Afrique – Chine : Les ambitions de Xi Jinping

 

Alors que se tient à Pékin depuis le 18 octobre le Congrès du Parti communiste chinois, et à un mois de la seconde édition du « China – Africa investment Forum » à Marrakech (les 27 et 28 Novembre), revenons sur la politique chinoise en Afrique et sur les enjeux du congrès pour le Maitre de Pékin, Xi Jinping.

Ce congrès sera l’occasion d’élire une nouvelle direction pour les cinq prochaines années, bien que l’on sache d’ores et déjà qu’il va reconduire Xi Jinping et son Premier Ministre. Il  renouvellera au moins 5 membres du Comité permanent du bureau politique. Le parti décidera ensuite des politiques nationales et internationales à adopter pour les cinq prochaines années.

Les élections des Présidents américain et français ont retenu l’attention de l’opinion mondiale et on peut déplorer le manque d’intérêt pour celle de l’Empire du milieu, pourtant crucial sur l’échiquier international. Le Maitre de Pékin prône un nouveau leadership mondial, tout en menant une politique entre communisme et nationalisme. Depuis l’élection de Trump, la Chine s’est imposée comme un acteur global, un défenseur de l’ordre libéral international même, comme l’on a pu le remarquer au dernier Forum économique mondial.

Si les échanges commerciaux sino – africains étaient inférieurs à 1 milliard de dollars américains annuellement avant 2000, aujourd’hui ils valent 200 milliards, grâce à une relation « gagnant – gagnant ». Le niveau d’engagement a atteint des niveaux inédits depuis l’accession de Xi Jinping au pouvoir, en 2012. La particularité de la politique chinoise est qu’elle ne se limite pas à la chasse aux matières premières. Elle voit en l’Afrique une usine de consommateurs qui lui répondent bien en matière d’équipements électroniques, de transports ou de BTP. Elle a très vite compris qu’elle devait y asseoir sa suprématie au-delà du commercial pour rivaliser avec les autres puissances sur l’échiquier international.

Dès lors, l’enjeu stratégique du congrès consistera pour le détenteur du titre de « Hexin », « Leader central », conféré par le parti communiste, de placer ses proches à la direction du parti. Mais également d’imposer sa « pensée » dans la Constitution, ce qui sera exceptionnel, seul Mao Tsé-Toung l’ayant fait précédemment. Le Maitre de Pékin, plus radical que ses prédécesseurs, impose depuis son accession au pouvoir un nouveau leadership chinois. C’est une véritable guerre idéologique qu’il mène, et elle sera amplifiée avec la nomination de ses proches au Comité du parti à la fin de ce XIXème congrès.