Le président Blaise Compaoré entame des concertations sur Kidal

Après des longues semaines de préparation, les concertations sur le sort de la ville de Kidal doivent commencer ce lundi à  Ouagadougou sous l’égide de Blaise Compaoré, médiateur régional pour la crise malienne. Bilal Ag Acherif, le chef du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), et Tiébilé Dramé, émissaire des autorités de Bamako pour le Nord du Mali, sont arrivés hier dimanche 26 mai à  Ouagadougou. « On aura des discussions avec chacun d’eux pour voir si un accord est possible », a déclaré un conseiller du président burkinabè. Prévue en juillet, l’élection présidentielle au Mali elle est suspendue à  une solution à  Kidal (nord-est). Cette ville est en effet occupée par le MNLA et un autre groupe armé touareg, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), qui refusent le retour de l’armée et de l’administration maliennes. Selon le conseiller du chef de Blaise Compaoré, Tiébilé Dramé devrait être reçu ce lundi à  « 11h00 » (locales et GMT) par le chef de l’à‰tat burkinabè. « C’est toujours le même schéma : on aura les consultations séparées avec les parties, ensuite il y aura des discussions avec les partenaires et finalement un dialogue direct » entre les différents protagonistes, a expliqué cette source, citant la France, l’ONU et l’Union africaine comme « partenaires ». Le MIA à  la table des négociations Le secrétaire général du MIA, Algabass Ag Intalla, a indiqué qu’il se rendrait à  Ouagadougou « dans la semaine » à  l’invitation de la médiation au nom du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), organisation qui veut fédérer tous les groupes armés encore installés dans le Nord. Le MNLA, groupe touareg autonomiste et laà¯c, avait conquis en 2012 le Nord du Mali avec des islamistes armés, qui en ont ensuite évincé ces rebelles touaregs. L’opération Serval menée par la France et des troupes africaines depuis janvier a permis de reprendre le contrôle du Nord aux jihadistes tels Aqmi ou Ansar Eddine, dont le MIA est une dissidence. Médiateur pour le compte de la Communauté économique des à‰tats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le président Compaoré avait mené l’an dernier de longues négociations avec le MNLA et Ansar Eddine. Sa médiation avait finalement été suspendue en raison du déclenchement des opérations militaires.

Le FDR ne participera pas à la grande Concertation Nationale

Le Front Uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République informe l’opinion publique nationale et internationale qu’il a décidé de ne pas participer aux concertations » nationales » que préparent le Premier Ministre et son gouvernement pour les raisons suivantes : – le refus constant du FDR de s’associer à  toute entreprise ou démarche visant à  remettre en cause l’ordre constitutionnel. Or les documents préparatoires des desdites concertations prévoient, entre autres scénarios, l’instauration d’un régime d’exception aux antipodes des prescriptions de la Constitution, – la composition partisane et déséquilibrée de la commission d’organisation des concertations, présidée par le Directeur de Cabinet du Premier Ministre. En effet, sur les 49 membres de cette commission, 12 appartiennent au cabinet politique et militaire du Chef du Gouvernement, huit (8) sont membres de la COPAM, neuf (9) représentent le Gouvernement et les Forces armées, quatre (4) appartiennent au regroupement » Convergence pour Sauver le Mali » (proche du Premier Ministre), Trois à  IBK-2012. Il est prévu deux(2) représentants pour le FDR. Ni l’ADPS, ni le FMR, ni le FRDP Maliko ne sont représentés dans ladite commission. – l’élaboration des Termes de référence des concertations, la détermination de l’Ordre du Jour et de la liste des participants sans concertation aucune avec plusieurs regroupements politiques dont le FDR, l’ADPS, le FMR et le FRDP-Maliko. Rappelons que le FDR avait, le 16 août dernier, à  l’issue d’une rencontre avec la COPAM sous arbitrage du Chef de l’Etat, donné, pour la première fois, son accord pour participer à  des concertations si elles étaient organisées par un gouvernement d’union et si les Termes de référence étaient élaborés de manière consensuelle et concertée. Le FDR est toujours disponible pour participer à  d’éventuelles assises nationales qui ne remettraient pas en cause les institutions constitutionnelles: – si et seulement si, les TDR sont définis avec la participation de tous les regroupements politiques, – si la composition de la commission d’organisation est reprise, – et enfin si la commission d’organisation est dirigée par une personnalité choisie de commun accord. Bamako, le 3 novembre 2012 Ibrahima N’DIAYE Commandeur de l’Ordre National

L’impossible concertation nationale…

Les dernières dates annoncées pour la tenue de cette concertation nationale étaient les 29 et 30 septembre. La rencontre devait réunir toutes les forces vives de la nation pour tracer les grandes lignes de la transition. Mais quatre jours avant la date prévue, le président de la République, en accord avec le président de la commission d’organisation, Oumar Kanouté, a décidé de la renvoyer aux calendes grecques. Les pro-putch pas satisfaits de la préparation de l’événement… Une décision prévisible, selon la COPAM tendance Younouss Hamèye Dicko, écartée au profit de la COPAM dite originale, dirigée par Amadou Amion Guido, au sein de la dit commission. Younouss Hameye Dicko a qualifié la concertation de mascarade tandis que Rokia Sanogo, présidente du Mouvement populaire du 22 mars (MP22) a déclaré dans une lettre ouverte que « dans ces conditions il ne sert à  rien de participer à  une parodie de convention dont les résultats sont connus à  l’avance. Le MP22 préfère rester en dehors des combines politiciennes qui violent une fois de plus la souveraineté populaire et fait la part belle à  des femmes et des hommes peu soucieux du devenir des populations et surtout à  la solde de l’Etranger », estime t- elle. ..et les anti-putsch non plus Signe de l’unanimité actuelle contre la concertation nationale telle que proposée, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie (F pose de son côté des conditions pour y participer. Le front anti-putsch a demandé au Premier ministre que la commission d’organisation soit composée de façon équitable. Il demande également au Premier ministre de revoir sa lettre relative aux termes de référence. Toutes tendances confondues, les regroupements politiques sont donc unanimes pour dire que la préparation de la concertation nationale manque d’inspiration. « Nous allons faire le point sur l’évolution des travaux tout en insistant sur les difficultés rencontrées. Puisque nous n’avons pas le droit à  l’erreur, il est important que les concertations n’élargissent pas le fossé entre les différentes tendances », a dû justifier Oumar Kanouté, qui a promis de prendre toutes les dispositions utiles pour réussir l’organisation des concertations nationales.

Concertation nationale, toujours incertaine

Faut-il aller à  une concertation nationale sans la participation de certaines forces vives de la Nation ? Voila l’interrogation des acteurs de la vie politique, qui voient cette rencontre plus compromise que jamais. Et pour cause ! Les différents protagonistes de ce dossier ne se sont pas encore mis d’accord sur les orientations à  suivre. Ainsi, au niveau du FDR, on déclare attendre toujours que le Premier ministre communique les noms des deux représentants du Front qui doivent faire partie de la commission d’organisation. Et ce, depuis le 10 septembre 2012, date butoir donnée par Cheick Modibo Diarra dans un courrier adressé le vendredi 07 septembre 2012. Le FDR, dans une lettre datée du dimanche 9 septembre, réaffirmait son accord de principe pour participer à  la Concertation Nationale organisée par le Gouvernement. Mais il demandait également que l’événement, « un moment important de la Transition » soit avec « minutie, rigueur et dans un esprit de consensus ». « C’’est dans ce même esprit que notre Regroupement vous a demandé de bien vouloir rapporter la décision n° 2012-0104/PM-CAB du 15 août 2012 portant création et composition de la Commission technique chargée de l’élaboration des Termes de référence de la Concertation Nationale afin de mettre les différents regroupements (FDR, COPAM, CSM, ADPS et IBK 2012) sur un pied d’égalité, tout en confiant la présidence à  une personnalité consensuelle » écrit Siaka Diakité, président du FDR . Cette requête n’a pas été prise en compte par le Premier ministre, remarque-t-on au FDR. Pas de consensus Au RPM, dirigé par l’ex-candidat à  la présidentielle, Ibrahim Boubacar Kéita, l’avant projet de la concertation nationale fait l’objet de rejet selon le quotidien les Echos. Le document « suscite une vive réaction de partis politiques dont le rassemblement pour la Mali(RPM) qui n’est pas d’accord avec les termes de référence » peut on lire dans la parution de ce mercredi. Difficile donc d’imaginer que, dans pareilles conditions, puisse se tenir une rencontre d’envergure nationale. Surtout que celle-ci avait pour objectif premier de rassembler toutes les composantes sociopolitiques du pays. l’absence de consensus au niveau de la composition de la commission puis des termes de référence qui sont la ligne conductrice du projet, fait peser le doute sur la capacité des acteurs à  faire taire leurs intérêts au profit du bien commun. Pour rappel, le Premier ministre a créé le 15 aout dernier le comité technique chargé d’élaborer les termes de référence de la concertation nationale. Ce comité est présidé par Dr Adama Traoré de la COPAM, et comprend des membres de plusieurs autres regroupements politiques et associatifs. Mais pas le FDR qui affirme aujourd’hui être sceptique sur le caractère transparent de cette concertation nationale. « La COPAM et le Haut conseil Islamique et la junte complotent contre la classe politique dans l’organisation de la concertation nationale. Nous participerons à  cette concertation à  condition qu’on soit au C’œur de l’organisation » déclare un membre du FRD, sous couvert de l’anonymat.

Message du Premier Ministre à la Nation

Mes Chers Compatriotes, De retour d’un long périple qui m’a conduit au Niger, au Sénégal et en France, J’ai estimé devoir m’adresser à  vous, pour vous rendre compte et partager avec vous certaines réflexions. Il y a lieu de rappeler que ce déplacement est l’aboutissement d’une série de voyages que J’ai eu à  effectuer au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Togo, en Algérie et en Mauritanie. Dans tous ces pays, il m’a été donné l’occasion d’échanger avec mes frères et amis, de la situation du Mali, de son devenir, des voies et moyens pour libérer le pays du joug des irrédentistes, des terroristes et autres narcotrafiquants. Je voudrais ici adresser encore une fois mes vifs encouragements au Colonel Gamou et à  ses hommes qui depuis Niamey ont tenu à  nous renouveler leur serment de toujours rester au service de la mère patrie une et indivisible et à  nous réaffirmer leur détermination à  consentir le sacrifice ultime pour l’intégrité territoriale du Mali. Mes chers compatriotes, Ce compte rendu, J’ai tenu naturellement à  en accorder la primeur au Président par intérim, Dioncounda TRAORE. Je suis heureux de vous annoncer que l’état de santé du Président est, de l’avis même de ses médecins, satisfaisant. Je puis en témoigner pour l’avoir trouvé en excellente forme, avec un moral d’acier et une irrésistible envie de rentrer au pays. Sur ce point, tout est mis en œuvre pour créer les meilleures conditions de son retour et de sa protection en parfait accord avec lui-même pour que plus jamais nous ne revivions le cauchemar du 21 mai 2012. Mes chers compatriotes, Avec le Président Dioncounda TRAORE, la mise en place du Gouvernement d’Union nationale a été abordée. Mes chers compatriotes, Il est bon de rappeler que le Gouvernement actuel a été composé dans un contexte particulièrement difficile. Lors de ma nomination, le climat politique n’était pas à  la sérénité. l’approche des réalités était viciée par une vision manichéenne qui faisait que les acteurs politiques se regardaient en chiens de faà¯ence. Nous avons donc été amené à  faire le choix d’une équipe gouvernementale qui tout en reflétant l’unité et la diversité de la Nation, se voulait en dehors des contingences partisanes. C’’était de notre point de vue, la meilleure façon de traverser la zone de turbulence. Dans cet environnement particulier, le Gouvernement qui bouclera ses trois mois, le 24 juillet prochain a assuré avec beaucoup de réussite, les tâches ingrates mais exaltantes de l’Etat. Il s’est attaché à  l’adoption des mesures visant à  apaiser les tensions sociales à  travers divers projets de lois soumis à  l’Assemblée nationale. Dans le cadre du dialogue sociopolitique, il a initié des rencontres avec les Partis politiques et les Organisations de la Société civile pour évoquer les moyens de relever les défis de la Transition et leur faire part de notre intention de mettre sur pied u n organe consultatif destiné à  servir de cadre de dialogue. Cet organe qui regrouperait des représentants des Partis politiques, de la société civile, des dignitaires religieux, des opérateurs économiques, des représentants des forces armées et de sécurité, serait le lieu d’échanges réguliers avec le Gouvernement sur la marche de la Transition, notamment la restauration de l’intégrité territoriale et l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles. Le dialogue avec la classe politique est bien enclenché et dans les jours à  venir, les forces vives seront conviées à  un forum d’échange sur les grandes préoccupations de la Nation. Chers compatriotes, Au titre des préparatifs de la campagne agricole 2012-2013, le Gouvernement a accordé une subvention sur les semences et les intrants afin de sauver la campagne en cours et éviter une nouvelle crise alimentaire l’an prochain. Il a aussi procédé au paiement aux fournisseurs d’engrais, des arriérés dus par l’Etat au titre des campagnes 2010 et 2011. s’agissant de l’action humanitaire le Gouvernement a procédé à  l’acheminement et à  la distribution de vivres, de médicaments, de moustiquaires imprégnées à  nos compatriotes déplacés, aux populations restées au Nord et à  celles des communes déficitaires dans le sud du pays. En ce qui concerne le front social, malgré le contexte économique précaire, le Gouvernement paie régulièrement et à  temps les salaires des travailleurs. Les services de santé et les hôpitaux fonctionnent normalement. Les fournitures d’eau et d’électricité sont assurées correctement. Les cours et les examens de tous les ordres d’enseignement se sont tenus dans les délais. C’’est le lieu pour moi de rendre hommage aux parents d’élèves, aux enfants qui ont pris conscience et ont décidé de ne plus se laisser distraire pour des activités extrascolaires et de se tourner résolument vers leurs formation, mais aussi et surtout aux maà®tres qui ont bien voulu accepter de mettre en veilleuse leurs revendications légitimes. Je voudrais ici donner l’assurance que leurs préoccupations seront examinées avec bienveillance dans la mesure du possible et du droit. En ce qui concerne la justice, un accent particulier est porté sur la présentation et le respect des droits de tous les Maliens tout en s’assurant qu’aucun citoyen ne se croit au dessus de la loi. A cet effet, les enquêtes relatives à  l’agression du Président Dioncounda TRAORE se poursuivent normalement et les auteurs, commanditaires, et complices, quels qu’ils soient, o๠qu’ils se trouvent, seront poursuivis et traduits devant les tribunaux. Je saisi cette occasion pour déplorer et condamner avec la dernière rigueur, l’agression des journalistes dont Saouti HAIDARA, Directeur de publication de l’Indépendant. Des instructions fermes ont été données pour que les auteurs de ces forfaits ignobles soient recherchés et livrés à  la justice. Nous souhaitons à  Messieurs HAIDARA et KEITA prompt rétablissement. Chers compatriotes, Le Gouvernement vient d’élaborer sa feuille de route. La primeur en a été réservée au Président. Elle a été transmise aujourd’hui même à  l’Assemblée nationale et portée à  la connaissance du Corps diplomatique par le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. J’envisage de convoquer sans tarder une session extraordinaire de l’Assemblée nationale pour présenter aux honorables députés le contenu de la feuille de route et obtenir leur adhésion et leur contribution pour sa mise en œuvre. Cette session aura aussi à  examiner la prorogation du mandat du Haut Conseil des Collectivités conformément à  l’Arrêt de la Cour Constitutionnelle dont l’avis avait été requis. Chers compatriotes. Beaucoup reste encore à  faire. Nous en sommes conscients. Nous constatons que le feu de la polarisation partisane est en train de baisser d’intensité. Il est désormais possible de mettre ensemble les talents et les engagements au service du pays et de former un Gouvernement d’Union nationale. Nous sommes convenus le Président et moi d’engager les consultations avec toutes les parties concernées afin que toutes les énergies soient tendues vers le même idéal, celui de réconcilier le Mali avec sa grandeur faite de dignité et d’unité. Chers compatriotes. l’attention du Gouvernement s’est singulièrement focalisée sur la reconquête des régions du Nord. Nous avons dit que nous sommes ouverts à  la négociation avec la participation de toutes les communautés originaires du Septentrion. En même temps, nous nous préparons minutieusement à  l’option militaire. La réorganisation de la chaà®ne de commandement, l’équipement et la formation des hommes ainsi que la prise de mesures pour la motivation des troupes sont en cours. Partout, lors de mes déplacements, J’ai tenu le même langage, le Mali souhaite l’assistance multiforme pour libérer le Septentrion. Le Mali veut l’appui des pays amis pour aider à  la restructuration de son armée pour que cette armée soit mieux outillée dans l’accomplissement de ses tâches régaliennes. Partout la réponse a été la même : les pays apporteront leur soutien au Mali en fonction de leurs moyens ou conformément à  leur législation nationale. Je voudrais en votre nom et en celui du Président par intérim, leur exprimer la gratitude du peuple malien. La Communauté Economique des Etats de l’Afrique (CEDEAO) a donné le ton avec l’envoi d’une mission d’experts militaires à  Bamako. Nous attendons impatiemment leurs propositions pour nous permettre de faire une requête en vue de poursuivre la mobilisation de nos autres partenaires d’Afrique et du reste du monde en termes de besoins adaptés aux ambitions communes. Je voudrais réaffirmer ici haut et fort que nous n’abandonnerons jamais nos compatriotes du Nord et ce qui arrive dans les zones o๠ils vivent est une affaire nationale, ouest-africaine, africaine et même mondiale. Nous le savons et le reste du monde le sait. Nous n’avons d’autre option que de nous unir. Chaque génération a un devoir que lui impose l’histoire. Le nôtre est de reconstruire le Mali que nous ont léguée nos devanciers pour que nous passions le flambeau à  nos successeurs avec des frontières intactes. Notre devoir est un défi et son exécution un sacerdoce. Nous avons des valeurs de civilisation qui nous permettent de nous hisser à  la hauteur du destin. Il nous faut revenir à  l’unité avec la passion qui nous unit et que nous avons en partage ; à  savoir notre amour pour un Mali un, indivisible, prospère et fort. Je vous remercie./.

Edito : Pourquoi il ne faut pas aller à Ouagadougou

Le gouvernement de la République du Mali peine à  trouver ses marques, il peine à  s’imposer. Manque de légitimité, de crédibilité, de sérieux, de compétence, il est critiqué de toutes parts, et de plus en plus ouvertement de la part de nos partenaires étrangers. En 3 mois, quelle avancée, quel succès le gouvernement a t-il enregistré sur le front du Nord, comme dans le reste du pays ? Parler de faible bilan est un euphémisme. Il fallait pourtant s’y attendre. Un gouvernement qui n’est issu ni d’élections, ni d’un consensus national a peu de chances d’obtenir l’adhésion dans un contexte aussi difficile. Ne tirant sa légitimité que de l’Accord Cadre du 6 avril et de son parrain, le médiateur burkinabé, l’équipe de Cheick Modibo Diarra est aujourd’hui condamnée. C’’est un échec pour la CEDEAO. Le Mali est humilié, il ne faut pas en rajouter Une fois ce constat établi de manière unanime, doit-on encore reproduire les mêmes erreurs ? Est-il nécessaire de transporter une nouvelle fois toute la République à  Ouagadougou pour élaborer le gouvernement d’union nationale tant attendu ? Tout à  son devoir d’aider un pays membre, la CEDEAO a péché par manque de pédagogie et de concertation. Elle se trompe lorsqu’elle refuse de prendre en compte les ressorts de la société malienne. Elle a tort de gérer le cas malien comme un simple cas d’école, le Mali n’étant ni la Côte d’Ivoire, ni le Darfour. Les zigzags à  répétition de la médiation burkinabé ont donné une terrible impression d’amateurisme, que n’a d’ailleurs pas manqué de relever le Conseil de sécurité de l’ONU. Malheureusement, cela continue. Décider du gouvernement du Mali au Burkina Faso serait ressenti comme une nouvelle insulte à  la dignité nationale, une nouvelle humiliation pour un Peuple qui souffre déjà  de voir son territoire occupé. Avec une telle méthode, le futur gouvernement risque le même rejet que le président de la Transition et l’équipe actuelle, également imposés sans concertation. La nécessité d’une large concertation nationale A contrario, ce gouvernement d’union nationale ne pourra réussir sa difficile mission que s’il est issu d’un large dialogue inclusif. Convention, forum, conférence, peu importe le terme, les maliens doivent se parler ! Comme le dit l’adage, « le linge sale se lave en famille », car personne ne connaà®t le Mali mieux que les maliens et personne n’aime ce pays autant que les maliens eux-mêmes. Cette concertation, qui ne peut se tenir ailleurs que sur le territoire national, devra définir la feuille de route et le rôle des organes de la Transition. Il en découlera logiquement une nouvelle équipe gouvernementale, formée dans un esprit d’union nationale, et portée par l’adhésion des forces vives, de la volonté populaire. Elle sera ainsi légitime pour mener le Mali à  bon port en ces temps de violente tempête. La mission historique de Cheick Modibo Diarra Les différents acteurs politiques et de la société civile connaissent les enjeux, ils sauront mettre l’intérêt national au dessus des querelles partisanes. C’’est leur devoir. l’Histoire jugera de manière implacable tous ceux qui ne s’inscriront pas dans cette démarche salutaire. A commencer par le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, dont C’’est la mission historique d’organiser la concertation nationale, acte fondateur du renouveau malien. C’’est beaucoup plus fort que d’envoyer un robot dans l’espace.

Convention Nationale de la Junte : Le FDR tourne le dos

La crise malienne peut-elle trouver un début de solution dans la convention nationale proposée par le capitaine Sanogo. Fi des sanctions de la CEDEAO, de l’Union Africaine et des Etats-Unis envers les membres de la junte, le capitaine Sanogo est décidé à  mener le jeu politique au Mali sans se laisser dicter un calendrier quelconque de retour à  l’ordre constitutionnel. Pour cela, il invite l’ensemble des forces vives de la nation à  s’asseoir autour de la table : «Â  Nous invitons l’ensemble de la classe politique et tous les acteurs de la société civile à  se faire représenter, sans exception aucune, à  une convention nationale qui débutera le 5 avril 2012 » dans le but de « décider de ce qui sera le bien de ce pays de façon consensuelle et démocratique en toute liberté », a déclaré le leader des putschistes dans son fief de Kati. Le FDR dit Non Le Front Uni pour la Sauvegarde de la démocratie (F, qui comprend des partis comme l’ADEMA, le RPM ou l’UDD et qui avait exigé le retour à  l’ordre constitutionnel sans délai a décidé de ne pas participer à  cette convention et campe sur ses positions.  » Considérant que cette convention, est contraire et incompatible avec le retour à  une vie constitutionnelle et le rétablissement des institutions décrétées par le CNRDRE, En conséquence, le FDR, composé d’une cinquantaine de partis politiques rassemblant la quasi-totalité des élus nationaux et communaux du Mali, et une centaine d’associations et d’organisations syndicales dont la centrale syndicale des travailleurs du Mali (UNTM), la Coordination des Associations et Groupements des Commerçants Détaillants du Mali (CAGCDM), la Coordination Nationale des Syndicats et Associations des Conducteurs et Chauffeurs Routiers du Mali, le Conseil National du Patronat Malien (CNPM), la Coordination des Associations et Organisations Féminines du Mali (CAFO), l’Association pour le Progrès et la Défense des droits des Femmes (APDF), la Fédération des Associations et Coordinations des Organisations Féminines (FENACOF), le Conseil National des Jeunes du Mali (CNJ), le Barreau Malien, l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM), ne participera pas à  ladite Convention. » Et d’appeler à  une mobilisation de l’ensemble de la classe politique et des forces vives de la Nation, des Maliens de l’extérieur et de la Communauté Sous-Régionale, Régionale et Internationale pour trouver une solution honorable de sortie de crise dans le cadre de la légalité constitutionnelle. Du côté du RPM, IBK qui n’a pas clairement déclaré participer à  la convention ne la rejette pas non plus. « Si le capitaine Sanogo a vraiment l’intérêt des Maliens à  coeur, qu’il rende le pouvoir rapidement », réagit cette auditrice sur une radio locale. Le parti SADI d’Oumar Mariko qui avait été l’un des premiers à  soutenir la junte au pouvoir devrait profiter de cette tribune pour mieux se positionner face à  la junte.  » Si les partis politiques veulent trouver une issue de sortie de crise, ils devront aller au delà  de leurs divergences face à  la junte. Mais si des dissensions persistent, le bénéfice en reviendra à  la junte qui risque de perdurer au pouvoir… », analyse un constitutionnaliste. Du côté de l’URD, on propose plutôt, un plan de sortie de crise en plusieurs points et un éventuel poste de Ministre de la Défense pour le chef de la junte, au moment o๠des émissaires de la junte sont à  Abuja pour négocier une amnistie avec les autorités nigérianes. ATT poursuivi Autre mesure de cette concertation nationale des sanctions contre ATT. L’ancien président a de quoi méditer dans sa résidence dorée, mais la priorité est-elle vraiment au sort du président déchu ? Pointer ATT du doigt comme responsable de la situation au nord, c’est laisser apparaà®tre l’impuissance et le manque de stratégie de la junte face à  l’avancée des rebelles au nord. La tâche s’annonce rude.