COP23 : la jeunesse malienne sensibilisée

En vue de faire part au grand public, en particulier aux jeunes du Mali des grandes décisions et des résultats de la 23ème conférence des parties (COP23) tenue  il y a un peu moins de quatre mois à Bonn en Allemagne, l’association Climates Mali a organisé ce jeudi 1er mars 2018 au Centre Régional d’Energie Solaire (CRES) de Badalabougou, un atelier dénommé « Restitution de la COP23 à La jeunesse malienne ».


Le Mali, a participé en novembre 2017 à la COP23 en Allemagne. Tenue à Bonn, cette COP avait la particularité d’être pour la première fois présidée par une nation très en proie aux changements climatiques, les iles Fidji. Elhadj Dr Birama Diarra, directeur application météorologique et climatique faisait partie de la délégation malienne qui a pris part aux négociations. Au cours de l’atelier de ce jeudi, il a exposé les grandes lignes à l’assistance. « Il est de notre devoir, en tant que négociateur parlant au nom du pays de faire cette restitution à toutes les couches de développement du Mali, à commencer par les jeunes » a-t-il souligné d’entrée avant d’enchaîner avec les principaux enjeux de la COP 23 qui étaient entre autres de préparer pour l’année 2018 les dialogues « Talanoa » de facilitation sur l’accord de Paris, la poursuite des efforts pour une action plus ambitieuse des États afin de réduire l’écart entre les objectifs de l’accord de Paris et les actions menées.
Résultats
Quant aux résultats issus de la COP23, Elhadj Dr Birama Diarra explique : « 31 décisions ont été adoptées dont les principales sont l’achèvement du programme de travail de l’accord de Paris et le lancement sur la facilitation de 2018, la mise en œuvre et l’ambition pré-2020, le fonds d’adaptation pour servir l’accord de Paris, l’opérationnalisation des communautés locales et les plateformes populaires, le renforcement des capacités y compris le genre et les jeunes dans les pays en développement. » Il expliquera par la suite qu’en tant que négociateur, il ne s’agissait pas de mettre spécifiquement le cas du Mali dans les débats, mais défendre un système, un ensemble dans lequel notre pays pourrait se retrouver et en profiter. À la sortie de l’atelier, la présidente de Climates Mali, Safiatou Sékou Traoré s’est dite satisfaite du déroulement tout en envoyant un message à l’ensemble de la jeunesse malienne. « Nous les invitons à partager les informations reçues aux autres jeunes afin que tous les jeunes maliens soient au même niveau d’information que les autres du monde et à s’impliquer davantage dans les actions de lutte contre le changement climatique ».

COP 23 : Revoir les ambitions à la hausse

 

Après Paris et Marrakech, la rencontre annuelle sur le changement climatique se déroulera cette année en Allemagne. L’objectif cette année étant de relever les ambitions pour faire face à l’urgence climatique.

Entre 25.000 et 30.000 participants sont attendus à Bonn du 6 au 17 novembre lors de la 23ème conférence des parties à la convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP23). Tout ce beau monde aura deux semaines pour discuter de l’état d’avancée sur la question du changement climatique et trouver des solutions adéquates afin de réduire durablement les émissions de gaz à effet de serre. Selon le Dr Modibo Sacko, conseiller technique au ministère de l’environnement, de l’assainissement et du développement durable et point focal changement climatique au Mali, cette COP23 devrait être la COP du relèvement des ambitions. Lui et une dizaine de personnes qui composent la délégation malienne, participeront à la conférence et n’entendent pas y faire de la figuration. « Nous voulons être visibles à Bonn, nous n’avons encore rien des 100 milliards promis lors de la COP de Paris, et cette fois-ci, nous voulons que les pays nous disent concrètement combien est prévu pour nous, et quelles seront les conditions de décaissement de ces fonds » annonce-t-il.

Cette COP se tient dans un climat particulier, alors même que  Donald Trump a annoncé le retrait des Etats-Unis de l’accord climatique qu’il estime être un mauvais accord,  et que l’ONU dénonce un écart catastrophique entre les engagements sur le climat et l’objectif de 2° dans un récent rapport. Le Dr Sacko estime que l’accord pourrait marcher même sans les Etats-Unis. « Il ne suffit pas d’annoncer un retrait pour que cela soit de suite effectif, il faudrait trois ans pour que les USA puissent se retirer et pour la petite histoire ceci est une recommandation des négociateurs américains. Aussi, la Chine a assuré vouloir assurer le leadership laissé vacant par les USA, et relever son engagement pour palier la part des Etats-Unis » assure-t-il.

Avant de conclure sur le fait que les Etats sont dans l’obligation de faire mieux, pour éviter que les catastrophes naturelles déjà nombreuses cette année, ne prennent une ampleur beaucoup plus inquiétante voire irrattrapable.