Présidentielle : les consignes de vote divisent les musulmans

Ces associations et mouvements doivent-ils donner des consignes de vote ? La question divise actuellement le milieu de ces regroupements, en dépit de la parole d’honneur du président du Haut conseil islamique du Mali, l’iman Dicko de ne pas se mêler de la chose. l’association Sabati 2012 a jeté un pavé dans la mare en donnant le portrait-robot du candidat pour lequel elle appellera à  voter. Avant, C’’est le Chérif de Nioro du Sahel qui a appelé publiquement à  voter pour un candidat et à  voter contre les candidats d’un regroupement politique. l’histoire se répète. Car, en 2002, les «leaders musulmans » avaient appelé à  voter pour l’un des 24 hommes qui briguaient la magistrature suprême. Dans un pays qui sort petit à  petit de l’invasion d’une partie de son territoire par des individus se réclamant de l’islam avec comme revendication principale l’application de la charia, les leaders musulmans doivent-ils s’engager dans une telle manœuvre. Islam et politique étant intimement liés depuis l’affaire du code de la famille en 2009, les candidats n’ont aucune scrupule à  courir derrière ces dignitaires musulmans à  la recherche de voix. Pour des gens qui aspirent à  diriger un pays o๠chacun est libre de choisir sa religion, il est risqué de se servir de la passerelle religieuse pour accéder à  la magistrature suprême. s’ils ne veulent pas courir un grand risque, il serait sage de tirer leçon de l’échec cuisant de l’appel de 2002. Il suffit de regarder autour de nous afin de mieux inspirer de leur expérience, qu’elle soit mauvaise ou bonne. D’abord, au Sénégal o๠les chefs religieux sont censés avoir une grande influence au sein de l’opinion. Malgré leur appel en faveur de l’un des candidats au second tour, celui-ci a été battu avec élégance. C’’est pour dire que le Mali n’a pas besoin de l’islamisation politique. Le cas Egyptien avec la résurrection frères musulmans peut nous servir de leçon.