Football malien : Une crise sans fin

Après plusieurs semaines de divergences d’interprétation de la sentence du 15 novembre 2018 du Tribunal arbitral du sport (TAS), les protagonistes de la crise du football malien et le Comité de normalisation ont été conviés par la FIFA à une rencontre à Zurich, en Suisse, le 27 février dernier. Cette réunion, très attendue comme moyen de mettre enfin un terme aux différends des camps antagonistes, n’a pourtant pas eu les résultats escomptés. 

La fin… n’est pas pour tout de suite. La réunion suscitait l’espoir, elle n’a pas réellement permis de faire bouger les lignes. Dans les locaux de la FIFA, les protagonistes de la crise malienne du football se sont retrouvés pour faire converger leurs différents points de vue. L’instance dirigeante du football a d’abord tenu lors de la rencontre à faire comprendre aux différents acteurs du football malien les droits et les obligations concernant les différentes sentences du TAS que la FEMAFOOT avait l’obligation d’appliquer, à savoir celles de 2015, 2016 et surtout de 2018, qui concerne directement le CONOR et a suscité beaucoup d’incompréhension. Il s’agissait pour la FIFA de rechercher la faisabilité d’une entente entre les différents acteurs pour aboutir à l’organisation d’un championnat dans un format qui fasse participer la majeure partie des clubs, sans pour autant impacter la mise en œuvre de la sentence, dont l’application, selon la FIFA, est non négociable.

Blocages persistants

« Les acteurs n’ont pas pu s’entendre. Chaque camp est resté figé sur sa position, ce qui ne permet pas du tout de faire évoluer les actions de normalisation », déplore Mme Daou Fatoumata Guindo, présidente du Conor. En revanche, le seul point ayant fait l’objet d’un consensus est l’organisation d’un championnat de première division avec 23 clubs. Dans une circulaire datant du 28 décembre 2018, le CONOR avait annoncé la reprise du championnat national, à l’arrêt depuis 2017, pour janvier 2019 et dévoilé une liste de 16 clubs devant prendre part à la Ligue 1. Cette décision, selon le comité, est conforme à la sentence du TAS du 15 novembre 2018. Elle pénalisait du coup plusieurs clubs. Ces derniers, notamment l’US Bougouni, avaient donc protesté. « Un club est relégué quand son classement dans un championnat l’impose ou suite à une mesure disciplinaire. Aucun de ces deux cas n’est valable ici », expliquait dans la foulée Mamadou Diallo, Vice-président du Stade Malien, club soupçonné par beaucoup d’être la « mano negra » de cette agitation. Si le principe semble être acquis cette fois-ci sur la forme, le fond continue de diviser. « On peut augmenter le nombre de clubs qui joueront le championnat, mais en préservant ce que la sentence du TAS a dit au moment de l’assemblée générale élective. Je pense que c’est à ce niveau que les deux camps ont émis des réserves. Donc on peut dire qu’ils sont d’accord pour jouer le championnat à 23, mais avec des modalités différentes», explique la présidente du CONOR.

La pomme de discorde s’accentue effectivement à ce niveau, les deux camps ne s’étant pas mis totalement d’accord au cours de la rencontre de Zurich. « Nous avons proposé, pour  une sortie de crise, que les uns et les autres puissent cheminer ensemble, qu’on accepte les 23 clubs et également l’adoption des nouveaux textes.  L’autre camp n’a pas voulu. Pour lui, non seulement les 23 n’iront pas aux élections, mais ils n’iront pas non plus à la relecture et à l’adoption des nouveaux textes »,  déclare Kassoum Coulibaly dit Yambox, président de la ligue de football du district de Bamako, l’un des protagonistes des discussions avec la FIFA.  Selon lui, c’est aussi et surtout un problème de quorum et de collège électoral et il faut que cela soit fixé  avec toutes les équipes qui jouent en première division ainsi que celles de deuxième division. « Tout le monde est concerné et doit être présent pour la relecture des textes, y compris les ligues, les clubs, les groupements des anciens footballeurs, les anciens arbitres, les entraineurs et autres, afin qu’un texte consensuel soit adopté et  que les uns et les autres soient obligés de s’y conformer », avance celui qui soutient également que la solution à la crise se trouvera entre Maliens.

La fin par la FIFA ?

Si la rencontre de Zurich n’a pas sonné le glas de la crise qui secoue le football malien, elle aura néanmoins eu le mérite de rassembler les différents protagonistes autour d’une table pour discuter des réels blocages. « Cela a été un grand soulagement pour notre football. D’abord, les deux bords qui sont retranchés, le camp Sahala Baby et le camp Bavieux Touré, se sont retrouvés autour d’une même table et cela  est important », se réjouit Baba Cissouma, directeur de publication du Journal sportif Match.

Dans le communiqué qui a sanctionné la rencontre, la FIFA précise qu’elle prendra une décision sur cette situation dans les prochains jours. Décision qui devrait intervenir cette semaine et à laquelle reste suspendus tous les acteurs. Elle devrait trancher de manière définitive les différents antagonismes. « La FIFA, en prenant sa décision finale, peut s’imposer à tout le monde et, avec l’appui du politique, c’est-à-dire le gouvernement malien, tout le monde devrait rentrer dans le rang », pense M. Cissouma. Il ajoute que c’est la « dernière chance pour notre football de voir enfin le bout du tunnel ». Plusieurs observateurs estiment que les autorités, le Président de la République notamment, devraient s’impliquer pour mettre un terme définitif à la crise. Le chef de l’État, dans son message de félicitation aux Aiglons Champions d’Afrique, s’est exprimé sur la question. Le président du collectif des ligues et clubs majoritaires, Mamadou Dipa Fané, a affirmé qu’il ne répondrait qu’à la seule convocation du Président IBK pour parler de la crise. « Par respect pour sa fonction », a-t-il ajouté.

Mais il parait clair aujourd’hui que la décision finale de la FIFA risque de ne pas être acceptée par un l’un ou l’autre des deux camps. Le CONOR est accusé par certains acteurs de prendre des décisions en affinité avec un camp précis. Si la situation en arrive là, des conséquences vont forcément en découler. Même si, à en croire Baba Cissouma, le football malien ne peut être suspendu par la FIFA en l’absence de certains critères bien établis, les acteurs qui feraient perdurer le blocage risqueraient pour leur part des sanctions allant du blâme jusqu’à, au pire des cas,  une radiation définitive des affaires du football. Le ministère des Sports dit « suivre de près » la situation et attend la décision de la FIFA avant de se « décider ».

Mandat prorogé

Pour permettre l’aboutissement de sa mission de normalisation, le mandat du CONOR a une nouvelle fois été prorogé par la FIFA. Désormais, le comité, dont le précédent mandat a pris fin le 28 février reste en place jusqu’au 31 août 2019. La feuille de route n’a pas changé. Le CONOR est tenu principalement de faire adopter les nouveaux textes de la FEMAFOOT et d’organiser l’assemblée générale élective pour l’élection d’un nouveau bureau exécutif.

Mais, dans l’immédiat, le comité de normalisation s’attèle déjà à la préparation du possible championnat à 23 équipes. « Nous allons déjà travailler sur le projet de règlement spécial pour le championnat à 23 clubs et sur un projet de calendrier, tout en sachant que le temps nous est compté, en attendant la décision que la FIFA nous fera parvenir dans les jours à venir », projette Mme Daou Fatoumata Guindo. Ce championnat devrait prendre fin au plus tard au mois de mai, afin que les clubs qui seront qualifiés à son issue puissent participer aux compétitions continentales. « Il nous sera très compliqué d’être dans les temps. Déjà à 16 c’était un peu juste, et à 23, je me demande comment ils vont pouvoir s’en sortir », commente un acteur du football. La course contre la montre est donc lancée.

(Défis de 2019-5/7) Crise du football : L’impossible résolution ?

Les travaux d’Hercule. Si une expression devait désigner la résolution de la crise qui secoue le football malien depuis plus de quatre ans, ce serait bien celle-ci. Quatre années d’une crise aux équations multiples.

Deux « tendances » s’opposent. Celle fidèle à l’ancien Comité exécutif de la FEMAFOOT, dirigé par Boubacar Baba Diarra, et le Collectif des ligues et clubs majoritaires (CLCM). Jugeant la gestion financière de Diarra « calamiteuse », le collectif lui a demandé des comptes. Suite à cela, plusieurs de ses membres ont été suspendus de toute activité liée au football. Le Tribunal arbitral du sport (TAS), saisi par ces derniers, a rendu une première sentence le 4 octobre 2016. Elle enjoignait au Comité exécutif de l’époque de convoquer une nouvelle Assemblée générale en respectant ses propres statuts et règlements. Celle-ci s’est donc tenue à Sikasso le 29 novembre 2016. Elle a décidé de la levée des suspensions de certains membres du collectif et à des suspensions atténuées pour d’autres. S’exprimant dans nos colonnes à l’époque, le Président du collectif, Mamadou Dipa Fané, qualifiait cette assemblée, à laquelle son regroupement n’a pas pris part, de « non évènement ». Une nouvelle procédure était donc engagée auprès du TAS contre cette assemblée générale.

Une sentence, plusieurs interprétations

La juridiction a rendu une nouvelle sentence le 15 novembre 2018. À son point 3, le TAS « annule l’assemblée générale extraordinaire de la FEMAFOOT du 29 novembre 2016… » et ordonne en son point 4 au Comité de normalisation de la FEMAFOOT, mis en place par la FIFA en janvier 2018, de « convoquer une assemblée générale en respectant les statuts et règlements de la FEMAFOOT(…). La liste des membres devant être convoqués à cette assemblée générale ordinaire doit correspondre à celle sur la base de laquelle l’assemblée générale ordinaire du 10 janvier 2015 a été convoquée et le quorum … ». « La sentence est très claire, il n’y a plus rien à dire. Le TAS ordonne de retourner en arrière afin de gommer toutes les irrégularités constatées depuis plusieurs années », commente Mamadou Dipa Fané. Le CONOR, sommé dans la sentence d’organiser une assemblée générale, avait, au mois de décembre 2018, convoqué les acteurs du football afin de faire le point. « La sentence du 15 novembre sera appliquée dans son intégralité. Nous avons entendu beaucoup d’interprétations, mais une décision de justice n’est pas à interpréter, elle est à appliquer et nous l’appliquerons », assurait la Présidente du comité, Mme Daou Fatoumata Guindo.

Le CONOR a donc, dans une circulaire datant du 28 décembre 2018, annoncé la reprise du championnat national, à l’arrêt depuis 2017 pour cause de crise, pour janvier 2019, et dévoilé la liste des 16 clubs devant prendre part à la Ligue 1. Cette décision selon le comité, est conforme à la sentence du TAS. Elle relègue du coup plusieurs clubs. Ces derniers, notamment l’US Bougouni, ont protesté. « Un club est relégué quand son classement dans un championnat l’impose ou suite à une mesure disciplinaire. Aucun de ces deux cas n’est valable ici », explique Mamadou Diallo, Vice – président du Stade Malien, club soupçonné par beaucoup d’être la Mano negra de cette agitation.

Blocages persistants ?

Face à cela, le CONOR a envoyé une nouvelle correspondance dans laquelle il dit suspendre sa décision de reprise du championnat sur instruction du ministre des Sports. Le mot « instruction » pourrait valoir au Mali une suspension par la FIFA, en conformité avec ses statuts qui interdisent toute immixtion politique dans les affaires du football. « Le ministre a suggéré cette décision afin de préserver le tissu social, il ne l’a pas instruite. Nous ne pouvons empêcher le CONOR de conduire ses activités, nous connaissons les textes et ne saurions risquer une suspension de notre pays », se défend Modibo Bakaga, directeur national des Sports et de l’éducation physique. « Nous sommes confiants quant à la résolution prochaine de cette crise », ajoute-t-il.  Simple effet d’annonce ? « Le CONOR n’a pas compétence pour l’exécution de la sentence » affirme Diallo, qui ajoute qu’ils feront usage de leurs droits. Un recours contre le TAS peut être introduit auprès du tribunal fédéral suisse. « Le CONOR avait commencé l’exécution de la sentence, mais là il est empêché d’agir. Nous ne reculerons pas, nous sommes comme des chats échaudés, nous n’écouterons plus personne. Que chacun se réfère à la sentence », conclut Fané.

Crise du football : Le CONOR fait le point

Le Comité de Normalisation du football malien (CONOR) a tenu samedi 25 août 2018 une conférence de presse à son siège (FEMAFOOT) pour faire le point sur les différentes activités menées depuis la prorogation de son mandat en avril dernier, ainsi que les grandes perspectives  à venir.

Quatre mois après la décision de la FIFA  d’accorder un temps supplémentaire au CONOR dans sa mission de résolution de la crise du football malien, le comité fait le point. Beaucoup d’actions ont depuis été menées pour enfin sortir  de l’ornière. Dernière ligue encore non conforme il y a peu, la situation a Ségou a été régularisée, avec la mise en place d’un bureau légitime. « Par rapport à notre mandat qui était la désignation des délégués légitimes, nous pouvons dire que nous en avons fini », explique Mme Daou Fatoumata Guindo, présidente du CONOR. En revanche, trois activités principales, selon la nouvelle feuille de route du mois d’Avril, sont toujours en cours.

Relecture des textes         

A en croire Mme Daou, le premier draft est attendu en principe à la fin du mois d’août avant d’être envoyé dans la semaine du 3 septembre 2018 aux ligues et aux clubs de première division afin d’avoir leurs observations. Avec un délai de retour d’observations pour traitement au niveau du CONOR, le document-projet devrait être envoyé à la FIFA pour validation en attendant la convocation de l’assemblée générale de la fédération malienne de football pour l’adoption. «  Si tout se passe comme on le souhaite, nous comptons envoyer ces documents à la FIFA dans la semaine du 20 septembre 2018 », précise la présidente du CONOR.

Audit judiciaire

Cet audit commandité par la FIFA sera réalisé en collaboration avec le comité de normalisation mais ce dernier n’en est pas au devant. Comme le dévoile Mme Daou Fatoumata Guindo, depuis la fin de l’élection du bureau de la ligue de Ségou, une correspondance faisant le point des activités et aussi demandant la période d’arrivée de la mission d’audit a été envoyée à la FIFA. « Nous n’avons pas encore reçu la réponse à cette correspondance mais suite aux entretiens téléphonique nous savons qu’elle a été bien reçue et nous avons été notifiés que sa réponse est en train d’être traitée », souligne celle qui tient au respect de l’échéance du mandat du CONOR, le 31 octobre 2018.

Assemblée électif du bureau fédéral

Il est important de signaler que le CONOR  ne pourra pas respecter le délai statutaire stipulant la convocation de l’assemblée électif du bureau fédéral 90 jours avant sa tenue car lui-même travaillant dans un délai déterminé et assez court. « Nous projetons d’organiser l’assemblée au plus tard  les 10 derniers jours du mois d’octobre et lancer l’appel à candidatures au moins 30 jours avant le jour de l’assemblée », planifie la présidente. Cette proposition de calendrier sera communiquée à la FIFA dès la semaine prochaine pour son approbation.

En attendant une reprise normale de l’instance dirigeante du football national, le ballon rond continue par rouler tant bien que mal sur les terrains. La Coupe du Mali organisé justement par le CONOR pour permettre à nos clubs de se présenter aux compétitions africaines la saison prochaine est actuellement au stade des quarts de finale.

Mme Daou Fatoumata Guindo, Présidente du CONOR : « Nous ne sommes pas là pour nous éterniser »

A l’orée d’importantes échéances pour le CONOR (Comité de normalisation du football), sa présidente a accordé un entretien au Journal du Mali. Mission sauvetage de la saison footballistique, avenir du comité ou même attaques contresa personne, elle répond sans se dérober.

A quatre mois de la fin de votre mandat, ou en êtes-vous avec la normalisation du football malien ?                                                                                                                                                      

Nous avons toujours les mêmes objectifs, mais cette-fois ci avec plus de précision. Gérer les problèmes dans certaines ligues et faire si nécessaire la relecture des textes, afin qu’ils soient conformes à ceux de la FIFA et de la CAF. Nous devons aussi obtenir le quorum et faire l’audit. Pendant notre première phase de travail, nous avons pu gérer toutes les ligues, sauf celle de Ségou. La FIFA a donc prorogé notre mandat le 26 avril jusqu’au 31 octobre 2018, en précisant certains points. Car, à un moment donné, nous voulions commencer les compétitions, mais beaucoup de clubs étaient réticents, prétextant que nous n’étions pas habilités à organiser des compétitions, notre rôle se limitant à l’organisation de l’élection du président de la FEMAFOOT. J’ai donc écrit à la FIFA pour avoir des clarifications, car cela entrait dans le cadre de la gestion des affaires courantes. Jusqu’à la fin du mandat, la FIFA n’a pas répondu à ma correspondance, ce n’est que lors du renouvellement que l’instance a apporté des précisions, affirmant que nous pouvions organiser le championnat et les autres compétitions.

Vous avez engagé une course contre la montre pour sauver la saison footballistique grâce à la Coupe du Mali. Êtes-vous confiante ?

Oui, nous le sommes. Nous avons demandé l’engagement de tous les acteurs du football. Je pense que leur esprit footballistique va nous permettre de sauver la saison. Pas pour le CONOR, mais pour le football malien, pour les clubs, qui doivent disputer les compétitions africaines. Nous avons pris beaucoup de retard parce que le CONOR n’a pas les mêmes moyens qu’un comité exécutif élu. Nous travaillons exclusivement avec les coûts opérationnels. C’est d’ailleurs sur ces coûts que nous voulons sauver la saison. Je pense que nous obtiendrons gain de cause, même si le financement a pris un peu de retard.

Un programme encore officieux situe les dates de cette Coupe du Mali en même temps que la présidentielle…

Nous n’avons pas le choix. Nous sommes tenus de finir de finir notre compétition pour fin septembre. Parce que nous devons obligatoirement engager nos clubs pour le 15 octobre au plus tard. C’est pourquoi nous avons rencontré les acteurs du football pour leur expliquer qu’il y aura l’élection présidentielle, la saison des pluies, beaucoup de défis et qu’ensemble nous devons les relever.

Certains préalables sont requis pour vous permettre de mener à bien vos missions. Pour l’heure ils ne sont pas encore remplis. Pensez-vous pouvoir le faire avant la fin de votre mandat ?

Nous sommes en collaboration avec la FIFA pour l’audit. C’est elle qui va le déclencher, c’est elle qui va désigner le cabinet. Ensuite le cabinet viendra au Mali et se mettra en rapport avec le CONOR. C’est une inquiétude qui nous a amené à écrire à la FIFA pour lui demander à quel moment les auditeurs seraient là. Nous n’avons pas encore reçu de réponse. Il y a un volet relecture des textes. Nous travaillons dessus. La commission en charge a déjà commencé. Nous allons faire notre part et nous l’enverrons à la FIFA pour une vérification de conformité. Dans le schéma initial, c’était à la FIFA d’envoyer des experts, car c’est elle qui a posé ses conditions dans la feuille de route. Donc elle sait quel est le problème et où il se situe. Nous avons demandé cette expertise sans succès et nous nous sommes dits : qu’à cela ne tienne, nous ferons ce que nous pouvons faire.

La lenteur du CONOR vous est directement imputée, votre méconnaissance du football et de la crise malienne étant notamment mise en avant ?

Ce sont des réactions subjectives. Il faut seulement comparer les comités de normalisations. Nous savons les avancées que nous enregistrons, nous faisons le maximum de ce que nous pouvons faire. Gérer une crise, ce n’est pas s’asseoir et prendre des décisions, comme si nous voulions forcer certains à aller dans une direction. Pour avancer sur les dossiers, les acteurs du football ont aussi leur rôle à jouer. Souvent, ce sont ces propres acteurs qui nous font perdre du temps. Il nous faut avancer rapidement afin que le CONOR finisse sa mission. Nous ne sommes pas là pour nous éterniser, nous sommes plutôt là pour le développement du football. Nous souhaitons donc l’engagement des uns et des autres pour sortir de cette mauvaise passe.