COP 23 : « Nous n’avons plus le luxe du temps. Nous devons agir maintenant»

Ces mots sont de la secrétaire exécutive de l’ONU Changements climatiques, à l’ouverture de la 23ème Conférence des parties. Patricia Espinoza a appelé les pays signataires de l’Accord de Paris en 2015 à passer à  la vitesse supérieure dans la mise en oeuvre de leurs engagements.

Bonn, Allemagne, accueille à  compter de ce 6 novembre et pour deux semaines, la 23ème Conférence mondiale sur le Climat. Réunissant les quelques 190 pays ayant ratifié la Convention des Nations Unies sur les Changements climatiques ainsi que des milliers de participants issus de la société civile et du monde des affaires, elle est l’occasion de faire le point du chemin parcouru dans la réduction des causes et effets des changements climatiques dans le monde. Après l’optimisme soulevé par la signature de l’Accord de Paris à  l’issue de la COP 21, c’est déjà  le temps du premier bilan de sa mise en oeuvre et il est plutôt mitigé. « L’ONU Environnement a averti que nous sommes confrontés aux mêmes défis en ce qui concerne les niveaux des émissions mondiales: les engagements nationaux ne contribuent qu’à hauteur d’un tiers de la réduction des émissions dont nous avons besoin d’ici 2030 pour atteindre les objectifs climatiques » a déclaré Patricia Espinoza, dans son discours à l’ouverture de la rencontre. « Le message ne peut pas être plus clair. Nous n’avons plus le luxe du temps. Nous devons agir maintenant », a-t-elle martelé, appelant les acteurs à commencer « à partir de là, ici et maintenant ».

Les pays insulaires plus touchés

Cette 23ème COP est présidée par le premier ministre fidjien, Frank Bainimarama, dont le pays est le premier état insulaire en développement à occuper cette fonction. La rencontre intervient en effet dans un contexte d’évènements climatiques extrêmes et dévastateurs qui ont fait des millions de victimes en Asie, dans les Amériques et les Caraïbes. « Les ouragans toujours plus dévastateurs, les incendies, les sécheresses, les inondations et les menaces sur la sécurité alimentaire causés par le changement climatique et plongeant tant d’êtres humains dans de tels états de souffrance, signifie qu’il n’y a plus de temps à perdre», a déclaré M. Bainimarama. « Nous devons préserver le consensus mondial autour des mesures décisives inscrites dans l’Accord de Paris et garder en ligne de mire la partie la plus ambitieuse de cet objectif – limiter l’élévation de la température moyenne de la planète à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels», a-t-il ajouté.

Une COP Fidji…en Allemagne!

C’est bel et bien les Îles Fidji qui accueillent et président la COP23 qui se déroule en Allemagne. Une belle reconnaissance pour l’archipel du Pacifique qui subit de plein fouet les affres du changement climatique (catastrophes naturelles, montée du niveau des eaux, réchauffement de la température de l’océan…). Mais le poids organisationnel et surtout économique d’une telle manifestation était trop lourd. De plus, pour une conférence qui a décidé d’avoir une empreinte climatique neutre et a mis en place tout un dispositif « vert » pour la logistique de la réunion, il était inconcevable de faire déplacer des milliers de participants au milieu de l’océan et sur le dernier fuseau horaire de la planète.