Mamadou GAKOU : « A chaque fois que l‘on pose un acte anodin, on peut faire du mal à la nature ! »

De l’IPR de Katibougou aux Monts mandingues Diplômé de l’Institut Polytechnique Rurale de Katibougou, il choisit la spécialisation Eaux et Forêts alors que tous les autres étudiants tendaient vers Agriculture. En 1988, il est affecté à  Kayes pour suivre un projet de «Â Ceinture Verte » complétant son stage de fin de cycle. Il fallait planter autour de la ville de Kayes (Sud du Mali) des arbres, un projet fabuleux, ajoute l’ingénieur, un brin nostalgique. « C’’était la première fois qu’un partenaire technique appuyait un tel projet, aujourd’hui, il ne reste plus rien de cette ceinture verte, pourtant Kayes est une région très chaude »Â . Aujourd’hui, si l’on parle de reboisement intensif, Mamadou Gakou s’intéressait déjà  aux plants depuis l‘enfance. A Yélimané, à  la frontière mauritanienne, il travaille avec la population rurale et la police forestière pour mener des actions de reboisement intensif, entre 1982 et 1983. «Â J’ai beaucoup appris sur le terrain, l’administration locale, les rapports etC’… ». En 85, il est affecté à  Kita, pour suivre un projet du BIT sur l’utilisation de la main d’œuvre. Puis un autre projet de l‘OAPF, (Opération d’Aménagement et de production forestière ) le conduit à  suivre le reboisement des Monts Mandingues, à  quelques kilomètres de Bamako. «Â A l’époque, explique l’ingénieur, nous avons reboisé près de 600 hectares de forêt, par an ». Le besoin d’apprendre En 1988, après 7 ans de terrain, Mamadou Gakou éprouve le besoin d’apprendre, de se perfectionner davantage et d’acquérir des capacités d’analyse sur la question environnementale. Il s’envole aux Etats-Unis pour effectuer un «Â Master of Sciences«. Mais Mamadou n’oublie pas ces années passées auprès du père cultivateur, qui connaissait bien la fertilité des sols, les périodes de semailles, l‘influence du temps sur les cultures. A l’époque, l’ingénieur pouvait voir la baisse du lit végétal à  vue d’œil, et ce qu’on appelle aujourd’hui la désertification correspondait déjà  aux grandes sécheresses qui ont touché le Mali dans les années 80. « Mais restons, optimistes, car nous n’avons pas atteint le point de retour malgré les constats alarmistes »Â , juge l‘ingénieur. A Copenhague, o๠il s’est rendu, Mamadou Gakou a tout entendu, l’Afrique sera le continent le plus touché par les conséquences du changement climatiques, certes, la désertification, la dégradation des sols sont des processus qui dépendent des conditions biologiques des sols, des zones arides, de la pluviométrie annuelle et la répartition des eaux, mais il y a aussi le facteur anthropologique, l’action néfaste de l’homme sur la nature. [c Mamadou Gakou ] A chaque fois que l‘on pose un acte anodin, on peut faire du mal à  la nature ! » [c/] Changements climatiques et compensation « Les économies africaines sont faibles et dépendent d’autres décisions économiques des pays du Nord et qui ont un effet désastreux sur notre environnement« , ajoute Mamadou Gakou, qui dirige aujourd’hui le Secrétariat Technique Permanent du Ministère de l’Environnement du Mali. « l’Afrique mérite bel et bien la compensation financière réclamée à  Copenhague, ce n’est même pas un dû mais droit », s’insurge l’ingénieur, car C’’est le paysan africain qui subit les effets néfastes du changement climatique. D’o๠l’instauration récente au Mali de la politique de Gestion Durable des Terres… Gestion Durable des Terres C’’est la politique qui prévaut actuellement au Mali et a été récemment adoptée par le comité Interministériel pour l’environnement, cela dans la logique du Sommet sur le Développement Durable qui doit se tenir à  Bamako en Décembre. « Aujourd’hui, il y a une réelle volonté du gouvernement à  prendre à  compte les questions environnementales et l‘environnement dans sa globalité», ajoute Mamadou Gakou. Au STP, une structure née en 1998 dans le cadre de la politique nationale de protection de l’environnement, il s’agit de créer un cadre institutionnel pour coordonner les politiques environnementales, intégrer ces questions dans tous les départements, tous les secteurs, que ce soit l’Agriculture, l’élevage, l’industrie, en somme, faire de tous, des écolo-citoyens, conscients des défis et des menaces qui pèsent sur notre environnement : « Il y a des opportunités de financement que les pays, les organisations de la société civile ou les privés, doivent aujourd’hui saisir, il faut aller chercher les ressources, les mobiliser et le STP travaille à  cela. » Et la nouvelle agence pour l’environnement crée par décret du 1er Juillet 2010 devrait mieux prendre en compte ces problématiques et appliquer la mise en cohérence des programmes nationaux de protection de l’environnement. La politique environnementale du Mali En la matière, le Mali n’est pas en reste et a ratifié plusieurs conventions internationales, près d’une trentaine, estime l’ingénieur, content, de même qu’il cite le Plan National de protection de l’environnement de 1998 comme la genèse de cette politique. «Mais, il faut que chaque Malien sache que lorsqu’on donne un coup de pioche, ou qu’un pose un acte anodin, on peut faire du mal à  la nature !», conclut l’ingénieur. Les défis sont là  !

L’édito du lundi : A Copenhague, « la montagne a accouché d’une souris »

L’Afrique, présente au sommet Pour l’Afrique, la plupart des chefs d’états ont émis quelques recommandations, citons Abdoulaye Wade, le président sénégalais, qui a préconisé l’installation d’une centrale solaire dans le désert, une manière intelligente d’utiliser notre énorme potentiel solaire et énergétique à  l’aube du troisième millénaire. Ce fut l’une des interventions les plus remarquées de cette conférence de Copenhague, les autres chefs d’états se contentant de déclarations d’intention, ou alarmistes, sans rien de concret à  proposer. Abdoulaye Wade a également tenu à  fustiger la politique des « fausses promesses » des pays occidentaux en soulignant les projets d’envergure auxquels les états Africains sont engagés : le Chantier de la Grande Muraille Verte, l’Ecovillage pour planter des arbres ou encore le « Mur Continental » pour empêcher le salinisation des Terres, des projets jugés concrets par le présidént sénégalais, tandis que le Nord n’arrive pas à  s’entendre sur un protocole de Kyoto… Le Mali a cependant été très présent à  ce sommet et a proposé quelques idées, en soulignant le rôle clé de la  » Charte de compensation volontaire et solidaire ». Le réseau Carbone a lui proposé la mise en œuvre d’un projet structurant de plantations d’acacias permettant de séquestrer le carbone et de renforcer la résilience des populations riveraines des gommeraies face aux risques climatiques, une initiative qu’encourage de président Malien Amadou Toumani Touré. Pas d’accord à  long terme De manière générale, l’issue de Copenhague reste insatisfisante et n’innove pas face à  ce qui existait déjà  en matière de régulations sur les effets négatifs du changement climatique, voici quelques points de désaccord : s’agissant du réchauffement Climatique, que ce sommet, souhaitait faire inverser, il ne reste que des constats, contenir la hausse des températures en dessous de ¨2°, réduite les émissions, mais aucun accord à  long terme n’a été paraphé par les états concernés. Plutôt s’agit-il de réexaminer les accords existants d’ici 2015 et de revoir les taux d’émission à  la baisse, une nouvelle échéance qui désservira la planète. Quant l’échéance de définitivement réduire ces émissions d’ici 2050, a été abandonnée. Le protocole de Kyoto, destiné lui à  faire réduire les émissions de gaz à  effet de serre, ne voit aucune nouvelle modalité, les pays riches restant le principaux consernés, et ces derniers souhaitant l’inclusion d’autres. Reste ceux qui ne l’ont pas encore signé et qui continueront à  polluer la planète avec leurs émissions nocives. De nouvelles modalités de réductions devraient être soumises d’ici Janvier 2010 par les pays pollueurs comme la Chine, l’Inde ou les Etats-Unis à  l’horizon 2020.. Un timing qui inclut également les pays dits en développement… le Fond Vert Climatique Reste la question du financement. Copenhague a prévu un « Fonds Climatique Verts de Copenhague », formule d’espérance qui vise un objectif de collecte de près de 100 milliards de dollars d’ici 2020, pour permettre de réduire les émissions de Co2 et l’adaptation des pays en développement aux changements climatiques. Financement ouvert qui fait la part belle aux pays riches et incluera toutes les mains généreuses, notamment dans des projets novateurs pour réduire la déforestation ou l’émergence de solutions «Â vertes ». Au finish, Copenhague aura été une grande conversation de salon entre pays riches et pollueurs, et même si les cartes économiques sont inégales pour le participants, reste que l’Afrique aura eu son mot à  dire, elle qui est souvent exclue des grandes décisions. Il faudra maintenant conduire les projets initiés par le continent, afin de prouver au Nord, que l’Afrique n’est pas en marge du changement climatique, mais saura bel et bien s’adapter et à  sa manière, à  cette nouvelle donne environnementale.

Copenhague : le Mali présente des idées novatrices contre le changement climatique

Charte Africaine de compensation volontaire et solidaire Le Réseau Carbone et le ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, ont présenté « La Charte africaine de compensation volontaire et solidaire » qui dans les années à  venir pourrait être une véritable feuille de route pour les pays africains. C’’était à  l’occasion d’une Journée du Mali placée sous la présidence du chef de l’Etat Amadou Toumani Touré qui avait à  ses côtés, en plus du ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, le Professeur Tiémoko Sangaré, les ministres nigériens et congolais en charge de l’Environnement et plusieurs autres personnalités. « La Charte africaine de compensation volontaire et solidaire », était d’une grande originalité. Parlant au nom des organisateurs, le Réseau Carbone, M. Housseyni Nafo a d’emblée donné le contexte de l’évènement : une initiative de la jeunesse africaine qui veut montrer que l’Afrique n’est pas en marge dans la recherche de la solution au réchauffement climatique. Il n’a pas manqué de remercier le président Amadou Toumani Touré dont l’engagement pour la défense de l’environnement ne date pas d’aujourd’hui. Le célèbre photographe Arthus Bertrand s’est adressé au public en manifestant sa sympathie pour le Mali, ce pays du Sahel qui a retenu son attention professionnelle et qui mérite un clin d’œil. C’’est pourquoi, la fondation qu’il dirige n’a pas hésité un seul instant à  donner une fenêtre au Mali. Après, ce fut le ministre nigérien de l’Environnement qui a pris la parole pour reconnaà®tre tout le rôle que doit jouer la séquestration du carbone dans un cadre global. Il a à  l’appui de ses propos, cité un exemple probant de son pays sur la gomme arabique, le seul projet à  ce jour bénéficiant du financement du Mécanisme pour un développement propre (MDP). Le président ATT, présent à  Copenhague, a fait un lien avec sa propre expérience pour caractériser les changements climatiques dont les manifestations les plus courantes sont l’ensablement des cours d’eau, la disparition des terres cultivables, la perte des pâturages…. Le réseau Carbone l’initiative proposée par le Réseau Carbone mérite l’attention de tous les décideurs africains, a dit en substance le chef de l’Etat qui en reconnaissant le rôle des multinationales étrangères dans la dégradation des ressources naturelles du continent n’a pas manqué d’insister sur la responsabilité des Africains dont la principale source d’énergie continue de provenir du bois et du charbon de bois. « O๠est la justice, o๠est la démocratie quand C’’est nous qui subissons les effets d’une dégradation dont nous ne sommes pas les principaux acteurs », s’est interrogé le chef de l’Etat. « Il faut nous engager dans l’inversion des tendances à  la dégradation des ressources par l’instauration d’un vigoureux programme de formation qui partira des écoles pour atteindre toutes les communautés », a t-il ajouté.  » Plantons des arbres Il nous faut nous engager dans cette voie pour faire en sorte que désormais, toutes les actions de développement comportent un volet environnemental, a encore insisté le chef de l’Etat qui a enfin manifesté toute sa disponibilité à  soutenir et à  faire connaà®tre la « Charte de compensation volontaire et solidaire ». Plantons des arbres, protégeons nos forêts, tissons de relations de complémentarité avec les pays développés et ce sera mieux pour tous les citoyens de la planète. Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement a conclu la séance en soulignant que les jeunes viennent de prouver qu’ils constituent un espoir tel que voulu par le président de la République, à  travers son « Projet de développement économique et social ». Pour le ministre Sangaré, la gomme arabique constitue une chance et il faut la saisir en même temps que toutes les initiatives en faveur de la séquestration du carbone. La cérémonie a été agrémentée par une prestation du chanteur Salif Keita qui, dans son style, a fait dégouliner des sonorités malinkés qui ont fait trémousser plus d’un dans la cinémathèque.

Copenhague 2009 : l’espoir d’un nouvel accord sur le climat ?

Les enjeux du sommet l’enjeu affiché de cette messe est de parvenir à  fixer des règles plus sûres que celles posées par le Protocole de Kyoto. Le débat doit quitter le monde de l’abstrait pour se focaliser sur des objectifs chiffrés.C’’est à  ce titre que ce sommet est décisif pour le présent et le futur de l’humanité. Cette intention a été dite avec force dès l’entame des travaux quand lors de la cérémonie d’ouverture un film d’une grande portée pédagogique a cristallisé un message d’une rare densité tenu par des enfants : s’il vous plaà®t, aidez nous à  sauver la planète ! ». Lars LOKKE, le Premier Ministre danois qui, le premier a pris la parole dans cette antre archicomble, a dit avec insistance que le réchauffement climatique est un phénomène global avant d’émettre le vœu de voir la conférence déboucher sur un accord qui d’après lui est à  portée de main. « La volonté politique est là , nous vous soutenons. Mettons-nous d’accord sur une convention qui soit efficace, constructive et facile à  mettre en œuvre. Soyez visionnaires. Le monde entier compte sur vous », a-t-il laissé entendre. Mme Ritt Bjerregà¥rd, le maire de Copenhague, après son mot de bienvenue a interpelé les participants en ces termes : « Aidez-nous à  faire de Copenhague une « Copenhague », une ville d’espoir, pendant ces deux semaines. S’il vous plaà®t, scellez l’accord ». Cet accord, au centre de toutes les préoccupations revêt des enjeux énormes ; des enjeux qui touchent aux fondements même de l’économie des pays industrialisés, les plus gros pollueurs. Les 30 % de l’Union Européenne Andreas CARLGREN, le Ministre suédois de l’environnement, au nom de l’Union européenne a abattu ses cartes. Sa déclaration est pleine d’espoir : « Je suis ici pour qu’un accord soit conclu. L’UE veut augmenter sa mise et passer de 20 à  30 pour cent de réduction des émissions, mais cela dépend des concessions réalisées par les à‰tats-Unis et par la Chine. La décision finale ne sera pas adoptée avant la phase finale de la conférence. » Six ans pour éviter la catastrophe Au deuxième jour de la conférence, le Président du Groupe international d’expert sur l’évolution du climat (GIEC), n’a pas mis ses gants. Son tableau de la situation est implacable car d’après lui si des concessions notoires ne sont pas faites, la catastrophe longtemps prédite par les scientifiques pourrait arriver dans seulement six ans. Il a cité, à  l’appui de cette thèse, le dernier rapport de son organisation dont la substance peut être ainsi résumée : – disparition possible de la banquise vers la fin du 21ème siècle ; – augmentation de la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes, des vagues de chaleur et des violentes précipitations ; – diminution des ressources en eau des plusieurs régions du monde : pays de la Méditerranée, Ouest des Etats-Unis, Afrique australe et Nord-Est du Brésil ; – élimination possible de la calotte glaciaire du Groenland ce qui entrainerait une hausse de 7 mètres du niveau des mers ; 20 à  30% des espèces vivantes sont menacées d’extinction à  court terme si la température moyenne augmente au-delà  de 1,5-2,5 degrés ; – tensions sur les ressources en eau dues à  la croissance de la population et à  l’urbanisation. Le mot du GIEC Rajendra Pachauri a dit notamment que l’accent doit être mis sur Les moyens d’atténuer les effets du changement climatique. Pour lui, la priorité est à  la limitation des émissions de gaz à  effet de serre : « Nous avons clairement spécifié dans le dernier rapport du GIEC que pour que la hausse de la température n’aille pas au-delà  d’une fourchette comprise entre 2 et 2,4 degrés, les émissions ne doivent plus augmenter après 2015. Cela fait six ans à  partir d’aujourd’hui » a-t-il conclu dans son adresse à  la conférence. Le «texte danois » Au deuxième jour de la conférence, le « Guardian » a publié une exclusivité désormais connue sous le vocable de « texte danois ». Ce texte qui serait une « fuite » date du 27 Novembre représenterait la position du Danemark, des USA et du Royaume Uni. Que dit ce texte ? -le transfert de la gestion de l’aide financière à  la Banque Mondiale et au FMI – l’abandon du Protocole de Kyoto, – l’acceptation d’une inégalité en termes d’émissions de CO2 par personne entre pays pauvres et pays riches à  l’horizon 2050. Les pays sous développés ont vite fait de crier au scandale, car pour eux les termes du jeu sont clairs : le pollueur doit payer, autrement les pays industrialisés sont responsables du changement climatique, ils doivent non seulement réduire leurs émissions de façon significative, mais ils doivent mettre la main au portefeuille pour aider les pauvres s’adapter. Désormais, « le texte danois » est devenu une véritable déclaration de guerre qui a retenu l’attention de tous. La claque chinoise Daredare, la délégation chinoise a animé une conférence de presse sur le sujet. Su Wei, le principal négociateur chinois, a disséqué les propositions de l’Union européenne, du Japon et des Etats-Unis. Il a d’abord évoqué la proposition chinoise : une diminution des émissions de gaz à  effet de serre de 45% par unité de PIB. Cette position sera une contribution importante à  la résolution du problème du changement climatique, a-t-il indiqué. Il a ensuite mis au crible les propositions faites par certains pays occidentaux dont les USA. Pour lui, la proposition de Barack Obama, qui est de réduire les émissions américaines de 17% d’ici 2020 n’et rien moins qu’une blague de mauvais goût. Il affirme que les 17% sont bien dérisoires par rapport aux augmentations constatées entre 1990 et 2005 ; augmentations estimées à  16%. En réalité dira le conférencier chinois, les USA ne proposent d’une réduction de seulement 1%. M. Su WEI a aussi essuyé ses souliers sur l’Union Européenne dont les engagements annoncés ne sont pas d’une grande consistance : seulement 2,6% par an depuis l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto Quid du Japon ? Sa proposition de diminuer de 25% les émissions du Japon est un progrès positif à  mettre au crédit du nouveau gouvernement a reconnu le conférencier chinois qui s’interroge quand même sur la composition ce pourcentage En réalité, cette annonce correspondrait à  une baisse de 8% par rapport à  1990, l’année de référence des Nations-Unies pour évaluer les efforts des pays riches. Le négociateur chinois a déclaré au terme de sa dissection que les pays industrialisés doivent « libérer l’espace atmosphérique » pour que les pays pauvres puissent « brûler » les énergies fossiles dont ils ont besoin pour assurer leur développement économique. A l’occasion, il n’a pas manqué de rappeler « le rôle historique » joué par certains pays industrialisés. « Les causes du réchauffement climatiques, ce sont deux cents ans d’émissions des pays développés… Le volume de l’atmosphère est limité, ce n’est pas parce que vous avez de l’argent et de la technologie que vous pouvez acheter le droit de polluer », a-t-il poursuivi en substance. l’élan du G 77 Les pays en développement eux aussi ont tenu à  se faire entendre. l’un des principaux négociateurs de ce groupe, le soudanais Lumumba Stanislaus Di-Aping, a animé une conférence de presse sur le même sujet. Il a à  cette occasion fustigé les « manigances des pays industrialisés ». «Le texte danois est une tentative pour imposer une solution sur nos leaders politiques», a-t-il déclaré avec emphase. Pour lui, la proposition contenue dans le « texte danois » sur la gestion des fonds d’adaptation par la Banque mondiale n’est que pure diversion car l’échec de la Banque mondiale et de son acolyte le FMI en matière de développement est désormais légendaire sur toute la ligne. Lumumba s’est aussi démarqué totalement du montant annoncé pour le financement. «Les US$10 milliards par an ne suffiront pas à  acheter assez de cercueils pour les habitants des pays en développement », a-t-il laissé entendre. Quel mécanisme de financement ? l’ONU a fixé la barre à  10 milliards par an (sur une période de cinq ans) en attendant une révision à  la hausse. Comme si la source était divine, subitement des centaines de milliards devraient être déboursés pour aider les pays les plus vulnérables à  faire face aux conséquences des changements climatiques et à  augmenter le niveau de vie de leurs populations par des moyens propres. Cette question a été au centre de la première séance plénière qui a suivi celle d’ouverture. Le pavé venu du Pacifique Tuvalu est un minuscule archipel du Pacifique. Il a cependant fait l’actualité de cette conférence des parties. Ces à®les pourraient tout simplement être les premières à  disparaà®tre de la terre si le niveau des océans augmentait. Plusieurs fois, Tuvalu a été complètement submergé par de grandes marées. Maintenant, ce peuple est à  la recherche d’une nouvelle terre d’accueil, car le risque est la disparition définitive de son pays sous les eaux du Pacifique. Après trois jours de débat, le défi apparaà®t clairement. Comment concilier les intérêts de 20% de la population du monde qui entrent en contradiction avec ceux de 80% de l’humanité, en sachant que 80% de l’humanité n’est en rien responsable du changement climatique, mais en paie le prix le plus fort aujourd’hui.

L’édito du Lundi : Copenhague, quels enjeux pour l’Afrique ?

Les enjeux de cette conférence qui s’ouvrent aujourd’hui à  Copenhague au Danemark, sont multiples et importants. Il s’agit de l’avenir de notre planète terre. Une planète bleue menacée par toutes sortes de maux : réchauffement climatique, pollution, émission de gaz à  effets de serres, sécheresse, montée du niveau des océans, avec la disparition de nombreuses espèces végétales et animales, sans oublier la notion de  » réfugié climatique », une catégorie à  venir selon les experts les plus pessimistes. Pour ces experts du GIEC ( le groupe intergouvernemental des experts sur l’évolution du climat), d’ici quelques années, l’Afrique sera le continent le plus touché par les effets pervers du changement climatique. Il faudra donc trouver des mesures d’adaptation, négocier des aides financières et trouver des plateformes de discussion, pour parer aux conséquences désastreuses de l’industrialisation éffrénée du Nord et qui rejette souvent ses déchets sur le continent, tout en élargissant le trou dans la couche d’ozone. Nul n’ignore qu’il s’agira pour les Africains, d’imposer leur vue, de faire adopter tout au moins, une partie des résolutions prises à  la conférence de Ouagadougou, sur le climat. Un consensus, voilà  la position Africaine à  défendre, au delà  de tout misérabilisme et politique de la main tendue. On s’attend bien sur à  ce que l’Afrique apparaisse en victime absolue, mais les leaders et représentants à  ce sommet mondial, qui réunit les plus grands experts du climat, la société civile, les chefs d’états, les Nations-Unies et bien d’autres groupements et ONG devront dans tout ce panel, trouver un terrain de négotiations. La question environnementale ne date pas d’aujourd’ui, mais plus que jamais, elle mobilise les énergies humaines, l’intelligence et le bon sens commun tout comme les intérêts cachés et convoitises privées. Mais l’enjeu reste de taille et concerne l’ensemble de l’humanité. Tel l’effet papillon ou ce battement d’aile d’un papillon qui pourrait provoquer un désastre écologique à  l’autre bout de la planète. La métaphore est là , alors comment faire comprendre aux puissants l’intérêt de réduire les émissions de gaz à  effets de serre, l’urgence de concrétiser les résolutions prises longtemps auparavant comme au Sommet de Rio en 1992, et comme à  Ouagadougou cette année pour le continent ? La question du développement Au delà  des mesures d’adaptation et de réparation financière ou d’aides susceptibles de nous aider à  combattre les furies de Dame Nature, se posera la question du développement durable. Quel modèle voudra t-on pour le continent, et cela avec les immenses potentialités de notre sous-sol. Comment exploiter autrement les ressources minières, les gisements, les énergies solaires, électriques, éoliennes ? Comment gérer l’eau, l’agriculture, le solaire etc… Un jeune entrepreneur Malien, avait présenté à  la Quinzaine de l’environnement du Mali, un trycile électrique adaptable aux routes et villages d’ici. Ce qui prouve que la question est au coeur des préoccupations des jeunes, désireux de vivre en harmonie avec leur environnement… Comme il est de tendance, les Africains, vont-ils une fois de plus, à  Copenhague se positionner en victimes seules, face aux intérêts démesurés des puissances occidentales et pour qui le continent constitue un réservoir de ressources immodéré ? L’équation ne devrait pas être aussi simple et prendre en compte d’autres facteurs émergents. Le monde change à  une vitesse incroyable, les petits d’hier sont les géants d’aujourd’hui. Je veux parler des puissances asiatiques qui se sont développées à  un ryhtme éffréné en devenant les nouveaux pollueurs de la planète, et bien plus que les Américains. Il y a là  une leçon à  étudier afin que nous Africains, réfléchissions à  la manière d’imposer notre modèle de développement durable et en faisant entendre notre voix. Car c’est aussi pour les générations futures que les décideurs politiques et économiques, nos porte-voix, parleront à  la tribune de Copenhague.

Climat : les dieux sont-ils tombés sur la tête ?

Il y a bien sur les gaz à  effets de serre, les émissions de CO2 dans l’atmosphère, les déchets toxiques déversés un peu partout, comme l’a fait le Probo Koala, en Côte d’Ivoire. Il y a les fumées nocives des dépotoirs qui brûlent à  Bamako, il y a les eaux usées qui pullulent de moustiques et de larves, il y a les millions de sacs poubelles plastiques qui s’envolent dès qu’un coup de vent se lève. Il y a les gaz s’échappant des pots d’échappements des milliers de motos qui vrillent Bamako dans tous les sens, il y a, il y a, il y a que l’environnement n’en peut plus ! A qui la faute ? Et soudain, l’on veut se réveiller face aux bouleversements climatiques qui menacent l’environnement mais aussi l’espèce humaine ? Dis moi ce que tu consommes et je te dirai qui tu es Le monde moderne. Voilà  le grand responsable. Et l’homme au centre de ce monde. La nécessité absolue de consommer et de jeter. Et jeter n’importe o๠? Il est impressionnant ce besoin compulsif de détruire l’environnement direct, celui qui nous entoure et nous influence. Et puis, il y a les vieilles habitudes, les mauvaises habitudes. Celles de jeter un sachet d’eau usé par la vitre de sa voiture. C’est si facile et on laisse cela derrière nous, sauf que le type derrière nous a vu faire. Mais lui aussi, ça lui est bien égal. Tant que ce fichu sachet n’aterrira pas sur le capot de sa voiture polluante. Il fera le même geste après vous. Sans états d’âme, il se débarassera d’un sachet plastique, fabriqué à  base de pétrole, et qui mettra plus de 400 ans à  s’autodégrader dans la nature. Pendant ce temps, des milliers de sachets plastiques polluants seront fabriqués dans les usines de l’Homme moderne. Luxe et dépotoirs Depuis longtemps, nous cotoyons la misère et les ordures en Afrique. Le luxe climatisé et polluant de nos 4X4 côtoiera encore et encore les vrombissements fumeux des mobylettistes fous de Bamako ou de Ouagadougou. Et lorsque nous autres experts de la chose iront défendre de brillantes idées dans les conférences mondiales, comme à  Copenhague en Décembre, nous n’omettrons pas d’être véhiculés par des engins à  forte capacité polluante. Qu’importe, puisqu’il s’agit des idées d’abord et non des actes, des gestes simples et citoyens, économes et raisonnables. Si les Nations Unies élaborent des programmes, nous défendons des causes, des idéaux, ensuite, nous nous débarasserons de notre bouteille de coca, au coin de la rue là  bas. Et cette fois, elle ne tombera pas du ciel tel un cadeau des dieux aux pauvres Bushmen du Kalahari. Ainsi va le changement climatique…

Changements climatiques : le club « Perspectives et Développement  » (CPD) lance le débat

Si le constat alarmant à  propos du changement climatique, vient souvent des pays occidentaux, principaux pollueurs de la planète, l’Afrique prend de plus en plus, prend part au débat sur le changement climatique. La raison est simple : les conséquences désastreuses du climat toucheront sévèrement le continent. Après Ouagadougou, Bamako se prépare pour le sommet de Copenhague L’ Afrique produit moins de 2% des gaz à  effet de serre de la planète. Si un citoyen Africain produit 300kg de dioxyde de carbone par an, un Européen en produit 8 tonnes et un Américain 20 tonnes. La disproportion est là . Et les selon les experts du GIEC( groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du Climat ), les financements de la communauté internationale en matière de changements climatiques, sont trop faibles pour pallier aux effets à  court et moyen terme. Le débat est lancé. Cette rencontre du Club Perspectives et Développement vise donc à  dégager des arguments sur la position Africaine, des pistes de réflexions, mais aussi des solutions, à  présenter à  la conférence Mondiale sur le cimat de Copenhague et qui doit se tenir en Décembre 2009. Pour aider à  mener la réflexion avec d’autres experts Maliens et Africains, Bjorn Lomborg, Directeur du Copenhague Consensus Center a fait le déplacement à  Bamako. La responsabilité du Nord La rencontre, présidée par Hamed Diane Semega, président du Club Perspectives et Développement, et par ailleurs, ministre de l’équipement et des transports, a noté la présence du ministre de l’environnement Malien, Tiémogo Sangaré, mais aussi celle du Premier Ministre, Modibo Sidibé qui a ouvert le symposium en rappelant aux participants les enjeux cruciaux du changement climatique sur les pays Africains, et notamment le Mali, qui organisera l’an prochain, le Sommet sur le Développement Durable, en 2010, après Ouagadougou. Le constat s’il est alarmiste ( réchauffement climatique, désertification avancée, sécheresse, manque d’eau dans le sahel, pluviométrie en baisse), pose le débat et inclut de nouvelles notions comme celle des Réfugiés Climatiques d’ici quelques décennies, autant de raisons d’appréhender la rencontre de Copenhague. Il s’agit pour le Nord de reconnaà®tre sa responsabilité financière pour les dégats subis sur les pays pauvres du Sud. Pour cela, les arguments des gouvernants sont nombreux : Hausse des températures de plus de 2° en 2050, la montée du niveau des mers, les migrations de populations à  la recherche d’un environnement plus viable. Mais par dessus tout, l’Afrique, et notamment les pays sahéliens, devront s’adapter à  ces changements climatiques. Cela demande des moyens ? C’est là  que le bât blesse. A quel montant doit se chiffrer l’implication du Nord pour permettre au Sud de pallier aux changements climatiques ? Le protocole de Kyoto D’aucuns restents pessimistes quant à  l’issue d’un accord qui puisse satisfaire toutes les parties à  Copenhague. Le ministre Séméga s’est interrogé quant à  la volonté du Nord, à  ralentir l’effet néfaste des changements climatiques sur l’Afrique. L’émission des gaz à  effets de serre dans l’atmosphère, par les Etats-Unis, 2è pollueur de la planète et qui refusent toujours de signer le protocole de Kyoto pour leur réducation. D’autres dans la salle, ont évoqué le rythme effréné de gaspillage des ressources naturelles, qui diminuent. La réunion des ministres des finances du G20, à  Barcelone, n’a elle rien donné quant à  des engagements des pays pollueurs à  réduire leur activité néfaste. la conférence de Copenhague s’annonce difficile en terme de consensus. La méthode Bjorn Lomborg : l’Adaptation pour l’ Afrique S’il n’a pas toutes les réponses aux questions posées, son exposé a séduit l’auditoire. S’appuyant sur une méthodologie simple mais participative, Bjorn Lomborg, du Copenhague Consensus Center, a invité la salle à  identifier une série de priorités touchants aux défis planétaires. Les Maladies, l’éducation, la Malnutrition, la révolution Agricole, le côut de l’école. Que faut-il prioriser dans un environnement planétaire o๠les risques augmentent de jour en jour et menaçent la race Humaine. Exercice difficile, mais qui a servi à  l’exposant, pour inviter les conférenciers à  identifier des priorités, pour Copenhague. Mais, Bjorn Lomborg, reconnait la responsabilité des pays du Nord dans la pollution de la planète et invite les gouvernements Africains à  réclamer l’aide qui leur est dûe, mais surtout, il encourage l’adoption d’une politique d’Adaptation des solutions rapides, en brillant académicien et économiste, qu’il est aussi. Et d’ajouter qu’il vaut mieux une éducation de qualité plutôt que de construire des milliers d’écoles, lorsque des parents en Indonésie, préféreront voir leurs enfants travailler au lieu d’étudier. De même, justifie t-il qu’en Ouganda o๠les coûts de l’école ont été réduits, un changement notable s’est opéré dans le niveau de vie des populations. Qu’en est-il donc du climat ? Il faudra coordonner les experts Africains du Climat, les économistes, les décideurs, avec l’aide du Copenhague Consensus Center afin de trouver le meilleur projet d’Adaptation aux changements climatiques et qu’il faudra soumettre à  la Communauté Internationale. Solidarité Africaine Un consensus. Voilà  le mot clé. L’Afrique devra aller au Sommet de Copenhague avec un consensus. Pour cela, le premier Ministre Ethiopien a été choisi pour mener les négotiations. Et le continent devra imposer ses vues afin que l’impact des changements climatiques ne soit pas irréversible.  » Il n’y a pas de fatalité a énoncé le premier ministre Modibo Sidibé, nosu devons débattre de la question, après le Forum d’ Addis Abeba, le sommet de Ouagadougou, les Africains auront leur mot à  dire, mais en tenant compte de leurs réalités. Le débat est ouvert. Dans un mois, il faudra convaincre les décideurs du Nord à  Copenhague.

Taekwondo : Daba Modibo Keita conserve son titre de champion

A l’issue de la partie qui l’a opposé Mercredi dernier, au Sud Coréen, Nam Yun Bae dans la catégorie des poids lourds (à  Copenhague), le géant combattant n’a pas son pareil au monde. Ce résultat n’est que la confirmation de ce qu’il a de plus précieux en lui : à  savoir, son prestigieux et impressionnant talent en la matière. En un rien de temps, cet artiste a excellé, et de manière fulgurante. Jamais un pratiquant d’arts martiaux Malien a réussi ce que Daba Modibo est aujourd’hui devenu un star du sport… Du coup, il rayonne de fierté pour une nation Malienne tant assoiffée de célébrité et de privilège. Par son exploit, le Mali est honoré à  plus d’un titre. Ainsi, il a réussi à  brandir le drapeau Mali au firmament de ceux des autres nations. Pour de nombreux observateurs, ce jeune mérite bien une telle couronne. D’autant plus qu’il incarne vraisemblablement l’image d’un artiste courageux qui aime son travail et le fait avec détermination et gaieté de C’œur. «Tous les bons qualificatifs sont mérités par ce jeune artiste au talent immense. Comme toujours, il n’a jamais voilé ses ambitions à  combattre avec succès sur l’arène des Nations. Je lui réitère tout mes encouragements », nous a confié, Chappé, un de ses amis d’enfance… Daba Modibo Keita attendu à  Bamako Puisse, Daba Modibo Keita, servir de modèle pour l’ensemble des fils de la Nation. En tout cas, tous les honneurs de la nation attendent, ce soir (son arrivée à  Bamako), l’homme qui a hissé le TaeKwondo malien dans le gotha mondial.