Mali-Guinée : une vision concertée pour le développement des deux pays.

Le président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Kéita a bouclé, hier mercredi 12 mars 2014, une visite d’amitié de 72 heures en République de Guinée Conakry. l’occasion a été saisie par les deux présidents pour œuvrer dans le sens du renforcement des relations séculaires liant le Mali et la Guinée Conakry. Le temps fort de cette visite présidentielle en Guinée aura sans conteste été l’inauguration, le mardi 11 mars 2014, des entrepôts du Mali en Guinée, installés sur une superficie de 5 hectares sur le site de Friguiadi, dans la préfecture de Coyah. Le président guinéen, Alpha Condé, a assuré son homologue malien, Ibrahim Boubacar Kéita, de la totale disponibilité de la Guinée à  accompagner le Mali dans ses efforts visant à  consolider la sécurité, la stabilité, et à  préserver l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali. Le professeur Alpha Condé a salué IBK pour«la ferme volonté de Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA à  conduire un dialogue national inclusif au Mali, dans le respect des différentes résolutions des Nations Unies, du Comité de paix de l’Union Africaine et de la CEDEAO », avant de lancer « un appel pressant à  la communauté internationale pour un soutien accru à  la lutte contre l’intolérance, l’extrémisme et le fanatisme, terreaux du terrorisme, que mène le Mali. » Energie et hydraulique Le voyage guinéen a aussi été l’occasion de prendre d’importantes décisions dans différents domaines. Ainsi dans le domaine le domaine de l’à‰nergie et de l’Hydraulique, les deux parties ont signé un protocole d’Accord pour la création d’un Comité interministériel de concertation pour la mise en œuvre du projet de barrage à  buts multiples de Fomi. Dans le domaine des transports, Maliens et Guinéens ont signé un Protocole d’Accord relatif au projet d’interconnexion ferroviaire Conakry-Kankan-Bamako. Toujours dans le domaine des transports, les deux parties ont réaffirmé leur volonté de poursuivre les actions initiées en vue de favoriser l’intégration de leurs économies, de faciliter la libre circulation des personnes et des biens et d’assurer la fluidité du trafic sur les corridors routiers. Dans le domaine des travaux publics, le Mali et la Guinée ont souligné la nécessité de réhabiliter le réseau routier Conakry-Bamako et de relancer la construction des transversales Dinguiraye-Mali. En ce qui concerne la culture, les deux parties ont appelé à  l’intensification des efforts en vue de la préservation du riche patrimoine culturel et historique commun notamment par la réhabilitation de Niani, du Port de Galiéni et de l’organisation du festival du Kora du Niger…

Guinée: manifestation à Conakry, deux morts et des dizaines de blessés

Conakry et sa banlieue, privées d’électricité, les habitants en ont assez. Ils entendaient bien le faire savoir ce mardi en prenant d’assaut les rues de la capitale guinéenne. Une manifestation qui a rapidement dégénéré en violences qui ont coûté la vie à  2 personnes.33 autres ont été légèrement blessées. Le directeur de la sûreté urbaine de Conakry, le commissaire Boubacar Kassé, a indiqué « la première victime est un civil tué dans un accident de la circulation. Il a été renversé par un véhicule alors qu’il tentait de traverser la route. La seconde, un élève gendarme atteint d’un caillou jeté par un manifestant ». Le porte-parole de la gendarmerie nationale, le commandant Mamadou Alpha Barry a précisé que « le civil tué a été heurté accidentellement par un véhicule de la gendarmerie », tandis que « le gendarme a été atteint par un un caillou jeté par les manifestants alors qu’il était à  bord d’un pick-up de la gendarmerie. Il est tombé et les manifestants l’ont récupéré et battu à  mort ». La version des officiels « l’accident de la circulation » a été contestée par un membre de la famille de la victime. à‰meutes généralisées « Ce sont les forces de l’ordre qui ont pourchassé mon frère avec des matraques et, en essayant de traverser la route, il a été heurté par un véhicule qui l’a entraà®né sur plusieurs mètres et il est mort sur le coup », a-t-il déclaré sous couvert de l’anonymat. Les émeutes ont éclaté mardi matin dans plusieurs quartiers de la banlieue sud de Conakry, opposant des milliers de manifestants, en majorité des jeunes, aux forces de l’ordre. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et des matraques pour disperser les manifestants, mais des témoins ont affirmé avoir entendu des tirs ou vu « des policiers tirer à  balles réelles ».Les émeutiers ont riposté avec des pierres, érigé des barricades, brûlé des pneus et renversé des poubelles sur plusieurs axes routiers. Il y a 8 jours, 21 personnes, dont trois policiers, avaient été blessées lors d’émeutes similaires. Les coupures d’eau et d’électricité sont récurrentes dans les grandes villes de Guinée et provoquent régulièrement de violentes émeutes d’habitants exaspérés.

Guinée : le gouvernement se dit « en danger »

Pour le ministre de la sécurité, Madifing Diané, la Guinée « est en danger », menacée par des personnes manipulées depuis l’étranger, sans donner plus de détail. Il précise que ces informations proviennent de services « plus structurés » que les siens. L’hebdomadaire cite deux notes de la DGSE et de la CIA qui mettent en cause, sans apporter de preuves, « des mercenaires français, sud-africains et israéliens, disposant de relais à  Paris et en Afrique et soutenus par un ‘roi du diamant' ». La stratégie viserait, lors de grandes manifestations, à  « inciter la police et les forces armées à  recourir à  la force et ainsi créer des martyrs ». Violences à  Conakry Depuis le 22 septembre, la campagne électorale a été marquée par des violences dans la banlieue de Conakry entre partisans du parti au pouvoir (RPG) et partisans de l’Union des forces démocratique de Guinée (UFDG), principal opposant, qui ont fait un mort et plus de 70 blessés, selon un bilan du gouvernement. Ces législatives, prévues dans la foulée de l’élection à  la présidentielle de l’opposant historique Alpha Condé, en novembre 2010, ont été repoussées à  de nombreuses reprises, faute de consensus sur leur organisation. Un diamantaire poursuivi par le FBI La note de la CIA cite la compagnie Beny Steinmetz Group Resources (BSG), propriété du diamantaire Beny Steinmetz, en conflit ouvert avec le gouvernement pour l’exploitation d’une partie du gisement de Simandou, la plus grande réserve de fer inexploitée au monde. M. Steimetz fait actuellement l’objet d’une enquête internationale du FBI, qui le soupçonne d’avoir versé des pots-de-vin pour obtenir la concession en 2008 au détriment du géant minier Rio Tinto. Cette opération avait eu lieu peu après la mort du général Lansana Conté (au pouvoir de 1984 à  2008), alors que le pays était dirigé par une junte militaire. Depuis son élection, en novembre 2010, Alpha Condé a progressivement remis en cause les droits de BSG Resources sur le gisement. Un parti fantôme Selon la note américaine citée par Le Canard, un consultant en sécurité israélien, collaborateur régulier du groupe BSG, aurait contribué à  former un parti prête-nom en Guinée, le Parti national pour le renouveau, « sans doute sponsorisé par BSG ». Ce parti aurait rédigé un « mémorandum saisi par les enquêteurs guinéens », qui prévoit que le groupe conserverait ses droits d’extraction à  Simandou si le parti participait à  un futur gouvernement. Mercredi, le ministre Diané affirmait qu’il y avait « des hommes politiques de l’UFDG qui sont à  l’étranger, orientent et manipulent » des membres de l’opposition. Il a néanmoins semblé disculper le président du parti, Cellou Dalein Diallo, en déclarant : « Le président de l’UFDG et ses alliés ont appelé à  la retenue, en affirmant que ceux qui sont dans la rue ne sont pas des militants de leurs partis. Ce sont des loubards qui font du tort à  leur peuple. »

Guinée : mercredi chaud à Conakry

De nouveaux affrontements ont opposé policiers et militants de l’opposition en marge de la comparution au tribunal de Cellou Dalein Diallo, ce mercredi 19 juin. Ce dernier était accusé de « diffamation » par Malick Sankon, membre du parti au pouvoir et responsable gouvernemental. Lors de cette brève audience. Le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) s’y est vu signifier par la justice le retrait de la plainte de ce proche du président guinéen Alpha Condé. Alors que le pays se prépare pour les législatives, déjà  maintes fois repoussées, le fragile climat d’apaisement qui prévaut actuellement n’exclut pas les violences. Mercredi 19 mai, au moins 12 personnes ont été blessées, dont trois par balles, dans des heurts entre policiers et militants de l’opposition à  Conakry, a-t-on appris de sources concordantes. « J’ai reçu huit militants de l’opposition (dont), trois blessés par balle et deux par armes blanches. Les autres ont été vraisemblablement blessés par des jets de pierres et des grenades lacrymogènes », a déclaré un responsable du centre médical Mère et Enfants de Conakry. « J’ai été frappé par trois policiers qui m’ont traà®né par terre et m’ont jeté dans un caniveau à  ciel ouvert », a expliqué de son côté un opposant. Violents heurts au domicile de Cellou Dalein Diallo Parti à  pied de son domicile pour le tribunal de Dixinn, Cellou Dalein Diallo a été rejoint par des leaders de l’opposition et des centaines de militants. La situation a dérapé quand la police a refusé qu’un cortège soit formé après l’audience pour le raccompagner. Les policiers, après l’arrivée de renforts, ont alors fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui ont répliqué par des jets de pierres. Certains ont été poursuivis par la police jusque devant le domicile de Cellou Dalein Diallo, dans la banlieue de Conakry, o๠ont eu lieu de violents heurts, a constaté un journaliste de l’AFP, qui a vu au moins quatre blessés ensanglantés. Entre le 22 et le 25 mai, une vague de violences avait fait douze morts et 89 blessés à  Conakry, selon le bilan officiel.

Nouvelles violences à Conakry: au moins deux morts

« Trois de nos militants ont été tués par balles vendredi à  Conakry », a affirmé Cellou Dalein Diallo, un responsable de l’opposition, tandis qu’une source hospitalière a fait état de « deux corps de jeunes gens, tués par arme à  feu, déposés » dans un hôpital de la capitale. Deux des victimes sont des élèves âgés respectivement de 18 et 12 ans, a indiqué Cellou Dalein Diallo qui a dit s’être rendu « à  la morgue de l’hôpital de Donka », à  Conakry, « pour constater les décès ». La troisième victime annoncée par l’opposant guinéen n’a pas selon lui été identifiée. Son corps repose au centre médical « Mère et enfants » de Conakry, a-t-il précisé. Manifestation spontanée « Je confirme que deux corps de jeunes gens ont été déposés cet après-midi à  la morgue de l’hôpital Donka, tués par arme à  feu », a déclaré une source hospitalière qui s’est exprimée sous le sceau de l’anonymat. Un parent d’une des victimes, qui s’est présenté comme un témoin de l’incident, a indiqué que « deux jeunes gens tués l’ont été par des soldats à  moto dans le quartier de Bambéto », dans la banlieue de Conakry. L’incident est survenu lors de heurts spontanés vendredi à  Conakry entre des opposants et les forces de l’ordre après plusieurs manifestations ces derniers jours d’opposants protestant contre un décret fixant au 30 juin la date des élections législatives, qui ont dégénéré en violences meurtrières. L’opposition n’avait pas prévu de manifestation vendredi. Mort d’un policier Les heurts de vendredi ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Conakry entre de jeunes opposants et les forces de l’ordre, faisant au moins huit blessés légers, avaient auparavant indiqué des sources hospitalières et policières. Le nouvel incident meurtrier de vendredi survient après l’annonce par le porte-parole de la gendarmerie nationale, Mamadou Alpha Barry, de la mort d’un policier grièvement blessé jeudi lors d’une violente manifestation d’opposants à  Conakry.Ce policier faisait partie des cinq membres des forces de l’ordre et de sécurité blessés lors de cette marche d’opposants. L’un d’eux avait été « poignardé », selon le gouvernement. Au moins 21 personnes ont été blessées pendant la manifestation et sa dispersion par les forces de l’ordre, selon le gouvernement, l’opposition parlant de « dizaines » de blessés.

Sur la route de Guinée, l’espoir a pris le large…

La Guinée et le Mali par leur histoire et leur culture ont des similitudes comme la couleur de leurs deux drapeaux. Les deux peuples ont des échanges économiques dans tous les secteurs d’activité d’o๠un déplacement massif de part et d’autre. Kourémalé, la ville frontalière entre les deux pays est un véritable point de rencontres et d’échanges. Mais C’’est aussi un endroit qui laisse voir une face regrettable des relations qui lient les deux pays. Les forces de l’ordre installées sur les lieux en font – ils à  leur tête ? Difficile de répondre à  la question car policiers, gendarmes et autres donnent l’impression de se venger des usagers de la route. Si vous êtes Maliens vous rendant en Guinée, les agents Guinéens vous font comprendre que vous venez de franchir un autre pays, loin des textes sur la libre circulation des personnes et des biens promus par l‘UEMOA. Même scénario pour les Guinéens se rendant au Mali. Pour se justifier les agents de force de l’ordre laissent entendre que les choses sont pires de l’autre côté, l’exemplarité devient une denrée rare face aux textes législatifs… Un casse-tête insupportable Si par malheur, il vous arrive de quitter Bamako à  16 h ou 17h, vous serez condamnés à  dormir avec les moustiques et à  vivre l’insécurité jusqu’à  7 h du matin. Il faut avoir le C’œur bien accroché face à  la misère des populations qui passent la nuit sur les pieds en l’absence de toute infrastructure d’hébergement. Imaginez-vous un instant à  bord d’une 504 familiale surchargée à  parcourir plus de 1000 kilomètres. A partir de Kouroussa la voie est impraticable. Il faut 3 heures pour faire 60 km. Arrivée dans la ville de Kouroussa, Mamou ou Dabola aux lenvirons de 21 heures, vous êtes condamnés à  passer la nuit sur place et attendre le lendemain 06 heures pour bouger. Bientôt la route entre le Mali et la Guinée sera bloquée. Pour cause, deux ponts inévitables sont sur le point de céder et apparemment rien n’est entrepris pour pallier cela. Incapables forces de l’ordre La circulation pendant la nuit en guinée s’avère dangereuse. La gendarmerie nationale Guinéenne ne fonctionne que le jour malgré les 73 motos cylindrés qui ont été mises à  sa disposition pour assurer la sécurité des usagers et de leurs bien sur tout le territoire. Malgré qu’elle soit informée des attaques subites par les usagers, la gendarmerie ne fait rien pour atténuer ce mal. Informé des difficultés rencontrées par les usagers, le ministre délégué à  la défense Me Abdoul Kabélé Camara reconnait qu’il y a insuffisance dans la sécurisation totale des tronçons. Il invite les usagers à  dénoncer les pratiques peu nobles avec des preuves à  l’appui pour que des sanctions puisses être prises à  l’encontre des porteurs d’uniformes. Il ya 3 mois un taxi venant du Mali a été attaqué par des hommes lourdement armés. On estime à  plus de 100 millions de francs guinéen de perte. Le chauffeur est actuellement aux arrêts pour «Â enquête ». Une plainte a été déposée par des passagers qui ont subi l’attaque à  la rentrée de la ville de Mamou. Il faut entre deux et trois jours pour faire le trajet Bamako-Conakry , au total 10 000 kilomètres. A quand la fin de ce calvaire ?

Conakry : les armes du Mali ont-elles été débloquées ?

Au lendemain de la formation du gouvernement d’union nationale,la CEDEAO a décidé de lever l’embargo décrété sur le matériel militaire malien. Maintenant qu’un gouvernement d’union nationale a été mis en place à  Bamako, les autorités guinéennes en collaboration avec l’ambassade malienne ont décidé de débarquer les 19 BRDM et 7 conteneurs d’armes qui éteient bloqués au port de Conakry, pour les acheminer au camp Alpha Yaya Diallo de la capitale guinéenne. A l’arrivée des deux parties, au port le 24 Aout, l’armateur Ukrainien, qui était en charge de la cargaison, a catégoriquement refusé de livrer la marchandise. En cause, le paiement des dommages et intérêts. Après moult tractations, les services techniques guinéens se sont rendus au camp Almamy Samory Touré au bureau du ministre délégué à  la Défense pour l’informer de la situation. Selon nos sources, Alpha Condé aurait ordonné de sursoir à  toute activité, le temps d’informer la CEDEAO qui doit payer la facture. Un arsenal russe Ces armes se composent, entre autres, de 140 blindés et semi-blindés, de 50 lanceurs d’obus, de véhicules de transport de troupes…de véhicules de transport de troupes, de Kalachnikov, de munitions etC’… Venant de Russie, l’arsenal avait été débarqué aux ports de Dakar, d’Abidjan et de Conakry. Livrées à  crédit, le gouvernement malien n’a payé que les frais de transport jusqu’aux ports ouest –africains. Ils sont estimés, selon certaines sources, à  3 milliards CFA. Reste aussi le cas des avions Soukoà¯, bloqués dans certains ports européens. Selon une source proche des autorités maliennes, toutes les mesures seront prises, afin que ces avions soient à  Bamako dans les meilleurs délais. Au journal télévisé de la chaine nationale guinéenne du 26 Août, les autorités ont réitéré la non implication du pays dans le blocage de ces armes, comme certaines rumeurs ont voulu le faire croire. Et pendant qu’à  Bamako l’information circulait que les armes étaient déjà  en route pour la capitale, des réserves subsistent encore côté guinéen. Qui de la Guinée, du Mali ou de la CEDEAO devra payer la facture de l’armateur Ukrainien ? combien de temps va prendre ce nouveau blocage ?

Focus Guinée : Conakry, la débrouille

Le retour dans la banlieue est encore plus stressant. Pour vaquer tranquillement à  ses affaires, il faut emprunter les premiers véhicules de 6h au risque d’être piégé dans les embouteillages de 7h. Conakry est en manque criard d’infrastructures routières. Depuis son arrivée, il y’a deux ans au pouvoir, Alpha Condé et son gouvernement n’ont achevé que le tronçon qui part de Matoto à  la sortie de la capitale au km 36. Un ouf de soulagement pour les automobilistes mais rien de signifiant pour les piétons. Ceux ci ont encore du mal à  trouver des véhicules de transport pour se déplacer dans la ville malgré les nouveaux bus mis en circulation par l’Etat. Pour atténuer ce casse-tête, les taximen et autres chauffeurs de minibus sont obligés de surcharger les passagers. Il faut donc 7 personnes pour un taxi et quand les passagers sont obligés de s’accroupir dans les minibus qu’on appelle «Â Magbana » en payant les même frais de transports que ceux qui sont «Â bien » assis, il y‘a problème. Le tout se passe sous le regard impuissant mais complice des policiers qu’on a du mal à  distinguer des mendiants en pleine circulation. Laxisme au sommet A entendre les usagers, l’Etat n’a rien fait depuis son annonce de changement. Rien à  bouger mais au contraire les choses deviennent de plus en plus difficiles. Ils oublient quelque part que la contribution des citoyens compte aussi pour le développement d’un pays. Lorsqu’on arrive à  Conakry l’incivisme tape à  l’œil. Il faut se préparer à  la cacophonie des klaxons, aux manœuvres illégales dans la circulation, aux occupations anarchiques par des vendeurs… chacun reproche à  l’autre ce qu’il reprendra dans les minutes suivantes. Personne ne veut être l’exemple. Il faut être un dur pour s’en sortir. A Conakry, on dit que l’on peut savoir à  quel moment l’on se rend en ville mais jamais l’heure à  laquelle on retournera. Cela est bien vérifié. On a intérêt à  faire ce qui est faisable par téléphone si non les rencontres sont soumises aux bénédictions. Un franc guinéen trop faible Le francs Guinéen est de plus en faible : 5000 fCfa donnent 65 000 francs guinéen. s’il vous arrive d’avoir besoin de faire un retrait dans l’une des banques, il vous faudra beaucoup de chance car elles sont pleines de clients qui font une queue intarissable. Les banques sont obligées de prioriser ceux qui font le dépôt pour pallier au manque de liquidités. Il ne faut surtout pas se plaindre ou le refrain « C’’est ici la guinée ! » vous reviendra à  l’oreille. Entre pessimisme et agressivité, l’ethnocentrisme taraude les esprits et la galère étouffe tout bon sens. En guinée, C’’est la rupture entre l’opposition et le parti au pouvoir. Le premier pense que le second est nul et incapable et le second pense que le premier est de mauvaise foi et fait que rien ne marche. En se regardant en chiens de faà¯ence, les protagonistes voient-ils la souffrance du peuple ? Pour l’instant, la guinée et les guinéens vivent d’amour et d’eau fraiche jusqu’au moment o๠ils tireront profit d’autres ressources pouvant mieux les nourrir.

Interview d’Abdoul Kabèlè Camara, ministre guinéen de la défense

Journaldumali.com : Monsieur le Ministre, il y a t’ il des armes destinées au Mali qui sont bloquées à  Conakry ? Abdoul Kabèlè Camara : Il y a effectivement des armes destinées au Mali. Bloquées C’’est un peu trop dire. Vous connaissez la situation actuelle dans notre sous-région, particulièrement au Mali. La Guinée ne peut en aucune façon bloquer une entreprise quelconque destinée au Mali, compte tenu de nos liens séculaires. Nous avons évolué ensemble avec le Mali depuis les années de l’indépendance et même avant. Nos liens historiques ne nous permettent pas de poser des actes négatifs vis à  vis de ce pays frère. Nos présidents fondateurs disaient que le Mali et la Guinée sont comme deux poumons d’un même corps. Il n’est pas question pour nous de poser des actes contraires et négatifs à  cela surtout au moment o๠le peuple malien souffre dans sa chair et dans son âme. Ce qui arrive au Mali nous interpelle tous et sommes tous concernés. Donc nous n’avons pas bloqué ces armes comme certains veulent le faire croire. Voyez bien la position du gouvernement guinéen quand nous n’avons pas à  qui nous adresser pendant que nos frères du Mali sont entrain de se retrouver pour la formation d’un gouvernement d’union nationale pour la reconquête du territoire malien. Ces armes sont aujourd’hui sous la direction de la CEDEAO. Fort heureusement, nous sommes tombés d’accord sur la formule du retrait des armes, de faire venir nos frères du Mali pour en faire un inventaire et garder ces armes ici jusqu’à  ce que Bamako formule le souhait de l’acheminement des armes. Pendant l’enlèvement des armes, il sera fait un autre inventaire pour éviter toute fausse note. Le Pr Alpha Condé a donné des instructions fermes pour attendre la formulation de la demande par les autorités du Mali dans les règles de l’art. C’’est donc une décision prise, selon vous, dans l’intérêt des Maliens Voilà , C’’est une décision qui me paraà®t sage. Nous n’avons pas renvoyé ces armes pour paralyser nos frères du Mali. Au contraire les chefs d’Etat de la CEDEAO ont décidé de garder ces armes en lieu sûr en attendant que le gouvernement malien puisse en faire la demande. Ce n’est pas une attitude négative contre le peuple malien, bien au contraire nous sauvegardons les intérêts du peuple malien. Si ces armes là  avaient été envoyées, Dieu seul sait entre les mains de qui elles allaient tomber. On a donc adopté cette solution de prudence. Aussi bien vis à  vis de nous même et pour l’intérêt du Mali. Nous avons appris que la Guinée a refoulé une délégation malienne du sol Guinéen dans cette affaire d’armes. Est ce vrai ? Je n’ai pas reçu une délégation malienne. Aucune note ne m’a été adressée dans ce sens ni officieusement encore moins officiellement. Je ne saurai vous dire quoi que ce soit sur ce point. A quelle condition les armes seront acheminées vers le Mali ? Nous allons débarquer ces armes à  l’arrivée des cadres du gouvernement légitime du Mali. Avec le commandement de l’etat-major, nous allons procéder à  un inventaire et les armes seront gardées en lieu sur sous la tutelle de la CEDEAO. Quand il y aura des éclaircies du côté du Mali, les armes seront livrées après un dernier inventaire. En ce qui concerne l’intervention militaire au Mali. Qu’est ce explique la rapidité du déploiement des militaires Guinéens pour renforcer la force en attente de la CEDEAO ? Nous suivons les directives de la CEDEAO. La Guinée n’est pas seule à  le faire. Tous les pays de la sous région sont organisés de la même manière. Vous avez suivi les différentes rencontres des chefs d’état major. Toutes les décisions et résolutions prises à  cet effet concourent à  aider le Mali à  recouvrir son intégrité territoriale. Pour nous, le Mali est un et indivisible. Croyez vous que la reconquête du nord du Mali soit possible ? Nous l’espérons et C’’est notre souhait le plus ardent. Nous croyons que le Mali doit recouvrir toute sa souveraineté parce qu’il est un et indivisible. Quel message avez-vous aujourd’hui à  adresser au peuple malien qui a mal pris l’information du blocage des armes? Que C’’est de la désinformation. Lorsque ces genres de situation se présentent, il faut faire une analyse sereine. La décision prise de notre part est la meilleure pour le peuple malien. Nous avons plutôt poser cet acte pour le peuple malien. Nous avons pris des dispositions pour ne pas laisser ces armes circuler dans la nature contrairement aux directives de la CEDEAO. Imaginer que nous laissions ces armes de guerre aller au Mali sans savoir les mains dans lesquelles elles vont tomber. Qu’est ce qui nous dit qu’elles ne vont pas se retourner contre le peuple malien ? Nous ne voulons pas de cela. C’’est pour cela que les armes sont en lieu sur en commun accord avec la CEDEAO. C’’est regrettable que cette désinformation circule. Pouvez vous lever un petit peu le voile sur le type d’armes dont il est question ? Vous savez très bien que nous sommes la grande muette. Vous souriez en me posant cette question et J’espère que ce n’est pas une provocation. Je vous remercie.

La crise au Mali, ce qu’en pensent les Maliens de Guinée

Les maliens de Guinée Conakry, à  l’instar de toute la diaspora, suivent avec intérêt l’évolution de la crise politico-sécuritaire que vit le pays depuis le mois de janvier après le coup d’état qu’au début de la crise. Entre inquiétude et espoir « Après le coup d’état, on était vraiment très inquiets, raconte un de nos compatriotes. A chaque fois qu’on appelait au pays, personne en pouvait nous dire ce qui se passait vraiment ni comment les choses évoluaient. Vraiment, on ne reconnait pas notre Mali ». Même avis pour Aboubacar Traoré, opérateur économique. Selon lui, tout pouvait arriver au Mali sauf le coup d’Etat. Les putschistes auraient dû laisser ATT terminer son mandat et le poursuivre pour haute trahison. M. Traoré pense que C’’était de loin la meilleure option plutôt que de mettre le pays dans cet état. « C’’est surtout une très vive humiliation que J’ai ressenti. Et mes amis maliens aussi ont eu le même sentiment. Nous avions tous en tête que notre pays est un exemple de démocratie et voila que tout s’écroule tel un château de carte ». Notre compatriote salue le retour du Président Dioncounda Traoré au Mali et la reconduite de Cheick Modibo DIARRA à  la primature. Il dit exhorter la classe politique à  taire les conflits intempestifs qui ne font que donner raisons aux occupants du nord du pays. Quand à  Abdoulaye Cissé ressortissant de Tombouctou à  Conakry, il est plus que choqué par l’attitude de la classe politique à  Bamako. « C’’est comme s’ils croyaient que le Mali se limitait seulement à  la capitale » s’emporte-t-il. La force des bandits armés est soutenue par la division des maliens, selon M. Cissé qui s’étonne de voir des extrémistes étrangers s’installer aussi facilement dans un pays comme le Mali si ce n’est avec la complicité de certains maliens. Les Maliens n’ont pas besoin de la charia En ce qui concerne l’occupation et l’application de la charia au nord du pays, M. Cissé estime que les Maliens n’ont de leçons de religion à  ne recevoir de personne. « Tombouctou a connu l’islam bien avant les pays de provenance de ces extrémistes qui se cachent derrière la religion pour mener des actes sataniques » affirme-t-il. C’’est d’une seule voix que les Maliens de Guinée appellent à  un retour à  la paix et à  la stabilité. Mais avant tout à  l’union entre Maliens. C’’est la seule condition pour mettre fin à  cette crise qui risque de s’éterniser si rien n’est fait très rapidement. En attendant, chacun contribue comme il peut pour soulager les parents en difficulté. Une action collective a même été entreprise avec des dons faits aux populations déplacées. Des rencontres se multiplient ces derniers temps pour s’associer à  l’effort des autorités de la transition pour un Mali indivisible et apaisé.

Focus Guinée : Urgence choléra à Conakry

En cette période hivernale, l’inquiétude est grande à  Conakry. A la date d’aujourd’hui, 8 préfectures et la ville de Conakry ont enregistré 1814 cas de choléra et 59 décès. Rien qu’en un mois, Conakry a enregistré 1200 cas de choléra pour 12 décès. Dans les autres villes du pays comme à  Forécariah, 307 cas pour 25 décès ont été enregistrés, répartis entre 46 localités. Les autorités et les organisations de la société civile sont à  pied d’œuvre pour maitriser cette propagation. Urgence choléra Pour stopper la propagation, un comité de gestion des urgences des épidémies et catastrophes a été mis en place depuis le début de l’épidémie? présidé par le Dr Naman Keita, ministre de la santé et l’hygiène publique. En cause, la rupture probable des médicaments avec le rythme d’évolution des cas, la faible participation des leaders religieux à  la sensibilisation des populations et surtout, la difficulté de gestion des décès communautaires. 1.400 000 francs guinéens, C’’est le montant qu’aurait débloqué le gouvernement pour l’achat des médicaments de lutte contre le choléra. Les partenaires du pays ont eux lancé des commandes de médicaments pour augmenter leur contribution à  la prise en charge des cas. La gestion des décès communautaires de la ville de Conakry a été confiée à  la Croix Rouge Guinéenne et à  l’ONG Action Conte la Faim. Un mécanisme de santé a également été mis en route pour faciliter la mobilisation des agents de la Croix-Rouge pour la désinfection rapide des corps et leur enterrement. Sans oublier la campagne de distribution des kit d’hygiène dans 8 quartiers de Conakry ayant enregistré le plus grand nombre de cas de choléra.

Guinée Conakry: Alpha Condé tend la main à l’opposition

Cellou Dalein Diallo du parti UFDG et Sidya Toure du parti UFR ont constitué l’opposition à  cette occasion. Le concept de dialogue politique auquel le président Alpha Condé entend donner corps en Guinée est enclenché. Le président Condé s’en explique ainsi : Il y a eu beaucoup de malentendus dus au fait qu’on ne dialogue pas assez. On est des frères, on s’est battus ensemble. Pour que le pays change, il est nécessaire qu’on se donne la main. Il faut qu’on ait les meilleurs rapports comme du temps o๠nous étions ensemble dans l’opposition, o๠on a tous été dans les forces vives et o๠on s’est battus pour que la démocratie arrive dans ce pays. à€ cette main tendue, le porte-parole de l’opposition, Jean Marie Dore, de l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG), exprime la  »satisfaction » de toute l’opposition guinéenne. Selon lui, le président de la République s’est montré favorable au dialogue avec tous les acteurs politiques du pays et a rassuré qu’il reste ouvert aux concertations périodiques pouvant permettre de résoudre les problèmes auxquels le pays est confronté. Le président nous a dit que sur tous les problèmes qui se posent à  la nation guinéenne, aussi bien sur le plan institutionnel que sur le plan économique, il parlera toujours avec nous, a précisé Jean Marie Dore. Cellou Dalein Diallo a déclaré à  la presse que le président Condé avait exprimé une volonté nouvelle et a demandé à  ses  »collègues » de l’opposition d’attendre de voir l’aboutissement du souhait du président. Nous sommes d’accord sur la démarche et nous pensons que les décisions doivent désormais être prises en consensus avec l’opposition, a ajouté Cellou Dalein. Alpha Condé a invité les opposants au dialogue en Guinée Conakry l’initiative intervient dans un contexte marqué par de nombreux soubresauts et autres effervescences sociopolitiques et militaires depuis que Condé est aux affaires. Il est vrai qu’Alpha Condé est arrivé à  la magistrature suprême dans des circonstances assez difficiles émaillées par les violentes manifestations entre ses partisans et ceux de son rival Cellou Dalein Diallo. Alpha Condé, a toujours entretenu des relations particulièrement tendues avec son opposition, notamment avec le candidat malheureux Cellou Dalein Diallo, qui se dit martyrisé par son compagnon d’infortune d’hier. C’’est dans cette ambiance électrique d’ailleurs qu’une attaque barbare a été perpétrée par des hommes en armes contre la résidence du Président. De l’autre côté, on a assisté à  l’arrestation en masse de militants de l’opposition lors de manifestations interdites par le pouvoir. Pour ne rien arranger, voici que les avocats aussi se sont mêlés en descendant dans la rue à  Conakry pour s’insurger contre ce qu’ils appellent l’immixtion dans le fonctionnement de l’appareil judiciaire du commandant Sékou Resco Camara, gouverneur de la capitale. l’instauration d’une communication entre les deux parties sera à  l’origine d’un nouveau départ pour des rapports apaisés entre pouvoir et opposition, décision propice à  la franche collaboration dans l’intérêt supérieur de la Guinée.

Guinée : Conakry sous haute tension

Le régime d’Alpha Condé fait face à  la fronde politique. Elu démocratiquement après une période de transition militaire, Alpha Condé n’a pu interdire la marche de protestation, organisée par l’opposition guinéenne mardi, après de longues discussions. Motif de cette protestation, la tenue des élections législatives de Décembre. Les leaders de l’opposition dénoncent une fraude en préparation. La CENI, chargée d’organiser ces élections fait aussi l’objet de doutes quant à  la main mise du pouvoir sur ce scrution. Ce qui irrite surtout les opposants, c’est la date du 29 décembre, fixée selon elle « unilatéralement » par le pouvoir et la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Répression des forces de l’ordre Prévue au stade du 28 septembre, o๠a eu lieu le massacre du même nom, deux ans plus tôt, la manifestation a été bloquée par les forces de l’ordre qui ont tenté d’empêcher l’entrée dans le stade. Jets de gaz lacrymogènes, coups de matraques, les affrontements ont fait deux morts et plusieurs blessés. Selon sa famille, Mamadou Boye Barry, boulanger de 35 ans, a été tué dans le quartier de Bambeto, un des fiefs de l’opposition. La situation reset très tendue à  Conakry, chacune des parties accusant l’autre de vouloir semer le désordre. Quant à  Alpha Condé, il est resté silencieux pour le moment sur cet évènement. Le président Guinéen est au coeur des critiques depuis des mois sur une gestion du pouvoir jugée autocratique. Les réformes promises, le changement en Guinée tarde à  venir, dans un pays o๠la stabilité politique reste fragile.

Guinée : la résidence d’Alpha Condé attaquée, le président sain et sauf

Alpha Condé s’est exprimé à  la radio-télévision publique pour appeler au calme. La résidence du chef de l’à‰tat guinéen Alpha Condé à  Conakry a été attaquée à  l’arme lourde dans la nuit de lundi à  mardi, faisant un mort et deux blessés parmi les soldats de la garde présidentielle qui défendaient le bâtiment, selon un bilan du gouvernement guinéen. « Le président était là , mais il est sain et sauf », a indiqué une source de la présidence à  l’agence britannique. Alpha Condé a lui-même confirmé l’attaque de sa résidence dans une allocution à  la radio-télévision publique RTG. « Nos ennemis peuvent tout tenter » « Ma maison a été attaquée cette nuit, mais je dois féliciter la garde présidentielle qui s’est battue héroà¯quement de 3h10 (locales et GMT) jusqu’à  5h du matin avant d’avoir du renfort », a-t-il affirmé. « Je vous appelle au calme, mais (aussi) à  la vigilance et à  l’unité nationale », a encore déclaré Alpha Condé. « Je ne veux pas de réaction populaire, ni de réaction contre qui que ce soit, laissez l’armée et les forces de l’ordre faire leur travail. » « Je vous appelle au calme », a répété le président guinéen, ajoutant : « nos ennemis peuvent tout tenter, mais ils ne pourront pas empêcher la marche du peuple guinéen vers la démocratie. […] La voie de la démocratie a commencé et cela va continuer, je vous ai promis le changement et, si Dieu le veut, nous aurons ce changement. » « Dégâts substantiels » l’attaque a provoqué des « dégâts substantiels » à  la résidence selon Reuters : le portail aurait été soufflé par un tir de roquette et le bâtiment seraient criblé de balles. D’autres témoins ont fait état de « tirs d’artillerie ». D’après des habitants interrogés par l’AFP, les tirs provenaient de militaires. Mardi matin, les accès au quartier administratif de Kaloum, au centre de Conakry, étaient par ailleurs fermés à  la circulation. « Nous condamnons fermement l’attaque qui a eu lieu dans la nuit contre la résidence du président de la République de Guinée, Alpha Condé », a réagi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Bernard Valero. « La Guinée doit poursuivre dans la voie pacifique et démocratique qu’elle a choisie lors des dernières élections présidentielles. Dans ce cadre, les forces armées, comme les autres composantes de la nation, ont un rôle important à  jouer, au service de la démocratie », a-t-il poursuivi. Désorganisation de l’armée Alpha Condé est le premier président démocratiquement élu de la Guinée, un pays marqué par les coups d’à‰tat et qui sort d’une période de transition dirigée par l’armée. Le capitaine Moussa Dadis Camara, qui avait pris le pouvoir après la mort de Lansana Conté en décembre 2008, en avait été écarté par les armes un an plus tard, après une tentative d’assassinat perpétrée par son aide de camp « Toumba » Diakité. l’extrême désorganisation de l’armée guinéenne est l’un des chantiers prioritaires d’Alpha Condé. Dans une interview accordée à  Jeune Afrique en mai dernier, le président s’était dit « fier de l’armée guinéenne » : « Elle ne sort plus dans les rues, elle a accepté que toutes ses armes lourdes soient délocalisées à  l’intérieur du pays, on ne la voit plus déambuler dans les bars en tenue ni tenir des barrages dans la capitale », avait-il assuré.

Condé touché par le syndrome de l’opposant historique ?

Pour de nombreux observateurs, le pouvoir a changé en Guinée, sans rien changer. Avec, entre autres, la détérioration continue du niveau de vie, les dérives autoritaires, les problèmes d’électricité, de route… Les inquiétudes de la société civile… Selon la Société civile guinéenne, tout se passe comme si le président Alpha Condé avait oublié ses promesses électorales. Ces derniers évoquent et regrettent les « dérives autoritaires » du président guinéen «alors que le dialogue piétine avec l’opposition ». Ce sont surtout les évènements des trois derniers mois qui inquiètent. Ils se sont traduits, entre autre, par la répression contre les militants de l’UFDG qui s’était soldée par la mort d’un jeune militant, la descente de certains agents des forces de l’ordre dans des rédactions des médias privés, la suspension de certains journalistes du service public…« De nombreuses décisions prises par le nouveau pouvoir constituent des obstacles à  la mise en place d’un à‰tat de droit », juge le secrétaire exécutif de ce regroupement d’ONG et d’associations. Mais la société civile consent tout de même à  pointer certains progrès, notamment en matière de lutte contre la corruption et les détournements de fonds. Alors que, pour Sidya Touré, le comité d’audit pour lutter contre l’impunité et la corruption mis en place par Alpha Condé, est mort-né. Car, dit-il, même des proches collaborateurs du général Lansana Conté entoureraient désormais le président Condé. « Il regroupe désormais autour de lui, la quasi-totalité des cadres que le peuple juge comme étant des principaux responsables du marasme économique dont souffre la Guinée d’aujourd’hui ». …Et de la classe politique Sur le plan politique, à  quelques encablures des législatives programmées pour fin novembre, les autorités veulent lancer un nouveau recensement de la population. Cette décision, selon Alpha Condé, se justifie par le fait que beaucoup de gens ne se sont pas fait recenser à  cause de l’impôt de capitation. « Beaucoup de paysans ont refusé parce que lorsque vous recensez 8 personnes, vous payez 8 fois l’impôt. J’ai commencé par supprimer cet impôt. Deuxièmement, il y a eu beaucoup de double recensement, des enfants de 14 ans qui ont voté etC’… Et ensuite, l’étape alphanumérique n’a pas pu être utilisée. Aujourd’hui, nous faisons exactement ce qui a été fait au Congo-Kinshasa, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, C’’est-à -dire que nous allons donner la carte d’électeur en même temps que la carte d’identité. Mais je ne vois pas en quoi recenser la population peut-être gênant ? On ne va pas aller chercher des Guinéens sur la planète Mars, donc il s’agit de donner la chance aux paysans qui n’avaient pas pu être recensés ». Pour Cellou Dalein Diallo le bilan du président Alpha Condé est plutôt décevant. « On ne va pas lui demander de régler les questions d’électricité en six mois, mais on peut apprécier les actes qu’il a posés. Nous avons d’abord constaté la violation fréquente de la Constitution et des lois de la République. Il a dissous les conseils communaux dont les maires n’ont pas voulu lui apporter le soutien pendant la campagne du deuxième tour et il a installé en place des délégations spéciales composées de gens à  sa dévotion. C’’est une violation flagrante de la loi et C’’est pour permettre naturellement d’organiser la fraude électorale dont il aura besoin pour se donner une majorité au Parlement… » Des bons points cependant Il faut toutefois signaler que sur le plan économique, le régime a réussi à  stabiliser l’inflation. « Je savais déjà  à  peu près que la situation était très difficile, mais je ne me rendais pas compte de l’ampleur réellement de l’état parce que lorsque J’ai pris mon poste, la Banque centrale était en quasi-faillite et n’avait même pas quinze jours d’importation. Nous avons trouvé vraiment une situation financière beaucoup plus catastrophique que nous le pensions. Je ne savais pas que le mal était si profond » a récemment déclaré le président guinéen. Au-delà  des reformes financières, Alpha Condé s’est attaqué à  celles du code minier. Ce qui l’a amené à  négocier avec Rio Tinto avec lequel il a obtenu le paiement de 700 millions de dollars de pénalité. « Nous négocierons avec les autres sociétés », a-t-il promis. « Je ne dis pas que Conakry aura le courant 24 heures sur 24, mais au moins 18 heures sur 24. Pour avoir du courant 24 heures sur 24 à  Conakry, il faut 300 mégawatts. D’ici la fin de l’année, nous aurons au moins 250 mégawatts. Et ensuite, d’ici quatre ans, nous allons passer à  l’énergie hydraulique par les barrages » déclarait Condé…Pour les conakrykas, toutes ces paroles ne sont que du vent, leurs problèmes l’eau et l’électricité sont loin d’être résolus.

Alpha Condé propose un « large gouvernement d’union nationale »

Il l’avait promis. Vainqueur de l’élection présidentielle en Guinée avec 52,52 % des voix selon les résultats provisoires dévoilés lundi 15 novembre, Alpha Congé maintient sa proposition d’impliquer dans la gestion du pouvoir le parti de son rival malheureux, Cellou Dalein Diallo (47,48 % des voix). « Il faut un large gouvernement d’union nationale pour redresser le pays et cela pour au moins deux mandatures. Je ne parle pas d’un gouvernement de coalition mais d’union. Ce n’est pas quelque chose de politique mais l’union des bonnes volontés », déclare-t-il dans une interview au quotidien français Le Figaro, mardi. Si cette décision peut paraà®tre sage – l’annonce des résultats a provoqué des troubles qui ont fait au moins quatre morts -, rien ne dit pour l’instant que le parti de Cellou Dalein Diallo, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), acceptera la main tendue de Condé. « Je vais prouver devant la Cour suprême que les résultats sont truffés d’irrégularités et de fraudes », affirme Diallo, qui concède cependant avoir « un peu de doutes » quant à  l’issue de son recours. Un « rôle » pour Sékouba Konaté Autre proposition d’Alpha Condé : que le président par intérim, le général Sékouba Konaté, conserve des fonctions officielles. « Il serait profitable que le général accepte de jouer un rôle. Il garde le respect de ses hommes. Mais aussi c’est un ancien chef d’à‰tat. Il faut lui trouver une position qui le mette au-dessus de la mêlée. Cela dépendra de lui et de lui seul », explique-t-il. Sans doute le futur président compte-t-il sur la stature de Konaté, qui reste populaire parmi les troupes, pour faire accepter les douloureuses réformes militaires indispensables à  la protection de la démocratie guinéenne naissante. « L’armée est un vrai problème. […] Près de 30 % du budget [affecté à  l’armée], c’est trop. […] Bien sûr, il faudra envoyer beaucoup de militaires à  la retraite », affirme Condé. Qui a donc fort à  faire pour mettre son pays sur la voie de la stabilité.

Alpha Condé, l’opposant de toujours à tous les régimes en Guinée

Svelte, boitant légèrement, vêtu le plus souvent d’une chemise saharienne, Alpha Condé, qui défend des valeurs de gauche, communique peu avec la presse, mais a le sens de la formule et sait enthousiasmer son auditoire. Mais s’ils reconnaissent son charisme et son intelligence, certains de ses proches et tous ses adversaires le décrivent comme un homme autoritaire et impulsif, qui écoute peu, agit le plus souvent seul. Ses électeurs le considèrent comme « un homme neuf » qui n’a jamais eu l’occasion de « participer au pillage du pays ». « C’est un homme qui a quand même affronté tous les régimes, de Sékou Touré à  Lansana Conté », reconnaissait à  Conakry un électeur de son adversaire, Cellou Dalein Diallo, tout en lui reprochant d’avoir « joué avec le feu » des arguments ethniques, durant la campagne, quand il fustigeait la « mafia peule ». Né le 4 mars 1938 à  Boké, en Basse-Guinée, Alpha Condé est issu de l’ethnie malinké, majoritairement installée en Haute-Guinée (est). Il part en France dès l’âge de 15 ans pour y poursuivre ses études et y obtient des diplômes en économie, droit et sociologie. Il va ensuite enseigner à  la prestigieuse université parisienne de la Sorbonne. Parallèlement, il dirige dans les années 60 la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF) et anime des mouvements d’opposition au régime dictatorial d’Ahmed Sékou Touré, « père de l’indépendance » de la Guinée, ex-colonie française qui a acquis sa souveraineté en 1958. Sékou Touré condamne Alpha Condé à  mort par contumace en 1970. Pendant son exil d’une trentaine d’années, l’opposant se lie d’amitié avec plusieurs personnalités, dont le ministre français sortant des Affaires étrangères Bernard Kouchner. Il rentre au pays en 1991, sept ans après la mort de Sékou Touré. Au dictateur a succédé un caporal autoritaire, Lansana Conté qui a dû accepter une timide démocratisation permettant à  Condé de se présenter à  la présidentielle en 1993, puis en 1998. Ces scrutins ne sont ni libres ni transparents mais Alpha Condé est officiellement crédité de 27% et 18% des voix. Le fondateur du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) fait peur à  Lansana Conté qui le fait arrêter juste après la présidentielle de 1998, avant même la proclamation des résultats. Il est condamné en 2000 à  cinq ans de prison pour « atteintes à  l’autorité de l’Etat et à  l’intégrité du territoire national ». Il purgera en partie sa peine: sous la pression internationale, il est « gracié » en 2001. A sa sortie de prison, il assure que son « modèle » est Nelson Mandela, ancien prisonnier devenu en 1994 le premier président noir d’Afrique du Sud. « Il faut faire comme lui, pardonner mais ne pas oublier », dit-il alors. En 2003, il boycotte la présidentielle, comme les autres candidats des grands partis d’opposition. Après la mort de Conté et la prise du pouvoir par une junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara, fin 2008, Alpha Condé réclame des élections et reste dans l’opposition. Il est en visite à  New York quand l’armée réprime dans le sang un rassemblement de l’opposition à  Conakry, le 28 septembre 2008, tuant 157 civils. Condé est alors l’un des premiers opposants à  fustiger le « pouvoir criminel » et à  dénoncer la responsabilité du chef de la junte dans le massacre. Il a été marié trois fois et est père d’un garçon.

Présidentielle Guinée : Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé au second tour, selon les résultats provisoires

La Commission électorale a annoncé, vendredi 2 juillet vers 22h45, les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 27 juin dernier. Cellou Dalein Diallo arrive en tête avec 39, 72 % des suffrages et sera donc présent au deuxième tour de l’élection, prévu le 18 juillet. Il devrait alors affronter Alpha Condé, l’opposant historique à  la dictature de Lansana Conté, qui a récolté 20,67 % des voix. Sidya Touré, quant à  lui, porte la casquette du troisième homme avec 15,60 % des voix. La participation, très haute, s’élève à  77 %. Une heureuse surprise, alors que la préparation du scrutin accusait encore du retard quelques jours avant le jour fatidique et que l’accès aux bureaux de vote n’était pas toujours évident. Certains électeurs ont dû ainsi parcourir plus de trente km – parfois à  pied ou en vélo – pour accomplir leur devoir civique. Les deux finalistes ont des profils très différents. Cellou Dalein Diallo, 58 ans et père de trois enfants, a été pendant onze ans ministre de Conté et même son Premier ministre (2004 à  2006), avant d’être débarqué pour « faute lourde ». Son origine peule – la plus forte composante ethnique d’un pays o๠le vote est très identitaire – est un atout de taille. Il est très populaire en Moyenne-Guinée et dans les banlieues de Conakry. Quant à  Alpha Condé, 72 ans, qui est d’origine malinké et père d’un enfant, son fief est situé en Haute-Guinée, o๠il est souvent vu en martyr pour avoir été persécuté par le régime de Lansana Conté. Election historique Un peu plus de 3,3 millions de votants se sont pressés aux urnes dimanche 27 juin pour élire leur nouveau président . Le vote s’est déroulé dans le calme, sans incident et sous la surveillance de plus de 500 observateurs internationaux. Mais des affrontements à  Forécariah en Basse Guinée, qui ont fait quatre morts, font craindre d’autres dérapages. Après le scrutin, vingt des vingt-quatre candidats en lice ont vivement dénoncé des fraudes. Edem Kodjo, le chef de la mission d’observation de l’Union africaine, a dû les rappeler au calme, dans les colonnes de jeuneafrique.com. Après des mois d’instabilité, le général Sékouba Konaté, président de la Guinée par intérim, avait imposé la tenue d’un scrutin dans les plus brefs délais, afin d’e mettre fin à  la période de transition. Cette élection est donc historique puisque c’est la première démocratique d’un pays o๠les dictatures se sont succédées depuis la proclamation de l’Indépendance en 1958. Depuis cette date, l’ex-colonie française a connu la « présidence à  vie » d’Ahmed Sékou Touré pendant 26 ans (1958-1984), les 24 années de règne du militaire Lansana Conté (1984-2008), puis une année de gestion catastrophique du pays par une junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara. Victime d’une tentative d’assassinat le 3 décembre dernier – après le massacre de dizaines d’opposants le 28 septembre 2009 au stade de Conakry – celui-ci avait été contraint de s’exiler du pays, puis de se retier de la vie politique, presque un an jour pour jour après avoir pris le pouvoir au lendemain de la mort de Lansana Conté.

Fort engouement en Guinée pour l’élection présidentielle

En Guinée plus de 4,2 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour élire leur président. Les bureaux de vote ont ouvert aux alentours de 7h00 en heure locale ce dimanche 27 juin 2010 et depuis ils ne désemplissent pas malgré quelques problèmes techniques. La première chose notable est l’incroyable engouement des électeurs guinéens pour ce scrutin. Devant les bureaux de vote il y a des files d’attente très importantes – parfois sur 40 ou 50 mètres – et on devrait, selon toute vraisemblance, battre tous les records de participation, pour ce premier scrutin libre et réputé transparent. La deuxième chose frappante C’’est la multiplication des problèmes techniques. Dans beaucoup de bureaux de vote, il manque, soit de l’encre indélébile, soit des enveloppes, soit des procès verbaux. Les délégués de la commission électorale indépendante ou des commissions locales font le tour des bureaux pour tenter de régler ces questions. Alors tout cela a provoqué, bien sûr, des petits retards au démarrage, mais dans l’ensemble les opérations ont bien débuté à  Conakry. Par ailleurs, il y a un autre problème plus complexe : C’’est celui des 450 000 électeurs qui votent sans carte d’électeur, mais avec un récépissé d’enregistrement obtenu lorsqu’ils se font enrôler. Ces récépissés ne comportant pas de numéro de bureau de vote et les électeurs ne savent pas trop o๠aller. Théoriquement, ils devraient voter là  o๠ils ont été enregistrés, mais les présidents des bureaux de vote les refoulent très souvent parce qu’ils ne savent pas trop quoi faire, malgré les instructions de la commission électorale. Il y a encore donc beaucoup de problèmes à  ce niveau et un peu d’excitation dans certains bureaux de vote. On attend des instructions très précises de la commission électorale indépendante pour régler tous ces problèmes ; mais dans l’ensemble, il y a un réel engouement et, selon toute vraisemblance, on devrait enregistrer un très fort taux de participation. Conakry est restée calme. Les habitants vaquent à  leurs occupations qui se résument essentiellement, ce jour, à  s’acquitter des devoirs civiques : voter. Les citoyens ont bien conscience qu’ils vivent un moment important de leur nation, traumatisés qu’ils sont encore par la répression violente de la manifestation du 28 septembre 2009. En attendant les résultats, ce 27 juin 2010 est déjà  pour le commun des Guinéens une date historique.

Sékouba Konaté : « Cette élection est une victoire collective »

Dimanche, après avoir accordé son « devoir de citoyen », le général Sékouba Konaté est resté une partie de l’après-midi devant son écran de télévision, dans sa résidence privée de Taouyah, en compagnie de quelques proches. Alors que des milliers de Guinéens faisaient encore la queue devant les centres de vote (plus de 8 000 à  travers le pays), il zappait entre les chaà®nes d’information. Attentif à  tous les commentaires des journalistes, des candidats et surtout des populations, C’’est à  peine s’il se laissait distraire par les apparitions de soldats enthousiastes venus le remercier de leur avoir permis de voter en exhibant un index taché d’encre noire indélébile, preuve de leur devoir accompli. « Général, tout ça, C’’est grâce à  vous. Vous resterez dans l’histoire ! » « Vous avez tenu parole : nous sommes fiers et heureux d’avoir voté aujourd’hui. » Bénédictions et compliments fusent. Le « Tigre » (surnom provenant de son ardeur au combat) est plutôt détendu. Lui-même a voté, à  midi, au palais Sékoutoureya, en même temps que plusieurs autres officiers. Jeuneafrique.com : Ce 27 juin, comme beaucoup de vos compatriotes, vous avez voté. Que représente ce geste pour vous ? Sékouba Konaté : Ce geste est celui d’un citoyen et d’un patriote. Je n’avais jamais voté auparavant. C’’est une élection libre. C’’était donc important que je vote. Les militaires se sont massivement rendus aux urnes. Comment expliquez-vous leur engouement ? Ils ont compris le sens de la démocratie. C’’est aussi une garantie de leur engagement à  respecter les futures institutions. Ils savent que la Guinée doit passer à  autre chose. Les résultats tomberont dans les prochains jours. Quel comportement attendez-vous des populations et des candidats ? Je leur demande de respecter le verdit des urnes et de veiller à  préserver la paix dans notre pays qui a déjà  connu trop de martyrs. Lors de la rencontre du 26 juin avec les 24 candidats à  la présidentielle, vous avez dit que vous ne vouliez pas de guerre fratricide. Ce risque est-il réel ? Les leaders se sont battus pour la démocratie. Nous sommes tous des Guinéens. Nous sommes ensemble. La paix est essentielle. Lorsque vous vous êtes engagé, le 15 janvier 2010 à  Ouagadougou, à  organiser des élections, beaucoup n’y ont pas cru. Vous venez donc de remporter une victoire… à€ Ouagadougou, je considère qu’on m’a confié une mission, mais C’’est la Ceni (Commission nationale électorale indépendante) qui a proposé la date et organisé ces élections. Moi, je n’ai fait que suivre. C’’est donc une victoire pour la Ceni, pour le gouvernement de transition, et pour moi-même. C’’est une victoire collective. Vous n’en tirez aucune gloire personnelle ? Je suis fier, mais je suis quelqu’un de modeste. C’’est mon éducation. Et je suis musulman croyant et pratiquant. C’’est ce que ma religion m’enseigne. En plus, quand on ne fait pas ce qu’on dit, Dieu n’aime pas ça. Mais vous avez quand même un sentiment de devoir accompli ? C’’est comme au combat. Quand je suis à  trente kilomètres d’une position et qu’on me donne pour mission de me diriger vers cette position, quand J’y arrive, C’’est que J’ai réussi. C’’est la même chose. J’ai agi en soldat. Que ferez-vous après l’investiture du nouveau président ? l’homme propose, Dieu dispose.

Guinée Conakry : fallait-il hâter les élections ?

La junte au pouvoir en Guinée Conakry a confirmé la tenue des présidentielles le 27 juin 2010. La campagne électorale a été lancée le lundi 17 mai, la liste des candidats retenus a été rendue publique pourtant, les avis sur la tenue de l’élection au 27 juin restent partagés. Faut-il organiser la présidentielle le plus vite possible même si toutes les conditions ne sont pas encore réunies ou faut-il attendre ? Pour les défenseurs de la tenue de la présidentielle le 27 juin, il n’est plus question d’attendre longtemps, il faut vite aller aux élections car le peuple veut tourner la page de quarante ans de dictature de Lansana Conté, il veut élire ses dirigeants et a soif de la démocratie. Certains pensent même qu’il faut vite les organiser pour éviter que les militaires actuellement au pouvoir s’y éternisent, ils estiment qu’il faut aller aux élections parce que la situation socio-économique du pays est catastrophique. Les investisseurs étrangers hésitent à  investir à  cause de l’instabilité politique, les bailleurs de fonds également, ils pensent que seul un gouvernement élu démocratiquement peut garantir leurs investissements. De même, le pays a besoin de l’aide au développement qui est présentement suspendue. La Guinée a également besoin d’une reconnaissance internationale et veut effacer l’image de pays instable. Mais l’enjeu est-il de vite faire partir les militaires et d’obtenir de la communauté internationale une certaine reconnaissance ? Cela aiderait dans une certaine mesure. Il faut reconnaà®tre que les temps ont changé, les militaires aujourd’hui ne peuvent plus se permettre tout. Cependant, qu’en est-il sur le terrain ? Il semble que la constitution a été révisée, la junte au pouvoir l’a promulguée par décret au lieu du référendum constitutionnel, le recensement a été effectué, la Commission électorale nationale indépendante, mise en place. En apparence, tout est prêt pour aller aux élections à  la date indiquée. Mais, cela suffit-il? Des voix continuent à  dire que les conditions ne sont pas encore réunies. Certains ont en effet, critiqué le fait que le peuple n’ait pas été consulté pour l’adoption de la constitution révisée et voient en cet acte un mauvais départ pour la démocratie. D’autres dénoncent le fait que la campagne électorale a été lancée une semaine avant la date fixée par la loi électorale et avant la publication de la liste définitive des candidats retenus. D’autres encore dénoncent l’enclavement des régions comme un élément à  prendre en compte. Car, beaucoup des régions sont défavorisées du point de vue notamment du recensement des électeurs, la révision des listes électorales, l’établissement et la distribution des cartes et bulletins d’électeurs, l’acheminement du matériel électoral et même le déploiement de toute la logistique liée à  l’élection. Au fond, la vraie question qu’on peut se poser est celle de savoir si les Guinéens qui ont vécu quarante ans durant dans un système politique monopartite et dictatorial, sont préparés à  s’accommoder à  la nouvelle donne ? Les Guinéens doivent prendre la mesure de l’événement pour éviter de tomber dans des violences post-électorales. Des exemples comme celui du Congo Brazzaville devaient attirer leur attention. En effet, le Congo Brazzaville, voulant vite se débarrasser du président en place à  l’époque, avait précipité les choses. Le recensement électoral était réalisé avec la plus grande vitesse, les listes électorales publiées mais avec beaucoup de noms d’électeurs absents dans celles-ci, une commission électorale dite indépendante, et pourtant les revendications sur sa neutralité n’ont pas manqué. A cause de l’enclavement des régions, certains matériels électoraux n’ont pas pu être acheminés à  temps et beaucoup d’électeurs n’ont pas été recensés, la loi électorale votée n’a pas été respectée par les différentes parties. Pourtant, on ne cessait de dire que les conditions étaient réunies pour aller aux élections. Aujourd’hui en Guinée, la question de la sécurité se pose encore. Tout le monde se rappelle des fusillades de septembre 2009 au stade de Conakry au cours d’un meeting de l’opposition par les militaires. Cette question est-elle réglée et prise en compte dans le processus électoral qui débute le 27 juin prochain ? Depuis le mois d’avril 2010, des pays comme le Canada appellent les principaux candidats à  cette élection au respect du verdict des urnes : est-ce prémonitoire de ce qui risque d’arriver ? Il est important de régler toutes ces questions car, de leur non prise en compte naissent les contestations et au-delà  les conflits. La communauté internationale devrait inciter la junte au pouvoir à  réunir toutes les conditions afin d’éviter au peuple des conflits fratricides au lendemain de cette élection. Angus Lembikissa, Institut national du patrimoine culturel de Paris Publié en collaboration avec UnMondeLibre.org

Présidentielle guinéenne : Le candidat Lassana Kouyaté favori au Mali

C’’est sous les notes mandingues et éloges de griots que le « Djéli » Lansana Kouyaté a été accueilli à  l’esplanade du Carrefour des jeunes à  Bamako. Plongé dans la mare, le candidat Kouyaté semble gagner la confiance des guinéens au Mali. Accompagné de son épouse Hadja Fanta Koné et de l’artiste Hadja Soumano, le candidat a reçu tous les éloges des artistes guinéens et de la colonie guinéenne pour les actes posés en leur faveur. Sylla Camara, le représentant des ressortissants guinéens s’exprime ainsi : « Nous connaissons la valeur de l’homme, parmi plusieurs candidats ET seul Lassana Kouyaté a offert plus de 2 millions aux ressortissants guinéens. Nous sommes derrière vous ». Sortir la Guinée d’un sommeil profond qu’elle ne mérite pas, c’est le souhait du candidat Kouyaté :  » Il n’y a pas de volcans en Guinée ni de tremblements de terre pourtant la Guinée est paralysée! ». Lassana Kouyaté a aussi précisé qu’il a été plusieurs fois sollicité pour être ministre en Guinée, poste qu’il a refusé pour divergences politiques. C’’est lors de la grève générale de janvier et février 2007 que le peuple guinéen l’aurait appeké pour le sauver. Il devient alors premier ministre. Qui est l’homme ? Lassana Kouyaté est né en 1950 à  Boffa à  200km de Conakry en Basse- Guinée d’un père Malinké et d’une mère Soussou. Il fait ses études primaires à  Boffa et à  l’Institut polytechnique Gamal Abdel Nasser de Conakry. A 25 ans, il finit son université et exerçe ses premières fonctions en Guinée. Sur le pan international, Lassana Kouyaté a connu une ascension fulgurante, et a été Ambassadeur plénipotentiaire de la république de Guinée en Egypte avec résidence au Caire tout en coordonnant les affaires du Soudan, de la Syrie et du Liban en 1987. Il fut également sous Secrétaire général des Nations-Unies avec Boutros Boutros Ghali, Secrétaire exécutif de la CEDEAO, médiateur dans certains pays belligérants en Afrique. Représentant de la francophonie en Côte d’Ivoire poste puis Premier ministre de consensus en Guinée à  l’issue de la grève générale de janvier au février 2007. Il est aussi le président du parti de l’espoir pour le développement national (PEDN) Ses atouts Révélé au grand public au lendemain de la grève général de janvier et février 2007, Lansana Kouyaté était apparu comme le « sauveur » de la nation guinéenne.Depuis son limogeage en mai 2008, ce diplomate a soigneusement préparé son retour dans l’arène politique. Avec le parti de l’espoir pour le développement national (PEDN), Kouyaté est convaincu que ses chances et sa popularité sont…intactes. Et il n’a pas tout à  fait tort. Voyons son profil… Locataire de la primature entre mars 2007 et mai 2008, Lansana Kouyaté a marqué les esprits durant sa (chaotique) cohabitation avec le défunt Général Conté. Malgré les espoirs énormes qu’il avait suscité chez ses compatriotes, Lansana Kouyaté avait « les pieds et mains liés » par l’entourage du vieux général Conté. Aucune réforme de son gouvernement n’a été acceptée. Au contraire, le secrétaire général à  la présidence de l’époque, (le cynique Sam Soumah ) triait soigneusement les documents à  soumettre au Manguè. Pis le Général Conté, malade et affaibli avait juré de rendre la vie dure au Premier ministre Kouyaté que la communauté internationale (et les syndicats) avaient choisi pour l’aider. Sans oublier les multiples mutineries qui ont ébranlé le pays, sous la houlette de la « brute » Claude Pivi, devenu ministre chargé de la sécurité présidentielle. La suite, on la connaà®t… Devenu le souffre-douleur du Général Conté, Kouyaté n’a pas pu appliquer les multiples réformes qu’il avait annoncé aux Guinéens. Et donc son bilan bien que mitigé, a marqué les esprits de tous les rêveurs d’une Guinée libre et prospère. En bon diplomate, Lansana Kouyaté possède un excellent carnet d’adresses. De l’ONU, en passant par la francophonie et surtout la CEDEAO dont il était le secrétaire exécutif, Kouyaté « connaà®t des personnes influentes ».Face à  ses adversaires, le leader du PEDN peut compter sur ses « amis » pour financer la longue et coûteuse campagne présidentielle et si possible le reconnaà®tre comme « président » s’il est élu. Mais le Guinéen est tellement imprévisible.

Guinée Conakry : vers l’organisation d’élections libres

C’’est la conclusion à  laquelle sont parvenues les parties en présence impliquées dans la crise guinéenne, dont le paroxysme avait été la tentative d’assassinat de Dadis Camara. Le chef de la junte blessé par balle à  la tête avait été évacué vers le Maroc o๠il avait reçu des soins adéquats. Ces derniers temps son retour sur la scène internationale avait réveillé les démons de l’instabilité politique à  Conakry. Le médiateur Blaise Compaoré du Burkina Faso avait alors repris les rênes des négociations entre les différentes forces en présence à  Ouagadougou. Dadis Camara a été débarqué à  Ouagadougou pour y poursuivre sa convalescence. Pendant ce temps le Président intérimaire Sekouba Konaté y a été dépêché. Autour d’une table, ils ont discuté. La communauté internationale souhaitait ardemment le maintien en exil au Burkina de Dadis Camara. Ce qui a été obtenu. Par ailleurs le Président par intérim a été chargé d’organiser dans les six mois à  venir des élections libres. Elles auraient dû se tenir en ce mois de janvier 2010 si le pays avait été stable. Vers un retour à  la paix ? Dans six mois donc, les Guinéens devraient être convoqués pour élire un nouveau président. Le Chef de la junte déchu affirme dans une allocution avoir signé cette sortie de crise en pleine confiance tout en restant disponible pour apporter sa contribution aux acteurs de la transition. Son maintien en exil fait ainsi échec à  une partie de ses lieutenants qui souhaitaient son retour en terre guinéenne. Acteur de premier plan de la transition, le Président Konaté continue son mandat. Il doit désormais procéder la plus rapidement possible à  la nomination d’un Premier ministre de la transition. En effet, l’accord de Ouagadougou prévoit la création d’un conseil national de transition et la mise en place d’un gouvernement d’union dirigé par un Premier ministre, président du Conseil des ministres, issu des Forces vives (opposition, syndicats et société civile) et l’organisation d’élections «dans six mois». Les Forces vives qui ne se sont pas toujours entendus sur un nom commun, redoutaient depuis quelques jours la proximité de Dadis Camara. La tension était montée d’un cran dans les rues de Conakry lorsqu’un collectif de militaire avait réclamé à  la télévision guinéenne le retour du Capitaine déchu.

Accord de sortie de crise en Guinée : Dadis reste en exil, élection présidentielle dans six mois

Un accord de sortie de crise en Guinée a été signé vendredi à  Ouagadougou, prévoyant un maintien « en convalescence » à  l’étranger du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, et la tenue d’une présidentielle dans « six mois ». Après deux jours de difficiles tractations, l’accord a été signé par le capitaine Camara, apparu amaigri et avec une longue cicatrice sur le crâne, le président intérimaire le général Sékouba Konaté et le médiateur dans la crise guinéenne, le président burkinabè Blaise Compaoré, a constaté l’AFP. Dadis en civil, n’a pas parlé pendant la cérémonie Dans le même temps, les opposants à  la junte, incapables de s’entendre, ont proposé deux noms au poste de Premier ministre de transition: l’opposant Jean-Marie Doré et la leader syndicaliste Rabiatou Sérah Diallo. Ils laissent ainsi le choix au général Konaté de le désigner à  leur place. Le chef de la junte, 44 ans, blessé à  la tête par balle lors d’une tentative d’assassinat le 3 décembre, « prend librement un temps de convalescence tout en restant disponible pour apporter sa contribution aux acteurs de la transition », selon le texte de l’accord qui ne précise pas s’il restera au Burkina. Il était habillé en civil, avec des lunettes de vue. Cette tenue contrastait avec celles de commando parachutiste, larges lunettes de soleil et béret rouge, qu’il affectionnait en public avant le 3 décembre. Il marchait seul, sans aide, mais lentement. Le visage figé, il n’a pas parlé durant la cérémonie. La communauté internationale, France et Etats-Unis en tête, redoutait plus que tout un retour en Guinée du capitaine Camara, mis en cause avec d’autres par des enquêteurs de l’ONU pour sa participation au massacre de plus de 150 opposants le 28 septembre à  Conakry. Pas de participation de la junte à  l’élection L’accord de Ouagadougou prévoit aussi la création d’un « conseil national de transition (CNT), organe politique délibérant, dirigé par une personnalité religieuse », la mise en place d’un « gouvernement d’union » dirigé par un « Premier ministre, président du conseil des ministres, issu du Forces vives » (opposition, syndicats et société civile), et l’organisation d’une élection présidentielle « dans six mois ». Le document stipule que « les membres du Conseil national de transition, le chef d’Etat de transition, les membres du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte), le Premier ministre, les membres du gouvernement d’union nationale et les membres de forces de défense et de sécurité en activité » ne participeront pas à  ce scrutin crucial. Cet accord intervient après de difficiles tractations de haut niveau entamées mercredi soir à  Ouagadougou. Le capitaine Camara était arrivé d’une manière inopinée mardi soir dans la capitale burkinabè, après plus d’un mois d’hospitalisation au Maroc. La communauté internationale soutient le chef intérimaire de la junte qui s’est dit prêt à  partager le pouvoir avec l’opposition. Le 6 janvier, il avait annoncé que le Premier ministre de la transition serait « issu de l’opposition » et « désigné par elle-même ». « Dans la mesure o๠nous n’arrivons pas à  nous entendre sur une candidature unique des Forces vives, nous avons proposé deux candidats », a déclaré vendredi à  l’AFP M. Mamadou Bah Baadiko, président de l’Union des forces démocratiques (UFD). Il a toutefois tenu à  dédramatiser: « ce n’est pas méchant tout cela, le général Konaté aura à  choisir entre les deux candidatures dans la sportivité ». Les deux candidats au poste de Premier ministre ont salué l’accord de sortie de crise. Pour le porte-parole des Forces vives, Jean-Marie Doré, le général Konaté « aura désormais les coudées franches pour entamer les réformes et achever la transition dans la paix ». La leader syndicaliste Rabiatou Sérah Diallo a pour sa part appelé toutes les parties à  « aller vite » pour « sortir le pays de la crise ».

Guinée : Dadis serait dans un état désespéré

Le doute persiste On se rappelle que le 3 décembre dernier, le chef de la junte guinéenne, le capitaine Dadis, avait reçu une balle dans la tête de la part de son aide de camp, le lieutenant Toumba diakité. Au lendemain de la tentative d’assassinat, Dadis a été évacué sur le Maroc. Ainsi, depuis son hospitalisation à  l’hôpital militaire de Rabat, personne n’a vu ni entendu le capitaine président. Plusieurs informations contradictoires ne cessent d’être véhiculées sur l’état de santé du chef du conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD). Et ces contradictions sont faites au sein même du CNDD. Entre ses membres qui pour certains, affirment que le chef se porte comme un charme et pour d’autres, qu’il est dans un état désespéré. Dadis entendu au téléphone ? La présidente des syndicalistes guinéens, Mme Rabiatou Séra Diallo, expliquait à  la fin de semaine dernière, qu’elle avait communiqué avec le capitaine Dadis mais qu’elle ne pourrait garantir qu’il s’agit bien de l’homme. Elle explique « C’’est le chargé de communication du gouvernement guinéen, Mr Idrissa Chérif, qui m’a mis en ligne avec, comme il l’affirmait, Mr Dadis. Nous avons discuté et il m’a souhaité ses vœux de bonne année. Je lui ai dit que cela nous faisait très plaisir qu’il nous appelle pour nous donner de ses nouvelles mais, qu’il serait préférable de le faire à  la télévision pour que tout le monde puisse le voir et l’entendre. Je ne peut pas certifier qu’il s’agissait bien de lui ou non puisque je n’avais pas de visage sous les yeux. » Cependant, cette syndicaliste n’est pas la seule à  avoir « parlé à  Dadis. » Le reggà¦man et musicien ivoirien Tiken Jah Facoly, affirme avoir discuté pendant longtemps avec le capitaine Dadis au téléphone. Il affirme que ce n’est pas un canular et que le chef du CNDD est bel et bien vivant. Cependant, si Dadis est bien vivant et bien portant comme l’affirme certains, pourquoi reste-il silencieux un mois après son hospitalisation ? Est-il toujours en vie ou essaye-ton simplement d’endormir les esprits et mieux préparer psychologiquement les peuple à  son éventuel décès ? La question reste posée et suscite de nombreuses interrogations.

Crise en Guinée : L’afflux des Guinéens au Mali

Les causes des fuites Les fuites massives de ces populations sont liées aux répressions enregistrées au stade du 28 septembre de Conakry. Les hommes et les femmes de Guinée ne se sentant plus en sécurité, ont trouvé comme seule issue de secours, l’exil. Le Mali et la Guinée partagent une frontière commune. Et cette frontière est non loin du quartier Sébénikoro. C’’est dans cette zone que nous constatons une présence de plus en plus grandissante de nos frères guinéens. Certains ont même inscrits leurs enfants dans des écoles de la capitale avec quand même, un léger retard. Ce retard s’explique par le fait qu’un bon nombre d’entre eux, ont quitté Conakry au lendemain du carnage du stade du 28 septembre. l’instabilité s’est accrue depuis lors et le seul moyen ces personnes, C’’était la fuite. La recherche d’une stabilité longtemps perdue. Le Mali a donc grandement ouvert ses portes à  ses frères de Guinée. Du commerce pour survivre La plupart de ces personnes en provenance de guinée, font de petits commerces pour assurer le gagne pain quotidien. Signalons que 5000 FCFA correspondent à  50.000 francs guinéens. Cela fait donc l’affaire de beaucoup. Surtout que certains vendent leurs véhicules pour ensuite investir les millions obtenus dans des secteurs plus productifs. D’autres par contre, viennent avec des marchandises telles : des chaussures, des habits, des bijoux et autres petits trucs qui marchent assez bien dans le pays. Bamako, capitale de la guinée Bamako est devenue pour les ressortissants guinéens, une seconde capitale. Ils y vivent librement, sans crainte d’être harcelé par qui que ce soit. En fait, le Mali et la Guinée étaient dans le temps, un même Etat. Ce sont à  quelques exceptions près, les mêmes langues et ethnies qui y sont parlées. Les uns et les autres se comprennent mutuellement. C’’est certainement ce qui explique leur affluence au Mali et surtout à  Bamako qu’ils considèrent, comme une ville de chez eux. Effectifs pléthoriques dans les écoles Les écoles de la capitale qui sont déjà  connues pour leurs effectifs pléthoriques, ne peuvent plus en recevoir d’autres. En effet, depuis le début de la rentrée scolaire qui a coà¯ncidé avec la venue massive des guinéens au Mali en octobre dernier, les écoles sont remplies de monde. Les élèves sont trop pour les salles de classe. La plupart d’entre eux, sont des enfants du premier et second cycle de l’enseignement fondamental. Certaines écoles ont même été obligées de construire des classes en plus pour pouvoir contenir les élèves. Dans d’autres écoles, les enseignants font la double vacation et dispensent les cours dans l’enceinte de l’école, sous les grands arbres des cours d’écoles. Cette situation n’est pas prête de s’estomper sous peu puisque, la crise guinéenne est loin d’être terminée. Et les exodes continuent chaque jour qui passe.

Hassane Barry : Un ambassadeur plénipotentiaire au pays du capitaine Dadis

Avec une belle carrière d’avocat derrière lui, Hassane Barry a aussi été ministre Chargé des institutions sous Alpha Oumar Konaré. Aujourd’hui il est un diplomate avisé, ambassadeur du Mali en Guinée depuis Février. Habitué des palais, le carnet d’adresse impressionnant, il assure aussi les relations avec le Libéria et la Sierra Léone. Il a été le premier ambassadeur à  donner ses lettres créances au Capitaine Dadis, après la prise du pouvoir par la junte militaire et le CNDD l’année dernière… Nous l’avons rencontré à  Conakry lors de la remise des oscars de l’excellence au Capitaine Dadis. Entretien : JDM : Quelles relations diplomatiques et axes stratégiques de coopération le Mali et la Guinée entretiennent-ils aujourd’hui ? En résumé, je dirais qu’elles sont excellentes et cela depuis les indépendances. La guinée et le Mali, ont toujours cultivé des liens de fraternité, mais aujourd’hui, cela ne suffit plus. Il nous faut tisser davantage de liens économiques et nouer des projets de convention pour réaliser une véritable intégration entre les deux pays. A titre d’exemple, nous sommes sur le dossier du Port autonome de Conakry, avec le Conseil des Chargeurs Maliens, qui a sa part dans la société de gestion du Port. Nous finalisons aussi des dossiers sur les avantages que l’état guinéen a accordé aux entrepôts maliens etC’…Je pourrais également vous citer le SITRAO (le salon international des transports d’Afrique de l’Ouest) tenu à  Bamako et o๠le port de Conakry avait une représentation. Aujourd’hui, les avantages qu’offre le port de Conakry aux opérateurs maliens sont conséquents parce que Conakry est le port le plus proche de Bamako et des mesures de sécurité ont été prises pour améliorer la sécurité des marchandises en transit, des contrôles renforcés et une escorte douanière, de Conakry aux autres points de destinations ! Vous voyez, il y a là  des avantages économiques que le Mali ne peut pas ignorer ! JDM : Le Capitaine Dadis Camara est au pouvoir depuis 8 mois maintenant, quel soutien peut-il attendre de la part d’ATT, après Wade et Khaddafi, les premiers chefs d’état à  le reconnaà®tre ? Un soutien solide. J’ai d’ailleurs été le premier ambassadeur à  présenter ses lettres de créances au Capitaine Dadis. Il est important de lui apporter ce soutien depuis sa prise du pouvoir, mais aussi des conseils, que je m’empresse de lui donner à  chaque fois que J’ ai l’occasion de le rencontrer. Vous connaissez la passion du personnage. Par ailleurs, J’interagis aussi avec le gouvernement pour certains dossiers. Vous savez, il y aujourd’hui près de 50000 maliens en Guinée et nous devons gérer avec beaucoup de sérieux nos relations avec ce pays. JDM : Pensez-vous que le chronogramme prévu pour la tenue des élections, c’est-à -dire d’ici la fin de l’année, sera respecté par le CNDD (Conseil National pour la démocratie et le développement), parti de Dadias ndlr ? On a perdu assez de temps Ces élections auraient du être faites depuis, mais il reste seulement quatre mois au CNDD, pour organiser ce scrutin. Cela me semble impossible à  réaliser. Il y a d’abord un langage à  harmoniser avec la classe politique en place. En voulant que tout le monde, les forces vives, les syndicats, les politiques et le peuple, parlent d’une même voix pour fixer une date d’élections, le capitaine Dadis sait parfaitement que quatre mois ne lui suffiront pas ! Mais tout cela ne doit pas empêcher le processus électoral d’avoir lieu. JDM : Comment avance la lutte contre le narcotrafic et pour lequel le Capitaine Dadis vient d’être décoré d’un oscar du Mérite et de l’excellence par le CIMA (Conseil International des Managers Africains)? Le CIMA a récompensé le capitaine Dadis, pour son courage dans la lutte contre les narcotrafiquants. La situation économique de la Guinée doit être assainie et mieux contrôlée. Les finances aujourd’hui sont plus transparentes, les recettes sont connues de tous. Le trafic de drogue était une vraie plaie en Guinée, on a même découvert des laboratoires, qui expérimentaient de nouvelles substances. Oser s’attaquer à  ce trafic, C’’est un mérite et le capitaine Dadis a eu le courage de le faire. JDM : La Guinée cherche aussi à  attirer les investisseurs, d’o๠la présence de nombreux opérateurs économiques à  cette remise de prix ? Il faut plus que la situation actuelle pour attirer ces investisseurs. Mais cela se fera étape par étape. Il faut du temps. l’insécurité règne aujourd’hui en Guinée et vous imaginez bien que pour qu’un investisseur vienne, il faut des garanties et contre garanties solides ! Comment se porte la communauté malienne de Guinée ? Très bien. Je rencontre régulièrement le bureau des Maliens de Guinée et je donne des conseils, j’apporte mon expertise. Ce sont pour la plupart des commerçants et opérateurs économiques, très bien intégrés dans la société guinéenne. En tant qu’africains, nous devons faire de l’intégration sociale et économique une réalité tangible et quotidienne.

Guinée : Le Capitaine Dadis reçoit un Oscar au Palais du Peuple

Conakry est le point de mire d’une cérémonie très spéciale. En effet, le CIMA, en la personne du sénégalais, Sidi Abdallah Sy, a organisé la remise d’un oscar du mérite et de l’excellence au Capitaine Moussa Dadis Camara, président du CNDD, le parti de la junte militaire au pouvoir en Guinée. Un oscar? Certains haut diplomates se demandent à  quoi correspond cette récompense. Un ambassadeur sur place, affirme que C’’est là  un nouvel épisode du Dadis Show. Toujours est-il que le président sénégalais Abdoulaye Wade a fait le déplacement pour remettre son prix au Capitaine Dadis lors de la cérémonie. Une cérémonie qui fait suite au « Forum de l’Afrique qui gagne », tenu à  Paris, du 9 au 11 juillet 2009 et durant laquelle, deux prix ont été décernés au Capitaine Dadis Camara : le Grand Trophée de l’Afrique et l’Oscar du mérite économique pour la lutte contre les narcotrafiquants et dont Dadis s’est fait le maà®tre. Cheval de bataille du CNDD(le conseil national pour la démocratie et le développement)en Guinée. « Papa » Wade a donc remis à  son « fils » Dadis, vêtu de son treillis sa récompense sous les applaudissement de la salle du Palais des Peuples de Conakry ce samedi 8 juillet. A son tour, Dadis offre à  Wade un boubou peul indigo et la toque du sage d’ Afrique. Après la cérémonie, le spectacle a continué avec les magnifiques prestations des Ballets Africains de Guinée, la troupe Keita Fodé Bah, l’orchestre qui a repris des morceaux du Bembeya Jazz. Féerique, magique, le spectacle a ravi les yeux. Le comité d’organisation n’ a pas fait les choses en petit. Une cohorte de journalistes internationaux ont été invités pour couvrir l’évènement Le président du CIMA, a salué la présence du président sénégalais Wade.  » Dadis est un homme d’espoir pour l’Afrique ». Le Cima a porté son choix sur lui pour soutenir son action, pour les valeurs de justice, de solidarité et saluer des actes courageux dans un combat dangereux contre le trafic de drogue et la corruption. Il faut rendre hommage à  la Guinée et à  son peuple, depuis le NON de 1958. C’est là  un pari sur l’ avenir et la jeunesse continentale Le président du CNDD, incarne les vertus patriotiques pour tirer l’Afrique vers le haut, a ajouté Mr Sy, et qui encourage en même temps les opérateurs économiques à  s’intéresser à  la Guinée. Beaucoup d’opérateurs économiques ont donc fait le déplacement pour assister à  cette cérémonie, ainsi que d’éminents patrons et personnalités du monde des affaires africains. Pour Abdoulaye Wade, le chef de l’état sénégalais, « Les militaires de guinée n’ont pas fait de coup d’ état, ils ont ramassé le pouvoir dans la rue. Ce ne sont pas des assoiffés de pouvoir, car la place des militaires est à  la caserne. Et cocasse,il promet de revenir passer ses vacances en guinée… La conférence de presse : le Mali évoqué Autre point fort de cette journée, le Capitaine Dadis a tenu recevor la presse internationale, qu’il a invité à  cette remise de prix. Au menu des questions, la tenue des élections, la lutte contre le trafic de drogue, la politique du CNDD, les relations avec les voisins africains, l’Union Africaine et le Maroc. Dadis n’a pas manqué de louer les efforts du président malien ATT, pour développer son pays :  » ATT est un aà®né, souvent j’aime à  m’inspirer de son enseignement « , a dit Dadis, content d’avoir en face de lui une délégation malienne. La conférence de presse a duré 3h 30, durant lesquelles, Dadis a fait son plaidoyer pour la Guinée libre, une Guinée nettoyée de la corruption, du népotisme, de l’ethnocentrisme etc… ; Tantôt calme, tantot emporté, on a reconnu le phénomène Dadis qui intrigue et fascine aussi les journalistes du continent. A suivre…