Mali: Cap sur la COP

Il y a les COP et il y a la COP 21. Celle de Paris, pourrait ressembler à  celle de Copenhague en 2009, o๠l’enjeu était de repenser le protocole de Kyoto, en obligeant les gros pays pollueurs à  y adhérer. Pour les Africains, Durban, en Afrique du Sud, fin 2011, fut une étape cruciale, car elle a permis d’harmoniser les positions continentales sur la question de la compensation financière. On l’appela d’ailleurs la COP des Africains, même si aucun engagement réel et ferme ne s’en était dégagé. Pour le Mali, la moisson fut belle, avec l’annonce du lancement du Fonds Climat et la signature d’une convention de don avec la République fédérale d’Allemagne à  hauteur de 10 millions d’euros pour financer des projets climatiques. Des étapes significatives pour ce vaste pays sahélien, confronté à  la désertification, aux hivernages incertains et inondations meurtrières, signes évidents du bouleversement climatique et du réchauffement de la planète. « Le continent africain est vulnérable au phénomène des changements climatiques, auquel il n’a ni contribué, ni généré son aggravation, mais il demeure le plus touché », rappelle encore cet expert du Réso Climat Mali. Une assertion qui résume toute l’importance pour les Africains d’aller en rangs serrés à  la COP 21, pour obtenir les 100 milliards de dollars de fonds de compensation par an à  l’horizon 2020, en obligeant les pays pollueurs à  admettre leur responsabilité historique. « Nous espérons que cet accord, qui sera signé à  Paris, ne soit pas juste un accord, mais un accord qui soit contraignant, même si la crainte d’un scénario à  plusieurs équations se dessine », souligne Ousmane Ouattara Directeur de l’ONG Mali Folk Center (MFC). Il redoute que les pays riches ne tirent la couverture de leur côté. En effet, le futur accord doit ancrer de nouveaux engagements financiers publics pour la période post-2020, et rendre le fonds vert climat opérationnel, en créant un système de suivi et de vérification de ces engagements financiers. Quant au Mali, il figure dans le G77, le groupe des pays les moins avancés, auquel s’est rallié la Chine, et que les Occidentaux taxent de gros pollueur. En effet, notre pays émet seulement 0,06% des émissions mondiales de gaz à  effet de serre et a annoncé pour ses engagements « 29% de réduction pour l’agriculture, 31% pour l’énergie et 21% pur les forêts avec une politique de reboisement massif sur tout le territoire », précise Alain Gerbe, coordinateur de la cellule qui a rédigé la contribution nationale du Mali, déposée fin septembre auprès des Nations unies. Le deux poids, deux mesures subsiste. Mécanismes de gestion du Fonds climat Mali et projets locaux En attendant de défendre sa voix dans cette négociation à  haute portée, le Mali se concentre sur son Fonds climat pour financer de petits projets d’adaptation aux effets néfastes du changement climatique et d’atténuation. Créé le 26 janvier 2012, le Fonds climat Mali est entré dans sa phase opérationnelle le 19 mars 2014 avec la tenue de la première réunion du comité de pilotage. Il a déjà  mobilisé 5 millions de dollars au titre de la coopération suédoise, et un peu plus d’un million de dollars pour la Norvège, ce qui appelle bien sûr à  d’autres contributions futures. Trois projets phares bénéficient déjà  de ces allocations, à  savoir la restauration des terres et la productivité agricole dans les régions de Mopti, Koulikoro, Sikasso et Ségou pour un montant de 800 000 dollars US. Un autre projet d’alimentation en eau potable par énergie solaire des communautés agropastorales de Ségou, Mopti et Tombouctou piloté par l’Unicef et enfin, un projet relatif à  la direction de l’hydraulique pour un montant de 1 million de dollars. Avec un mécanisme transparent de gestion financière, sous l’égide du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Fonds climat Mali permet aux acteurs du secteur de partager les expériences en faisant le suivi précis et l’évolution desdits projets, via le site Internet. Une interface sur laquelle il est possible d’identifier les contributeurs et le détail des ressources allouées, de quoi mobiliser les énergies et les bonnes volontés. « Nous travaillons déjà  sur de nombreux projets d’adaptation dans l’agriculture, la maà®trise des eaux souterraines et de surface, l’aménagement des bas fonds et les retenues d’eau », explique Sidiki Dembélé, président de l’Association de soutien aux initiatives communautaires (ASIC). Membre du Réso Climat, cette structure s’adresse surtout aux communautés rurales, tout comme l’ONG Mali Folk Center, qui fait de la question énergétique un leitmotiv : « les énergies renouvelables sont aujourd’hui la seule solution pour réduire les émissions de CO2. », ajoute M. Ouattara. Même si les investissements de base coûtent cher, l’ONG a déjà  installé une vingtaine de centrales à  énergie solaire en milieu rural, avec un système thermique solaire tout en réduisant les coûts de production de cette énergie, disponible à  volonté. Objectif : accroà®tre la résilience des communautés, grâce à  la solution énergétique. Cela dit, précise l’expert, il faudra toujours une contribution des grandes puissances aux budgets nationaux des pays affectés par les changements climatiques. Le Fonds vert climat doit d’ailleurs garantir une allocation de 50% pour l’adaptation, dont 50% pour les Pays moins avancés (PMA), à®les et pays africains. Un autre point crucial des négociations de Paris. Si la COP, qui signifie Conférence des Parties, est avant tout un rapport de force entre pays pollueurs et pays moins avancés, l’enjeu global, que défend le président François Hollande, au travers d’un lobbying intense, est de parvenir à  un accord qui satisfasse les 196 pays signataires. En parallèle de l’évènement, le Mali en profitera pour organiser ce qu’on appelle un «side event », avec l’appui de la société civile, pour vulgariser les expériences locales, celles au profit des communautés vulnérables aux changements climatiques. Le rendez-vous est pris !

Mali-Cop21: les associations à l’oeuvre

A l’approche de la 21è Conférence des parties (COP21) qui va se tenir en décembre à  Paris sur la question cruciale du changement climatique, les associations militant dans la protection de l’environnement montent au créneau pour se faire entendre. C’’est aussi l’occasion pour la jeunesse responsable de chaque pays d’apporter leur pierre à  l’édifice. C’’est dans ce cadre que l’association Cop In My City, les Global Shapers, hub Bamako et le Welter stratégie ont entrepris d’effectuer une Cop Universitaire les 30 et 31 octobre prochain au CICB afin d’amener la jeunesse malienne à  s’intéresser aux questions climatiques. Une conférence de presse a donc été animée ce mardi à  la résidence Bouna afin d’informer de façon officielle le citoyen lambda de cette initiative tant salutaire. Placé sous le thème : « la Jeunesse protège le climat », ladite Cop universitaire sera l’occasion unique pour les étudiants de sept universités de la place, d’entreprendre des simulations aussi pareille que celles qui se feront à  Paris. Ornella Tchanqué Coordinatrice de Cop In My City Mali assure que la jeunesse est mobilisée et prête à  agir avant de préciser que C’’est l’accompagnement qui fait défaut par moment. Il est à  rappeler que la Cop Universitaire sera financée par la coopération allemande GIZ. « C’’est un réel plaisir pour notre structure d’aider la jeunesse à  lutter contre le changement climatique » a assuré Solveig Schindler, conseillère technique de GIZ. Plusieurs autres partenaires accompagneront les organisateurs de la Cop universitaire. Il s’agit entre autre d’Orange Mali, Binthily Communication, le ministère de l’environnement et de l’assainissement etc. Actuellement, le Mali occupe une position stratégique pour l’Afrique dans le processus de négociation de la CCNUCC, car de 2016 à  2017, le pays assurera la présidence du groupe Afrique. Lors de cette simulation, il sera également question de prendre en compte l’importance du respect de la diversité culturelle par la découverte de la position d’autres pays et par la négociation avec d’autres délégués. Aussi, les participants pourront assimiler la défense des arguments dans la limite du temps tout en contrôlant les émotions, la déception, la joie, la colère, la fierté…

Accord a minima à Lima

La lutte contre le réchauffement climatique n’est pas encore une priorité pour les états, malgré les mises en garde récurrentes des experts. La Cop de Lima l’aura prouvé, tant les lignes ont eu du mal à  bouger. Les délégations de 195 pays, réunies depuis le 1er décembre à  Lima sous l’égide de l’ONU, ont, une fois de plus, dépassé les délais impartis avant de s’entendre in extremis, dimanche, sur un texte dont les enjeux ne souffrent pourtant pas d’attendre. « Les gouvernements à  Lima ont fait le strict minimum pour garder le processus de négociations multilatéral en vie, mais ils n’ont pas fait assez pour convaincre que le monde est prêt à  adopter un accord sur le climat ambitieux et équitable l’an prochain à  Paris », a déploré Mary Robinson, envoyée spéciale des Nations unies pour le climat. La mission impartie à  cette conférence consistait à  régler dans le détail les préparatifs de du nouveau protocole qui doit être signé à  Paris en décembre 2015. Tous les pays, sans exclusive, seront liés par ce nouvel accord de réduction des émissions de gaz à  effet de serre (GES), pour contenir la hausse du mercure dans la limite des 2 degrés d’ici à  2100. Difficile financement pour l’adaptation Alors qu’un certain enthousiasme s’était emparé des acteurs du climat, particulièrement en Europe, Lima a permis de se rendre compte de la difficulté, une nouvelle fois, de concilier le Nord et le Sud, qui ont des visions très éloignées des enjeux du réchauffement climatique. Les puissances pétrolières, par exemple, ont pesé de tout leur poids dans les changes sur la réduction de l’exploitation des énergies fossiles, très polluantes, au profit des énergies renouvelables. Mais ce ne sont pas seulement les pays riches qui freinent. « On a aussi senti monter un grand sentiment de méfiance de la part des pays les plus vulnérables », note Teresa Ribera, la directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Ces pays craignent de ne pas y trouver leur compte dans les futurs mécanismes onusiens. Dans la capitale péruvienne, les discussions se sont figées sur la substance et la portée des contributions nationales à  l’effort de guerre mondial contre les GES défendu par Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. Une contribution qu’il est demandé à  chaque pays de formaliser en 2015 pour une mise en œuvre post 2020, quand l’accord de Paris prendra effet. l’accord de Lima n’est donc pas la feuille de route espérée par les pays en développement sur les financements promis. Au final, la conférence de Lima a passé la patate chaude à  Paris qui devra user de gros efforts diplomatiques, pendant l’année qui vient, afin de parvenir à  une véritable avancée en Décembre 2015. l’avenir de l’humanité en dépend, préviennent les climatologues. Il est indispensable et urgent de réduire de 40 % à  70% de baisse des gaz à  effet de serre d’ici à  2050. Le respect de ce taux minimum de diminution des gaz à  effet de serre est une nécessité pour ne pas dépasser les 2 degrés de réchauffement.

COP 19: « Trop c’est trop! »

« La coupe est pleine! » C’est un véritable sentiment de déception et d’exaspération qui circule dans les allées de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se déroule en ce moment à  Varsovie en Pologne. Au point que, pour la première fois dans l’histoire de ces négociations dont c’est la 19ème édition, les grandes ONG ont claqué la porte. Le WWF et les autres ONG déplorent le fait qu’ au lieu de progresser, les discussions reculent. Et rien n’indique qu’elles pourraient évoluer dans la bonne direction. Rien! Alors que toutes les organisations environnementales et toutes les ONG impliquées dans les négociations espéraient que Varsovie soit une étape importante dans la transition vers un futur durable, est en train de trouner au ridicule. Aucune lisibilité, aucune avancée et encore moins de volonté affichée par les pays dévéloppés de faire le moindre pas vers la réduction des émissions de carbone et l’aide aux pays les plus vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques. A 14h ce jeudi, les représentations des grandes ONG ont donc décidé de quitter le stade national de Varsovie et la conférence COP 19 sur le climat pour marquer leru ras-le bol. Un moyen que l’on espere efficace de manifester contre le manque d’engagement de l’industrie et des pays émergents. «Les négociations ne sont pas seulement restées au point mort, elles ont même reculé sur certains points importants. Pendant que nous entendons que les émissions globales de CO2 ont atteint un pic, la plupart des Etats sont venus à  Varsovie les mains vides», commente Ion Karagounis, représentant du WWF Suisse sur place. Au lieu de renforcer la protection du climat, de nombreuses parties ont essayé de la miner. «Notre sortie est un message aux gouvernements: prenez donc la protection du climat au sérieux.» A reculons Les négociations de l’an passé ont été riches en frustrations et en revers. Alors que les acteurs du monde de l’environnement, ceux du monde économique, le monde médical, en bref, tous s’accordent pour tirer la sonnette d’alarme sur les conséquences de la « non-action »,Varsovie est en train de devenir un retentissant échec. Aucune feuille de route pour parvenir à  un accord dans deux ans n’est en vue. Les objectifs de réduction des gaz à  effets de serre d’ici à  2020 sont insuffisants, voire affaiblis. Il n’y a guère d’entente non plus en ce qui concerne un fonds vert promis pour aider les pays en voie de développement à  s’adapter aux changements climatiques. Et la direction polonaise de la conférence n’a rien entrepris pour montrer que la protection du climat est plus importante que leur industrie du charbon. Omniprésence publicitaire des entreprises, matraquage sur les bienfaits du charbon « propre » dans les discours de la présidence polonaise, annonces moins-disantes sur les réductions d’émissions de gaz à  effet de serre de la part de pays aussi importants que le Japon, l’Australie ou le Brésil, présence trop discrète des pays censés être les plus proactifs sur la lutte contre le changement climatique (UE, France, etc), exclusion d’une jeune militante manifestant son soutien aux Philippines…Tout cela alors que le typhon Haiyan venait tout juste de ravager les Philippines… le spectacle offert à  cette COP est plus que décevant. Et c’est justement pour lui redonner « un peu de sérieux » que les organisations ont décidé de s’en aller. «Nous partons non pas parce que les négociations ne sont pas importantes, mais au contraire, parce qu’elles sont capitales», tient à  préciser Ion Karagounis.

COP19: l’Afrique ne signera pas un accord sans ambition

En quelques décennies, la planète s’est réchauffée de 0,8°C. Et déjà , nos pays en Afrique subissent des pertes, subissent les dommages humains et économiques de la montée des mers sur nos côtes, qui déplace nos populations et dégrade nos ressources halieutiques, et des sécheresses qui déciment nos récoltes. De l’urgence d’agir pour survivre Nous ne sommes pas les seuls, tous les continents subissent déjà  le coût du changement climatique alors même que l’économie mondiale est en crise. Mais la « crise » ne fait que commencer. Le tout récent rapport du GIEC nous informe que le réchauffement climatique pourrait atteindre 5,5°C en 2100 si nous n’agissons pas maintenant sur les émissions de gaz à  effet de serre. Or, actuellement, nos efforts sont si insuffisants qu’ils nous placent sur une trajectoire de réchauffement de 3,5°C – au-delà  des limites de la planète et du seuil de basculement irréversible de ses écosystèmes. Si nous restons sur cette trajectoire de réchauffement, cela coûtera à  l’Afrique 45 à  50 milliards de dollars par an en 2040 et jusqu’à  200 milliards par an en 2070, et nous ne sommes pas sûrs de pouvoir nous adapter à  un tel dérèglement climatique. Nos pays d’Afrique ne peuvent pas se permettre d’en arriver là . Nous, négociateurs, voulons sceller un pacte mondial et solidaire pour lutter ensemble contre les causes et les impacts du changement climatique, en 2015 et à  Paris. Mais nous ne sommes pas convaincus qu’il est dans l’intérêt de nos pays de le signer. Nos gouvernements sont fatigués d’entendre parler des maigres progrès de la négociation. Ils n’ont pas réussi à  empêcher le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, les Etats-Unis et la Russie de quitter le Protocole de Kyoto en toute impunité. Ils ne comprennent pas pourquoi la bonne élève des négociations, l’Union européenne, a atteint son objectif de réduction d’émissions pour 2020 avec huit ans d’avance mais refuse malgré tout de se fixer un objectif plus ambitieux. Ils ont la voix éraillée à  force d’alerter les pays donateurs sur le tarissement des financements du Fonds qui finance l’adaptation aux impacts du changement climatique au sud et sur les caisses vides du futur Fonds Vert pour le Climat. Ils s’inquiètent de voir que les pays développés ne tiennent pas leur promesse d’accroà®tre progressivement les financements climat ou qu’ils le font au détriment de l’éducation ou la santé. Alors qu’ils ont besoin d’argent public additionnel pour investir dans les énergies renouvelables, et dans les digues côtières contre la montée des eaux. De l’obligation d’être « ambitieux » C’’est donc à  mon tour, en tant que porte-parole du Groupe Afrique, d’alerter la communauté internationale et surtout, la France, en tant qu’hôte du sommet Paris Climat 2015 : nos chefs d’Etat ne pourront signer un pacte mondial contre les changements climatiques pour après 2020 qui n’est pas assez ambitieux ou assez juste. Et ils ne signeront pas non plus si d’ici là , les pays développés ne prennent pas leurs responsabilités en respectant enfin leurs engagements pris jusqu’en 2020 – notamment en réduisant leurs émissions de gaz à  effet et serre et en appuyant financièrement les plus pauvres. Le sommet de Varsovie qui a commencé le 11 novembre peut encore changer la donne pour Paris 2015. Le sommet prévoit un dialogue ministériel sur le respect des engagements pris depuis Copenhague pour mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 en soutien aux pays en développement. C’’est le moment que les pays développés démontrent qu’ils tiennent leurs promesses financières – qu’ils expliquent ce qu’ils ont dépensé en 2013, qu’ils annoncent les financements additionnels à  l’APD et transparents prévus pour 2014 et 2015. C’’est le moment que les pays développés rassurent nos pays en proposant une feuille de route sur les financements « climat » jusqu’en 2020, qui s’appuie notamment sur mécanismes financiers innovants – la taxe sur les transactions financières en France et en Europe, l’affectation d’une partie des recettes issue du marché européen de quotas d’émissions et une taxe équitable sur le transport international. Ce dialogue ministériel doit également sauver le Fonds pour l’Adaptation, et annoncer les premières contributions au Fonds Vert. Il faut prouver à  nos chefs d’Etat et nos citoyens qu’il est dans leur intérêt de signer l’accord mondial contre les changements climatiques en 2015. Mais si ce dialogue ministériel est vide de sens et s’il ne fait que réaffirmer ce qu’on sait déjà , nous serons à  court d’arguments et à  bout de souffle aussi.

Seyni Nafo: « Nous ne sommes pas tous égaux face aux changements climatiques »

La planète ne cesse de nous montrer à  quoi peut ressembler un changement climatique dangereux et pour tous les pays du monde. Les impacts de ce changement climatique, nous les vivons quotidiennement au Mali depuis longtemps déjà  : sur notre sécurité alimentaire, notre accès à  l’eau, et sur la paix entre nos communautés. Mais désormais, le changement climatique n’épargne plus personne. Cet été, les Etats-Unis subissaient des sécheresses sans précédent et perdaient une large partie de leurs stocks de graines, avec des répercussions sur la sécurité alimentaire dans les pays les plus vulnérables. Il y a quelques semaines, à  quelques heures des élections américaines, le pays affrontait l’ouragan Sandy d’une force décuplée par les changements climatiques. Du Mali aux Etats-Unis, les populations souffrent des conséquences des évènements climatiques extrêmes. Mais les récentes catastrophes ont aussi démontrées qu’une fois de plus, nous ne sommes pas tous égaux face aux changements climatiques. Un pays comme les Etats-Unis, par la puissance de son économie et de ses systèmes d’assurance, et la résilience de ses infrastructures, ne souffrira pas longtemps des ravages de l’ouragan Sandy ou de la sécheresse de l’été dernier. A la différence d’un pays comme le Mali dont une large partie de la population vit sous le seuil de la pauvreté et sans alternatives: quand un éleveur perd des têtes de son cheptel de chèvres par manque d’eau et de pâturage, il n’a pas les moyens de racheter des bêtes. Parce qu’avant d’être frappé par le changement climatique, il était déjà  frappé par la pauvreté. C’est justement pour renforcer la capacité des plus vulnérables à  faire face aux impacts du changement climatique qu’en 2009, au Sommet de Copenhague, les pays développés s’étaient engagés à  verser 30 milliards de dollars entre 2010 et 2012 pour le climat. Nos pays ont avant tout salué ce premier engagement financier chiffré parce qu’il devait poser les jalons vers un deuxième engagement plus significatif encore: celui de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici, en vue d’abonder le Fonds vert des Nations unies pour le climat. Mais depuis, c’est le silence-radio. Alors que le 18e sommet des Nations Unies sur les changements climatiques au Qatar sonnera le glas des 30 milliards, nos gouvernements n’ont obtenu aucun nouvel engagement financer à  partir de janvier 2013 pour abonder le Fonds vert ou le Fonds pour l’adaptation, et aucune visibilité sur la trajectoire vers les 100 milliards d’ici à  2020. Notre inquiétude est croissante : les engagements financiers pour le climat sont de plus en plus flous et l’aide publique au développement ne cesse de baisser. Résultat : les plus pauvres doivent choisir entre construire une digue et une école. C’est inacceptable. Ne vous méprenez pas, nous sommes pleinement conscients de la crise économique qui frappe les pays développés et qui amaigrit les budgets publics. Mais nous sommes aussi conscients que la crise climatique est systémique et qu’elle a des répercussions sur la stabilité mondiale. Qu’en aggravant les crises alimentaires et en modifiant les dynamiques migratoires, elle augment les risques de tension entre les populations et qu’elle coûte de plus en plus cher en aide humanitaire d’urgence. Accroà®tre les budgets publics et additionnels dès aujourd’hui pour augmenter la résilience des populations face à  la crise climatique, c’est aussi diminuer les dépenses pour les crises alimentaires et humanitaires de plus en plus extrêmes. Nous sommes convaincus que ce ne sont pas tant les financements publics qui font défaut que le courage et la volonté politique pour les mobiliser et les affecter. Pourquoi les 11 Etats en voie de créer leur taxe sur les transactions financières n’ont-ils pas encore prévu d’affecter une partie des recettes au climat? Ou encore, pourquoi les 27 Etats membres ne redirigent-ils pas déjà  une partie des recettes issues de la mise aux enchères des quotas C02 sur le marché européen vers la lutte internationale contre les changements climatiques ? C’est exactement ce type d’engagement prévisible et transparent que nous attendons à  Doha.

COP 18 : le Mali se prépare pour Doha

Les COP réunissent chaque année dans une ville du monde près de 194 parties qui doivent discuter de l’avenir du climat et des conséquences des changements climatiques sur le planète. Cette année, C’’est la ville de Doha, capitale du Qatar, l’un des pays affichant les émissions de gaz à  effet de serre par habitant les plus élevées de la planète, qui accueillera la COP 18. Cette conférence se tient quelques mois après le sommet de la terre «Â Rio + 20 », ou l’économie verte et la gouvernance mondiale étaient au C’œur des débats. l’avenir de la planète… D’après les scientifiques, la température globale de la planète pourrait augmenter si rien n’est fait pour endiguer les effets néfastes des changements climatiques ( fonte des glaces, élévation du niveau des mers, désertification accrue, raréfaction des ressources en eau, disparition d’espèces animales et végétales etc). La communauté internationale doit respecter l’objectif qu’elle s’était fixé à  Cancun, fin 2010, de limiter cette hausse globale de la température à  2°C; A cela s’ajoute, l’avenir du Protocole de Kyoto, dont la première période d’engagement arrivera à  terme en fin 2012. La dernière conférence des ministres de l’environnement Africains(CMAE), à  Arusha en Tanzanie, a souligné les points suivants, en vue du sommet de Doha : réaffirmer une justice environnementale pour conduire à  la compensation des pertes en ressources. … Que faut-il attendre de Doha ? Après Copenhague, Cancun et Durban, la question de l’adaptation et son financement rapide font toujours débat pour l‘Afrique. Pour rappel, la conférence qui s’est tenue à  Durban en Décembre 2011, a mis en exergue les attentes suivantes : la mise en place du Fonds Vert pour le Climat et son opérationnalisation, (ses mécanismes et Institutions ont été discutés à  l’issues de la COP16 à  Cancun et tardent malgré tout à  être appliqués). Par ailleurs, la promesse de contribution du secteur privé des pays développés à  hauteur de 100 milliards de dollars américains par an de 2013 à  2020 promis à  Copenhague n’est toujours pas effective. l’élaboration rapide d’un nouveau protocole de réduction des émissions de gaz à  effet de serre, font que Doha sera un moment crucial pour faire infléchir les décisions. «Â Le protocole est un instrument contraignant même si les gros pollueurs de la planète n’y ont toujours pas adhéré. Il ne doit pas disparaà®tre… », souligne Mamadou Gakou, Directeur de l’Agence pour l’environnement et le Développement Durable. Les Africains sont clairs et l’ont réaffirmé à  la conférence des Ministres de l’environnement à  Arusha : Il est souhaitable d’établir d’une feuille de route visant un accord en 2015 et englobant tous les pays pour lutter contre le réchauffement climatique ; Tout comme la prolongation du protocole de Kyoto pour une seconde période d’engagement, de 5 ou 8 ans (décision à  Doha à  la COP18) et le maintien des différents mécanismes de flexibilité ; Mais surtout, le continent insiste sur la responsabilité historique des pays développés à  l’origine des changements climatiques. Opportunités pour le Mali à  Doha Pour le Mali, au delà  des Accords et des négociations internationales, estime Sékou Kassé, Directeur des Institutions internationales au Mali, il faudra trouver opportunités de financement. Mettre en avant les efforts et politiques du Mali en terme de changements climatiques. A Durban, le Mali avait obtenu un financement de 10 millions d’euros octroyés par l’Allemagne pour financer des programmes d’adaptation aux effets du changement climatique. «Â Cette année, nous allons partir plus outillés à  Doha, le Mali devra se montrer  et plaider sa propre cause », souligne Kassé. La question du nord o๠de nombreux programmes ont du être arrêtés à  cause de la crise politique, sera cruciale pour attirer davantage de bailleurs, face à  la bataille pour la sauvegarde de l’environnement. C’’est conscients de tous ces défis que les membres de l’Agence pour l’environnement et le Développement Durable(AEDD), ont tenu la réunion préparatoire en vue de préciser la participation du Mali à  la COP 18 de Doha. Elle doit se dérouler du 26 novembre au 7 décembre dans la capitale Qatari.

Climat : les conclusions de Durban

L’on espérait un engagement fort des parties à  Durban mais la conférence sur le climat organisée par l’ONU aura simplement ouvert une nouvelle feuille de route vers un accord global en 2015. Durant deux semaines de négociations, le bras de fer a abouti à  fixer une échéance pour la réduction des émissions de gaz à  effet de serre. D’ici à  2015, les pays devront trouver un accord dont la nature juridique devra être précisée. Cet accord pourrait entrer en vigueur en 2020, ce qui laisse du temps aux pays émergents peu enclins à  réduire leurs émissions de gaz à  effet de serre, pour accélérer leur développement industriel. Kyoto prolongé, création du Fonds Vert Le prolongement du protocole de Kyoto conclu en 1997 vise cette fois les pays industrialisés. Car dès sa mise en œuvre en 2005, C’’est bien les pays « pollueurs » qui étaient visés. Seuls les Etats-Unis avaient refusé de ratifier ce protocole, et donc de réduire les émissions des six substances responsables du réchauffement climatique. A Durban, les délégués se sont donc mis d’accord sur le lancement d’une deuxième période d’engagements, qui pourrait courir jusqu’à  2017. La première phase doit s’achever fin 2012. Elle concernera principalement l’Union européenne, puisque le Canada, le Japon et la Russie ont fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas se réengager. Une avancée limitée donc, mais qui fournit quand même des garanties supplémentaires aux pays en développement. Ils ne sont pas concernés par le protocole mais y tiennent fermement car il représente la seule « paroi étanche » entre les pays industrialisés du Nord et le reste de la planète. Le Fonds vert, longtemps en discussion, a été créé pour aider les pays en développement à  s’dapter au changement climatique. Un fonds qui devra mobiliser environ 100 milliards $/an à  partir de 2020 à  destination des pays du Sud. Néanmoins aucun mécanisme précis de financement de ce fonds n’a été précisé même si des mécanismes de « financements innovants » sont à  l’étude. Le problème étant l’opérationnalisation du fonds et la mise à  disposition de l’argent pour financer les programmes d’adaptation des pays du Sud. Réactions mondiales Pour beaucoup, Durban est un semi échec, puisque des avancées ont malgré tout été trouvées. Certains pays ont bougé leurs lignes comme l’estime Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre française de l’à‰cologie et du Développement durable à  propos de la Chine : « Je pense que la principale ouverture est venue de la Chine, ce qui est assez cohérent avec ses engagements nationaux. C’est un petit mouvement mais cela a fait bouger les à‰tats-Unis et a entrainé l’Inde. Ne soyons pas naà¯fs, ce sont de tous petits pas, mais c’est la preuve que l’on peut avancer ». D’autres comme l’organisation Greenpeace, parlent d’échec patent : « Les négociations de Durban ont fini comme elles ont commencé, par un échec. Les gouvernements, qui ont choisi d’écouter les pollueurs plutôt que le peuple, ont échoué à  renforcer les précédentes mesures pour lutter contre le changement climatique ». Du côté africain, l’on est satisfait de la reconduite du protocole de Kyoto, même si les délais d’application ont été prorogés, mais Durban a abouti à  une évolution et ceux qui parlent d »échec doivent relativiser, estime Alassane Ba de l’Agence pour l’environnement et le développement durable du Mali. « L’incapacité à  transcender les intérêts particuliers de certains grands Etats ou acteurs économiques détruit peu à  peu la mobilisation internationale sur le climat », a de son côté affirmé Eva Joly la candidate écologiste européenne. Si l’urgence est de limiter la hausse de la température à  +2°C, quand la consommation mondiale actuelle entraà®ne une hausse de 3,5°C, la nouvelle feuille de route de Durban laisse bien peu de temps à  la planète.

Durban joue les prolongations

Les ministres et délégués de près de 200 pays jouaient les prolongations, vendredi 9 décembre au soir, à  Durban (Afrique du Sud), pour arracher un accord redonnant du souffle et un calendrier à  la lutte contre le changement climatique. Entamées le 28 novembre, les négociations marathon, largement éclipsées par la crise de l’euro, devaient se poursuivre toute la nuit et très probablement samedi dans la journée. Un projet de texte, âprement discuté derrière des portes closes, évoquant un « cadre légal applicable à  tous » après 2020, a suscité de vives réactions, en particulier chez les pays les plus vulnérables face à  la montée du thermomètre. « Il est difficile pour nous d’accepter un nouveau processus qui s’achèvera en 2015 et qui ne sera pas opérationnel avant 2020 au plus tôt ! », a réagi Karl Hood, au nom des petits Etats insulaires, directement menacés par la montée du niveau des océans. Un échec pourrait sonner le glas du protocole de Kyoto, seul traité juridiquement contraignant sur le climat, dont la première période d’engagement s’achève fin 2012 et qui revêt une forte charge symbolique pour les pays en développement. Son effondrement serait un signal très négatif deux ans après le psychodrame du sommet de Copenhague. La méfiance est à  son comble Pour Sunita Narain, qui dirige le Centre for Science and Environment, ONG indienne basé à  New Dehli, « Cette conférence montre vraiment que la méfiance est à  son comble : entre les riches et les pauvres, entre l’UE et les BRICS [groupe des pays émergents qui regroupe le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde et la Chine], entre les Africains et l’UE, entre toutes les parties. » La question du degré d’ambition des actions annoncées par les différents pays pour limiter ou réduire leurs émissions de gaz à  effet de serre (GES) est également au C’œur des débats. Pour l’heure, elles sont loin de répondre à  l’objectif, affiché à  Copenhague en 2009 et réaffirmée à  Cancun l’an dernier, de limiter à  2 °C la hausse de la température du globe. La volonté des Européens est d’esquisser un nouveau cadre qui imposerait des objectifs de réduction de GES à  tous les pays du monde alors que Kyoto ne s’applique ni aux Etats-Unis, qui ne l’ont jamais ratifié, ni aux grands émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil. L’Inde a exprimé des réticences et les Etats-Unis ne veulent pas entendre parler à  ce stade d’un « accord juridiquement contraignant ». La position de la Chine restait quant à  elle difficile à  décrypter. « La Chine a soufflé le chaud et le froid. Si elle jetait tout son poids derrière la proposition européenne, cela mettrait la pression sur les Etats-Unis », estimait Thomas Spencer, de l’Institut du développement durable et des relations internationales, à  Paris. Faute d’accord sur une « feuille de route », l’Europe menace de ne pas reprendre d’engagements dans le cadre de Kyoto, ce qui viderait de son contenu ce traité emblématique signé en 1997 au Japon. « Tous les pays, petits comme grands, ont besoin d’être écoutés », a souligné la ministre des affaires étrangères sud-africaine, Maite Nkoana-Mashabane, actrice clé des dernières heures de négociations en tant que présidente de la conférence qui a rassemblé quelque 130 ministres et qui pourrait se prolonger jusqu’à  samedi.

Le Climat, une affaire globale…mais personnelle d’abord

Oui en une dizaine de jours, nous sommes près de 20 000 délégués à  avoir pris d’assaut Durban, pour débattre de l’avenir de notre planète. Nous avons en même temps expérimenté l’accueil chaleureux d’une ville sud africaine, qui a réussi le pari de l’organisation de cet évènement mondial. A l’instar de la coupe du monde, l’Afrique du sud a montré au reste du monde son engagement pour les grandes causes. Mais surtout, cette COP de l’afrique se veut un succès, comme nous l’avons évoqué dans les piliers, nous attendons des puissances occidentales qu’elles s’engagent à  agir, à  réparer, à  financer les dégradations causées par le rythme éffréné de développement engagé depuis des décennies, au détriment des pays en développement. Instruments légaux, accords de principes, Durban est le lieu de tenir des promesses pour un monde plus viable pour les générations futures. Les négotiations seront complexes mais des signes positifs se distinguent. Des groupes jadis fermes comme la Chine deviennent souples, l’Europe semble avoir pris conscience de sa responsabilité et des groupes émergents comme l’Inde, la Chine ou le Brésil, laissent entrevoir une certaine volonté de peser dans la géopolitique du climat. Tandis les Etats-Unis restent muets, même si Obama aurait des choses à  dire, l,on préfère ce silence qui convient à  certains experts. Le groupe africain aura lui montré sa volonté ferme de consensus, afin de parler d’une seule et même voix à  cette COP, ce qui semble vouloir porter des fruits sur l’application des accords de Cancun à  défaut d’un second terme pour le protocole de Kyoto… En attendant nous célébrons The Africa Day ce 7 décembre à  la COP… Enfin, tirons les leçons de la COP 17, parce que lorsqque nous rentrerons chez nous, nous nous souviendrons de l’accueil chaleureux des sud africains, nous penserons à  la propreté d’une ville o๠les ordures ne se jettent pas à  tout va.. Nous imaginerons plus de solutions vertes pour nos villes, nous aurons plein d’idées pour engager des projets concrets d’environnement, comme ces panneaux solaires, qui utilisent l’énergie solaire pour réchauffer les aliments… Nous aurons aussi à  coeur de préserver les ressources naturelles, d’utiliser l’eau avec modération, de planter toujours plus d’arbres comme Wanagari pour réduire le carbone, de consommer moins de viande, puisqu’un lien direct existe entre notre consommation éffrénée de viande et la pollution atmosphérique… Oui nous tirerons les leçons de Durban, pour nous mêmes d’abord, ensuite pour nos pays, nos voisins et notre planète. Car chacun à  son niveau, peut faire de ce monde un endroit préservé pour le futur. Le climat, c’est une affaire globale, mais aussi une affaire personnelle d’abord. Siya Bonga Durban !

Les 5 piliers de la position africaine

Un accord multilatéral qui respecte les principes de la Convention et prend en compte le contenu et les ambitions du plan d’action de Bali. Un second round pour le Protocole de Kyoto basé sur les nouvelles données scientifiques disponibles. Il est nécessaire que les pays développés qui ne sont pas partie au Protocole (Etats Unis d’Amérique) fassent des efforts conséquents pour éviter qu’un vide juridique ne s’installe à  la date d’échéance du protocole qui est le 31 décembre 2012. Un accord sur les sources de financement à  long terme à  partir de 2013, avec des procédures d’accès simplifiées. Il faut la mise en place d’un processus pour déterminer les niveaux de financement nécessaire pour la mise en œuvre de la Convention l’opérationnalisation complète des résultats de Cancun. La COP16 en 2010 avait produit un certain nombre de résolutions qui peinent encore à  être mise en œuvre. Les pays africains veulent qu’à  Durban, le Fonds Vert soit une réalité dans le sens des premiers financements qui ont été attribués à  des projets d’urgence en faveur de l’adaptation. Par exemple, A Cancun, « il a été question de réduction de l’augmentation à  2° d’ici 2020. Si ce n’est pas fait, on court à  la catastrophe » selon Syni Nafo, porte parole du Groupe Africain. Imaginer la température augmentant à  plus de 4°, qu’adviendrait-il de l’agriculture ? l’agriculture doit être prise en compte tant dans les négociations sur l’adaptation que de l’atténuation. Un accord sur un programme de travail sur l’adaptation pour l’établissement d’un mécanisme international sur les effets négatifs des changements climatiques dans les pays en développement. Les négociateurs africains ont transmis leurs conclusions du groupe Afrique qui défend un position commune et qui met l’accent sur la notion d’équité et de justice envers les plus pauvres qui ont besoin que ceux qui sont les responsables de la situation actuelle jouent leur partition dans la prise en charge des conséquences de leurs actes. Pour le moment, seule l’Union Européenne a clairement déclaré qu’elle s’engagerait pour un second round de Kyoto. Il y a en ce moment des discussions bilatérales en l’Afrique et l’UE à  Durban pour que les pays européens qui sont déjà  engagés au niveau national à  faire en sorte que cet engagement national soit un engagement sur la scène international à  travers la signature de Kyoto 2.

« L’Afrique ne vient pas mendier ! »

l’un des points de négociations lors de la conférence de Durban sur les changements climatiques, C’’est la mise à  la disposition des pays vulnérables de fonds pour l’adaptation. Pour le Ministre malien de l’Environnement, C’’est une question de justice et d’équité envers les africains. Deuxième semaine de la Conférence des Parties à  la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques. Le segment ministériel des négociations a commencé. Comment l’Afrique vit-elle la COP de Durban ? l’Afrique vit très bien cette conférence de Durban car C’’est la COP de l’Afrique. Depuis que l’organisation a été confiée à  l’Afrique du Sud, tous les ministres se sont mobilisés pour contribuer à  sa réussite. La COP 17 s’est également l’occasion après l’échec relatif de Copenhague, l’adoption d’un certain nombre de décisions générales à  Cancun de concrétiser un certain nombre d’éléments importants du mécanisme bilatéral de négociations sur les changements climatiques. Il s’agit en clair, ici à  Durban, d’implémenter les décisions de Cancun pour ce qui concerne la mise en place du Fonds Vert pour le Climat, le Comité d’adaptation, les mécanismes de transfert de technologies, le financement des activités à  mener par les pays en voie de développement pour faire face aux impacts des changements climatiques. Il nous faut également finaliser ce qui avait été décidé à  Cancun en ce qui concerne la réduction des émissions dues à  la dégradation et à  la déforestation, communément appelé REDD+. D’un autre côté, l’Afrique tient à  ce que soit consenti par les parties prenantes une seconde période d’engagement au titre du Protocole de Kyoto. Le protocole de Kyoto ki fait l’objet de beaucoup de controverses. Il y a certaines parties à  la convention-cadre et au protocole qui disent ne plus être prêtes à  continuer. Nous estimons que quoiqu’il arrive, il faut éviter qu’il y ait un vide juridique entre la première période d’engagement qui arrive à  échéance le 31 décembre 2012 et la seconde période. Car, un vide juridique sera synonyme d’un anéantissement de tout ce que nous avons comme acquis dans le cadre de la mise en œuvre de la convention et du Protocole de Kyoto. l’Afrique est en général le parent pauvre quand il s’agit de négocier. Ici, la voix du continent sera-t-elle plus entendue qu’ailleurs ? C’’est l’une des satisfactions majeures du président en exercice de la Conférence des Ministres Africains de l’Environnement (CMAE) que je suis. l’Afrique a du poids dans les négociations, parce qu’elle s’est donné les moyens de peser. l’Afrique désunie, l’Afrique écartelée, en tout cas en ce qui concerne les questions environnementales et du climat, cela appartient au passé. Je peux dire depuis Copenhague, mais surtout depuis Nagoya, en octobre 2010, l’Afrique est décidée à  parler d’une seule et même voix. Nous avons aujourd’hui, ici à  Durban, une position commune qui a été concoctée par nos experts et que les négociateurs du continent vont porter dans les instances de discussions pour que la parole de l’Afrique soit entendue, mais aussi et surtout prise en compte. Nous savons que les choses ne sont pas faciles. Mais nous devons faire en sorte de préserver les intérêts du continent africain. Notre continent, vous le savez, ne produit presque pas d’émissions responsables du réchauffement climatique, mais il est aujourd’hui le plus vulnérable à  ses effets. C’’est comme si « d’autres boivent et C’’est l’Afrique qui doit trinquer ». Nous estimons que cela n’est pas juste ! C’’est cette quête de justice et d’équité que nous menons. l’Afrique ne demande l’aumône de personne, l’Afrique demande simplement aux uns et aux autres d’assumer les responsabilités qui sont liées aux actes qu’ils ont posé par le passé et qui peuvent être de nature à  annihiler tous nos efforts de développement. l’homme de la rue ne se sent pas très concerné par ce qui se passe ici. Ne pensez-vous pas que des actions sur le terrain soient plus efficaces que de grandes conférences comme celle-ci ? Disons que tout se tient. Autant on a besoin de grandes rencontres de ce genre parce qu’on a affaire à  un phénomène global qui ne saurait avoir de solutions exclusivement locales, autant on a besoin d’agir sur le terrain avec les populations en les accompagnant dans les activités d’adaptation aux effets des changements climatiques. Il ne s’agit donc pas de mettre une cloison entre les grandes rencontres et ce qui se passe sur le terrain, mais les grandes rencontres doivent nourrir ce qui se fait sur le terrain. Par exemple, dans le mécanisme de négociations multilatérales sur le changement climatiques, une bonne place est faite aux questions de financement. Parce que les efforts qui doivent être faits sur le terrain avec toute la bonne volonté dont nous pouvons faire preuve ne nous permettront pas de faire face aux effets néfastes des changements climatiques si un appui conséquent n’est pas donné par ceux là  qui ont de la richesse aujourd’hui, accumulée au détriment des plus pauvres. Ce sont donc deux éléments qui se complètent comme on le verra tout au long de cette COP. La délégation malienne va prendre part un ensemble d’activités dont certaines ont pour but de mobiliser les partenaires pour avoir des ressources et appuyer les efforts des populations. Le sentiment ambiant ici est plutôt le pessimisme. Pensez-vous que l’on puisse s’attendre à  de réelles avancées à  cette COP17 ? C’’est l’espoir de l’Afrique en tout cas. Nous pensons qu’il ne servira à  rien de perdre du temps Il faut qu’en partant de Durban, on est un accord juridiquement contraignant, afin que chacun puisse être mis devant ses responsabilités et s’engager à  les assumer. Nous avons encore quelques jours devant nous, J’espère que le bon sens et le réalisme vont prévaloir. En tout état de cause, et ce qui se passe dans le monde nous en donne la leçon, il faut dépasser les égoà¯smes pour avoir le courage te l’intelligence de regarder en face ce qui ne nous ratera pas. Il nous faut agir ici et maintenant.

Durban, échec et mat pour l’Afrique ?

Les derniers jours de la COP sont les plus passionnants du point de vue des négotiateurs, car tout se décide après les allocutions des chefs d’états et de gouvernements pendant près de 48h. Que peut tirer l’Afrique de cette COP 2011 ? Au Pavillon Afrique, le tapis rouge a été déroulé pour le président sud-africain Jacob Zuma, après Donald Kaberuka, Directeur général de la BAD, qui a financé le pavillon o๠une forêt a été entièrement reconstituée. Tiémoko Sangaré, le ministre de l’environnement du Mali, qui est arrivé dimanche soir à  Durban, a expriméà  la délégation malienne les enjeux de cette COP pour le Mali et l’Afrique. Echanges de salutations, le ton est à  l’optimisme pour le président en exercice de la Conférence ministres Africains de l’environnement,(CMAE); Le Mali dans cette affaire a uu vrai rôle à  jouer tant du point de vue du leadership africain, que sur le plan national o๠des financements sont attendus pour la lutte contre les changements climatiques : « Nous sommes déterminés à  nous battre jusqu’au bout et les négotiateurs doivent être flexibles pour la réussite des objectifs. Deuxième période d’engagement pour le protocole de Kyoto, l’accès des pays africains au Fonds Climat, le type de gouvernance à  adapter sur ce fonds. Mais la question subsidiaire reste le décaissement, l’engagement des pays européens à  financer le changement climatique en Afrique. Optimisme ou pessimisme ? Les deux sentiments prévalent au sein des négotiateurs maliens, mais le ministre Sangaré prône l’optimisme, quant d’autres restent inquiets quant à  l’issue des négotiations. A Cancun, il y a eu des acquis, ceux liés à  l’adaptation, à  l’atténuation, la mise en place du cadre de l’adaptation. Des acquis qui intègrent les questions de renforcement des capacités, l’évaluation de ce cadre.  » Mais de plus en plus, les négotiateurs africains prennent conscience du rôle qui est le leur, celui d’agir, pour garantir les intérêts de l’Afrique, et peser dans les négotiations », ajoute le ministre. Quant à  l’issue de Durban, elle reste une question pendante. La COP 17 est la COP de l’Afrique, aime à  répéter les uns et les autres, d’autres estiment qu’une fois de plus, ce ne sera pas le rendez-vous de l’Afrique. Tiémoko Sangaré tempère :  » S’il est possible qu’il y ait des résultats, ce sera à  partir de l’Afique ! Mais ici, nous sommes aussi en quête de ce que nous pouvons obtenir pour le Mali ». En ce sens, l’Allemagne a donné 10 millions d’euros, un don portant essentiellement sur les mécanismes d’adaptation et d’atténuation aux effets du changement climatique. Pour Norbert Roetgen, ministre allemand de l’environnement, le Mali mérite cette aide, pusiqu’il est l’un des pays appelés à  devenir un modèle en matière d’adaptation climatique. Un clin d’oeil par ailleurs aux politiques, stratégies et plans d’actions engagés par notre pays pour pallier à  la menace climatique. Le fonds Climat constitue lui une autre étape dans la consolidation des acquis maliens en matière d’environnement, et dans l’acquisistion d’opportunités réelles pour les programmes climatiques basés sur le développement durable. Les transferts de technologies constituent un autre volet des négotiations. De même que le Fast Start Programme de 30 milliards de dollars pour l’adaptation. Alors, à  défaut d’une seconde période pour Kyoto, puisque beaucoup de pays développés semblent résolus à  vouloir abandonner ce protocole, les états africains réunissent aujourd’hui leur voix pour réclamer la validation des promesses de compensation financière. La grande messe de l’environnement est aussi le lieu des lobbies, puissants, qui veulent influencer les négotiations. « Les américains ont eux plus de 200 négotiateurs qui se relaient, et nous on en a 2 ou 3, lance un participant africain blasé, et il suffit d’une minute d’inattention de notre part pour nous faire avoir ».  » Alors Durban, échec ou mat pour l’Afrique ? Réponse dans 72h.

« Les lignes doivent bouger! »

Mlle Sika Ahawo est membre d’une ONG zimbabwéenne. Elle est à  Durban avec ses collègues et participe à  toutes les activités pour s’informer et aussi faire passer le message de jeunes. Journaldumali.com: Pourquoi une telle présence de la jeunesse à  cette COP? Il est extremement important pour les jeunes de participer à  ce genre de réunion. Jusqu’à  présent, nous n’avons pas tellement accès aux informations, sur ce qui se passe. Que ce soit du côté scientifique que du côté des populations qui sont les plus touchées. Donc, la première nécessité pournous est celle de l’information. Cela fait des lustres que nos parents dans les campagnes sont confrontés aux questions de chagements climatiques et leurs vies est véritablement affectée par les effets. Nous les jeunes, dès que nous sommes en âge de comprendre, nous quittons les villages pour veir grossir le lot des chômeurs en ville. Or, il existe des pratiques développées par le monde rural qui cherche depuis, à  son échelle et avec ses moyens, à  s’adapter aux changements climatiques. Alors, nous les jeunes, il y a cette mission dont nous devons nous saisir, c’est de distribuer cette information, la vulgariser pour que l’on sache que des choses se passent. Il nous faut arriver à  mettre ensemble la connaissance scientifique et les savoirs locaux des populations. Journaldumali.com: Que peuvent apporter les jeunes dans ce qui se passe ici? Notre génération est celle de l’innovation. Avec google, facebook et autres, nous les jeunes avons maintenant prouvé que nous pouvons commencé des choses. Nous devons nous servir de ces outils d’une façon ou d’une autre. L’énergie de la jeunesse peut être canalisée pour l’adaptation. Notre jeunesse est une opportunité et notre voix doit être prise en compte. Journaldumali.com: Et êtes vous confiants pour l’issue de cette conférence? La plupart d’entre nous sommes un peu pessimistes. Nous ne nous attendons pas beaucoup à  un accord en tant que tel. Mais la position des jeunes est qu’il faut que les délégués, les négociateurs démontrent au moins que quelque chose se passe. Pour convaincre les populations vulnérables que l’on se soucie d’elles. Il faut impérativement que les lignes nougent ici pour que l’espoir renaisse, particulièrement en Afrique, o๠les effets néfastes des changements climatiques sont encore plus tangibles qu’ailleurs.

A quoi sert un fonds climat ?

Comment établir Un fond climat ? Voilà  l’une des questions qui passionne les experts mais aussi les pays en développement pour renforcer et appuyer leurs politiques en matière de changements climatiques. Selon Cassie Flynn, consultante au PNUD, Le fonds climat ou National Climate Fund, est un outil qui facilite aux pays l’accès à  plusieurs sources de fonds, privés, publics, multilatéraux, bilatéraux. Mais en la matière, les états doivent décider des fonds qui sont le plus adaptés à  leur politique nationale. Et surtout, avoir les instruments pour gérer ces fonds. Au niveau international, le Fonds Vert ou Fonds Climat existe déjà  et est l’une des sources possibles de fonds pour les pays engagés dans la bataille du climat. Il sert notamment a financer des projets climats à  des niveaux locaux, régionaux mais aussi nationaux. Le fonds climat par ses mécanismes, permet de développer la notion de « fund raising » ou recherche de fonds. Une notion pas toujours évidente pour les pays en voie de développement. Il ne faut surtout ps confondre le fonds climat avec l’aide au développement. Les deux ont des mécanismes de fonctionnement et de mise en place différents. En Afrique subsaharienne et de l’est, deux pays se distinguent en la matière. Le Mali et l’Ethiopie qui sont présents à  la conférence de Durban ou COP 17 et sont les premiers pays à  avoir eu l’initiative. Des étapes sont ensuite nécessaires à  respecter pour lamcer son fonds climat national. 6 étapes pour le fonds climat Il faut pour un état, définir en premier lieu, les objectifs liés à  ce fonds climat national. Quels aspects de l’environnement vont être priorisés ? la gestion des terres ? Le reboisement, la lutte contre la désertification, pour citer des exemples… En deuxième lieu, il faut identifier les sources de financement possible. Public, privé, multilatéral, bilatéral etc… la Banque Mondiale, les Nations Unies, les ONG, les banques de développement etc.. Mettre ensuite en place un système de gestion efficace des fonds et établir un programme fiduciaire de traitements de ces fonds : quelle banque, les aspects juridiques et légaux de ce fonds. 5è étape, mettre en place les outils pour collecter ce fonds. Enfin, la dernière étape consiste à  la gestion et à  la vérification de l’utitilisation des fonds en question, une fois à  disposition. [B Cas du Mali ] Pour prendre le cas du Mali, qui va lancer son fonds climat à  la conférence de Durban, ce fonds va de pair avec la politique, la stratégie et le plan d’action contre les changements climatiques du Mali. Une fois ce fonds mis en place, il faudra choisir entre plusieurs organismes comme l’AEDD, l’agence pour l’environnement ou le développement durable ou le PNUD par exemple pour gérer ce fonds climat. Les organismes de gestion de ces fonds doivent cependant prouver ou montrer qu’ils sont capables de gérer ces fonds liés à  l’environnement en toute transparence et surtout dans l’objectif de résultats concrets ! Voilà  toute la question.

A comme Afrique !

A comme Adaptation A Durban, les africains sont présents et le font savoir ! C’’est un pavillon entier qui est dédié pour la première fois, au continent. « The African Pavilion » au-delà  de la représentativité, est un véritable espace d’échanges qui est ainsi offert aux délégués. Ici, un mot domine tous les autres : Adaptation ! Il en est question dans presque toutes les communications et les bonnes pratiques font l’objet de partage. Le continent africain, selon les experts, n’est responsable que de 3% des émissions de gaz à  effet de serre, responsables de la hausse des températures, elle-même cause des variabilités du climat. Mais le continent est l’un des plus touchés par les effets néfastes de ces changements climatiques. Les catastrophes naturelles se multiplient et les populations sont soumises à  des conditions de vie et de production de plus en plus difficiles. Il s’agit donc pour l’Afrique de s’investir, non pas dans les mesures d’atténuation (comme la réduction des émissions) mais dans la prise en compte de ces effets des changements climatiques dans son développement. Mais comment? B comme Biocarburants l’une des pistes est l’utilisation des biocarburants et des énergies renouvelables en général. Les économies africaines dépendent en grande partie des énergies fossiles (hydrocarbures) et ligneuses (bois). Or, le pétrole est une denrée qui tend à  se raréfier et aujourd’hui son cout pèse lourd dans les différentes activités de production. De même, les ressources en bois sont fortement sollicitées par les populations pour différents usages, ce qui affecte le climat du fait de la coupe abusive de bois qui entraà®ne aujourd’hui la disparition des forêts et la dégradation des terres. Faire la promotion des énergies nouvelles et renouvelables que sont le solaire, l’éolien et le bio-carburant est donc une solution d’adaptation. Un peu partout sur le continent, des initiatives sont mises en œuvre dans le cadre de l’utilisation de ces bio-carburant. C’’est le cas au Mali qui s’est lancé dans l’expérimentation de l’utilisation à  grande échelle de l’huile de jatropha, un épineux qui pousse à  l’état sauvage depuis des siècles et dont des plantations entières sont en train de voir le jour. Le « Fonds vert » lancé à  Cancun l’an dernier devrait prendre forme à  Durban et les africains entendent bien en profiter pour investir plus la vulgarisation de ces solutions. C comme Carbone l’Afrique dispose encore aujourd’hui de forêts vierges (dans le bassin du Congo par exemple) qui sont de véritables puits à  carbone. En effet, le gaz carbonique émis par les pays industrialisés provoque des variations de climat qui ne connaissent pas de frontières. Les pays les plus pauvres sont les plus touchés par les effets de ces changements. Depuis quelques années, ils ont décidé de valoriser les ressources forestières dont ils disposent car les forêts absorbent le gaz carbonique et en débarrassent donc ainsi l’atmosphère, réduisant l’effet de serre. Plus il y a de forêts, moins il y a de CO2 dans l’air. Les Nations Unies ont mis en place un « marché carbone » qui permet aux pays qui produisent énormément de CO2 d’acheter à  ceux qui en produisent moins leur capacité de captage. Les pays forestiers sont bien présents à  Durban pour faire avancer ce « marché du carbone ». Greenpeace et d’autres organisations vertes attirent cependant l’attention sur les dérives possibles de cette formule qui pourrait permettre aux pays émetteurs de continuer à  polluer sans état d’âme l’environnement ud moment qu’ils peuvent payer. D comme Durban Le rendez-vous à  ne pas manquer ! Selon Joseph Yaovi Kogbé, responsable pour les questions d’adaptation du Réseau climat et développement durable, il n’est pas question de laisser passer cette occasion « Les questions du financement de l’adaptation du continent doivent impérativement connaitre un début de solution à  Durban ; nos paysans, nos femmes, la jeunesse, ont les yeux tournés vers nous » déclare-t-il. l’Afrique a énormément à  gagner des négociations en cours, mais elle peut aussi beaucoup y perdre si l’on ne remet pas au C’œur des priorités le développement humain, la conservation de la nature, bref l’avenir, désormais à  court terme, de notre humanité.

COP17 : Vers l’abandon du protocole de Kyoto ?

6 panels seront au coeur de la discussion sur la direction à  prendre concernant le climat mondial. Durban, échec ou réussite ? C’est à  partir de lundi que les 12 chefs d’états attendus à  la COP 17 et les 130 minitres devront prendre part aux débats. Débats vifs en perspective. Selon les experts, d’importants efforts et consensus ont été faits concernant les mesures d’adapatation aux effets du changement climatiques. Reste la question de l’avenir du protocole de Kyoto et du fonds Vert Climat. Les pays en voie de développement cherchent un second volet du protocole de Kyoto pour la réduction des gaz à  effets de serre. Mais des pays comme le Canada ont déjà  clairement signifié qu’ils n’étaient plus intéressés par le Protocole. D’autant que les Etats-Unis et la Chine n’ont jamais voulu ratifié cet instrument qu’ils jugent contraignant pour leur économie. Du coté des Nations Unies, aucune indication claire n’a été donnée quant à  l’issue du protocole, et Christina Figueres, la secrétaire exécutive de l’UNFCCC(United Nations Framework Convention on Climate Change) a laissé entendre que la session des ministres donnerait plus de précisions. ‘Comme vous le savez, l’issue du protocole de Kyoto est une question clé et d’importance ici à  Durban et les discussions sont entrain de se mettre en place’. Propositions Les gouvernements auront à  faire des propositions sur la question, concernant les mesures d’adaptation, les transferts de technologies, les processus d’atténuation. L’Union Européenne se dit en faveur d’une prolongation du Protocole de Kyoto mais sous certaines conditions, des conditions sur lesquelles, la présidente de la COP, la sud africaine Maite Mashabane, a entamé des négotiations. De manière générale, les pays africains qui ne sont pas émetteurs de gaz à  effets de serre mais en subissent les conséquences esperent etre entendus sur la question. La Russie elle, a proposé des amendements pour une révision des termes de certains pays, dans l’obligation de réduire leur gaz à  effet de serre. Et tandis que les négotiations se préparent, au Pavillon Africain, de nombreux panels sur la question de l’adaptation de l’Afrique aux changements climatiques ont lieu depuis jeudi. Ces panels s’articulent autour des questions de reforestation, de reboisement mais aussi de gestion durable des terres, une question développée par Alamir Touré a Durban.

Siya bonga Durban !

C’est parti pour la COP 17 à  Durban. Ou conférence des parties. A la sortie de l’aéroport King Shaka International, la province du Kwazulu Natal se déploie dans toute sa splendeur verdoyante. Des collines majestueuses o๠la pierre n’est plus visible. Oui Durban est une ville verte, une ville propre, un choix idéal pour abriter la COP 17, qui durant deux semaines, va réunir les parties pour trouver un accord sur le climat du monde. Certes, il y a ceux qui ne veulent toujours pas ratifier le protocole de Kyoto,et r2duire leurs emissions de gaz a effets de serre, ceux qui veulent des mesures de poids et, il y a les activistes, sorte d’alternégotiateurs, groupés devant le centre international de conférence ICC de Durban. A eux, ils refont le monde et la COP devient  » Conference of the people ». Jacob Zuma l’a souhaité. Un monde plus vert à  l’image de ces collines verdoyantes qui décorent le chemin, alors que nous nous engageons vers Scotburg, la bourgade o๠nous sommes logés à  quelques milles de la ville. Incroyablement verte, cette province du Natal, celle découverte par cet explorateur européen, qui la surnomma ainsi. Terre du Natal, terre de Shaka Zulu, guerrier intrépide qui entraà®nait ses troupes sur ces monts o๠le Carbone s’évapore tant la nature est généreuse. Alors, comment préserver cette nature ? Qu’allons nous laisser à  nos enfants pour demain ? Car au delà  des négotiations de Durban, des discussions, des workshops o๠des Side Events, organisés par les pays présents à  Durban, interrogeons-nous sur notre rôle intime face à  cet environnement que nous dégradons chaque jour par nos besoins pressants, urgents et que sais-je encore… Tous ces sachets plastiques que nous jetons dans les rues de Bamako, ces canettes vides jetées à  même le goudron, cette eau que nous gaspillons à  outrance, ces pollutions que nous provoquons, ces arbres que nous refusons de planter, alors que leur oxygène nous remplit les poumons d’espoir. Grace Green, elle a un projet. Elle n’ira pas à  Durban, mais elle fera planter des arbres à  toux ceux qui le voudront tout autour de Johannesburg, en mémoire d’Oliver Tambo.. A Durban, les enjeux sont infinis. Bien qu’à  plus qu’à  Copenhague et à  Cancun o๠aucun accord patent, clair, décisif, aucun consensus réel n’a été trouvé entre les Parties, les puissants de monde. Or l’urgence est là , nous ne pouvons plus l’ignorer, les glaciers fondent, les températures augmentent, il n’y a plus de saison mais des multitudes de micro climats, des changements climatiques évidents et dégradants. Au Mali, l’enjeu est de trouver des solutions d’adaptation aux effets néfastes du changement climatique, face à  l’ensablement, à  l’avancée du désert, les défis de l’assainissement, autant de problématiques que notre pays exposera aux partenaires, lors de son Side Event du 6 décembre à  Durban. En attendant, Siya bonga Durban ! Bienvenue à  Durban pour un monde plus vert…

Le climat de Durban, le climat de demain

Ils sont près de 20 000 délégués venus du monde entier pour prendre part a cette grande messe sur le climat. Et C’’est le President sud-africian, Jacob Zuma, qui a ouvert ce 28 novembre 2011 cette rencontre sur les changements climatiques qu’accueille son pays en plantant le décor de maniere très précise: « le climat est une question de vie et de mort » a-t-il declaré en demandant aux particpants de prendre leurs responsabilités devant l’histoire. Etaient également presents a cette cérémonie d’ouverture le président du Tchad, qui représente la CEEAC (Communauté économiques des Etats d’Afrique centrale), Idriss Deby, le vice-président de l’Angola, qui représente la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), Fernando da Piedade Dias dos Santos, entres autres. “Oeuvrer ensemble pour sauver le futur” C’’est le slogan que devront garder à  l’esprit les participants à  cette rencontre. Durban intervient en effet dans un contexte particulier. Apres les sommets de Copenhague puis Cancun qui ont eu des resultats plutot mitigés, il est indispensable, au regard des observateurs, de parvenir à  un accord contraignant si l’on veut prendre à  bras le corps la question du climat qui est un enjeu majeur aujourd’hui pour la communauté internationale. En effet, sur les 10 catastrophes naturelles majeures de ces dernières années, selon les chercheurs, 9 sont des conséquences directes du réchauffement climatique. Les experts souhaitent que tous ces phénomènes créent un sentiment d’urgence et forcent la main des acteurs présents à  Durban. Mais ce n’est pas gagné d’avance. Les pays –parties viennent à  ces négociations, chacun avec la ferme intention de sauvegarder au maximum ses intérets. Limiter l’émission de gaz à  effet de serre revient a revoir le mode actuel de developpement industriel et de consommation, en particulier dans les pays occidentaux, reconnus coupables pour la majeure partie des dégradations actuelles du climat. Le protocole de Kyoto qui est l’accord-cadre sur les changements climatiques n’a pour ainsi dire jamais été respecté par des puissances telles que le Canada, les à‰tats-Unis, la Russie et le Japon. Et elles ont d’ores et deja annoncé que leur position ne changerait pas à  Durban. La Chine est parmi les pays qui ont fait des efforts substanciels dans le domaine avec une réelle politique de “verdissement “ de son économie, efforts salués à  Durban ou l’Empire du milieu risque de jouer un role majeur dans le resultat des négociations. ‘L’Afrique est plus vulnérable » que tous les autres continents aux effets nefastes des changements climatiques. Les situations extremes comme la sécheresse historique qui frappe en ce moment l’Est du continent l’illustre, si besoin en était. Selon Maite Nkoana-Mashabane, présidente de la COP17, les accords de Cancun devaient être imperativement « opérationnalisés ». La ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, a en outré déclaré que l’adaptation au changement climatique était un élément essentiel du résultat de la COP17. Les pays en voie de developpemnt et ligne de front ceux d’Afrique, réunis sous l’egide de l’Union Africaine, entendent obtenir à  Durban le lancement effectif du Fonds sur le climat vert. La societé civile est elle aussi présente en force à  Durban. Il ne se passe pas cinq minutes sans que ne se déroule un evenement dans ou hors du site de la conférence qui se déroule, il faut le souligner au Centre International de Conférences Inkosi Albert Luthuli. “Nous sommes venus faire comprendre aux décideurs que nous, le peuple, nous voulons qu’ils arretent les discours et qu’ils passent a l’action” nous confie une participante venue de la Corée du Sud. « Les inquiétudes soulevées par le changement climatique vont bien au-delà  des murs de ce superbe endroit aux millions de personnes là -bas, dans les rues, qui appellent à  la justice climatique », a rappelé la ministre sud-africaine, en écho aux propos tenus dimanche dernier par le prix Nobel de la Paix Desmond Tutu. l’heure de l’action a sonné, mais la politique et les intérets économiques cederont-ils la place à  une véritable prise de conscience et à  des engagements fermes, la réponse à  cette question au soir du 9 decembre prochain.

COP 17 : La jeunesse africaine en route pour Durban

« Pensez aux générations futures ! »C’’est le message de la jeunesse réunie au sein de l’Initiative de la Jeunesse africaine sur les changements climatiques. Selon le Dr Landry Ndriko Mayigane, coordinateur pour l’Afrique de l’Est du Réseau, les jeunes doivent faire entendre leurs voix dans les fora internationaux o๠se discute leur avenir : «Les décisions qui seront prises à  Durban engageront l’avenir de l’humanité et cet avenir, C’’est nous !». C’’est pourquoi la African Youth Initiative on Climate Change (AYICC) a organisé cette caravane pour attirer l’attention de tous, décideurs, comme populations sur les enjeux de la COP17. En voiture, à  moto ou à  vélo, près de 200 jeunes sont actuellement en route pour la ville sud-africaine qui doit abriter la 17ème Conférence des parties à  la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. l’AYICC est un réseau qui réunit plus de 600 jeunes de 45 pays africains. Il a pour objectif de mobiliser la jeunesse pour la faire participer dans la prise de décisions et intervenir activement dans les programmes d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques dans leurs pays respectifs. Et ce à  travers la formation continue en les dotant de connaissances de base pour identifier les projets en cours dans leurs pays pour apporter leur contribution à  leur mise en œuvre. s’y ajoutent de la sensibilisation, de la mobilisation, la création et la gestion de projets, du coaching, etC’… C’’est donc dans le cadre de ses actions de sensibilisation et de mobilisation que la AYICC organise du 7 au 28 novembre une caravane qui est partie de Naà¯robi au Kenya et traversera l’Afrique Australe (Tanzanie, Malawi, Botswana) pour arriver à  Durban, dans l’Est de l’Afrique du Sud, la veille de l’ouverture du Sommet sur les Changements climatiques. Tout le long du trajet, des concerts, des meetings, des ateliers pour rencontrer la jeunesse de ces pays seront organisés. Avec pour objectif affiché de sensibiliser à  la problématique des changements climatiques et au rôle qu’elle peut et doit jouer dans la prise en compte des difficultés des populations vulnérables. A Durban, d’autres activités seront organisées. Un rallye, entres autres, verra la participation de 1200 personnes environ pour mettre la pression sur les dirigeants présents pour faire passer le message de l’AYICC pour cette COP «Faites que l’accord que vous signerez soit contraignant pour que les changements climatiques deviennent véritablement le problème de tous ». Les enjeux sont nombreux concernant cette deuxième Conférence qui se tiendra sur le continent Africain après le Kenya en 2006. Copenhague et Cancun n’ont pas été des succès retentissants loin de là , alors que, selon les experts, le temps de l’action est plus que jamais arrivé. Le protocole de Kyoto, qui est l’outil politique de lutte contre les changements climatiques, expire en 2012 et jusqu’ici, aucun accord n’a été trouvé en ce qui concerne la suite à  donner à  l’action. Il est vrai que Copenhague a permis de relancer les négociations internationales, et Cancun a porté sur la création d`un fonds vert pour aider les pays en voie de développement, la plupart africains, qui sont les plus vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques, sans toutefois préciser comment ce fonds sera financé. l’Afrique va à  Durban en front uni, menée par des pays comme le Mali qui assure la présidence de la Conférence Africaine des Ministres en charge de l’Environnement. Il s’agira d’obtenir un accord contraignant, obligeant les pays signataires à  faire de réels efforts en faveur d’un développement à  faible émission de carbone et également pour donner du contenu au Fonds d’adaptation dont le principe a été acquis à  Cancun. Pour ce faire, le continent pourra compter sur sa jeunesse, plus engagée que jamais.