Jean-Pierre Bemba : L’épouvantail de Kabila

Jean-Pierre Bemba est sorti de prison, en liberté provisoire. Après avoir passé dix années en prison, condamné par la CPI pour sa responsabilité dans les atrocités perpétrées par sa milice en Centrafrique, il a été, à la surprise de beaucoup, acquitté le  08 juin 2018.

La chambre d’appel de la CPI a considéré que la responsabilité de M. Bemba dans les atrocités perpétrées par sa milice en République centrafricaine entre octobre 2002 et mars 2003 n’avait pas été prouvée. Un coup de tonnerre dans le ciel de la justice internationale. Son procès, ouvert à La Haye en novembre 2010, avait été le premier de la CPI mettant en avant la responsabilité d’un commandant militaire quant à la conduite des troupes sous son contrôle. Condamné en  première instance en 2016 à 18 ans de prison, la peine la plus lourde jamais imposée par la CPI, J-P. Bemba a déja passé près de dix années en prison. La chambre d’appel a estimé que, n’étant pas lui-même présent en Centrafrique lors des faits, il n’aurait pas pu contrôler à distance les agissements de sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC).

10 ans de geôle. C’est l’un des principaux arguments avancés par sa défense pour demander sa libération immédiate. Thijs Bouwknegt, juriste en droit international spécialisé dans les pays africains, cité par Le Monde, estime que la libération du Congolais était « logique ». Reste maintenant à savoir ce que va faire l’ancien vice-président, âgé de 55 ans. « Retrouver sa famille en Belgique »,  où celle-ci est exilée depuis 2007 ;  croit savoir Saleh Mwanamilongo, journaliste congolais. « Même s’il quitte La Haye, il sera en  liberté provisoire, du moins jusqu’à l’audience du 4 juillet prochain », explique-t-il, jugeant « très peu probable » une candidature de J-P Bemba à la prochaine présidentielle dans son pays. Mais l’homme reste très influent. « Même s’il a perdu sa base qui s’est dispersée depuis son incarcération, il est toujours très écouté dans sa province de l’Equateur. Il pourrait être le faiseur de roi », poursuit M. Mwanamilongo qui, comme de nombreux Congolais, se pose des questions sur le chronogramme de cet acquittement. « Les gens se disent que c’est surtout une décision négociée, histoire d’amener une personnalité qui peut faire peur à Kabila, alors que Katumbi et Tsisékédi  n’ont pas réussi à incarner le changement. Son seul grand adversaire reste aujourd’hui Bemba », conclut-il. Bemba, l’épouvantail de Kabila ?

Papa Wemba est mort

Il aura fallu regarder les images des dizaines de fois avant de se résoudre à  comprendre ce qui s’est passé. Papa Wemba, s’est effondré en plein concert sur la scène du Festival de Musique Urbaine d’Anoumabo (FEMUA), pour ne plus se relever… Sur la scène, musiciens et danseuses ne réalisent pas tout de suite ce qui se passe quand le géant s’affale de toute sa taille. La musique continue quelques longues secondes avant que tous se précipitent auprès du corps au sol. Avant qu’un secouriste ne se présente sur la scène, il est déjà  trop tard. « Il est mort », crie une des danseuse. Dans cette nuit abidjanaise du dimanche 24 avril, le public venu faire la fête se retrouve face à  l’horreur. La nouvelle fait le tour des réseaux sociaux avant d’être confirmée quelques heures plus tard par Asalfo commissaire général du Femua qui précise que le chanteur a été victime d’un malaise cardiaque. Il annonce également la fin prématurée du festival. Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, dit Papa Wemba, 66 ans, était le fondateur du label « Viva la Musica », créé en 1977. Il était surtout l’une des plus grandes figures de la musique congolaise, a découvert et influencé des générations de musiciens africains. Ses tubes Analengo, Maria Valencia ou encore Yolele ont largement dépassé le continent africain, faisant du musicien l’un des ambassadeurs de la « world music ». Adieu Papa!

La journaliste Sadio Kanté-Morel expulsée du Congo

« J’ai été menottée, jetée en cellule. Quelques heures plus tard, on m’a embarquée pour l’aéroport, direction Bamako », je suis arrivée vers 9h du matin ». Ainsi témoigne notre consœur Sadio Kanté-Morel, qui n’en revient pas encore de la décision du gouvernement congolais de l’expulser manu-militari, pour des motifs qu’elle juge « fallacieux ». « Sadio Kanté, de nationalité malienne, née à  Brazzaville en 1968 […] a été expulsée du territoire congolais pour défaut de titre de séjour », affirmait hier mardi la Direction générale de la police nationale congolaise dans un communiqué. S’ajoute à  ces griefs, »troubles à  l’ordre public et consommation de drogue ». Des accusations que la principale concernée récuse sans ciller. Jointe au téléphone par Journaldumali.com, Madame Kanté-Morel affirme bel et bien détenir la nationalité congolaise et donc « avoir besoin d’aucun titre de séjour pour vivre « dans le pays o๠[je suis] née ». « C’est accuser mon père de faux et usage de faux, puisque c’est le document de nationalité qu’il m’a remis qui m’a servi toute ma vie durant. Quand aux autres reproches, je ne sais même pas quoi répondre à  ces mensonges » a-t-elle déclaré. « Je reviendrai chez moi » Les principales organisations de défense de la liberté de la presse ont pointé un doigt accusateur sur le gouvernement congolais qui chercherait à  museler la journaliste et en général la presse du pays. Sadio Kanté-Morel est en effet très critique face à  la gestion du pouvoir au Congo et a de nombreuses fois pris position. Sa dernière sortie date d’il y a quelques semaines après l’agression du journaliste congolais Elie Smith, attaqué de nuit à  son domicile de Brazzaville par des hommes armés, qui ont violé sa soeur. « Ils veulent me régler mon compte parce que je dérange » a conclu la journaliste qui affirme qu’elle ne se laissera pas faire et qu’elle retournera bientôt au Congo: « c’est chez moi, je n’ai pas besoin de visa. Sadio Kanté-Morel est correspondante de plusieurs médias internationaux au Congo.

Les femmes francophones en conclave à Kinshasa

Le deuxième forum mondial des femmes francophones s’est ouvert lundi 3 mars à  Kinshasa, capitale de la RDC. Une rencontre placée sous le thème: «Femmes actrices de développement». Les femmes membres des gouvernements et des ONG qui viennent des 77 pays vont réfléchir pendant deux jours sur les actions à  engager pour que chacune dans la société o๠elle est originaire puisse véritablement être actrice de développement. «La femme doit être le moteur qui impulse le développement et qu’elle participe au débat sur les défis mondiaux comme des questions de l’éducation, de l’égalité de genre, de paix. Elles ont chacune quelque chose à  partager, C’’est de cette synergie qu’on va promouvoir les droits des femmes au sein de l’espace francophone», affirme Geneviève Inagosi, ministre congolaise de la Famille, du genre et de l’enfant. Au nombre des oratrices attendues à  ce forum figurent Olive Lembe Kabila, première dame de la RDC, Catherine Samba-Panza, la présidente centrafricaine ainsi que Mary Robinson, l’envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la Région des Grands lacs. Mary Robinson est arrivée dimanche à  Kinshasa pour participer à  ce forum. Elle jouera le rôle de modératrice pour le groupe de travail sur les Femmes et la Paix. Les ministres du Genre de la région et Mme Mary Robinson espèrent encourager les organisations féminines et stimuler l’action des femmes visant à  appuyer la mise en œuvre de l’Accord-Cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération. Cet accord signé en février 2013 à  Addis-Abeba vise à  rétablir la paix et la stabilisation dans l’est de la RDC et dans toute la région des Grands Lacs. Il a été signé par 13 pays de la région. Le premier forum mondial des femmes francophones s’est tenu en mars 2013 à  Paris à  l’initiative de la France. Il a principalement porté sur les violences faites aux femmes dans les conflits armés et les crises politiques.

Euronews va lancer Africanews, une chaîne d’info panafricaine

A l’été 2015, cette chaà®ne diffusée 24h/24 émettra d’abord en anglais et en français, puis dans d’autres langues du continent (portugais, arabe, swahili, etc.). Avec une quarantaine de personnes au départ, elle s’appuiera sur des bureaux régionaux à  travers le continent. Elle sera centrée sur l’actualité de l’Afrique sub-saharienne (hors Maghreb), qui sera sa principale zone de diffusion. Euronews et sa filiale Africanews auront la même charte éditoriale et pourront partager leurs sujets en puisant dans les contenus l’une de l’autre. « Cette synergie vise à  donner à  l’Afrique toute sa place dans le monde de l’information, et au monde toute l’actualité du continent », explique Euronews dans un communiqué. Un nouveau média panafricain Michael Peters, président du directoire d’Euronews, a signé samedi avec Jean Obambi, directeur général de TV Congo, l’accord de coopération pour lancer la chaà®ne. « Notre choix stratégique, extrêmement ambitieux, n’est pas de créer une fenêtre africaine à  l’intérieur d’Euronews, à  l’instar de la plupart des chaà®nes d’information internationales, mais bien de proposer un nouveau média panafricain, libre de ses choix rédactionnels, fait par des Africains pour une audience africaine », indique dans un communiqué Michael Peters. Pour être accessible au plus grand nombre de téléspectateurs africains, elle sera visible en direct sur téléviseur, sur internet et sur mobile, avec aussi une offre de rattrapage sur le site www.africanews.com et des applications mobiles spécifiques. Elle sera financée par la publicité et pourra accueillir des partenaires privés ou publics. Africanews viendra concurrencer les autres télévisions d’information en continu, qui s’intéressent de plus en plus au marché africain, mais rares sont celles qui ont des équipes basées en Afrique ou des éditions multilingues. Concurrencer les autres télévisions Parmi les plus regardées se trouvent la chaà®ne américaine CNN, la britannique BBC World, la française France 24, basée à  Paris, qui émet en anglais, français et arabe, et la qatarie Al-Jazira, qui émet en anglais et en arabe. Al-Jazira avait un projet, pour l’instant repoussé, d’installer à  Nairobi une antenne sur l’actualité de l’Afrique de l’Est en swahili. Elle n’a pas non plus encore concrétisé son projet de diffuser en français. A citer également la chaà®ne publique chinoise CCTV, qui a lancé en 2012 CCTV Africa, basée au Kenya, qui émet un programme d’une heure par jour en anglais sur l’actualité africaine, ou encore CNBC Africa, chaà®ne d’information économique en continu créée en 2007 et basée en Afrique du Sud. La chaà®ne française TV5 Monde a également fait de l’Afrique l’un de ses principaux C’œurs de cible. Euronews, numéro 1 sur le marché des informations en Europe, émet en 13 langues, 24h/24. Ses programmes sont produits par 400 journalistes de 30 nationalités. Avec 7,2 millions de téléspectateurs quotidiens en Europe continentale, elle se place loin devant CNN International (moins de 2 millions), BBC World (1 million) ou France 24. Ses actionnaires sont les télévisions publiques de 24 pays, ainsi que la ville de Lyon. Ses recettes proviennent essentiellement de la publicité.

Adieu « Seigneur Rochereau »

Né à  Bandundu-ville, Pascal Tabu Ley commence par chanter à  l’église puis dans plusieurs chorales scolaires. Il rejoint ensuite le ministère de l’Education nationale comme fonctionnaire puis responsable administratif et financier à  l’Athénée de la Gombe. Pascal Tabu Ley entame une carrière musicale en commençant à  composer dans les années 1950. En 1956, il chante avec Grand Kalle, un chanteur et chef de groupe, considéré comme le père de la musique congolaise moderne. C’’est alors le début d’un succès fulgurant pour celui qui prend le nom de scène de Seigneur Tabuley Rochereau. Comme son mentor, Rochereau va apporter avec son orchestre l’African fiesta National pas mal d’innovations dans la rumba congolaise. On lui attribue notamment l’adoption de la batterie. Une mode qui entraà®nera la création de plusieurs orchestres comme les Bella Bella des frères Soki. La gloire et l’exil Très inspiré par la pop musique et le rhythm and blues des années 1960-1970, Rochereau n’hésite pas à  se produire sur scène avec des pantalons«patte d’éléphant» et coiffure Afro. Il est le premier chanteur africain à  se produire à  l’Olympia. Bien que très bon et grand chanteur solo, le Seigneur Tabuley a réussi quelques duos assez mémorables avec d’autres chanteurs qui l’accompagnaient avec des chansons comme «Permission» et «Rendez-vous chez là  bas» avec Mujos, « Souza» et «Maguy» avec Sam Mangwana, «Ki makango mpe libala» et «Gipsy» avec NDombe Pepe. Suite au recours de l’authenticité, lancé par le président Mobutu Sese Seko, Pascal Tabu devient «Tabu Ley». Il s’est ensuite exilé aux à‰tats-Unis puis en Belgique, d’o๠il prend parti contre la dictature de Mobutu. Après la chute du régime, il revient au Congo et se lance dans la vie politique tout en poursuivant ses activités artistiques. Il a été nommé député à  l’Assemblée consultative et législative de transition et a exercé en 2005, les fonctions de vice-gouverneur de la ville de Kinshasa. En 2012, lors de ses 72 ans d’âge, Tabou Ley a été décoré à  Kinshasa, par le Chancelier des ordres nationaux, de deux médailles d’or dont une de mérite civique et l’autre des arts, sciences et lettres, en signe de récompense pour ses nombreuses œuvres artistiques qui ont valorisé la culture congolaise à  travers le monde. Tabuley chante « Mokolo Na Kokufa « , « le jour o๠je mourrai »… En 46 ans de carrière, Tabu Ley a composé plus de 3 000 chansons et vendu plusieurs milliers de disques. Quatre de ses fils, Pegguy Tabu, Abel Tabu, Philémon et Youssoupha, ont percé dans le milieu de la musique en tant que chanteur, compositeur. Le célèbre chanteur congolais était dans le coma depuis plusieurs jours. Selon son fils Charles Tabu, joint par Radio Okapi, Tabu Ley est mort de suite de diabète après avoir été terrassé par un accident cardiovasculaire (AVC) il y a plus de deux ans. Dors en paix, Seigneur Rochereau

« Septième Jour » : Pierrette Adams signe son 7è opus

Un mystère pour autant dissipé ? Nenni ! Rencontrée aux festivités du cinquante-troisième anniversaire de l’indépendance organisées par le Comité Mwana N’Déya à  Villeneuve-Prairie les 17 et 18 août, l’ancienne hôtesse d’Air Afrique nous transporte dans son nouvel univers musical en onze escales. Deux ans de dur labeur avant l’aboutissement du « septuor » de Pierrette Adams. Auparavant ont paru six albums, dont cinq regroupés dans une compil «best of» lors du dixième anniversaire de sa longue carrière. Les mélomanes d’Abidjan, transitant par Dakar pour atterrir à  Brazzaville, fredonnent encore les chansons des albums Journal intime, le premier en 1994, Caterpillars, Notre histoire. «Mon septième album est le fruit d’un travail acharné. J’ai pris le temps de revenir sur les sons, les arrangements, les paroles jusqu’à  placer ma voix d’une façon nette et limpide», explique, sourire en coin, l’hôtesse-chef de cabine, éternelle citoyenne du monde qui vit désormais à  Paris. Pour cet album, l’artiste a puisé dans sa sensibilité féminine, teintant ses morceaux de respect à  l’égard de ses aà®nées, «trop vite parties de cette terre». Elle mène à  bien sa carrière et revendique la place de la femme dans nos sociétés. Sa dédicace dans l’album numéro 7, C’’est un véritable plaidoyer pour la femme. «Je dédie, dédicace-t-elle, cet album à  toutes les femmes pour la place qu’elles devraient occuper dans nos sociétés, en particulier en musique, raison pour laquelle, par le biais de Mpongo Love, je rends hommage à  quelques-unes d’entre elles qui nous ont quittés.» Et elle termine en ces termes: « Il y a une vie avant, une autre après. Entre les deux, elles donnent la vie. Respect!» La native de Pointe-Noire, au Congo, est désarmante dans ses propos. Mais elle met les mélomanes d’accord sur la mise en scène musicale de façon à  faire passer son message. Tantôt zouk, tantôt rumbadombolo en passant par Fétiche Mpongo, le temps d’écraser une larme par le texte poignant autobiographique de Mpongo Love, l’écoute de Septième Jour transporte les voyageurs à  bon port jusqu’à  la onzième chanson. Pierrette Adams joue de son timbre vocal proche de la diva Abeti Masikini, de Bella Bellow par sa voix suave effleurant la douceur des abords du fleuve Congo, ou la mélancolie du fado de Cesaria Evora quand elle chante en portugais. Le travail accompagné par Eric Virgal et Maà¯ga a porté ses fruits et comblé les attentes. La balance sonore des courants musicaux tant recherchée par Pierrette est assurée : zouk-rumba-ndombolo. Autre partition patriotique à  laquelle Pierrette Adams veille : son appartenance au Congo, pays qu’elle a quitté en 1982 pour la Côte d’Ivoire o๠elle a vécu pendant 19 ans, puis le Sénégal, avant de poser ses valises en France. «Je suis congolaise, mais je suis une fille du continent, martèle-t-elle. Je suis heureuse de replonger dans les festivités de l’indépendance du Congo.» Une simplicité patriotique exemplaire loin de son pays d’origine. Une simplicité active dénuée de tout repos le septième jour. Une simplicité musicale à  suivre en écoutant Septième Jour de Pierrette Adams

FESPAM: c’est parti pour la 9è édition!

Le FESPAM dont l’objectif premier est de promouvoir et valoriser la musique africaine dans ses trois grandes dimensions (traditionnelle, moderne et religieuse) va rassembler jusqu’au 20 juillet , près d’un millier de festivaliers venus de la diaspora et de plusieurs pays africains. Selon le président du Comité, le ministre congolais de la culture et des arts, Jean-Claude Gakosso, le thème retenu « Les musiques africaines, facteur d’authenticité et vecteur du développement » répond au sursaut des pays émergents. «Après l’Asie et l’Amérique latine, le tour revient aujourd’hui à  l’Afrique. Notre continent est en effet à  son tour convoqué au rendez-vous de l’émergence. à‰mergence au-dessus des ténèbres de son interminable Moyen-âge. à‰mergence dans le cénacle du développement économique, du progrès social et de la raison», a-t-il précisé. La direction générale du festival a, par ailleurs, indiqué que cette édition sera honorée par la présence de Mme Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco. Un menu varié allant des ateliers sur les droits d’auteurs, d’un marché de la musique africaine (MUSAF), d’un symposium et d’une exposition d’instruments de musique traditionnelle, outre les spectacles populaires dans les coins et recoins de Brazzaville sera proposé aux spectateurs. Une 8ème édition arrêtée suite à  une bousculade Il est à  signaler que la 8ème édition du FESPAM en 2011 avait été arrêtée un jour après son lancement par le gouvernement, suite à  un incident tragique qui avait occasionné sept morts et de nombreux blessés lors de la cérémonie d’ouverture. l’incident avait eu pour origine une bousculade à  l’entrée du stade Félix Eboué o๠se déroulait un spectacle inédit des Brésiliennes vêtues de tenues à  l’image de celles du carnaval de Rio de Janeiro. Pour la bonne tenue de cette édition, il a été recommandé au Commissariat général du festival, entre autres d’observer rigoureusement les critères de sélection des artistes, de mettre en place une sécurité spécifique à  l’événement. « Nous avons fait recours à  l’expertise extérieure pour prêter main forte à  la police et la gendarmerie nationales », a confié le ministre Jean-Claude Gakosso. Le Festival panafricain de musique qui est une initiative de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) devenue l’Union africaine (UA) afin de promouvoir la musique africaine, d’aider à  la création d’un marché de la musique africaine, de créer une émulation entre les musiciens dans un environnement de fête, est célébré tous les deux ans.

Drame à Brazzaville

Selon les habitants de la ville, plusieurs centaines de personnes ont perdu la vie suite aux explosions qui ont secoué le quartier de Mpila.Un court-circuit en serait la cause. Le 4 mars 2012, sera classé dans les annales du Congo comme une journée noire. Le ciel de la capitale politique Brazzaville garde encore les séquelles de la série de déflagrations dont le panache de fumée s’est élevé au-dessus de la ville atteignant Kinshasa, la capitale de la RDC voisine. Cette série d’explosions, 5 au total, venait d’un dépôt de munitions situé dans la caserne de blindés à  Mpila, dans l’est de Brazzaville. De nombreuses familles sont aujourd’hui endeuillées. Une source diplomatique européenne indique que le bilan provisoire serait de plus de 200 morts et quelque 1 500 blessés. Certains témoins évoquent le chiffre effroyable de 700 victimes, des dizaines de personnes ayant été ensevelies sous les décombres des maisons n’ont pas encore été comptabilisées. Panique générale, hopitaux débordés Selon divers récits, la série d’explosions a été tellement forte, que les vitres ont été soufflées dans un rayon de 4 à  5 kilomètres à  la ronde, jusqu’à  Kinshasa, de l’autre côté du fleuve. Deux églises ont été sévèrement touchées avec plusieurs centaines d’adeptes à  l’intérieur causant des dizaines de morts, de nombreuses personnes blessées par les éclats d’obus ou l’effondrement des maisons suite à  des fortes détonations d’obus, des personnes fuyant les quartiers de Ouenzé au centre de Brazzaville et plusieurs blessés entassés dans les hôpitaux de Brazzaville. Un vent de panique a saisi la population. D’aucuns ont tenté de se mettre en sécurité auprès de la famille ou des amis dans des quartiers périphériques au nord de Brazzaville. Malgré les appels au calme du gouvernement, les marchés, boutiques, et autres buvettes ont fermé et la vie semblait s’arrêter ce dimanche à  Mpila, en proie à  une véritable psychose. Certains ont même parlé d’affrontements entre l’armée et des agresseurs, ou encore d’un coup d’état. Face à  ce drame, le gouvernement congolais s’est exprimé par la voix du ministre de la Défense Zacharie Bowao. « Tous les médecins ont été appelés à  la rescousse des hôpitaux de Brazzaville débordés » par les très nombreux blessés, dont certains décèdent faute de soins. Il est encore très difficile de comprendre ce qui a bien pu se passer et cela d’autant plus que, les communications téléphoniques restent très difficiles. Selon un membre du gouvernement congolais, il ne s’agirait pas d’une mutinerie et la thèse de l’accident reste privilégiée. Les autorités militaires ont d’ailleurs indiqué ce lundi 5 mars que les premiers éléments de l’enquête ouverte hier permettent de penser qu’un court circuit serait à  l’origine du drame.

Rwanda-Congo : le commerce remède aux conflits ?

Effets du commerce sur les conflits Deux questions s’imposent : pourquoi le conflit a connu (ou connait) une certaine régularité ? Comment y remédier ? Trouver les réponses n’est pas tâche facile. C’est là  qu’entre en scène la science économique. Les économistes comme les politologues d’obédience libérale soupçonnent d’autres vertus au commerce, hormis l’augmentation de richesse. Cela remonte déjà  à  l’époque des philosophes des Lumières. Montesquieu pouvait déjà  écrire : «L’effet naturel du commerce est de porter la paix. Deux nations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes : si l’une a intérêt d’acheter, l’autre a intérêt de vendre ; et toutes les unions sont fondées sur des besoins mutuels. » (De l’esprit des lois, 1758). Cette idée, on la retrouve en toile de fond dans la construction de l’Europe, qui sortait des guerres mondiales. Aujourd’hui, cet argument du «doux commerce » pacificateur est nuancé. Les effets du commerce sont ambigus selon que l’on considère le commerce bilatéral ou selon que l’on analyse la situation dans l’optique de l’ouverture multilatérale. Pour les appréhender, le raisonnement économique se fait en termes de coûts-bénéfices. Les échanges bilatéraux génèrent des gains et augmentent ipso facto le coût d’un conflit militaire entre les deux pays. Ainsi, le manque à  gagner une fois que la guerre éclate est non négligeable. Pire, ses impacts sont persistants dans le temps (destruction des infrastructures, des vies et de la confiance, rendant subséquemment les échanges futurs difficiles). On a donc beaucoup plus à  perdre qu’à  gagner. A ce sujet, les conflits indo-pakistanais sont éclairants. Donc, en termes économiques, le coût d’opportunité est élevé et la probabilité de conflit baisse en présence d’un commerce bilatéral. L’échec des négociations entre les deux pays est d’autant moins vraisemblable que le coût d’opportunité de la guerre est élevé. Par contre, si le commerce bilatéral réduit les tensions notamment à  cause de la dépendance réciproque, cela n’est pas forcément le cas dans une configuration de commerce multilatéral. Ce dernier multiplie les sources d’approvisionnement pour les pays en échange. Ce qui a comme corollaire la réduction du coût d’opportunité de toute guerre bilatérale et assure (et rassure) de ce fait un pays en cas de conflit militaire. Les économistes savent également que les facteurs géographiques sont importants tant pour le déclenchement de conflit que pour le commerce. Pour les pays distants de plus de 10 000 km, le commerce n’a pas d’effet significatif sur la probabilité de conflit. En revanche, l’effet est beaucoup plus important pour les pays proches, comme dans le cas de la RDC et du Rwanda. « La raison sous-jacente est que les coûts liés au commerce international diminuent fortement pour les pays proches (coûts de transport et coûts d’acquisition d’information sur les marchés étrangers). Récurrence des conflits Simultanément, la guerre est un phénomène essentiellement local : la prévalence de conflits est de 5 % pour les pays proches dont la distance est inférieure à  1 000 km ; elle tombe à  0,25 % pour ceux dont la distance est comprise entre 1 000 et 7 500 km ; elle est de 0,16 % pour les pays distants de plus de 7 500 km. La raison sous-jacente est que la proximité attise les rivalités territoriales, les conflits d’origine ethniques ou religieuses (sic !), bref les tensions géopolitiques en général. » Si l’on tient là  l’explication de cette « permanence » de conflit, que faut-il faire pour atténuer sensiblement les tensions entre les deux pays, en dépit de cette « prédisposition » naturelle ? Intensifier les échanges entre les deux pays est l’une des réponses. Un doublement du commerce bilatéral entre les deux pays réduirait la probabilité d’escalade de 30 à  28 %, dix années de paix la réduiraient à  25 %, selon les trois économistes citées ci-haut. La solution du commerce bilatéral paraà®t donc très pertinente pour remédier sensiblement aux conflits rwando-congolais. Et quand on compare l’écart du commerce réel entre les deux nations et le commerce potentiel, on se rend vite compte qu’ils ont beaucoup plus à  gagner en échangeant biens et services. La potentialité ici se mesure en termes d’échanges réciproques en considérant la proximité, les liens historiques et culturels entre les deux nations. Somme toute, le commerce entre les deux nations activera le processus de négociation à  chaque fois que les tensions monteront. Mais aussi, pour les dirigeants déclencher un conflit sera fonction des coûts humains et économiques qui en découlent. Si ce pari est réussi, les conflits ne seront plus naturellement ab libitum. D’oà¹, vive le commerce !