Abdoulaye Doucouré : « Le hub de Bamako est l’une des communautés les plus dynamiques au monde »

Le Shapers Global Community est un réseau de concentrateurs développé et dirigé par des jeunes qui sont exceptionnels dans leur potentiel, leur réalisation et leur volonté d’apporter une contribution à  leur collectivité. Composé d’une centaine d’hubs à  travers le monde, les Global Shapers fonctionnent en Hub ; réseau dans une zone précise regroupant au moins une cinquantaine de membres. Créé en 2012, Hub Bamako est actuellement l’une des communautés les plus dynamiques au monde a témoigné, Abdoulaye Doucouré, Curator du réseau des Globals Shapers à  Bamako lors de la conférence de presse organisée ce jeudi 7 juillet à  Binthily Communication son siège. D’entrée de jeu, Abdoulaye Doucouré rappellera que les Shapers sont des individus très motivés qui ont un grand potentiel pour les futurs rôles de leadership dans la société. Il ajoutera que le processus d’adhésion répond à  des critères bien définis, « ils sont choisis sur la base de leurs réalisations, potentiel de leadership et leur engagement à  faire une différence.» Connu au niveau mondial dont le siège général se trouve à  Genève en Suisse, les Shapers sont unis par une volonté commune de canaliser énorme énergie et l’enthousiasme des membres dans la construction d’un monde plus pacifique et inclusive. Autres communautés comprennent les Young Global Leaders, les Conseils de l’agenda mondial et la Fondation Schwab pour les entrepreneurs sociaux. Partenaires de tailles. Les partenaires fondateurs de la Communauté Shapers mondial fournissent un soutien intellectuel, promotionnel et financier sur la base de leur croyance dans le pouvoir des jeunes pour façonner un avenir plus positif pour le monde. Travaillant en étroite collaboration avec le Forum économique mondial, ils aident à  orienter le programme pour générer des idées nouvelles, combler les fossés générationnels et garantir un impact positif tangible. Ce sont entre autres Coca-Cola au niveau mondial et Binthily Communication pour le Hub du Mali. Objectifs et projets en vue. Notre objectif en organisant cette rencontre avec la presse est de communiquer sur nos activités et projets à  la fois déjà  menés et ceux en vue. A rappelé Abdoulaye Doucouré avant d’ajouter que le Hub de Bamako souhaite recruter de nouveaux membres. Quant aux projets du hub de Bamako pour cette année, Abdoulaye Doucouré précisera que leur objectif est de réaliser un quinzaine de projets sur trois ans soit six projets par an. La Cop universitaire avec Cop In My CityMali, le salon de l’innovation, l’école des tous petits en collaboration avec la JCI Mali sont autant de projets qui seront réalisés cette année a-t-il déclaré.

Edito : Ce qui ne change pas sur les routes…

Il n’y a qu’à  parcourir les artères de la capitale en cette période d’hivernage pour observer le même paysage. Ces grandes avenues embouteillées le matin à  8h30, et sur les côtés, ces ruelles poussiéreuses ou envahies de boue d’o๠surgissent des motos aguerries. Quel contraste! Bamako s’est pourtant teint de vert, au gré des pluies occasionnelles qui arrosent la capitale malienne, en cette période de Ramadan. Moins de couleurs en effet, plus de noir, sur les vêtements, ou du blanc pour ceux qui affectionnent la djellaba de rigueur. Sur l’axe de l’OUA, un embouteillage monstre ralentit les automobilistes ce lundi matin, et les motocyclettes, mais pour une fois, ce ne sera pas à  cause du désordre ou du passage d’une délégation officielle. Il s’agit plutôt d’un accident. Un véhicule de couleur verte, dont la devanture a complètement été broyée par un poteau, certainement du à  la violence du choc. Au volant, une dame visiblement sous le choc. Et bien sûr les passants, les badauds qui tout d’un coup ralentissent, pour observer la scène en attendant la prochaine. N’eut été les policiers, la plupart des citoyens que nous sommes, devenons voyeurs, spectateurs passifs de scène rocambolesques, qui n’ont rien de drôle et de normal, et qui devraient arriver de moins en moins, grâce à  une plus grande vigilance routière. Quelques jours auparavant, un autre véhicule, une 4X4 a cette fois failli plonger dans le fleuve. Sur le pont Fahd, la file une fois de plus a ralenti. Et voilà , cette voiture encastrée dans la barrière, sur le point de basculer dans le fleuve. Tout autour des gens. Attendant que la police arrive. Allons-nous continuer à  être spectateurs de ces scènes, qui se multiplient sur les axes de notre belle capitale. Avons-nous construit des routes pour aller plus vite, participer au développement, ou pour s’y encastrer, dans des chocs violents ? Pourquoi inaugurons-nous des routes, des ponts qui nous sont offerts par la Chine, sans prendre toutes les mesures de sécurité, pour minimiser le risque d’accidents. Il est courant de voir des motocyclistes se mêler soudain à  la file des automobilistes, certains entre deux files à  sens inverse, mettant en péril toute une flopée de conducteurs. Décidément, le bons sens sur la route, n’est pas la valeur la mieux partagée ; En attendant, si les autres sont casses-cou au volant, il nous faut garder le maximum de vigilance au volant. Il s’agit d’une question de sécurité nationale !

Invitée de la rédaction : Fatouma Harber, je tweete, donc je suis !

Elle tweete avec passion. Elle dit ses états d’âmes sur son blog. Elle pleure aussi quand elle est meurtrie par les évènements politiques du Mali. Fatouma Harber, C’’est un mélange de sensibilité, d’intelligence, mais aussi de finesse mentale. Avril 2012 à  Tombouctou, au plus fort de l’occupation, une petite fille est fouettée par les djihadistes et pas loin, une vieille dame est incarcérée. Fatouma qui habitait pas loin de l’ancienne police islamique, ne tient pas en place : « J’ai réussi à  connecter mon téléphone chinois au réseau 3G d’Orange Mali… » Et pour cause, les djihadistes avaient détruit le réseau Malitel. « Ensuite, je me suis mise à  tweeter pour dénoncer ce qui se passe. Pendant l’occupation, il n’y avait plus de presse, plus personne raconter ce qui se passait au Nord du Mali ». l’un des tweets de Fatouma arrive ensuite jusqu’ au département d’Etat à  Washington. Repérée par l’ambassade des USA au Mali, elle est contactée pour assurer une formation de « Journalisme citoyen » au Tech Camp 2014, une initiative qui met avant la société civile malienne. Mais depuis les évènements, la jeune enseignante en psycho pédagogie, n’a pas pu ré-enseigner à  Tombouctou. Mobile désormais entre Bamako et Gao, elle s’est du coup impliquée dans le web-activisme. En 2013, elle participe à  la création de la Communauté des blogueurs du Mali », pour fédérer des blogueurs maliens actifs sur la toile. Grâce à  l’un de ses deux blogs dont l’un est hébergé par l’atelier Médias de RFI, Mondoblog, Fatouma a participé à  une formation à  Dakar. Lutter contre le racisme et le sous-développement Mais attention, Fatouma Harber sait bien qu’elle n’est pas journaliste : « Internet m’a permis d’être une citoyenne du monde. J’utilise le web pour faire connaà®tre la réalité, je suis apolitique, réactionnaire. Mon rôle consiste à  observer et à  dénoncer ce qui se passe ». Voilà  qui est clair dans l’esprit de celle qui se définit comme « une femme sans peur, qui a des idées, une femme qui se positionne à  travers Internet pour lutter contre le racisme et le sous développement ». D’ailleurs, lorsqu’elle n’a rien à  dire, elle se tait, comme sur les récents évènements de Kidal : « Ce n’était pas le moment d’y aller. Tout ce que nous étions entrain de reconstruire, a du coup été balayé », confie Fatouma, qui regrette l’utilisation faà®te des réseaux sociaux par les autorités. Il y a encore du chemin pour créer le débat entre nos gouvernants et les internautes. « Twitter ne consiste pas à  publier son agenda seul pour soi disant informer », ironise t-elle. Sur la question du Nord, la jeune femme est lucide : « On n’a pas le choix que d’écouter ces gens là  et la suite ne nous appartient plus. Elle appartient à  la communauté internationale ». Un constat terrible qui n’empêche la blogueuse de secouer les partenaires internationaux du Mali. Pas peu fière, elle estime, le 21 Mai dernier, avoir poussé la Minusma à  sortir de son silence sur les réseaux sociaux au moment o๠des combats meurtriers opposaient l’armée malienne aux groupes armés à  Kidal ». Grâce notamment au hastag #Grin 223. Afin de combler le vide de l’information : « Les autorités ne communiquent pas trop sur les réseaux sociaux… ils sont encore trop rigides sur la question… l’interactivité manque. Il n’y a pas de débat », déplore Miss Harber. «Barcampons!» Avec ses amis de la Communauté des blogueurs du Mali, Fatouma Harber prépare un « BARCAMP » pour initier toux ceux que ça intéresse, au monde des nouvelles technologies. « Beaucoup ne savant pas l’impact d’un tweet face à  un texte sur un blog ». On veut bien la croire quant on apprend qu’elle suit aussi Marine Le Pen sur Twitter. « Je la suis attentivement pour mieux lui répondre, pas parce que je l’aime hein ! », rectifie t’elle. Seule femme enseignante à  l’IFM de Tombouctou, Fatouma Harber a désormais posé ses valises à  Bamako pour accueillir un petit bébé. « Le bonus 2014 », rit-elle. «Bloggers for Peace », est un autre projet qui lui tient à  C’œur. Il s’agit d’un plaidoyer pour la Paix à  Kidal. Le Barcamp, espace d’échanges sur les nouvelles technologies sera d’autant plus pertinent avec des formateurs expérimentés, des discussions actives : « Au Mali, à  cause du niveau d’éducation, la plupart des Maliens n’ont pas la capacité d’analyser le champ politique. On attend toujours le dernier moment pour se rendre compte que la situation est grave ». N’empêche, le terrain est vierge, les perspectives infinies. D’ici là , Fatouma tweete, écrit, anime son petit monde virtuel, avec le sourire de la cité des 333 saints sur le visage. Elle était donc venue nous raconter tout ça à  la rédaction de Journaldumali.com ce 4 juin.

«Macky Sall réduira son mandat» dixit l’ambassadeur Assane Ndoye

Sabars et Troubadours ont envahi l’ambassade du Sénégal au Mali. C’’était samedi dernier en début d’après-midi. Des femmes venues de Kayes, Koniakari, Sikasso, Ségou et naturellement Bamako ont répondu présentes à  l’appel du président de la communauté sénégalaise du Mali, le sieur Ibra Guissé. Elles ont reçu des mains de madame Mbacké Sokhna Nata administrateur du Fonds d’Appui à  l’Investissement des Sénégalais de l’Extérieur leurs chèques. Depuis huit mois, les Sénégalaises du Mali encadrées par des experts en montage de projet ont rassemblé et déposé des dossiers bancables pour être financées. A l’arrivée, sur six cent demandes, ce sont 262 dossiers qui ont été retenus pour des financements allant de 250 milles à  deux millions et remboursables sur dix huit mois. Les secteurs d’activités concernés vont de la couture à  la restauration en passant par la teinture, la coiffure et le commerce général. Une convention a été signée avec la BOA Mali pour le suivi des remboursements. Après le Mali, la Belgique Après le Mali, l’administrateur du fonds se rend mardi en Belgique pour la même opération. Présent à  la cérémonie, l’ambassadeur du Sénégal au Mali, son excellence Assane Ndoye a confirmé que « le président Macky Sall avait promis de ramener son mandat de sept à  cinq ans et il le fera, il le fera et les ressortissants du Mali l’aideront à  remporter triomphalement la présidentielle de 2017. Macky Sall est un homme de parole qui fait ce qu’il dit, il avait promis une gouvernance vertueuse et la suppression cette année du consulat général du Sénégal au Mali en est une preuve. Cette suppression permettra à  l’Etat de faire des économies dans son train de vie mais les services consulaires vont demeurer ». A un mois de la tenue des élections locales au Sénégal, cette remise de chèques suscite des interrogations de la part de certaines personnes présentes à  la cérémonie. Est-ce un coup de pouce du président Sall à  son parti tant au Sénégal qu’à  l’extérieur ou juste une coà¯ncidence ? Dans tous les cas, les critères de sélection des dossiers axés sur la probité morale, l’absence de conditions contraignantes (pas de garanties, pas d’intérêt) sèment le doute dans bien des esprits.

IBK à la rencontre des Maliens du Sénégal

Cette rencontre du président de la République avec ses compatriotes est la deuxième du genre depuis sa prise de pouvoir. Pour la circonstance, la communauté malienne est sortie pour témoigner son soutien au président IBK. Arborant un t-shirt à  l’effigie du président, les reins noués par une écharpe, Mah Traoré cette sexagénaire ne compte pour rien au monde rater ce rendez-vous. « Quand J’ai appris qu’IBK devait rencontrer la communauté malienne J’ai tout laissé de côté pour être présente » affirme t-elle toute heureuse. Au même moment les cars et taxis déposent des compatriotes aux portes de l’amphithéâtre de l’UCAD II avant de se fondre dans la nature. Dans la salle, la douce voix de Salif Keà¯ta berce l’assistance. Il est 16 heures passées de 30 minutes quand le président de la République avec à  ses côtés la première dame font leur apparition sous les cris de joie de ses compatriotes. l’hymne national retentit, on chante en C’œur, ensuite, le silence règne en maà®tre. Place aux discours. C’’est un Saliou Ndiaye, recteur de l’université Cheick Anta Diop, tout inspiré qui prend la parole. Historien, il fait un compte rendu fidèle des relations d’amitié qui ont existé entre les deux peuples depuis la nuit des temps. Allant de la charte du Mandé aux écrits de Massa Makan Diabaté, il fait l’éloge du « brave peuple malien ». Homme de lettres, ses formules choisies dans la langue de Molière et sa parfaite maà®trise du Latin Grec ont ému IBK. Des difficultés Mais, le président ne tardera pas à  faire face à  la dure réalité quand le deuxième vice-président du conseil des Maliens du Sénégal se met à  égrener les difficultés que rencontrent les Maliens en terre sénégalaise. Il s’agit entre autres, du coût de la carte consulaire (4000 Fcfa), du retard dans l’acquisition de passeport, du taux élevé de mendiants maliens à  Dakar (80%), de la détention de plus de 300 Maliens qui pour la plupart n’ont pas encore été présentés aux juges etc. Le président a rassuré que tout est en train d’être mis en œuvre afin que la coopération entre le Mali et le Sénégal soit un exemple dans la sous-région. En ce sens, il a promis de prendre des mesures incessamment pour trouver des solutions. Toute chose est en bonne voie, car selon lui cette visite a été une réussite sur tous les plans. Cependant, il a, avec le ton ferme qu’on lui connaà®t, demandé aux Maliens de respecter les lois en vigueur dans le pays d’accueil. s’agissant de la situation au nord du Mali, qui était la plus attendue, il a réitéré sa volonté de discuter pour aller vers la paix, à  la seule condition que l’intégrité du territoire soit conservée. La partie a été agrémentée par les prestations des étudiants vétérinaires à  travers des danses et chants et celles des chasseurs traditionnels (Dozo). Le moment le plus émouvant a été la remise à  IBK par Saliou Ndiaye des écrits de son père Boubacar Keà¯ta qui datent des années 1941 et 1942. Cette université qui selon lui « l’a fait », compte élever IBK au rang de docteur Honoris Causa de l’université Cheick Anta Diop dans les jours à  venir.

Promesses de dons : en attendant le bonheur…

Au total, une centaine de pays et d’institutions internationales avaient promis d’aider financièrement le Mali. Ce rendez-vous était jugé indispensable pour « gagner la paix » et reconstruire le pays, après l’intervention militaire de la France et des autres pays amis, lancée en janvier 2013. En effet, dès l’annonce de la promesse des 3,2 milliards d’euros en 2013 à  la Conférence de Bruxelles à  l’initiative, faut-il le préciser, de la France et de l’Union européenne, dans le plan 2013-2014 pour la « relance durable du Mali », notre pays s’est vite mis à  la tâche. Tant les Maliens, à  juste raison, venaient d’être comblés d’espoirs, par une simple promesse. Certes, nous sommes un pays en proie à  d’immenses difficultés mais aussi une nation prête à  se battre pour s’en sortir le plus rapidement possible. Et voilà  qu’en ce mois de mai 2013, nous apprenions que nous allons être soutenus par des donateurs dont les discours raisonnent encore dans les esprits tant ils étaient profonds et humains. Du coup la promesse, pour tous les Maliens cessaient d’en être une, pour devenir une réalité : espèces sonnantes et trébuchantes. Car, Maliennes et Maliens savaient qu’il ne fallait plus tergiverser et qu’il fallait se mettre au travail afin de remplir les conditions et entrer en possession des fonds promis. Retour à  l’ordre constitutionnel. Un président démocratiquement élu est désormais aux commandes, et de nouveaux élus de la nation siègent à  l’hémicycle, et l’impunité tremble de peur. s’y ajoutent, sans quiproquos, les efforts entrepris par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keà¯ta et le gouvernement pour œuvrer en faveur de la paix, de la réconciliation nationale, la lutte contre l’insécurité, le retour de l’administration au nord du pays et la lutte contre la corruption. 2014 n’a-t-elle pas été déclarée année de lutte contre la délinquance financière. Cependant, force est de constater qu’une année après les promesses de Bruxelles, le précieux sésame indispensable pour le déclic espéré se fait encore désirer, en dépit de quelques timides entrées enregistrées à  ce jour. Comme à  Addis-Abeba o๠le Mali devrait recueillir 350 millions d’euros, le décalage entre les annonces et ce qui est vraiment donné au lendemain de la Conférence de Bruxelles transperce les esprits de l’opinion populaire qui croyait dur comme fer en l’imminence de l’enveloppe promise. Une perplexité qui tranche, toutefois, avec la sérénité des plus hautes autorités et qui n’entame pourtant pas nos convictions que les pays donateurs ne sauraient distraire la communauté internationale, qu’ils avaient prise à  témoin, en venant au chevet de notre pays, qui a désormais mis en place des instruments fiables de contrôle de gestion d’éventuels fonds qui viendraient à  être alloués au Mali.

Dr Abdoulaye Touré :  » le partenariat public/privé aidera le développement des SEC »

Le docteur Abdoulaye Touré est consultant et point focal de SEC pour l’UNICEF. Il a nous accordé une interview lors de notre passage à  Koutiala dans le cadre de la capitalisation des résultats de la mise en œuvre des soins essentiels de la santé dans la communauté. Il évoque, le processus de la création des SEC, son impact dans les communautés et les perspectives pour sa pérennisation. Journaldumali.com : On parle des soins essentiels dans la communauté, donnez-nous en une explication AT : les soins essentiels dans la communauté sont la prise en charge des maladies simples ; le paludisme, la diarrhée, les maladies respiratoires aigus par l’agent de santé communautaire. Le même agent qu’on appelle ASC prend en charge les soins cibles sans oublier les cas de malnutritions modérées. Il est en mesure de détecter les cas graves et de s’en référer au centre de santé communautaire. Et ainsi, l’agent doit être formé pour reconnaitre les signes de dangers. Une fois formée, l’ASC est en mesure de référer les maladies graves au CSCOM. Journaldumali. Com : Vous êtes consultant pour l’UNICEF. Ces Soins essentiels de santé en communauté, on en parle beaucoup, ne constituent-ils pas une nouvelle stratégie ? Abdoulaye Touré : Les soins essentiels dans la communauté(SEC) ne constituent pas une nouvelle stratégie. Les SEC ne sont que le continuum de la stratégie nationale de la survie de l’enfant. Par contre l’agent clé qui fait l’opérationnalisation des SEC est un agent nouveau dans le système de santé. C’’est un agent qui n’existait pas dans notre système de santé. Notre système de santé se limitait au niveau des CSCOM. Journaldumali : Depuis quant ces SECS sont implantés ? AT : Depuis juillet 2011, les premiers SEC ont été installés dans cinq régions. Le processus a été plus long. Il faut reconnaitre que depuis le forum 2009, les SEC sont issus des recommandations de ce forum. Il s’agit de chercher de nouveaux agents dans les communautés. Malgré la multiplication des CSCOM, il y’a un taux de fréquentation très faible. Aujourd’hui avec les SEC, nous avons un taux de couverture qui nous permet d’avoir de bons résultats. Journaldumali.com : Quel est l’impact des SEC dans la communauté ? AT : Je vais vous faire un témoignage. Il y’a un village auquel nous avons rendu visite dans le cercle de Kita avec nos partenaires. Devant nous, le chef du village a tenu à  témoigner qu’avant l’arrivée des SEC dans le village a perdu successivement 10 enfants de 0 à  5 ans. C’’était vraiment pénible et dur. Depuis que les ASC ont été installés dans leur village, pratiquement il y’a moins de décès d’enfants de 0 à  5 ans. Si nous venons aux chiffres, il y’a 1681 ASC fonctionnels dans les cinq régions qui sont entrain de mettre en œuvre cette stratégie. Les chiffres dont nous disposons, ont démontré que depuis leur installation, les ASC ont pris en charge près 30000 de cas paludisme, 16000 cas de diarrhée et près de 20000 cas d’infection respiratoire aigue(IRA) ; et à  peu près 8000 à  10000 cas de malnutritions. Si vous mettez tous ca ensemble ; les ASC ont pris en charge 20% de pathologie que je viens de vous citer dans les aires de santé ou ils opèrent. Si les ASC n’étaient pas là , peut être la moitie de ses enfants malades seraient morts. Journaldumali.com : Vue l’impact des SEC, quel est le degré d’implication des autorités locales administratives et sanitaires pour assurer la prise en charge des ASC ? AT : Aujourd’hui, tout le monde parle de pérennisation, il s’agit de bien de commencer. Nous avons pris soin cette fois de mettre un accent particulier sur le suivi, l’évaluation et la qualité. Les districts sanitaires n’ont pas les mêmes réalités, il faut développer le partenariat public et privé. Dans les zones minières ou les autorités locales font des plaidoyers auprès des entreprises pour la prise en charge des ASC. Au niveau des collectivités, les autorités sont entrain de voir comment s’impliquer dans la prise en charge des ASC. Même au niveau de l’Assemblée nationale, si elle pouvait voir comment prendre en charge les ASC après le départ des partenaires. Interview réalisée par Modibo Fofana envoyée spécial

Elections au Sénégal: Le camp Wade en campagne à Bamako

Du 6 au 8 janvier derniers, Bamako a vibré au rythme de la « Téranga » à  travers les journées culturelles et sportives de la Fédération des associations sénégalaises du Mali. Par cette importante manifestation, les Sénégalais du Mali entendaient « renforcer davantage la cohésion et l’unité au sein de leur communauté ». Mais au-delà  du caractère festif de cet évènement, se cachent bien des intentions dans le cadre des prochaines élections présidentielles. Une atmosphère de campagne Placées sous le haut patronage du président sénégalais Abdoulaye Wade, ces journées ont enregistré la présence de plusieurs hauts dignitaires du régime sortant. C’’est le ministre de l’extérieur qui effectuera « spécialement » le déplacement de Bamako au nom du président, non moins candidat du PDS (Parti démocratique sénégalais). l’envoyée spéciale du chef de l’Etat sénégalais avait à  ses côtés l’ambassadeur du Sénégal au Mali, le conseiller spécial du président Wade, etc. Les présentes journées sénégalaises au Mali interviennent à  moins de deux mois de l’élection présidentielle du 26 février prochain dans ce pays. Et le coup de communication a réussi pour les lieutenants d’Abdoulaye Wade, qui n’ont pas été avares sur les mots dans leur discours pour avoir l’adhésion des militants de la Fédération des associations sénégalaises. C’’est chose faite depuis ce samedi 7 janvier à  l’annonce du soutien des trois organisations membres de la Fédération à  la candidature du président Wade. Il s’agit notamment de l’Union des Sénégalais du Mali, l’Association de la communauté sénégalaise et la Convention des Sénégalais du Mali. Donner la victoire à  Me Wade La représentante de la Communauté sénégalaise au Mali est formelle dans son intervention. Mme Awa Dabo a appelé tous les Sénégalais vivant au Mali à  « resserrer les rangs derrière le président Wade à  l’occasion de l’élection du 26 février prochain ». La tribune de la cérémonie d’ouverture des présentes journées a offert l’occasion pour elle de promettre d’élire le président sortant dès le premier tour en comptant bien sur les 100% des voix des Sénégalais au Mali. Cet appel n’est pas tombé dans l’oreille du sourd, au regard du tonnerre d’applaudissements qui l’a accompagné dans la salle. Mme Awa Dabo a regretté « ne pas pouvoir ramener Me Wade à  ses 35 ans pour qu’il reste longtemps à  la tête du Sénégal afin de bâtir davantage le pays et d’égaler Paris et New York ». Le ministre sénégalais de l’extérieur n’a pas tardé à  enfoncer le clou. Elle s’est mise à  dépeindre les actions menées par le président Wade et dévoiler quelques grandes lignes de la future politique de celui-ci vis-à -vis des Sénégalais de l’extérieur. « Wade sera élu sans problème. Qu’il sache que la communauté sénégalaise au Mali le soutient quoi qu’il arrive » ont affirmé pour leur part de nombreuses participantes à  cette manifestation. Il n’ ya donc pas de doute, la communauté sénégalais au Mali roule pour Wade. Mais ce soutien lui suffira-t-il à  tenir tête à  des concurrents sérieux comme Ousmane Tanor Dieng, Youssou N’dour, Idrissa Seck ou encore Moustapha Niasse ?

Don de sang de la Communauté Sénégalaise au Mali : un bel exemple d’intégration

l’événement s’est déroulé ce samedi 13 mars 2010 à  l’Hôpital Gabriel Touré. Pour la circonstance la cérémonie a enregistré la présence du Directeur adjoint sortant Moulaye Cissouma et de nombreux jeunes sénégalais ont pris part à  cette activité citoyenne qui consacre l’engagement de l’association « Diapal Ma Diape » en faveur de la santé. Deux pays à  l’histoire commune La santé, un des domaines d’intervention prioritaire des pouvoirs publics, est touchée par divers sujets d’inquiétude au premier rang desquels la pénurie de poches de sang. Malgré l’existence de l’association des donneurs bénévoles de sang et le don occasionnel de diverses associations, le besoin se fait toujours sentir au service des urgences de l’Hôpital Gabriel Touré. Pour satisfaire la demande, il est souvent nécessaire de mobiliser les parents et amis du malade demandeur. C’est fort de ce constat, a indiqué Babacar N’Diaye, Président de ladite association, qu’ils ont décidé donner un exemple de l’intégration africaine sur le don volontaire de sang. Le Mali et le Sénégal sont des pays amis et frères donc un seul peuple mais deux Etats: « l’histoire témoigne que ces deux pays sont des pays frères, par exemple, le nom « Diop » signifie « Traoré » au Sénégal ». « On ne peut acheter le sang » Le geste de solidarité qui a beaucoup marqué le directeur Adjoint CHU Gabriel Touré qui a témoigné sa reconnaissance à  l’endroit de l’Association pour avoir sauvé beaucoup de personnes qui meurent à  la suite de l’accouchement et des accidents de circulation routière. Enfin il a remercié les sénégalais pour ce geste humain à  l’endroit de leur frères maliens : « Nous ne pouvons que vous remercier, le sang est un don de Dieu on ne peut l’acheter. Le service qui reçoit ce sang est un service qui en a grandement besoin ». Une première au service des urgences Pour la réussite des opérations, la secrétaire générale de l’association, Astelle Diallo a donné le coup d’envoi. Tout à  tour une trentaine des jeunes se sont sacrifiés pour sauver la vie humaine. De son coté, Mamadou Abdoulaye Shad Cissé, médecin urgentiste de son état, juge leur ‘initiative utile. Elle permettra, de son point de vue, de sauver des vies mais aussi de rendre service au donneur qui ne connaà®t pas son groupe sanguin. « Au-delà  du geste utile et civique, personne ne sait ce que demain nous réserve. « On peut soi même devenir le demandeur du sang. Voilà  une chose qui peut arriver à  tout le monde. Donc en donnant volontairement ton sang aujourd’hui, tu restes convaincu que tu seras servi demain ». Exprimant le fort besoin du sang à  l’hôpital Gabriel Touré, le Dr Cissé rappelle que les médecins ont été les premiers à  donner du sang car la charité bien ordonnée commence par soi-même. « Le service des urgences n’est pas un centre de prélèvement du sang mais un centre de consommation du sang, C’’est la première fois que recevons d’une communauté le don volontaire de sang, et leur action est à  saluer ».

Afrique : des racines de liberté économique

Dans l’expression africaine « je suis parce que nous sommes », dans laquelle le « nous » représente la communauté, le « je » est bien là . l’homme est un animal social, au sens o๠chacun a besoin de la communauté. Social, mais pas « socialiste » au sens premier du terme. Cette distinction est importante puisque l’Afrique est souvent représentée comme étant naturellement « socialiste » : pas de propriété privée, ni de marchés libres, ni de liberté intellectuelle et politique. Les système indigènes africains ne sont pas caractérisés par cela et ne peuvent donc être classifiés comme étant du « socialisme ». La répression économique, politique et intellectuelle tout autant que le contrôle centralisé n’ont jamais fait partie de la tradition indigène africaine. D’ailleurs les dirigeants traditionnels africains n’auraient jamais pu établir une économie socialiste contrôlée par l’à‰tat s’il l’avait voulu puisque la logistique des mécanismes et mesures pour le contrôle de l’économie n’était pas développée. Communautarisme ou socialisme? De nombreux dirigeants nationalistes africains ont fait une mauvaise lecture de leurs propres systèmes économiques indigènes ou alors les ignoraient. Julius Nyerere, l’ancien président de Tanzanie, notait le communalisme des paysans africains : ressources et travail mis en commun. Comme on le trouve… dans les campagnes américaines ! Ces pratiques communautaires ne signifient pas « socialisme ». l’erreur de Nyerere a été de le croire et d’instaurer son socialisme – l’Ujamaa. En effet, le sens de communauté des africains ne dépassait pas les liens du sang ou du voisinage. Cette incapacité des leaders nationalistes africains à  distinguer le « communalisme » du «socialisme » les a poussé à  adopter une idéologie qu’ils pensaient à  tort justifiée par les traditions africaines. Le résultat a été une comédie d’erreurs après les indépendances lorsqu’ils copièrent un système qu’ils ne comprenaient pas pour le greffer sur un système indigène qu’ils ne comprenaient pas mieux. D’o๠les conséquences dévastatrices. Chez les analystes occidentaux on trouve aussi une mythologie très répandue à  propos de l’héritage indigène africain. Les affirmations sur « la propriété communale des moyens de production » en Afrique ont sans doute le plus induit en erreur. Il n’y a pas de « propriété communale » du bétail ou de la terre. Les forêts, les rivières, les lacs et l’océan étaient destinés à  un usage commun. Une communauté pouvait réserver une terre pour le pâturage. En général cependant la terre était appropriée de manière privée – contrôlées par les lignages familiaux : dans l’Afrique traditionnelle, la personne qui s’établit la première sur une terre inoccupée devient le propriétaire. Et ce dernier peut passer la terre à  ses descendants, qui le peuvent eux aussi. Les rois et chefs peuvent régner sur la terre « royale » ou la « terre du tabouret », mais elle ne leur appartient pas en propre. Le mythe de la propriété Le mythe de la propriété communale de la terre a pu émerger d’une confusion : lorsque les colons européens demandaient à  qui appartenait une terre, les Africains pouvaient répondre : « Elle nous appartient ». Ce « nous » ne désignait que la famille, mais les européens l’ont sans doute interprété de manière beaucoup plus large : le village ou la tribu. D’o๠le concept de « propriété communale de la terre ». En outre, dans l’Afrique indigène, tous les moyens de production étaient détenus de manière privée. Les facteurs de production étaient détenus par les paysans, pas par leurs chefs ou l’à‰tat. Les huttes, les lances et les outils agricoles étaient propriété privée. La motivation du profit était présente dans la plupart des transactions de marché. La libre entreprise et le libre échange étaient la règle dans l’Afrique indigène. Les originaires vaquaient à  leurs activités économiques librement, de leur propre initiative. Ils ne faisaient pas la queue devant la hutte du chef pour une demande de permis avant de s’engager dans une activité. La femme africaine produisant semoule, kenkey ou garri,les pêcheurs, les tisseurs de kente au Ghana, les sculpteurs Yoruba, les orfèvres, tous les artisans, tous choisissaient que et combien produire. Ils étaient des entrepreneurs libres. De même que les marchands africains qui voyageaient sur de longues distances pour acheter et revendre des marchandises. Pendant des siècles les africains ont vendu les marchandises et le produit de leur travail sur les marchés ouverts et libres des villages. Les chefs africains ne les harcelaient pas, n’imposaient pas de ridicules contrôles des prix, ne fixaient pas les salaires : les africains négocient les prix ! Les chefs ne monopolisaient pas l’économie tribale, n’opéraient pas d’entreprise tribale » Les marchés indigènes africains ont toujours été ouverts aux étrangers. Les marchands nigérians sont bienvenus et se retrouvent virtuellement partoutsur tous les marchés de l’Afrique de l’Ouest. De même que les européens jusqu’à  ce qu’ils ne fassent usage de leurs fusils pour abuser de l’hospitalité africaine. Le libre échange et la libre entreprise étaient véritablement la règle en Afrique indigène. Une histoire à  méditer aujourd’hui…

Présidentielles au Gabon : la diaspora malienne se mobilise

Le début de la campagne présidentielle au Gabon coà¯ncide avec l’indépendance du pays fêté hier lundi 17 Août. Les partisans du parti démocratique gabonais (PDG), ont ainsi témoigné leur soutien et leur engagement envers leur candidat Ali Ben Bongo Omdimba, fils du président défunt, Oumar Bongo Omdimba. Pour le secrétaire Fédéral du PDG au Mali, Constant Ouada : « Le candidat Ali, est l’homme qu’il faut à  la tête du Gabon, afin de réaliser l’espoir du peuple. » Bongo fils bénéficie d’un soutien de taille au sein de la diaspora du Mali, même s’il vient d’être remercié du gouvernement par la Présidente en Intérim, Rose Francine Rogombé. Le club de soutien à  l’homme est majoritairement constitué d’étudiants gabonais vivant au Mali. Ils s’étaient aussi mobilisés par des veillées funèbres et réunions, lors de la mort de Bongo Père, principalement au domicile de Jean Claude Simepoungou, l’un de leurs aà®nés, installé au Mali. Ses partisans et sympathisants croient au renouveau du Gabon mais, à  condition que, le candidat une fois élu, réponde favorablement aux différentes doléances formulées. Après Papa Bongo, les étudiants derrière Bongo fils Cédric Pambo Mapicka, président du club de soutien précise « parmi tous les candidats, il est le seul à  pouvoir subvenir aux besoins des gabonais. Quelque soit leurs lieux de résidence, leur différence de langues ou de religion… Ali incarne l’espoir et le renouveau. Nous croyons en lui et sommes prêts à  lui confier l’avenir de notre nation. Il connait ce pays et les problèmes qui y sévissent. C’’est un homme droit et juste. Il est donc le mieux désigné pour occuper ce poste » Comment ne pas soutenir le fils de celui qui a toujours maintenu une politique de soutien continue et financière aux étudiants de la diaspora. D’autres prêtent à  Mapicka, des ambitions politiques, le jour, o๠il décidera de rentrer au pays. Et quelques uns pensent que ce soutien est lié à  l’affect que le peuple gabonais a toujours eu envers Papa Bongo, protecteur des siens. Aujourd’hui, jugent une bonne partie de ces étudiants, l’avenir est entre les mains de Bongo fils. Et le changement ? L’alternance ? Beaucoup préfèrent ne pas y penser pour se focaliser sur leur élu. Et pourtant, les candidats à  la présidentielle, ne manquent pas au Gabon ! 50 ans d’indépendance pour ce petit de l’Afrique Centrale Les gabonais ont donc célébré le 17 Août, le 49e anniversaire de leur indépendance. Ceux du Mali l’ont fêté au sein de l’ambassade du Gabon à  Bamako avec joie et tristesse mêlées. Le club de soutien et le PDG, prévoient même une grande soirée pour l’occasion, également sous forme de meeting. La campagne est bel et bien lancée !