Sidi Brahim Ould Sidatt : « Nous avons accepté 90% du décret»

Du 8 au 9 avril s’est tenu à Bamako la « Concertation de haut niveau Défense et sécurité », consacrée à l’adoption d’une version définitive et consensuelle du projet de décret fixant les modalités d’attribution de grade, de fonction de commandement et de reclassement des ex-combattants des mouvements signataires candidats à l’intégration dans les corps constitués de l’État, y compris dans les Forces armées et de sécurité. Tous les participants ont validé le projet, sauf la CMA. Sidi Brahim Ould Sidatt, chef de la délégation de la Coordination explique à Journal du Mali pourquoi.

Pourquoi la CMA n’a-t-elle pas signé ce texte ?

Il y avait un détail dans le projet qui demandait un petit traitement politique. Nous avons laissé le temps à la partie malienne de se concerter pour résoudre cela. Il n’y avait rien de grave. Nous avons accepté 90% du décret mais il restait ce petit détail,  qui permettrait de liquider totalement la situation des grades.

Quel était ce détail ? 

C’est un petit détail politique par rapport au retour des anciens FAMAs. Cela permettrait d’évacuer tous les problèmes de ceux qui sont vivants, décédés ou handicapés. C’est à tous ces cas  de figure qu’il faut trouver une solution. Il ne faut rien laisser en suspens. On ne peut pas traiter un cas et occulter les autres. Il faut trouver des solutions pour ceux qui sont physiquement aptes, pour ceux qui sont invalides et pour ceux qui sont décédés. C’est ce que le décret doit dire politiquement.

Pour certains analystes, votre suspension du cadre de concertation en mars et ensuite l’absence de votre signature sur ce projet de décret dénotent d’un manque de volonté d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord…

Nous avons quitté le cadre de concertation parce que nous ne nous sentions pas bien dans ce cadre. Nous avons dit au gouvernement de ramener tous les projets de décrets dans ce cadre de concertation. Il a la prérogative d’analyser tous les projets avant la signature des décrets, mais si ceux-ci ne passent plus par lui, il n’a plus aucune raison d’être. Le gouvernement a décidé récemment de ramener tous les décrets qui ne sont pas passés par le cadre formel mis en place dans ce « cadre normal » pour y être modifiés. Il a pris l’engagement aussi que le cadre serait respecté par tous les ministres. C’est nous, les parties maliennes, qui avons mis en place volontairement ce cadre, donc il n’a aucun sens si on se met à le violer.