Hadja Babani Koné, « coqueluche » de la musique malienne

Apprentie-chanteuse depuis l’âge de 5 ans Cette native de Ségou est l’homonyme de sa grand-mère paternelle qu’on appelait communément Babani. Elle est aussi surnommée Sirani, c’est-à -dire, la première fille de la famille. Babani nous confie qu’elle a appris à  chanter à  travers les chansons de Fanta Damba no2. « C’’était mon idole cette dame. J’aimais sa manière de chanter, J’ai donc collectionné tous ses albums, dans le souci de faire comme elle ». Signalons que Fanta Damba était une grande voix de la chanson ségovienne. Unique enfant de sa famille à  faire de la musique, Babani suivait sa grand-mère dans les cérémonies de baptêmes et mariages, oà¹, celle-ci chantait et utilisait sa petite fille comme choriste. C’’est donc elle qui a initié la coqueluche ségovienne aux techniques de base de la musique. Notons que Banani est issue d’une famille vraiment très nombreuse. Son père qui était transporteur à  l’époque, ne voulait pas qu’elle s’adonne à  la musique. « Son souci majeur, C’’était que J’aille à  l’école, que J’étudie et devienne un futur carde de ce pays. Il voulait que ses enfants réussissent là  oà¹, lui-même n’avait pu percer. Il se disputait tout le temps avec ma grand-mère, sa mère donc. Mais moi-même, je n’ai pas lâché prise.» Confesse-t-elle. Des sumus pour ses diatiguis Avant de se lancer dans la réalisation d’un premier album, Babani a fait une multitude de sumus pour ses diatiguis. Les sumus consistent à  chanter en A capella. Et les diatiguis sont les nobles des griots au Mali, leurs tuteurs. Parmi ses diatigui, figurent l’ex milliardaire Babani Sissoko. Elle en a donc beaucoup et animait les différentes cérémonies traditionnelles de Ségou et Bamako. Une discographie riche et variée Babani a réalisé son premier album en 1997, sous la houlette de son premier mari et oncle. Dans l’album « Sanu Djala » de 8 titres et produit par Samassa records, Babani défend la gent féminine. Elle dénonce les injustices et violences faites aux femmes dans notre société. En 1998, elle sort son second album intitulé « Barika (Marie Louise) », chez Babani production. Babani explique cette album a été voulu et demandé par la femme de Babani Sissoko, Marie Louise. « C’’est elle qui m’a donné l’argent et tout le nécessaire pour la réalisation d’un album. » Cet album connaitra d’ailleurs un franc succès et cela, même au-delà  des frontières du Mali. En 2000, l’artiste signe son 3e album dénommé « Djéliya », Babani production. Dans cet album, elle salue tous les djéli ou griots du Mali. Elle se glorifie d’être griotte et rend hommage à  ses parents, à  ses ancêtres. Quatre ans plus tard, en 2004, elle signe l’album « yèlèma » ou changement, une coproduction Babani Koné/Alassane Soumano, suivi du dernier en date « gnoumandon » en 2008. Babani explique qu’avant, elle faisait de la musique purement mandingue. Mais au fil des ans, elle a varié son genre en y intégrant des sonorités plus modernes.Indépendamment de ses albums, elle a fait des featurings avec Didier Awadi, Mokobé Traoré… Babani de retour de la Mecque Babani a participé cette année, au pèlerinage à  la Mecque. Son billet d’avion lui a été offert par la fille de Massa Traoré, de la compagnie Massa transport, Mme Koumaré. « Je suis une grande croyante, je prie beaucoup et je crois en la puissance du tout puissant.», explique t-elle. Par ailleurs, Babani est mariée et mère de trois filles. La première mariée, vit aux Etats unis avec son mari. Les deux autres sont avec leur maman à  Bamako. « Comme je n’ai pas eu la chance de faire de longues études, je voudrais que mes filles aient cette chance là . Aucune d’elle ne fait la musique. »