le profil ou le pedigree de ceux ou celles qui vont briguer les suffrages des électeurs pour ce scrutin au cas o๠il aura lieu. Une chose est sûre, l’un des enjeux de ce futur scrutin sera sans doute l’élection du maire du district de Bamako. Le fauteuil stratégique du maire de Bamako cristallise en effet bien de convoitises politiques. l’actuel locataire de l’hôtel de ville, Adama Sangaré, va-t-il rempiler à  l’occasion des élections communales et régionales du 26 avril 2015 ? Il doit d’abord s’employer à  faire oublier la scabreuse affaire foncière en 2013 qui lui avait valu la prison et écorné quelque peu sa crédibilité. Il doit aussi savoir tirer les leçons de sa défaite lors des élections législatives 2013 o๠il a perdu au deuxième tour face au candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), le Pr Kalilou Ouattara. Saura-t-il avoir l’énergie nécessaire pour relever ces défis ? Un autre prétendant sérieux au très stratégique fauteuil du maire de la cité des 3 caà¯mans, C’’est l’ancien ancien Premier ministre Moussa Mara. l’homme jouit du préjugé favorable d’être maire de la commune IV du district de Bamako qu’il a su gérer avec succès. Autre atout de Moussa Mara, selon certains observateurs, C’’est son passage au ministère de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville dans le gouvernement d’Oumar Tatam Ly. Après avoir occupé la Primature pendant 9 mois, Moussa Mara aura-t-il le courage de s’engager dans la course aux communales et régionales ? Wait and see. Il faut compter certainement avec un troisième larron qui pourrait venir des rangs du Rassemblement pour le Mali (RPM). Fort de son statut de première force politique, le parti présidentiel mettra tous les atouts de son côté pour occuper l’hôtel de Ville et confirmer sa suprématie politique.

Municipales : quand les leaders doivent « banquer »…

Les élections locales sont déjà  là . Si pour le citoyen ordinaire, tout se joue dans l’urne, pour les férus de politique, C’’est la traite qui commence. Les porteurs de voix, spécialistes de la mobilisation des foules et militants bien imprégnés affutent leurs armes. « Les hommes politiques ne sortent de l’argent qu’en période électorale, ils dépensent sans compter car conscients que tout se fera avec des billets de banque sinon les électeurs vont voir ailleurs » avouent sans ambages Boua, jeune populiste à  Lafiabougou. Son aà®née, Manthiéni, griotte animatrice à  la langue mielleuse et très courtisée par les états-majors politiques, soutient que « les élections se gagnent avec de l’argent. Celui qui veut accéder aux responsabilités et se faire appeler Maire doit avoir de l’argent et savoir en distribuer. Je suis celui qui me couvre de billets de banque et me demande de faire sa promotion dans la circonscription ». Instruit et soucieux du devenir de sa localité, Diarra Omar de la commune I désapprouve de telles attitudes puisque selon lui « la commune est le premier palier du développement national. Les hommes politiques doivent proposer des programmes et débattre en face à  face pour aiguillonner les électeurs. Ces derniers aussi doivent prendre le temps de voir qui est qui ? Qui peut aider la commune ? Finalement, ce n’est plus une élection C’’est beaucoup plus une vente aux enchères et de l’achat de conscience ». Ancien candidat à  la députation, un jeune cadre leader de parti explique « son hésitation à  briguer le suffrage des électeurs par les moyens colossaux à  mobiliser. Pour les législatives, J’ai prélevé plus 27 millions des caisses de mon entreprise et au finish je n’ai rien eu. Cette fois, J’hésite. Le parti me demande d’y aller mais C’’est une façon de me plumer encore or devenir Maire C’’est passer son temps à  faire du social pour garder un électorat. Il aurait été bien que le parti subventionne une partie du budget de campagne ce qui n’est malheureusement pas le cas ». Députée à  l’assemblée nationale, madame Haidara rentre d’une tournée de mobilisation et de recueil des doléances dans son fief de Kéniéba. « J’ai passé une semaine à  Kéniéba pour rencontrer les militants, chauffer la base, discuter avec les leaders locaux en vue des élections locales mais C’’est onéreux. Entre le carburant, les cadeaux, les sollicitations de toutes sortes, les médias, les harangueurs de foule, les collaborateurs directs, les repas, la logistique, la facture devient salée surtout que je ne dois pas faire moins que la présidentielle et les législatives. Je suis de la majorité, J’ai battu Babani Sissoko et pour le président IBK je dois remettre ça même si je dois y laisser des plumes. Aucun ténor du RPM ne doit attendre des fonds provenant de la direction du parti, nous devons mobiliser nos moyens pour conforter le président IBK ». Dans les états-majors, l’heure est aux tractations pour la composition des listes et le montage des dossiers de candidature dont les dépôts sont imminents. Parallèlement, les leaders négocient avec des industriels, des opérateurs économiques et ou des banquiers pour avoir un bon pactole susceptible de faire face aux attentes des militants et aux exigences d’une campagne partie pour être bien disputée.

Faut-il reporter les communales ?

Les communales couplées aux régionales d’Avril 2015 auront-elles lieu ? La question demande réflexion puisqu’une dizaine de partis politiques réunis le 24 février avec les hauts responsables de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, dont Abdoulaye Idrissa Maiga, chef du département, Mamadou Diamouteni de la CENI, Moriba Sinayoko de la Direction nationale, ont une nouvelle fois demandé le report des élections communales et jusqu’à  nouvel ordre. Listes électorales incomplètes… Première raison invoquée, la révision incomplète des listes, tenue en début du mois du février et qui ne prend pas en compte une partie du Nord du Mali, pour les raisons sécuritaires que l’on sait. Cette révision se basait sur les données de la dernière opération issue du Recensement administratif à  vocation d’état civil, RAVEC. Avec les insuffisances qui ont émaillé ce recensement à  caractère pourtant national, les partis politiques, se basant sur des données de la CENI, déplorent que certains cercles des villes de Ménaka, Bourem, Ansongo, Diré et même Tombouctou, plus accessible et Ténénkou, n’aient pu profiter de ladite révision, ce qui justifierait sans autre forme de discussion, le report des communales. 35 communes seraient concernées dans un pays qui en compte 703. Un chiffre qui paraà®t dérisoire mais a son importance dans un contexte o๠l’unité nationale, la réconciliation sont prônées, malgré la difficulté et les blocages résultant des négociations d’Alger face à  des groupes armés aux velléités sécessionnistes. Pourquoi reporter ? l’enjeu de la demande de report de ces communales sous-tend une volonté d’enfin ressouder et consolider le tissu national, et donc de prendre en compte tout citoyen dans les échéances électorales, or estime le représentant d’un parti politique : « A vouloir se précipiter, il y aura des laissés pour compte et de nouvelles frustrations ». La signature d’un accord de paix, serait alors l’urgence de l’heure. Même si l’issue d’Alger V, o๠certaines mouvances ont fait savoir qu’elles ne voulaient pas du Mali tandis que d’autres ont signé un accord de cessez-le-feu pour poursuivre le processus de paix, reste compliquée, « organiser des élections sans une partie du pays reviendrait à  consacrer de facto sa partition », préviennent certaine formations politiques. Mamadou Diamouteni de la CENI, admet lui que la révision est quasi effective partout au Mali sauf à  Kidal et dans une partie des régions de Tombouctou, Gao et Mopti. Presque la moitié du Mali si l’on s’en tient à  la dimension géographique du territoire…En outre, selon Alou Sina Théra, délégué général adjoint aux élections, on estime à  environ 621044, le nombre de nouveaux électeurs potentiels identifiés, un chiffre non négligeable qui viendrait s’ajouter aux 6 millions déjà  recensés au Mali. Trop tard pour changer de fusil d’épaule ? l’Administration territoriale va-t-elle une nouvelle fois bouleverser le chronogramme ? Ou va-t-elle rester sourde aux demandes des partis politiques pas pressés d’aller aux urnes ? Pour Moriba Sinayoko, Directeur national de l’Administration territoriale, les choses seraient engagées. Les collèges électoraux ont été convoqués, le délai pour le dépôt des candidatures a été fixé au 12 mars, dans une dizaine de jours et la publication définitive des listes est arrêtée au 6 avril. La campagne devra débuter le 10 avril et l’élection se tenir le 26 avril… Force est de constater que depuis quelques temps au Mali, tenir les élections, coûte que coûte et malgré le contexte. La présidentielle a eu lieu pour redonner une légitimité constitutionnelle au Mali avec l’appui pressant de la communauté internationale. Les législatives ont suivi pour remettre en marche une Assemblée Nationale post-crise o๠le mandat de l’ancienne législature avait été rallongé. Et maintenant, les communales doivent consacrer les nouveaux élus des 703, pardon, de 600 et quelques communes du Mali… Reporter le scrutin ? Tout dépendra de l’issue des négociations d’Alger o๠tout se joue du jour au lendemain, à  moins ce qu’une main invisible ne vienne encore s’en mêler…

Mairies: c’est reparti pour 6 mois!

à‰lus en avril 2009, ils devaient arriver en fin de mandat en cette année 2014, au terme de leurs cinq années réglementaires de service. Mais la crise qui a frappé le Mali et dont les conséquences se font toujours sentir, n’a pas permis de créer les conditions nécessaires à  la tenue du scrutin. Le Conseil des ministres a donc décidé, sur le rapport du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, de procéder à  la prorogation de leurs mandats. Il s’agit en fait là  de la deuxième extension de mandat dont bénéficie les 703 maires du Mali ainsi que les Conseils de cercle, les Conseils régionaux et le Conseil du District de Bamako. On se souvient que malgré que « des actions avaient été mises en œuvre pour la tenue des élections dans les délais », ces dernières n’avaient pu avoir lieu en Avril comme prévu par la loi électorale. « La bonne préparation d’élections communales transparentes, crédibles et inclusives nécessite la participation effective des réfugiés et des déplacés mais aussi le retour de l’Administration et la mise en place d’un dispositif de sécurité adéquat dans ces Régions » déclare le ministère de l’Intérieur qui a présenté le rapport ayant mené à  l’adoption du projet de décret de prorogation. « Le gouvernement tenant compte de cette réalité avait décidé, conformément au Code des collectivités territoriales, la prorogation des mandats des organes délibérants des Collectivités territoriales la période de six mois à  compter du 27 avril 2014 », rappelle le communiqué du Conseil des Ministres de ce mercredi 22 octobre 2014. l’organisation des élections communales se heurte pourtant toujours à  des « difficultés portant notamment sur le retour de l’Administration au Nord, le retour des réfugiés et l’achèvement du RAVEC qui contribue à  la mise à  jour du fichier électoral ». Le projet de décret adopté permettra d’assurer « une meilleure organisation des élections communales en prorogeant pour une durée de six (6) mois à  compter du 27 octobre 2014 les mandats des Conseils communaux, des Conseils de cercles, des Conseils régionaux et du Conseil du District de Bamako ».

Ruée vers le RPM : la valse des militants

A l’intérieur du Mali, comme dans le district de Bamako, le parti RPM ne cesse d’enregistrer des adhésions tous azimuts. Comme il fallait s’attendre, les militants des partis de l’opposition comme des partis d’alliance de la majorité présidentielle virent avec armes et bagages au RPM. Quand certaines veulent se positionner sur les têtes de liste avec l’objectif d’être réélus dans leurs communes, d’autres veulent s’approcher du pouvoir pour bénéficier des grâces du régime et fleurir leurs affaires. Ce qui explique ce phénomène de transfuge, de débauchage massif et de transhumance qui dominent l’actualité politique au Mali. La valse des militants A titre d’exemple, à  Niéna, dans la région de Sikasso et village d’origine de l’homme d’affaires malien, Malamine Koné, la démission en cascade de militants des rangs de l’URD et de l’Adema au profit du RPM est parlante. En clair, les deux formations politiques ont purement et simplement perdu leur base dans cette commune : « Nous n’avons pas le choix, tous nos militants ont viré au RPM », explique dépité un conseiller communal croisé dans les couloirs de l’Assemblée. Il en est de même en commune II du district de Bamako o๠le maire (ADEMA) Youssouf Coulibaly est au C’œur de scandales fonciers et financiers. Ce dernier n’a trouvé d’autre issue que de changer de camp tout bonnement :  » En étant au parti du pouvoir, nous serons à  l’abri de la justice », confesse l’un de ses proches. Ailleurs, en commune I de Bamako, le premier adjoint M’pè Diarra de l’Adema a également viré au parti RDPM de Cheick Modibo Diarra dans le seul but d’être tête de liste pour les communales à  venir. Signalons à  cet effet que le maire de cette commune Mme Conté Fatoumata Doumbia a été suspendue suite aux conséquences désastreuses des inondations de 2013 et qui ont fait plus d’une trentaine de morts à  Bamako. Et en dépit de cela, ses proches continuent à  penser que sa suspension n’est qu’une vengeance politique. Tout récemment, cinq députés du parti Fare(opposition), viennent de claquer la porte pour aller grossir les rangs des tisserands. l’arrivée de ces transfuges du parti de l’ancien premier ministre d’ATT a ainsi permis au parti RPM d’avoir la majorité absolue au sein de l’Assemblée nationale du Mali. Par ailleurs d’autres démissions sont annoncées dans les différents partis politiques notamment à  Dioila, Kita, Koulikoro, Sekou, et Sikasso. La valse des militants continue.

Communales et régionales : Et un nouveau report

Initialement prévues le 26 octobre 2014, les élections communales et régionales sont finalement reportées au 26 avril 2015. l’information a été donnée par le ministre de l’intérieur, Sada Samaké lors de la visite du premier ministre Moussa Mara à  Sikasso la semaine dernière. Le ministre en charge des élections assure que la décision du report fait l’objet d’un commun accord avec la classe politique qui en avait formulé la demande. Parachever le RAVEC La principale raison invoquée pour justifier le report des communales et des régionales est de parachever les travaux du Recensement administratif à  vocation d’Etat civil (RAVEC). Cette opération de parachèvement doit permettre d’inscrire les noms des Maliens qui ont atteint la majorité donc l’âge de voter et corriger les cas d’omission sur la liste électorale. Un minimum de 9 mois est requis pour ce faire de l’avis du ministre Sada Samaké. Dans sa parution de ce vendredi 4 juillet 2014, notre confrère l’Indépendant a évoqué un certain de nombre de préalables requis pour lesdites élections. Il s’agit entre autres de la sauvegarde des données sur des supports numériques (CD-ROM, disques durs externes), la préparation de la transmission des CD-ROM, des fiches de correction et des formulaires de mise à  jour au centre de traitement des données par les préfets, ambassadeurs et consuls, l’extraction des électeurs potentiels, l’actualisation des listes électorales, la mise en place des commissions administratives chargées de l’établissement des listes, la production et la remise des cartes NINA… Cette étape sera suivie, toujours selon le confrère, de la formation des agents électoraux, le retour de l’administration, des déplacés et des réfugiés dans les localités concernées, la relecture et l’adoption des textes modificatifs. Toutes choses qui aboutiront à  la convocation du collège électoral le 21 janvier 2015. Tout ceci a un coût qui s’élève à  20 milliards de FCFA. Lors d’une rencontre tenue au Gouvernorat du district de Bamako, le 5 juin dernier, avec les partis politiques, le ministre de l’intérieur, Sada Samaké, en compagnie de son collègue de la Décentralisation et de la Ville, Ousmane Sy, avait indiqué la date du 26 octobre pour l’organisation des élections communales et régionales. Ce jour là  des partis politiques avaient émis des réserves par rapport à  cette date 26 octobre comme le représentant du parti MIRIA (Mouvement pour l’Indépendance, la renaissance et l’intégration africaine), qui trouvait aléatoire de tenir les élections le 26 octobre prochain au regard des insuffisances constatées tels que les problèmes liés aux cartes NINA…

Elections communales et régionales : rendez-vous le 26 octobre

Après les élections présidentielles et législatives réussies en 2013, le Mali s’apprête à  organiser les élections communales et régionales. Et C’’est la date du 26 octobre 2014 prochain qui a été retenue. Telle est la principale information issue de la rencontre du jeudi 5 juin 2014 au Gouvernorat de Bamako entre le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Sada Samaké et les partis politiques. La rencontre a naturellement évoqué les sujets relatifs à  l’organisation desdites élections. Une occasion pour le ministre Sada Samaké d’informer ses interlocuteurs du jour des étapes à  observer pour la bonne organisation du scrutin. Parmi ces étapes, le ministre a souligné l’élaboration du fichier électoral qui passe par l’enrôlement et la mise à  jour du fichier du RAVEC (Recensement administratif à  caractère d’état civil), la production et la remise des cartes NINA aux titulaires. l’élaboration du fichier électoral, a ajouté Sada Samké, passe aussi par l’actualisation du fichier biométrique. Et le ministre d’appeler les uns et les autres à  trouver un consensus pour être dans le délai. Une date qui ne fait pas l’unanimité La date du 26 octobre est diversement appréciée par les participants. Amadou Soulalé, le président du parti FAMA (Front africain pour la mobilisation et l’alternance), apprécie à  sa juste valeur la rencontre entre le ministre et la classe politique. Elle aura permis, selon lui, de passer en revue les questions relatives aux élections. Autre son de cloche chez Mamadou Dembélé qui ne croit pas à  la tenue du scrutin à  la date indiquée. Le représentant du parti MIRIA(Mouvement pour l’Indépendance, la renaissance et l’intégration africaine), estime qu’au regard des insuffisances constatées, comme les problèmes liés aux cartes NINA, il est aléatoire de tenir les élections le 26 octobre prochain. Présent à  la cérémonie aux côtés de son collègue de l’Intérieur et de la Sécurité, le ministre de la Décentralisation et de la ville, Ousmane Sy, mesure la portée des préoccupations soulevées par les partis politiques et le contexte sociopolitique du pays mais estime que pour sortir de la crise, il ne faut pas s’arrêter. C’’est pourquoi il a appelé les représentants des partis politiques à  créer les conditions favorables pour aller aux élections. Initialement prévues au mois au mois d’avril dernier, le scrutin a été reporté au mois d’octobre. Les raisons invoquées par les autorités étaient essentiellement : le retour des réfugiés et des déplacés du Nord, la mise en œuvre d’un certain nombre de recommandations des états généraux sur la décentralisation et l’aboutissement du processus de réconciliation nationale. La conséquence de ce report a été la prorogation de six mois du mandat des élus communaux qui devait prendre fin au mois de mai 2004.

Abstention monstre en Commune 4

Elections? Sans intérêt ! C’’est ainsi qu’on pouvait résumer l’attitude des populations de la commune 4 qui ont tranquillement vaqué leurs occupations habituelles alors que les bureaux de vote restaient désespérément vides. le scrutin avait pour objectif l’élection de 41 conseillers communaux et du maire suite à  l’annulation de l’élection en 2009 de l’indépendant Moussa Mara. Si on n’a noté aucun incident majeur, C’’est surtout l’abstention qui a retenu l’attention. Selon les premiers chiffres qui nous sont parvenus, il s’élèverait à  plus de 84%. Ce qui veut dire qu’à  peine un électeur sur 10 s’est déplacé pour aller voter. Et ce malgré les grands moyens mis en ouvres par les candidats pour mobiliser les foules. Durant deux semaines de campagne (du 22 janvier au 4 février), de nombreux meetings ont eu lieu o๠chacune des listes en lice à  présent son programme et ses ambitions pour la commune. Vu le peu d’engouement suscité pour ce scrutin, on est en droit de se demander si ces messages ont convaincu. Mara confirme avec Yéléma Autre grand enjeu majeur de ces partielles, C’’était l’arrivée de nouvelles forces politiques sur l’échiquier communal. Avec son parti Yéléma, Moussa Mara (maire en 2009) conclu l’essai de manière magistrale. En devançant le RPM avec plus de 20 points, 36,94%, contre 16,88% selon les premiers chiffres à  notre disposition. Il prouve ainsi que le capital-confiance dont il prétendait jouir dans sa circonscription en tant qu’indépendant est demeuré intact. Qu’il s’est même accru puisque de 27% il y a deux ans, il passe à  36%. Le parti Yéléma gagne ainsi en envergure mais aussi en confiance pour les échéances à  venir. Pour les autres nouveaux venus, la pilule est amère. Malgré ses gros moyens, le PDES d’Hamed Diané Séméga, a raté l’occasion de planter ses racines fragiles dans un sol fertile. Il s’en sort avec un petit 5,84%, devant l’URD, 5,78%. La CODEM réalise le score le plus faible (2,66%) derrière la liste indépendante Kaoural qui récolte 3,80% et le CNID (2,88%). l’Adema quant à  lui devra remettre à  plus tard son désir de faire rentrer cette commune, décidément rebelle, dans son giron. Si cette élection partielle devait représenter ce à  quoi on l’assimile depuis plusieurs semaines, à  savoir, un test pour 2012, il va sans dire que la paysage politique connait une mutation certaine. Les grands partis tels que l’ADEMA, le RPM ou encore l’URD se retrouvent distancés par un jeune parti porteur de projets dont le nom à  lui seul est un programme. Yéléma doit à  présent conclure l’essai. Il s’agira au cours des prochains mois, ce capitaliser ce succès pour tirer son épingle du jeu lors des élections de 2012 qui promettent d’être de véritables joutes romaines. Vol de cartes d’électeurs : La main dans le sac ! Au second cycle de Sébéninkoro, les gendarmes ont arrêté des individus avec des cartes d’électeurs et d’identités qui ne leur appartenaient pas. l’un avait sur lui plus d’une dizaine de cartes et de mandats à  des noms différents. Selon les gendarmes interrogés, ces électeurs ont été repérés dans la cour. C’’est en voulant les disperser qu’ils ont vu des cartes d’électeurs et des cartes d’identité d’autres personnes sur certains d’entre eux. Les gendarmes n’ont pas hésité à  les interpeller. Ces arrestations avaient fait l’objet de longues discutions.

Partielles en C IV : Moussa Mara à la reconquête de la mairie

Une foule composée en majorité de jeunes et de femmes a accueilli leur président dans la liesse populaire. Bien implanté en commune IV d’abord en indépendant, il appartient désormais à  Moussa Mara et à  ses amis de confirmer le capital précédemment acquis. Apres l’annulation de sa victoire, l’engouement de la population de la commune reste intact, comme on a pu le constaté avec la présence massive de la population à  ce meeting. La rencontre s’est déroulée ce mercredi 26 janvier sur le terrain de Kalabanbougou. Prenant la parole en premier, le secrétaire générale du parti Yelema a appelé les populations de la commune à  aller retirer leurs cartes d’électeurs afin de voter massivement pour la liste YELEMA. «Le changement est possible», a-t-il lancé comme slogan de campagne avant d’assurer que cette élection est une confirmation de l’engagement et la détermination du parti Yelema pour reconquérir son fauteuil maire. Pour sa part, le président du parti YELEMA, Moussa Mara a rappelé sa foi en la politique de transparence. Il a demandé aux militants, hommes, femmes et jeunes de se lever comme un seul homme pour sensibiliser les électeurs à  faire confiance aux candidats Yelema. Il n’a pas manqué de capitaliser son bref passage à  la mairie en rappelant que le peu temps que lui et son équipe avaient fait à  la tête de la commune IV était éloquent sur le plan de la transparence et des promesses tenues. « Nous avons posé beaucoup des jalons en commune 4, il reste aussi beaucoup de choses à  faire, précisément chez vous à  Kalanbabougou. Les gens disent que nous avons été éjectés de nos fauteuils maires à  cause de vous, je vous lance aussi le défi de sortir massivement pour reconquérir le même fauteuil ». Par ailleurs, il a salué les efforts déployés par la population de Kalanbougou lors des élections passées. M. Mara a salué également le rôle joué et celui à  jouer encore par les chefs de quartiers, les notabilités religieuses, les cadres et les militants de tout bord pour que le YELEMA gagne l’élection communale du 6 février prochain. Pour lui, la mobilisation, le courage et la détermination des jeunes ne doivent point faiblir. Les prochains jours, le parti tiendra des meetings dans les différents quartiers de la commune avant l’apothéose eu terrain communal le 3 février prochain.

Commune IV : Moussa Mara écarté de la mairie et lâché par les siens

Le Président de la Section Administrative de la Cour Suprême a donné son verdict mardi 22 décembre. Il a purement et simplement annulé la l’élection à  la mairie de la commune IV de l’indépendant Moussa Mara. Pour réclamer leur droit, les partisans du Maire se sont regroupés pour dénoncer le résultat dicté par le Président de l’audience, un regroupement qui avait peut-être pour objectif d’influencer sa décision. Peine perdue, l’accès aux locaux de la mairie leur a été interdit, étant déjà  encadrée par les agents de police avant même la décision. Par conséquent, la mairie sera gérée dès le lundi prochain par une administration provisoire pour une durée de 8 mois. Une nouvelle élection devrait se tenir durant ce temps pour désigner un autre maire avec une nouvelle équipe municipale. Rappel des faits Pour rappel, la Section Administrative de la Cour Suprême qui avait statué sur le contentieux électoral en Commune IV, dans son Arrêt N°294 du 26 Novembre 2009, avait annulé les résultats des élections communales du 26 Avril 2009. En réplique, la liste indépendante Moussa Mara et ses alliés politiques, dont le MPR, procédèrent à  un recours en révision dudit Arrêt, dès le lendemain. C’’est donc le jeudi 17 Décembre 2009 que les magistrats de la Section Administrative de la Cour Suprême s’étaient réunis en audience pour vider ledit contentieux. A l’ouverture du jugement, le Président de l’audience, M. Amadine Djibril Goro, a d’abord jugé la requête du recours en révision illisible et d’une mauvaise présentation. Ces propos ont été rejetés par les avocats de la défense en indiquant que le juge manquait tout simplement d’arguments. Aussi se justifièrent-ils en indiquant que s’il est vrai que ladite requête était réellement illisible, le Greffier en Chef allait demander aux conseillers de la défense de lui en délivrer une autre copie plus lisible. Mais malheureusement, tel n’a pas été le cas. Les avocats de la défense dénoncent et s’interrogent Dans leur plaidoirie, les avocats de la défense ont d’abord dénoncé la composition des membres de l’audience. Selon eux, le principe veut que les juges qui ont rendu l’Arrêt attaqué ne soient pas les mêmes qui doivent statuer sur le recours en révision n’a pas été respecté. Et pour cause, le juge qui était le Président rapporteur de l’Arrêt attaqué, se trouve également être le Président de l’audience… pour la révision du même Arrêt ! Aussi, les avocats, de poser la question : “Peut-on mettre en cause sa propre décision ? Difficile. C’’est pourquoi le principe exige une nouvelle composition des membres de la prochaine audience », ont’il expliqué.. Moussa lâché par ses partisans Les démissions et autres défections de ces derniers parmi les partisans du maire Mara ont beaucoup affaibli son camp. Ces démissionnaires ont semble t’il une opinion favorable sur l’Adema, le parti de l’abeille, o๠ils pourraient poser leur valise politique. s’ils sont acceptés, cela risquerait de renverser le rapport de force lors de l’organisation de nouvelles élections en Commune IV, en faveur de l’Adema. En effet, dans une correspondance datée du 14 Décembre 2009, l’association “Yèlèma“, le mouvement “J’aime ma Commune“ et la coalition “Jeunesse Action“ notifiaient leur démission collective au président du groupe Moussa Mara, tout en fustigeant le non respect des promesses électorales, la non implication de la base à  la gestion de la Commune… Aussi, les démissionnaires ont expliqué que leur motivation est de “tester leur compétence autrement” et … ailleurs surtout. Dans une autre correspondance intitulée “Demande d’Adhésion” datée du mercredi 16 Décembre 2009 et adressée au Secrétaire Général de la Section IV ADEMA-PASJ du District de Bamako, les démissionnaires du groupe Mara indiquaient en substance : « …Compte tenu du fait que l’ADEMA-PASJ, parti issu du mouvement démocratique, a joué un rôle historique dans l’avènement et la consolidation de la démocratie au Mali, et qui a fait d’importantes réalisations dans la Commune IV et pose des jalons majeurs d’un développement durable dans notre Commune, nous avons ainsi décidé d’adhérer en bloc à  ce grand parti ». Et ladite correspondance, de conclure : “En conséquence, nous venons, par la présente, vous soumettre cette demande, convaincus que cette requête retiendra l’attention du Bureau de la Section que vous avez l’honneur de diriger, et qu’une suite favorable et diligente lui sera réservée, nous vous assurons de notre disponibilité, de notre détermination et de notre engagement militant sans faille…”. Affaire à  suivre……

Annulation en Commune IV : Moussa Mara reste optimiste pour son fauteuil

Pas de panique, voilà  le sentiment qui se lit sur le visage de ce jeune maire dont la victoire vient d’être annulée par le tribunal administratif de la commune IV du district de Bamako. Décidant de ne pas faire de commentaires sur la décision de la justice, surtout quand le processus judiciaire est en cours, le jeune maire Moussa Mara sort de sa réserve en accordant une interview exclusive à  un confrère. Un maire confiant aux résultats des élections « Nous sommes sûrs de gagner les élections. Nous sommes absolument certains, pour la simple et bonne raison que nous avons gagné en 2009 les élections municipales qui viennent d’être annulées par le tribunal administratif en attendant que la plus haute juridiction tranche définitivement. Nous avons gagné sans tricher, la fraude n’est pas notre habitude. Nous n’avons porté plainte contre personne afin de valider telle ou telle liste. Pour nous, la démocratie, c’est la participation de tous aux élections. Comme nous n’avons pas triché la première fois pour gagner, si on reprenait le scrutin une seconde fois ou une énième fois, nous engrangerons le même résultat puisque nous entendons rester sur notre ligne »,a déclaré Mara confiant Plusieurs raisons peuvent expliquer l’optimisme de Mara pour garder son fauteuil de maire. En démocrate convaincu, il affirme qu’il faut se soumettre aux règles du jeu. « Si la justice de mon pays estime que les élections doivent être reprises, nous sommes compétiteurs » a martelé Mara. Vers une reprise des élections ? Le maire n’est pas sûr que la cour suprême procédera à  la reprise des élections dans sa commune. « Je pense qu’en cela, l’Etat est cohérent, dans la mesure o๠la CENI (Commission électorale nationale indépendante) a produit un rapport pour dire que, dans la globalité, les élections se sont bien déroulées, avec des commentaires de l’Exécutif allant dans ce sens. La logique voudrait que l’Etat soit dans la position de celui qui estime que tout s’est bien passé et que les élections ne devraient pas être annulées ». Malgré tout Mara a confiance en son programme pour obtenir une fois de plus les suffrages en cas de reprise des élections. En outre, on constate la ferme décision et la détermination des fans de Moussa Mara pour sa réélection aux élections en cas d’annulation. Parce que après avoir fait le tour de la mairie de la commune de la commune IV, au QG (Quartier Général) de Moussa Mara, certains de ses fans nous confient que la commune IV sera mise à  sac si leur candidat ne gagne pas en de reprise des élections. Une mise en garde à  prendre au sérieux face à  l’engagement et à  la détermination de ces gens pour la cause de Moussa Mara . « Nous ne nous laissons pas faire, Mara est le maire de la commune IV. Son projet pour sortir cette commune de l’ornière est sans commentaires. Comment peut on laisser ce constructeur entre les mains des spéculateurs fonciers qui ne pensent qu’à  se ‘’construire » et non à  construire la commune IV ?», fustige un jeune étudiant fan de Mara ! Affaire à  suivre…

CODEM : émergence d’un nouveau parti politique

l’issue des dernières élections municipales (qui a vu sa première participation) témoigne de la position de force conquise par la CODEM. Ces résultats lui ont permis de gagnerplus de 500 élus dont 21 maires. Le CODEM progresse à  la différence de nombreux partis. A en croire ses fondateurs, C’’est après avoir constaté les failles qui existent dans les autres formations, que le jeune député, Houseini Amion Guindo (Président de la CODEM) s’est aventuré avec (ses compagnons) à  la création d’un parti qui prendrait mieux en compte les intérêts des siens : à  savoir les jeunes et le bas peuple ». Une philosophie anti-capitaliste… En effet, la dynamique enclenchée par la CODEM lui a permis de se classer comme 5e force politique sur l’échiquier national. Nul électeur ne saurait s’accommoder aussi facilement à  la philosophie anti-capitaliste de ce jeune parti. La stratégie adoptée (c’est-à -dire, ne compter que sur ses propres forces) est atypique et noble, mais cela suffira t-il pour s’imposer face aux grands partis traditionnels comme l’ADEMA ou l’URD lors de prochaines échéances électorales ? Selon Youssouf Yaro, Chargé de mission du parti, la CODEM veut sculpter une nouvelle catégorie d’électeurs qui saura sortir des sentiers battus et des considérations partisanes, pour militer en faveur de la défense de l’intérêt général. Et de nombreux candidats aux dernières communales se sont présentés (dans les zones les plus reculés du pays), sous la bannière de la CODEM. Une nouvelle dynamique politique De l’avis de nombreux militants, la CODEM à  un projet de société aux notes citoyennes. Ainsi justifient-ils leur adhésion au 119ème (parmi les 123 que comptent notre pays) parti politique. La vocation première d’un parti politique est la conquête et l’exercice du pouvoir. Ce principe, les dirigeants de la CODEM qui prônent un rajeunissement du leadership politique au Mali, veulent le faire sien ! C’’est pourquoi, les principaux responsables de ce parti ont une moyenne d’age comprise entre 30 et 40 ans. Et la CODEM n’a pas encore terminé son implantation dans les 703 communes. Du chemin reste à  faire. Les forces vives de la jeunesse Forte de cette dynamique, la CODEM compte aborder les échéances électorales de 2012. Du moins, C’’est ce qu’a laissé entendre le président, M. Guindo, lors du 1er anniversaire de la CODEM, en mai dernier. L’heure est venue pour la jeunesse de s’engager massivement sur le terrain politique. l’aventure entamée par la CODEM aura donné un coup de locomotive à  l’avènement d’un nouveau leadership !

Moussa Mara : disgrace d’un maire en commune IV

Après l’annulation de la victoire de Moussa Mara, on peut s’interRoger sur la légitimité des dernières élections communales et les irrégularités qui ont entaché le scrutin du 26 avril dernier,et cela malgré le rapport de la CENI( la commission électorale nationale indépendante. A peine installé dans son fauteuil maire, le jeune maire de la commune IV, Moussa Mara, s’est vu annuler sa victoire par le tribunal administratif de Bamako. Motif : violations de la loi électorale. A ce cas, il faut ajouter les communes rurales de Kalaban Coro, de la commune I et de Dialakorodji dans le cercle de Kati. L’information a fait le tour de Bamako et choqué les militants de Moussa Mara en commune IV. Une décision du tribunal administratif qui doit sans doute ravir les électeurs de de son challenger, Issa Guido, le maire sortant. Au moment des dépôts de candidatures aux élections du 26 avril, Issa Guido et les membres du rassemblement pour le mali (RPM), le parti d’Ibrahim Boubacar Keita, avaient promis de tout faire pour invalider la liste de Moussa Mara pour violation de la loi électorale et fraudes sur les listes. Ils ont alors convaincu le tribunal de première instance de la commune IV d’écarter le jeune leader de la course au motif que sa liste était invalidée. La cour d’appel est revenue sur cette décision en autorisant la liste indépendante Moussa Mara à  prendre part à  la course électorale du 26 avril et dont elle sortait finalement vainqueur avec 14 élus municipaux. Répondant aux aspirations des conseillers communaux, Moussa Mara s’est alors hissé à  la tête du bureau communal en devenant maire de la commune IV à  l’issue de tractations politiques houleuses. Aujourd’hui, elles le rattrapent ! Les magistrats s’arment contre la fraude électorale Il en de même pour des autres circonscription électorales. Avec le district de Bamako, la commune I, le cercle de Kati, les communes rurales de Kalaban Coro et Djalacorodji, sont désormais dans le collimateur de la justice. De même que les résultats sur fonds de contestation émanant des collectifs des partis politiques. A ce jour, ces collectifs sont déterminés à  obtenir l’annulation pure et simple de ces élections. Et la justice ne donne t-elle pas une sorte d’avertissement aux autres partis politiques avec l’annulation prématurée de la victoire de Mara ? Le camp de Mara a fait appel de la décision. Mais des délégations spéciales du gouvernement, seront mises en place en commune IV, en cas de confirmation de la décision du Tribunal par la Cour suprême.

Nouveau Conseil Communal de Kalaban-Coro : Vers une dissolution ?

A la lumière des pièces justificatives fournies, le tribunal Administratif de Bamako qui a jugé l’affaire le 1er juillet dernier pourrait purement et simplement prononcer la dissolution du tout nouveau conseil Communal de Kalaban Koro. On rappellera que les élections communales du 26 avril dernier ont été entachées de graves irrégularités dans nombre de localités. De l’avis de certains observateurs, les irrégularités commises lors de ce scrutin étaient sans précédent,le cas le plus patent, est bien celui de la commune rurale de Kalaban-coro (cercle de Kati). Ici, des techniques de fraude ont ravi la vedette à  des élections libres, régulières et transparentes. A la clé, détournements d’électeurs, d’urnes, confections frauduleuses de procurations ou falsifications de résultats… Nonobstant ces situations qui n’honorent nullement le système démocratique malien, on a assisté à  l’installation des bureaux communaux, sur fonds de contentieux électoraux. Le contentieux post-électoral de la commune de Kalaban-coro ne déroge pas à  la règle. Et pour cause de report, le tribunal administratif de Bamako a fini par statuer sur le recours pour annulation (du suffrage frauduleux exprimés dans certains bureaux de vote) formulée par le collectif des partis politiques, dirigé par l’URD. A en croire une source proche du tribunal administratif de Bamako, le collectif des partis politiques est en passe de gagner le jugement rendu le 1 juillet dernier. Et les plaignants étaient dotés de pièces à  conviction irréfutables ». Vers la dissolution du conseil communal de Kalaban Koro ? Il faut noter que la juridiction d’exception que constitue le tribunal administratif, n’avait pu statuer jusqu’à  ce 1er juillet sur ladite affaire, pour des raisons liées à  la grève des magistrats et greffiers. Et si les différentes réclamations s’avéraient fondées aux yeux de la justice, des conseillers, voire certains maires se verraient éjectés de leurs « trônes ». Sentant venir le coup, le nouveau Maire de la commune rurale de Kalaban-coro, M. Issa Ballo, aurait tenté de « soudoyer » les plaignants avec la promesse de leur offrir une dizaine de parcelles. C’’était sans compter avec la détermination des plaignants à  aller jusqu’au bout. « Il faut que cette procédure aboutisse, car il en va de notre honneur et de notre intégrité vis-à -vis des électeurs qui ont placé leur confiance en nous » dira M. Daouda Sow, secrétaire général de Force Citoyenne et Développement (FCD). Le verdict quant à  lui tombera ce jeudi 16 juillet 2009.

Oumar Mariko, un leader politique et opposant tenace…

Il est l’une des figures de la révolution du 26 mars 1991. Oumar Mariko, a derrière lui une longue expérience de la vie politique et du brassage des foules. Natif de Kolondièba dans le cercle de Sikasso (3è région du Mali), il a crée le parti SADI (Solidarité africaine pour la Démocratie et l’Indépendance) en 2001, après son départ du CNID-Faso Yiriwaton (Congrès National d’Initiative démocratique) En 2002, il se porte candidat aux élections présidentielles. Egalement député à  l’Assemblée Nationale, il représente la circonscription de Kolondièba. Choisissant l’opposition, Oumar Mariko s’inspire beaucoup de l’idéologie marxiste et des grands leaders panafricains comme Thomas Sankara pour doper ses militants. C’’est dans le milieu rural que son message est le mieux véhiculé. Ses bastions sont Niono, Koutiala et Kolondièba, o๠il est très écouté par les populations. A l’assemblée, le parti a deux sièges à  Niono et Kolondieba. Oumar Mariko est vu aujourd’hui comme l’opposant radical à  cause de son franc-parler et ses critiques à  l’endroit du régime. Et il ne cache pas ses ambitions pour 2012. Ancien fondateur de l’association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM), il garde la même énergie politique vingt ans après les évènements de Mars 1991 La leçon des communales 2009 ! A l’issue des élections communales du 26 avril, un certain nombre de formations politiques ont formé le « collectif des partis politiques ». Objectif : dénoncer les irrégularités constatées lors du déroulement du vote et créer un conseil parallèle pour paralyser le Conseil Communal. Ce fut le cas de la commune I de Bamako o๠siège le parti d’Oumar Mariko a battu campagne. Arrivé 8ème lors du scrutin du 26 avril,avec 257 conseillers contre 94 aux Municipales de 2004,ces résultats montrent une bonne implantation du parti à  l’intérieur du pays. Au total, 14 mairies ont été prises par Sadi dont 10 pour Koutiala et 4 pour Niono. La liste du parti était présente dans toutes les régions sauf Kidal, alors qu en 2004 Oumar Mariko et ses militants n’étaient présents que dans trois régions, à  Sikasso, Ségou et Kayes. Quant aux présidentielles, certains militants affirment que la création d’un parti, en l’occurrence SADI, prépare aux futures échéances électorales. Un observateur juge Mariko, comme l’homme politique le plus constant et dont la position se devine aisément… que ce soit pour la Palestine, o๠il soutient la création d’un état, o๠les questions nationales, Oumar Mariko est infatigable. La semaine dernière, il a interpellé à  l’Assemblée, trois ministres, sur leur gestion de la chose publique.

Moussa Mara, un maire pas comme les autres

Né dans la capitale, Moussa MARA a grandi entre Dar-Salam et Bamako- Coura, avant de fréquenter le prestigieux lycée Askia Mohamed. Féru de littérature et d’ histoire, c’est d’ abord vers les Sciences Economiques, qu’il oriente son choix, avant d’obtenir un Brevet d’orientation Technique en Comptabilité. La politique est venue un peu plus tard. Après des années de militantisme et de travail sur le terrain. En 2004, il engageait ses équipes dans les Municipales, mais sans succès. En 2007, il concourt aux Législatives et fait vaciller IBK ( RPM) au premier tour, mais perd finalement au second tour avec un score honorable de 48,5%. Aujourd’hui, Moussa Mara se dit « Non Partisan » et a conduit sa liste Indépendante à  la victoire des Communales 2009, en remportant 14 des 41 sièges de la Commune IV de Bamako, face à  l’ADEMA (6) et le RPM (11).Cette fois, c’est à  Issa Guindo, Maire sortant RPM, qu’il a pris son fauteuil. Grâce à  une campagne de communication efficace, il a aussi su rallier la majorité des voix locales : « C’’est un travail de longue de haleine, je suis avant tout un militant en politique et qui a soutenu d’autres candidats, avant de me lancer moi-même dans la course électorale ». Pour certains observateurs de la classe politique malienne, c’est un battant qui finira par s’imposer, mais dans la durée. D’autres le jugent efficace à  petite échelle. De là  à  envisager les Présidentielles, il y a encore du boulot ! En attendant, le nouveau maire élu de la Commune IV, a fait alliance avec le MPR et l’URD et constitué son équipe municipale : Au programme : un conseil public, une charte des usagers, l’interpellation démocratique entre élus et citoyens… Il faut réconcilier ces derniers avec la population », martèle Moussa Mara, fier de son succès, mais déterminé à  obtenir des résultats pour sa commune. Entretien : JDM : Quelle a été la force de «l’Indépendant Moussa Mara » pour remporter la victoire ? Moussa MARA : Je vous le dis tout de suite, ce n’est pas seulement le fait d’être indépendant ! Il n’est pas donné à  toutes les listes indépendantes de notre pays de parvenir à  s’imposer lors d’une élection. Je préfère d’ ailleurs le terme « Non Partisan ». Sur la trentaine de listes, il y avait environ dix listes indépendantes, mais ce qui a compté, C’’est notre présence dans la commune. Nous avons plusieurs fois participé aux consultations électorales et en 2004, nous étions candidats aux municipales… En 2007, J’ étais aux législatives, ça a donné ce que ça a donné, mais aujourd’hui, nous avons une certaine présence dans l’ esprit de la population JDM : Vous avez fait alliance avec l’URD et le MPR, deux partis bien positionnés dans ces communales 2009 ? Moussa MARA : Oui ! C’’est justement ce que J’entends par être « Non Partisan ». Bien sûr, nous n’ avons pas la même vision que tous les partis politiques, mais dès qu’ il y a une convergence de vues pour travailler ensemble, alors, nous devons nous mettre ensemble. On a aujourd’hui un programme pour les jeunes, leur emploi et C’’est autour de ces axes que l’ on se rassemble. Nous voulons simplement que la commune avance et ceux qui sont disposés à  nous accompagner, nous les accueillons à  bras ouverts. Il faut maintenant que ces alliances fonctionnent pour le développement de notre commune. JDM : Quel a été votre parcours en politique ? Moussa MARA : C’’est en 2004 que J’ ai véritablement commencé à  faire de la politique au sens électoral du terme. Mais en tant que militant, soucieux du développement, les années ne se comptent plus, cela fait au moins une vingtaine d’années que je suis sur le terrain . Vous savez avant de se lancer en politique, il faut avoir une expérience, un parcours, une activité. La politique, ce sont des périodes, des mandats, une charge temporaire et à  côté de ces mandats, il faut bien vivre, combler ! Voilà  pourquoi je suis expert-comptable de formation et je travaille dans un cabinet de Bamako. A mon avis, Il est crucial d’avoir un bon socle professionnel avant de pouvoir prétendre à  des responsabilités politiques. Pour donner aux autres, il faut en avoir… C’’est ainsi que je vois les choses. JDM : Comment avez-vous financé votre campagne en tant qu’indépendant quant on sait le poids de l’argent pour être Tête de liste ? Moussa MARA : Est-ce que vous voulez-dire que si J’étais dans un parti, J’aurai eu plus de mal à  être tête de liste qu’en tant qu’ Indépendant ? C’’est simple, la liste portait mon nom et vu mon parcours et les gens me connaissant, je n’ai eu aucun mal à  m’imposer dans ma commune. Bien sûr, pour avoir la tête de la force, il faut avoir les moyens de sa politique. Dans notre cas, il fallait 7 millions pour être en tête de liste, quant au budget total de campagne, il était de 26 millions. On prétend à  des responsabilités et payer pour être tête liste est tout à  fait légitime, mais C’’est faire de l’argent le seul critère d’éligibilité qui est injuste ! JDM : Vous avez aussi mis le paquet en terme d’image et de communication ? Moussa MARA : Le message est important. Et il faut qu’il parvienne aux destinataires. D’ailleurs cela représente beaucoup d’argent. Il faut aujourd’hui utiliser tous les canaux modernes de communication pour réussir. JDM : Les communales sont-elles un bon tremplin pour 2012 et les présidentielles ? Moussa MARA : Ces deux élections sont tellement éloignées qu’on risque le vertige rien qu’à  y penser ! Si je vous dis que gouverner l’état, présider ce pays ne m’ intéresse, alors, je suis un menteur. Tout individu qui a des compétences et certaines convictions doit avoir l’ambition de gouverner la nation. JDM : Il n’est donc pas exclu pour vous de briguer un jour la fonction suprême ? Moussa MARA : Encore une fois, penser « J’ y suis, je vais arriver », parce que je viens d’ être élu Maire, ce serait me donner le vertige. Cette ambition se concrétisera si J’arrive à  bien gérer la Commune IV. Et je progresserai tout doucement jusqu’ au sommet. JDM : Quel est votre programme pour la commune IV ? Moussa MARA : La première chose qui m’intéresse aujourd’hui, C’’est de restaurer la confiance dans la commune. Un élu qui se promène aujourd’hui dans la commune est fustigé. Il est vu comme un profiteur, corrompu, qui fait du népotisme, du clientélisme et J’en passe. Il ne s’agit pas juste de construire des routes, des stades, tout ceci peut s’écrouler du jour au lendemain, mais il faut qu’ on arrive à  rapprocher la population des élus. Pour ça, je prévois une autre forme de gouvernance o๠l’élu sera exclusivement au service de la population. Nous allons rendre le conseil municipal public, cela est déjà  prévu par la loi, mais pas suffisamment pratiqué. On va aussi lancer un journal communal o๠l’on détaillera notre action, les réussites comme les échecs. Il faudra aussi établir une charte des Usagers pour les démarches administratives de toutes sortes…afin que chacun sache quel temps est nécessaire pour les faire … JDM : Vous cultivez donc la proximité Moussa MARA ? Moussa MARA : Oui ! Grâce à  un espace d’interpellation démocratique tel que ça se fait au niveau du gouvernement. Aujourd’hui je veux bâtir un autre destin pour le Mali. Mais je reste humble aussi car la tâche qui m’attend moi et mon équipe municipale est immense. La commune IV est dans une situation difficile il faut le reconnaà®tre. Enfin, je profite de l’occasion qui m’ est donnée pour vous remercier de l’attention que vous m’ accordez… www.moussamara.com

Après les communales, Soumaïla Cissé et l’URD en route vers Koulouba ?

Arrivé second au niveau national avec 18% des votes derrière l’Adema qui se maintient (30%), et devant le RPM qui s’écroule, l’URD enregistre une forte progression en passant de 1623 à  1935 conseillers communaux. Les résultats des élections du 26 avril démontrent une bonne implantation du parti à  la poignée de main, et certains y voient déjà  le lancement de la machine de guerre qui pourrait faire gagner en 2012 son président Soumaà¯la Cissé. Sera-t-il candidat aux élections présidentielles de 2012 ? Aucun observateur ne doute du contraire. Et le Président de la Commission de l’Union économique et monétaire (UEMOA), Soumaà¯la Cissé, 59 ans, ne cache pas ses ambitions. Dépité après sa défaite de 2002 au second tour face à  ATT et trahi par une bonne partie de l’état major de l’Alliance démocratique pour le Mali (Adema), dont il avait pourtant été désigné candidat après une primaire très disputée, C’’est en juin 2003 que ce natif de Niafunké créa l’Union pour la République et la démocratie (URD) avec de nombreux transfuges de son parti d’origine. Confiant la présidence à  son ami, l’ancien premier ministre Younoussi Touré, il était nommé la même année commissaire à  la Commission de l’UEMOA, puis désigné président en février 2004 grâce au soutien du président Amadou Toumani Touré. Loin de l’exclure du terrain politique malien, cet éloignement à  Ouagadougou a permis à  l’homme, ministre de 1992 à  2002, de renforcer sa stature d’Homme d’Etat. Lui qui côtoie régulièrement présidents et chefs de gouvernements de la région et rencontre bailleurs et décideurs européens, a pu constituer un carnet d’adresses, qui sera précieux en temps de campagne… En outre, face à  ceux qui raillaient son manque d’envergure, Soumi, tel que le surnomment ses supporters, a su « consolider son parti en recrutant des cadres et en mobilisant les masses. La preuve, les législatives de 2007 ont fait de l’URD la seconde force politique du pays avec 34 députés à  l’Assemblé Nationale (sur 141) », s’exclame un partisan. Cissé sûr de sa force ? Alors pourquoi ne s’est-il pas présenté à  la présidentielle cette même année ? D’aucuns pensent qu’une allégeance au président-candidat a été monnayée contre une garantie de soutien lors de la prochaine échéance. Mais, « les promesses n’engagent que ceux qui y croient », nous a enseigné un ancien chef d’ état français. Ce qui n’a pas empêché Soumaà¯la Cissé de mouiller le boubou en battant campagne aux côtés d’ATT. « Ce n’était pas le rôle du président d’une institution supranationale, qui se doit de rester neutre », claque un fonctionnaire de l’UEMOA., mais Cissé n’en a cure, il espère au moins la neutralité bienveillante d’ATT en 2012. En attendant, ce soutien sans faille n’a pas été récompensé par les maroquins ministériels, puisque son parti ne comptait que deux membres au sein du gouvernement en 2007. La leçon des Communales 2009 Le succès de l’URD aux récentes communales est indéniable, mais il ne doit pas masquer la suprématie de l’Adema, et le fait que la formation de Soumaila Cissé n’a remporté que des mairies secondaires. En effet, à  la grande surprise de ses membres, Demba Fané, maire sortant, pourtant arrivé en tête, a été battu en commune V du District de Bamako par Boubacar Bah. l’URD n’a enlevé aucune commune de la capitale, face à  l’Adema, qui en compte cinq sur six, et devrait remporter la mairie centrale. En outre, dans la perspective de 2012, gagner une élection présidentielle est une autre affaire, puisqu’il s’agit d’élire un homme, en créant une relation particulière avec tout un peuple. Soumaà¯la Cissé, ingénieur de formation, sera-t-il à  la hauteur de l’enjeu ? Il pourra en tout cas compter sur l’appui et le relais des centaines de conseillers communaux élus sous sa bannière à  travers tout le territoire. L’élection de ces derniers permettra en outre de bénéficier d’une enveloppe conséquente dans le cadre du financement public des partis. Autre atout, contrairement à  l’Adema, empêtré dans sa bataille de chefs, l’URD ne connait qu’un patron. Et la querelle de leadership en 2008 avec l’actuel ministre de la santé, Oumar Touré, exclu du parti puis réintégré, ne semble pas avoir entamé le capital sympathie de Cissé auprès des militants. Enfin, le président de la Commission de l’UEMOA possède dans son jeu une carte maà®tresse : bien qu’elle souffre d’une image « bureaucrate », l’institution qu’il dirige devrait bientôt voir arriver à  maturité ses nombreux projets. Un moyen pour Soumaà¯la Cissé de sillonner le pays avant la campagne et de claironner qu’il a permis d’améliorer le quotidien des populations.

Communales 2009 : Mme Konté Fatoumata Doumbia réelue Maire en commune I

Sans surprise, Mme Konté Fatoumata Doumbia a été reconduite Maire de la commune I du district de Bamako. La désignation s’est faite à  Korofina, en présence d’ Ibrahim Féfé Koné, Gouverneur du district de Bamako. Sur 45 suffrages exprimés, 24 conseillers ont jeté leur dévolu sur Mme Konté Fatoumata Doumbia, ancienne maire ADEMA de la commune I et 21 se sont prononcés en faveur d’Abdoul Boulkassoum Touré, tête de liste du parti CODEM (Convergence démocratique pour le Mali). Après la lecture de loi électorale par un agent de la mairie, la doyenne des conseillers a été nommée présidente du scrutin. D’entrée de jeu, deux candidats ont été proposés par les conseillers. Abdoul Boulkassoum Touré, tête de liste CODEM etKonté Fatoumata Doumbia, tête de liste Adema. La doyenne des conseillers a ensuite demandé aux conseillers de choisir leur bulletin afin de procéder au vote. Tour à  tour, les conseillers ont été appelés à  accomplir leur devoir sous les yeux vigilants du gouverneur. Au cours du vote, un petit incident s’est produit. Le conseiller Diakaridia Sangaré, le plus jeune de tous, a crée l’effervescence. Sous le coup de l’émotion, il a oublié son enveloppe dans l’isoloir. Certains ont accusé le jeune conseiller d’avoir sciemment oublié le bulletin pour créer la zizanie. l’intervention du gouverneur Ibrahim Féfé Koné, a permis à  M. Sangaré de rester sans procéder au vote. C’’est ainsi que le gouverneur a invité les conseillers à  respecter la loi électorale dont l’article 89 stipule qu’un électeur n’a pas voté lorsque son bulletin n’est pas mis dans l’urne. Ce qui a calmé les esprits des uns et des autres pour la suite du vote. Après le dépouillement des bulletins, Mme Konté Fatoumata Doumbia tête de liste de Adema, a eu le sourire aux lèvres, avec 24 conseillers en sa faveur. Abdoul Boulkassoum Touré est lui le grand perdant avec 21 conseillers. Pour les adjoints, le poste de premier adjoint est revenu à  M’Pè Diarra, élu de Kafolo Djigui, le deuxième Adjoint est Gaoussou Sougouna du parti RPM. Signalons que l’élection de Madame le Maire fait suite à  l’alliance ADEMA -URD-RPM-MPR et KAFOLO DJIGUI.. Première femme à  être élue maire dans le district de Bamako, Mme Konté Fatoumata Doumbia est secrétaire générale adjointe de la section de la commune I du district et 6ème vice présidente du comité exécutif (CE)de l’ Adema. Malgré un bilan discutable au niveau de la Commune, elle a permis le ralliement du Mouvement citoyen de Banamba à  l’ ADEMA. Elle a offert un siège au parti Adema, précisément au quartier Doumanzana. Son choix n’a été pas facile au départ mais la dame de fer continue sa fulgurante ascension dans le parti de l’Abeille.